Diable en cage [Luciam]

Diable en cage

avec Luciano

Images qui reviennent dans son esprit. Encore et encore.
La descente.
Pas celle aux Enfers. L'Enfer, il y était. Au sein de cet Underground. Ça lui plaisait.
On l'en a sorti avec brutalité, lui arrachant ses Pokémon et son équipe dans le même temps. Le Boss s'est défendu. A protégé ses camarades, ses subordonnés, ses alliés, ses amis. Avec ferveur. Avec ardeur. Avec colère. Comme un lion, il a défendu son territoire contre ceux qui lui voulaient du mal. Il n'avait pas peur pour lui. Il avait peur pour les autres. Le King est égocentrique, solitaire, sournois, mais il s'inquiétait réellement pour ceux avec qui il avait tissé des liens. Il s'en sentait responsable. Les coups ont plu pour tenter d'échapper à la Guarda qui a pris d'assaut le repère des rebelles. Chaos. Pas celui qu'il aime. Pas celui qu'il provoque.
Coups, cris, terreur, rage, tant de sentiments se sont mêlés dans cette tempête qui les a emporté, leur a lié les mains et les pieds. Leur a privé de cette liberté qu'ils chérissaient tant et pour laquelle ils se sont battus et cachés. Comment ont-ils été découvert ? Qui les a dénoncé ? Qu'est-ce qui les trahi ?
Le Zekrom aimerait le savoir. Il bouillonne. Dans cette cellule où il se trouve depuis plusieurs jours déjà, il s'impatiente comme un félin en cage en attendant des réponses à ses innombrables questions. En attendant, il embête les gardiens de prison, prend un malin plaisir à faire du grabuge au sein de l'établissement, et les tentatives d'évasion ne manquent pas non plus.

Emily, Robin.
Il pense à ses Pokémon qu'il a perdu au sein des combats. Leur a commandé de s'enfuir. Bien sûr ils n'ont pas écouté. Ils ont voulu rester auprès de lui jusqu'au bout. Cela ne les a pas empêché de finir séparés. Est-ce qu'ils ont aussi été emprisonnés par la Guarda ? Il l'ignore. Il espère juste qu'ils vont bien. Qu'aucun mal ne leur a été fait. Dans le cas contraire, il jure qu'ils le paieront. Cher.
Cali. Cali va me tuer.
Il pense à elle aussi. Évidemment. A sa Reine. A cette Cobalt qui lui a pris le cœur. Mais elle en a pris soin. Lui a offert le sien en retour en lui accordant dans le même temps sa confiance. Il a essayé de ne pas la trahir. Elle l'avait mise en garde, pourtant. Il ne l'a pas écouté. Regrette-il ? Non. Il l'a fait en connaissance de cause. Il avait toujours agi comme ça, après tout. Mais elle lui manque. Beaucoup. Quand elle apprendra pour son arrestation, si elle ne le sait pas déjà, il est sûr qu'elle ne sera pas très contente.

Le violet ne relève pas le regard lorsque des bruits de pas dans le couloir se font entendre. Pourtant la visite est pour lui. Un bruit de matraque sur la porte de sa cellule pour attirer son attention. Soupire. Le corps se relève mais lourdement, de manière flegmatique. Son regard ambré se porte sur son invité du jour. Et pas n'importe qui. De longs cheveux blonds sur une stature droite et stoïque. Le responsable de la descente.
Luciano Viridis.
Liam l'étranglerait volontiers, s'il n'était pas enfermé. Il le déteste. Il le hait, même, pour l'avoir rabaissé à la prison, avoir semé la zizanie dans son royaume et sur ses sujets. Pour l'avoir écarté de ses Pokémon. Pour avoir donné raison à Cali. Colère cachée derrière un sourire mesquin et sucré. Il se fout de sa gueule.

« Tiens, tiens... N'est-ce pas Prince Charmant qui me rend visite ? J'espère que tu viens me délivrer pour me ramener dans ton château. »

Ou qu'il laissera le hors-la-loi lui faire bouffer ses produits capillaires. Ses cheveux sont peut-être assez longs pour qu'il le pende avec, qui sait ?

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Diable en cage

"On ne fait la paix qu'avec ses ennemis"

Poste de police de Borao, Mi-Novembre 2022.
Quelques jours après la descente dans la Vieille Usine.

Ces derniers jours, Luciano Viridis avait eu fort à faire. La descente dans la vieille usine de Borao avait apporté son lot d’occupations et de tâches qui, évidemment, nécessitaient un temps fou ; du temps, mais aussi de la patience, et celle qui l’attendait aujourd’hui promettait d’en requérir beaucoup.

Luciano avait fait le choix de différer sa rencontre avec Liam King, le chef des Zekrom, s’imaginant un peu naïvement que quelques jours à croupir en prison viendrait amenuir sa belle arrogance et son toupet qui, déjà, faisait parler de lui. L’intendant en avait-il attendu moins de la part d’un acteur aussi éminent de l’Underground ? Bien sûr que non, et d’avance l’homme savait qu’une rencontre avec lui ne serait pas de tout repos pour les nerfs pourtant d’acier qu’il avait. Liam était déjà connu au poste pour sa langue bien pendue que le capitaine Horatio n’avait pas manqué de mettre à l’épreuve et fidèle à sa réputation, lorsque l’intendant de Borao se présenta à lui, Liam l’accueillit de paroles à la hauteur de sa renommée. Récrée par tant d’audace un sourire s’était esquissé sur le visage du puîné, qui se tenait droit à quelques mètres des barreaux, suffisamment loin pour être hors de portée. Luciano ne manquait pas de prudence et aujourd’hui ne faisait pas exception à la règle.

« — Tout cela ne dépend que de vous, Liam » rétorqua l’intendant en réponse à ses mots.

L’homme fit une courte pause. Pour l’heure, les provocations du hors-la-loi avaient bien peu d’effet … Liam King avait encore du chemin à parcourir avant d’atteindre le niveau de pénibilité d’Isidora Terren, qui pendant longtemps avait maintenu la barre haute, très haute. Le puîné des Viridis avait appris à demeurer stoïque et une part de lui devait remercier Terren pour cela.

« — Je suis navré d’avoir mis un peu de bazar dans vos affaires, j’espère que vous ne m’en voulez pas, mais il était temps pour Borao de mettre un terme à ce contre quoi nous nous battons chaque jours durant » expliqua-t-il.

Luciano avait conscience que le chef des Zekrom échouerait à comprendre de quoi il était vraiment question. King allait s’engouffrer dans la divergence d’opinion qui les séparait, aussi le puîné s’empressa-t-il de poursuivre dans l’espoir de leur éviter un débat stérile.

« — J’ose espérer que vous êtes conscient d’être mal barré, Liam » déclara le Viridis.

C’était peu de le dire. Depuis la tentative d’évasion de Foldo Viridis, Borao avait renforcé sa sécurité et le puîné avait en ses policiers une confiance absolue : personne ne viendrait trahir les intérêts de l’intendant et fier des leçons du passé, l’homme s’était assuré de la loyauté de ses sujets bien des années auparavant. Personne ne viendrait sauver Liam King et Luciano le savait.

Le puîné laissa couler quelques secondes avant de reprendre la parole. L’intendant de Borao n’était pas homme à perte son temps et si Liam en avait désormais à foison, le politicien lui n’avait plus ce luxe depuis longtemps.

« — Je n’irai pas par quatre chemins, jouer avec votre temps n’est pas dans mes projets » assura finalement l’intendant « Je suis ici pour vous faire une proposition, celle de travailler pour moi en échange de votre liberté » dévoila le puîné « Si la liberté vous intéresse, évidemment » ajouta-t-il, comme si l’idée inverse était envisageable.

Luciano prenait un risque calculé. L’intendant de Borao ne lui avait pas menti : Liam King était bel et bien mal barré. Espérer gagner son procès était naïf, idiot : l’enquête n’avait même pas encore commencé que, déjà, les autorités disposaient de suffisamment d’informations pour le faire enfermer pour un paquet d’années. Bien au-delà des preuves éventuelles, grâce à Eddarson Luciano savait qui il était, en était certain … sans une monnaie d’échange, Liam n’avait aucune chance de se voir libérer ; une monnaie d’échange que, contre toute attente, Luciano venait de lui offrir. L’intendant le savait : les choix qui s’offraient à l’homme se tenant devant lui étaient restreints. Au mieux, King acceptait son compromis, au pire, il restait enfermé là le restant de sa vie ; et c’était là une vérité dont il n’était certainement pas le seul à avoir conscience.

720 mots | Ft. Liam King

Diable en cage

avec Luciano

Ah ! Cela ne dépend que de lui apparemment.
La bonne blague que voici.
Liam les reconnaît, ces manières. Celles de la manipulation. De la culpabilisation. Et de tas d'autres choses en « ions » pas super sympas. Mais le King ne tombera pas dans le panneau, ça, jamais ! S'il croit que ses petits mots bien polis feront effet, l'intendant peut aller se rhabiller. Il a connu au sein de l'underground des dresseurs ô combien plus impitoyables. Le basané est persuadé que le blond ne connaît pas autre chose que les abus de pouvoir et il parierait sur sa propre victoire s'il venait à défier le Viridis dans un combat singulier. Cela voudrait dire pour l'autre de faire attention à sa belle manucure, toutefois, et Arceus sait s'il serait prête à prendre un tel risque.
Beaucoup de miel et de sucre, tant et si bien qu'il croirait croquer dans une pâtisserie orientale, tant ça dégouline. A qui est-ce que Luciano ferait croire qu'il a fait quelque chose de bien ? Qu'il a été le justicier dans cette histoire ? Le violet espère bien qu'il ne se fait pas trop d'illusion sur son compte ! Le chef Zekrom ne regrette absolument rien. Hormis, peut-être, éventuellement, celui de ne pas avoir pu mettre ses Pokémons en sécurité avant de se faire prendre, mais ça, il ne l'avouera pas. Et pour un peu, il aurait cru que le « mal barré » était un jeu de mots avec... les barreaux ! Mais Luciano n'est pas ici pour rire. Quel dommage pour Liam qui aurait souhaité lui donner la plus grande poilade de sa vie : mais l'intendant de Borao est aussi ennuyeux que sa tignasse est longue. Quoique... Sa proposition de « deal » est sans doute la plus grosse blague que King n'ait jamais entendu.
Il reste d'abord interdit. Muet. Stupéfait.
Et il éclate de rire. Un rire à la fois franc et moqueur car il n'arrive pas à croire à ce qu'il vient de lui proposer. Travailler pour lui ? Vraiment ? Il l'a tiré d'un Carambar, celle-là ? Ou il est naturellement doué pour se foutre de la gueule des autres ?
La poigne du rebelle se crispe un peu plus autour des barreaux de sa cellule.

« Haaanw Lucinou... Ton combat de chaque jour, c'est celui avec ton coiffeur ? Parce qu'on dirait que tu l'as encore perdu, celui-là. »

Il tire aussi bien avec ses poings qu'avec une arme à feu, mais ses seuls outils pour l'instant sont les mots, et il en faudra, pour s'exprimer et dire sa façon de penser. Car Luciano ne semble pas avoir compris à qui il avait affaire.

« Tu devrais savoir pourtant que j'adooooore la liberté. Ou bien je n'aurais pas fricoté avec le monde illégal, puisque c'est bien encore le seul endroit où ce mot avait encore un sens. Enfin, j'imagine bien que pour quelqu'un d'une famille aussi importante, il ne doit pas faire partie de votre vocabulaire. »

En vérité, il ne peut pas prétendre honnêtement savoir ce qui se trame dans les Grandes Familles : mais ce genre de structures, à ses yeux, il n'y a pas plus louche et il a ses raisons de l'imaginer ainsi. Des bourges qui n'ont décidément pas assez de problème de son point de vue et qui, selon lui, ont de différence avec sa propre situation que les barreaux de leur cage sont dorés. Oh, Liam est loin d'être lui-même sur la paille, mais il se défendrait en disant que lui au moins laisse les gens faire ce qu'ils veulent sans leur donner des leçons ou... leur proposer un plan assez obscur et sorti de nulle part.

« Mais dis-moi, vous manquez à ce point de personnel, pour venir jusqu'en prison faire un pacte avec le diable ? »

C'est assez inquiétant, mine de rien, cette façon d'approcher un hors-la-loi alors qu'il pourrait tout simplement demander à des membres de la Guarda pour exécuter les basses besognes. Mais quand il y réfléchit, Liam devient de plus en plus certain qu'il y a décidément quelque chose que Luciano ne lui dit pas, voire qu'il n'a dit à personne.

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Diable en cage

"On ne fait la paix qu'avec ses ennemis"

Arrogant, fier, insoumis. Tels étaient les mots qui venaient à l’esprit de Luciano à la rencontre que cet homme ; une rencontre à laquelle il s’était pourtant préparé et qui, évidemment, tenait toutes ses promesses. L’intendant de Borao décelait dans son prisonnier son désir de l’enrager, de le faire sortir de ses gongs, de briser sa patience. Luciano devait le reconnaître : Liam King y mettait du cœur et de l’énergie, redoublait d’imagination. Sans doute cela devait-il aisément fonctionner avec d’autres ; provoquant, Liam s’illustrait à n’avoir aucun filtre, à ne reculer devant rien. Était-ce là sa manière à lui de se défendre ? Luciano le devinait, bien qu’il avait conscience que c’était également là une part de sa personnalité ô combien singulière.

Avisé, Luciano se garda bien de donner réponse au chef des Zekrom, à entrer dans son jeu. C’était tout ce que l’homme souhaitait et l’intendant de Borao ne comptait pas lui offrir cette satisfaction. A la place, l’homme fit le choix de reprendre ses dernières paroles … lui ? Le diable ? Un sourire s’esquissa sur le visage du puîné.

« — Le diable n’a pas votre visage, Liam, et il est bien, bien plus malin que vous » assura l’intendant.

Non, le diable ne portait pas son visage, et en vérité ne venait pas d’ici. Le vrai diable, celui qu’il combattait, était bien plus dangereux que cela, paraissait bien moins menaçant et pourtant, gare à celui qui se serait perdu à le sous-estimer ! Le diable de cette région ne portait pas de masque et ne se cachait pas, il demeurait là, à la vue et au nez de tous, feignant de ne pas exister. Là était sa plus grande duperie.

« — Je viens jusqu’en prison pour offrir à un homme dont le destin ne fait aucun doute la possibilité de changer la donne » poursuivit le puîné, reprenant de nouveau les paroles de King « Je viens pour lui offrir la chance de participer à un combat plus salutaire que celui qu’il croit mener dans l’Underground. J’ignore encore si cet homme va me faire perdre mon temps ou non … je gage que nous le saurons bien assez tôt »

Un instant, Luciano fixa le chef des Zekrom, dont les mains s’étaient refermées sur les barreaux de sa cellule, et l’intendant se surprit à le détailler. Peu d’hommes pouvaient se vanter de l’égaler en taille et Liam King avait ce privilège-là. Basanée, sa peau faisait ressortir ses yeux d’ambre qui semblaient briller dans l’obscurité, et ses cheveux d’un mauve profond complétaient ce tableau qui ne laissait, à n’en pas douter, personne indifférent. Luciano lui-même s’accordait à considérer qu’il s’agissait d’un bel homme bien bâtit, et dont l’indéniable charisme devait en faire chavirer plus d’un.

Un bel homme, oui. Derrière les barreaux.

« — Comptez-vous me faire perdre davantage mon temps, Liam, ou souhaitez-vous écouter ce que j’ai à vous proposer ? » lui demanda-t-il finalement.

Son ton avait changé. Plus sérieux, Luciano avait le désir d’avancer, de savoir à quoi s’en tenir. Si Liam avait toute la journée devant lui, Luciano lui n’avait pas cette félicité et pour le bien de son entreprise, l’intendant de Borao avait besoin de savoir s’il pouvait ou non considérer dans ses plans la potentielle aide de Liam King. Si le puîné ne s’attendait évidemment pas à obtenir aujourd’hui une réponse, au moins espérait-il être fixé quant son bon vouloir. Bien des choses dépendaient de cette variable encore inconnue et en digne homme ordonné qu’il était, Luciano ne comptait pas laisser des peut-être influer le cours des choses.

600 mots | Ft. Liam King

Diable en cage

avec Luciano

"Gniagniagnia" aurait-il envie de rétorquer comme un gamin immature. Roi arrogant dans le monde souterrain, prince capricieux derrière ces barreaux, c'est l'hôpital qui se fiche de la charité mais ce n'est pas son problème. Il trouve le blond prétentieux, et ce n'est pas parce qu'il a de beaux cheveux et un visage d'éphèbe qu'il peut tout se permettre, de son point de vue. Liam a été mis à mal par le nombre de la Guarda qui fut supérieur à celui des siens, mais s'il l'avait vu en combat et qu'ils s'étaient affrontés en combat singulier, que ce soit de Pokémon ou à mains nues, le King aurait pu démontrer à l'autre toute sa hargne et son ardeur. Ou si Cali n'avait pas été dans sa vie, sans doute aurait-il essayé de le séduire de bien des manières pour s'attirer ses faveurs afin de moins s'embêter. L'intendant a un certain pouvoir, après tout, comme en témoigne la descente mais aussi sa présence en ces lieux, ainsi que le deal qu'il veut faire auprès de son prisonnier.

« Ça dépend. Est-ce que ma coopération permettra d'abolir les lois débiles de ce pays ? »

Veut-il vraiment écouter ce que le grand blond a à dire ? Pas vraiment. Tout au plus se trouve-t-il curieux de la proposition qu'il veut lui faire, mais il y a de fortes chances pour qu'il l'envoie quand même balader malgré tout.

« Parce que je doute fortement que tes propositions valent mieux que tout ce que l'Underground m'a déjà offert. »

Il avait, après tout, des sbires avec qui il entretenait un respect mutuel, la joie de pouvoir mener des combats librement de toutes sortes, un pouvoir sur les autres qui faisait gonfler son ego, et le sentiment de servir à quelque chose au sein d'une communauté. Liam rejoint les groupes qui lui permettent d'être le plus libre possible, alors en soit, il aurait tout intérêt à rejoindre Luciano, désormais. Mais il aimait aussi son rôle dans l'Underground, alors le Viridis, s'il veut le mettre dans sa poche, devra se montrer convainquant et lui offrir quelque chose qui aura une valeur au moins similaire à ce qu'il possédait, même s'il reste amer du piège qui lui a été tendu et surtout de l'enlèvement de ses Pokémon.

« Mais t'en sais quoi, des combats que j'y ai mené, de toute façon ? Est-ce que moi je viens chez toi pour t'apprendre comment s'occuper de tes vergers ? »

"Participer à un combat plus salutaires". Lequel ? Finir en jardinier ? Liam, au fond, se fiche bien de savoir si ce qu'il faisait était salutaire ou non. C'était la dose d'adrénaline dont il avait besoin et c'était aussi de l'argent facile, soyons honnête. Du fric qui lui permettait de mener la vie qu'il voulait sur le dos des personnes qui en possédaient bien trop mais qui n'osaient, bien sûr, pas se rebeller contre le système. Il avait, en plus, la chance de pouvoir faire partie d'un monde illégal dans lequel les combats Pokémon n'étaient pas interdits. Luciano devra donc se creuser les ménages pour lui proposer une équivalence.

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Diable en cage

"On ne fait la paix qu'avec ses ennemis"

Ce qu’il lui proposait lui permettrait-il d’abolir les lois débiles de ce pays ? Comment lui répondre sans se dévoiler, sans trahir ses convictions, sans se mettre en danger ? La réponse était simple, à portée : mentir. Lui mentir était sa meilleure option, pourtant Luciano savait que la vérité ne manquerait pas d’attiser la curiosité de l’homme qu’il avait entre ses murs ; de le surprendre aussi. Bien que le King risquait de se montrer en surface indifférent à l’appât – pas question de laisser paraitre son intérêt, pas vrai ? – lui dévoiler une part de la vérité pouvait offrir à l’intendant un argument de poids, peut-être, pour peu que Liam King soit sensible au destin de la région. Agir à l’encontre du gouvernement pouvait faire office de motivation et l’homme ne comptait pas laisser filer cette éventualité.

« — Certaines, peut-être. A terme » répondit Luciano.

L’intendant se garda bien d’en dire plus. La graine qu’il venait de laisser tomber germerait-elle dans l’esprit du Zekrom ? Seul l’avenir, désormais, pourrait répondre à cette question. Accusant les paroles qui suivirent, le puîné considéra un instant le hors-la-loi. Ses combats ? Non, l’intendant de Borao ne savait rien des combats que Liam King avait pu mener … ni lui des siens. Liam se croyait-il seul dans son malheur ? Sans doute. Après tout, qui pouvait croire que le très privilégié Luciano Viridis avait eu lui aussi ses épreuves ? Personne.

« — Vous avez raison. Je ne sais rien des combats que vous avez mené. Que vous menez encore, de toute évidence » reconnu le Viridis.

L’insurrection qui brûlait dans le cœur de son hôte ne lui échappait pas. A eux seuls, ses yeux témoignaient du brasier qui l’animait et qui grondait en lui, inapaisable.

« — Je ne pourrai pas vous offrir plus que ce que vous avez déjà » poursuivit l’intendant « Aviez »

Luciano avait pris soin de rectifier ses mots. Liam ne devait pas oublier une chose : ce qu’il avait jadis eu et été lui avait échappé. Cette vie désormais appartenait au passé, n’était plus, l’intendant et la Guarda de Borao s’en étaient assurés. Était-ce pour autant irréversible ? Non. S’il le souhaitait, tout cela pouvait de nouveau être à lui.

« — Je peux vous offrir la possibilité de redevenir l’homme que vous étiez avant tout ce … remue-ménage … à quelques détails près. Vous retourneriez dans les bas-fonds pour y faire vos affaires » déclara le puîné « Je suppose que vous aviez une vie à la surface ? Ça aussi, vous pourrez le récupérer » affirma-t-il.

Dans la mer tumultueuse de leur échange, Luciano lui jetait un appât, attisait en lui cette mélancolie qui déjà – surement – devait l’avoir gagné. Comment pouvait-il en être autrement ? Là, derrière ces barreaux, Liam King avait tout perdu : son titre, ses privilèges, et même ses pokémons qui, à l’heure actuelle des choses, se trouvaient entre les mains de la Guarda de Borao. Liam King pouvait bien faire le malin et faire de sa belle insolence une armure, Luciano avait conscience de la valeur ce qui lui avait été pris et arraché. Aujourd’hui, demain, tôt ou tard le King finirait par se languir de cette vie qui, pourtant, pouvait être recouvrée … pour cela, l’homme n’avait qu’à tendre la main et abandonner cet orgueil qui le menait tout droit sur une voie sans issue.

570 mots | Ft. Liam King

Diable en cage

avec Luciano

Méfiance en terrain inconnu. Grand prince, Viridis s'est daigné à venir le voir jusqu'en cellule, et quoi de plus normal ? C'est lui qui l'y a mis. Cela ne veut pas dire que Liam doit écouter ce qu'il a à dire et accepter la moindre de ses paroles. Curiosité le guette toutefois lorsque le blond le titille, semble confirmer les doutes qu'il avait émis alors que le violet pensait qu'il allait le confronter à une réponse négative, au contraire de ce qu'il avait espéré. Voilà pourtant un indice qui tendrait à l'intéresser un peu plus, à moins que ça ne soit qu'un mensonge, qu'un appât, mais Luciano est sérieux quant à ce qu'il promet en amont, même s'il est honnête en précisant qu'il ne pourra pas lui confier la même chose que ce qu'il avait autrefois, avant qu'il ne le dépossède de tout. Ce ne serait que justice de lui rendre au moins une part de ce qu'il lui a volé.

« Toi ? Tu as un tel pouvoir ? »

Luciano pourrait tout aussi bien lui donner envie avec un leurre, un piège, mais le risque pourrait, si King le voulait, en valoir la chandelle si seulement les promesses dites aujourd'hui finissaient par être honorées. Le bourgeois ne sait rien et au moins il l'admet. Au moins, il sait ce qu'il lui a enlevé. Ce qu'il lui propose semble presque trop beau pour être vrai. Sa vie d'avant ? Il pourrait le lui redonner ? 'A quelques détails près', ça veut tout et rien dire. La grande perche aux yeux d'acier est connu pour manier les mots avec aisance et savoir jouer avec, quand ses émotions sont contrôlées.

« Elle est où, l'entourloupe ? »

Qui croire en cette période de trouble ? La descente est encore trop fraîche pour qu'il prenne le danger de tomber dans un panneau. Il sera seul juge de ce qu'il voudra bien comprendre. Luciano va devoir le convaincre. S'il est venu jusqu'à faire un teal deal avec le boss Zekrom, c'est qu'il a vraiment besoin de son aide, du moins c'est ainsi qu'il le perçoit. Il y a cependant toujours des informations manquantes, qu'il ne peut laisser de côté. Son regard d'ambre soutient le sien sans lâcher sa prise.

« Et mes sbires ? Et mes Pokémon ? Qu'est-ce qu'ils deviendront ? »

Boss mais pas tyran. Roi mais pas despote. Arrogant mais pas déserteur. Après l'effet de panique, il a tout de suite pensé à son équipe. Emily, Robin, mais aussi Dan et les autres, qui ont toujours été derrière lui. Des rebelles au même titre que le sien qui sont devenus des personnes loyales et même ses amis. Son Amphinobi, aussi caractérielle qu'elle, si ce n'est plus, doit bouillir de son côté d'avoir été séparée de son dresseur. Le petit Zorua, lui, encore un peu innocent, doit être dans la confusion la plus totale par rapport à ce qui s'est passé, au chaos qu'ils ont vécu. Si Luciano veut avoir King dans ses filets, il y a d'autres compromis qui devront être faits.

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Diable en cage

"On ne fait la paix qu'avec ses ennemis"

Liam King mordait à l’hameçon, enfin. Ce que Luciano Viridis lui promettait n’avait rien d’illusoire, n’était pas un mensonge : l’intendant de Borao n’avait qu’une parole et si le King pouvait encore en douter, Luciano savait que l’avenir ne manquerait pas de prouver au Zekrom qu’un marché avec le puîné Viridis était aussi coûteux que bénéfique et, mieux encore, qu’un deal avec lui tenait toutes ses promesses. Luciano avait à cœur de tenir ses engagements et avec un peu de chance, Liam finirait par l’apprendre, éventuellement. Pour l’heure, le Zekrom préférait plutôt douter de l’influence de l’intendant et du pouvoir qu’il disposait.

« — Je suis l’intendant de Borao et un Viridis, et mon frère un membre du Conseil. Evidemment que j’ai un tel pouvoir » rétorqua l’intendant.

Luciano Viridis n’était pas de ces hommes à promettre la lune sans avoir la fusée. S’il savait bien que son intervention dans la vieille usine de Borao promettait d’avoir des répercussions dans la hiérarchie politique – Luciano avait agi en dehors des cordes après tout et si le gouvernement se gardait bien de le crier haut et fort, l’homme n’avait pas la naïveté de croire que cela ne serait pas sans conséquences – pour l’heure, le gouvernement était pris au piège, forcé de faire durer la mascarade et l’intendant le savait bien. Liam King pouvait jouir du pouvoir qu’il disposait encore, pour peu qu’il l’accepte.

« — La plupart de vos hommes sont encore dans la nature » dévoila par la suite le puîné en réponse aux questionnement du Zekrom concernant ses sbires « Le Capitaine de Borao a volontairement laissé filer quelques poissons, pour ne garder que les gros, ceux qui nous intéressaient. Nous n’avons rien laissé au hasard » assura-t-il. Depuis le temps, Liam ne l’avait-il pas deviné ? « Ceux qui ont été pris l’ont été pour une bonne raison, exactement comme vous, Liam » ajouta-t-il « Je vais être honnête avec vous : certains ne seront pas libérés. Certains crimes ne sont pas pardonnables, et je gage que vous savez très bien de quoi je parle. Pour les autres … sans doute serons-nous en mesure de trouver un terrain d’entente, en temps voulu »

L’Underground avait ses parts d’obscurité et d’ignominies, et Liam King ne pouvait le nier. Si punir les malhonnêtes n’étaient plus sa priorité, demeurait pourtant des cas, des actes que le cœur de Luciano Viridis ne pouvait tolérer et encore moins pardonner. Lors de la descente, Horatio était tombé sur un trafic de pokémons destinés aux combats de Cage, dont l’état déplorable avait révulsé tous ceux qui avaient eu le malheur de poser les yeux dessus. Largement mutilés, Allanon avait retrouvé parmi eux un Pharamp porté disparu depuis longtemps. Supposément volé, les cicatrices qui marquaient son corps témoignait des combats effectués et sa queue manquante attestait de la brutalité de ce qu’il avait vécu. Receleur et tortionnaire, l’homme responsable de tout ça ne risquait pas de revoir la lumière du jour avant longtemps – si ce n’était jamais – et aucune intervention de la part de Liam ne pourrait changer cela.

« — Quant à vos pokémons … vous avez eu l’idiotie de ne pas vous munir de Pass » poursuivit le puîné « Légalement ils ne vous appartiennent pas, et je ne pourrai pas vous les rendre » déclara-t-il « Ils seront proposés à l’adoption et cédés à des familles qui en prendront soin. Faites-moi confiance pour y veiller personnellement »

Luciano, cependant, ne se faisait pas d’illusions : si Liam King sortait, l’intendant savait bien que l’homme finirait par recouvrer ses pokémons, d’une manière ou d’une autre. Indéniable, le lien qui unissait le Zekrom à ses partenaires était trop fort pour se briser si aisément. Gara accepterait-elle un autre maître si d’aventure Luciano venait à être enfermé ? Non, et le puîné devinait bien qu’il en serait de même pour l’Amphinobi et le Zorua.

« — Vous ne me connaissez pas encore, Liam, mais je suis un homme de parole, qui tient ses engagements. Vous aurez l’occasion de vous en rendre compte » assura finalement le puîné « Reste à savoir si vous tiendrez les vôtres »

En cela, Luciano prenait un risque non négligeable … un risque dont il acceptait les conséquences, conscient que rien ne venait sans rien.

710 mots | Ft. Liam King

Diable en cage

avec Luciano

Cela doit se sentir que Liam est agacé par la façon dont se comporte le Viridis. Il se comporte comme un prince. Ironique venant de la part de quelqu'un qui se croit roi du monde. Hypocrite aussi mais le basané s'en fiche, c'est juste parce que c'est Luciano et rien d'autre. Quand Cali jouait les princesses il ne disait rien après tout aheum. C'est au moins un soulagement que ses compagnons, du moins certains d'entre eux, rôdent toujours en liberté plutôt qu'en prison comme lui. Il aurait supporté toutes les chaînes du monde pour que ses sbires puissent continuer à vivre normalement tant ils furent loyaux envers lui et qu'ils le méritent donc bien. Mais c'est logique aussi que certains n'aient pas pu échapper à ceux qui se prennent pour des justiciers. Ils ne sont pas tout blanc. Ils ont fait des trucs pas très jojo. Liam comprend. Eux aussi. Tous ont assumé dès lors qu'ils sont entrés dans l'Underground. Même lui. Surtout lui. Alors il ne leur cherchera pas d'excuses. La seule chose qui importait était de respecter l'unique et plus important code du monde souterrain. Le secret. Garder le secret. Tout ça n'a plus de valeur désormais.
Ses Pokémon en revanche sont très importants pour lui. Il a une pensée pour eux, ceux qu'il chérit énormément. Le petit Robin qui n'a pas compris ce qui se passait. Et Emily, toute aussi furieuse que lui de ce qu'il leur arrivait. Il espère seulement à cet instant qu'ils sont tous les deux pour supporter l'épreuve de leur séparation, aussi douloureuse pour les Pokémon que pour leur dresseur. Liam serre les barreaux entre ses paumes en fixant Luciano d'un regard perçant.

« Tu peux redonner sa liberté sans souci à un criminel comme si de rien n'était mais tu peux même pas lui rendre ses Pokémon ? Laisse-moi rire. »

La liberté et le pouvoir du blond, même s'il affirme en posséder, ont des limites que Liam ignore. Il ne connaît pas non plus la raison qui fait que le Viridis ne lui accorderait pas le retour de son équipe, si c'est parce qu'il n'en a pas envie ou parce qu'il ne le peut pas, mais le Zekrom trouve juste ça idiot, comme raisonnement.
La grenouille et le renard lui manquent, aussi. Ils n'ont jamais été séparés de lui. A défaut de pouvoir lui-même les reprendre, il aurait souhaité demandé à quelqu'un de confiance de les garder le temps qu'il puisse les retrouver. Quelqu'un comme Adonis ou sa sœur, Cali, même si cette dernière a déjà beaucoup de responsabilités et que, s'il pouvait être gêné de lui demander ça, il sait que la blanche s'en occuperait très bien. Comme une reine. Mais penser à elle, à tout ce qu'il perd en restant ici, est douloureux. Plus qu'il ne voudrait l'admettre. On lui promet liberté, mais en échange de quoi, après tout ?

« Et je peux savoir ce que t'y gagne, toi ? Tu veux quoi en échange ? »

Il sent qu'il ne va pas aimer la réponse. Il en a peur. Ce genre de "récompense" ne s'obtient pas sans conséquence, et celles qu'il devra endurer pourraient être lourdes. C'est au bon vouloir du Viridis de le soumettre à de rudes épreuves ou au contraire de le surprendre avec un marché spectaculaire. Liam se doute néanmoins que ça ne va pas tourner en sa faveur, cette histoire, et se prépare donc déjà au pire.

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Diable en cage

"On ne fait la paix qu'avec ses ennemis"

Tu peux redonner sa liberté à un criminel mais pas lui rendre ses pokémons ? Oui, dit comme ça la logique peinait à faire surface, pourtant les choses n’étaient pas aussi simples. Luciano ne refusait pas cette requête par malveillance, non, l’intendant était simplement pris au piège par les rouages des procédures, qui se révélaient bien plus strictes pour les pokémons que pour les êtres humains. Cela était-il étonnant, dans une région qui prônait officiellement le bien-être des pokémons ? Non évidemment, et c’était d’autant plus vrai lorsqu’il s’agissait d’un hors-la-loi supposément ennemi des lois et du gouvernement. Malgré son pouvoir et son influence, Luciano ne pouvait garder les pokémons en détention au poste de Borao, ni mettre éternellement en suspens le déroulement des choses les concernant. Non content d’attirer immanquablement sur lui les suspicions, l’idée même était contraire à ses principes, à ses convictions : les pokémons de Liam King ne pouvaient rester indéfiniment emprisonnés. Qui savait combien de temps leur maître resterait-il derrière les barreaux ? Luciano ne pouvait se résoudre à imposer aux créatures le même sort que le Zekrom, qui semblait d’ores et déjà déterminé à ne pas coopérer. Quand bien même le King le lui reprochait-il, l’intendant savait bien qu’à cœur ouvert, sans l’orgueil et la rancœur pour teinter ses paroles, Liam lui-même reconnaîtrait le bienfondé de cette issue … du moins l’espérait-il, lui qui voulait croire l’âme du Zekrom moins obscure que le pokémon dont son équipe portait le nom.

Avisé, Luciano se garda bien de s’éterniser sur les pourquoi et les comment. A quoi bon ? L’homme savait bien que son prisonnier ne manquerait pas de lui faire part de son désaccord, quitte à faire preuve de mauvaise foi s’il le fallait. Liam King ne pouvait décemment pas être d’accord avec Luciano Viridis, pas vrai ? A la place, l’intendant s’empressa de donner réponse à la question du Zekrom. Que voulait-il en échange ?

« — Des informations, Liam. Je veux des informations » déclara le puîné « Je veux que vous soyez mes yeux et mes oreilles dans l'Underground. Je veux des noms, je veux des faits »

Mais pas n’importe lesquels.

« — Bien que leur tour viendra, pour l'heure je me fiche de vos petits trafiquants anonymes. Ce que je veux, ce sont les noms de ceux qui, au sein du gouvernement, profitent de ce qu'ils ne devraient pas » poursuivit-il.

Non sans danger Luciano se mouillait enfin, annonçait la couleur – sa couleur – du moins en partie. Liam King parviendrait-il à comprendre ce qui se tramait sous cette requête ? Peut-être, peut-être pas, sans doute pas maintenant, mais peut-être plus tard, après coup. Maintenant que l’intendant avait formulé sa requête, Liam King était pris au piège … car jamais – JAMAIS – Luciano n’accepterait de le laisser sortir sans avoir l’assurance de sa loyauté, ou du moins son appui, quitte à le faire tuer si cela arrivait. Luciano avait bien plus à protéger que sa propre peau et l’homme ne pouvait laisser un seul individu mettre tout cela en péril.

« — Je veux aussi Kemosabe, l'Etouraptor de mon frère que vos champions de Cage ont eu l'indécence de renommer Aladdin » ajouta l’intendant « J’attends aussi que vous me rameniez Djin, son Grodrive chromatique. Je gage que vous l’avez déjà vu, puisque selon mes sources, celui qui nous l’a volé se pavane outrageusement avec dans les bas-fonds de Cinza » raconta l’homme.

Eddarson n’avait pas manqué de lui faire le topo : à la mort de Foldo, Mexanto, le policier qui les avait trahi, avait revendu le Grodrive au marché noir et depuis, le pokémon chromatique était passé de mains en mains … mais jamais dans les bonnes. Quant à Kemosabe … une part de la précipitation de l’intendant à s’emparer de la vieille usine avait trouvé sa source dans la présence du pokémon dans la Cage de sa ville. Quelle n’avait pas été sa déception lorsque Horatio lui avait appris que le champion de la Cage était parvenu à s’enfuir avec les pokémons ! Le puîné avait encore du mal à le digérer.

« — Enfin, de manière tout à fait personnel, je veux que vous retrouviez Aro, mon neveu supposément membre des M.U.N.J.A. » termina-t-il « Je ne veux pas que vous le rameniez, mais je veux des nouvelles, je veux savoir ce qu’il fait et avec qui »

L’espace d’un instant, Luciano hésita à faire appel aux sentiments du Zekrom. Depuis combien de temps la mère de l’enfant, Elsa-Mina, se languissait-elle du retour de son fils unique ? Trop longtemps et parce qu’il n’avait pas su empêcher le départ du garçon, Luciano voulait au moins lui offrir ça. Loin d’être idiot, Luciano ne réclamait pas le retour d’Aro, non … car l’homme savait bien ce qu’il adviendrait si le garçon refaisait surface tout en clamant haut et fort sa haine à l’encontre du gouvernement. Luciano n'était pas certain d’être en mesure de convaincre Aro du véritable camp qui était le leur, aussi ne voulait-il pas le voir sortir de sa cachette, au risque de se faire arrêter. Caché, hors de leur vue Aro était à l’abri, et donc en sécurité contrairement à son père, bien des années auparavant. Une fois, mais pas deux.

870 mots | Ft. Liam King

Diable en cage

avec Luciano

Des noms, alors. Il veut que Liam trouve ceux qui tirent les ficelles et qu'il rapport leurs méfaits au blondinet. King doit reconnaître que si Luciano a des doutes sur des personnes du gouvernement et leur lien avec l'Underground, c'est qu'il est moins bête qu'il ne le pensait. Liam s'est toujours bien fichu de qui était impliqué dans le monde illégal du moment qu'il obtenait en échange ce qu'il désirait, et les gros noms donnaient les grosses récompenses, même s'il lui était arrivé de refuser quelques requêtes par flemme, caprices ou souci éthique, car il garde des principes. Il ne lui demande pas de trahir les siens, c'est déjà un début, même si ça ne suffira probablement pas. Le Viridis ne veut pas que des noms ou des preuves après tout. Lui-même a des désirs personnels qu'il veut que le Zekrom remplissent pour lui, à l'instar de ces Pokémon dont il parle. En effet comme le soupçonne l'intendant, Liam avait aperçu les Pokémon dont il fait mention. Et il croit avoir quelques pistes pour remonter jusqu'à eux même s'il doit vérifier ses sources. Et qu'il n'a pas encore accepté le marché. Et que son retour au sein de l'Underground éveillera quelques doutes.
Mais ce n'est pas tout, celui de Borao a encore une requête, encore plus personnelle puisqu'elle concerne le neveu du principal sujet. Cela le fait rire quand même de savoir que même un des Viridis a succombé à l'illégalité. S'il appartient bien au réseau des M.U.N.J.A., ce serait un sacré scoop, et pour un peu, Liam serait curieux de savoir si c'est bien vrai. Au moins, il ne lui demande pas de le fliquer. Du moins pas 'trop'. King n'aurait pas supporté de jouer la nounou pour un adolescent rebelle, encore moins d'être sur son dos alors que Liam n'aime pas les aînés qui surveillent les moindres faits et gestes de leurs cadets. Mais peut-être que Luciano s'inquiète juste vraiment pour lui, qui sait ?
Cela manque encore d'arguments, toutefois.
Pour qu'il accepte.
Pour qu'il prenne des risques aussi grands.
Luciano se rend-il compte de ce qu'il lui demande, au moins ? Lui qui n'a jamais mis les pieds dans l'Underground sauf pour faire régner l'ordre dans ce chaos volontaire ?

« Décidément, t'es pas très bon en affaire. »

Liam ne peut pas récupérer ses Pokémon mais il doit aller chercher ceux des autres ? Il rirait bien s'il ne trouvait pas la situation ridicule. S'il ne trouvait pas son interlocuteur ridicule aussi.

« Certes j'aime la liberté mais tu crois pas que tu m'en demandes quand même beaucoup par rapport à ce que tu me donnes ? Pour l'instant, je considère que je reste perdant au change. »

Reprendre sa vie d'avant, oui, d'accord... Mais à quel prix ? Au moins, en prison, il ne 'risque' pas grand chose.
Mais dehors, il y a Cali.
Il ne peut pas l'écarter de l'équation, après tout. Il évitait d'y penser jusque là pour ne pas se faire davantage du mal mais c'est inévitable. Dehors, il pourrait être avec sa belle. Et si ça n'a pas de prix, il doit quand même peser le pour et le contre. Tenter de marchander. Parce qu'il y a aussi une part de lui qui ne se sent pas légitime de revenir auprès de Cali. Elle l'avait prévenu, qu'il serait dans une situation pareille un jour. Elle mérite mieux qu'un criminel. Ses mains sont couvertes de sang. Celles de Cali ont conservé leur blancheur. Elles doivent rester intactes.
Il y a d'autres raisons qui mettent encore Liam dans l'hésitation, même si la balance est loin de pencher en la faveur du Viridis malgré ce qu'il propose.

« On parle de grosses pointures, là. T'as pas peur que je te dénonce, si je me fais prendre par ceux qui tirent toutes les ficelles ? »

Personne ne peut vraiment accorder sa confiance à Liam. Quand il n'a aucun intérêt personnel engagé, il se range à la loi du plus offrant. Et il ne doute pas que les grands chefs qui contrôlent tout en auraient, des choses intéressantes aussi à lui offrir.

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"On ne fait la paix qu'avec ses ennemis"

Luciano Viridis était-il aussi mauvais en affaire que Liam le prétendait, le croyait ? L’intendant de Borao se garda bien de porter crédit au jugement du Zekrom, qui de toute évidence choisissait de ne voir qu’une version de l’histoire, la sienne. Comment l’en blâmer ? Son point de vu Luciano l’entrevoyait parfaitement, mais l’homme avait lui aussi ses idées à défendre, celles que le Zekrom ne pouvait pas comprendre, celles que le puîné s’affairait à lui cacher. Car oui, si Luciano s’était risqué à lui en dévoiler une partie, Liam King ignorait encore bon nombre de choses concernant les motivations de cet homme qui se trouvait du bon côté des barreaux, et en cela résidait toute la difficulté de la folle entreprise dans laquelle s’était lancé l’intendant de Borao. Les paroles du King auraient-elles été différente s’il avait su ? Sans doute … ou bien peut-être pas tant que cela. Pour des raisons plus ou moins fondées le Zekrom le haïssait et Luciano n’était pas sans savoir que, parfois, même les meilleures intentions du monde ne parvenaient pas à rallier les ravins qui séparaient les individus.

Pour autant, Liam King était-il réellement si perdant au change qu’il l’estimait ? Cette fois, Luciano s’attarda à le reprendre.

« — Perdant, vraiment ? » lui demanda-t-il « Sans doute n’avons-nous pas la même vision que ce qu’est d’être perdant alors » affirma l’intendant. Il s’arrêta un instant, avant de poursuivre « Je sais ce que je vous demande, Liam, mais je sais aussi ce que je vous offre, ce que personne d’autre ne sera en mesure de vous offrir. Je pensais qu’un homme tel que vous connaissait la valeur de la liberté de nos jours » fit-il remarquer « Vous pouvez l’obtenir. Certains n’ont pas eu ce luxe »

Foldo Viridis, lui, n’avait pas eu ce luxe. Qui savait ce que Luciano aurait été en mesure d’accepter pour permettre à son frère d’être libre, ou bien ne serait-ce que pour voir quelqu’un lui offrir ce qu’il offrait lui-même aujourd’hui au Zekrom ? Si Luciano n’avait pas l’indécence de croire que personne n’autre n’aurait été en mesure de proposer au Zekrom un marché semblable au sien, l’intendant savait cependant qu’en l’état actuel des choses, Liam King n’avait bel et bien pas d’autre options. Luciano avait mis la main sur lui avant les autres et possessif autant qu’implacable, l’intendant ne comptait pas laisser à ses potentiels concurrents l’occasion de le doubler, ni à Liam celle d’aller voir ailleurs.

Finalement, Liam ne manqua pas de mettre en lumière le risque qui subsistait pour lui, un risque qu’il ne comprenait évidemment pas. Comment l’aurait-il pu, lui qui s’obstinait à ne voir en l’intendant de Borao qu’un ennemi aux desseins égoïstes ? Oui, Luciano connaissait les risques … ils connaissaient les risques qu’il prenait concernant le Zekrom, mais également ceux qui se tapissaient dans l’ombre de toute cette opération.

« — C’est un risque que j’accepte de prendre en tout état de cause » déclara-t-il « Vous pourriez accepter et puis me trahir sans que je ne puisse rien n’y faire. Je le sais » assura l’intendant « Mais je sais aussi que rien n’arrive sans rien »

Qui le savait mieux que Luciano Viridis, l’intendant de Borao qui avait dû sacrifier son frère pour une place au plus près du pouvoir ?

« — Si je veux que cela fonctionne, je dois vous faire confiance en premier, je n’ai pas le choix, je le sais. Voyez cela comme un premier pas de ma part »

Mais cela suffirait-il ? Luciano n’en était pas certains. La réserve du Zekrom vis-à-vis de ce qu’il lui proposait ne lui échappait pas et déjà, l’intendant pressentait l’issue de cette entrevue. Une part de lui, évidemment, s’y était attendue … que ferait-il alors ? Cette question, Luciano se l’était déjà posé et pour l’heure, aucune réponse ne lui était encore parvenue.

650 mots | Ft. Liam King

Diable en cage

avec Luciano

Liam et Luciano n'ont pas le même vécu, la même valeur, la même vision des choses, pas même les mêmes projets et encore moins des caractères similaires. Seul un objectif commun les lie, et encore, si Liam espère un jour la libération des Pokémon, il continuera de s'allier au plus fort pour l'instant afin de ne pas perdre certains privilèges qu'il aime. Il n'a qu'une vie, et il veut en profiter à fond autant qu'il le peut. A ses yeux, c'est facile pour l'intendant de Borao de parler de tout et de rien. Il n'est pas en cage, lui. King est persuadé qu'il ne sera même jamais derrière les barreaux. Un Fils de Famille comme lui, ça ne restera pas en prison très longtemps, si un jour, vraiment, il venait à y faire un tour. Pour l'heure il a l'avantage et il est vrai que sa proposition est alléchante. Qu'importe pourtant ce qu'il lui offre et ô combien le grand blond pense lui donner comme bonus. Pour Liam, sans Pokémon, ça ne vaut pas la peine de toute façon. Mais il doit considérer la question. Pas pour ses Pokémon. Pour celles et ceux qu'il a laissé derrière. Pour Adonis, pour ses camarades de l'Underground. Pour Cali. Pour la blanche princesse avec qui il venait de louer une relation qu'il n'avait jamais voulu établir avant avec quiconque. Tout devrait lui hurler d'accepter mais il continue de faire l'enfant capricieux comme si ce n'était pas encore assez. Son ego a encore trop mal pour vraiment dire "oui" à la demande qui lui est faite.

« Je la connais, la valeur de la liberté. C'est pour ça que je suis pas très content d'être ici, et qu'au fond, je ne suis pas vraiment libre de choisir. Si je veux, j'ai l'impression qu'il n'y a qu'une seule option qui s'offre à moi, pas vrai ? Est-ce vraiment me donner la liberté ? »

Pas pour lui. Il n'est pas vraiment libre. S'il veut sortir, il va devoir s'évader. Mais la prison étant bien gardée et sécurisée, c'est une entreprise qui s'avère difficile, voire impossible. La seule option qu'il a est d'accepter. Ce serait si facile de se laisser tenter par cette offre. Il n'a pas tant de choses que ça à y perdre, hormis tomber dans les bras d'un naïf.

« Je considère quand même que tu es bien quémandeur. Me faire confiance ? C'est simple, Luci, tu ne peux pas. Je ne te le conseille pas. »

Toujours aussi familier avec son interlocuteur qui s'est démené à rester courtois de son côté, il faudrait se lever tôt pour voir King être aussi poli avec quelqu'un. Prince charmant aux yeux de Cali, même avec elle il ne s'est jamais vraiment montré si charmant que ça, encore moins prince. Pourtant, elle l'aurait mérité. Tout comme elle mériterait qu'il accepte pour qu'ils puissent se retrouver. Mais la colère du Zekrom reste encore trop grande. Frustration quand tu nous tiens. Luciano, pour être venu à lui, c'est qu'il ne doit pas avoir beaucoup d'autres choix. On verra combien de temps il tiendra, donc. D'un rictus, il le nargue.

« Ton objectif reste intéressant à suivre et m'a titillé. Ecoute, si tu étais venu secrètement dans l'Underground pour me demander mon aide pacifiquement, sans armée, sans attaque, sans rien, je t'aurais peut-être suivi. Mais faire une descente, m'enlever mes Pokémon, me mettre aux fers et ensuite me demander d'accepter une proposition pareille comme si c'est moi qui étais pas de bonne foi ? Mon pauvre Luci, tu connais mal ton ennemi. »

Des gens de bonne famille, dans l'Underground, ils sont plus nombreux qu'on le pense. Liam dit donc ça sérieusement.
Luciano, habillé d'un déguisement pour l'atteindre jusque dans son royaume souterrain, venant en personne et sans rien pour se défendre, avec l'audace d'une telle requête ?
Là, il aurait trouvé ça audacieux. Là, il aurait trouvé que la confiance pourrait être méritée.
Rien n'aurait dit que Liam aurait accepté tout de même, mais nul doute que le blond aurait eu des choses toutes aussi intéressantes à lui offrir en échange, à la place d'une liberté qu'il ne lui laisse pratiquement pas le choix de prendre.

« On verra si la prison me rend fou, mais actuellement, ma réponse ne pas être positive. Alors va, ne perds pas plus ton temps avec moi. »

Terminons cette discussion. Renvoyons l'intendant dans sa tour bien-aimée, où les barreaux invisibles ne sont pas peut-être pas si différents de ceux qui retiennent le détenu aux cheveux violets.

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"On ne fait la paix qu'avec ses ennemis"

Silencieux, Luciano accusa le refus du Zekrom. Une part de lui, évidemment, ne s’en étonnait pas … la raison ? L’intendant de Borao n’était pas sans deviner dans quelle pierre avait été façonné l’homme qui se trouvait derrière les barreaux. Dominante parmi ses autres principes, sa fierté lui dictait une partie de ses choix et loin de porter un quelconque jugement – le pouvait-il vraiment, lui qui était du même acabit ? – Luciano se contenta de regretter l’issue de cette conversation, qui n’avait pas été tout à fait imprévisible. Loin de donner réponse aux dernières remarques du Zekrom – à quoi bon ? – le puîné ne laissa pas pour autant le désespoir le gagner … après tout, la détention de l’homme était encore jeune et Luciano n’était pas sans savoir que, parfois, il fallait un certain temps avant de voir l’orgueil s’effacer au profit de la raison. Là, tout de suite, Liam disait non, mais sa réponse serait-elle la même dans une semaine ? Dans un mois ? Dans trois ? Laissant un instant de silence s’écouler, le puîné dévisagea un moment le King avec le sentiment étrange de s’observer, lui, dix ans plus tôt. A sa place, la réponse de Luciano aurait-elle été différente ? L’intendant n’en était pas certain … si l’expérience et le temps lui avaient appris à se détacher un peu de ce besoin maladif de faire bonne figure, certains de ses principes demeuraient immuables … mais jusqu’à quel point ? Finalement, un sourire s’esquissa sur le visage du puîné … oui, l’homme s’était attendue à une telle réponse, s’y était à court terme préparé.

« — Je vais vous offrir l’occasion d’y réfléchir un peu mieux, Liam » déclara finalement l’intendant.

Le sous-entendu laissait peu de doute. Luciano Viridis n’était pas un homme à qui l’on refusait quelque chose et le puîné comptait bien obtenir de Liam ce qu’il souhaitait, quant bien même cela devait-il durer des années.

« — Je suis un homme patient. J’attendrai » poursuivit-t-il.

De cela Liam pouvait en être certain : Luciano Viridis était un homme qui savait attendre. Depuis combien de temps préparait-il sa revanche contre Caldwell, depuis combien de temps attendait-il de venger la mémoire de son frère depuis si longtemps bafouée ? Bien plus longtemps qu’il en faudrait à Liam pour se décider et le puîné en était intimement persuadé. Et si le Zekrom ne se décidait jamais ? Tant pis. Après tout Liam King méritait son sort, lui qui n’avait pas manqué de s’enrichir sur le dos des malheureux au travers de l’Underground. Ébauchant son départ, Luciano ne put s’empêcher d’ajouter quelques mots de son cru … si Liam s’imaginait être le seul à pouvoir se montrer arrogant, l’homme se mettait le doigts dans l’œil.

« — En attendant, je vous souhaite un bon séjour à Borao »

Un bon séjour, oui … derrière les barreaux. Ultime offense ou peu s’en fallait, Luciano le gratifia d’un signe de tête avant de le quitter, le saluant outrageusement en guise de représailles. Si l’intendant avait su ne pas laisser son sang s’échauffer aux innombrables provocations du Zekrom, le puîné s’octroya un départ sur un ton semblable au sien … c’était de bonne guerre après tout ; une guerre, qui promettait de durer dans le temps.

540 mots | Ft. Liam King