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A la croisée des chemins, ft. Clark

Posté le Jeu 20 Jan - 7:36
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Le soleil n'était pas encore présent dans le ciel lorsque je me levais, quittant péniblement mon lit où j'avais passé le plus clair de la nuit à me tourner pour trouver une position agréable, afin de me rendre dans la salle de bain, refermant la porte derrière moi en lâchant un sourire de soulagement imperceptible ; je savourais le calme de cette pièce et m'y sentais en sécurité, même si cela ne durait jamais très longtemps. Je m'appuyais contre le meuble de la salle de bain pour limiter la douleur de ma hanche avant de me regarder dans le miroir, sans vraiment reconnaître le visage qui s'y reflétait ; était-ce encore Juliette que je voyais, ou un simple ersatz ? Un bleu était apparut pendant la nuit sur ma joue et je m'afférais à me maquiller pour qu'il disparaisse, espérant ainsi tout effacer par ce simple geste... Mais c'était trop tard pour cela, et je n'avais même plus la force de me battre.

Je me demandais régulièrement ce qui clochait chez moi pour avoir accepté que cette situation s'installe mais je n'avais aucune bonne réponse, à part peut-être que j'avais moi-même un problème. Mon cœur avait beau saigner, encore et encore, j'endurais en faisant le moins de vagues possible, même si j'avais fini par comprendre que j'avais perdu le contrôle, et qu'il fallait absolument que je le retrouve. Il a fallut cette fracture pour que je le réalise pleinement, pour que je comprenne ma situation et que mon cerveau tordu se remette en ordre : je ne méritais pas de vivre cela, même pour tout l'amour du monde. J'avais perdu mon travail, ne sortais plus, ne voyais plus personne à part lui... Comment est-ce que j'avais pu laisser la situation se détériorer autant ? Pourquoi je n'avais pas réagit plutôt ? J'étais submergée par la honte depuis des semaines et des semaines... Et je souffrais, autant mentalement que physiquement. Les anti douleurs qu'il m'avait rapporté aidaient, bien sur, mais ce n'était pas suffisant et j'avais suffisamment étudié la question pour savoir que c'était une fracture et que j'aurais du être opérée... Je commençais à avoir peur pour l'avenir au fil des jours, alors que la douleur était toujours aussi forte et que je boitais, sans sentir d'améliorations. Mais de toute façon, a quel avenir étais-je vouée ? Celui de rester ici, de faire ses repas, obéir au doigt et à l'œil et servir de punching ball ? Il n'y en avait aucun... Et pourtant je ne comptais pas abandonner, ce n'était pas dans ma nature. Il fallait que je trouve un moyen de sortir d'ici et de me mettre à l'abris, loin...

Mais en attendant, il fallait que je prépare le petit déjeuner. Jules était rentré d'une humeur massacrante hier, j'ai compris qu'il avait encore perdu de grosses sommes d'argent (argent qu'il ne possédait pas, j'en étais certaine) et il valait mieux que tout soit à sa convenance dès son réveil pour éviter les soucis... J'attrapais donc ma canne et allais rapidement dans la cuisine, tentant de faire le moins de bruit possible en marchant, pour éviter de le réveiller. J'entamais les préparatifs, sans savoir que cette journée allait marquer un tournant...
Posté le Lun 24 Jan - 23:55
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Les lueurs de l'aube commençaient à peine à chasser les ténèbres opaques de la nuit que Clark, accompagné de quelques larbins de confiance, prenaient la route pour Borao. Rien ne valait une collecte matinale pour bien commencer la journée. Installé côté passager, il grogna l'adresse, avant de s'appuyer contre l'appui-tête et de croiser les bras contre son torse et de fermer les yeux. Mais plutôt que de s'assoupir, il se mit à calculer les intérêts qu'il ajouterait à la coquette somme qu'il avait gracieusement prêté et qui tardait à lui être remise.

Après un trajet d'une durée qui lui parut interminable, il demanda à ce qu'on le dépose au coin de la rue où se trouvait l'appartement. Deux hommes sur trois descendirent du véhicule à sa suite, non sans empoigner la batte cloutée et le pied-de biche qu'ils avaient consciencieusement caché dans le coffre, sous une vieille moquette défraîchie et puant la pisse et la vomissure - l'idéal pour éviter une fouille. Cette fois-ci, ils voyaient léger. Pour sa part, Clark ne s'était armé que de son esprit belliqueux et cruel. Hors de question de repartir les mains vides.

Sur un de ses signes, l'un de ses comparses bidouilla la serrure d'entrée et l'un à la suite de l'autre, le cerbère en tête de file, ils pénétrèrent dans le bâtiment. L'appartement qu'il ciblait était à l'étage supérieur. Tandis qu'il grimpait à pas de loup les escaliers, il ordonna à ses comaprses de monter la garde. Si jamais les autorités venaient à être appelées, il lui faudrait assurer ses arrières - et le sacrifice d'un ou deux membres de sa bande ne l'ébranlait guère.

Se positionnant devant la porte de l'appartement, le géant basané sentit l'excitation grimper d'un cran. Rien ne valait une entrée en scène en force pour établir de la conversation à venir. Reculant de quelques pas, il prit son élan avant d'enfoncer la porte avec son épaule. Si celle-ci résista d'abord, le second coup la fit céder et Clark se retrouva à l'intérieur, déséquilibré. Il se rattrapa néanmoins avant de s'aventurer plus profondément dans la demeure. Il avait cru entendre quelque chose, proche. Le boss des Reshiram se mit à flairer l'air ; l'odeur du café le fit tiquer et il fonça vers la cuisine, tel un molosse ayant perçu la trace d'une proie. Il débarqua en trombe, son corps imposant bloquant l'accès - il ne savait encore s'il s'agissait de la seule issue ou s'il y en avait d'autre.

« Je pense qu'il est temps d'avoir une petite discussion... » Qu'il débuta d'une voix rauque et agressive, avant de réaliser que la personne qui se trouvait devant lui ne ressemblait en rien à celui qui lui avait emprunté près de trente milles poképesos. Il s'interrompit, figé à moitié dans son introduction, puis il cligna bêtement des yeux. S'était-il trompé d'adresse ?

« Jules. Où est Jules ? »
Posté le Mar 1 Fév - 9:35
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Bien évidemment, je connaissais ses goûts par coeur, et il valait mieux : il fallait que le café soit préparé exactement comme il l'appréciait, sinon je savais que je le payerais pour le reste de la journée s'il s'était levé du mauvais poil... Et aujourd'hui je n'avais pas besoin d'être devin pour savoir qu'il le serait. Il avait beaucoup trop perdu la veille. A force de le fréquenter je savais exactement comment ses journées de paris s'étaient déroulées, et je pouvais souffler lorsqu'il avait eu des gains... Là il redevenait celui que j'avais connu et aimais pendant toutes ces années, l'homme que j'avais rencontré à l'université... A quel moment exactement avait-il basculé ? Est-ce que j'aurais pu éviter cela en étant plus à son écoute, en m'intéressant davantage à ce qu'il faisait ? Il était tombé dans une spirale infernale, une addiction à ces jeux d'argent qui avaient exacerbé son caractère, le rendant violent et nerveux, incapable de se contrôler... Et tout ce que nous avions battis ensemble avait été détruit. Et pourtant je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir toujours des sentiments pour lui, malgré tout ce qui s'était passé entre nous, et je me haïssais pour cela. Comment était-cela seulement possible ? Toute cette situation... C'était mon fardeau. Je ne pouvais pas en parler autour de moi, c'était impensable... Même en mettant de côté le faite qu'il m'avait petit à petit couper de tous mes liens. Je pouvais appeler mes parents, de temps à autre, mais toujours en sa présence, jamais seule. Comme si j'avais pu leur avouer tout ce que je vivais...

La tasse que je tenais manqua de tomber lorsque j'entendis un bruit sourd dans l'appartement. Je la posais rapidement avant d'attraper ma canne, que je sentis trembler en réponse aux propres tremblements de mon corps ; quelqu'un toquait à la porte ? A cette heure-ci ? Jules ne me laissais pas l'ouvrir d'ordinaire, mais si je le réveillais il allait être d'une humeur massacrante... Qu'est-ce qu'il fallait que je fasse ? Je n'eus pas le temps d'y réfléchir plus longtemps, un deuxième son résonna alors dans l'appartement, beaucoup plus fort : celui de la porte qui se fait enfoncer.

La police ? Est-ce qu'il avait été trop loin hier ? Il avait été dénoncé pour ses paris ? C'est alors qu'un homme fit son entrée dans l'une des entrées de la cuisine, mais il n'avait absolument pas la tenue règlementaire... Et je me sentis intensément petite lorsque son regard perçant se posa sur moi. Il était gigantesque, un vrai géant. Je sentis ma canne trembler de nouveau, intimidée par la présence de cet inconnu qui devait de défoncer notre porte...

Définitivement, Jules avait fait quelque chose. Cela se confirma lorsque le géant me posa une question à son sujet, mais je me retrouvais muette, incapable de lui répondre. Ma belle répartie semblait s'être envolée en même temps que ma dignité.

Quelques secondes de flottement passèrent alors, avant qu'une troisième personne n'apparaisse à l'autre entrée de la cuisine.

- Qu'est-ce que c'est que ce bordel Juliette ?

Son ton, agressif, était celui qui précédait une sale correction, ce qui ne m'aida pas à me ressaisir, au contraire. C'était déjà un miracle que je tienne debout, la douleur a ma hanche étant en train de m'irradier, littéralement. Le regard de Jules se posa alors sur le géant... Et dans la seconde qui suivit il s'était retourné pour s'enfuir. Je ne l'avais jamais vu aussi paniqué.
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A la croisée des chemins, ft. Clark


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