«Nous l’apprenons à l’instant, aucun mineur n’a réchappé de l’effondrement survenu il y a quelques jours. Les autorités sont sur le coup, afin d’écarter tout acte malveillant. Madame Lilith Cobalt tiendra des condoléances publiques dans quelques jours, elle répondra également aux questions des journalistes : pourquoi cette mine n’était pas suffisamment sécurisée ? »
J’éteins la télé et je soupire, encore une histoire qui va faire le tour de la région et entacher la famille. Ma mère, elle, ne semble pas inquiète. Nous savons pertinemment que la sécurité des mines doit être approuvée par son cabinet et qu’il n’a pas fait correctement son boulot. Il ne faut pas se leurrer, elle n’éprouve rien pour ces pauvres gens ni pour leurs défuntes familles. Elle ira faire son monologue, droite comme un i et feignant un air désolé et promettra de verser des réparations aux proches.
- Tu auras l’honnêteté de leur dire que c’est une négligence de ta part et tes collègues ? C’est vous qui gérez les mines et employez les mineurs à ce que je sache.
Mon ton employé est volontairement cinglant et accusateur. Plus j’avance en âge et moins j’ai envie de me taire face à cette diablesse. La matriarche des Cobalt se redresse sur son siège et ne prend même pas la peine de se retourner pour me regarder. Elle se contente juste de marmonner, alors je décide d’en rajouter une couche.
- Je croyais que marmonner était réservé à ceux qui ne possédaient pas assez d’arguments pour répondre.
- Ça suffit Adonis…
- Non, réponds. Vas-y énerve toi. Dis-moi ce que tu penses enfin !
- Qu’est-ce que tu veux entendre, que la sécurité de mes habitants, je m’en moque ? Eh bien oui ! Mais je suis une femme avec des responsabilités, alors je dois maintenir mon image et montrer de la compassion, même si elle est fausse. Mais ça, tu ne comprends pas. Tu ne comprends pas que nous vivons dans un monde fait d’apparence et de faux-semblants, toi et ton intégrité, vous êtes en train de tout gâcher. Et ça, toutes les Familles le voient ! Tu n’as aucun allié, et même ta cousine va te tourner le dos. Ah Isadora, elle s'est une enfant qui respecte la vision de son père. J’ai tout fait pour toi Adonis, alors tâche de rester à ta place.
Je serre le poing avec une telle force, que mes ongles s’enfoncent dans la chair de ma paume. Des gouttes de sang commencent à s’écouler doucement, caressant ma peau dans leur chaude avancée. La sensation en était presque agréable. Des larmes embuent mes yeux, ma voix s’éteint. L’explication entre ma mère et moi avait enfin lieu. Des années de non-dits à rattraper, des poids sur le cœur à retirer, une souffrance à exprimer. Mais cette souffrance, elle refuse de s’en préoccuper. Totalement enfermée dans son propre esprit, elle ne se rend pas compte de la gravité de la situation. Se souciant davantage de ce que pourraient penser les gens. Les habitants de Sercena ne sont pas stupides et ils savent depuis longtemps que rien ne va plus au sein de notre famille.
- Tu as tout fais pour moi, j’espère que tu plaisantes. Tu ne m’as jamais aimé, ni même considéré. Tu m’as envoyé loin de la maison pour ne plus me voir. Je sais pourquoi tu me détestes à ce point, c’est parce que je ressemble trop à papa et ça, tu ne le supportes pas !
- Ton père était un homme bien, mais il n’avait aucune ambition. Nous n’avions pas les mêmes projets et il était hors de question qu’il m’empêche d’atteindre les sommets. Sa maladie était une bénédiction pour moi ! Si seulement elle avait pu t’emporter aussi…
Un silence malsain s’installe, comme après un accident mortel. Au fond de moi, je connaissais la vérité, j’ai toujours su ce qu’elle pensait de moi. Mais l’entendre, je n’aurai jamais imaginé que cela fasse si mal. La vérité blesse, mais c’est peut-être mieux ainsi. Cali reste sans voix. Après une vingtaine d’année à idéaliser notre mère, elle vient à l’instant de voir ce dont elle est vraiment capable. Ce soir Lilith Cobalt vient de perdre deux de ses enfants.
Je me lève, ma démarche et mécanique. Mon esprit ne fonctionne plus, mon corps s’anime seul et m’éloigne de cette maison des enfers. Des mots résonnent inlassablement dans ma tête, les autres Familles vont me tourner le dos, Dora aussi. Juste parce que je suis moi. Seul Luciano m’a poussé à développer ma propre personnalité, mais je connais les Viridis. Ils profitent du système, même s’ils prétendent le contraire. Si j’émets quelques réserves ou si je montre une certaine désapprobation, je serai traité en ennemi. C’est donc ça la guerre, une obligation de choisir son camp, même si aucun des deux ne correspond à nos valeurs.
La nuit est calme. Épuisé émotionnellement, je me laisse tomber sur les premières marches qui se présentent. Je reproche mes genoux, je croise les bras et j’enfouis ma tête dedans. Mes mains sont encore douloureuses, et mon haut blanc est maintenant parsemé de taches rouges. Puis les larmes se mettent enfin à couler.
***********
- Ce n'est pas ton genre de pleurer … d'habitude tu es optimiste, et joyeux.
Cette voix, je relève doucement la tête en direction de Savannah qui s'installe à côté de moi. Elle a raison, ce n'est pas mon genre, mais je ne me sens plus la force de résister. Pourtant sa simple présence suffit à m'apaiser. Je pose alors ma tête sur son épaule et lâche complètement mes émotions.
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L’horloge tourne, les minutes se succèdent. Dans l’appartement de Sercena, Liam joue avec quelques accords sur sa guitare sèche. Si Adonis n’est pas contre la musique, il s’autorise davantage à en jouer lorsque l’albinos n’est pas là, pour éviter de le déranger. Distraitement, alors qu’il gratte sur les cordes, ses yeux passent sur la bibliothèque fournie de son ami. Quelques fois, le basané se dit qu’il devrait en profiter pour parler Histoire avec le Cobalt, puisque ça n’a jamais été le fort de Liam. Il a toujours été meilleur dans les domaines artistiques. Mais la nuit s’est installée depuis quelques heures et son colocataire n’est toujours pas revenu du domaine familial. Liam n’est pas sans savoir que les relations d’Adonis avec sa famille ne sont pas les plus saines, et en voyant la matriarche, on ne peut que comprendre. King se sent chanceux de ne jamais être né dans une des familles prestigieuses de Cinza. Trop de pression, trop de responsabilités, trop de médias… Sa situation n’est pas connue de grand monde mais il s’en porte plus que bien ; avoir les journalistes aux fesses tous les jours, très peu pour lui. Qu’est-ce qu’il fout ?.. Ça fait un moment qu’il est parti, là… Pas que Liam ne supporte pas la solitude, mais il sait quelles affaires poursuivent les clans comme celui d’Adonis et il se demande si quelque chose ne lui est pas arrivé. Un peu inquiet tout de même, même s’il ne l’avouerait jamais, le dresseur pose sa guitare sur le canapé d’où il se lève. Attiré par le mouvement brusque, Emily, qui somnolait à côté, lève un œil sur l’humain.
« Je vais voir où en est Adonis. Reste ici, Emily. »
D’un mouvement brusque, l’Amphinobi se redresse d’un coup, protestant contre la demande de Liam. Mais ce dernier, avant même de lui laisser le temps de le suivre, ferme la porte derrière lui et se précipite pour sortir de l’appartement. Les rues sont pratiquement désertes à cette heure-ci. Non loin du domaine Cobalt, alors qu’il s’y dirige d’un pas précipité, son allure ralentit en apercevant une silhouette en face de lui qui se rapproche de plus en plus. Il écarquille les yeux en reconnaissant Savannah. Il sait qu’Adonis et elle se voient encore de temps à autre, mais ça faisait un bail qu’il n’avait pas croisé la jeune femme. Depuis leur rencontre à Borao, lorsqu’ils étaient tous les trois élèves ensemble au même établissement. Brièvement, alors qu’il la salue sans trop savoir quoi dire, elle lui fait un topo de la situation avec Adonis, lui expliquant l’avoir croisé tout à l’heure. Sa génitrice a encore frappé… Liam remercie la brune pour lui avoir raconté un peu l’histoire et se précipite dans la direction qu’elle lui a indiqué. Il courre à travers la rue, mais s’arrête progressivement en distinguant finalement son ami, toujours assis sur les marches dont Savannah lui a parlé.
« Hey, Ado… »
Un des surnoms dont il l’affuble depuis des années.
« J’ai croisé Savannah, c’est elle qui m’a dit que tu étais là. »
Le regard calme mais perturbé par l’état de son colocataire, Liam s’assoit à côté de lui.
« Je me disais que c’était bizarre que tu t’éternises chez ta daronne. Elle a encore fait quelque chose, n’est-ce pas ? »
Elle n’est pas connue pour être tendre, la matriarche, ni pour être très aimante envers son fils. Lentement, le King pose sa main sur l’épaule de son ami pour le réconforter. Dans son timbre, une rare douceur et sincérité avec lesquels il est rare de le voir s’exprimer. Mais voir Adonis comme ça serre sa poitrine d’une contraction douloureuse. Il est tellement habitué à le trouver étincelant que le voir ainsi brisé comme un petit Evoli battu lui fend le cœur, et l’empêche de rester impassible.
- D’accord, je te laisse, mais n’hésite pas à m’appeler si tu as besoin.
Après avoir discuté avec Savannah, je lui ai demandé de me laisser un peu seul. J’avais besoin de vivre ces émotions avec moi-même. Je la remercie pour sa présence et son écoute, deux choses qui ne changent pas malgré notre séparation. Je sais qu’elle sera toujours là pour et inversement. C’est quelqu’un que j’ai aimé, que j’aime toujours, mais d’une manière différente. Je ne pourrai jamais la détester.
Tout se mélange dans mon esprit, j’ai l’impression de perdre la tête. Je suis heureux que la situation ait explosé, ainsi, je peux enfin avancer. Néanmoins, je ne peux pas m’empêcher de ressentir de la déception, de la colère et de la tristesse. Je crois qu’au fond, le petit Adonis espérait toujours voir sa mère changer.
Puis une voix s’élève.
Liam, mon ami de toujours et mon colocataire. Sa présence m’arrache un sourire. Voilà une personne dont j’ai besoin à ce moment précis. Nous avons passé toute notre adolescence ensemble, dans la même école et dans la même chambre. Désormais, nous partageons le même appartement. On s’est soutenu, on s’est vu évoluer, on a développé une relation que les autres ont du mal à comprendre. Mais qui est limpide pour nous. Je le trouve d’une beauté incroyable et je ne me lasserai jamais de le regarder, pourtant, je n’ai jamais ressenti rien de plus que de l’amitié pour lui. Et lorsqu’il s’est mis en couple avec Savannah, j’ai été le premier à leur souhaiter tout le bonheur du monde.
- La vérité a éclaté. Je savais qu’elle ne m’aimait pas, mais l’entendre, c’est… Différent. Au moins, les choses sont dîtes et je peux passer à autre chose. Désolé de t’avoir inquiété.
Je pose ma main sur son genou, le remerciant de s’inquiéter autant pour moi. Je me rends compte que je suis bien entouré et que j’ai la chance de pouvoir compter sur des personnes aussi extraordinaires. Ça me fait du bien. Je sèche mes dernières larmes et je retrouve mon sourire habituel. Même si la blessure reste ouverte, je peux désormais dire que le pansement est arraché. La plaie mettra du temps à guérir, mais au moins la fermeture sera définitive.
Il est temps de rentrer et d’entamer cette nouvelle vie. Une belle soirée nous attend et je compte bien ne pas me miner le moral toute la nuit, puis j’ai aussi envie de remercier Liam pour son amitié indéfectible. Je me redresse alors, emportant Liam dans mon élan. C’est une masse de muscles, donc j’avoue que je galère un peu.
- Que dirais-tu d’une bonne soirée en tête-à-tête, toi et moi ? Comme au bon vieux temps.
Je crois que j'ai simplement besoin de me changer les idées et de penser à autre chose. Donc quoi de mieux qu'un bon moment de partage, où aucune barrière ne sera dressée. De la simplicité, du naturel et surtout des ondes positives. Une bonne atmosphère, de la douceur. Être dans une bulle de coton.
**************************
Après quelques minutes, nous rejoignons notre appartement. En entrant, je salue Emily et je m’excuse auprès d’elle aussi, de lui avoir accaparé son dresseur. Sans réfléchir, je me débarrasse de ma chemise, que je jette sur le canapé et je me dirige vers le frigo. Il reste une bouteille de champagne, autant en profiter ! Je remplis deux verres et j’en apporte un à mon colocataire, avant de trinquer et de lui donner une accolade.
- Merci pour tout Liam, je ne sais pas ce que je serai devenu sans toi ou Savannah.
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‘Passer à autre chose’. Plus difficile à dire qu’à faire, il le sait parfaitement. Adonis a beau lui dire ça, son ami reconnaît sans mal une peine qui ne partira pas tout de suite. Qui ne partira peut-être jamais. Il y a des douleurs que l’on ne peut qu’atténuer, après tout. C’est le but de Liam de faire en sorte que cette blessure, au mieux disparaisse, au pire ne fasse plus mal à l’albinos. En dépit de la façon dont il voit la matriarche Cobalt, il imagine que ce doit être dur pour l’autre d’encaisser ce qui s’est passé ce soir. Au moins, le blanc veut sûrement ne plus penser à ça. Lorsqu’il se relève, Liam en fait tout autant en veillant à ce que son ami puisse tenir debout. Il accepte avec un sourire enthousiaste sa proposition et tous deux rentrent alors à leur appartement, petit cocon qu’ils se sont créés et où ils sont libres d’être ce qu’ils veulent. Emily fait déjà la sieste quand ils reviennent, ne se préoccupant que peu des humains. Mais lorsqu’ils installent et qu’elle sent qu’Adonis n’est pas au meilleur de sa forme, elle rouvre un œil avant de s’étirer pour sortir par la fenêtre, patrouillant pour vérifier que personne de louche ne traîne autour du bâtiment. Liam prend le verre qui lui est tendu avant de laisser l’autre le remplir, tapotant le dos de son colocataire.
« Bah, t’inquiète, c’est normal, va. On choisit pas sa famille mais on choisit ses amis, comme on dit. »
Il espère qu’Adonis ne se sent pas coupable de la relation entre lui et sa génitrice. Lilith a toujours fait semblant en public, mais pour Liam qui connaissait un peu les dessous de la famille, il savait que l’image n’était pas ce qu’elle semblait être.
« Tu sais ce que j’ai toujours pensé de ta mère, de toute façon. Elle n’a jamais mérité l’attention que tu lui portais. Mais quand même… Je suis désolé que ça se soit mal passé comme ça. »
Pour le coup, il est sincère. Il a beau ne pas porter Lilith dans son cœur, le mal qu’elle fait à son fils ne le laisse pas indifférent. Et il s’inquiète beaucoup pour lui. Un peu trop, pourrait-on dire. Adonis n’est pas une chose fragile à protéger, et pourtant Liam voudrait parfois que l’autre se repose un peu plus sur ses proches.
« Je sais que t’aurais voulu que ça en soit autrement. »
N’est-ce pas normal, après tout ? Les parents sont censés être des guides, des gens qui s’occupent de leurs progénitures car ils leur ont donné la vie. Liam n’est peut-être pas fusionnel avec ses mères mais elles l’ont toujours élevé avec de l’amour. Il pourrait d’ailleurs rétorquer que c’est à cause de ça qu’il en a beaucoup à donner. Distraitement, alors qu’il boit son verre de champagne, son regard glisse sur le torse de son ami, puis sur son visage et ses traits angéliques. Ses doigts viennent même jouer avec ses mèches blanches éclatantes. Le dresseur a beau aimer sa propre tignasse, il admire la couleur et les cheveux en bataille du Champion.
« Te fais pas d’bile, hé… Y’aura des jours meilleurs. Avec un peu d’alcool et une bonne compagnie, tout peut s’arranger ! »
Il veut lui redonner le sourire. Le réconforter comme il le peut. En général, pour se changer les idées, Liam sort et rencontre du monde. Mais il n’y a pas de mal non plus à passer une soirée tranquille, peut-être devant une série ou un film. Il est vrai que cela faisait un moment qu’ils n’avaient plus été tous les deux comme ça. Ils sont souvent occupés l’un l’autre, il faut dire, mais Liam se rend compte que ça lui manquait.
Je sais que ma mère ne mérite aucunement mon attention, je préfère la conserver pour les personnes qui le méritent. Liam et Savannah avaient tous les deux, un avis tranché sur la question, j’aurai dû couper les ponts depuis bien longtemps. Cette fois, c’est décidé, je ne ferai pas machine arrière. J'accueille la fin de cette histoire pourrie, prêt à en écrire une nouvelle.
Grâce aux paroles de mon ami, je retrouve le sourire.
- Tu sais quoi, tu as raison. Après tout, je suis très bien entouré et actuellement en très bonne compagnie. C’est fâcheux, mais je n’ai pas envie de me morfondre.
La coupe de champagne à la main et les yeux posés sur la chevelure de Liam, il ne m’en fallait pas moins pour passer une bonne soirée. Et elle ne fait que commencer. Le contact de ses doigts parcourant mes cheveux m’arrache un frisson. Nous avons toujours eu cette complicité anodine, cette attirance muette l’un pour l’autre. Après tout, y a-t-il quelque chose de mal à aimer le beau ? À jouer, à se séduire, à profiter de l’instant présent. Tout en sachant qu’il ne se passerait rien. Oui, c’est une relation particulière. Mais n’est-elle pas notre le reflet de deux êtres particuliers.
Je me laisse emporter par la douceur du moment, véritable instant salvateur après cette tragédie digne des plus grandes séries à suspens relatant des secrets de familles plus invraisemblable les uns que les autres. J’attrape délicatement sa main. J’enlace mes doigts aux siens et j’observe le tableau. En tant que Cobalt, ma mère m’a toujours répété que j’étais différent des autres. Pourtant, je ne vois aucune différence. Juste deux mains.
- Merci d’être là Liam, j’aimerais tellement pouvoir te remercier à hauteur de tout ce que tu m’apportes.
Je délaisse notre étreinte manuelle pour rejoindre le canapé, laissant une place à côté de moi. Liam ne tarde pas à me rejoindre et je pose machinalement ma tête sur son épaule. Cette peinture me rappelle notre colocation au lycée de Borao, c’est à cette époque que j’ai pris cette habitude. Cet homme semble inébranlable, pourtant, je sais qu’il ne l’est pas et parfois, je culpabilise de lui faire subir mes insécurités. Alors ce soir, je compte bien tout faire pour que l’on passe un instant inoubliable. Et pour ça, j’ai une excellente idée.
- Et puis comment ne pas aller mieux quand un homme aussi sexy s’occupe de moi.
J’accompagne ma phrase d’un clin d’œil à mi-chemin entre amusement et séduction, ainsi que d’un sourire en coin. Lumière tamisée et petite playlist lounge, je crois qu’on ne peut pas faire plus stéréotyper. Alors autant aller jusqu’au bout.
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Le sourire d’Adonis se reflète sur le sien. Rien ne l’aurait empêché de broyer du noir toute la nuit s’il en avait éprouvé le besoin, mais s’il ne veut pas végéter sur place la soirée entière, alors il l’aidera du mieux qu’il peut pour temporairement lui faire oublier la matriarche Cobalt. Liam a toujours trouvé que les histoires de famille étaient de vraies plaies. Pas que la sienne soit parfaite, mais il se fiche tellement de tout que ses mères ont arrêté depuis longtemps d’essayer de lui faire la morale. Il a, en outre, bien moins de choses à leur reprocher que son ami pour sa propre géni-trice, alors il estime avoir eu une certaine chance, finalement, de ne pas être né dans une des pres-tigieuses Maisons de Cinza. De ces importantes familles, il ne sait pas ce qu’il y aurait à tirer de bon, quand on a un nom aussi connu, pour lui, il y a forcément quelque chose de sombre derrière. Si Adonis se détache de ces harpies, son monde ne s’en portera que mieux, alors c’est bien tout ce que le Zekrom peut lui souhaiter, à présent.
Avec douceur, il laisse leurs doigts se toucher comme s’il s’agissait du geste le plus naturel qui soit. Y’a-t-il un nom pour le flirt sans but ? On pourrait les croire plus proches que des amis et on ne pourrait s’en vouloir, car ils prêtent à confusion et entretiennent une ambiguïté pour leur propre amusement. Mais Liam ne voit pas ce qu’il y aurait de mal à cela, et avec son ami de toujours, ils ont partagé bien plus que ce qu’on imagine. Pourtant il n’éprouve rien qui s’approche même d’une romance. Du moins, il s’y est toujours refusé. Il préfère garder leur lien intact tel qu’il est plutôt que de le perdre avec ce qu’il considère comme des idioties. Même avec Savannah, il n’y a jamais vraiment rien eu de sérieux. Tout au plus une attirance plus physique qu’autre chose et surtout de la curiosité de la part du King. Et pourtant, il se dit que si Adonis n’a plus été en couple avec quelqu’un depuis longtemps, c’est dû à sa propre volonté ; car il porte bien son nom et qu’il pos-sède un charisme indéniable que personne ne pourrait lui retirer. Faire tomber quelqu’un dans ses bras doit être très facile pour lui.
« Hé, c’est normal, tu sais. Tu en as fait autant pour moi. Et franchement, ta famille est bien la seule chose que je n’ai jamais envié de toi. »
Cela le touche tout de même de se sentir important auprès du Cobalt, même si, de son point de vue, ce dernier ne lui doit rien. Ils se sont toujours entraidés sans poser plus de questions car c’était tout à fait normal. Là encore, jamais Liam n’aurait pu laisser son colocataire dans sa misère alors qu’il venait de vivre un moment éprouvant qui laissera des séquelles non négligeables par la suite. Il le laisse se détacher de lui pour aller en direction du canapé sur lequel il ne tarde pas à le re-joindre, souriant doucement quand le bel albinos repose sa tête sur son épaule. L’odeur de ce der-nier l’enivre un bref instant quand ses sens se mettent à vagabonder de manière distraite.
« Ouuuh vil flatteur. Si tu crois que les compliments vont t’amener à quelque chose… »
Un gloussement lui échappe pourtant quand l’autre fait jouer de ses paroles suaves.
« … Alors tu as bien raison ! »
Il ne peut pas tenir le masque très longtemps avec lui, surtout que ça ne sert à rien de mentir : Co-balt le connaît beaucoup trop pour ça.
« Mais dis-moi, qu’est-ce qui te ferait plaisir de la part d’un ‘homme aussi sexy’ que moi ? Si tu savais la chaaaaance que tu as de m’avoir à disposition. J’en connais qui rêveraient d’être à ta place. »
Brièvement, ses doigts viennent à nouveau jouer avec les mèches blanches. Il préfère largement voir son ami faire quelques blagues et penser à autre chose plutôt que de le voir dans l’état de tout à l’heure. Pourrait-on y croire, lui qui se fout pourtant de tout et tout le monde ? Tout pour sécher ses pleurs et effacer sa peine. En outre, il ne va pas dire que le côté séducteur d’Adonis lui déplaît ou ne l’amuse pas, ce serait un gros mensonge. Il le lui rend bien, d’ailleurs, lui lançant un regard perçant de ses prunelles ambrées qui se posent sur son ami accompagné d’un sourire charmeur et équivoque.
Liam est séduisant, très bien bâti, charismatique. Physiquement, il dégage une aura de confiance et de puissance, qui ferait craquer n’importe qui. C’est un leader né. Mais il sait être une oreille attentive quand il le faut et surtout, il ose montrer une personnalité plus douce que ce que ses muscles laissent paraître. Seul mon entourage proche le sait, mais sous les grands airs que je me donne, je suis facilement impressionné. Et je n’ai pas honte de vous le dire, oui Liam m’impressionne. Et ce soir, j’ai décidé de baisser les barrières, comme dans notre jeunesse. Je me laisse porter et je lâche prise. Dans la vie de tous les jours, j’ai ce besoin irrépressible de tout contrôler. Je n’aime pas me plier à la volonté d’autrui. Cependant, dans la sphère privée, tout est différent. J'autorise les autres à prendre les décisions, ou plutôt, je m’autorise à me détendre. Je sens la pression abandonner mes épaules. C’est agréable.
J’esquisse un sourire amusé.
- Eh bien, que dirais-tu d’un petit jeu monsieur le compétiteur ? Un bras de fer, celui qui perd… Masse l’autre !
Fier de mon idée, je m’échauffe et je me place à genoux devant la table basse. En face de moi mon adversaire. Je suis également un compétiteur, donc je ne vais rien lâcher. Mais je sais que les chances sont du côté de Liam. Je le fixe dans les yeux, comme pour le mettre au défi. Un peu de provocation ne tuera personne et surtout pas lui. Le combat commence. Les deux avants bras restent stables pendant quelques instants, mais Liam gagne rapidement du terrain. Je le ramène à la réalité en mettant plus de force, s’il veut me faire tomber ça sera avec quelques difficultés. La concentration est à son maximum et aucun de nous deux ne parle. Nous prenons ce jeu très au sérieux ! Je respire et j’appuie davantage, faisant reculer son bras. Je me heurte soudain à un mur, impossible d’aller plus. Et c’est la chute. Dans un dernier élan, Liam amène mon bras contre la table. Me battant à plate couture, malgré toute la résistance que j'essayais de mettre en place.
C’est une défaite cuisante, sur la forme en tout cas. Car j’ai gagné l’opportunité de lui faire un message et c’est un gage que je vais honorer avec plaisir. De plus, nous avons tout ce qu’il faut dans l’appartement. Je ne vis plus dans la demeure familiale, mais ça ne veut pas dire que je vais abandonner mon train de vie. Jacuzzi, table de massage… Nous avons tout ce qu’il faut.
- Le verdict est tombé, je suis bon perdant donc veuillez me suivre Monsieur King. Votre massage privé vous attend.
Je fais exprès de le vouvoyer, une manière de parler que j’utilise principalement pour taquiner gentiment les personnes que j’apprécie. Je m’empresse donc d’installer la table dans la pièce dédiée. Je lance une musique légère et je baisse les lumières pour créer une ambiance tamisée. Huile de massages à portée de main, il ne reste plus au client que de faire tomber ses vêtements et de se prélasser. Au-delà du plaisir, Liam le mérite. Avec les rudes journées qu’il passe et cette soirée à s’inquiéter pour moi, il a lui aussi le droit de se détendre.
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On ne peut pas vraiment dire que Liam s'attendait à ce genre de proposition de la part de son ami. Mais un bras de fer... Pourquoi pas, après tout ? Avec en plus une récompense à la clé. Il sait comment lui parler.
« Héhé, quand tu veux. »
C'est un habitué, après tout. Les brutes de son équipe adorent les défis de ce genre. Montrer qui a les plus gros muscles, tout ça. Lui-même, s'il trouve ça amusant, ne le fait que rarement en compagnie des personnes sous sa tutelle dans l'Underground. Il préfère les laisser entre eux. Mais pour Adonis, c'est différent. Ça l'a toujours été. Il ne s'est jamais montré aussi doux et aussi ouvert avec aucun autre. Il a envie de le choyer, de le protéger, de le rassurer, de lui redonner ce que la vie a fini par lui prendre. Est-ce son rôle de le faire ? Il l'ignore. Il ne veut pas non plus être intrusif. Prendre trop de place. Juste montrer qu'il est là, qu'il l'a toujours été, qu'il le sera toujours. Mais au bras de fer, Liam est bon. Du moins, meilleur que son colocataire. L'envie de le laisser gagner était tentante, d'ailleurs, mais il n'aurait pas envie que l'autre le prenne mal. Il a joué le jeu docilement.
« C'est pas juste, tu sais ? C'est moi qui suis censé m'occuper de toi. »
C'est donc lui qui se retrouve finalement à devoir se déshabiller pour se laisser masser par son ami, non sans soupirer un peu même s'il est curieux de savoir comment il se débrouille dans ce domaine. Alors même s'il râle, il a l'impression que ça fait plaisir à Adonis. Liam glousse même un peu devant ses grands airs. Il s'en amuse plus qu'autre chose. Se mettant sur la table de massage (il avait oublié qu'ils en avaient une), il se laisse faire entre les mains expertes de l'albinos. Car les mouvements que ce dernier exécute contre sa peau le font frisonner. C'est surprenamment agréable.
« Mais je ne me souvenais plus que tu massais aussi bien. Si j'avais su, j'aurais abusé un peu plus. »
Il sourit d'un air joueur, mais ne peut s'empêcher de se détendre. Les doigts fins de son ami traversent les plis de son épiderme avec douceur et volupté. Où a-t-il appris à faire ça ? Il aimerait bien le savoir. Mais il sent tout à coup les pensées négatives s'envoler, se contentant de profiter de ce moment de relaxation privilégié auquel il a le droit.
« Rappelle-moi pourquoi tu es célibataire, déjà ? S'ils se rendaient compte comme tu sais si bien te servir de tes doigts... »
Un gloussement lui échappe, mais il est sincère. Oh, sans doute que Adonis n'a pas non plus envie de quelqu'un dans sa vie, ou de vraiment se poser. Mais il a un joli visage, des yeux magnifiques, et il sait se montrer très tendre. Cela pourrait plaire à n'importe qui de sensé.
- Eh bien, tu t’occuperas de moi après le massage et tu as le champ entièrement libre.
Un sourire en coin. Effectivement, il pourra s’occuper de moi autant qu’il veut, mais en attendant, c’est lui qui va profiter. Après tout, m’aider et me soutenir dans les moments difficiles, est loin d’être reposant. Donc c’est mérité. Une fois allongé sur la table de massage, je me mets au travail. Mes mains glissent doucement sur son dos musclé, elles en parcourent toutes les parcelles dénudées. Des parcelles qu’il connaît très bien, mais chut, c’est un secret ! Je m’applique pour lui offrir un moment agréable et bien que je ne sois pas un expert en la matière, je me suis toujours bien débrouillé pour faire plaisir aux gens.
- Je n’allais pas dévoiler tous mes secrets, sinon tu n’aurais jamais voulu me lâcher… Il faut parfois garder des bottes secrètes.
Je rigole doucement. Nous avons déjà joué, à de nombreuses reprises. Mais jamais de cette manière. Douce et sensuelle. C’est une première et effectivement, je ne lui avais jamais montré mes talents de masseur. D'ailleurs, je me demande s’il lui aussi possède des talents cachés. C’est le moment ! Le temps semble se suspendre et je ne pense plus à rien. Les problèmes n’existent plus et la dispute de ce soir ne tourne plus dans mon esprit. Je prends simplement soin d’un ami proche et cela me procure un bien-être étrange. Je dépose mes mains sur ses épaules et je les descends doucement jusqu’à ses lombaires, puis je les remonte. Tout en appuyant pour défaire les quelques nœuds.
- Ahah certains et certaines s’en sont déjà rendu compte. Et je sais faire bien d’autres choses avec...
Un ton joueur accompagne ma phrase. Mais cela soulève un point plus sérieux. Il est vrai que je pourrai trouver quelqu’un facilement, sans me vanter. Je n’en ai simplement pas l’envie. Et puis qui voudrait d’un fils de riche névrosé, personne. Je ne suis pas prêt à me lancer dans une relation sérieuse, pas encore. La séance se termine.
- J’espère que ce moment de détente t’a plu et quel plaisir de masser un corps comme le tien. On parle de mon célibat, mais on peut parler du tien également. Que celui qui ne voudrait pas de quelqu’un comme toi me soit présenté immédiatement !
Je glousse et j’attends que mon client se retourne et se redresse. Avec qu’une envie, que la soirée continue de cette manière. Aucune vulgarité, juste de la détente et des plaisirs simples. Qu’allons-nous faire maintenant, on rejoint le jacuzzi, on se pose dans le lit devant une série… Je n’en ai aucune idée et je vais laisser cette décision à Liam.
JE SUIS : Membre INSCRIT LE : 23/05/2022 NOMBRE DE MESSAGES : 258
MÉTIER : Boss de la Team Zekrom / Professeur de musique particulier POKÉPESOS : 1025 MES POKÉMONS : Emily - Amphinobi ♀ - Niveau 10 - Protéen - Douce
Robin - Zorua Hisui ♂ - Niveau 10 - ??? - Modeste OBJETS SPÉCIAUX :
Le sommeil pourrait le rattraper, à force d'être détendu ainsi. Il s'en veut un peu de se laisser faire aux mains expertes de son colocataire mais c'est le jeu, suppose-t-il. D'une certaine manière, si cela peut permettre quand même à Adonis de penser à autre chose, ou même de sentir que quelqu'un l'apprécie, alors ça ne le gêne pas. En sachant les déboires que ça peut provoquer d'habiter dans le même appartement que quelqu'un qu'il connaît bien, ils n'ont heureusement jamais eu trop de souci pour cohabiter, et c'est même l'inverse. Ils ont bien partagé une chambre durant leurs jeunes années, après tout, donc ce n'est qu'une réminiscence de cette époque qui leur semble lointaine à présent. Liam, de toute façon, n'aurait accepté personne d'autre pour partager un espace privé. C'était soit lui ou rien ; alors quand l'opportunité lui a été proposée, il n'a pas hésité une seule seconde avant de se jeter dessus. Et depuis, ça se passe assez bien ; en ce qui concerne la gestion d'un environnement, ils ont des similitudes, ce qui aide beaucoup. Le King, en plus de ça, a toujours à cœur de faire plaisir à son comparse de toujours, donc il se démène afin que ça se passe bien. Il s'en voudrait de faire capoter une entente pareille quand elles se font rares chez lui. Ce n'est pas à tout le monde qu'il donne une confiance de la sorte, après tout. Et c'est peut-être vrai, que s'il avait su tous les atouts d'Adonis avant, il ne l'aurait pas quitté une seule seconde et en aurait peut-être même abusé. Et il ne faut pas abuser des bonnes choses, ou des bonnes personnes. Son contact sur lui, de plus, ne l'a jamais laissé complètement indifférent. Un moment, il en fut même avare, parfois possessif sans trop le montrer, se dévoilant simplement plus protecteur. Ses proches se comptent sur les doigts d'une main, mais il les défend avec une ardeur féroce qu'il vaut mieux ne pas provoquer, car il pardonne mal qu'on puisse les blesser. Très mal. Le violet ricane au sous-entendu de son camarade. Lui, il appelle ça juste du tease, d'oser lui en parler. Lorsqu'enfin les mains quittent à regret son dos huilé, le Zekrom se redresse, impressionné tout de même de sentir son corps être bien plus relaxé que d'habitude. Ce n'est pas souvent qu'il laisse quelqu'un le toucher ainsi. Même jamais. Mais c'est rare aussi que ses défenses soient autant baissées, après tout.
« La différence se joue ici, mon ami. Je ne veux personne. Les humains ne sont pas assez intéressants pour que je prenne du temps et de l'énergie pour eux à ce point. »
Il lui est arrivé de se servir des autres pour passer du bon temps, obtenir des choses qu'il voulait sans même prendre en considération leurs sentiments. Mais s'ouvrir intimement à quelqu'un ? Très peu pour lui ; il n'en voit de toute façon pas l'intérêt. Une seule personne a sans doute réussi ce miracle, et il observe d'ailleurs le concerné avec un sourire en coin.
« Enfin... Sauf toi, évidemment. Surtout si tu as des secrets en réserve que j'ignore encore. En tout cas, mes muscles te remercient. »
Il s'étire avant de se mettre debout. Se rhabiller n'est toutefois pas encore au programme quand il réfléchit à ce qui pourrait tous deux leur faire passer du bon temps supplémentaire.
« Tu sais ce qui serait bien aussi ? Faire trempette dans notre bain à bulles. Ça fait longtemps que j'ai pas pris l'occasion de m'y installer un peu. »
On ne pourrait pas croire parfois en le voyant, mais Liam a des goûts princiers (ou en fait si, on pourrait totalement y croire). S'il y avait bien deux pièces dans la maison pour lesquels il a dépensé sans compter, c'est bien sa chambre et la salle de bains. Salle de bains qui comporte d'ailleurs, bien sûr, un jacuzzi de bonne taille, qui possède même des lampes à l'intérieur pour éclairer le bassin. Ce qui est bien pratique aujourd'hui quand ils ne veulent pas avoir une lumière spécifiquement forte autour d'eux. Baissant les lueurs de la pièce, Liam prend une douche rapide avant de se glisser dans le jacuzzi qui laisse échapper une douce lumière bleutée, rendant le cadre plus intime. Il pousse un soupir d'aise lorsqu'il s'installe après avoir activé les bulles chaudes. De cette façon, Adonis pourra lui aussi en profiter.
« Tu m'en diras tant sur les "autres choses" que tu sais faire avec tes doigts... »
Malicieux, il glousse à nouveau, curieux de ce qu'il pourrait découvrir sur son ami qu'il ignore encore.
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