Ici la citation.
Tour Viridis, Borao, 26 Juin 2022Malgré les évènements, la vie poursuivait son cours à Cinza ; loin de s’arrêter elle continuait, comme si de rien n’était, comme si les choses allaient telles qu’elles devaient aller. Si indéniablement certains changements se faisaient pressentir et ressentir, demeuraient malgré tout des constances inchangées et qui, indépendamment des circonstances, perduraient, parce qu’il le fallait bien. Malgré les évènements du Carnaval de La Isicao et toutes les questions qu’ils avaient soulevé, les gens continuaient de vivre et de composer avec leurs tragédies et bonheurs personnels qui, eux, se fichaient bien de la tempête qui se préparait et qui, bien évidemment, promettait d’ébranler leur réalité dont les instants étaient désormais comptés. Pragmatique, réaliste, Luciano Viridis n’avait pas la naïveté de croire qu’ils pourraient y échapper, ni de croire que ce qu’ils avaient su construire ces dernières années pourraient être sauvées dans leur intégralité. Qu’avait l’habitude de dire Foldo déjà ? Rien n’est permanent, si ce n’est le changement.
Indépendamment des évènements de ces derniers mois, l’intendant avait, lui aussi, ses propres problèmes à gérer. Si Borao était connue pour son calme et la tranquillité de ses habitants, le havre de paix qu’elle représentait n’était pas sans connaître quelques incidents qui donnaient parfois du fil à retordre au puîné Viridis. Très récemment s’était ajoutée à cela une étrange rumeur en provenance de l’est et de la désormais surnommée "Île aux Monstres", que le gouvernement tentait d’isoler sans véritablement de succès. Nouvelle attraction de Cinza, la Ilha Monstruosa attirait les curieux et Arceus seul savait combien ils étaient nombreux. Si Luciano ignorait tout de ce qui s’était passé là-bas, la décision du gouvernement d’empêcher les gens d’y poser les pieds n’avaient pas su l’étonner ni le rendre soupçonneux quant à l’excessivité des mesures mises en place pour y parvenir … pas tout de suite du moins. Il avait fallu pour cela l’appel non dénué d’inquiétude de Milano qui, plus proche de l’action que lui, avait su lui mettre la puce à l’oreille et, surtout – surtout ! – l’informer de certaines choses que Caldwell et ses acolytes cherchaient à étouffer. S’y rendre pour constater ça par lui-même devenait une nécessité ; hélas, comme n’importe qui d’autre, Luciano avait lui aussi ses problèmes et la ville qu’il avait à gérer de l’aidait pas à les régler.
Revenant d’une réunion des plus pénible concernant un problème qui, non content de le dépasser ne le concernait pas, l’intendant de Borao s’octroya une fin d’après-midi calme, le premier depuis un long moment maintenant. Trouvant refuge en haut de la Tour Viridis, dans cet appartement qu’il avait quitté tôt le matin, Luciano eut la surprise de découvrir que Mina s’y trouvait déjà. Comment ? Loin de s’effrayer de l’arrivée de Gara, Valka sa Mentali fut la première à l’accueillir, sautant avec grâce sur le plan de travail de la cuisine, qui donnait sur l’entrée ou peu s’en fallait. Saluant l’intendant d’un miaulement, la Mentali l’observa poser ses affaires, ses yeux d’améthyste rivés sur lui. Rapidement, Elsa-Mina fit à son tour son apparition, les mains chargées de quelques baies fraive dont le jus avait teinté ses doigts d’une couleur bleutée. En guise de salutation, elle offrit un sourire à Luciano, avant de se diriger vers un terrarium récemment installé … il l’avait bien fallu, car l’œuf de Caratroc, savamment offert, avait bien évidemment éclos, ajoutant un pokémon à la liste de ceux détenus par les Viridis.
« — Elle aime bien les baies fraive » déclara Mina en laissant tomber les baies dans le terrarium.
C’était peu de le dire : à la vue des fruits, la petite tortue ne se fit pas prier pour sortir de sa cachette, avalant goulument la généreuse offrande de la scientifique. Encore minuscule, pas plus grande qu’une main d’homme, la Caratroc ne payait pas de mine et sa jeunesse ne faisait aucun doute, raison pour laquelle elle était maintenue ainsi captive, dans cette cage de verre bien assez large pour elle. La fixant un instant, Luciano la regarda engloutir la nourriture.
« — Ne t’attache pas trop » déclara-t-il finalement
« Tu sais qu’on ne peut pas la garder, n’est-ce pas ? » lui rappela l’intendant.
Non, Luciano ne comptait pas garder la Caratroc et sur ce point, l’intendant de Borao avait été clair dès le départ … d’ailleurs, la carte de détention qu’il possédait pour la créature n’était que temporaire et tout le monde le savait. La raison ? C’était simple, évident : une tortue n’avait rien à faire en ville, et encore moins dans un appartement, aussi vaste était-il. Si l’origine de cette Caratroc lui était inconnue, Luciano comptait bien lui offrir l’occasion d’être à sa place, celle qui lui revenait de droit … de manière intelligente, bien évidemment. Il n’était pas question de la balancer dans la nature sans l’y préparer ! Pour cela, Luciano avait encore du temps … un temps qui jouait en leur défaveur, car plus les jours passaient, plus la Caratroc faisait son nid, tant dans le terrarium que dans le cœur des gens qu’elle rencontrait.
« — Vibeke lui a trouvé un nom » poursuivit la scientifique, feignant de ne pas avoir entendu l’intendant
« Gariguette » dévoila-t-elle, sans détacher son attention de la Caratroc.
L’information laissa l’homme un instant silencieux. Gariguette … les baies fraive … évidemment.
« — Tu as entendu ce que je t’ai dit ? » demanda-t-il.
Quittant la tortue, Elsa-Mina se redressa enfin pour lui faire face. Passant finalement devant lui, elle le gratifia d’une œillade amusée.
« — Arrête d’être rabat-joie, Luciano. Ne me fait pas croire que tu ne la trouves pas mignonne, toi aussi » déclara-t-elle
« — Je n’ai jamais dit ça » rétorqua l’intendant tout en jetant un regard en direction de la Caratroc
« Je dis juste qu’elle ne peut pas rester ici et qu’un jour, il faudra la laisser partir. C’est plus dur de le faire lorsqu’on y est attaché » affirma-t-il
« — Est-ce que tu sais combien de temps met un Caratroc à obtenir sa taille adulte ? » lui demanda-t-elle, l’air de rien.
Non, Luciano n’en avait pas la moindre idée et soudainement, l’intendant regretta de ne pas avoir eu la curiosité d’aller quérir l’information. Voyant que la réponse lui faisait défaut, Mina posa une main sur son épaule
« — Ne t’inquiète pas trop. Nous aurons le temps de nous y préparer » assura-t-elle mystérieusement, sans être plus précise.
Prenant la direction de la cuisine, la scientifique disparut finalement de son champ de vision. Déposant le reste de ses affaires aux abords de l’entrée, Luciano laissa sortir Protecteur de sa pokéball et sans un regard pour ce et ceux qui l’entourait, l’Elecsprint partit se coucher dans un coin. Malgré les mois passés, le chien électrique brillait toujours par sa froideur et sa réserve. Luciano avait le sentiment que l’animal détestait l’endroit où il avait atterri ; l’endroit, mais aussi les gens avec lesquels il se trouvait.
Changeant de thème, Mina reprit la parole, cette fois pour un sujet plus grave, plus lourd, plus pesant. Bouinant dans la cuisine, chacun de ses mouvements étaient attentivement suivis par sa Mentali, qui battait doucement de la queue tout en la fixant.
« — Pablo organise une nouvelle battue demain, je compte y participer. Il ne désespère pas de retrouver Tiago … cette fois, ils comptent fouiller de fond en comble le vieux puits dans la forêt » déclara la scientifique.
Cette histoire d’enfant perdu n’avait pas échappé à l’intendant, ni à n’importe qui d’autre à Borao. Plus d’un an s’était écoulé depuis la disparition du jeune Tiago, supposément perdu dans la Forêt Ucaya, qui bordait le nord de la cité végétale. L’affaire avait mobilisée la Guarda ainsi que les Reguladors pendant longtemps, jusqu’à ce que l’affaire soit finalement classée sans suite, officiellement. Les autorités de Borao avaient eu beau retourner la forêt de fond en comble, le garçon – lui ou son corps – n’avait jamais été retrouvé. L’affaire de Tiago l’Enfant Perdu avait remué Borao pendant de long mois et Pablo, le père, n’avait jamais désespéré à l’idée de retrouver son fils. Aujourd’hui, les recherches ne se faisaient plus que par gracieuseté de ceux qui, comme Pablo, gardaient espoir … mais y avait-il vraiment un espoir après tout ce temps ? Luciano se gardait bien d’en faire la remarque, lui qui ne pouvait comprendre le sentiment d’un parent à l’égard de son enfant disparu … contrairement à Mina.
« — Tu viendras ? » lui demanda-t-elle
« Ta présence le réconfortera un peu, sans doute. La présence de Luciano Viridis fait toujours quelque chose » fit-elle remarquer
Les choses n’étaient pas aussi simples et Luciano le savait. En tant qu’intendant et figure politique, le puîné Viridis n’était pas libre de ses mouvements : chacun de ses choix avaient une conséquence et se rendre à la battue impliquait l’idée d’un positionnement officiel que l’intendant aurait aimé éviter. Borao devait faire son deuil, surmonter cette tragédie et avancer … l’intendant qu’il était pouvait difficilement tenter de l’inculquer tout en participant en parallèle aux recherches, ce n’était pas crédible. L’homme, pourtant, n’était pas sourd aux désirs de ce père qui voulait retrouver son fils.
« — Je ne sais pas, Mina » lui répondit Luciano
« Il y a le problème de l’île. Milano veut que j’y aille » assura-t-il.
Ce qui se tramait sur l’île était également un problème, un problème plus important pour Cinza que ne l’était la disparition du jeune Tiago. Si cette perspective pouvait sembler horrible, elle n’en était pas moins avérée.
« — Et ? Il n’a qu’à y aller, lui » rétorqua-t-elle, un peu sèche. Elsa-Mina n’avait jamais su dissimuler son animosité à l’égard de Milano et aujourd’hui ne faisait pas exception à la règle.
« — Il y est déjà » déclara Luciano
« Il y est depuis un moment déjà et … il y a quelque chose là-bas, quelque chose de suffisamment grave pour le pousser à … »Une vibration dans sa poche le coupa soudainement dans sa phrase … c’était son téléphone personnel et la chose l’étonna suffisamment pour le surprendre, lui qui avait davantage l’habitude d’entendre les innombrables notifications du portable de fonction qu’il s’était lui-même accordé. S’il savait la journée un peu spéciale, Luciano n’attendait plus rien de la part des rares cinzans qui avaient ce numéro-là, aussi l’intendant sortit-il son cellulaire avec une curiosité teintée d’une certaine appréhension … que se passait-il encore ? Était-ce Milano, qui venait lui faire part de nouvelles informations ? Abandonnant son discours, Luciano avisa de qui il s’agissait.
Ce n’était pas du tout Milano.
C’était Isidora Terren.
C’était Isidora Terren, et Luciano ouvrit son message non sans une certaine perplexité.
Impassible, Luciano fixa longtemps son téléphone, le visage figé dans une expression étrange qui ne rendait pas justice aux innombrables émotions qui l’assaillaient. Luciano n’y cru pas tout d’abord. Non, elle n’avait pas osé ? Si si, elle avait osé. Si ce n’était pas là le premier message que lui envoyait Terren – des messages, que Luciano s’était majoritairement fait un plaisir d’ignorer, leurs contenus étant loin d’être substantiels – celui-là relevait d’une certaine familiarité à laquelle l’intendant ne s’était pas préparé. Cette fille avait une audace folle et pendant un long moment, Luciano ne sut comment il devait accueillir son message … devait-il s’en courroucer ? Voyant la fixité de l’intendant et s’inquiétant de son silence, l’attention d’Elsa-Mina se porta sur lui, et plus spécifiquement sur le message qu’il venait de recevoir, et dont elle ignorait encore tout.
« — Qu’est-ce qu’il y a ? » lui demanda-t-elle. Sans attendre, jetant un regard par-dessus son bras – Luciano était beaucoup trop grand pour lui permettre de regarder par-dessus son épaule – elle avisa son téléphone et le message. L’information découverte, la scientifique ne put s’empêcher de sourire, un peu trop amusée
« Elle est drôle, tu dois lui reconnaître ça » fit-elle remarquer
« Culotée, mais drôle »Et elle s’éloigna, sans pour autant lâcher du regard l’intendant, qui lui-même n’avait toujours pas détaché ses yeux du portable. Oui, elle était quand même un peu drôle, il devait bien l’avouer … mais un peu trop fier, Luciano peinait à le reconnaître en cet instant précis, le fait qu’il en soit le sujet n’y étant pas pour rien. Malgré tout – et c’était bien cela le problème – le message ne le laissa ni fâché, ni vexé, mais plutôt … surpris, d’une manière étonnamment bonne. Son message impliquait le fait qu’elle avait pensé à lui aujourd’hui et il ne pouvait nier l’aspect inattendu de la chose.
Se reprenant enfin, Luciano enfourna son téléphone dans sa poche, tacha de retrouver un semblant de contenance … mais son trouble n’avait bien évidemment pas échapper à la scientifique ; un trouble, qu’elle ne comptait pas ignorer, pas le moins du monde.
« — Elle a ton numéro ? » déclara-t-elle, à mi-chemin entre la question et l’affirmation
« Tu as donné ton numéro à quelqu’un, toi ? » poursuivit-elle, cette fois d’un air amusé. Mina savait cette perspective rare et, dans ce cas, tout à fait unique. Luciano Viridis, laisser son numéro à une fille ? Improbable
« Comment ça se fait ? » lui demanda-t-elle finalement.
« — Je le lui ait donné le jour où j’ai perdu Gara à La Isicao » expliqua l’intendant, loin de s’attarder sur son ton moqueur
« Elle m’a proposé son aide et je n’ai pas su dire non » poursuivi-t-il
« Et puis, j’avais besoin du sien pour la tenir informer de ce que l’enquête de Milano donnerait. Il faut croire qu’elle l’a gardé » Luciano feignait la surprise, mais il savait bien que Terren avait gardé son numéro. La jeune femme n’avait pas manqué de le lui prouver plus souvent qu’il ne l’aurait voulu.
« — Tu n’as pas su dire non » le cita-t-elle, amusée cette fois par ses mots
« Tu m’étonnes qu’elle l’a gardé » Qui supprimait de son répertoire le numéro personnel de Luciano Viridis ? Personne. Sur le visage de Mina se dessina une expression qui annonça son questionnement
« Mais du coup, Luciano, vu qu’elle a ton numéro, j’ai un peu de mal à suivre … vous l’avez fait finalement ce jour-là, ou pas ? » lui demanda-t-elle.
Luciano savait très bien de quoi elle parlait et le sous-entendu lui fit lever les yeux au ciel. Peu de personnes connaissaient la vérité concernant ce qui s’était vraiment passé ce jour là – ou plutôt cette nuit-là – à La Isicao et Elsa-Mina Viridis en faisait partie. Loin d’avoir confirmer la situation, Luciano s’était cependant bien gardé de dire que Terren et lui-même avaient été drogués et kidnappés (c’était le terme, non ?), préférant laisser croire aux gens qu’il avait couché avec Isidora Terre plutôt que d’avouer qu’il s’était fait avoir par un ennemi dont il ignorait tout.
« — Mina. Tu ne m’aides pas du tout » rétorqua-t-il.
« — Tu n’as pas répondu à ma question » fit-elle remarquer, loin de se laisser berner ou même distraire.
« — Je te l’ai déjà dit : je n’ai pas couché avec Terren » assura l’intendant. Le ton employé, cependant, trahissait l’aspect non-définitif qu’il octroyait à l’idée et que, en ce contexte intime et très privé, il cachait négligemment, un peu trop. Bien évidemment, Elsa-Mina s’engouffra là-dedans.
« — Mais tu aurais bien voulu ? » ajouta-t-elle, complétant ses paroles.
La situation la récréait, mais elle qui pensait embêter cet homme qu’elle avait trop peu l’occasion de titiller se trouva prise à son propre jeu, car sur le visage du puîné s’esquissa un lent, très lent sourire qui en disait long sur sa réponse. En réponse à cette moue, instantanément Mina le réprimanda, laissant cingler un « Luciano ! » qui laissa paraître son indignation. Le fait de ne pas s’en cacher plus que l’information elle-même l’avait fait réagir … Luciano l’avait-il fait exprès ? Avait-il fait exprès d’afficher ce sourire, dans l’unique but d’obtenir une réaction ? Ce n’était pas impossible. Mina le connaissait bien après tout, et c’était réciproque.
« — Quoi ? » demanda-t-il, d’un air presque innocent
« Elle est … agréable à l’œil » Luciano avait eu l’occasion de s’en apercevoir. Faire ainsi réagir la scientifique l’amusait et l’intendant ne s’en cachait pas
« Mina, ne pose pas de questions dont tu ne veux pas connaître la réponse » déclara-t-il finalement, un sourire sur le coin des lèvres.
Malgré tout, les deux Viridis échangèrent un regard complice et acceptant sa défaite, Mina laissa ses doigts caresser doucement la Mentali qui l’avait finalement rejoint.
« — Allez, arrête de me parler d’elle » fit-il, comme pour couper court au sujet.
Mais la scientifique n’avait pas dit son dernier mot.
« — Viens nous aider au Puits Encantado demain, et j’arrête de t’en parler » assura-t-elle
« Pour aujourd’hui »Luciano s’esclaffa doucement.
« — Entendu » déclara-t-il.
Luciano acceptait-il vraiment de participer à la battue pour cela ? Rechignait-il tant à parler d’Isidora Terren, au point d’accepter une tâche qu’il n’aurait jamais fait en d’autres circonstances ? Non. Si l’intendant ne pouvait se permettrait de porter crédit à une affaire refroidie depuis des mois, l’homme qu’il était n’avait pas l’indécente indifférence de ne pas apporter son aide lorsqu’il le pouvait. Luciano doutait de trouver le petit Tiago demain, mais si sa présence pouvait apporter du baume au cœur des gens … alors soit, ce n’était pas grand-chose et cela ne lui coûtait rien, si ce n’était du temps.
Ne plus parler de Terren l’arrangeait bien cependant. Si Luciano avait offert à la scientifique des réponses non dénuées d’un certain détachement, c’était pour mieux lui cacher ce qui se tramait vraiment en lui, ses doutes et ses incertitudes ; ainsi que la nature désormais sensible de ce sujet pour lesquels il n’avait pas toutes les réponses.
Susciter des réactions, accepter de faux compromis.
Luciano Viridis n’était pas politicien pour rien.