🙟 Lost so far away from home 🙝

Assis dans un coin, renard fantôme observe avec minutie les mouvements de la blonde - qui pour l’occasion revêt un bien sombre déguisement - teinté d’une noirceur qui ravive sa froideur. Zorua est perplexe quant à cette apparence à l’effigie du pokémon qu’il avait été - illusion et dissimulation, nuance grisâtre qui avaient tournée pâleure maladive - spectre vengeur. Naeva est son opposée. Une lueur dans ses ténèbres - se pare d’ombre en franchissant les portes des Enfers. Son contraire - dans la chaleur du cœur, dans la prévenance des mots et la douceur des gestes. Pourquoi l’avait-il suivi déjà ? Cela avait commencé quand dame avait mis un pied dans la montagne - et dès lors son attitude avec la plus jeune, sa retenue avec le renard rouge alors que le lien les unissant lui paraissait dépasser le besoin de parler. Ses encouragements, sa patience, son courage - sa bonté. Qu’est-ce que tout cela cache ? Quels sont les secrets que l’émeraude refuse de dévoiler - il lui semble que tout cela n’est qu’artifice, que l’infirmière noie ses démons dans des actes de pure charité. La voit enlever les bandages d’un jeune furaiglon recueilli sur le continent.

Un coup d'œil un peu plus bas - le goupix qui ne ne lâche pas du regard alors que Zorua n’a pas peur de se montrer. Comportement méfiant - Hïto, de son p’tit nom, voit sa patience s'amenuiser avec les jours alors que l’étranger les colle depuis bientôt un mois. Sa maîtresse s’est renseignée - l’a accepté - lui a même acheté un pass et une gamelle - proposé un prénom qu’il n’a pas refusé et aménagé une place pour lui dans l’appartement. Goupix a respecté ce choix, après tout, ce n’est pas le premier égaré qu’ils recueillent - mais l’obstination de l’autre renard, sa froideur contraste à sa chaleur, cette aura instable qui s’en dégage - Kyüsoku, quoique calme, a ce charisme bestiale que lui, accommodé à la vie domestique, contrôle bien mieux. Et ses instincts lui hurlent de s’en méfier - qu’un moment de faiblesse et il lui prendra sa place à la gauche de Naeva - son côté faible. C’est lui l’alpha et il n’en démordra pas. Ce qui amuse le revenant, même s’il n’en montre rien - qui préfère ignorer ses aboiements quand il décide de se rapprocher de la belle. “Hïto, s’il te plaît, nos pensionnaires ont besoin de calme. Quant à toi petit Furaiglon, nous pouvons dès à présent te ramener chez toi.” Un doigt dénudé passe sur le dessus du bec dans une caresse mesurée - l’oiseau s’égosille joyeusement.

Dans un coin laisse perruque et hoodie à capuche, se révèle à la lueur de son naturel et quitte l’underground par un petit passage rarement emprunté, donnant directement sur la jungle. L’oiseau sur son épaule s'agrippe docilement, habitué maintenant à écouter les recommandations de la soignante, la voix claire et la patience bien placée. Devant, Hïto ouvre la voie tandis que suit à bonne distance Kyüsoku - toujours observateur et discret, quoique sa présence laisse une vague de fraîcheur derrière. La marche est longue, mais plus agréable que les transports en commun - et moins risquée. Au loin, les montagnes se dressent, éternelles et puissantes - immenses et majestueuses. Sereine, l’infirmière y parvient, la grosse écharpe portée telle une veste la protégeant des températures basses des hauteurs, le quatuor s’aventure sur les petites routes de randonnés jusqu’à arriver sur un genre de plateau, surplombant la vallée et ouvrant sur des chemins plus escarpés. “J’imagine que c’est par là que se trouve ton nid ?” Au vu de la direction dans laquelle le Furaiglon regarde depuis leur arrivée. S’y dirige alors mais s’arrête en apercevant une silhouette un peu plus loin, pas très grande mais assez large par les survêtements portés. Plisse les yeux et attend dans le silence de voir ce que s’apprête à faire l’inconnu, visiblement accompagné d’un Noctali - et finalement, quand Naeva juge qu’il n’est pas un danger, reprend sa marche - du moins jusqu’à ce que le Zorua s’approche de l’individu dont il est question et ne s’assoie devant lui.

Incompréhension, la Zephyr les rejoint et s’incline poliment pour saluer le jeune homme dont les traits lui rappellent ceux de son pays natal. “Bonjour, pardonnez l’impudence de Kyüsoku, il semble être intrigué par quelque chose.”