Dame au foulard blanc foule la contrée désertique - fouettée par le sable, par le vent alors que les jupons légers s'emmêlent et se démêlent. Sur ses traces deux renards roux se chamaillant, l'un plus sulfureux que l'autre alors même que leurs apparences se confondent. Jeune femme donnerait cher pour entendre la discussion dans une langue qu'elle maîtrise, mais sans presque aucun effort arrive à s'imaginer Hïto exiger sur Zorua d'Hisui qu'il cesse sa plaisanterie - et qu'il reprenne son apparence initiale, délaissant l'illusion copiée sur celle du Goupix. Cela ne fait que peu de temps que le renard polaire s'est décidé à imposer un peu plus explicitement sa présence, les accompagnant dans leurs aventures incertaines comme c'est le cas aujourd'hui - depuis qu'elle lui a donné un nom, à dire vrai. Avec cela s'est accompagné un pass légal - une évidence pour elle dans cette région qui ne permet pas de se promener avec un pokémon sans donner des papiers prouvant qu'on a acheté l'autorisation de le faire.

Perçant dans le désert, une plainte qui attire leur attention. Ils ne sont pas très loin de Pavlica, mais suffisamment pour se croire seuls au monde - et s'inquiéter du cri, qui ressemble davantage à un gazouillis. A travers le sable volant, distingue oiseaux et masses informes à terre - à première vue une attaque de pokémons sauvages sur d'autres, rien de bien extraordinaire. Et pourtant - poussée par une pulsion inconnue, Naeva se précipite dans le tas, tout juste protégée d'Hïto et de Kyusoku. Sablaireau et Sabelettes mal au point - pire. Chassant les volatiles, l'infirmière se précipite ensuite vers les corps mourant - mais aucun rescapés - aucun - sauf un, petit être qui ne semble avoir que quelques jours, cuirasse malmenée, percée - pas encore assez durcie par le temps pour le protéger des rapaces. Effrayée à l'idée de lui faire mal, elle le recueille dans son voile et accourt vers la ville, oubliant les regards et les jugements sur ses vêtements tachés de sang - passe les portes du Centre le plus proche et hèle de sa voix composée la première personne en tenue médicale qu'elle croise, à savoir une jeune femme aux cheveux entre le rose et le violet.

"S'il vous plaît ! Ce petit Sabelette a été attaqué par un groupe de Corvaillus. Il est dans un état critique, à première vue je dirais perforation de l'abdomen et de nombreuses lésions au niveau de sa carapace. Il doit être pris en charge immédiatement." Dans la voix l'autorité de ceux qui savent - de ceux qui ont étudié la médecine et qui se destinait à mener ce genre d'opération urgente.