- C’est dans une famille modeste de Pavlica que Keiron a vu le jour. Les débuts de sa vie semblaient plus simples alors, ou bien était-ce peut-être l’innocence de son regard d’enfant qui lui ont fait oublier les détails désagréables. Encore aujourd’hui, il se rappelle que malgré leurs moyens limités, ses parents avaient toujours fait de leur mieux pour subvenir à ses besoins essentiels ce qui était en soi une chance - chance dont il n’avait pas toujours réalisé la portée alors qu’il grandissait. Cela signifiait de la nourriture dans son estomac, mais également une éducation dont ils n’ont jamais cessé de lui rappeler l’importance.

- Enfant, Keiron était d’une nature plus amicale. Sans être particulièrement populaire, il avait tout de même réussi à réunir plusieurs amitiés dans les balbutiements de sa scolarité. Garçon sans histoires, il ne distinguait pas particulièrement des spécimens de son âge si ce n’est sa turbulence peut-être. Cela ne l’empêcha toutefois pas de prendre l’école au sérieux, et sans être un excellent élève il était loin d’être mauvais.

- A ses 13 ans, il quitte soudainement sa ville natale afin de vivre à Borao, abandonnant un monde familier et chaleureux pour une grande ville qui lui était étrangère en tous points. Son père parlait d’un nouveau départ, vantant les opportunités professionnelles de “La Moderne”, en recherche de main d'œuvre. C’était une belle occasion d’améliorer leurs conditions de vie, logique qu’il entendait ; mais il ne pouvait s’empêcher d’en vouloir un peu à ses parents comme tout adolescent qui voit ses repères changer.

- Arrivé en cours d’année, il lui fut plus difficile de s’assimiler aux groupes déjà formés. Il finit toutefois par se rapprocher d’un garçon timide et discret de sa classe du nom d’Isaï, qui n’était lui-même pas très intégré. Il crut d’abord que cette solitude était dûe à son tempérament ; en réalité, il se rendit rapidement compte qu’il s’agissait d’harcèlement qui avait déjà commencé avant son arrivée. Lors d’une altercation, il n'hésite pas à défendre son nouvel ami. En conséquence, par simple effet de rebondissement, il devient également une cible. Son statut de nouvel élève couplé au manque de richesse de sa famille ne contribue qu’à enfoncer le clou.

- Il ne dit rien à ses parents pour ne pas leur donner de soucis supplémentaires, eux-mêmes plongés dans leurs travails respectifs. Contrairement à son camarade, il ne se laisse pas faire et fait front en évitant toutefois d’avoir recours à des méthodes qui pourraient attirer l’attention des adultes sur lui : un professeur pourrait vendre la mèche à son père ou sa mère. En parallèle, il reste toutefois proche de son ami, unis dans leur marginalisation.

- Ce manège dure un temps jusqu’à ce qu’Isaï finisse par retourner sa veste. Dans une tentative de se faire accepter par ses harceleurs, il jettera les affaires de Keiron dans les toilettes. Blessé et trahi, Keiron coupe immédiatement sa relation avec Isaï et s’isole davantage.

- Quel fut le moment exact où il abandonna ses principes ? Lui-même ne savait le dire. On lui avait toujours enseigné que la violence n’était pas la solution, et ce depuis tout petit … mais la fatigue, l’usure et la colère sont des catalyseurs du changement. Il arriva ainsi un beau jour où une insulte n’en rencontra pas une autre, y trouvant à la place un poing dans la figure. Magiquement, il retrouve un moment de paix.

- Ce premier acte ne resta pas sans conséquences. Il est évidemment puni, mais cela ne suffit pas à le décourager à s’arrêter. Il était incapable d’endurer une insulte, une mauvaise blague de plus à son encontre. Au regard des premiers résultats probants, il n’allait pas s’arrêter en si bon chemin. Petit à petit, il gagne une réputation de gros dur qui va le suivre durant toutes ses études. Les élèves le connaissent et l’évitent, ce qui lui convient très bien. Ce n’est pas comme s’il cherchait à se faire des amis ; il avait suffisamment donné entre le traître et la distance qu’il avait pris avec ses vieux amis pour se rendre compte que s’ouvrir aux autres avait plus de désavantages que de bénéfices. Quant à ceux qui l’avaient regardé se faire humilier sans rien faire, ils ne valaient pas mieux. A ses yeux, les gens n’étaient rien de plus que des hypocrites et des égoïstes ne souhaitant pas briser le statu quo. Il n’allait plus perdre son temps avec eux désormais.

- Au fur et à mesure, ses études qu’il avait d’abord pris au sérieux l’intéressent de moins en moins. Il ne se contente que de faire le minimum syndical alors que sur le côté, il s’adonne à une activité qu’il n’a longtemps pas eu les moyens d’exercer : les combats pokémons, populaires auprès des jeunes de son âge. Il parvient à financer sa passion en participant à des combats organisés, activité qu’il continue de réaliser à la sortie de ses années d’enseignement moyen tout en jonglant avec des petits boulots ça et là. Il quitte d’ailleurs sa famille dès que possible pour habiter seul à la capitale.

- A ses 20 ans sonne l’heure de la Nova Existencia et de ses nouvelles règles. Il y avait difficilement pire à annoncer à un dresseur aussi impliqué que lui, et avec des moyens limités. Si sa situation s’était améliorée entre temps notamment grâce à sa prise d’indépendance et de ses talents, cela ne signifiait pas pour autant qu’il était plein aux as. Une chose était sûre cependant : il était hors de question d’abandonner ses pokémons et de faire un trait sur le dressage pour faire plaisir aux quatres familles.

- Trouver une solution dans l’immédiat fut difficile. Malheureusement pour les autres et heureusement pour lui, il était loin d’être le seul dans cette situation. Il prit son mal en patience, resta attentif aux bruits qui couraient à son travail actuel et sur le web. Il entendit parler d’un marché noir, d’un monde underground. Mais arriver à en trouver l’emplacement ? C’était une autre histoire …

- Et finalement, un beau jour, quelqu’un vint à sa rencontre. Quelqu’un qui disait le connaître, pour l’avoir déjà vu combattre d’autres dresseurs. Quelqu’un qui connaissait sa situation, et qui serait intéressé par ses talents de dresseur. Il crut d’abord à un membre de La Guarda qui voulait le pousser à se trahir ; c’était en réalité un dresseur de l’équipe Zekrom, un envoyé de leur chef. En gage de sa bonne foi face à la prudence de Keiron, celui-ci lui remit un pass illégal pour son Pokémon signature (Trovao, son Luxray) ainsi qu’une adresse où il pourrait le rencontrer le lendemain pour lui parler davantage de ce qu’il serait attendu de lui et des avantages qu’il obtiendrait - notamment davantage de pass illégaux.

- Après une deuxième rencontre fructueuse et une troisième où il pu rencontrer son chef, Keiron devint un membre officiel de l’équipe Zekrom. Travailler pour des criminels n’était pas particulièrement dérangeant à ses yeux, tout particulièrement face à ce changement drastique de leur système. Il s’agit à la fois d’une manière pour lui de résister, mais également d’un moyen de se faire payer pour deux choses choses qu’il aime faire : casser des figures et les combats pokémons. Il participe de temps en temps aux combats de cages où il se fait connaître pour la brutalité de son style.

- S’il lui est toujours difficile de nouer des liens, il n’éprouve pas moins de loyauté envers l’équipe Zekrom - du moins l’entité qu’elle forme. Au fil du temps passé, il pu prouver à tous sa fiabilité.

- Très récemment, il s’est fait attraper par La Guarda et emprisonner brièvement pour détention illégale de Pokémons et de participation à des combats. On l’accuse même d’être un membre de l’équipe Zekrom et on l’incite à révéler des noms, ce qu’il réfute en boucle faute à ses principes mais aussi aux conséquences que cela impliquerait.

- Il ne reste pas très longtemps en prison grâce à l’aide dissimulée envoyée par l’équipe, qui lui paye sa caution mais ne parvient toutefois pas à récupérer ses Pokémons.

- Un gros point d’interrogation demeure sur l’origine des accusations dont il a été la cible. Au regard du nombre d’ennemis qu’il s’est fait au fil des années, il serait difficile de savoir qui en est exactement le responsable. Ou peut-être était-ce une tentative de déstabiliser l’équipe ?
En attendant de trouver des réponses, Keiron mise sur la prudence et la discrétion.