MISSION #6

Un poke-baby-boom ... Qui y aurait cru, hein! Ce n’était là qu’une des nombreuses conséquences de la relaxe inconsidérée et démesurée de pokemon dans la nature des plus sauvages qui revenait en pleine face du gouvernement. Une baffe qui aurait pu te faire plaisir si elle n’avait pas mise en danger autant les humains que les pokemon. Beaucoup de victimes, et aucun gagnant. Ce genre de situation ne faisait que se répéter encore et encore depuis les cinq dernières années. Et pourtant, tu avais tout de même décidé d’aider les réguladors, débordés. Pourquoi ? La réponse était évidente : Tu voulais le bien de l’armée de Ratata qui avait littéralement envahi un des parcs de la ville et, pour ne pas te vanter, tu étais plutôt calée quand il s’agissait de pokemon. Des hordes entières de rongeurs violacés, tu en avais vu à de nombreuses reprises. Et là où les quelques volontaires s’étaient figés de stupéfaction, tu avais avancée, calmement, avec à tes côtés ton petit camarade doré.

« Et bah, c’est un sacré bazar ici ... »

Tu voyais les agents de l’état essayer de gérer chaque ratata au cas par cas. Une stratégie bien peu payante lorsqu’on voyait le nombre d’adversaires. Un long soupire qui passa la barrière de tes lèvres, alors que d’une main, tu ramenais ta chevelure en arrière. Tu allais devoir prendre la parole et t’imposer. Et bon sang, que tu détestais ça. Mais à ce rythme, si tu ne faisais rien, il n’y aurait que plus de blessés et ce, inutilement. La main placée au niveau de la gorge, tu t’échauffas la voix, une seconde, avant de te lancer.

« Hey ! Vous là ! C’est inutile de leurs courir après. Venez, j’ai un plan. »

Le ton est ferme. La voix qui résonne comme l’orage. Attire l’attention de l’équipe de régulation qui, après quelques secondes d’hésitations, fini par te rejoindre, emplie de curiosité. Un regroupement qui te plaça en son centre, prêt à entendre cette fameuse stratégie qui faciliterait le travail de tout le monde.

« Je suis Perle Asterope, du laboratoire d’étude pokemon de Borao. »

Le nom, à lui seul, provoque les murmures. Asterope. Thorben. Où que tu ailles, les gens réagissent de la même manière. Ils ne savent pas à quoi s’attendre. Te suspecte de plus. Et ce n’est pas totalement faux dans un sens. Tu veux prouver à tous que la team plasma mets en avant que la sécurité des pokemon est leur priorité, mais qu’au fond, ce n’est qu’un écran de fumée. Qu’il y avait plus simple pour arriver à un tel but. Mais avant tout, aujourd’hui, tu es là pour aider. Ignorant donc les réactions diverses et les regards pleins de méfiance, tu continuas ton explication.

« Les ratata sont sensibles aux fortes sources de lumière et ont tendance à les fuir. Je veux que tout les dresseurs avec des pokemon capable de produire ce genre d’effet forment un premier groupe sur la droite. Nous allons nous servir de ça pour créer un couloir dans lequel ils seront obligés de s’engouffrer. »

Ta main, balayant l’air, comme une cheffe de guerre, indiqua aux premiers dresseurs de s’entasser d’un côté.

« Le second groupe aura pour but d’attirer les ratata dans ce couloir et, au besoin, d’empêcher les quelques courageux ratata de s’écarter du troupeau. Le tempo sera clé dans ce plan, on a besoin que tout se place de manière fluide pour ensuite les guider jusqu’à la forêt. Des questions ? »

Une main qui se lève, de la part d’un homme, dont le regard sévère trahis bien tout ce qu’il pense de toi. Le genre de type qui ne supporte pas qu’une gamine lui donne des ordres. Néanmoins, tu lui donnes la parole, préparée à le remettre à sa place dans la seconde.

« Oui ? »

Un petit sourire sadique et satisfait étire ses lèvres. Ah, il est content de prendre la parole. D’avoir une chance de parler devant tous et de te rabattre le caquet.

« Et comment on les attire dans cette fameuse cage lumineuse hein ? Vous comptez leur demander bien gentiment ? Ou leur chanter une jolie petite berceuse ? »

Son petit rire te donne envie de lui mettre un sacré coup de boule et, à tes pieds, Arashi semble en penser tout autant. Sans doute s’attend il à une réponse violente. Une réponse qu’il estime normale de la part d’une fille de champion. Et pourtant, c’est un tendre sourire qui étire tes lèvres, presque trop mielleux pour être vrai, alors que de tes lèvres, les mots s’échappent.

« Vous n’y connaissez pas grand-chose en ratata, pas vrai ? »

Un premier coup à son orgueil.

« C’était pourtant dans la demande de renfort. Les ratata attaquent les gens avec de la nourriture sur eux, alors nous allons simplement nous transformer en cibles. J’aiderais aussi avec mon partenaire que voilà à rassembler les pokemon. »

Fier, Arashi poussa un petit cri en martelant le sol de ses petits coussinets, tout en foudroyant du regard l’imbécile. Comme quoi, vous étiez vraiment fait du même bois.

« Est-ce que c’est trop compliqué ? Si vous ne vous en sentez pas capable, vous pouvez rester sur le côté, je comprendrais ... »

Un deuxième coup, comme porté à la trachée. Les ricanements résonnent dans la foule. Mais il n’y a plus le temps pour ça. Claquant des mains pour reporter l’attention sur le véritable sujet, le visage lumineux, tu déclaras la mission lancée.

« Alors on y va ! »

Il ne fallut pas longtemps pour que tout prenne forme. À l’orée du parc, la première équipe avait formée un cercle ouvert de pokemon, prêt à déchainer leur lumière tandis que la seconde équipe, baies en main, se lança bien rapidement dans sa mission. Et bon sang, ton plan se montra terriblement efficace Perle ! Presque trop.

Face à la douce odeur fruitée, les ratata n’avaient pas hésité une seule seconde à foncer à la poursuite de l’équipe numéro 2, toutes dents dehors, l’estomac dans les talons. Une hargne qui en fit hurler plus d’un mais qui eut le grand avantage de rendre la tâche plus simple. Il y eu un premier ratata qui tenta de prendre une route différente mais, comme sortie de nulle part, tu étais apparue aux côtés de ton fidèle Lixy.

« Lixy ! C’est à toi de jouer ! »

Et en une seconde à peine, sa fourrure dorée s’était illuminée d’une lumière aveuglante, arrachant un couinement de surprise au fuyard qui avait fini par tomber dans le piège tendu à quelques mètres de là. Un dernier ratata, qui déclencha la seconde étape de votre plan. La voix tonitruante, tournant habilement sur tes talons, tu crias au groupe numéro 1.

« On se met en route ! Restez coordonnés ! »

Cette course improvisée à travers la rue qui menaient à la sortie de la ville devait être rythmée. Régulière. Assez rapide pour ne pas laisser le temps aux rongeurs de réfléchir, mais pas trop au risque de laisser un espace de fuite pour ceux-ci. Et vous n’étiez pas parfaits. Tu t’étais préparée à devoir agir d’une manière plus musclée.

Alors que vous traversiez la ville, avec ce convoi luminescent, un nouveau petit rebelle arriva à fuir les rangs, bien décidé à montrer sa colère.

« Et merde ! »

Du coin de l’œil, tu repéras cette petite fille, juste à côté. La mâchoire serrée, forçant sur tes jambes, sculptées à force de crapahutage en nature, tu accéléras d’un coup pour bondir, attrapant l’enfant dans tes bras pour la protéger de ton corps.

« Arashi ! Charge ! »

Dans une similitude presque surprenante, le pokemon exécuta un bond et, de son crâne, chargea le ratata en fuite, le repoussant brutalement dans sa prison temporaire. Un soupire soulagé, tu relâchas l’enfant, lui tapotant gentiment la tête d’une main, un sourire doux aux lèvres, avant de reprendre ta route, lançant un petit regard à ton partenaire.

« Très jolie charge ! Est-ce que ça va ton crâne ? »

Un cri joyeux, qui te rassure, alors que vous continuez votre route, sans le moindre accro. Votre petite mise en place à fonctionner et, bien rapidement, les ratata furent de nouveaux libres et le parc, paisible. Et alors qu’au loin, tu voyais les petits rongeurs courir, se mêlant aux buissons et au reste de la végétation, tu semblas attristée. Pensive. Partagée. Combien d’indicent avant qu’ils ne comprennent la réalité de cette situation ? Avant qu’ils n’admettent leurs fautes. La main dans la poche, jouant avec un petit objet métallique, tu restas silencieuse, sous le regard d’Arashi qui se frotta à ta jambe pour te réconforter. Lentement, tu te baissas, venant caresser son front, doucement.

« Merci Arashi. Tu as été incroyable aujourd’hui, j’espère que tu le sais ... »