Les premiers souffles de l’été se montraient précoces, et le murmure lointain des vagues offrait l’illusion d’un moment apaisé. Dressé sur la colline au pied de la tente, Howard laissait le vent chaud de la nuit glisser sur son crâne lisse, remuant le bout des tentacules en attendant patiemment que quelque chose se passe.

Pendant cette journée de vadrouille assommante à travers la pampa, le placide mollusque n’avait pas eu à beaucoup s’illustrer : la plupart des personnes interrogées s’étaient montrées très coopératives et disposées à se plier au protocole, offrant une réponse pour chaque question et une attention polie en face de chaque demande. Malgré toute la lucidité dont un Octillery était capable, il n’avait aucune idée du sujet de la mission confiée par la Guarda ; aussi s’était-il laissé porter par le flot de l’enquête, et par son absence manifeste de rebondissement. A force de rester statique en jouant son rôle de potentiel dissuasif permanent, l’ennui s’était emparé de chaque fibre de son petit corps mou. Mais le plus triste dans tout cela était ailleurs : cette série d’interrogatoires ne faisait que commencer. Rebelotte le lendemain.

Pourtant, à présent les rôles étaient inversés : la nuit s’étant abattue sur la pampa, Vanda et son binôme à tentacules avaient profité du brusque redoux pour planter la tente au sommet d’une colline, à deux pas de la voiture. Jolas n’avait rien contre l’hôtel – a fortiori lorsque cela passait en notes de frais –, cependant dormir dehors faisait partie des plaisirs solitaires auxquels elle se livrait volontiers lors des enquêtes de terrain qui s’étendaient sur plusieurs jours.

Or, si Vanda dormait à poing fermés dans la tente, Howard n’avait pas sommeil. Et dans cette situation, en bon professionnel, sa  conscience lui interdisait de faire autre chose que monter la garde. Malgré une vue autrement plus dégagée qu’en Ucaya ou un climat bien plus confortable que dans les profondeurs du Cénote, les dangers grondaient sur la plaine. L’Octillery ne demandait qu’à les déjouer. Vanda, dans son sommeil, n’en saurait peut-être rien, mais cela ferait de lui le héros silencieux de la nuit qu’une part de lui entendait devenir.

Inévitablement, un premier antagoniste finit  par se profiler à l’horizon.

Et la dernière fois qu’il avait entrevu un antagoniste aussi épais et cornu, c’était clairement au cinéma.

Bien rapidement la quadrupède repéra l’excroissance de toile que représentait la tente au milieu de son territoire champêtre. Au grand soulagement du poulpe, elle ne se prit pas à charger dessus – pas tout de suite, du reste – mais semblait bien décidée à s’en rapprocher au trot. Aussi, pour éviter tout désagrément, Howard s’était fixé comme objectif de ne pas le laisser s’approcher du campement dans un rayon de 20 mètres. Et compte tenu de la distance qui les séparait, il fallait qu’il bouge. Maintenant.

Avec toute la célérité dont un Octillery était capable sur la terre ferme, il s’élança dans la nuit, tentacule après tentacule, pour s’annoncer clairement au visiteur qui ne décélérait pas, en commençant à se demander combien de secondes il lui restait à vivre. L’adrénaline aidant, il n’eut pas à réfléchir trop longtemps pour trouver sa phrase d’accroche lorsqu'il fut à portée de voix :

- Si j’étais vous je ne ferais pas un pas de plus, tonna-t-il sobrement en direction de la Frison en lui barrant ostensiblement la route.

Elle s’arrêta, et c’était une première victoire. En revanche elle était suffisamment proche pour que la rage dans son regard soit palpable.

- On peut savoir pourquoi ? beugla-t-elle avec dédain.

- Parce que si vous le faites, il va falloir que…

Prudence. Bien choisir ses mots.

- On peut savoir pourquoi ?

- Parce que si vous le faites, il va falloir que je vous couvre d’encre et d’eau poisseuse. Et je ne suis pas certain que cela parte au lavage de votre belle touffe.

Compte tenu du potentiel destructeur de la bête et de sa colère manifeste, la carte de la diplomatie était un peu risquée. Mais en même temps qu’il parlait, Howard avait fini par remarquer un autre Frison, beaucoup moins massif qui gambadait avec une forme d’insouciance derrière sa mère. Leur rentrer dedans sans autre forme de négociation eût été un peu léger.

Pour autant, si la réponse d’Octillery laissa la quadrupède un peu pantoise – ce qui en soi était l’effet recherché –, sa colère ne semblait pas avoir diminué puisqu’elle continuait à marteler le sol avec sa patte antérieure gauche comme si elle s’apprêtait à charger.

La priorité du poulpe n’étant pas tant d’éviter l’affrontement que de faire en sorte que la tente de Vanda en soit épargné, il envisagea brièvement la pertinence d’ajouter quelque chose.

- Enfin,  à supposer que vous vous lavez. Loin d’être gagné, ça.

Ah, voilà ! Plus moyen de se tromper, dès à présent toute la rage de la Frison sauvage serait canalisée vers lui, de quoi totalement lui faire oublier l’existence du campement. Howard fit mine de faire demi-tour, à la fois fier de lui et prêt à payer très cher la gratuité de sa provocation.

LE POKÉMON SAUVAGE ATTAQUE !

(Frison ♀) Niveau 14 - Téméraire - Hardi 54/54 | Vit. 24 Groz'Yeux (-) Poursuite (8 - 9 - 10) Frénésie (7 - 7 - 9) Furie (6 - 6 - 7)

Frison utilise Poursuite (Résultat du dé : #2). Valeur : Valeur normale Nombre de dommages : 9 Octillery subit 9 dégâts (29/38)

Tourner le dos à l’ennemi était sans doute le meilleur moyen de s’assurer des jours douloureux, mais Howard remplissait son rôle. En s’écartant celle qui était devenue son adversaire au son de ses coups de sabots frappant le sol, il se prit à contempler les étoiles pendant un bref instant. Depuis le début, il avait senti que la douceur de cette belle nuit trop claire n'était qu'une façade, et que bien assez tôt il serait amené à la couvrir d’encre.

Pour autant, il peinait à en produire. Sans doute s’agissait-il d’attendre que la douleur et l’adrénaline fassent son effet, ce serait plus commode. A bien y réfléchir, quelle était la dernière fois où il PAF !

« Ah, beaucoup mieux », songea l’Octillery en sentant sa poche au noir se remplir à mesure qu’il voltigeait vers les étoiles en tournoyant. Mais bien vite le sol de la Pampa rattrapa son corps flasque qui s’étala dessus comme un bloc de confiture chaude.

L’encre était prête à l’usage, mais Howard avait tant voyagé suite à la poursuite de la Frison – et la frappe qui en avait résulté – qu’il en vint à se demander si tout cela valait vraiment le coup d’être vécu.

Par ailleurs, il semblait que la Frison partageait cet avis, puisque lorsqu’il tourna la tête vers l’arrière, elle s’en était retournée sans délai auprès de sa progéniture. La punition qu’elle venait de lui infliger avait dû lui sembler suffisante pour rétablir une forme de justice, et cela signifiait que le plan de Howard avait fonctionné. En se faisant passer pour un pokémon des villes dédaigneux sans être particulièrement hostile, il s’en était tiré avec une bonne fessée et une bonne dose de mépris, mais la soirée était sauvée pour le moment.

Lorsqu’elle fut confondue avec l’horizon, les yeux mi-clos du poulpe se fermèrent complètement alors qu’il crachait sur l’herbe toute l’encre qu’il avait accumulée pour rien. La portée métaphorique de ce geste lui apparut bien triste : les herbes de la pampa allaient-elles toutes subir le même destin à mesure que les humains des villes et leurs acolytes étendaient leur emprise sur le monde ? Arrosées par une eau noire comme du cirage ? Par quel miracle pourraient-elles en ressortir grandi ?

Se faire encorner par une créature sauvage aussi hostile avait beau être la conséquence logique de ses actions, Howard n’avait pas le sentiment d’être face aux forces de la nature telles qu’il se les remémorait du temps de sa morne vie sauvage. Ses facultés de raisonnement relativement élevées l’avaient déjà amené à établir une corrélation entre le règne des humains et l’évolution de ce rapport de force entre nature et artificiel – l’Octillery se rangeant dans la deuxième catégorie, à l’instar de toutes les créatures qui acceptaient de résider dans des sphères qui faisaient parfois le vingtième de leur taille.

En rouvrant les yeux, pourtant, le calme de la nuit l’enveloppa à nouveau, et un rapide tour d’horizon lui offrit de l’espoir : cette Frison n’était peut-être qu’une exception. La cohabitation avec le monde sauvage tel qu’il était aujourd’hui serait peut-être envisageable.

Bien vite, la réalité du monde le rattrapa. Une nouvelle ombre se dessinait.

- Qu'est-ce que c'est que ce machin, encore...

Le machin en question tarda à se montrer. Camouflée par la hauteur des hautes herbes, on distinguait à peine l’épaisseur mousseuse de sa touffe de laine blanchâtre oscillant au gré des vents. Lorsque ses petites tresses innocentes finirent par se démarquer, Howard fut suffisamment proche pour distinguer les yeux tendres de la Moumoutonne, et s’imaginer qu’elle n’était pas là en ennemie. Erreur.

- V… Vous n’avez rien à faire là !

- Je sais, reconnut Howard avec son éternel regard apathique. Et pourtant, nous voilà.

Moins belliqueuse que sa prédécesseur, elle eut un léger mouvement de recul, sans se laisser convaincre pour autant. Alors il renchérit, dans un nouvel élan de diplomatie assurée et incisive :

- Tout cela peut se passer sans effusion de... quoi que ce soit, si vous consentez à tolérer notre présence pacifique.

Cette fois, le regard de l’ovidé se fronça franchement.

- N… Nous ne saurions tolérer l’intolérable ! bêla-t-elle avec véhémence.

Cela sonnait comme une phrase toute faite qui devait certainement circuler de proche au sein de son troupeau sauvage, mais Howard se sentit touché par cette formulation. Il voulut passer aux gestes pour se montrer plus dissuasif et se venger du coup de balai qu’il avait reçu l’instant précédent, mais l’encre vint encore une fois à manquer.

Hésitante mais déterminée, la boule de laine ne se fit pas prier pour saisir cet avantage.

LE POKÉMON SAUVAGE ATTAQUE ! (sauf qu'en fait non)

Moumouton ♀ Niveau 12 - Boule de Poils - Timide 35/35 | Vit. 22 Partage Garde (-) Boul'Armure Charge (6-6-7) Rugissement

Moumouton échoue son attaque.

L’avantage fut pourtant gâché de la plus triste des manières. Emportée par sa fougue guerrière, la Moumoutonne ennemie entreprit de foncer tête baissée sur le poulpe ; ce faisant, elle se prit les sabots dans sa propre laine et s’étala dans une touffe de luzerne.

Témoin de ce triste spectacle avec une compassion inédite, Howard se trouva davantage occupé à vérifier qu’il n’y avait aucune menace réelle autour de lui, la priorité restant la protection du campement. Lorsqu’il en fut assuré, il s’approcha de la quadrupède sans prudence, et la souleva à l’aide de ses tentacules les plus antérieurs pour la remettre sur pattes.

- Vous n’avez rien de cassé ?

- Non ça va, je… euh je veux dire… Arrière ! Espèce de… de grand tas de ventouses !

Pas spécialement susceptible, le tas de ventouses en question dût bien reconnaître qu’elle faisait fort : quoi de plus vexant que d’attaquer sur le physique quelqu’un qui vient de vous aider à vous relever ? A bien y réfléchir, c’était peut-être un juste retour des choses si l’on prenait en compte le fait qu’il venait de traiter une Frison de créature malodorante, mais tout de même !

- Allons, ce ne sont pas des manières.

- Mais silence à la fin ! tonna-t-elle les yeux plissés en secouant la tête.

Si cela continuait, ses bêlements allaient réveiller Vanda. L'Octillery commença à évaluer la pertinence d'une contre-attaque. Fort heureusement, peut-être à cause des insultes plus ou moins gratuites qu'il venait d'encaisser, la poche de noir de l'Octillery s’était remplie à nouveau.

AU COMBAT !

(Octillery ♂) Niveau 10 - Sniper - Malin 29/38 | Vit. 17 Octazooka (85 | 15 - 17 - 18) Détricanon (80 | 17 - 19 - 21) Boule Roc (90 | 5 - 5 - 6) Puissance (-)

Howard utilise Détricanon. Il a 80% de chance de réussir (76). L'attaque réussit ! L'attaque a 30% de chance d'empoisonner. Moumouton est empoisonné (12). Valeur : Valeur normale Nombre de dommages : 19 Moumouton subit 19 dégâts (16/35) et un empoisonnement.

- Si vous restez ici une minute de plus je vous jure que j
AAAAAAAAAAsplouchsplouchAAAsmhoushmoushmoushmoushAAAAAAAAAAAAAAHHHH

Bon. Pour la discrétion, ce serait pour une autre fois.

Couverte d'eau rance, poisseuse et pleine de toutes les choses les plus toxiques que l'Octillery avait pu ingérer lors de ses déplacements marins récents, l'ennemie la moins terrible de la Pampa se trouva bien pâle et démunie. Usant de toutes ses forces pour se relever, toussant comme une malade, la laine toute maculée de mélasse organique, Howard fut à nouveau prit d’un bref mouvement d’empathie. Cette fois, pourtant, il la laissa se dépatouiller, dans les deux sens du terme.

- Je vous propose d’arrêter là ce malentendu. Nous sommes ici pour rester, la pampa est à tout le monde.

Le charisme chancelant de la quadrupède se heurta à sa toux.

- Misérable ! … peuh-heuh… De… de quel droit- PEUH-HEUH ! Comment osez-vous me sermonner surPEUH ! Sur PEUH ! S… SuPEUH-HEUH-THIOUH ! Oh et puis zut. THIOU.

LE POKÉMON SAUVAGE ATTAQUE !

Moumouton ♀ Niveau 12 - Boule de Poils - Timide 16/35 | Vit. 22 Partage Garde (-) Boul'Armure Charge (6-6-7) Rugissement

Moumouton lance Charge. Valeur : Valeur max Nombre de dommages : 7 Octillery prend 7 dégâts (22/38). Moumouton souffre du poison et perd le 8ème de ses pv = 4 pv (12/35)

Compactées et humidifiées par les eaux croupissantes, les tresses innocentes de la Moumoutonne valsèrent une nouvelle fois. Son audace atteignait des sommets insoupçonnés, compte tenu du tempérament prudent qu’elle s’était appliquée à exhiber jusque-là. Sa célérité également.

Il fallut un moment à Howard pour comprendre qu’elle venait de la heurter de plein fouet. Une nouvelle fois son corps mou s’était retrouvé étalé au sol dans toute sa longueur : l’impact, bien que moins violent que le précédent, portait le parfum ignoble de tout ce qu’il lui avait craché à la figure l’instant précédent.

Jaillissant du sol comme une tourelle aussitôt rebâtie, l’Octillery sentit la moutarde monter. Et dans le rôle de la moutarde, l’encre se fit bouillonnante dans sa poche au noir.

- Bon. Ça va très mal se passer.

Essoufflée, l’ovidé affronta son regard avec une détermination admirable. Elle ne pouvait dire un mot, mais le défi dans son regard évoquait à Howard celui des manifestants qu’il avait été amené à mater avec Vanda. C’est donc sans gaieté de cœur qu’il envisagea de lui réserver le même traitement. Sa belle laine était déjà tachée, autant finir le travail et faire d’elle le mouton noir qu’elle semblait vouloir devenir.

AU COMBAT !

(Octillery ♂) Niveau 10 - Sniper - Malin 22/38 | Vit. 17 Octazooka (85 | 15 - 17 - 18) Détricanon (80 | 17 - 19 - 21) Boule Roc (90 | 5 - 5 - 6) Puissance (-)

Howard utilise Octazooka. Il a 85% de chance de réussir (54). L'attaque réussit ! Valeur : normale Nombre de dommages : 17 Moumouton prend 17 dégâts, elle est vaincue.

Quelques minutes plus tard, le poulpe s’enivrait de sa propre endorphine, bercé par le scintillement des constellations qui lui rayonnaient sur la figure en tournoyant à une vitesse imperceptible. Il fallait bien cela pour le conforter dans son geste, car celui-ci ne l’avait pas empli de fierté.

La puissance de l’Octazooka avait été tel que la bestiole avait roulé des dizaines de secondes durant dans les hautes herbes, emportée par la violence de l’impact. Elle avait disparu du champ de vision de l’Octillery avant qu’il n’ait pu contempler l’étrange teinte noirâtre qu’il venait de lui offrir. Il espérait qu’elle pourrait compter sur son troupeau, si elle en avait un, pour la réconforter dans son malheur… mais si c’était le cas, elle porterait les signes de sa défaite sur sa laine, dont même les humains ne voudraient probablement pas.

Ainsi allait le monde. Dominé par les créatures qui portaient les armes – comme lui – ou par celles qui avaient eu la chance de naître dans un corps qui les dispensait de cette nécessité – comme la Frison. Ne leur déplaise, la vaillance désespérée des combattants moins « équipés » les condamnait. Pourtant le souvenir des manifestations avait réactivé en Howard quelque chose de très désagréable, comme un désagrément qui avait pris la poussière. Et pour le moment, impossible de mettre le tentacule dessus.

Un bref coup d’œil vers la tente, juste au cas où.

- Oh, c’est pas vrai…

- Alors comme ça ma sœur elle pue ?

La paire de cornes qui s’approchait dangereusement du campement était plus agitée que la précédente, et à peine moins haute. Pendant un très bref instant, Howard crut que son petit cœur de céphalopode allait lâcher.

Il se précipita à sa rencontre, mais pas pour se jeter sur lui cette fois-ci.

- Il y a méprise !

- Il y a quoi ?? fit-il sans décélérer. Comprends pas !

Un intellectuel ?

- Un malentendu, rien de plus, voulut préciser le poulpe. Je n’ai jamais insinué que qui ce soit manquait d’hygiène dans cette plaine, c’était simplement pour mettre en avant le caractère salissant de mes assauts !

- Je vais t’en envoyer moi, de l’assaut !

Les mots ne seraient d’aucune utilité face à cette bête. Une autre idée, vite !
Balancer un caillou au loin et espérer qu’il le suive ? Non, c’était un Frison, pas un Voltoutou.
Tirer sur l’une de ses pattes pour le déstabiliser ? Pour qu’il s’écrase contre la tente un peu plus loin, brillant.
Emettre un son improbable ? … Non. Juste non.
Lui faire croire que sa sœur est juste derrière lui ?
...
Elle était déjà derrière lui.

Bon, va pour le son improbable.

- HUGULUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU-GUGUGUGU.