JE SUIS : Membre INSCRIT LE : 23/05/2022 NOMBRE DE MESSAGES : 258
MÉTIER : Boss de la Team Zekrom / Professeur de musique particulier POKÉPESOS : 1025 MES POKÉMONS : Emily - Amphinobi ♀ - Niveau 10 - Protéen - Douce
Robin - Zorua Hisui ♂ - Niveau 10 - ??? - Modeste OBJETS SPÉCIAUX :
Il faudrait être idiot pour ne pas voir les efforts produits par les danseurs quand ils offrent un spectacle aux mouvements si élégants et coordonnés. Ce n'est pourtant pas le genre de Liam d'aller voir des ballets, loin de là. Le classique et ce qui s'en rapproche n'est pas vraiment sa spécialité, ni quelque chose qu'il peut écouter juste par plaisir ; même s'il ne dénigre pas les harmonies impressionnantes et le travail derrière les chefs d'œuvres les plus connus, car il ne serait clairement pas capable d'en faire autant. Observant les musiciens dans la fosse où un chef expert les dirige, ses yeux se lèvent tout à coup pour scruter la scène où la ballerine qu'il est venu voir fait enfin son apparition. Dans un tutu des plus distingués accompagné de maquillage qui l'est tout autant, elle capture toute l'attention par ses mouvements gracieux et célestes dans des bonds et des arabesques qui la font s'envoler de la piste. Sans quitter cet air concentré, Cali Cobalt, danseuse étoile de la famille, évolue autour de jolis décors qui ne font que la mettre davantage en valeur quand elle a déjà le rôle principal. On pourrait supposer -à raison- qu'on le lui ait donné à cause de son nom de famille prestigieux mais le talent qu'elle possède ne fait que prouver à son public les nombreuses heures d'entraînement intensives qu'elle a dû endurer pour en arriver à un tel niveau. Sa légitimité sur le devant de la scène n'est donc pas à démontrer. Elle se défend par l'excellence dont elle fait preuve et qui ne possède aucune fausse note. Le Zekrom, de toute façon, ne s'y connaît pas assez pour pouvoir en juger. Ce n'est pas pour ça qu'il est venu. Arrivée à l'improviste chez lui l'autre jour -bien que l'on pourrait argumenter qu'elle l'a plus ou moins prévenu par téléphone même si c'était sous un faux nom- il s'est tout simplement dit qu'il voudrait faire la même chose : devenir spectateur secret d'un de ses ballets dont il eut vent afin de voir ce qu'elle valait. Mais la façon dont elle parlait de son art montrait déjà des compétences largement acquises. Et dès ce soir, Liam en est un témoin conquis. Il se surprend même à analyser les pas de danse en admirant, il faut le dire, la souplesse des ballerines.
Le ballet fini, les applaudissements fusent, auxquels il se joint. Puis, il n'attend pas avant de sortir afin de ne pas la rater. Attendant que les spectateurs soient tous partis, ses yeux cherchent la Cobalt qui ne doit pas encore avoir terminé de se changer. Quand enfin il aperçoit sa silhouette, il l'observe un instant pour voir si elle repart avec son groupe d'amis (ou ce qu'il croit être un groupe d'amis ?) ou si elle s'en va de son côté. Inutile de la déranger si elle avait déjà quelque chose de prévu. Mais au moment où elle s'éloigne de la bande, il l'interpelle.
« Bravo. C'était un joli spectacle. »
Sortant de l'ombre, il fait quelques pas dans sa direction en la saluant d'un signe de la main et d'un sourire à la fois joueur et sincère.
« Tu ne plaisantais pas avec cette histoire de ballerine. »
Cela lui a fait drôle d'ailleurs de s'immiscer à son tour dans un univers lui appartenant, mais l'expérience n'était pas si inintéressante. Cela lui a révélé une facette qu'il connaissait moins pour en apprendre plus sur elle. Et en soit, il a l'impression qu'il en saura plus sur Adonis s'il côtoie sa sœur, et inversement.
Je ne voulais pas vraiment faire ce ballet. Les représentations lors d'événements bénéfices me suffisaient totalement et je n'avais ni le temps ni l'envie de devenir une ballerine professionnelle. Mon enseignant avait toutefois été persuasif, m'assurant qu'il ne s'agissait que d'une toute petite production. Au final j'avais passé l'audition à contre coeur, croyant franchement ne pas avoir le rôle. C'est qu'il y avait plusieurs autres jeunes femmes qui l'auraient mérité plus que moi, qui travaillaient plus fort que moi sur leur art et qui ne se destinaient à rien d'autre qu'à danser. Quelle ne fut pas ma stupeur lorsque les résultats tombèrent. J'avais tenté de me réconforter en me rappelant l'honneur que c'était et, du même coup, comment il était positif de voir qu'une Cobalt cherchait non seulement à préserver les arts classiques, mais qu'en plus elle s'y impliquait de manière aussi personnelle. Depuis j'avais dû faire acte de présence pour nombre de répétitions et, chaque fois que je voyais le médiator de plastique dans mon sac à main, m'excusais mentalement à celui qui me l'avait donné. Je n'avais pas eu la chance de le rappeler, finalement.
La représentation de ce soir s'était bien passée dans l'ensemble, même si je ne pouvais m'empêcher d'être critique envers ma propre personne. Mes arabesques auraient pu être plus droites, mon port de bras aurait pu être meilleur et mon pied le plus faible des deux demandait à être retravaillé. En clair : même si j'avais le niveau pour effectuer les sauts et les pirouettes qui étaient attendues de moi, je ne me croyais pas mériter ce rôle et une part de moi savais ne pas être la seule à penser ainsi. Si les autres ballerines étaient polies et gentilles avec moi, je savais bien ce qui se disait et, surtout, j'avais évidemment remarqué que l'on m'évitait sitôt les projecteurs éteints. Ce soir ne faisait d'ailleurs pas exception et, après les félicitations de groupe terminées, je me retrouvais à nouveau seule. Les autres avaient des sorties prévues ou, plus bêtement, des proches à qui parler. Quelle ironie, n'est-ce pas ? Premier rôle et, pourtant, personne n'était venu spécifiquement pour moi. Ma mère avait autre chose à faire et mes frères ne savaient probablement même pas que je dansais ce soir. Soupir.
J'avais hâte de rentrer chez moi et de tremper mes pieds endoloris dans de l'eau glacée. J'étais si fatiguée que j'avais seulement enfilé des vêtements confortables et... des baskets. Oui, moi, j'avais choisi de ne pas porter de talons. Il faut dire que, en comparaison, j'avais l'impression de porter des pantoufles là. Mon chignon était d'ailleurs encore bien haut et je n'avais pas non plus pris la peine de me démaquiller, croyant qu'il ne me restait qu'à m'asseoir sur une banquette arrière et à attendre d'être à la maison. Quelle ne fut pas ma surprise lorsqu'une immense silhouette se révéla à moi alors que je me dirigeais vers la sortie des coulisses. Qu'est-ce que... ? Ce n'était pas le premier à me féliciter ce soir, mais... J'étais incrédule, clignant quelques fois des yeux comme si j'essayais de chasser une poussière, ou un mirage, de mes jolis yeux. Mais non, il était bien là. Il ne disparaissait pas. Comme je ne répondais pas, il poursuivit sur sa lancée : tu ne plaisantais pas avec cette histoire de ballerine. Et là ça me frappe. Il est ici parce qu'il a assisté au ballet. La réalisation me traverse comme un courant d'air chaud et je dois détourner le regard, déstabilisée.
« Merci, je suis contente que le spectacle t'ait plu. Même si je remarque que tu as oublié de m'amener des fleurs. »
C'est dit avec une tentative de sourire, de dissimuler à quel point je suis à la fois renversée et touchée et... Non, aucune raison de l'être. Je respire, remets mes idées en place. Ça a beau être une petite production je ne suis pas la seule danseuse ici. Beaucoup de gens ont participé à la création de ce spectacle et, si ça se trouve, il est là parce qu'un de ses amis musiciens jouait ce soir et qu'il l'attend pour aller faire je ne sais quoi du reste de leur soirée. Il n'est pas ici pour moi.
« Je ne te retiens pas plus longtemps, j'imagine que tu es attendu. Tu es venu voir qui ? Je peux t'aider à les trouver avant de partir. »
Je regrette mon offre sitôt qu'elle est prononcée, mais c'est un peu tard pour cela maintenant. Une part de moi espère qu'il me dise ne pas avoir besoin d'aide et qu'il s'en aille.
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Il a failli ne pas la reconnaître avec ce chignon fait avec beaucoup de soin et un maquillage impeccable qui ne fait que souligner davantage ses grands yeux bleus. Elle a l'air de ne pas croire à sa présence, ce qui est normal. Qui aurait cru un jour qu'il irait à une représentation de danse classique ? Certainement pas lui, pour commencer, mais sa maman Kate a bien essayé, à plusieurs reprises, de l'intéresser à ce style ; en vain. Alors l'expérience était inhabituelle, mais pas déplaisante, au contraire. Il a l'impression d'en savoir un peu plus. Sur la danse, bien sûr, mais aussi sur la ballerine en face de lui qui ne tarde pas à lancer une petite vanne sitôt qu'elle le reconnaît et prend conscience qu'il est bien réel. Une vanne que Liam pourrait presque prendre au sérieux. Il ignore après tout les usages des spectateurs vers les danseurs. Peut-être aurait-il dû lui amener quelque chose pour la remercier du spectacle ? Ou alors peut-être aussi que cela lui aurait vraiment fait plaisir de recevoir des fleurs ? Il devra y penser, la prochaine fois. Quelque part, il croit avoir l'impression, au moins, que sa venue lui fait plaisir, passé l'étonnement. Il vient de penser au fait que Lilith aurait pu être là, elle aussi, et qu'il aurait pu par conséquent la croiser, mais quand il y réfléchit, il ne semble pas l'avoir vu parmi le public, ni l'avoir aperçu en sortant. Cali l'aurait sans doute déjà rejointe, de toute façon, si elle devait la retrouver. Sa demande le prend toutefois un peu au dépourvu. Lui, chercher quelqu'un dans cet endroit ?
« J'ai l'air de connaître des gens, ici ? C'est pas vraiment les personnes que je fréquente, haha ! »
Il rit, non pas pour se moquer, ou peut-être de lui-même et de la situation, car c'est plutôt opposé aux milieux qu'il a l'habitude de côtoyer. Pense-t-elle vraiment qu'il n'aurait pas pu venir juste pour la voir ? Elle fait fausse route. Plus doucement, il sourit, voulant la rassurer.
« Idiote. Je suis venu pour toi, évidemment. Tu es venue sans crier gare chez moi l'autre jour, alors je me suis dit que j'allais passer te rendre la surprise. »
En vérité, est-ce que ça la rassure vraiment de savoir qu'il est là juste pour elle, il ne sait pas. Si ça se trouve, elle va trouver ça plus flippant qu'autre chose. La curiosité a joué beaucoup sur son irruption au ballet. Curiosité sur la chorégraphie, sur l'esthétique, sur la musique... Ce n'était pas en soit quelque chose de désagréable à voir et à entendre. Il n'est juste pas accoutumé, au contraire de Cali qui baigne dedans depuis son plus jeune âge. D'ailleurs, il peut bien être sincère sur son ressenti du moment.
« Mais c'est moi qui ai été surpris. C'était beaucoup moins ennuyant que ce que je pensais. »
Et plus beau, aussi. Il savait que les ballets classiques dégageaient beaucoup d'élégance, mais chaque pas semblait mesuré, et surtout en harmonie avec la musique. Une coordination si justement exécutée que c'en était satisfaisant à voir et écouter. Il s'aperçoit un peu plus des efforts et du cœur que la Cobalt a mis dedans, car en parler ne suffit pas toujours à remarquer ce genre de choses.
« Mais... Et toi ? Tu n'as personne avec qui fêter la fin du spectacle ? »
Après tout, c'est peut-être lui qui la retient. Est-ce que sa fratrie est dans le coin, peut-être ? Ou alors a-t-elle rendez-vous avec un petit-copain ou une petite-copine ?
Certes j'ai mal de partout et j'ai hâte d'être dans le confort de mon petit chez moi, mais je lui offre quand même mon aide pour retrouver la personne qu'il est venu voir. Parce que bon, on ne va pas se mentir, il n'a pas l'air du genre de gars à aller voir un ballet juste pour le plaisir, comme ça, par hasard. Généralement ces gens là ils ont un petit peu plus de cheveux blancs et pas parce qu'ils sont de la famille. Ça me surprend donc lorsqu'il m'avoue ne pas être du genre à fréquenter les gens du monde du classique. Je fronce les sourcils, les questions se formant déjà en mon esprit et, par conséquent, en mots.
« Mais alors... ? »
Qu'est-ce que tu fous là, en bon français. Idiote. Je me prépare à rétorquer et à lui dire que je ne lui permets pas... Mais son sourire m'interrompt dans ma lancée alors qu'il avoue avec douceur que c'est pour moi qu'il est là. C'est pour me rendre la surprise que je lui ai fait l'autre jour apparemment. Une explication à laquelle je n'ai rien de mieux à répondre que :
« Ah. »
Très éloquent, je sais. La vérité c'est que j'attends le retour de bâton. J'attends que son sourire se change en rictus et qu'il me ridiculise pour y avoir cru plus d'une seconde. J'attends la déception, la petite pique, n'importe quoi. Sauf qu'il parle du ballet et de sa surprise, de son appréciation du spectacle en somme. Je continue de le regarder avec méfiance malgré tout, incertaine du pied sur lequel je dois danser. Sauf que ce que j'attends n'arrive finalement jamais et le King me pose une question plus directe, sans doute inquiet de voir que je ne réponds rien depuis tout à l'heure. Forcément il doit croire que sa présence m'importune et que c'est moi qui ai autre chose de mieux à aller faire de ma soirée que de l'écouter parler. N'ais-je donc personne avec qui fêter la fin du spectacle ? Je n'y crois pas. Il est sincère. Heureusement que j'ai mon maquillage de scène encore étampé sur le visage, ça suffira peut-être à cacher la rougeur qui vient de prendre mes joues d'assaut alors que, moins assurée que d'habitude, je passe aux aveux.
« Non, je... c'est rare que quelqu'un vienne me voir danser. Puis la majorité des autres danseurs prennent leurs cours ensemble depuis des années alors que j'ai apprit d'un enseignant particulier alors... Je ne fais pas vraiment partie du groupe. »
Je me mords la lèvre inférieure, comme regrettant d'avoir verbalisé à haute voix la situation. C'est gênant au fond. Mais le violet a été gentil, vraiment. Et puis... Idiote. Je suis venu pour toi, évidemment. Plus ça me rejoue en tête et plus je m'en veux d'avoir été de mauvaise foi. Alors j'essaie de me rattraper et, aussi difficile que ce soit, d'être sincère à mon tour.
« Merci d'être venu. Ça me fait vraiment plaisir... que tu ais aimé le spectacle je veux dire. »
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Au moins, l'effet de surprise a marché, comme attendu. Elle semble réellement étonnée de savoir la raison de sa présence ici. Ou alors est-elle déçue ? Est-ce qu'elle s'attendait à passer une soirée tranquille ? Peut-être est-elle pressée de rentrer chez elle ? Un temps d'arrêt lui est nécessaire avant qu'elle ne se trouve tout à coup gênée. Si Liam craint au départ de l'avoir plus embarrassé qu'autre chose d'être venu la voir, il reste interdit quand elle avoue, finalement, ce qui la troublait réellement. Personne n'est venu la voir ?.. Il n'aurait pas cru que ça puisse aller jusque là. Au contraire, il s'était peut-être dit que des montagnes de journalistes ou même d'admirateurs allaient se presser à la sortie pour aller lui poser des questions ou avoir un vain espoir de lui parler, alors il reste muet un moment, un peu choqué. Et empathique malgré lui. Son regard ambré observe la blanche avec une certaine compassion, l'air bien plus sérieux. Elle n'essaye même pas de lui mentir. De lui dire qu'elle est attendue par toute une foule ou même qu'un after est prévu dans la demeure Cobalt à la suite de son ballet. Probablement que lorsqu'elle poussera la porte de chez elle, ce sera comme si c'était un courant d'air qui passait. Si elle est bien l'enfant préférée de sa mère, cette dernière doit être trop occupée pour se déplacer. On pourrait croire qu'une représentation n'est pas grand chose face à ses nombreuses responsabilités, mais cela reste sa fille et Liam ne peut rester totalement impassible face à la peine qu'il ressent chez Cali. Autre sentiment qu'il arrive à discerner toutefois quand elle le remercie, c'est de la gratitude. Elle est touchée. Le Boss Zekrom ne s'attendait vraiment pas à ce qu'elle fasse preuve d'autant de sincérité, mais il comprend que sa présence l'a en vérité plus flatté qu'ils ne le pensaient tous deux et que ça doit être difficile de devoir danser devant un public et s'apercevoir qu'aucune tête familière ne s'y trouve, ou, pire, de s'y attendre même à l'avance. Liam se voit à présent très mal de l'abandonner comme ça. C'est aussi plutôt désagréable de la sentir isolée et de la voir ainsi. Il aimerait au moins lui remonter le moral.
« Alors dans ce cas, si tu n'as pas de projets pour ce soir... Laisse-moi me rattraper pour les fleurs. »
Quittant son état brièvement secoué et immobile par la franchise de la jeune femme, son sourire revient avec un peu plus d'enthousiasme, décidé à lui faire penser à autre chose.
« Je veux t'amener dans un endroit très amusant. »
Dit comme ça, ça peut faire un peu louche, mais il arrive à convaincre suffisamment Cali pour qu'il la suive. Il ne s'éloigne pas vraiment de la ville en même temps. Mais plus ils se rapprochent de la destination mystère, plus des bruits commencent à se faire entendre et les lumières augmentent en intensité. Des bruits de rire, de discussion et même de la musique jaillit derrière l'ombre de grands arbres qui encadrent le terrain où Liam veut accéder. Enfin, il arrive à trouver l'entrée du parc et présente donc l'ensemble à la danseuse avec un air très fier au visage et une pose improbable.
« Tadaaaaa ! »
Une grande roue. Des montagnes russes. Des toboggans. Des chaises volantes. Tout un tas d'attractions pour les personnes de tous âges. Et bien sûr des stands de nourritures dont barbe-à-papa, churros, crêpes, queues de Castor, et bien d'autres.
« Bon, bah, rien d'exceptionnel, mais... Je sais que les Cobalt ne connaissent pas encore très bien la définition de "fête foraine". »
Il glousse légèrement en voyant la tête de son invitée qui ne doit pas être habituée à aller dans ce genre d'endroit tous les jours. Et il le savait ; ou du moins, il aurait pu le parier, car il a fait faire la même découverte au frère de la concernée des années plus tôt peu de temps après qu'ils se soient rencontrés.
C'est difficile d'être aussi sincère et, d'une certaine façon, de me montrer vulnérable comme ça. Ce n'est pas le genre de chose dont j'ai l'habitude, bien au contraire, et je ne l'aurais sans doute pas fait dans d'autres circonstances. Parce que oui, j'étais vraiment touchée qu'il ait prit la peine de venir. C'est juste... Je ne comprends pas pourquoi. Ça ne fait pas vraiment de sens dans ma tête, mais il reprend la parole et il a toujours ce fichu sourire et je n'arrive pas à l'interrompre lorsqu'il dit vouloir se rattraper pour l'absence de fleurs. Ma petite voix intérieure me dit que je suis peut-être en train de me faire kidnapper pour de vrai, mais il a l'air si enthousiaste à l'idée de me montrer cet endroit mystère.
« Erh... Je t'avertis si tu me fais perdre mon temps tu vas le regretter. »
Je le suis à contre coeur, les mains enfoncées dans les poches de mon sweat à capuche. Cette histoire est louche et je fini par comprendre quelle est notre destination. Difficile en même temps de ne pas entendre la fête et de ne pas voir les lumières et les attractions qui s'animent pour la foule. Liam est si fier de lui, prenant la pose sans craindre le ridicule et me présentant l'endroit comme s'il s'agissait de la huitième merveille du monde. C'est... plus mignon que je n'aimerais l'admettre. Puis il a raison, ce n'est pas le genre d'endroit où je sois sérieusement déjà allée, mais... Je reste interdite, mon esprit cherchant déjà des raisons de me défiler avec inconfort.
« C'est... Je suis désolée je ne crois pas... Je ne me suis même pas recoiffée et je porte n'importe quoi là, si quelqu'un me reconnait et qu'il nous prend en photo... »
J'ai encore mon maquillage de scène et j'ai besoin d'une bonne douche, je ne suis pas présentable. Que se passerait-il si quelqu'un me reconnaissait ? N'importe quel journaliste, même s'il n'était ici que pour s'amuser dans son temps libre, se promenait avec un portable et pourrait prendre des clichés et je n'ai pas envie de me retrouver sur la couverture d'un magasine avec Liam. Il est présentable, d'accord, mais ce n'est pas la question. Que dirait ma mère ? Ça m'inquiète plus que mon ventre qui gargouille ou que mes pieds douloureux. Mon propre état physique me passe six pieds par dessus la tête comparé à la réaction possible de l'opinion publique sur la possibilité que Cali Cobalt aille s'amuser avec un homme dans une fête foraine et ce sans même être sur son trente-et-un. Puis ça ne fait toujours pas de sens pour moi, je dois l'admettre.
« Qu'est-ce que tu cherches à faire de toute façon ? D'accord tu veux te venger pour la mauvaise surprise de l'autre jour, mais... C'était une mauvaise surprise alors m'amener ici c'est une drôle d'idée pour une vengeance. Tu vas faire quoi, m'abandonner dans la maison hantée ? »
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La réaction obtenue est tout à fait celle qui était désirée. Liam, sans se départir d'un sourire fier, a déjà hâte de voir s'il pourra l'emmener dans le grand huit. Mais la blanche ne paraît pas si sûre que ça, s'inquiétant pour son apparence avant tout et la possibilité qu'on la reconnaissance. Le King a du mal à le juger, pour être honnête. Il trouve que le maquillage, au contraire, tend à la vieillir un peu. Si elle est également maquillée pour ses apparitions en public, c'est quelque chose de beaucoup plus léger ; rien de comparable à un véritable relooking de spectacle. Est-ce que certaines personnes se dérangeraient vraiment à s'arrêter pour la prendre en photo ? Si l'idée lui paraît ridicule, il ne peut pas ignorer la peur de son accompagnatrice à ce sujet non plus. Surtout qu'elle sait mieux que lui, mais il y a aussi une probabilité certaine que la nervosité tende à ne pas l'aider à se rendre compte que la Cali ballerine est un peu différente de celle devant les journalistes. En tout cas, c'est au bout de plusieurs minutes que Liam lui-même a reconnu la Cobalt, sinon, il aurait fallu qu'il se rapproche pas mal de son visage pour reconnaître ses traits. Mais ce n'est pas le meilleur non plus pour les reconnaissances faciales. C'est surtout les cheveux et le regard de l'autre qui lui ont mis la puce à l'oreille. C'est l'amusement et peut-être la surprise qui se concertent chez lui une fois que la sœur d'Adonis tente encore de lui faire dire autre chose. Ce qu'elle croit être la vérité, sûrement, car on dirait qu'elle a bien du mal à s'imaginer que l'aîné lui propose réellement une sortie dans un parc d'attractions, et pourtant s'il fait ça rarement, l'intention n'en est pas moins bien présente, contrairement à ce qu'elle peut s'imaginer. C'est toutefois drôle d'entendre ce qui lui passe par la tête, tant et si bien qu'il en joue en arborant une expression malicieuse.
« Hmmm... C'est une idée. Mais crois-moi, si j'avais voulu te faire un coup fourbe, je connais des tas d'autres endroits qui auraient été plus appropriés. »
Ses mains ont trempé dans d'assez sombres histoires pour qu'il ait son lot de lieux sordides qui serviraient de décors à des films d'horreur. Mais loin de lui l'idée d'emmener la cadette dans des paysages pareils quand elle a tout sauf besoin de mourir de peur (même si c'est aussi une façon de lui faire penser à autre chose).
« Tu ne me crois donc vraiment pas quand je t'ai dit que je voulais t'amener dans un endroit amusant ? »
C'est que pourtant il ne promet pas ça à tout le monde, mais c'est après tout une zone festive comme son nom l'indique, où se mêlent rires, joie et fun. Exactement tout ce dont Cali a besoin aujourd'hui, se dit-il.
« Peut-être que je voulais me venger... en t'amenant manger une gaufre ! N'y a-t-il pas pire torture que d'attendre dans une file que vienne notre tour alors que l'odeur enivre nos sens et fait monter l'eau à la bouche ? »
Il refait une pose cette fois dramatique en portant le dos de sa main à son front à la manière d'une duchesse accablée. Toutefois, il revient au principal sujet de préoccupation de la demoiselle.
« Au milieu de ce monde, il y a moyen que tu passes inaperçue, surtout avec du maquillage. Mais si tu as vraiment peur, je peux toujours te proposer un passage relooking avec ma plus belle pair de lunettes à moustache sur le nez. »
Là, il rigole, mais l'image reste très drôle à imaginer. Cali Cobalt avec un visage recouvert de gadgets de farces et attrapes ? Qui ne voudrait pas voir ça ?
C'est un fait : je suis du genre méfiante. Je n'ai pas trop le choix en même temps vu mon nom et ma position. J'ai énormément à perdre et c'est pour cela que je ne peux pas prendre de décisions hâtives comme d'aller m'amuser sans le moindre soucis du monde dans une fête foraine. J'exprime donc mes réserves non sans l'accuser d'avoir quelque chose derrière la tête et, une fois de plus, le King brille par sa capacité à ne se formaliser de rien. Comme ça il connait bien d'autres endroits sordides ? J'expire avec amusement, croisant les bras en retrouvant un brin d'assurance.
« Je n'en doute pas, tu as l'air de quelqu'un de peu recommandable après tout. »
Ça c'est un langage avec lequel je suis plus à l'aise. Moins de sincérité, plus de piquant et de distance, c'est l'idéal. Sauf qu'il est trop têtu pour ne pas repasser à l'attaque, me demandant s'il est vraiment si difficile que ça de croire qu'il souhaitait juste m'amener dans un endroit plaisant. Je le jauge un instant, toujours sur mes gardes. Une fois de plus, je me surprends à dire la vérité.
« Honnêtement ? Si tu n'étais pas le meilleur ami de mon frère je ne t'aurais même pas suivit. »
Ma confiance est quelque chose qui se mérite après tout ou, plutôt, qui demande beaucoup de temps pour être gagnée. Puis d'une certaine façon j'espère qu'il ne le prendra pas personnel, c'est juste une question de bon sens au fond. En tant que jeune femme de bonne famille je dois être prudente, surtout lorsqu'il y a des gens là dehors qui rêvent de choses sordides comme... de me faire manger une gaufre. Mon ventre gargouille de plus belle lorsqu'il en évoque l'odeur et mes sourcils se froncent lorsqu'il parle de la file d'attente. D'accord, ça c'est plutôt démoniaque. Et cette fichue pose ridicule m'arrache un rire... en plus d'attirer l'attention des passants. Je m'empresse de lui donner une petite tape sur le bras avec l'arrière de ma main pour le rappeler à l'ordre, gênée.
« Arrête, t'es en train d'attirer l'attention de tout le monde ! »
Reproche qui aurait sans doute été beaucoup plus efficace si je n'étais pas encore à moitié en train de rigoler avec lui. Il faut admettre qu'il est difficile de rester choquée bien longtemps face à un clown aussi charismatique que le King. Sauf qu'il est loin d'être aussi inquiet que moi, mentionnant même que mon maquillage de scène risque de m'aider à passer inaperçue au milieu de tous ces gens. En soit il n'a pas entièrement tort puisque le maquillage exagéré et les techniques de contour sont utilisés en ballet pour accentuer certaines caractéristiques, en masquer d'autre et, finalement, en créer qui conviennent au personnage joué. C'est limite si je ne portais pas déjà un masque ou, en l'occurrence, une paire de lunettes avec un faux nez et une moustache. Très drôle, ha ha, je me roule de rire par terre.
« T'es vraiment le pire toi... »
Je me renfrogne, jetant de nouveau un regard en direction des attractions, des couples et des petites familles qui rigolent et marchent ensemble main dans la main. Il y a même des gens qui mangent de la barbe à papa ou se vantent d'avoir remporté une peluche dans l'un des stands d'adresse. Tout le monde s'amuse ici et Liam continue d'attendre que je cède, aussi patient que rieur. Je lui jette un regard en coin un brin timide, revenant malgré moi sur mes mots de plus tôt.
« D'accord, mais en échange tu arrêtes tes simagrées ! Et c'est toi qui va faire la file pour ma gaufre, j'ai mal aux pieds. »
Parce qu'il ne faut pas non plus exagérer, je suis une Cobalt moi, je ne fais jamais la file ! Bon, c'est quand même gentil de sa part tout ça alors je devrais peut-être faire un effort. Juste un tout petit.
« Sinon... On commence par quoi ? C'est ma première fois ici. »
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Peu recommandable ? Lui ? C'est bien vrai. Il préfère dire qu'on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs mais rien n'excusera jamais ses petits trafics et autres missions pas vraiment scrupuleuses. Si Cali apprenait pour son appartenance dans le monde illégal, elle ne lui ferait plus du tout confiance, et à raison. Liam est d'ailleurs la première personne à conseiller aux autres d'éviter de s'approcher de lui de manière vraiment intime affectivement ; il n'y a jamais rien de bon à traîner autour d'un magouilleur vénal. Même si, il le sait, Cali a surtout dit ça de manière pas totalement sérieuse non plus. Son seul trait vraiment positif qui a amené la Cobalt jusqu'ici, il est vrai, est son lien avec Adonis. En soit, même avec cette information-là, elle aurait des raisons de rester méfiante. Un type qu'on connaît à peine qui nous suit jusqu'à une représentation ? C'est même très louche. Et pour une fois, alors que c'est le pire bandit, il n'avait réellement aucune mauvaise intention. Mais là encore, s'il fait des efforts, c'est aussi, réciproquement, parce que Cali est la sœur d'Adonis. Sinon, il ne s'embêterait pas forcément plus que ça s'ils n'avaient pas d'atomes crochus ; il se trouve que ce qu'il a su de la jeune femme l'a assez intrigué aussi pour avoir envie d'en savoir plus. Au moins, ça le rassure de savoir que la blanche ne donne pas sa confiance à tout le monde. Et elle ne devrait certainement pas non plus la donner à un mec qui fait des pitreries pour gentiment l'embêter.
« Je croyais que tu aimais avoir de l'attention. »
C'est innocent, elle le sait. Elle s'en amuse elle-même en dépit de l'embarras qu'elle a tout de même à rester proche physiquement de l'homme qui, en effet, attire bien des regards de multiples façons. Et arrive même à faire rire quelques gamins qui passent près d'eux. Mais grâce à Arceus, la voilà qui cède enfin à son caprice d'enfant, pour sa plus grand satisfaction.
« Eh bien, puisque ton ventre crie famine, on pourrait peut-être commencer par manger quelque chose ? »
A vrai dire, après deux heures de ballet, il aurait faim, lui aussi, alors il ne peut que comprendre. Puis ça la détendrait peut-être un peu.
« Mais puisque tes pieds ont déjà souffert, tu peux m'attendre dans le labyrinthe des glaces, si tu veux, tu ne verras pas le temps passer là-dedans. »
Il ricane brièvement, espérant qu'elle ne prenne quand même pas sa boutade au pied de la lettre ; mais puisqu'elle ne va jamais ici, il y a des chances.
« Il y a bien sûr les manèges à sensations fortes que je recommande. Mais après avoir digéré peut-être. Tu peux essayer les machines à pince, aussi, si tu te sens chanceuse. »
Si elle a la chance du débutant, plutôt. Mais au moins, ça a le mérite d'occuper, aussi. Et de dépenser des sous, surtout. Alors qu'ils s'avancent vers le début de la fête, Liam pose ses yeux sur le stand où il pense qu'il y aura le moins d'attente et commence à entrer dans la file, sans laisser échapper la bonne odeur de nourriture qui s'en dégage et le fait déjà saliver. Distraitement, son regard se tourne ensuite vers l'attraction la plus haute. Ça aussi, ça pourra l'intéresser.
« Et à la fin... Je t'emmène au septième ciel ! »
Il esquisse un sourire joueur avant de pointer du doigt la roue gigantesque qui tourne tranquillement avant qu'on ne commence à le dévisager de manière bizarre.
« ... Aka, la grande roue que tu vois là-bas. Mais la vue vaut le détour, tu peux m'croire. »
Moi, aimer avoir de l'attention ? C'est compliqué je l'avoue. D'une part je n'aime pas ça et m'y plie quand même alors que, de l'autre, j'ai toujours profondément désiré l'attention de certaines personnes en particulier. Comme tout le monde au fond, j'imagine. Toujours est-il que je lui ai demandé à contre coeur quel était le plan pour la soirée et j'ignore s'il a tout planifié ou s'il est vraiment doué pour improviser, mais le violet se lance comme s'il n'avait attendu que mon signal pour déballer tout le programme. J'acquiesce lorsqu'il parle de manger pour commencer. Je sais bien que les ballerines ont la réputation d'avoir des petits appétits ou des troubles alimentaires, mais la réalité, pour moi en tout cas, est toute autre. J'ai tellement faim que je pourrais bien manger le stand au complet si on m'en donnait la chance. Petit regard en coin à son intention, comme si j'attendais qu'il poursuive sur sa lancée. Il y a quelque chose que j'ai envie de l'entendre confirmer et il le fait, en partie. Lui ira faire la file et pendant ce temps je peux l'attendre... dans le palais des glaces. Hmpf !
« Attention, je serais capable de ne pas en sortir et tu serais obligé de finir ta soirée tout seul ! »
Ça semble ne pas lui faire envie puisqu'il passe à autre chose en ricanant, évoquant les manèges à sensations fortes dont la seule mention suffit à me faire déglutir. Dès ma première visite à la fête foraine, vraiment ? Puis je sais qu'il a parlé d'attendre d'avoir digéré avant d'y aller, mais il y a le risque bien réel que je sois malade et que je vomisse en public et c'est tout bonnement hors de question. Surtout que mon petit doigt me dit qu'il ne me laisserait jamais l'oublier si je lui recrachais ma gaufre dans sa longue chevelure. Ai-je envie de tenter les machines à pince ?
« Tu veux que j'aille te gagner une peluche c'est ça ? »
Je suis occupée à regarder un peu partout autour de nous, le suivant donc sans réfléchir dans la file qu'il a choisie pour continuer de l'écouter parler tout en découvrant ce paysage inédit pour moi. Inutile de dire qu'il récupère vite mon attention en parlant de m'emmener au septième ciel. Je lui jette un air de : ouais ouais c'est ça, termines ta vanne, j'attends la suite. Et ne suis pas déçue lorsqu'il rigole tout seul en me désignant la grande roue. Je soupire avec le sourire, faisant mine de rouler des yeux comme si j'étais désespérée de devoir passer du temps avec un tel imbécile. Sur ce coup là je préfère encore ne pas lui donner la satisfaction d'une réponse.
« Je vais nous chercher une table. À bientôt. »
Je m'éloigne sans plus de cérémonie, direction les tables. Par chance je ne mets pas trop longtemps à en trouver une où déposer mon sac et, surtout, m'asseoir. J'étire les jambes, roule des chevilles un petit peu. Ça fait du bien. Petit regard en direction des stands... Facile de retrouver sa silhouette vu qu'il dépasse pratiquement tout le monde d'une bonne tête. Cela fait, je fouille dans mon sac pour y trouver mon portable et envoyer un message d'excuse à mon chauffeur, lui laissant savoir que je rentrerai plus tard avec un ami finalement. J'espère qu'il ne s'est pas trop inquiété tout de même et j'aurais dû y penser avant, mais au moins c'est fait.
Je me demande à quoi Liam est en train de penser. Pire, je me demande à quoi il pensait tout court en m'amenant ici. L'hypothèse d'une mauvaise blague n'est pas encore totalement écartée, même si j'ai l'impression que c'est un peu tiré par les cheveux. Au fond c'est sans doute beaucoup plus simple que cela... Il a peur que Raiponce finisse comme Gothel. Était-ce une crainte que lui aussi partageait ? Non, probablement pas. Nous ne nous connaissions pas assez à mon sens alors... Est-ce qu'Adonis lui avait demandé de me faire sortir à sa place ? Ça veut dire que Liam aurait parlé de mon cours de guitare à mon frère ? Sauf que je n'ai eu aucun retour à ce sujet de la part du concerné. Il doit y avoir un motif caché, c'est forcé parce que sinon ça veut dire que c'est... un date improvisé. Suffit de regarder autour de moi pour le comprendre. Les gens qui viennent ici à deux sont tous en train de se tenir la main, de rigoler ensemble en se regardant dans les yeux et de se chuchoter je ne sais quelles promesses de fin de soirée à l'oreille. Je commence à regretter et à me dire que j'aurais simplement du dire non en fait.
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MÉTIER : Boss de la Team Zekrom / Professeur de musique particulier POKÉPESOS : 1025 MES POKÉMONS : Emily - Amphinobi ♀ - Niveau 10 - Protéen - Douce
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Finir la soirée tout seul, voilà qui changerait son programme. A-t-il déjà vu une personne solitaire se balader dans une fête foraine ? Même si cela peut promettre de belles rencontres et parfois de faire des queues moins longues, ça reste un peu triste. Enfin, cela doit quand même exister, après tout, mais il aurait payé cher pour voir comment la concernée se serait débrouiller dans un labyrinthe de miroir où il y avait une chance sur deux de se prendre une vitre sur la tronche. Malgré son agilité, la ballerine aurait pu avoir du mal à se sortir de cette prison de reflets. Ou, comme il l'a suggéré, devant une pince à essayer d'extraire une peluche sur des machines truquées exprès pour avoir un taux élevé d'échec. Au final, Cali ne lui lance qu'un soupir, comme amusée mais blasée par son côté blagueur, avant de lui faire faux bond. Tout ce qu'il pourrait réussir à faire, en fait, c'est de l'ennuyer assez pour qu'elle regrette d'avoir céder à son invitation. Mais lui, il est persuadé qu'elle pensera encore à ses pitreries quand elle devra rentrer chez elle. C'est sûr qu'il est bien plus drôle que Lilith, au moins ; même s'il devrait arrêter de se comparer à la matriarche Cobalt par dédain pour elle. Ce n'est en plus clairement pas à elle qu'il a envie de songer quand il passe du temps avec sa fille. Quel fou rire, toutefois, aurait-il à regarder le visage de la vieille se décomposer en l'apercevant traîner avec sa chère enfant chérie. Ce serait presque trop beau, quoique risqué, pour tenter le coup. Les retombées ne lui font pas peur, mais c'est son amie sur qui ça pourrait mal passer, et ce n'est pas son attention, la provoc.
Attendre n'est toutefois pas bien long. Autour, la distraction des bruits et lumières de la fête arrivent à le faire patienter. Conserve toutefois, bien au fond de lui, une petite crainte que son invitée de la soirée s'ennuie, même si les probabilités restent faibles, dans un endroit pareil. Son estomac ne sera au moins pas totalement vides. Un peu de sucre tend à revigorer et à faire du bien au moral, très souvent. Sans connaître encore très bien ce qui pourrait lui faire plaisir, opter pour la valeur sûre est une sécurité. C'était une idée folle, de l'amener ici. Spontanée. Trop, peut-être, même si elle a accepté son caprice au final, et qu'elle l'attend, là, à une table alors qu'il a fait le galant pour lui éviter d'avoir à patienter dans la file. Chose rare, en soit. Il ne s'embête pas toujours à ce genre de procédés, mais se trouve, en présence de la jeune femme, plus naturel sûrement que d'ordinaire. Ce n'est pas n'importe quelle connaissance, après tout. Ses efforts sont réels afin de faire la différence, lui montrer que, ce soir, elle ne restera pas seule. Elle n'est pas forcée de rentrer tout de suite chez elle. Dans cette demeure immense qu'est celle des Cobalt, trop grande pour contenir une famille aussi disparate et désunie dans ses fondations. Ce soir, Cali se mêle à la foule. Elle n'est personne, ici, si ce n'est juste Cali, danseuse venue en compagnie d'un ami pour se détendre après un long spectacle qui l'aura laissé affamée. Délivrance de l'estomac, puisque Liam revient finalement pour s'asseoir en face d'elle avec la gaufre tant attendue, sans avoir oublié les toppings demandés par la blanche pour être sûre qu'elle se régale.
« Le repas de Madame est servi. »
Lui, a préféré une crêpe, plus simple mais qu'il trouve moins galère à manger. Il a du mal avec les gaufres. Il aime ça, mais il en fout partout. S'installant en face d'elle, une première bouchée ravive ses papilles qui avaient envie d'une douceur, même si ce n'est pas ce qu'il pourrait manger de plus sain. Peu importe. Il adore, c'est tout ce qui compte.
« Sauf si le met n'est pas assez délicat pour la princesse. »
Sans omettre, pourtant, une petite vanne en direction de la cadette, avec une expression plus joueuse qu'autre chose. Car il n'a pas fini de l'embêter. Il sait qu'elle n'est pas à ça près. Qu'elle ne fera pas de manière. Du moins, pas pour ça.
« Alors ? L'endroit doit t'être assez inhabituel, pas vrai ? »
Question bête, il sait déjà la réponse. Il n'en attend pas spécialement une. Des cris lui parviennent parfois de derrière. Se retournant brièvement, il aperçoit une attraction connue mais qui éveille un peu de son intérêt.
« Puisque tu as insisté tout à l'heure, peut-être que je devrais t'emmener d'abord à la maison hantée, tout compte fait... »
Il aurait bien envie de savoir si princesse est peureuse. Elle a montré déjà qu'elle n'avait pas froid aux yeux quand elle voulait, mais il suffit de casser un vase par surprise pour l'apeurer un peu, alors l'expérience vaudrait sans doute le coup un jour.
Je suis encore perdue dans mes pensées lorsque revient le violet avec ce qui, de mes yeux de demoiselle affamée, semble être un véritable festin. Je me redresse même un peu sur mon siège pour allonger le cou et tenter de voir s'il n'a rien oublié de ma commande. Une gaufre avec de la crème fouettée, des fraises et un petit coulis de sirop au chocolat accompagné du plus important : des ustensiles. Parce qu'il y a des limites, c'est hors de question que je mange n'importe comment et en publique en plus de ça. On peut tenter de me kidnapper et de m'amener dans une fête foraine, mais ça ne change pas que je suis qui je suis et que je vais continuer à me comporter comme telle ! Enfin, je suis quand même contente d'avoir de quoi manger et ignore promptement sa petite réplique sur la délicatesse de mon repas.
« Merci ! »
J'ai trop faim pour m'en formaliser de toute façon et je commence rapidement mon combat avec le couteau de plastique qui se tord chaque fois que j'essaie de lui faire couper quelque chose. J'en remarque à peine que Liam, de son côté, a opté pour une crêpe. C'est que mon assiette me passionne beaucoup plus que la sienne. Ça ne l'empêche pas toutefois de relancer une conversation, curieux d'avoir mes impressions sur le lieu amusant dans lequel il m'a entraînée à l'improviste. J'attends d'avoir terminé ma bouchée et m'essuie rapidement le coin des lèvres avec une serviette en papier avant de finalement répondre.
« Je suis déjà passée devant plusieurs fois en voiture donc... D'habitude je regarde de l'extérieur surtout. Et toi, tu kidnappes souvent des filles de bonne famille pour les emmener ici ? »
Et après tout cela le King mentionne la maison hantée parce que, et je cite, j'ai insisté plus tôt. Ça me rappelle mon cours de guitare où il avait accepté de m'enseigner Brille brille petite étoile après que j'aie, selon ses mots, insisté sur ça aussi. Il a aussi fait la file à ma demande, sans rechigner. Pour quelqu'un qui m'a claqué la porte au nez dès qu'il m'a vue je trouve qu'il se plie beaucoup en quatre pour me faire plaisir et, on ne va pas se mentir, c'est louche. J'aimerais me permettre d'être naïve et de simplement profiter de ma soirée en faisant semblant que je ne vois rien, en me disant que c'est peut-être moi qui l'a mal jugé, mais je ne peux pas. Néanmoins il est tellement... farceur ? Il parle bien, il fait des blagues et je me doute bien qu'il continuera d'être évasif tant que je ne mets pas les points sur les i et que je ne lui demande pas directement de quoi il en retourne. Ça m'attriste un peu de devoir faire ça, d'être méfiante comme ça, mais je ne suis plus une enfant après tout et les hommes font rarement ce genre d'efforts sans attendre quelque chose en retour.
« J'aimerais comprendre ce que tu gagnes à faire tout ça. Tu viens me voir danser sans même que j'aie eu besoin de t'inviter, tu m'amènes dans une fête foraine et tu t'occupes de tous mes petits caprices sans même te plaindre. Alors voilà, maintenant je veux savoir quelles sont tes vraies motivations et ensuite je verrai si j'accepte d'aller avec toi dans la maison hantée ou si j'appelle mon chauffeur pour rentrer directement chez moi. »
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La nourriture commence à faire effet. Liam doit avouer que ça lui fait du bien à lui aussi, de prendre une petite douceur, même s'il ne peut pas tout le temps se le permettre ; à son grand dam, puisqu'il a un côté gourmand qu'il doit réfréner s'il ne veut pas avoir des problèmes de santé. Comme il s'y attendait, Cali n'est pas une habituée de ce genre d'endroits. En revanche, maintenant qu'il y songe, il n'a jamais pensé à vraiment kidnapper une enfant de riche. Pourtant, ça lui aurait sans doute fait de belles rançons, mais il n'en a plus tellement besoin. Même si, en général et à part Adonis, il évite au contraire les personnes de bonne famille. Elles sont souvent plus barbantes qu'autre chose, en général, et surtout plus égocentriques que lui ; et ça, il déteste, quand quelqu'un a un plus gros melon. Sa crêpe finie, il s'hydrate d'un peu d'eau mais manque de s'étouffer avec quand la blanche devient tout à coup plus direct. Il tousse brièvement, se racle la gorge, et scrute son invitée en clignant des yeux. Puis, son regard s'assombrit.
« Oh... Tu m'as percé à jour. »
Un sourire narquois se dessine sur ses lèvres.
« Je crois que je n'ai pas besoin de te faire un dessin. Tu croyais vraiment que j'étais naturellement gentil ?.. »
Posant son coude sur la table, il appuie son visage contre sa main en scrutant la Cobalt d'un regard mauvais, usant d'une voix de velours qu'il ne réserve qu'aux personnes qu'il désire charmer.
« Tu es trop jolie pour que je laisse passer l'occasion. »
Un gloussement rauque s'échappe de sa gorge. Il se lève de sa chaise pour s'approcher de Cali, se penchant assez afin de murmurer quelque chose au creux de son oreille.
« Tu sais toutes les choses que nous pouvons faire, dans une maison hantée ?.. »
Son souffle chaud caresse le lobe de la jeune femme, comme un avertissement, une promesse. Puis, quand il juge qu'il en a assez fait, il finit par se redresser, et éclate de rire.
« HAHAH j'te fais marcher ! »
Un rire franc, cette fois. Mais un rire idiot de quelqu'un qui a essayé de jouer une scène, un personnage. De quelqu'un qui voulait gentiment se moquer. Aux yeux de Liam, Cali a raison. Il faut se méfier des hommes. Toujours. Ou en tout cas souvent. Ils sont malintentionnés, et il est plutôt rare de croiser des exceptions. Le King n'en est pas une. Il est tout aussi fourbe que les autres. Mais jamais, en revanche, il ne prendrait l'avantage sur une fille sans défense comme la sœur d'Adonis ; et pas seulement parce que c'est la cadette de ce dernier. Il ne s'approche pas davantage de ceux qui ne sont pas consentants à ce qu'il le fasse. Et jamais il n'oserait monter tout un plan pour séduire, se montrer faussement gentil ainsi. Le Zekrom ne se montre pas souvent faux, d'ailleurs, quand il a des dates. Il y a forcément une part de lui qui est vraie. Bien sûr, il ment sur son véritable métier, mais c'est bien l'une des seules choses qu'il dissimule derrière un secret bien ficelé.
« Il est vrai que parfois j'organise des rendez-vous pour passer des nuits fortes agréables, mais je te rassure, ce n'est pas le cas ici. »
Tranquillement, il se rassoit avec un air plus avenant au visage. Quoique peut-être aussi un peu agacé.
« C'que tu m'fais pas dire... »
Oui, ça l'ennuie de devoir dire la vérité sur ce coup-là. Il ne désire pas que Cali croit qu'il l'a prise en pitié. Ce n'était pas vraiment de la pitié. Plus une gêne. Reprenant une position plus confortable, il lui rend la monnaie de sa pièce en lui déballant une sincérité qu'il ne comptait pas dévoiler aujourd'hui. Mais il sent qu'elle en a besoin. Qu'elle a besoin d'honnêteté.
« Tu veux savoir, pour le ballet ? Je voulais juste trouver une raison de t'embêter, pour la fois où tu es venue par surprise chez moi. J'espérais juste te surprendre à mon tour afin de voir une belle expression outrée sur ton visage. »
'Alors comme ça, on fait des pirouettes ?' ou quelque chose de ce genre pour se moquer. Pour pouvoir avoir quelque chose contre le 'gigolo' de l'autre jour. Jouer à son propre jeu. Regagner la partie. Il y avait cependant quelque chose qui l'empêchait d'être bien malicieux tout à l'heure.
« Mais tu sais quoi ? Je m'attendais vraiment pas à ce que ça te fasse réellement plaisir. Que je vienne. Ou plutôt, que quelqu'un vienne. »
Il soupire. Son sérieux est revenu. Il n'aime pas être sérieux. Mais revoir l'expression de la danseuse quelques heures plus tôt ne le laisse pas indifférent. Il n'aime pas les gens tristes de manière générale. Pas tous, du moins.
« J'ai compris que la popularité que te donnait les médias ne s'étendait pas forcément à ta vie privée. »
Sans jouer au psy à nouveau, il exprime simplement le sentiment qu'il a eu en l'observant. Les enfants bourgeois, il l'a compris, sont bien souvent seuls et isolés de réel contact chaleureux.
« Et tu m'as fait de la peine. »
C'était difficile de mettre un mot sur ce qu'il a ressenti, mais il pense que c'était ça. De la peine. Ou quelque chose s'en rapprochant, après qu'il ait passé une journée avec elle où elle brillait par de l'assurance et un certain répondant qui lui donnait envie d'en voir plus de sa part.
« Je me voyais pas repartir comme ça en te laissant derrière. Sur le moment, je me disais juste que ça me faisait chier de te voir dans cet état. »
Sa sensibilité se révèle, de temps à autre. Le regard reconnaissant de la ballerine à son encontre l'aurait hanté s'il l'avait abandonné. Il esquisse un sourire plus franc, même un peu fier.
« Je préfère tes sourires de princesse capricieuse. »
Ces sourires, cet amusement qu'elle génère, par ses mots ou cette façon qu'elle a de ne pas se laisser faire. De savoir ce qu'elle veut et ce qu'elle vaut. Mais ça le soulage de savoir qu'elle se méfie aussi. En grandissant dans un milieu comme le soit, il estime que c'est une nécessité.
« Mais mon but n'était pas de t'inquiéter. Si tu veux appeler ton chauffeur, je ne t'en empêcherais pas. »
Il finit simplement par cette proposition pour lui montrer qu'il n'a pas essayé de l'entourlouper, hormis sa petite comédie de tout à l'heure.
Voilà, j'ai demandé des réponses. Je ne m'attends pas à ce qu'il me dise toute la vérité tout de même, mais j'ose croire avoir assez d'expérience pour reconnaître un mensonge éhonté lorsque j'en vois un ou, au minimum, pour flairer les drapeaux rouges. Inutile de dire que je suis surprise lorsque son ton change et le regard qu'il me lance me fait me braquer. Percé à jour ? Comment ça ? Je déglutis, plus encline à le croire sur parole lorsqu'il joue les méchants que lorsqu'il fait gentiment la file pour me faire plaisir. Alors comme ça j'avais raison, il joue bien un jeu, mais lequel ? Tu es trop jolie pour que je laisse passer l'occasion. Hein ? Quoi ? Il a dit quoi ? Je le regarde se lever avec des points d'interrogation dans les yeux, n'y croyant pratiquement pas lorsqu'il s'installe à côté de moi et se rapproche pour me murmurer à l'oreille.
Sa respiration me chatouille le cou et l'oreille au point où j'en tremble presque, traversée par un frisson étrange. Ce froid me traverse de haut en bas alors que, pourtant, une chaleur nouvelle fait le chemin inverse. Inutile de dire que le feu me monte aux joues et que je deviens si rouge que même mes oreilles ont changé de couleur. Et là... Il éclate de rire. Je le foudroie du regard, loin de trouver son petit jeu aussi amusant que lui. Je ne me retiens même pas de lui filer des tapes sur le bras, furieuse d'être tombée dans le panneau ainsi.
« Mais t'as pas honte ?! Espèce de... !! Je vais te !!! »
Il admet être du genre à faire des dates simplement pour passer "une bonne soirée" et ajoute que ce n'est pas le cas ici, comme si ça suffirait à me rassurer après la stupidité dont il vient de faire preuve. Je lui fais encore les groz'yeux, loin d'être satisfaite par son petit manège. J'ai une terrible envie de me transformer en vielle grand mère mal commode et de me trouver une savate avec laquelle le taper jusqu'à ce qu'il regrette d'être né. Heureusement il n'en reste pas là et, après avoir reprit sa place à une distance sécuritaire, se prépare finalement à faire preuve de sincérité. Pour ma part je n'ai pas cessé de le foudroyer des yeux et, les bras croisés, suis prête à le tabasser de nouveau s'il fait mine de dire d'autres absurdités.
Voulais-je vraiment savoir, pour le ballet ? J'acquiesce avec sévérité, ma patience approchant dangereusement de ses limites. Oui, il m'avait déjà dit pourquoi il avait voulu venir me voir danser et si ça je pouvais peut-être le comprendre, le reste demeurait un peu trop gros pour que je l'ignore simplement sans poser de questions. En tout cas s'il voulait voir une expression outrée il avait réussi à se mettre aux premières loges là tout de suite... Et pourtant dans son envie de me jouer un tour, le King avait été prit au dépourvu. Je me calmai légèrement, détournant le regard lorsqu'il mentionna que sa venue m'avait réellement fait plaisir. Oui, c'était le cas. Maintenant je regrettais un peu de l'avoir admis, mais c'était trop tard pour faire marche arrière. Il parle de ma popularité médiatique et de l'envers de la médaille. Une fois de plus je suis gênée, mais pour une raison toute autre à présent. Et tu m'as fait de la peine. Alors c'était de la pitié sa motivation ? Je serre les dents, blessée. Au moins il y a de la sincérité dans ses mots et, lorsqu'il dit fièrement préférer mes sourires de princesse, j'ose lui jeter un regard en coin pour admirer son propre sourire à la dérobée. Je peux appeler mon chauffeur, ça ne le dérange pas. Je le jauge en pinçant les lèvres.
« Tu crois que je vais te laisser t'en tirer comme ça ? Petit joueur ! Je compte bien t'humilier publiquement avant aux jeux d'adresse. Je parie que je suis plus forte que toi même au jeu de force avec le marteau. Je vais prouver à tous que tes gros bras ne sont là que pour les apparences ! Ou qui sait, c'est peut-être moi qui vais t'abandonner à ton sort dans la maison hantée ! »
J'engloutis ma dernière bouchée de gaufre avant de la faire passer à mon tour avec une gorgée d'eau pour mieux quitter mon siège en m'étirant, comme animée par un regain d'énergie. C'est tout ce qu'il mérite pour m'avoir vexée ainsi ! Même que je reprends mon sac de ballet et le lance en sa direction sans plus de cérémonie, parce que je suis méchante comme ça.
« Et c'est toi qui portes mes bagages, merci bien. Tu viens ou tu fais semblant ? »
Je tente un sourire fier, guettant tout de même sa réaction des yeux avant de tourner les talons en direction des attractions. Bon, dans les faits je n'ai pas de destination précise en tête, mais ça ne me dérange pas pour l'instant. Le simple fait de me promener ici avec Liam me semble plus acceptable à présent. Même si bon, c'est quand même vrai que la maison hantée est toute proche...
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Il était inutile d'exagérer le trait, de prendre son plus beau rôle d'acteur à ce point ; et pourtant l'énervement de la princesse sur lui l'amuse en réalité plus qu'autre chose quand il comprend qu'elle ne lui en veut pas vraiment mais qu'elle ne compte pas le laisser s'en tirer à si bon compte non plus. L'expérience était trop belle à tenter, même s'il suppose que ça a dû faire plus peur à la concernée qu'autre chose. Se voyait-il vraiment lui déballer la vérité sans faire un petit manège ? Ce n'était pas son genre de tout poser sur la table de manière aussi simple. Il devait d'abord la torturer un peu, comme pour se venger de lui faire dire des choses qu'il réserve seulement à certaines personnes. C'était une nécessité qu'il en parle, il le sait, mais ça n'enlève pas l'embarras qu'il a pu ressentir. Parler des sentiments, ce n'est d'ordinaire pas son truc ; il n'y a bien qu'avec Adonis qu'il s'en fiche, puisqu'ils se connaissent tous deux depuis trop longtemps pour qu'il en ait quelque chose à faire. Mais il mentirait s'il disait qu'il n'est pas soulagé de la voir plutôt lui lancer un défi que de tourner les talons pour rentrer direct chez elle. Il se serait senti un peu mal d'avoir fait tomber la soirée à l'eau quand il essayait surtout de lui remonter le moral. Princesse ne se laisse toutefois pas si démonter si facilement, et la voilà qui a repris un gain d'assurance, profitant même de la situation pour lancer sur son accompagnateur son sac afin qu'il le porte. Pris de court, Liam réceptionne le paquet, non sans cligner des yeux d'un air surpris avant de soupirer d'un air amusé. Et il n'y a pas que lui. Autour d'eux, quelques personnes ont admiré la scène et rient plus ou moins discrètement à présent de la façon dont le King est malmené. Le principal intéressé, néanmoins, n'en est pas dérangé le moins du monde. C'est de bonne guerre, après tout. Il n'a pas été très tendre non plus.
« Très bien, on va faire un jeu. Si tu gagnes au jeu d'adresse, on va dans la maison hantée. Si je gagne, je t'emmène avec moi dans le looping à l'autre bout du parc. »
Autant rendre le tout un peu plus piquant, non ? Le sourire fier qui s'est formé sur le visage de la jeune femme est cependant plus convaincant et agréable à voir que sa mine méfiante et éteinte. Cela devient de plus en plus difficile pourtant de ne pas laisser croire qu'ils sont en rendez-vous puisque c'est vrai que ce genre de comportement peut paraître inhabituel vu leur lien. Encore une fois, le Zekrom se fiche bien de ce qu'on peut penser de lui. Ce sera déjà satisfaisant s'il arrive à faire rentrer la Cobalt chez elle avec le même sourire -ou un autre- qu'elle arbore actuellement. Ce qui aurait été judicieux est qu'il réfléchisse à deux fois avant de se lancer dans une compétition de ce genre. Très joueur et même plutôt bon aux jeux d'ordinaire, lorsqu'ils arrivent à la borne où il faut frapper des taupes avec un marteau, il se retrouve vite dépassé par sa camarade. Ce n'est pas la motivation qui lui manque, pourtant. Il avait très très envie de voir la tête de la blanche dans le roller coaster. Les points qui s'affichent, pour autant, ne sont pas vraiment en sa faveur ; car la danseuse brille par une agilité remarquable à laquelle il ne s'attendait pas. Et lorsque la partie se termine, contre toute attente, c'est Cali qui gagne.
« Moi j'appelle juste ça la chance du débutant. »
Fait-il en boudant à moitié. S'il sait reconnaître une défaite juste, cela ne l'empêche pas d'être mauvais joueur. Il sera bon perdant, cette fois, devant honorer sa propre promesse. La maison hantée les appelle. Qui sait ? Cela pourrait être drôle aussi. Liam espère juste que la princesse a peur des fantômes, de quoi se mettre un autre petit spectacle à se mettre sous la dent. Ils pénètrent dans la demeure aux allures effrayantes, garnie d'une décoration plus vraie que nature où de nombreux Pokémon spectre sont représentés ; certains même se baladent librement dans le lieu qui leur est dédié. Mais les couleurs aux lumières tamisées ne font pas peur au gringalet, qui se contente de provoquer les spectres en leur rendant leurs grimaces. Seul avec Cali, puisque les gens rentrent par groupe, il revient brièvement sur sa petite pique de tout à l'heure.
« Pour ta gouverne, d'ailleurs, sache que je ne fréquente pas les filles de bonne famille, d'ordinaire. La plupart sont détestables. »
Des gamines gâtées qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez ou, en l'occurrence, celui de leurs portefeuilles sans fond. Les Cobalt sont nés eux aussi avec une cuillère en argent dans la bouche mais sa rencontre avec l'aîné de la fratrie a tendu à le rendre plus ouvert. La Terren qu'il a rencontré dans le monde illégal est, elle aussi, un cas un peu à part. Il n'aurait jamais cru croiser quelqu'un comme elle au sein de l'Underground.
« Mais il y a certaines exceptions, qui ne peuvent s'empêcher de venir directement à moi. Celles-là sont plutôt amusantes. »
Pas besoin qu'il fasse un dessin pour expliquer de qui il parle. Son sourire et son regard en coin en disent déjà long, et ce n'était pas fait pour être particulièrement subtile.
Le looping qu'il a dit. Je déglutis. Nope nope nope. C'est hors de question. Je n'ai rien contre les taupiqueurs qu'on se le dise tout de suite, mais là c'était une question de vie ou de mort ! Résultat : je me donne à fond et j'en profites pour me défouler un tout petit peu. Il faut dire que j'ai l'avantage d'être petite et rapide alors mes réactions vives me permettent de prendre les devants sur mon opposant. Puis il faut dire que ça doit être difficile de réagir aux petites taupes lorsque l'on fait trois kilomètres de haut. C'est étonnant qu'il arrive à les voir sortir le bout de leur nez tout court de là haut ! Le fait est que c'est moi qui émerges victorieuse de la joute et n'en suis pas peu fière. J'aurais bien fait un hairflip pour me vanter, si seulement mes cheveux n'étaient pas encore coincés dans mon chignon de ballerine.
« De la chance ? Ha ! C'est du talent pur et dur, monsieur le mauvais perdant ! »
J'ai le même sourire victorieux que le jour où j'ai proclamé haut et fort qu'il vendait son corps pour payer les factures. J'aime gagner, comme tout le monde au fond. Bon, je dois quand même me prêter au jeu de la maison hantée et ça ne me rassure pas tant que ça. Le décor est très bien fait et certains pokémons spectres ont choisi d'ajouter à l'ambiance alors c'est tout à fait naturel que je sois inquiète. Enfin, je l'étais. Difficile de rester tétanisée lorsque, à mes côtés, le grand violet s'amuse à rendre leurs grimaces aux spectres qui croisent notre chemin. Quel idiot, me dis-je tout en rigolant de ses têtes improbables et toutes plus loufoques les unes que les autres. Oui, il a réussi à me faire rire quelques fois. C'est modeste et retenu bien sûr et j'ai encore le réflexe de cacher ma bouche de ma main, mais un rire est un rire. J'en ai pratiquement déjà oublié mes inquiétudes de plus tôt maintenant et, à ma grande surprise, je m'amuse vraiment. Le King me ramène lui-même sur terre en évoquant ses fréquentations qui, d'habitude, n'incluent pas les demoiselles de mon genre puisqu'il les trouve détestables. Il s'applique néanmoins à me rassurer, ajoutant de façon détournée que je suis une exception à la règle puisque je l'amuse, ayant eu le cran d'aller à sa rencontre moi-même.
« Moi, pas détestable ? Je perds la main on dirait bien. »
Pas que je fais exprès de l'être, pas tout le temps, mais disons que j'ai l'habitude d'être considérée ainsi avant même d'ouvrir la bouche. Disons que la réputation de ma mère a le don de déteindre sur moi, surtout lorsque l'on sait que j'en suis l'enfant la plus proche. Ça me fait toutefois réaliser que je n'en connais pas tant que ça, au fond, sur ce qui est habituel pour Liam. La curiosité me pousse à le détailler une énième fois avant de choisir mes petites questions.
« Qu'est-ce qui est habituel pour toi du coup ? Et quand tu n'es pas dans une fête foraine tu as d'autres façons d'occuper ton temps ? Je réalise que je ne sais même pas si tu as un pokémon d'ailleurs ou quelles sont tes passions à part la musique. »
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La méfiance semble se tarir. Elle se rendort le temps d'une attraction pour se divertir, le temps qu'ils oublient, qu'ils laissent passer ce court passage de la soirée où Cali, à raison, s'est interrogée sur les véritables motifs de son accompagnateur. Ce dernier, loin de tout ça, admire les décorations que les organisateurs de la maison ont installé pour rendre l'ambiance aussi effrayante que possible. Pas assez bien sûr pour faire peur au Zekrom, puisqu'il a vu bien pire dans sa vie. L'ambiance du monde illégal est bien plus sinistre et glauque que cette fausse demeure en carton. Le sang sur les murs, néanmoins, pourrait presque paraître vrai. Ce qui a toujours manqué pour rendre ça vraiment immersif, à ses yeux, c'est l'odeur. Celle qui prend au nez quand l'hémoglobine répand ses effluves et sèche sur la matière. Ignorante du vécu du King, la Cobalt est un oiseau aux ailes probablement aussi blanches que sa chevelure. Et après sa petite vanne sur elle-même à laquelle Liam glousse, prenant conscience qu'elle a l'air largement plus détendue que tout à l'heure, cette dernière dirige à présent son intérêt sur la vie privée du rebelle. Il reste interdit et muet un court instant. C'est une première, qu'elle s'intéresse à ce qu'il fait tous les jours... Que répondre à ça ?
« Oh, rien de bien exceptionnel. Braquage de banque, deal de drogues, assassinat, tout ça, tout ça. »
Une nouvelle blague, bien sûr. Enfin... S'il le dit sur un ton sérieux sur la forme mais qui se veut plaisantin sur le fond, pour montrer qu'il la taquine, il n'avouerait bien sûr jamais que ça se rapproche plus de sa réalité que faire du tricot. Bah nécessairement de braquage de banque, mais tout ce qui peut rapporter gros, ça l'attire, même dans certaines opérations qui sont dangereuses. Des affaires plus légères arrivent de temps à autre tout de même mais il est connu pour n'avoir peur de rien tant qu'il y a une récompense à la clé : car ses services, s'ils n'ont pas beaucoup de limites, coûtent cher. Mais un peu de sincérité ne ferait pas de mal.
« J'aime... »
Il réfléchit, se demandant quoi dire. Il y a tant de choses qu'il pourrait dire. Impossible de vraiment faire une généralité mais s'il n'abrège pas un peu, la liste va demeurer longue. Il y a un point commun, toutefois, à beaucoup de ses activités.
« M'amuser de manière générale. Tu sais... Faire de la musique, danser, sortir rencontrer du monde, regarder des séries... Kidnapper des danseuses. »
L'aîné ricane, se moquant gentiment de la situation dans laquelle il a mis la jeune femme.
« Tout ce qui peut me permettre d'avoir du fun. »
Sans rentrer dans les détails, il y a aussi tout ce qui peut lui donner du plaisir également. Les sucreries, les jeux vidéos, l'activité physique, les plaisirs plus charnels aussi... Mais ce ne sont pas des choses, il pense, qui pourraient intéresser la demoiselle.
« Et m'occuper de mes petits Pokémon, bien sûr. Emily, mon Amphinobi, et Robin, mon Zorua. Mais ils ne se montrent pas toujours, quand il y a des inconnus à la maison. »
Un sourire un peu plus doux arque ses lèvres en pensant à ses Pokémon. Il ne les a pas amené aujourd'hui pour des raisons évidentes, mais ils restent à ses côtés et se montrent affectueux quand ils veulent, en dépit du caractère bien trempé d'Emily et de celui plus farceur du Zorua qui s'amuse à faire peur aux gens en prenant leur apparence.
« On est curieuse, d'un coup ? »
Son regard se fait plus espiègle en direction de la blanche. Il mentirait s'il disait qu'il n'était pas un peu flatté de l'attention qu'elle lui donne alors qu'elle s'était montrée plutôt réservée jusqu'à présent.
J'aurais dû m'attendre à ce qu'il tourne ma question à la blague puisque cela semble être une habitude chez lui. Je tourne les yeux au ciel lorsqu'il me décrit toute une liste de crimes tellement gros que personne n'y croirait. Est-ce donc si difficile de répondre à une question simplement posée ? Pour lui oui et, quelque part, je le comprends plus que je n'aimerais l'admettre. Parler de soi n'est pas une de mes activités favorites non plus et, là où je rechigne et fais les difficile, lui tourne les choses à la dérision et à l'exagération sans doute pour se protéger. C'est agaçant, mais ça rend aussi les choses plus spéciales lorsqu'il se résigne et passe malgré tout aux aveux. À le regarder aller, c'est pour moi clair que de se livrer ainsi demande un effort ou, en tout cas, c'est comme ça que je lis la situation. Un imbécile plein de secrets qui aime faire rire pour qu'on oublie de parler de lui.
Même la liste de choses qu'il me sort tend en cette direction, sa passion préférée étant simplement de s'amuser. Je savais déjà, via l'une de ses confessions de plus tôt, qu'il aime organiser des dates suivis de coups d'un soir et, maintenant, je peux ajouter à la liste la musique, la danse, les rencontres encore une fois et regarder des séries. Liam termine avec une blague sur mon kidnapping et, maintenant que j'ai remarqué la constante, elle me saute aux yeux. Il a parlé de lui alors bien sûr qu'il me relance la balle, remets le projecteur sur moi et sur notre situation actuelle. Mais oui, tout ce qui lui permets d'avoir du fun le passionne.
« Un véritable hédoniste dis donc. »
Oui, il y a du reproche dans le fond de mes mots. Je ne suis pas particulièrement friande des gens qui mettent en avant leur plaisir personnel au dépend du reste. J'ai tendance à les trouver égoïstes et à ne pas être d'accord avec leurs priorités et leurs avis. Dire que c'est aussi le meilleur ami d'Adonis. Mon frère est-il donc comme cela lui aussi ? L'un a-t-il déteint sur l'autre ? Puis je me demande si le King n'a pas une profondeur cachée qu'il dissimule, ou même qu'il tente sciemment d'ignorer, en ne mettant en avant que cette recherche du plaisir. Pas comme si je risquais de l'apprendre aujourd'hui par contre, il serait bien capable de blaguer pendant trois heures d'à filée pour éviter de répondre à cette question là. Au moins il accepte de me parler de ses pokémons, Emily et Robin. Moi aussi je souris à leur mention, comprenant l'attachement qu'il doit avoir pour eux.
« Ce sont de jolis noms. »
J'aimerais bien les rencontrer un jour, par curiosité, mais ne le dit pas à haute voix. Ce serait admettre, à lui comme à moi, une envie réelle et assumée de le revoir encore. Toujours est-il que le violet parait amusé de mon intérêt soudain, soulignant celui-ci comme pour me faire réagir. Je lui rend son sourire, haussant les épaules comme s'il s'agissait d'une évidence.
« C'est à ça que sert un date, non ? »
Nous tournons un coin à peu près à ce moment-là, nous retrouvant nez à nez avec un fantominus au visage élastique et aux yeux qui tournent dans tous les sens. Si j'ai le réflexe de faire un pas en arrière, j'ai quand même cette petite fierté qui me donne envie d'en mettre plein les yeux à mon camarade du jour. Alors je prends mon courage à deux mains et j'avance d'un pas pour mieux tirer la langue au fantôme telle la gamine chiante que j'aurais pu être dans une autre vite. Le pokémon ricane et je jette un regard fier en direction du King, espérant le voir rigoler lui aussi. C'est que ça me ferait bien plaisir vu tous les sourires qu'il me donne depuis le début de la soirée, histoire de faire un brin de donnant-donnant. Même si bon, je m'apprête sans doute à devenir son pire cauchemar maintenant que mon énergie n'est plus concentrée dans la méfiance. J'ignore si c'est à cause de ma solitude habituelle ou simplement parce que je me soucie vraiment d'aider les gens, mais je suis curieuse et j'ai envie de continuer à le creuser. Peut-être, aussi, ai-je envie de lui trouver une complexité cachée derrière cette façade de plaisirs parce que, autrement, j'ai l'impression que je serais déçue.
« Remarque mes questions te gênent peut-être ? C'est pour ça que tu te sens obligé de faire des blagues à chaque fois au lieu de répondre directement ? Je ne vais pas te mordre pourtant, promis. »
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C'est assez aléatoire, l'humeur de Cali. Il y a des choses qui l'attendrissent, d'autres qui lui déplaisent. Avec la ballerine, on peut dire qu'il ne sait pas sur quel pied danser. Enfin, pas que ça lui importe vraiment, elle a qu'à faire avec. Liam est quelqu'un d'assez peur arrangeant avec les autres, en soit. Même s'il a du mal à la cerner de manière générale. On peut dire qu'elle a mérité son titre de princesse capricieuse. Est-ce qu'il aime ça, lui ? Seul Arceus peut le savoir. En tout cas, il fait bien mine que non, lançant à sa camarade une expression narquoise.
« Un date ? Mais qui t'a dit que tu étais mon genre, d'abord ? »
La Cobalt semble être la première à s'en amuser, de cette histoire de "date". La blague est récurrente, mais le concerné veut prendre le bâton pour embêter un peu la blanche à ce propos. Il aime dire n'importe quoi pour la voir réagir. Le King est à la fois difficile et si simple en même temps. Cela dépend de ses humeurs. Il n'a pas vraiment de "genre" en soit, tant qu'il ne s'ennuie pas. Car l'ennui, pour lui, c'est le pire. Pas un rendez-vous ne pourrait être durable plus de quelques heures s'il ne trouve aucun intérêt à l'autre. Cela est arrivé de rares fois, mais tout de même. Il aura appris, assez rapidement, qu'un joli visage ne fait pas tout et qu'il ne suffit pas non plus d'être gentil pour avoir son attention, même s'il écoute davantage les inconnus quand ils se montrent sincèrement avenants. Par surprise, alors que de nouveaux spectres veulent leur jouer des tours, c'est à Cali de rendre les grimaces de leurs assaillants. Le King, surpris, met un peu de temps avant de réagir. Mais il finit par rire à son tour, comprenant que ce n'est pas tellement anodin non plus que la cadette ait décidé de se prendre elle-même au jeu. En tout cas, ce n'est pas sa curiosité qui va effrayer le plus grand, et il veut que le message passe.
« Vas-y, pose-moi toutes les questions que tu veux, je n'ai peur de rien, figure-toi. »
Ce serait tentant aussi de dire qu'il ne connaît pas la définition de "gêne", mais ce serait un autre mensonge, et la danseuse n'est tout de même pas si dupe.
« Mais je me demande jusqu'où tu voudras creuser. Toutes les réponses ne pourraient pas te plaire, tu sais. »
S'il la scrute avec ses yeux où brille une lueur espiègle, il y a bien sûr un message caché derrière. La provoquer ne veut toutefois pas dire qu'il ira jusqu'à lui révéler le véritable passe-temps qu'il omet volontairement de raconter. Il oublierait presque qu'ils se trouvent encore dans la maison hantée. Ils arrivent toutefois à un endroit où le sable semble devenir plus mou, pareil à du sable, et où des Pokémon Spectre plus farceurs les attendent pour leur jouer de mauvais tours. Et sans doute que le Zekrom aurait dû observer un peu mieux leur environnement avant de penser que ça serait juste une attraction innocente qui ne pourrait pas le surprendre. Car il ne contrôle tout à coup plus la matière sous ses pieds qui commence à se ramollir. Le sable bouge tout seul sous les airs d'un Trépassable peu commode qui se fige d'un coup en formant un obstacle au passage du King sur lequel il trébuche. Il fait donc une belle chute sous les fous rires des fantômes autour d'eux qui n'attendaient qu'une occasion parfaite pour se moquer. Mais ça ne s'arrête pas là. A terre, ou plutôt alors qu'il se relève péniblement, des bandages sortent de l'ombre pour attraper le corps de Liam et l'entraîner dans les ténèbres avant qu'une porte ne claque et révèle un Tutankafer dont l'intérieur du sarcophage bouge. Plongé dans la pénombre, Liam tapote contre la porte, comprenant à peine qu'il a été avalé par le Pokémon.
« Hé, j'suis pas un churros !.. Même si j'ai l'air appétissant, je dois le reconnaître. »
Encore et toujours une bêtise à dire même dans les pires moments, semblerait-il.
Bien évidemment le King prétend plutôt n'avoir peur de rien et mes impressions à son sujet ne trouveront donc pas de réponses pour l'instant. L'inverse aurait été trop facile évidemment, mais qu'importe. Quant au fait que toutes les réponses ne me plairont pas nécessairement, je lui décoche un regard qui se veut de nouveau méfiant, même si je le suis moins que plus tôt. À force je vais finir par le croire quand il dit aimer braquer des banques et tremper dans des trucs pas nets pour payer son loyer. Toujours est-il que je dois à présent trouver une prochaine question et j'admets ne pas avoir pensé aussi loin. C'est que je me fiche un peu de sa couleur préférée ou de sa chanson porte-bonheur. Puis je sais déjà ce qu'il fait comme boulot, je sais qu'il est ami avec Adonis depuis l'enfance et je sais qu'il est un imbécile doté d'un talent inné pour les blagues pourries et provocatrices juste ce qu'il faut. C'est pratiquement comme si je le connaissais déjà par coeur. Je n'ai cependant pas envie de laisser la conversation se tarir aussi rapidement alors, me pliant au jeu que j'ai un peu provoqué moi-même, je réfléchis.
« Voyons voir... Je pourrais te demander... »
L'occasion de terminer ma phrase m'est toutefois arrachée lorsque le grand guitariste trébuche hors de nulle part. J'en sursaute, reculant d'un pas en regardant par terre, découvrant le fautif. Tss, les grimaces c'était une chose mais là ils en font un peu trop je trouve. Désolée pour mon camarade du soir, je lui tends la main pour l'aider à se relever. Enfin, il n'a sans doute pas besoin de l'aide d'un poids plume, mais l'intention est là et ça reste plus sympa que de me moquer de lui avec les fantômes.
« Tu vas bien ? Je sais que ça doit être dur de tout là haut, mais il faut quand même regarder où tu marches. »
Sauf qu'ils n'en ont pas terminé avec lui et que, sous mes yeux écarquillés, des bandages s'emparent de lui. J'essaie bien sûr de lui attraper le bras pour en défaire l'une des bandes fantomatiques, mais en vain. Le mieux que je puisse faire c'est encore de le regarder se faire kidnapper avec impuissance et, accessoirement, jeter un regard outré au Tutankafer responsable de notre situation actuelle. Au moins j'entends encore la voix, certes étouffée, de Liam qui me parvient depuis le cercueil égyptien et, bien que ce soit une faible consolation, suis rassurée. N'empêche je suis un peu embêtée, ne sachant pas comment gérer la situation. C'est que d'habitude j'ai des gardes du corps pour s'occuper de ces cas là ! N'empêche quelle idée de laisser ce truc en liberté dans une attraction où passent les gens. Ça m'a tout l'air d'être un cauchemar à assurances et, si nous n'avions pas besoin d'une situation beaucoup plus immédiate, je serais déjà en train de téléphoner à Nyxon. Enfin, je l'aurais fait si mon portable n'avait pas été dans mon sac de ballet, soit celui porté par Liam. Merde ! Mon porte-feuille est là-dedans aussi ! Et mon costume de scène !! Alors là...
« Ha ha, très drôle, allez tu le recraches maintenant !! Alleeeeez !!! »
Mes petites mains essaient de forcer le sarcophage à s'ouvrir, sans grand succès. Il en va d'ailleurs de même pour mes coups de pieds à hauteur de tibias qui ne servent qu'à énerver le pokémon encore plus. Autour de moi, d'autres Pokémons fantômes ont décidé de se rassembler pour rire de notre situation absurde et je suis bien tentée de les envoyer paître.
« On ne vous a rien demandé à vous ! »
Ce qui ne plaît pas non plus à la star actuelle du spectacle qui profite de son moment d'inattention à mon égard pour rouvrir ses portes. Parfait ! Je vais pouvoir en tirer Liam ! Ou me faire agripper les poignets à mon tour et attirée à l'intérieur, là où les bandes spectrales me pressent contre le violet pour mieux commencer à nous embaumer ensemble. Super. Génial. Je lui ai vraiment donné un coup de main là... Je sens au moins la porte qui doit forcer dans mon dos parce que, mine de rien, on prend de la place là dedans.
« Rebonjour... Je t'ai manqué ? Et attention à où tu mets les mains !!»
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L'espace est étroit. En plus des bandages qui commencent à immobiliser son corps, il ne peut pas faire beaucoup de mouvements et impossible d'y voir quelque chose. En terme de prison, il a vu mieux ; et si les coups sont bien tentés, cela ne permet pas au sarcophage de s'ouvrir à nouveau. De l'autre côté, à l'extérieur, la voix de Cali se fait tout à coup inquiète. Elle fait de son mieux à son tour afin de libérer le détenu du cercueil antique. Liam doit avouer que l'entendre le motive à y mettre plus de force, quand bien même cela reste peu faisable à cause de la trop faible largeur du contenant. Finalement, la porte s'ouvre à nouveau. Mais s'il croyait y voir enfin une issue, le Tutankafer en profite, à la place, pour ramener la Cobalt au sein de son ventre en l'emprisonnant à son tour. Le corps de la jeune femme se retrouve alors collé au sien pendant que le Pokémon reprend son affaire et enroule peu à peu ses bandes autour des deux humains. Princesse captive n'en perd pas l'usage de la parole pour autant car elle appose une mise en garde sitôt qu'elle arrive.
« Hé, j'suis un sale con, pas un prédateur sexuel, nuance. »
Dit-il simplement pour la rassurer. Oui, Liam est idiot, mais certainement pas harceleur. En un sens, il aimerait pouvoir avoir un contrôle plus libre sur ses mains lui-même, mais le tissu qui comprime ses muscles ne lui permet pas de bouger totalement ses bras comme il voudrait. Alors qu'il se débat, il se rend compte de la présence contre lui qui n'a jamais été aussi proche jusque là. La cadette ne lui a jamais semblé si petite et menue, quand il y pense. C'est à ce moment-là que pendant un court instant, il perçoit davantage son odeur. Elle sent bon... Une vague pensée qui lui prend lorsque le parfum de la ballerine l'enivre. Ce n'est pas désagréable en soit, mais il y a d'autres priorités sur le moment. Malgré tout, son ego a été brossé dans le sens du poil quand elle a tenté de l'aider.
« Mais je suis flatté que tu aies fait tant d'effort juste pour me faire sortir de là. »
Et si on pourrait croire à du nouveau sarcasme, ce n'en est pas tellement. Jusqu'à ce qu'il en profite pour dire un autre bêtise.
« Si tu voulais te rapprocher, il suffisait juste de le demander, tu sais ? »
Ricanant légèrement, il n'en mène toutefois pas large, dans cette position. Plus sérieux, il réfléchit à un moyen de sortir, tout en oubliant pas que de forcer la sortie n'a mené à rien jusqu'à présent.
« En le cognant, ça va l'énerver encore plus. Mais on peut peut-être essayer de le chatouiller de l'intérieur ? »
Car bon, s'ils se dépêchent pas, ils seront bientôt embaumés pour toujours et des siècles plus tard, nul doute que les générations futures auront bien vite fait d'émettre beaucoup de théories à leur sujet.
Si nous avions été dans une situation moins précaire, je n'aurais pas pu de m'empêcher de rigoler lorsque Liam avoue être un sale con. Au moins il se connait bien, c'est déjà ça. Sauf que là j'ai l'impression d'être en train d'apprendre à le connaître d'un peu trop près si vous voyez ce que je veux dire. Plus petite, ma tête est coincée contre son torse et j'en entends pratiquement les battements de son coeur tant nous sommes proches. Heureusement qu'il fait trop sombre ici pour qu'il me voit rougir, même si bon en vrai c'est une drôle de pensée à avoir. Je devrais me soucier plus de ma survie et de mon futur statut de momie plutôt que de ce qu'il pense ou de ce que je ressens à me sentir toute petite comme ça contre son large torse, à entendre sa voix toute proche et à me demander si ça le dérange aussi ou s'il se fiche complètement d'être collé à moi. Il dit, en tout cas, être flatté des efforts que j'ai fait pour le sortir de cette prison dorée. Je voudrais bien lui dire que ce n'est rien, mais évidemment qu'il en profite pour rajouter une autre plaisanterie qui me donnerait bien envie de lui filer une énième taloche si j'étais dans une position me permettant de le faire.
« Je voulais seulement récupérer mon sac, nuance. »
Plutôt mourir momifiée que d'admettre que j'avais été véritablement inquiète pour lui et, si nous ne trouvions pas vite d'issue, cette pensée va vite devenir réalité. Ceci étant dit Liam n'a pas tort sur un point : la violence n'a pas marché jusque là alors peut-être que les chatouilles pourraient avoir plus de succès. J'ai la chance d'être souple et d'avoir encore un bras capable de bouger librement alors l'espoir est encore permis.
« Bonne idée. De ton côté essaie de le faire rire avec tes blagues pourries, il y a bien un des deux qui va marcher. »
Je mentirais en disant que le stress ne commence pas à se faire ressentir. J'arrive néanmoins à me tordre le bras juste assez pour contourner le corps de mon camarade d'infortune et caresser doucement la paroi intérieur du Tutankafer du bout de mes doigts délicats. Pourvu que ça marche, pourvu que ça marche... Mais et si ce n'est pas le cas et qu'on termine ainsi nos jours, coincés ensemble dans l'après-vie ?
« Je dis juste ça au cas où, mais... tes blagues elles sont drôles. Puis t'es pas vraiment un sale con. Bon par contre si on meurt pas tu oublies ce que je viens de dire ! »
Je jure que, la prochaine fois que je vais visiter une maison hantée, je vais garder du poivre dans mon sac.
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Récupérer le sac, mais bien sûr S'il était certain qu'elle pouvait le voir, il lui ferait son plus bel air de 'sérieusement ?' mais étant donné qu'il n'y a pas vraiment beaucoup de lumière, il a bien d'autres choses à penser, avant ça. Au moins, sa comparse semble adhérer à son idée. Les options restent très limitées, à vrai dire, et plus ils en éliminent, plus l'étau se resserre, alors ils ont intérêt à en trouver une rapidement qui marche.
« Je ne pense pas que cette boîte pourrait réellement comprendre mon humour subtil. Enfin, on peut toujours essayer. »
A vrai dire, il ne sait plus si la proposition de la blanche était sérieuse ou non, à ce stade. Mais au fond, il ne perd rien à tenter. Cherchant dans son répertoire, il finit par s'en rappeler d'une, propice à la situation.
« Oh, je sais ! Qui est seul mais se balade toujours en bande ?.. Une momie ! »
Il ricane tout seul à sa vanne, content quelque part de l'avoir gardé de côté. Mais le Toutankafer... N'en a rien à faire, c'est le cas de le dire.
« Hmm... Il n'est pas très bon public. »
Faire la moue ne leur permettra pas de sortir, mais ça lui fait du bien, vexé d'avoir été ghosté ainsi par un fantôme, même si l'ironie est belle. Contre lui, il sent toutefois que la ballerine est de plus en plus nerveuse. Les bandages se compriment de plus en plus autour d'eux. C'est bien la première fois qu'il la voit -ou plutôt qu'il la sent- paniquer ainsi. Elle doit vraiment avoir peur de finir ses jours dans ce sarcophage, se dit-il, sentant qu'elle tente quand même d'appliquer sa suggestion en touchant le mur derrière lui. De son côté, il essaye également d'étendre au moins un de ses bras afin de faire pareil derrière la jeune femme. Pour ce faire, il n'a pas d'autres choix que de se pencher un peu plus, son visage se rapprochant de celui de la Cobalt.
« Pour un peu, tu me donnerais presque envie de te mettre souvent en danger, si c'est ça te fait devenir plus gentille. »
Ses doigts parviennent finalement à atteindre la paroi et, comme son amie, il se met à la caresser pour esquisser des chatouilles. Il sourit de façon arrogante au cœur de la pénombre.
« Mais tu crois que je comptais mourir ici ? J'ai bien d'autres projets qui m'attendent. Et je n'ai pas fini de te faire tourner en bourrique. »
Est-ce que la mort l'effraie ?.. Peut-être un peu, quelque part. Il a encore des tas de choses à expérimenter et il ne voudrait pas quitter ce monde sans continuer à profiter pleinement de ce que son futur lui réserve. Il comptait en vérité encore moins laisser la sœur d'Adonis mourir ainsi également ; il ne se le serait jamais pardonné. Heureusement, l'idée semble fonctionner. Il ne rêve pas lorsqu'il sent le Toutankafer bouger, jusqu'à être carrément secoué tandis qu'un rire glaçant parvient à leurs oreilles. Et, enfin, la porte finit par s'ouvrir et le Pokémon éjecte ses deux prisonniers et les libérant de leurs bandages. La chute est rude, mais au moins, ils sont vivants et à l'air libre. Grommelant un peu lorsqu'il tente de rouvrir les yeux et de se redresser maladroitement, il tombe nez à nez avec d'autres personnes, probablement des curieux qui voyaient le cercueil bouger dans tous les sens.
« Hé, euh... Ce n'est pas ce que vous croyez... »
Mais les deux inconnus, s'ils restent muets quelques instants, voient leurs visages pâlir avant qu'ils ne se mettent à hurler pour détaler aussitôt vers l'issue de secours. Liam se relève finalement, aidant la plus jeune à faire de même.
« Je te propose qu'on sorte. Mieux vaut ne pas traîner, et je crois qu'on a assez vu cet endroit pour la journée. »
Ils finissent rapidement la fin de leur excursion avant qu'ils ne finissent par sortir tout à fait à l'extérieur.
« Tu sais quoi ? C'est quand même la première fois que j'ai ressenti quelques frissons dans ce genre d'attraction. »
Le Zekrom prend un grand bol d'air frais, comme s'il avait eu, l'espace d'un instant réellement peur de ne plus jamais respirer de sa vie. En réalité, c'était peut-être bien plus pour Cali, qu'il avait eu, juste un peu, une petite frayeur au fond de lui.
Même dans le registre des blagues pourries celle-là ne donne pas sa place. Elle est même si mauvaise que j'en rirais presque si nous n'étions pas en train de nous faire momifier vivants par un Tutankafer. Ce dernier a d'ailleurs plus de goût que moi puisque lui ne rigole pas, même pas un tout petit peu. Peut-être que Liam aurait dû faire sa blague en égyptien ou quelque chose du genre, mais je doute qu'il le parle. C'est là que j'ai un moment de faiblesse et que je dis des trucs gentils au violet qui, bien sûr, en profite pour dire qu'il a presque envie de me mettre en danger plus souvent.
« Je suis tout le temps gentille moi voyons. »
Et on ne dira rien de sa joue qui frôle pratiquement la mienne ou de son souffle qui vient me troubler involontairement cette fois. Je ne peux pas me laisser distraire comme ça. De son côté le King ne se laisse pas aller au même sentimentalisme puisque sa volonté de survive semble surpasser la mienne, déterminé comme il l'est à accomplir nombre d'autres choses dont me faire tourner en bourrique, accessoirement.
« Super... »
C'est dit avec sarcasme, mais au fond, puis-je vraiment dire que ça me déplait totalement ? Non, pas vraiment, mais il faudra, comme il dit, me mettre dans une autre situation de vie ou de mort avant que je ne l'admette. Oh ? Je rêve ou les parois du pokémon viennent de trembler ? Je redouble d'efforts, imitée par Liam, et bientôt sa stratégie porte ses fruits. Le grand rire du sarcophage me fait frissonner d'effroi et, l'instant d'après, nous voilà éjectés avec violence, nous échouant sur le sol sans trop pouvoir nous réceptionner. Honnêtement j'ai juste de la chance de ne pas avoir été écrasée par le mastodonte musicien. C'est d'ailleurs lui qui remarque le premier que nous avons un petit public. À mon tour d'être totalement gênée et de me cacher derrière Liam alors qu'il donne une semi explication qui n'en est pas vraiment une. Heureusement qu'il ne s'agissait pas de journalistes... Puis ils sont repartis trop vites, je doutes qu'ils m'auraient reconnue de toute façon et c'est tant mieux. Quant à la suggestion du violet ma réponse est immédiate.
« J'ai assez vu cet endroit pour toute une vie. Allons y. »
J'avance en direction de la sortie avec de grands pas vifs, pressée de retrouver l'air frais du soir et d'échapper à cet endroit maudit. Je ne suis d'ailleurs pas la seule à manifester mon soulagement et me permets de respirer à mon tour maintenant que nous sommes tirés d'affaire. C'est là qu'il admet avoir eu, pour sans doute la première fois, des frissons dans cette attraction. Je suis presque impressionnée de voir à quel point il est difficile à effrayer. Enfin, pas que je sois moi-même une peureuse... Du tout même !
« Finalement j'aurais peut-être dû accepter d'aller au looping à la place, ça aurait sans doute été moins pénible... Non ! Tu n'y penses même pas ! À la place on va... dans les chaises volantes. C'est un bon compromis, non ? »
Et parce que je sais qu'il serait capable de me proposer un autre défi dans l'optique de nous faire aller dans quelque chose de plus extrême, j'ouvre la marche en direction de l'attraction citée sans attendre sa réponse. Ça a quand même l'air intimidant pour une jolie demoiselle comme moi qui n'a jamais mis les pieds dans une fête foraine, tout en étant assez doux pour que j'aie la bravoure d'y aller par moi-même sans devoir y être forcée. Toujours est-il que nous sommes en file à présent et que, pour passer le temps, j'ai enfin trouvé quelle est la prochaine question que j'ai à poser à mon enseignant particulier de guitare.
« Comme ça tu as encore beaucoup de projets à réaliser ? Tu as des exemples qui n'incluent pas de braquages de banques ? »
JE SUIS : Membre INSCRIT LE : 23/05/2022 NOMBRE DE MESSAGES : 258
MÉTIER : Boss de la Team Zekrom / Professeur de musique particulier POKÉPESOS : 1025 MES POKÉMONS : Emily - Amphinobi ♀ - Niveau 10 - Protéen - Douce
Robin - Zorua Hisui ♂ - Niveau 10 - ??? - Modeste OBJETS SPÉCIAUX :
L'envie de l'entraîner dans des montagnes russes ne l'a pas quitté ; il semblerait toutefois qu'il doive faire une croix dessus pour aujourd'hui car elle semble bien décidé à ne pas le laisser l'y emmener, en dépit de tous les arguments qu'il pourrait lui sortir, du style que ça va vite, qu'en vrai c'est amusant, qu'elle changerait d'avis... Bref, toute une liste qui ne verra pas le jour puisqu'il accepte sa demande des chaises volantes. Un peu moins marrant aux yeux du King mais s'il l'a guidé jusqu'ici, c'est aussi et surtout pour lui faire plaisir et pas qu'elle rentre avec des mauvais souvenirs (même si on a vu mieux comme sortie que de se faire avaler par un sarcophage). En poussant un petit soupir déçu, il consent à aller à la prochaine attraction, très populaire également malgré ce que peut en penser Liam. Non, il ne déteste pas fondamentalement ça, mais il trouve juste que ça donne un air con quand on te regarde d'en bas. Néanmoins, il imagine que la tête de sa comparse dans le manège tournant pourrait être une bonne distraction... En attendant celle qu'elle lui réserve alors qu'ils font la queue pour monter dans le carrousel volant. Rien ne lui échappe.
« Eh bien, j'avais comme projet un jour de visiter les fameuses pyramides à l'étranger, mais ça ne me donne plus trop envie, maintenant. »
Vaut mieux en rire, à ce stade, il n'a pas l'intention d'y repenser plus que ça comme une mauvaise expérience : la vie est trop courte pour ne se rappeler que d'elles.
« Mais... En fait... »
Des projets... En a-t-il vraiment ? Oui, il a bien dit à Cali qu'il y avait des choses qu'il restait à faire, mais ça incluait surtout rester en vie pour voir ce que Cinza va devenir, et surtout comme l'Underground va évoluer, les choix qui s'offriront à lui par le futur. Ce ne serait sans doute toutefois pas très judicieux d'aborder le monde illégal en la présence de la demoiselle à ses côtés. Sait-elle au moins qu'il y en a un ?
« Je n'ai pas vraiment de but. Ni de rêve. Je prends la vie comme elle est vient, mais je suis certain qu'elle me réserve des surprises. Alors je veux rester en vie pour voir ce qui m'attend. »
C'est en effet plus simple de le résumer comme ça, car c'est aussi vrai. Il n'a même pas encore la trentaine, ce n'est pas pour que son existence prenne fin prochainement ; ce serait trop bête, même s'il aura bien vécu. Et qu'il aura surtout vécu comme il l'entendait. Être privé de ses libertés, ça, ça serait pire que tout. La plus grosse partie de son quotidien est bien sûr son rôle dans l'équipe Zekrom, alors il ne peut pas en dévoiler beaucoup à la blanche. Il n'a pas à le faire. Du moins, pas pour le moment. Mais il y avait bien une pensée, là, qui s'était fait son bout de chemin dans le Toutankafer.
« Mais quitte à mourir maintenant, ça ne m'aurait pas dérangé que ça soit en compagnie d'une amie. »
Son sourire s'adoucit quand il la dirige vers Cali. Amis ? Est-ce qu'ils sont ce qu'ils sont ? Ils rient ensemble, partagent des situations plus ou moins drôles, se parlent, apprennent à se connaître... Il ignore ce qu'il en est du côté de la cadette, mais il l'apprécie. Elle le divertit, mais pas d'une mauvaise manière. C'est un peu de légèreté dans sa vie extérieure qui vient contrer un peu des ombres qu'il se trimballe dans l'autre monde.
« A mon tour. Parle-moi de tes projets. Enfin... Hormis être l'héritière Cobalt. Je veux dire... C'est vraiment ce que tu as toujours voulu être ? »
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