Keiron précise sa pensée et je comprends que ce n'est pas de mes propres indiscrétions dont il se méfie, mais bien de celle des médias. Oui, ça faisait du sens. Si pour moi cela s'avérait être une simple éventualité gênante du quotidien, lui n'avait sans doute jamais rien vécu qui s'en rapprochait et, pour le coup, cela devait sembler fort intimidant comme expérience. Autant être honnête avec lui sur ce point et jouer cartes sur tables et, s'il n'était pas prêt à courir ce risque, alors je devrais simplement respecter son choix et trouver quelqu'un d'autre.
« Malheureusement ce n'est pas quelque chose sur lequel j'ai le moindre contrôle, puis ce serait mentir de dire que ça ne risque pas d'arriver. Les chances sont effectivement assez grandes, mais dans les faits ce n'est pas aussi grave qu'il n'y parait. On n'a qu'à arrêter les entraînements si effectivement ça se produit et le grand public vous aura oublié le mois suivant lorsqu'ils m'auront aperçue en train d'interagir avec quelqu'un d'autre. »
J'hausse les épaules, un tout petit peu blasée quand même. Je m'en fous un tout petit peu parce que c'est juste Keiron et que je sais que ce ne serait que spéculations sans fondements, mais j'étais beaucoup plus inquiète des répercutions possibles si j'étais aperçue en public avec Liam par exemple. À la limite ça m'arrangerait, même, que le grand brun soit remarqué. Ça me permettrait de brouiller les pistes, quelque chose comme ça, mais ce ne serait pas très sympathique pour mon nouvel entraîneur. Surtout juste après qu'il vienne expressément de dire qu'il n'avait pas envie de se retrouver sur la couverture d'un magasine.
Tout ceci étant dit, il était à présent question d'horaires et, si lui avait laissé sous entendre qu'il n'était pas tout le temps disponible, ce n'était rien en comparaison de mes propres obligations. Toujours aussi déplaisant, le brun s'était contenté de rouler des yeux en me traitant de Majesté, tss. Pas ma faute si certains dans ce monde étaient plus productifs que les autres et désiraient faire un vrai impact durable dans leur société ! Enfin, le fait était qu'il valait mieux, du coup, que ce soit moi qui le contacte. Oui, c'était logique, jusque-là. Sa demande, toutefois, me fit hausser un sourcil.
« Ah non, je ne donne pas mon numéro privé juste comme ça. Je vais prendre le vôtre à la place puisque de toute façon c'est moi qui vais devoir vous contacter la première. »
Oui, ça commençait très bien cette collaboration. On s'entendait déjà aussi qu'un Miaouss et un Caninos, toujours à se reprendre l'un l'autre, à rouler des yeux ou à soupirer.
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