JE SUIS : Membre INSCRIT LE : 23/05/2022 NOMBRE DE MESSAGES : 258
MÉTIER : Boss de la Team Zekrom / Professeur de musique particulier POKÉPESOS : 1025 MES POKÉMONS : Emily - Amphinobi ♀ - Niveau 10 - Protéen - Douce
Robin - Zorua Hisui ♂ - Niveau 10 - ??? - Modeste OBJETS SPÉCIAUX :
Il lui avait promis de revenir la voir jusque chez elle, pour changer. Découvrir son univers directement dans son environnement. Une petite surprise dont elle n'aura pas connaissance jusqu'au dernier moment. Il faudra bien qu'elle lui ouvre la fenêtre. Liam pourrait casser la vitre lui-même mais il est plutôt convaincu que ça ne plaira pas vraiment à celle à qui il rend visite. Ce soir, surtout, il veut jouer le grand jeu. Lui dire qu'il est sérieux. Lui donner ce dont elle rêve depuis la dernière fois. Le rebelle a décidé de la faire attendre un peu, cruel avec la blanche, mais la patience paye. Il fallait qu'il réfléchisse. Pèse le pour et le contre. Se rende compte de ce qu'il ressent. Et elle méritait qu'il lui dise ce qu'il ressent une fois qu'il aurait été certain de ce qu'il éprouve. Ça y est, il est prêt.
La demeure Cobalt ne lui est pas étrangère en soit mais ça fait un bail qu'il n'y a plus mis les pieds depuis qu'Adonis n'y vit plus. Il voulait encore moins y aller quand Lilith a été terrible avec son aîné. Exception ce soir pour sa princesse dont il se fait dragon gardien et chevalier. Avec l'aide de quelques uns de ses camarades, il est parvenu à enlever temporairement la sécurité de la villa même si ce fut bref. La maison reste toutefois bien gardée mais cela lui a suffit pour passer au-delà du portail. Direction les jardins dans lesquels il se dissimule à la façon d'une ombre. Heureusement, le camouflage est son dada, et il traverse furtivement les allées fleuries richement décorées. La prochaine fois qu'il ressent quelque chose pour quelqu'un, il veillera à ce que ça soit un parfait inconnu plus facile à atteindre. Cela fait pourtant deux fois qu'il tombe pour un Cobalt, alors il sait que cette promesse est déjà corrompue d'avance.
Après analyse des plans qu'un de ses sbires lui a fourni quand il a demandé à ce qu'ils enquêtent sur la maison, il a pu discerner la partie où réside la jeune femme. À l'abri du regard des éventuels gardes, il finit par arriver sous le balcon de la blanche. Il comprend de mieux en mieux d'un seul coup pourquoi c'est plutôt elle qui venait le voir et pas l'inverse. Peu importe, c'était comme un défi, au fond, de parvenir jusque là. Et il en est ressorti victorieux. Hehe si Lilith savait que je suis là... Elle tomberait dans les pommes. L'idée de se montrer devient alors tout à coup bien tentante pour faire tourner en bourrique la matriarche mais ce n'est pas pour elle qu'il a fait le déplacement aujourd'hui. La traversée fut d'autant plus laborieuse qu'il a décidé d'amener sa guitare. Guitare qu'il place devant lui à présent qu'il est en place et que ses yeux sont désormais fixés sur le balcon où il aperçoit les lumières de la chambre à quelques mètres au-dessus de lui. C'est quand il aperçoit la silhouette de son amie qu'il sort son téléphone pour lui envoyer un texto.
Va sur ton balcon. Regarde en contrebas.
Sourire tout fier quand le message est envoyé et que ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'elle n'apparaisse. Enfin, les vitres s'ouvrent. La chevelure blanche connue des Cobalt apparaît. Arceus merci c'est bien la fille et non la mère qui a reçu le SMS. En la voyant découvrir la surprise, il reste muet au départ avant de commencer à gratter à sa corde. Un air connu, bien sûr, mais surtout connu d'eux. Ce qu'ils ont décidé de faire leur chanson. Une version accoustique de son interprétation personnelle.
« Uptown girl She's been living in her uptown world I bet she's never had a backstreet guy I bet her momma never told her why »
Les paroles suffisent à comprendre ce qui leur plaît tant à tous deux dans cette musique. Il espère au moins que sa version plaira à la concernée pour qui il a préparé tout ça. Il trouve aussi qu'elle correspond bien à leur situation même s'il y a plus backstreet guy que lui.
« And when she's walking She's looking so fine And when she's talking She'll say that she's mine »
Un couplet pour parler de cette fois là quand ils ont passé la nuit ensemble. Où ils ont déclaré n'appartenir qu'à l'autre. Il est bien plus sérieux cette fois. Et il veut le lui dire. Lui dire ça et autre chose. La vérité. Elle finira par éclater. Hors de question qu'elle l'apprenne de quelqu'un d'autre, en revanche.
« My uptown girl You know I'm in love With an uptown girl »
La chanson est finie (on a pas mis toutes les paroles dans le post non plus vous avez compris l'idée). Il termine le morceau par quelques accords réarrangés avant de laisser les cordes résonner une dernière fois dans l'air.
J'étais assise à mon bureau, concentrée sur un travail d'équipe qui était sur le point de me faire m'arracher les cheveux. Ce n'était rien de difficile en soi, même que j'aurais très bien pu m'en tirer toute seule. Le seul problème, le véritable problème, c'est qu'il me fallait composer avec les parties des autres et, à ce qu'il paraît, corriger leurs parts jusqu'à les réécrire presque entièrement ce n'était pas sympathique. Et puis quoi encore, j'aime avoir de bonnes notes moi. J'ai besoin d'avoir de bonnes notes. Au moins j'avais un gentil chat à mes côtés pour jeter des regards de dédain en direction de la vidéoconférence pendant que je lui grattais le dos pour tenter de conserver mon calme. Si le résultat était plutôt mitigé et que je passe à deux doigts d'engueuler une cruche incapable de suivre les consignes habituelles pour la bibliographie, ma patience s'éteint finalement lorsque je remarque que j'ai reçu un message texte de la part de Liam. Il y a des jours que je n'ai pas eu de ses nouvelles, tant et si bien que j'étais inquiète, me demandant si au final je n'avais pas rêvé tout ce qui s'était passé ou si, pire encore, je ne m'étais pas fait avoir par le séduisant violet.
Je décide donc sans trop demander l'avis de mes coéquipiers que j'ai d'autres choses à faire et que nous pourrons toujours régler les détails demain, en personne, dans un espace de travail de la bibliothèque. Ça rouspète, ça s'énerve, mais je n'en ai que faire. Je referme mon ordinateur portable d'un petit claquement avant d'enfin pouvoir découvrir avec appréhension ce que le Roi m'a envoyé. Peut-être désire-t-il prendre de mes nouvelles ? Ou peut-être que je lui manque et qu'il veut organiser une nouvelle soirée à deux ou un date ? J'espère juste qu'il ne s'est rien passé de grave. Mais qu'est-ce que... ? Mon balcon ? Ne me dites pas... Un mauvais pressentiment m'assaille alors que j'attrape un cardigan pour l'enfiler tout en faisant mon chemin vers les doubles portes en verre qui donnent sur mon balcon. Je suis suivie par une paire de curieux, mais referme derrière moi avant qu'ils n'aient l'occasion de mettre une patte dehors. Je cherche en contre-bas, tel qu'il me l'a demandé dans son message, et je n'ai pas à attendre longtemps avant d'entendre les premières notes.
« Par Arceus... ! Liam ?! »
J'ai plaqué mes mains contre ma bouche, je crois même que j'ai reculé sous la surprise avant de me rapprocher du garde-corps pour m'y appuyer. Oui, c'est bien lui avec sa guitare, sous mon balcon, en train de chanter cette vieille chanson qu'on a choisi comme étant la nôtre alors que je lui brossais les cheveux, la dernière fois. Mais il est fou ! La sécurité va l'entendre c'est obligé, surtout s'il fait la chanson au complet ! Et encore, ce sera le moindre de ses soucis si les deux autres Cobalts de la maison ont le malheur de lui tomber dessus. Pour ma part ? Il ne peut sans doute pas le voir de là où il se trouve, mais j'ai viré au cramoisi. J'ai envie de rouspéter, de lui dire de la fermer avant qu'il rameute tout le monde, mais en même temps je n'y arrive pas. Je n'ai pas envie de l'interrompre. Il est tellement débile d'avoir pris un tel risque juste pour venir me faire plaisir. Ouais, c'est bon, je crois que j'ai des petites larmes qui coulent là. Cet imbécile alors. Quand il termine enfin, les manches de mon cardigan sont toutes humides et j'ai trop envie de lui lancer un truc à la tête parce que merde je ne sais pas comment réagir à un truc pareil moi.
« Liam... T'es tellement con... Attends, je descends, j'ai pas encore les cheveux assez longs pour te faire monter. »
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De là où il est, il peut s'apercevoir de l'émotion dans le regard de sa dulcinée. Cette dernière, si elle fut indubitablement surprise au départ et même dubitative, ne semble pas détester du tout son petit numéro ridicule de Roméo chantant. Heureusement pas d'amour impossible pour eux mais ça ne l'empêche pas de lui donner ce petit cadeau car il est certain que nul autre ne l'a fait avant lui. Son rictus se raffermit quand elle se prend au jeu, fait une blague sur ses cheveux pas assez longs pour la jouer vraie Raiponce comme il en a fait pourtant la comparaison l'autre jour. L'idée n'est toutefois pas qu'elle prenne de risques à sortir dans le jardin. L'homme au teint mâte la rassure sans oublier de faire sa petite révérence à la princesse qu'il courtise.
« Ne craignez rien, gente dame. Votre roi a tout prévu. »
Et elle sera sans doute encore plus étonnée, mais ça fait partie du petit numéro. Il range sa guitare dans l'étui qu'il a amené pour en sortir à la place corde, grappin... Sans oublier une rose qu'il place entre ses dents. Ses longs entraînements acharnés et surtout ses séances hebdomadaires de sport pour le maintenir encore frais et dispo lui permettent de lancer le grappin jusqu'au balcon pour le fixer et, bien sûr, de monter à la corde en prenant appui sur le mur en face de lui. Quand il n'avait pas ses sbires ou ses Pokemon pour l'aider et qu'il ne pouvait compter que sur ses propres compétences, il fallut bien qu'il sache se débrouiller et si cela mit du temps, il était parvenu, en fin de compte, à passer maître dans l'art du vol et des entrées par effraction même dans les forteresses réputées impénétrables. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas usé de ses talents en la matière mais Liam est assez content de n'avoir rien perdu. Alors il monte, monte, usant de ses bras et de ses jambes pour atteindre son sommet à une vitesse relativement impressionnante. Une fois sur le balcon, il passe par dessus la rambarde pour se mettre devant la belle qui l'attendait. Sans se départir de son sourire charmeur, le King reprend sa rose pour l'offrir à la blanche.
« Et une fleur pour la bachelorette. »
La bachelorette. Celle dont elle lui a parlé à la fête forraine. Il n'a pas oublié. Il a même regardé un peu, s'en inspirant bien sûr. Une fleur donnée à la personne que l'on veut revoir la semaine suivante. Aujourd'hui, cette fleur veut dire qu'il aimerait la revoir tout court. La semaine suivante évidemment mais aussi toutes les autres. Ses pupilles se posent amoureusement sur l'héritière Cobalt.
« J'espère que le colis vous plaira, même s'il est assez vantard et qu'il parle beaucoup. »
Comment ça il a tout prévu ? Ah ! Un grapin, rien que ça. Mais il s'est pris pour un personnage de film ou quoi ? Qui dans la vraie vie fait ça ? Puis mine de rien c'est dangereux il pourrait tomber ou glisser ou la rambarde pourrait céder sous son poids. Et ça c'est sans prendre en considération la sécurité de la résidence Cobalt qui, à ce stade, devrait vraiment être là. C'est même inquiétant de voir que le King a réussi à se rendre jusqu'à ma fenêtre et à y chanter plusieurs minutes avant de débuter son escalade sans être dérangé le moins du monde. À ce stade il y a quelqu'un quelque part qui mérite de perdre son boulot, mais ce n'est pas le moment de penser à tout ça. Mon Roméo est à ma hauteur à présent et c'est sans difficulté qu'il se retrouve à mes côtés sur le balcon pour m'offrir une rose. Cet imbécile alors, il a vraiment pensé à tout. Le colis me plaît-il malgré son côté vantard ? Et comment.
« Tu m'as beaucoup manqué. »
La rose entre les mains, je me hausse sur la pointe des pieds pour lui voler un doux baiser amoureux. En même temps il ne mérite rien de moins avec une telle entrée en scène, déjà, puis aussi il faut dire que je ne saurais résister fort longtemps de toute manière. J'ai pensé à lui chaque jour depuis la dernière fois et une part de moi espère qu'il en fut de même pour Liam.
« Entre avant que quelqu'un nous surprenne. »
Je lui attrape la main pour l'attirer avec moi à l'intérieur, à l'abri des regards. Je prends d'ailleurs la peine de rapidement refermer les rideaux avant de me diriger vers la porte, histoire de la verrouiller et d'ainsi nous garantir un moment en privé. Mes deux petites têtes curieuses sont toujours au rendez-vous et, pendant que j'ai le dos tourné, Hel a déjà pratiquement sauté sur Liam. La givrali se frotte contre ses jambes en lui faisant les yeux doux, sans doute pour lui quémander mille et unes caresses. Rien d'étonnant là puisque la demoiselle de glace adore recevoir de l'attention et que mon affection pour notre visiteur n'a pas dû passer inaperçue. Et Lucifer dans tout cela ? Il tire la tête la plus blasée que j'ai jamais vue sur un chat. Je crois même qu'il est un tout petit peu dégouté, mais au moins il a la gentillesse de garder ses distances et de juger le violet de loin.
Mes précautions prises, je retourne vers Liam et la seule chose qui me retient de lui sauter dans les bras est la présence d'Hel qui m'a déjà devancée. Au moins je peux en profiter pour éponger mes petites larmes d'émotion et il ne reste que mon grand sourire un peu idiot pour montrer à quel point j'ai été touchée tant par son apparition surprise que par sa performance musicale. Cela ne m'empêche toutefois pas d'avoir des questions à lui poser, évidemment.
« Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Tu as idée de ce qui se serait passé si la sécurité t'avais trouvé ? T'es tellement... »
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Son petit effet semble marcher. La jeune femme apprécie l'attention, offrant à son damoiseau un baiser tendre témoignant de l'émotion qu'il lui a procuré. Il accueille sur ses lèvres ce cadeau avec délice, récompense de ses efforts pour la surprendre et lui faire plaisir. Mais il ne faudrait pas tenter le diable plus que ça et la blanche, plus raisonnable, le fait rentrer à l'intérieur de sa chambre avant de fermer fenêtres et surtout rideaux pour leur donner l'intimité nécessaire. Elle va ensuite verrouiller la porte, précaution supplémentaire, avant de revenir vers son prince charmant. Qui a bien du succès d'ailleurs puisqu'une petite Givrali a décidé de se frotter aux jambes du basané pour l'attendrir. Autant dire que ça marche, même s'il ne faudrait pas que Emily apprenne qu'on s'approche ainsi de son dresseur. Encore ému, Princesse essuie ses yeux humides mais demande raison de sa présence ici, ce qui est bien légitime. Sans toutefois oublier de lui rappeler comme elle l'adore. Une flatterie qui l'honore, même si elle l'adorera encore plus quand il lui aura dit pourquoi il est venu.
« Je sais, je sais. En fait la vérité... »
Il laisse un peu sa phrase en suspens. Son visage s'abaisse vers le Pokémon Glace à ses pieds, plus affectueuse que l'autre chat qui se trouve dans un coin et qui semble être sur le point de feuler.
« C'est que je suis venu juste pour voir ton adorable petite Givrali. Comme tu es mignnone, toi ! Un vrai petit amour ! Tu as peut-être un nom ? »
Il s'accroupit pour voir de plus près la belle femelle bleue qu'il gratifie de caresses et autres gratouilles qu'elle ne paraît pas vraiment détester. Bien sûr que ce n'est pas la vraie raison de sa venue, mais peut-être que Cali peut essayer de deviner ? Il a bien le droit aussi de lui faire une petite plaisanterie sans oublier de parler de l'autre félin plus grognon.
« Au moins un chat qui sait se tenir sage. Bonjour à toi aussi Lucifer. »
Alors monsieur sait déjà que je l'adore ? Ce n'est pas une mauvaise chose. Toujours est-il que je suis impatiente d'entendre les raisons de sa venue surprise, surtout par méthode aussi peu orthodoxe, et il semblerait que je vais quand même devoir attendre. Je suis un peu vexée, mais Hel, de son côté, est d'autant plus enthousiaste. La bleue ne peut jamais recevoir trop d'affection et cette fois ci n'y fait pas exception. D'accord, c'est mignon de le voir offrir des caresses à ma petite princesse de compagnie. Elle glapit même de plaisir, frottant sa jolie petite tête contre les grandes mains de Liam sitôt qu'elles sont à sa portée.
« Je l'ai appelée Hel. »
Le Roi n'oublie pas pour autant mon félin le plus marabout des deux, le saluant également par politesse. De son côté, Lucifer semble peu enclin à lui retourner ses salutations. Pire encore, il s'installe en nous tournant le dos, allongeant une patte pour commencer à se lécher l'entrejambe tel tout chat qui se respecte. J'en soupirerais presque d'embarrassement. Bon, avec tout ça par contre je n'ai toujours pas eu de réponse à mes questions. Je pourrais bien attendre qu'Hel en ait terminé avec lui, mais je risque d'y passer la soirée à poireauter alors bon, autant prendre les choses en main. Je récupère le petit chat de glace dans mes bras et, si au départ elle continue d'allonger le cou en direction de Liam, elle se résigne bien vite à son sort lorsque je vais la déposer sur le lit dans l'espoir qu'elle nous laisse un peu d'air quand même.
« Il faut savoir partager Hel et là c'est mon tour. »
Et son tour de faire la gueule, mais au moins la givrali est plus sage et s'allonge en attendant son heure. Retour à la case départ donc. Je retrouve le chemin des bras de mon Roi pour mieux essayer de croiser son joli regard d'ambre dans l'espoir d'y lire ce qu'il n'a pas encore dit tout haut. Il n'y a certes pas cent milles façons d'interpréter tout ceci, mais j'aimerais tout de même que les explications viennent de lui.
« J'ai le droit de savoir maintenant ? Tu ne vas pas me dire que tu passais par ici complètement par hasard avec une guitare, une rose et un grapin quand même. »
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La demoiselle de glace est contente. Elle reçoit de l'attention de l'humain jusqu'à éclipser temporairement celle qu'il est réellement venu voir. Il le fait aussi exprès, s'il devait être honnête. Il veut voir si la blanche se montre jalouse de son Pokémon, ou du moins de l'affection que la femelle reçoit de celui-ci. Il sourit tendrement à la Givrali qui se frotte avec bonheur contre sa paume. Hel, c'est son nom. Une bien jolie appellation pour accompagner le Lucifer dans un coin de la pièce qui ne fait plus attention à eux. Cali aimerait toutefois avoir ses réponses quitte à éloigner son propre Pokemon des bras du rebelle. Déposant Hel sur le lit, la Cobalt se rapproche du plus âgé pour se trouver dans ses bras et s'assurer qu'il ne se préoccupe plus que d'elle. Il affiche un air malicieux pour lui répondre.
« En fait je cherchais à faire une surprise à ta mère mais comme je ne l'ai pas vu je me suis dit "bof la fille fera l'affaire, même s'il lui manque quelques rides". »
Il ricane, manquant quand même d'être vraiment dégouté en imaginant Lilith avec Sa robe de chambre de vieille et ses bigoudis. Pas que Liam n'aime pas les robes de chambre mais il n'a certainement pas envie de voir celle de la matriarche. Plus sérieux, il demeure affectueux envers la cadette qui doit en avoir assez qu'il dise des bêtises à tous bouts de chance. Cela ne l'empêche pas de continuer mais il y a, parfois, de la douceur de temps à autre quand même.
« Je voulais te faire un petit cadeau pour te surprendre un peu. J'avais quelque chose à te dire. »
Une chose sympa et une autre qui l'est moins. Mais il peut commencer par la première d'abord, non ?
« Tes sentiments pour moi sont sincères, alors tu mérites bien que je le sois aussi un peu. Figure-toi que j'ai beaucoup réfléchi à notre situation. »
Il lui avait dit qu'il le ferait de toute façon. Que sur le moment, quelques jours avant, il ne savait pas où se fixer mais qu'il y réfléchirait pour elle. Ses mains caressent doucement ses hanches, avant que l'une d'elles remonte sur le visage de la jeune femme pour que ses doigts effleurent sa joue tendrement.
« J'accepte de sortir avec toi. De devenir ton petit copain. D'essayer à nouveau de donner une chance aux relations sérieuses. »
Ma mère, vraiment ? Je crois que j'ai emprunté l'air blasé de Lucifer là tout de suite, même que je suis à deux doigts de proposer à Liam de lui montrer le chemin jusqu'à la bonne chambre. Mais non, je commence à le connaître un tout petit peu à présent. S'il fait toutes ces blagues et tente aussi désespérément de repousser ce qu'il a à dire, c'est qu'il y a une raison. Liam peine à s'ouvrir, à partager les choses un peu plus compliquées, surtout quand ça le concerne. C'est à moi de me montrer patiente, de lui faire comprendre qu'il est en sécurité ici, dans mes bras. Rien de mal ne lui arrivera à se montrer vulnérable. Alors je prends mon mal en patience, j'essaie de rester compréhensive et, lorsqu'il me dit avoir quelque chose à dire, plus sérieusement cette fois, je fais de mon mieux pour l'encourager.
« Je t'écoute. Tu peux tout me dire. »
Même si pour le coup je commence à être nerveuse je l'admets. Enfin, qui vient annoncer une mauvaise nouvelle après une chanson, une rose et une entrée par effraction ? Clairement il n'est pas ici pour me dire qu'on ne se reverra jamais alors de quoi ai-je peur ? Je l'ignore, mais ça ne m'empêche pas de déglutir nerveusement lorsqu'il évoque mes propres sentiments à son égard. Liam dit avoir réfléchi à notre situation et, forcément, je me réfugie dans son regard de miel pour y trouver le réconfort et la douceur qu'il me réserve toujours. Ses mains, elles, semblent décidées à me chuchoter la vérité avant même que lui ne la prononce à haute voix. L'espoir grandit en mon sein et ne tarde pas à être récompensé. J'accepte de sortir avec toi. Vraiment ? Ce n'est pas une autre blague ? Non, clairement que non. Je crois bien que j'ai recommencé à pleurer malgré moi alors que je lui saute presque dessus, passant mes bras derrière son cou alors que je me presse contre lui toute entière. Bonne chance pour me décrocher de là.
Liam a décidé de donner une nouvelle chances aux relations sérieuses et il a décidé de le faire pour moi. Pour être avec moi. Cali Cobalt, la princesse chiante, capricieuse et qui ne sait se soucier que de son image publique. Celle qui fait toujours de son mieux et qui, pourtant, trouve toujours le moyen de décevoir. Et il m'a choisie moi, telle que je suis. Il m'aime assez pour mettre de côté tout un pan de sa vie d'hédoniste et, à la place, essayer de faire les choses à ma façon, juste pour être avec moi. J'ai l'impression de ne pas le mériter, mais je ne compte pas le lui faire remarquer. À la place je compte bien faire de mon mieux et être la meilleure copine qu'il ait jamais eu. Je dois tout faire pour qu'il ne regrette pas, pour qu'il soit aussi heureux que moi je le suis.
« Merci Liam, merci... »
J'ai le visage enfoui dans le creux de son cou et je n'arrive même plus à le regarder en face. Je n'arrive surtout plus à me décoller de lui donc forcément ça n'aide pas. J'ai tellement envie de lui dire... Mais est-ce que c'est trop tôt ? Est-ce que je le pense vraiment ? Est-ce que je vais le regretter ? Je ne sais pas. Je n'ai jamais dit ça avant. Je veux bien faire les choses et, pourtant, je n'ai pas envie de trop y penser. Comment pourrais-je, après tout, aimer qui que ce soit plus que je n'aime Liam en cet instant précis ? Je ne pourrais pas, j'en suis convaincue. Alors je le dis, tout bas comme un secret, une confidence que je ne destine qu'à lui.
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L'émotion se lit dans le regard de la blanche qui a l'air aux anges après avoir entendu les paroles de son prince charmant. Il n'est pas habitué à provoquer ça chez les autres, mais il trouve ça pas si mal, finalement. Un sourire sincère aux coins de la bouche, il est plus touché qu'il ne le pensait lorsqu'elle le remercie et qu'elle se blottit dans ses bras. Il la serre contre lui en caressant sa tête et ses cheveux tout doux. Elle n'avait pas besoin de lui dire merci, en soit. Liam ne trouve pas qu'il a fait quelque chose d'extraordinaire qui mérite qu'il soit remercié en retour, mais il ne va pas refuser de pareilles paroles non plus. Surtout avec ce qu'elle dit après. Ce qu'elle avoue. Ce qu'elle prononce à voix haute. Elle l'aime. Elle l'aime d'un amour honnête et profond, comme elle n'a sans doute jamais aimé un autre homme. Il est toujours flatté de savoir qu'elle dirige sur lui tant d'attention même s'il ne voit pas encore très bien quel comportement de sa part a permis de la faire fondre ainsi dans ses bras.
« Je ne sais toujours pas comment tu fais. »
Comment elle fait pour le supporter. Comment elle fait pour rire à ses blagues stupides. Comment elle fait pour l'aimer. Pour être tombée amoureuse de lui. De cet idiot trop grand pour elle et qui cache surtout un lourd secret qu'elle risque de ne pas aimer. Qu'il finira par lui dire. Aujourd'hui. Ce soir. Quand l'heure sera venue. Il veut encore la garder sur son petit nuage de douceur. Elle mérite bien ça. Il veut se faire à la joueur mais sans qu'elle ne prenne tout ça comme une blague.
« Mais tu m'ôtes les mots de la bouche. Tu sais, j'ai autre chose à te dire. Quelque chose que tu attendais la dernière fois, il me semble. Les mots magiques. Mais... C'est un secret. »
Plongeant dans les iris océan de sa sirène blanche, sa bouche se forme en un rictus tendre avant de venir chuchoter au creux de son oreille comme s'il allait lui confier un truc confidentiel. Les mots magiques...
« Abracadabra. »
Il laisse passer un instant de flottement sans rien ajouter. N'y tenant plus finalement, au bout de quelques secondes, il finit par éclater de rire comme un débile. Les mots magiques qu'elle attendait, évidemment, ce n'était pas ça et il le sait. Il le sait très bien.
« Hahaha ! Je plaisante, je plaisante ! Bon par contre, ouvre bien grands les oreilles car je ne vais pas le répéter tous les jours. »
Cette fois, plus sérieux, il vient coller son front à celui de la jeune femme après sa mauvaise blague. Son sourire ne disparaît pas mais l'humour a laissé place à un sentiment plus profond, plus intense. Plus lui-même. Encore un peu d'hésitation où ses lèvres s'ouvrent sans vraiment sortir de son, avant qu'il ne se lance tout à fait. Mais il lui partage cet aveu sans trop hausser le ton non plus comme s'il avait peur qu'on les entende.
Je peine encore à y croire et c'est moi, aussi, qui a envie de lui renvoyer ses propres mots. Moi non plus je ne sais pas comment il fait, et pourtant ça ne l'empêche pas de continuer à exaucer mes rêves les plus fous et à me rendre toujours plus heureuse de sa simple présence. J'aspire à un jour pouvoir lui rendre tout autant de bonheur que lui m'en offre, même si j'ignore si j'y arriverai. Liam est vraiment à un tout autre niveau et je peine encore à comprendre pourquoi c'est sur moi qu'il a jeté son dévolu de la sorte. Je ne vais pas m'en plaindre, bien sûr, mais c'est ce que je ressens. Puis je suis d'autant plus touchée lorsqu'il sous-entend que j'ai prononcé avant lui les mots qu'il avait en tête. Les mots magiques. Nos regards se croisent et ses lèvres approchent de mon oreille. Je retiens mon souffle, comme si je craignais de faire le moindre bruit et de manquer sa confession. Abracadabra.
« Huh ? »
Je cligne des yeux, mets quelques instants à relier les points. Les mots magiques.
« Non, mais t'as pas honte ! Je devrais te pendre par les pieds à mon balcon et laisser la sécurité te retrouver ! C'est la blague la plus pourrie que j'ai entendue de ma vie ! »
Lui rigole avec hilarité pendant que je l'engueule et que je lui file des petites tapes sur le bras le plus proche. Je dois avoir l'air d'un bébé caninos enragé, soit rien de bien méchant en soit, mais quand même ! Suis-je vraiment fâchée ? Évidemment que non, mais il le mériterait bien ! Sale petit... Liam est trop attachant merde j'y arrive même pas. Heureusement qu'il se calme juste avant que je ne commence à rire de sa bêtise avec lui, sinon j'aurais vraiment perdu toute crédibilité. J'espère bien qu'il plaisante parce que voilà ! Je tire encore une tête grognonne lorsqu'il me dit de bien écouter parce qu'il ne répétera pas tous les jours. Je m'attends à une autre blague, à un autre évitement ou à une énième bêtise dont lui seul a le secret, mais non. Cette fois il est sincère. Cette fois il le dit pour de vrai. Son front rejoint le mien et il m'est impossible de ne pas plonger dans ses magnifiques yeux dorés pour mieux m'y perdre. Je t'aime aussi, Cali.
Finalement cette attente en avait valu la peine. Ces quelques jours de tristesse alors qu'il m'avait tant manqué n'avaient pas été vains, bien au contraire. Je restai interdite quelques instants, comme si j'attendais une suite ou, pire encore, qu'il hésite, regrette et reprenne ses mots alors qu'il venait à peine de les dire. Mais non. Mon regard s'adoucit, ma respiration s'emplit de soulagement et ce fut mon tour de venir lui caresser tendrement la joue. Heureusement que mon mascara est à l'épreuve des larmes parce que sinon je ressemblerais à un zigzaton avec toutes les émotions qu'il me fait traverser. Au final je ne veux qu'une chose : l'attirer à moi et lui caresser amoureusement les cheveux. Lui exprimer un peu de toute mon affection par ce geste certes innocent peut-être, mais pas moins sincère.
« Je te promets de faire de mon mieux pour que tu n'ais jamais à regretter ta décision, Liam. Je sais que c'est difficile pour toi tout ça, cette vulnérabilité et ce genre d'engagement, et ça me touche d'autant plus. Alors oui, je vais faire de mon mieux pour que chacune de nos journées ensemble soient aussi belles que ce que tu mérites. Je vais faire de mon mieux pour te soutenir, pour t'écouter et pour tout le reste aussi. »
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Aveu énorme. Gros comme la villa où il est entré par effraction. Ce n'est pas dit ni pensé à la légère. Elle doit le savoir. Elle doit le sentir. Roi des voleurs et des menteurs, il ne plaisante pas quand il s'ouvre à elle de cette façon car c'est une preuve de sa confiance. Aussi idiot soit-il, il a voulu arrêter deux minutes de se voiler la face et de la faire tourner en bourrique plus longtemps. Elle a le droit au bonheur, et il ne sait pas s'il peut lui apporter mais il savait que ça lui ferait plaisir d'entendre ces mots, alors il a placé sa fierté de côté pour les lui révéler à elle, et elle seule. Les mains de la jeune femme caressent sa crinière violette et sa joue avec tendresse. Un geste léger et doux qui le détend même si rien ne pourra vraiment la préparer à ce qu'il va lui révéler ce soir. Liam aimerait repousser ce moment. Ne pas le voir arriver maintenant. Faire comme s'ils avaient le temps. Mais plus il prendra son temps, et pire ce sera le jour où elle le découvrira. Pire, elle pourrait finir par l'apprendre par d'autres moyens et ce serait terrible, pour elle comme pour lui. C'est plus souhaitable qu'il se lance dès qu'il se sentira prêt. Mais ils ne peuvent pas établir une relation si elle n'est pas au courant de sa double vie. La Cobalt, aussitôt, se met toutefois un gros poids, promettant écoute et des journées plus belles les unes que les autres. Elle a raison, ce n'est pas rien, de lui confier son engagement. Elle se rend compte de la faiblesse qu'il lui laisse en se permettant d'essayer des sentiments qu'il bloquait jusque là, par peur, rejet, déni, ou absence, tout simplement. Mais le King ne veut pas qu'elle en perde la tête.
« T'as pas à en faire autant, tu sais, pas la peine de te mettre autant de pression. Ne change rien, tu es très bien comme tu es. De belles journées ensemble, je sais que nous en aurons. Parce qu'on en a déjà eu. »
De belles journées, de belles soirées, de bons moments ensemble, à deux, qui appartiendront qu'à eux. Si et seulement si elle consent à accepter son côté sombre. Pas seulement ce qu'il laisse entrevoir au grand jour même s'il a été honnête sur une grosse partie de son caractère avec elle. Il se montre moins malicieux. Veut lui parler franchement. Qu'elle sache qu'il prend tout ça à cœur et qu'il ne se moque pas.
« Je veux pas que tu crois que je considère ça comme une blague, tout ça. Je suis sérieux. »
Faudrait pas qu'il lui fasse peur non plus mais c'est quelque chose de très important ce qu'il est sur le point de faire. Important mais essentiel, voire obligatoire. Cali voudrait-elle vivre dans un mensonge à son propos ? Sûrement que non. Il lui prend les mains en la scrutant, plus calme mais quand même tout à coup nerveux. Ce n'est pas rien, ce qu'il s'apprête à faire, mais il a besoin de son entière collaboration ou ça va très mal finir. Ce n'est pas que sa vie qu'il risque en faisant ça, mine de rien, surtout auprès de l'une des héritières des familles les plus importantes de Cinza.
« Écoute, faut que je te dise un truc. J'ai un secret que je n'ai dit à personne. Et j'ai envie de t'en parler, puisque notre lien est important. Mais avant ça, j'ai besoin que tu me promettes que tu ne le répéteras pas, à qui que ce soit. Tu as le droit d'en penser ce que tu veux mais il ne faut jamais le dévoiler. »
Qu'elle aime ou qu'elle aime pas, c'est son choix. C'est aussi ça, qu'il risque, de la perdre avec cette histoire. Mais ça fait partie de lui alors il ne peut pas faire comme si de rien n'était en continuant à lui mentir. C'est pas le genre de la maison. S'il doit avoir une relation sérieuse avec la blanche, pour lui, ça doit passer par une honnêteté qui va même jusqu'à ce niveau. Car la Cobalt n'est pas seulement désormais sa copine, c'était aussi une personne qu'il considérait comme étant son amie.
Selon Liam je n'ai pas à en faire autant parce que ce n'est pas la peine. Tss. Comme s'il méritait quoi que ce soit de moins que le meilleur de tout ce que j'ai à offrir ! Au moins il est confiant, se base sur les beaux moments que nous avons déjà partagés pour prédire que d'autres viendront. Son optimisme me fait sourire, mais j'ai quand même envie de le corriger, de rectifier le tir juste ce qu'il faut. Parce que je veux qu'il comprenne.
« Oh je sais que je n'ai pas à le faire, mais j'en ai envie puisque c'est pour toi. »
Et quand c'est pour quelqu'un que j'aime, ou dans certains cas même pour une cause que j'aime, on ne m'arrête plus. Je suis guidée par ma passion, par mes envies de bien faire. Cette relation ne sera pas différente du reste en ce point, je le sais déjà. Peut-être que ça veut dire que j'en fais trop, que je me pousse trop, comme il sous-entend, mais je préfère offrir trop plutôt que trop peu, surtout à Liam.
Toujours est-il que ce moment de sentimentalité reprend des teintes de sérieux. Bien sûr que je sais qu'il ne considère pas tout ceci comme une blague sinon il ne m'aurait jamais dit m'aimer. Liam agit parfois comme un imbécile enfantin, mais jamais son humour ne s'est fait cruel et ce encore moins à mon égard. Je ne le crois pas capable de jouer avec mes sentiments comme ça de cette façon, ça ne cadre simplement pas avec ce que je connais du violet. Alors je suis un peu confuse au départ, me demande là où il veut en venir, mais ça ne m'empêche pas de le rassurer.
« Oui, je sais que tu ne dirais pas ça à la légère, ne t'en fais pas. Je sais que tu ne blagues pas. »
Mais il n'a pas fini, n'est-ce pas ? Il a autre chose sur le coeur et mes mots ne suffisent pas à retenir le poids qui lui pèse encore lourdement dessus. Que doit-il me dire ? Cette fois je suis inquiète, mes mains se serrent un peu plus sur les siennes. Pourquoi un tel revirement et pourquoi maintenant ? J'étais si contente, tout se passait tellement bien. Quelle est donc l'ombre qui se profile au tableau ? Un secret qu'il doit me partager. Une révélation d'un autre genre qu'il n'a jusqu'ici partagée à personne d'autre. Sa condition ? Je dois promettre de n'en parler à personne. Peu importe quel est mon avis sur la question, il s'en fiche, mais ça doit rester entre nous. Je déglutis, détourne les yeux, réfléchis. J'ai un mauvais pressentiment.
Je sais des choses, déjà, sur Liam. Je ne suis pas complètement débile et j'ai un bon sens de l'observation, quand même. Je sais que ce type qui m'a attaqué l'autre jour, celui que le violet a poignardé, est fort probablement mort à l'heure actuelle. Et je sais que Liam a appelé quelqu'un, un certain Dan, pour s'en occuper. Et je sais que l'individu en question a fait du bon boulot parce que je n'ai rien entendu de cet incident dans les jours qui ont suivit, nulle part. Rien dans les journaux, rien à la radio, rien à la télé. Rien nulle part. Pire, je sais que Liam s'est ensuite comporté comme si de rien n'était. Je le savais tout ça, déjà. J'aurais été bien contente de continuer à faire comme si j'avais tout oublié néanmoins, sauf que c'est un luxe que le concerné semble décidé à m'arracher. Il veut en parler finalement. Il est prêt à faire ça aussi. Je soupire, referme mes bras autour de moi et trouve enfin le courage de le regarder en face à nouveau.
« Liam... Je t'ai regardé tuer un homme pour me défendre et malgré ça je t'aime. Ça ne peut pas vraiment être pire là. Mais si c'est important pour toi alors oui, je te promets que ça restera entre nous. »
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Elle parvient à voir à travers lui. A discerner sa sincérité. Ce qu'il pense vraiment. Ce fut confus même pour sa part mais il a peser le pour et le contre. Fait la part des choses. A éclipser cette brume qui brouillait sa vue. Il est sûr, désormais. Sûr de ce qu'il ressent. Que ça vaut la peine de lui dévoiler son secret si elle est prêt à l'entendre. Les mains de la blanche se serrent sur les siennes. L'anxiété la prend. Il le sent. Ce qu'il dit n'est pas des plus rassurants non plus. Ce n'est pas étrange qu'elle s'inquiète. Lui aussi s'inquiète, de ce qu'elle pourra dire de lui après. Ce sera le coup décisif. Celui qui marquera l'avenir de leur relation. Il n'a pas honte de ce qu'il va lui montrer mais il en sait suffisamment pour elle pour savoir qu'elle n'approuve évidemment pas tout ce qui concerne l'illégalité et qu'elle est plutôt du côté de la Nova. Un gouffre qui pourrait les séparer s'ils n'arrivent pas à passer ensemble au-dessus, ou du moins à trouver un pont pour les relier sans que ça ne les déchire. Sans qu'elle ne veuille brûler le passage qu'il pourrait créer entre eux. Son corps plus frêle se blottit à nouveau entre ses bras musclés. Son regard bleu reflète une certaine appréhension et pourtant elle confirme une nouvelle fois ses sentiments en rappelant la scène dont elle a été témoin quelques semaines plus tôt. Ce soir-là où il a commis l'irréparable devant son regard. Un geste qu'il a fait maintes fois mais sans qu'une innocente ne soit présente. C'était différent. Ce n'était pas voulu. Liam n'a pas achevé le gars mais c'était tout comme, il l'a laissé crever car il trouvait que c'était tout ce qu'il méritait pour avoir blessé la Cobalt. Et ses pensées ne sont pas si différentes de ce qu'il a ressenti à ce moment-là. Il trouve toujours qu'il l'a mérité. Mais... Elle l'aime malgré tout. Malgré ce qu'elle a vu. Son cœur bat toujours uniquement pour lui. Pour cet homme qui en a tué un autre devant elle. Comment résister ? Comment se dire qu'il n'a pas une chance quand même incroyable qu'elle arrive à penser encore du bien de lui quand elle est pourtant étrangère (pour le moment) à ce qu'il montre si souvent dans l'underground ? Ce n'est pas une nouveauté ici bas qu'il a déjà achever des vies pour diverses raisons, mais ça ne choque pas ceux qui ont décidé de vivre dans l'illégalité et d'en garder le secret le plus entier. Malgré ça, malgré tout ça, elle continue à l'aimer. Mais plus important encore pour lui, elle promet de garder le secret. Et il est persuadé qu'elle tiendra parole. Le King se détend alors, pousse un soupir de soulagement, et enlace sa belle contre sa poitrine qui s'est remise à battre avec chaleur. Si cela n'impliquait que lui, ça n'aurait pas été un problème. Mais ses alliés, ses sbires, ses amis, ses collègues, ils sont tous liés à cette affaire, à ce secret qu'il garde, à cette seule loi qui les unit tous et les maintient caché. Et ils n'ont pas à subir les risques que Liam prend à leurs dépends. Si ça doit leur retomber dessus plus tard, il veut être le seul fautif, le seul coupable. Comme pour la remercier, il dépose un tendre baiser sur les lèvres roses de la jeune femme pour lui témoigner l'affection qu'il a à son égard. Ses doigts se perdent à nouveau dans ses cheveux blancs.
« Je ne peux pas seulement te le dire, il faut que je te montre directement. Mais pour ça, il faut d'abord sortir de chez toi, ma voiture est dehors. »
Ce n'est pas très rassurant qu'il l'emmène en voiture quelque part, il en a conscience. Il espère que sa confiance lui permettra d'être d'accord pour le suivre là où il veut l'emmener. C'est difficile d'expliquer ça rien qu'avec des mots. Elle doit être témoin. De tout. Son regard jaune passe par le balcon, se disant qu'il peut toujours, lui, passer par ce chemin pour sortir comme il est entré. Cali pourrait le faire aussi techniquement mais il a peur qu'elle se blesse.
« Pas sûr que Lilith et Nyx aient besoin de savoir que je suis là. Y'a-t-il une voie discrète pour s'éclipser ? Ou le balcon est le seul moyen ? Sinon, moi je m'enfuis par le balcon, et on se retrouve au portail d'entrée ? »
J'admets que je m'attends à ce qu'il se détende. Je m'attends à ce qu'il se souvienne de cette soirée et me concède que, finalement, j'ai bien raison. Que ça ne peut pas être pire. Sauf que ce n'est pas ce qui se produit. À la place il m'embrasse, reconnaissant que j'aie accepté de garder le secret qu'il s'apprête à me livrer. Alors c'est pire, n'est-ce pas ? Je n'ai vraiment pas envie d'y croire et, pour le coup, je peine à imaginer ce qui m'attend. Mais Liam n'est pas une mauvaise personne, n'est-ce pas ? Je le saurais s'il l'était ou, en tout cas, c'est vraiment ce que j'ai envie de croire. Mais difficile d'être rassurée là tout de suite. Je ne l'ai jamais vu dans cet état auparavant, aussi nerveux. Presque effrayé. Rien ne s'arrange d'ailleurs puisque, selon ses dires, ce n'est pas quelque chose qui se partage seulement avec des mots. Il doit me montrer et, pour cela, nous devons aller ailleurs.
« D'accord, pas de soucis. »
Je n'ai pas hésité. Je n'ai pas peur de le suivre, comment le pourrais-je malgré tout ? Je me suis toujours sentie en sécurité avec Liam et, malgré toutes mes craintes, je ne peux m'empêcher de lui faire aveuglément confiance maintenant encore. C'est quelque chose que l'on a fini par développer : l'un demande et l'autre s'exécute sans poser de questions. On se fait confiance, on sait que l'autre ne ferait jamais rien pour nous blesser volontairement. Et ce soir n'y fera pas exception. Je le sais même si Liam se montre beaucoup plus prudent que d'ordinaire, bien plus réfléchis. Il a raison, il vaut mieux que les autres Cobalts ignorent tout de son passage et le balcon est effectivement la meilleure voie qu'il peut emprunter pour se faire. Mieux encore : il vient de me donner une idée.
« Effectivement, tu vas devoir repasser par le balcon, Roméo, mais je n'arrive pas à croire que tu ne me proposes même pas de te suivre. Tu sais que ce sera la première fois que je me sauve de chez moi par le balcon ? Je croyais que tu adorais me faire découvrir de nouvelles choses. »
Je le taquine, risque un sourire malicieux. Est-ce le moment de prendre des risques stupides et de faire de nouvelles découvertes ensemble ? Pas vraiment, je sais. Mais je connais aussi Liam et j'espère que, quelque part, ça le distraie un peu. Juste assez pour l'amuser peut-être bien, pour qu'il se détende le temps que l'on fasse une petite bêtise à deux. Je vois à ses grands yeux ronds qu'il ne s'attendait pas à une telle proposition et ça me fait le trouver plus mignon encore que d'habitude. J'aime le surprendre, surtout quand ça me permet de le rassurer indirectement.
« Ne t'inquiète pas, j'ai confiance. Je sais que, quoi qu'il arrive, tu vas me rattraper. »
Je le lui dis avec bienveillance tout en gratifiant l'un de ses bras d'une douce caresse. Je ne parle pas que de notre fuite improvisée, mais bien de tout le reste aussi. J'ignore ce qui nous attends et la nature des secrets qu'il porte, mais je crois en mes mots. Je crois en Liam. Alors je le laisse me donner ses instructions et, après qu'il ait fait son chemin jusqu'en bas avec une facilité presque suspecte, c'est mon tour de tenter ma chance. Mes bras ne sont pas aussi forts que mes jambes, loin de là même, mais au moins j'ai l'avantage de ne pas être très lourde. Enfin, j'ai l'impression de m'abîmer mes petits doigts contre la corde rude et ça chauffe, mais ce sont les risques du métier j'imagine. Puis, comme je m'y attendais, j'ai un beau grand violet pour me réceptionner en bas lorsque, dans le dernier mètre, j'abandonne finalement les acrobaties pour laisser ça à des gens plus rebelles que moi. N'empêche, c'était toute une expérience.
« Okay... plus jamais... mais je l'ai fait ! »
Je risque un petit rire, en cherche un écho du côté de mon aimé ou, au minimum, un brin de fierté de m'avoir vue prendre ce petit risque avec lui à sa plus grande surprise. Nous ne sommes pas sortis du bois néanmoins puisqu'il nous reste à gagner la grille et, ensuite, la voiture du Roi. En direction vers l'inconnu, pour moi en tout cas.
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Elle accepte de le suivre sans une once d'hésitation. Une telle confiance, Liam est encore sûr qu'il ne la mérite pas, mais il en est honoré. C'est pour ça aussi qu'il ne veut rien lui cacher. Il veut qu'elle continue de garder cette confiance qu'elle a en lui. Cela le rassure qu'elle ne pose pas davantage de questions sur le moment. Il préfère qu'elle attende qu'ils soient sur les lieux pour lui demander ce qu'elle veut. Ou crier. Ou s'enfuir. Ou prendre peur et partir loin et ne plus jamais le revoir. Au choix. Mais ils n'en sont pas encore là. Ils doivent déjà sortir et il écarquille les yeux, stupéfait qu'elle veuille le suivre dans son moyen de fuite. Il proteste au départ, refusant qu'il lui arrive malheur. Cali ne change pas d'avis, toutefois. Ce sera le balcon ou rien. Il se voit contraint de céder, même s'il pousse un profond soupir, ne voulant pas qu'elle se risque à pareille entreprise. S'ils perdent trop de temps, toutefois, on finira par se rendre compte qu'un intrus est venu. Les gardiens ne sont pas franchement des flèches, mais quand même, on ne sait jamais, se dit le King. Mieux vaut partir dès que possible. Replaçant la corde en s'assurant qu'elle est bien solide et ne faiblit pas, il descend le premier afin de la réceptionner quand ce sera son tour. Aisance naturelle pour lui, mais plus difficile pour la Cobalt qui n'a sans doute jamais fait une telle descente. Ce n'est pas vraiment une manière pour une princesse de sortir de chez elle. Oui, quoiqu'il arrive, il la rattrapera. Mais bon, ce n'est pas pour ça qu'il n'est pas inquiet, même un tout petit peu ! La blanche fait au moins de son mieux pour descendre à la corde en suivant les gestes et indications de son roi, qui se fait quand même discret. S'il parle trop fort, ça risque de mal finir, cette histoire. Pas comme si elle se terminera bien de toute manière, et le rebelle le sait. Il appréhende, ne se presse pas forcément, mais il le sait. Il n'a pas le choix. L'héritière a du mal, mais elle tient bon et parvient à franchir le plus gros. Elle se laisse finalement abandonner durant le dernier mètre dans les bras de son aimé qui la rattrape comme promis sans problème. Ce serait presque romantique s'il ne l'emmenait pas dans le coin le plus dangereux et secret de la ville.
« C'est peut-être bien toi qui vas me rendre fou plutôt que l'inverse, finalement. »
Sourire à la fois fatigué mais peut-être un peu amusé, ce n'est qu'une distraction de courte durée quand sa poitrine bat encore la chamade de ce qu'il s'apprête à dévoiler. Il récupère le grappin et la corde, range tout dans son étui à guitare, et emmène finalement la princesse hors de son château. Il a scié un passage dans le grillage de protection pour ne pas se faire prendre. Détachant les barreaux en passant au travers, il laisse évidemment la cadette passer à sa suite avant de reboucher le trou qu'il a formé et de s'éclipser en compagnie de la demoiselle jusqu'à sa voiture garée un peu plus loin. Carrosse noir pour être moins voyant la nuit, il fait monter Princesse sur le siège à côté de lui et s'assure que les vitres soient bien teintées. Avant de démarrer, néanmoins, il récupère sur la banquette arrière une sweat sombre et large ainsi que des accessoires qu'il lui tend.
« Mets ça. Là où je t'emmène, il ne faut pas qu'on te reconnaisse. »
Histoire louche qui ne doit pas éteindre les soupçons de la belle. Mais de toute façon, il ne peut pas faire autrement dans leur situation. Silencieuse, la voiture démarre et il s'engage sur la route nocturne pour l'emmener jusqu'au pied de la montagne qui borde la ville. Il se gare, dissimule la caisse sous des feuillages même s'il n'en a sûrement pas pour longtemps, et emporte sa lampe torche pour pénétrer dans le réseau de galeries en compagnie de la plus jeune. N'importe qui pourrait se perdre dans ces grottes tantôt larges, tantôt étroites. Mais les habitués du monde illégal savent reconnaître et emprunter les bons passages, déplacer les bons rochers, ouvrir les bonnes portes. Faisant attention à ce que la blanche reste près de lui pour ne pas l'égarer, il va à un rythme tranquille. Mais plus ils s'approchent, plus son air se fait sérieux, abandonnant le ton joueur qu'il prend d'ordinaire avec elle. C'est fini de jouer. Ils arrivent enfin. Dernier tunnel. Ils commencent à entendre des bruits. Des voix, des rugissements de Pokémon, des rires, des sons de chocs, aussi. Au bout, enfin, la chapelle secrète. Liam éteint sa lampe torche. Son arrivée non prévue ne passe pas inaperçue auprès des connaisseurs.
« Héééé, Boss ! »
Tout de suite, Dan, un grand blond avec les cheveux en pagaille, les vêtements déchirés et l'air jovial, débarque pour saluer le basané. Des cicatrices marquent son corps ici et là. Un de ses plus fidèles compagnons mais qui se montre parfois un peu trop audacieux.
« On s'attendait pas à te voir ce soir, c'est une surprise ! Hé, c'est qui le p'tit Pachirisu que tu nous ramènes ? Une nouvelle camarade ? »
Le blondin admire la jeune femme en se penchant vers elle, observant comme un malpropre la belle tandis que d'autres de la team arrivent progressivement pour saluer leur supérieur. L'un d'eux pousse un sifflement beauf pour attirer l'attention de la blanche et Dan en profite pour s'approcher de très près de la Cobalt, ce qui n'est pas pour plaire à son "Boss" qui lui bloque le bras dans le dos pour l'arrêter dans sa démarche.
« On touche avec les yeux. »
Air dramatique inhabituel, Dan ricane en se calmant, se rendant compte que l'autre n'est pas dans un mood blagueur.
« Ça va, ça va, j'ai compris. Si on peut même plus rigoler... »
Certains sbires rigolent pour se moquer de leur collègue tandis que d'autres se tiennent plus tranquilles, de peur d'agacer leur patron. Mais aucun n'ose après ça se montrer trop curieux avec la demoiselle. Dans un coin, des combats Pokémon ont lieu. Dans un autre, des combats d'humains. De part et d'autre de la chapelle abandonnée il y a longtemps, l'espace est occupé par des paris, des défis, du troc, et tout ça bien sûr sans que la loi ne soit impliquée. On la détourne. On la brise. On en rit. Sans prononcer son nom, Liam s'adresse à nouveau à Cali qui, elle, découvre tout ça pour la première fois sans se douter que même ses frères ont succombé à l'appel de l'underground.
Ça n'a pas marché finalement, pas vraiment. Voilà qui ne me rassure pas le moins du monde si je n'arrive même pas à le distraire et que, à la place, il me répond avec un sourire fatigué que c'est peut-être bien moi qui va le rendre fou plutôt que l'inverse.
« Je vais le prendre comme un compliment. »
Mais l'heure n'est pas aux répliques amusantes. On se faufile un chemin dans le noir et je découvre avec surprise la brèche qu'il a faite pour entrer dans le domaine Cobalt. C'est qu'il n'y est vraiment pas allé de main morte en fait. C'était mignon de le voir arriver sous mon balcon, mais en découvrir l'arrière scène me laisse perplexe et, surtout, inquiète. La voiture noire, les vitres teintées et même... De quoi dissimuler mon identité ? Je l'interroge du regard, mais sais déjà que mes questions ne trouveront pas de réponses. Il veut me montrer plutôt que me dire. Docile, j'enfile donc le sweater et dissimule ma longue chevelure blanche dans une casquette. L'ensemble est complété par un masque qui me couvre le bas du visage, ne laissant donc apparaître que mes grands yeux bleus emplis de questions. Je l'admets, moi non plus maintenant je ne suis plus d'humeur à faire des blagues ou à essayer de détendre l'atmosphère en le rassurant.
Au moins nous ne mettons pas trop de temps à gagner ce qui doit être notre destination et je regarde un peu partout pendant que lui dissimule sa voiture avec des feuillages. Si j'avais des doutes avant, là c'est de plus en plus clair. Je déglutis et lui emboîte le pas dans le monde souterrain, littéralement. Heureusement qu'il a sa lampe torche et, surtout, qu'il sait où il va. Je crois que, sans Liam, je ne saurais même pas retrouver le chemin de la sortie. Enfin, il faudrait déjà être arrivée à destination avant de penser à prendre la fuite et, vu les bruits qui nous parviennent, il semblerait que nous ne soyons plus très loin. D'ailleurs... pourquoi lui n'a rien mis pour dissimuler sa propre identité ? Un mystère qui est résolu beaucoup plus vite que les autres. Héééé, Boss ! Comment ça, Boss ? Je m'attendais à ce que Liam ait des connexions pas très nettes, mais de là à se faire appeler Boss ? Pas le temps de poser des questions néanmoins vu que je suis aussi repérée. Intimidée, je recule d'un pas, rentrant la tête dans les épaules et enfouissant mes petites mains dans la poche ventrale du sweater que Liam m'a prêté. Heureusement que le grand violet est rapide et, surtout, qu'il n'a pas l'habitude de laisser d'autres m'approcher de trop près.
La petite Pachirisu que je suis est soulagée de voir que les autres sont refroidis par l'intervention du King, bien que ça fait beaucoup de paires d'yeux quand même. Je suppose que c'est cohérent. Si Liam est assez important ici pour qu'on l'appelle Boss et qu'il vient de ramener une demoiselle un petit peu perdue qui regarde partout avec de grands yeux, forcément que ça attire l'attention. Surtout qu'il vient de signifier à tout le monde que je suis intouchable. Et parlant de tout ce beau monde... La première chose que je remarque est sans doute le coin des combats Pokémon. Il y a des années que je n'en ai plus vus, avec raison. Mais si nous sommes ici, si Liam est un habitué de cet endroit... Je déglutis en imaginant l'adorable petit Robin forcé de combattre. Non, je ne dois pas sauter aux conclusions hâtives. Je dois attendre et écouter ce que Liam a à dire. Les explications qu'il voudra bien me donner. Celles-ci sont d'ailleurs incomplètes, tardent à venir. Oui, je sais bien qu'on est dans le monde illégal, pas besoin de me faire un dessin, merci bien. Je lui décoche un regard sévère, inquisiteur.
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C'est probablement la honte qui devrait le submerger à l'heure actuelle. Le regret. Le déni. Mais rien de tout ça. S'il ressentait de l'ignominie pour ses actions, peut-être qu'il ne l'aurait même pas fait venir ici. Il est là, le problème qui va se poser. S'il lui a présenté cet endroit, c'est que c'est une part importante de lui et que Liam King n'est pas livré sans ce statut qu'il représente ainsi du monde illégal. Sans ce nom qu'il s'est forgé. Sans cette réputation qui accompagne chacun de ses pas dans cet endroit sans foi ni loi où liberté est le seul mot d'ordre. Mais il savait que ça risquait de ne pas plaire à la jeune femme. Il en était même sûr. Cela aurait été impensable qu'elle soit impressionnée ou même qu'elle applaudisse son rôle important. Elle représente tout le contraire de l'idée d'ici, après tout, défendant le système en place sur Cinza avec ardeur et charisme, se faisant porte-parole de sa famille qui a sa propre importance au sein de la Nova. Il n'aurait pu en être autrement même si l'ironie veut que les autres membres de sa fratrie soient des personnalités aussi considérables. Un champion et le propriétaire d'une Cage, rien que ça. Rien de tout ça n'est au goût de Cali, partisane du règlement tant et si bien qu'elle en fait même la promotion dans les médias et n'hésite pas à défendre ses valeurs. Terminé son moment d'émotion de tout à l'heure quand elle l'a vu monter sur son balcon. Cette rose qu'il lui a offerte, gage de son engagement, semble se faner à mesure que les minutes défilent au sein de cette chapelle. Un regard dur est dirigé cette fois à l'encontre du leader alors qu'au fond de ses beaux yeux bleus, il y a encore une heure, elle était touchée par son romantisme exceptionnel. Rien ne demeure bien longtemps. Mettant l'accent sur le nom qu'on lui donne ici pour demander implicitement qu'il soit plus explicite, si elle imaginait peut-être qu'il rentrerait la tête dans les épaules, ce n'est pas vraiment ce qui se passe. Au contraire, maintenant qu'il n'a plus rien à cacher, son air sérieux disparaît au profit d'un sourire malin.
« Héhé, ça te donne des idées ? C'est comme ça qu'on m'appelle, ici. »
On s'était demandé quel nom il voudrait pour le désigner. Celui-là lui a semblé le plus approprié, et ça a au moins le mérite de raffermir en même temps son ego. Il se place devant son groupe de sbires en ouvrant les bras fièrement comme pour les présenter.
« Dans l'underground, il y a trois équipes de dresseurs impitoyables qui sévissent. Tu as devant toi le boss du plus puissant d'entre eux. Ma team Zekrom. »
"Plus puissant" rien que ça. Si Liam King ne considérait pas ses dresseurs comme les meilleurs, ce ne serait sûrement pas Liam King, justement.
« C'était ça, mon secret. »
Elle l'aura deviné toute seule, assurément. Mais au-delà de ça, il n'a plus rien à lui cacher. Pour de vrai. Les identités illégales des proches de la blanche, ce n'est pas à lui d'en parler.
« Boss, le planning des combats pour la semaine prochaine a été dévoilé. Je l'ai laissé dans ton bureau pour que tu le vois. »
Dan s'est rapproché pour prévenir le leader des dernières nouveautés. Qu'il leur rende visite ce soir n'était pas prévu mais leur chef étant plutôt populaire parmi eux, ils se disent probablement qu'il y aura un événement amusant ce soir. Malheureusement, il doit plutôt se préoccuper de son invitée pour ce soir plutôt que de ses devoirs.
« Aaaah, formidable ! Je vais aller y jeter un œil. »
Mais c'est une excuse pour qu'ils s'isolent alors il la saisit au vol.
« Je te fais faire un petit tour, histoire qu'on soit tranquilles ? »
Le King congédie ses camarades qui se dispersent aussitôt. Dan laisse un instant son regard encore posé sur la demoiselle, curieux de sa présence et posant une question muette à son boss. Ce dernier lui fait un geste de la main comme pour lui signifier qu'il lui en parlera plus tard. Mais il choisira seul ce qu'il a envie de dévoiler au sujet de Cali, et bien sûr il ne parlera pas de son nom, mais ses dresseurs doivent se demander quelle est leur relation, eux qui sont toujours intéressés par les potins et les nouveautés. Liam emmène donc la Cobalt dans une autre pièce un peu à l'écart. Les décors sont toujours ceux de la chapelle puisque c'est toujours dans ses murs mais il a aménagé l'endroit avec un bureau, des fauteuils, des affiches et pas mal d'autres objets qui ont pour but d'améliorer le confort de l'endroit.
L'appellation réservée au King me donne-t-elle des idées ? Des théories, surtout, et aucune qui ne mérite d'être accueillie avec autant de légèreté. Le malaise qui semblait s'être emparé du violet durant le trajet jusqu'ici est à présent entièrement disparu au profit d'une fierté certaine. Il va même jusqu'à se donner en spectacle pour me présenter ce qui est, selon ses dires, la meilleure de trois teams impitoyables de dresseurs : la team Zekrom. Non, sa team Zekrom. Distinction importante qui en dit long. Au moins il a l'air plus détendu maintenant que le secret est brisé, mais c'est moi à présent qui est en proie à nombre d'émotions que je préfère encore taire pour l'instant. Je le dois parce que l'endroit n'est pas propice aux éclats de voix, surtout dans mon cas et surtout pas à l'encontre du maître des lieux.
Heureusement une occasion nous est offerte sous la forme de l'horaire des combats de la semaine prochaine. Le King en est tout heureux, impatient de découvrir quand de pauvres Pokémons innocents seront forcés de se taper dessus pour le plaisir d'une foule jusqu'à ce que blessures potentiellement graves s'en suivent. J'inspire profondément, acquiesce lorsque Liam me suggère de le suivre dans son bureau. J'ai bien besoin de sortir de cet endroit et de tous les regards qui me détaillent avec curiosité. C'est un réel soulagement lorsque la porte se ferme derrière nous, bien que la cause principale de mon malaise actuel reste entière. J'ai des questions, beaucoup de questions, et heureusement pour moi Liam semble si fier de son organisation que mon petit doigt me dit que je n'aurai aucun mal à lui tirer les vers du nez.
« Quand tu dis que c'est ta team, c'est toi qui l'a fondée ou t'es juste le boss ? Et vous faites seulement des combats ou y'a d'autres trucs que je devrais savoir aussi ? »
Jusqu'où est-ce que ça va ? Dois-je m'attendre à d'autres mauvaises surprises ? Tant qu'à être ici, tant qu'à découvrir ce pan inédit de sa personne, autant ne pas faire dans la demi-mesure. J'aurais probablement préféré, si j'avais eu le choix, ne rien savoir et continuer à me leurrer dans le déni, mais c'est trop tard pour ça maintenant.
« Et c'est quoi ton objectif dans tout ça ? Pourquoi être le boss d'une team underground ? Qu'est-ce que t'espères accomplir ? »
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MÉTIER : Boss de la Team Zekrom / Professeur de musique particulier POKÉPESOS : 1025 MES POKÉMONS : Emily - Amphinobi ♀ - Niveau 10 - Protéen - Douce
Robin - Zorua Hisui ♂ - Niveau 10 - ??? - Modeste OBJETS SPÉCIAUX :
Il ne s'attendait pas à ce qu'elle comprenne ou l'accepte. C'était même une évidence que ça n'allait pas forcément bien se passer mais c'est un réel soulagement d'avoir sorti la vérité. Au moins, sa conscience (car il en gardait une), s'en trouve plus tranquille. Bien sûr que si elle comprenait elle ne poserait pas autant de questions et surtout pas les plus évidentes. Des questions, il y en a d'ailleurs même un peu trop. Et elle n'a pas besoin de connaître forcément toutes les réponses maintenant sauf si elle insiste vraiment. Le plus gros est sorti, c'est le principal, même s'il rêverait de voir sa tête en apprenant que ses frères trempent aussi dans cet univers. Un jour, inévitablement, elle saura. Il répond quand même en regardant distraitement le planning dont il lui a parlé, réfléchissant à même temps aux effets dont il aura besoin pour le match d'ouverture. Effets qu'il devra demander... à Nyx.
« Oh tu sais ça s'est un peu fait par hasard. Je les ai combattu, je les ai aidé... Puis ils ont proposé qu'on forme une team et ils m'ont élu. »
Quelques détails inintéressants manquent mais il se doute qu'elle n'est pas réellement curieuse de la manière dont ça s'est déroulé. Certains étaient trop fiers. D'autres trop colériques. D'autres trop mous. Il fallait quelqu'un qui ne se laisse pas faire, qui soit fort, mais qui ait aussi une âme de leader. D'entre tous c'est le nom de Liam qui est ressorti et même si ce n'est pas faux de dire qu'il possède un certain orgueil, il sait le mettre de côté pour épauler les débutants et c'est ce qui a fait toute la différence et l'a rendu si populaire au commencement du monde illégal, en plus de promettre protection et service en échange d'une collaboration et surtout d'une loyauté à toutes épreuves qu'il leur rend bien. Tant qu'il ne jouait pas mal le rôle, ça les arrangeait bien d'avoir une sorte de guide et de toute façon, si ça se jouait à la loi du plus fort, il gagnait dans tous les cas. Véritable brute toutefois non dénuée de cervelle qui sait, en plus, se donner en spectacle et proposer le divertissement que la foule attend. Que cherchait-il alors au départ ? Gloire ? Pouvoir ? Peut-être un peu les deux mais surtout cette adrénaline que lui procurent l'interdit, l'ambiance sauvage de l'underground mais surtout les matchs.
« Comme tout le monde ici, je cherche à retrouver une vie normale sans loi pour me retenir. Ça nous plaît, à moi et mes Pokémon de faire des combats. »
Robin n'est clairement pas encore prêt pour ça. Mais ça ne l'empêche pas de regarder les duels avec intérêt, suivant l'exemple d'Emily qui est déjà une professionnelle. Quand le Zorua aura évolué et sera devenu plus fort, néanmoins, Liam est certain qu'il sera presque imbattable aussi. Une pensée qu'il ne partagera pas avec sa camarade sans qu'elle ne fasse une crise cardiaque. Son regard se détourne de la feuille un instant pour considérer cette dernière. Cali a sans doute été loin de tout ça. De cette violence. De cette brutalité même venant des Pokémon.
« Tu n'en as jamais fait, n'est-ce pas ? Des matchs, je veux dire. Avant la loi. »
Elle fut plus jeune à ce moment-là mais pas trop non plus pour que l'idée ne puisse pas la traverser. Dès le collège, les pré-ados s'élancent à l'assaut des arènes et des captures pour se distraire ou en faire une vocation. Du moins, fut un temps à Cinza. Il imagine mal toutefois, même à l'époque, la blanche se battre et envoyer même son chat grincheux se tater les griffes contre d'autres. Le King laisse cette fois son document de côté pour s'approcher lentement de la belle. Son regard est calme. Son sourire, lui, est moins narquois mais conserve cette fierté qui le caractérise.
« Tu crois que toutes les personnes qui ne respectent pas le système sont forcément mauvaises ? »
Certaines réponses viennent, mais pas toutes. Son rôle de boss lui est un peu tombé dessus et ça je veux bien le croire. Les choses se déroulent parfois de drôles de façon et, quelque part, je ne suis pas surprise que Liam ait attiré les autres. Il est charismatique, intelligent et intéressant. On pourrait difficilement trouver mieux, mais on trouverait trop facilement bien pire. Son objectif ? Retrouver la vie que lui et d'autres considèrent comme la normalité, le retour à l'avant Nova Existência. C'est que les combats lui plaisent et que cette passion est, selon ses dires, partagée par ses Pokémons. À son tour, néanmoins, de me questionner. Le Roi met à jour mon inexpérience en la matière, demande confirmation à quelque chose qu'il sait probablement déjà. Tu n'en as jamais fait, n'est-ce pas ?
« Jamais. »
Et c'est dit avec une certaine fierté, je l'admets. Bien sûr on m'a récemment conseillé de m'y mettre, ne serait-ce que pour ma propre protection. J'avais même demandé à Keiron s'il serait disposé à m'apprendre un peu de ce qu'il connaissait, mais ce n'était pas tout à fait la même chose. Je ne cherchais qu'à me défendre de ceux qui n'auraient aucun scrupules à m'envoyer leur Pokémon à la figure et, de ce fait, on était loin des combats par loisir. Et Liam me connait maintenant, assez pour poser une question lourde de sens. Suis-je capable de condamner tout un groupe d'individus juste parce qu'ils ne respectent pas le système actuel ? C'est plus compliqué que ça, bien plus que ça.
« Ce n'est pas qu'une question de système, mais bien de principe. Bien sûr que t'aimes ça, mais tu feras quoi le jour où tu seras confronté à plus fort que toi et qu'Emily sera grièvement blessée ? Comment tu vas te racheter pour ça alors qu'elle compte sur toi pour prendre soin d'elle ? Et même si ça ne t'arrive pas à toi, même si toi tu sais bien traiter tes Pokémons, ce n'est pas le cas de tout le monde. Certains prennent des risques inconsidérés ou n'hésitent pas à sacrifier le bien-être de leur Pokémon pour les forcer à performer toujours plus. Et ces pauvres créatures ne veulent qu'une chose : faire plaisir à leur dresseur. Donner toujours plus d'eux-mêmes, obéir aux ordres qu'on leur donne et se plier en quatre dans l'espoir que peut-être comme ça ils seront aimés et que leur mère les aimera enfin assez pour qu'ils aient l'impression de valoir quelque chose, même si pour ça ils doivent finir en petits morceaux. »
J'ai fait un lapsus, un gros lapsus. Si je ne m'arrête pas, si je ne le lui fait pas remarquer, peut-être que Liam ne le relèvera pas. Peut-être qu'il ne le remarquera pas.
« C'est de l'exploitation pure et simple et tout ça juste pour le plaisir de ceux qui regardent sans se mouiller. Si les combats te passionnent tellement alors tu n'as qu'à y aller toi dans le ring faire de la boxe ou je ne sais pas quoi au lieu d'envoyer une créature innocente et incapable de consentir au risque de finir handicapé pour le reste de ses jours prendre tous les coups à ta place. Et il y a une de mes questions que tu as sciemment ignorée. Qu'est-ce que je dois savoir d'autre ? Parce que les combats c'est une chose, mais venir récupérer un paquet et s'assurer que personne n'en entende jamais parler s'en est une autre. Jusqu'où ça va, Liam ? Tu ne m'as pas emmenée jusqu'ici juste pour m'avouer que t'aimes bien les combats Pokémons et on le sait tous les deux ! »
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La voix de la cadette est sifflante quand elle répond à ses questions rhétoriques. Comme si c'était une évidence qu'elle n'avait jamais fait de combats Pokémon de sa vie même dans le temps où ce n'était pas interdit. Comme s'il faisait, lui, quelque chose de mal à les organiser, à y participer, à éprouver même du plaisir en le faisant. A la manière de d'autres qui partagent son point de vue, la Cobalt appuie sur le sujet des consentements des Pokémon. Leur regard sur tout ça. Sur ce que les humains les obligeraient à faire. Liam ne peut pas dire que tout le monde a de bonnes intentions mais il est évident qu'ils ne sont pas tous non plus des ordures qui maltraitent leurs compagnons en se moquant de leurs avis. Si Emily est sa partenaire c'est aussi parce qu'elle aimait combattre, parce qu'elle voulait à tous prix être la meilleure et remporter des matchs pour prouver sa puissance. Elle est comme ça. En ce sens, elle ressemble à son dresseur. C'est ce qui fait d'eux un duo qui ne peut que s'améliorer car leurs objectifs sont un peu similaires. Et il est arrivé qu'il soit mal de voir son amie blessée dans un combat, mais elle avait une telle fierté et une telle hargne qu'elle a toujours détester voir l'humain la plaindre ou s'inquiéter pour sa vie. C'est aussi pour ça qu'elle voulait être plus forte. Évidemment jamais il ne l'aurait embarqué dans des matchs à mort où les créatures risquent gros. Il l'a toujours embarqué dans des combats "innocents" où il était sûr qu'elle en ressorte vivante. Même au sein du monde illégal, ça a toujours été très important pour Liam que chaque Pokémon ressorte indemne du combat et que s'ils aiment la brutalité, ce n'était qu'entre deux Pokémon puissants qui pouvaient s'affronter durement sans risques qu'ils soient vraiment amochés. Le but reste le divertissement et nullement une élimination pure et simple. S'il est aussi surpris d'entendre le mot "mère" un peu sorti de nulle part, il comprend après coup le parallèle involontaire de la blanche envers sa propre personne. Il n'en fait aucun commentaire, toutefois, même s'il y a des choses, soudainement, qu'il comprend mieux. Des explications, elle continue d'en vouloir. Cali ne lâche pas l'affaire, mais elle va insister jusqu'à ce que lui crache le morceau et il finit par soupirer.
« Je t'ai juste amené pour te parler de mon appartenance à cet endroit. Mais si tu insistes... Sache qu'en dehors des combats, j'aide aussi ceux qui en ont besoin. Pas comme tu le fais, évidemment. Avec des moyens différents. Mais quand ils veulent un objet en particulier ou récupérer les Pokémon qu'on leur a volé par exemple, c'est à moi qu'ils font appel. »
Appuyant sur le mot pour parler des Pokémon arrachés aux dresseurs par ceux qui prônent la paix dans le pays, il veut aussi faire comprendre à la benjamine que le système en place a ses torts et qu'ils ne sont pas minimes. Impossible de passer outre l'histoire du "paquet" dont elle parle toutefois mais il évince quand même au maximum pour quand même ne pas rentrer dans les détails.
« Et oui, d'autres choses moins reluisantes, aussi, je l'admets. Mais parce que j'ai toujours le droit à une récompense en échange. »
Excuse qui ne sera pas valable, il le sait, car de toute façon il y a peu de choses si ce n'est rien qui pourrait justifier ses actes plus sombres hormis ce qu'il reçoit à la clé.
« Bien sûr que je ne peux pas vérifier que chaque dresseur fait attention à ses Pokémon, mais c'était déjà le cas avant la Nova. On ne peut pas tout contrôler ou s'assurer du bien-être des Pokémon à coups de règles, il y aura toujours des gens pour les enfreindre. »
Des rebelles qui l'étaient déjà avant, il les connaît. Il en était un lui-même. Les lois, il trouve ça stupide et surtout inutile la plupart du temps, alors pourquoi les suivre. Dans ses yeux une lueur plus sérieuse cette fois quand il aborde un sujet qui lui tient toutefois à cœur.
« Mais il faut que tu comprennes aussi une chose, c'est qu'il y a des Pokémon qui éprouvent du plaisir à se battre et qui même le demandent à leurs dresseurs. Les combats, ce n'est pas toujours quelque chose de brutal, c'est aussi un échange entre deux Pokémon et ceux qui les dressent. »
Et l'héritière trouvera de quoi le contredire sûrement malgré tout car dans les combats, il ne peut le nier, il y a aussi une collision qui peut être rude. Il ne supporte pas néanmoins être mis dans le même panier que ceux qui en ont rien à faire et exploitent effectivement leurs Pokémon jusqu'à leur dernier souffle. Mais il ne croise jamais leur chemin, à eux. Ou plutôt, il ne vaut mieux pas que ça arrive.
« Je ne t'ai pas fait venir ici pour que tu approuves mes choix, de toute façon. Il était seulement important que tu saches tout ça. »
Important pour la suite, si tant est qu'il y en ait toujours une, après ce qu'elle a découvert.
Si j'insistes ? Bien sûr que j'insiste, voyons ! Et il s'y plie avec un soupir, parle vaguement des services qu'il rend à d'autres en échange d'une compensation adéquate. Il parle d'objets sans y mettre de spécificité, me laisse parvenir à mes propres conclusions peu reluisantes. Disons que si quelqu'un voulait un truc que l'on trouve à la supérette du coin il ne viendrait pas faire affaire avec le boss de la Team Zekrom, je suppose. La chapelle secrète où il m'a amenée n'a pas des airs de centre commercial que je sache. Je ne fais pas de commentaire sur les Pokémons dits volés néanmoins, parce que cet événement me laisse sceptique aussi, au plus profond de moi. Ça a été plutôt mal fait, ça a causé de grosses répercussions sociales, environnementales et économiques qui sont, à mon sens, impardonnables. Difficile, dans ce contexte, de ne pas être reconnaissante qu'il y ait quelqu'un pour s'occuper des pots cassés... bien que du coup il le fait sans doute aux dépends de gens vulnérables qui n'ont pas d'autres options. Quant aux autres choses moins reluisantes encore, je n'ose pas demander. De toute façon je connais l'essentiel, pas vrai ? Liam a du sang sur les mains, probablement beaucoup. C'est un criminel qui devrait se retrouver derrière les barreaux. Qui le pourrait à chaque instant. Pas étonnant qu'il ait eu peur de me blesser, qui ne se soit pas considéré à la hauteur de quelqu'un comme moi. Ça fait beaucoup de sens à présent.
Il admet ne pas pouvoir modérer les actes de chaque dresseurs, mais à son avis la loi n'est pas une meilleure alternative pour autant et n'y arrive pas non plus. Il n'a pas tort, mais c'est un début, pas vrai ? Ce n'est pas parce que quelque chose est imparfait qu'il faut abandonner entièrement et simplement laisser les gens faire ce qu'ils veulent. À mon sens il faut juste continuer de la travailler cette loi, de l'améliorer pour trouver le bon équilibre et lui faire accomplir ce que l'on veut qu'elle accomplisse. Ce qui va refléter les valeurs et les souhaits de la communauté Cinzanne pour son avenir. C'est un débat complexe au final et, de la bouche de Liam, je peux presque donner raison à ses arguments. Que ça peut-être amusant pour les Pokémons, que ça peut être une autre forme d'échange entre les Pokémons et leurs dresseurs respectifs. J'ai l'impression qu'on est en train de refaire la conversation sur le sexe sans attachement sentimental. Ce qui est important ce n'est pas l'acte de combattre, c'est pourquoi on le fait, comment et avec qui, pas vrai ? Je croise les bras, soupire.
Au moins il ne cherche pas à me forcer à approuver ses choix ou à embarquer dans ses magouilles, il voulait juste que je sache. C'était important pour lui après qu'il m'ait déclaré son amour et, surtout, la volonté de s'engager sérieusement dans une relation avec moi. En prenant tout cela en compte, c'est difficile de lui en vouloir. Surtout que, malgré tout, ça reste Liam. Je le reconnais dans ce qu'il dit et dans sa manière de le faire. Je n'ai pas l'impression de me retrouver soudainement face à un inconnu ou de devoir remettre en question tout ce que je sais de lui et tout ce qui s'est passé entre nous. C'est presque juste une suite logique, une étape de plus que nous venons de franchir dans cet apprentissage l'un de l'autre. Dans notre intimité qui continue de grandir et de se développer en nombre de formes inattendues. Liam a prit un grand risque aujourd'hui, surtout qu'il connaît certaine de mes opinions tant morales que politiques. Un homme moins honnête aurait préféré me le cacher aussi longtemps que possible de peur d'être rejeté, mais pas lui. Il s'était mis à nu devant moi, s'était offert à mes critiques et à mon jugement aussi froid et implacable qu'il soit.
« Je crois que ça ne te surprendra pas de savoir que je n'approuve pas ces choix et la criminalité encore moins. Je ne les comprends pas non plus et je n'ai pas envie de m'y retrouver mêlée, mais... Je reconnais l'effort et le risque que tu as pris en me partageant tout ça et j'en suis reconnaissante. Tant que tu peux continuer à être transparent avec moi, je peux consentir à faire un effort pour respecter ce que tu fais. »
Je peine à croire les mots que je viens de prononcer moi-même, mais je les pense quand même. C'est presque risible et un rire faible, abimé, m'échappe.
« Tu te rends compte de ce que tu me fais dire ? T'es vraiment dangereux toi, tu le sais ? »
Il pourrait m'avouer qu'il a déjà étranglé des bébés miaouss une fois et je crois que, au point où j'en suis, je l'accepterais quand même. Je l'aimerais quand même. Ça me fait peur de me dire ça, mais c'est un peu ce qu'il vient de faire, pas vrai ? Et pourtant je n'ai pas peur de Liam, je ne suis même pas inquiétée à l'idée qu'il se retourne contre moi ou me fasse regretter quoi que ce soit. C'est toujours lui, c'est toujours l'homme que j'aime. Et quelque part je lui en veux pour ça, mais c'est comme ça. Je fini quand même par m'approcher de lui, par chercher le confort de sa main dans la mienne et de ses doigts entrelacés aux miens. Il devra y aller plus sérieusement s'il veut se débarrasser de moi.
« Je sais que là tout de suite je devrais être dégoutée, te demander de me ramener chez moi immédiatement ou quelque chose du genre. Je devrais t'en vouloir ou me sentir trahie ou je ne sais pas quoi, et pourtant tu sais à quoi je pense ? Pour de vrai ? Je vais faire quoi s'il se fait arrêter et qu'on l'envoie en prison à cause de toutes ses conneries ? T'imagines si ça fonctionne toi et moi, si on veut acheter une maison un jour ou avoir des enfants ou je sais pas quoi et que du jour au lendemain tu te retrouves en prison à cause de tout ce que tu fais ici ? Je ne sais vraiment pas ce que je ferais et ça devrait pas être ça qui m'inquiète le plus, vraiment pas. Avoue tu m'as jeté un sort, pas vrai ? Ça jette des sorts les Zoruas ? »
JE SUIS : Membre INSCRIT LE : 23/05/2022 NOMBRE DE MESSAGES : 258
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Au-delà de leur relation, ce qui était aussi important pour lui était qu'elle garde le secret. Pas pour lui. Pas juste pour lui, mais surtout pour tous ceux qui ont placé leur confiance en Liam pour les préserver des dangers de l'extérieur. Contrairement à ce qu'il aurait pu penser, néanmoins, elle ne se met pas en colère. Si colère il y a, Cali la garde au fond d'elle, ne la laisse pas exploser comme elle serait en droit de le faire après tant de révélations sur ses activités obscures et illicites, puisqu'elle représente la justice. La principale concernée soupire. Mais consent à respecter ses choix. Le plus âgé reste interdit, mais commence à comprendre qu'il n'a pas pris la mauvaise décision et que son honnêteté finit par payer. Même si tout hurlait que ça n'allait pas bien se finir, il préférait, comme elle dit, être transparent sur qui il était vraiment pour ne pas qu'elle se berce d'illusions. Bien sûr, la blanche n'approuve rien, et c'est normal. Le contraire l'aurait surpris. Mais elle reconnaît. Elle reconnaît qu'elle peut avancer aussi de son côté, faire ce pas en avant car malgré tout elle ne semble quand même pas décidée à le lâcher de sitôt. Dangereux, lui ? Rictus amusé, cachant la vérité. Elle ignore sans doute à quel point et pourtant, à présent, elle peut davantage se le figurer. Quand il disait qu'elle méritait quelqu'un d'autre, il ne plaisantait pas. Ce n'était pas que concernant ce point, mais il y avait une grande part quand même. La douceur dont la jeune femme fait preuve en cherchant sa main achève de lui confirmer que le plus dur est passé. Elle avoue même que sa plus grande peur n'est pas ce qu'elle vient d'apprendre mais ce qui risque en réalité de se passer un jour ou l'autre. Ce n'est pas le genre de Liam mais il connaît désormais assez Cali pour savoir que, à l'opposé de lui, elle doit se projeter dans le futur. Comme une sorte de sécurité. Aborder toutes les possibilités avant de savoir ce qui est envisageable afin de ne pas être déçue ou inquiète par ce qui risque de se produire. Comme beaucoup de choses, il brise une fois de plus en éclats les perceptions qu'elle a pour l'avenir, car lui, il vit dans le présent, au jour le jour, sans s'inquiéter de ce qui pourra arriver. Sa trop grande confiance en lui n'aide pas son irresponsabilité à ce sujet. L'inquiétude de la blanche le touche tout de même. La crainte d'une cellule l'angoisse davantage que la révélation de ce soir. Qui l'eut cru ?
« C'est un peu tard pour moi pour que je me pose ce genre de questions. »
Sa voix parle avec douceur, nullement paniqué par les risques qu'il prend puisque c'est une des rares choses qu'il a décidé d'assumer jusqu'au bout, peu importe les difficultés.
« Si ça peut te rassurer, j'ai survécu cinq ans sans me faire arrêter, alors je ne compte pas faire en sorte que ça arrive maintenant. »
Ce n'est pas ça qui pourrait la soulager, en vérité, il en est conscient. Il doit bien essayer. Trouver des arguments pour qu'elle se fasse moins de souci. Il prend une expression plus sereine dans l'espoir que ça soit contagieux chez elle. Il veut qu'elle sache qu'elle a encore le choix.
« Je comprendrais si tu voulais que tout s'arrête. Si tu voulais trouver quelqu'un d'autre qui ne soit pas... un hors-la-loi. Mais je crois comprendre que ton choix est déjà fait malgré tout, pas vrai ? »
Si une de ses mais est occupée dans celle de Cali, il pose l'autre sur la tête de cette dernière pour caresser doucement ses cheveux de manière affectueuse. Elle a le choix, oui... Mais elle l'a déjà prise, en vérité. Il reste le grand gagnant peu importe son côté rebelle et sa double vie. C'est qu'elle doit vraiment l'aimer. Et ça aussi, ça le flatte. Et lui montre qu'ils peuvent peut-être continuer leur relation, finalement.
« Mais tu as raison sur un point. Il va falloir que je te ramène chez toi. »
Il doute en effet qu'elle puisse retrouver son chemin parmi toutes ces galeries, puisqu'elle n'est pas une habituée. Et puis, il l'a amené ici, alors c'est bien normal qu'il la redépose.
En un sens je suppose qu'il n'a pas tort, que quoi qu'il fasse maintenant le risque reste toujours présent, mais tout de même. Il n'est jamais trop tard pour se poser ces questions, pour essayer de se calmer un peu et de se ranger, de diminuer les risques de se faire prendre en flagrant délit au minimum. Pour une fois ses mots ne me rassurent pas. D'accord, c'est bien qu'il ne se soit pas encore fait chopper, mais ça ne veut rien dire. Pire encore, il y a des chances pour que, quelque part, des officiers de la Guarda soient en train de monter un dossier contre lui en attendant juste qu'il fasse une erreur assez grosse pour lui tomber dessus.
« Ça ne me rassure pas, non. T'as intérêt à pas oublier que tes petites prises de risque ne te concernent plus que toi désormais. »
Sous-entendu : moi aussi j'ai beaucoup à perdre si tu te fais chopper, espèce d'imbécile. Je me destine à la politique depuis que je suis née pratiquement alors si le grand public apprend que j'ai craqué pour un criminel de renom ça risque de ne pas très bien finir pour moi. Toutes ces années à faire de la charité, à me construire une bonne réputation, tout ça pourrait se terminer en un instant par sa faute. Vraiment il n'a pas tort en disant que je devrais vouloir trouver quelqu'un d'autre. Ce serait la chose logique à faire, la plus sécuritaire aussi. Ce serait le bon choix de le plaquer là, de m'excuser en disant que c'est trop à accepter, que les risques sont trop grands et que l'amour ne suffit pas toujours. Mais mon choix est déjà fait, pas vrai ?
« Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit. J'y réfléchis encore. »
Ce qui serait sans doute beaucoup plus crédible si, juste après, je ne m'étais pas réfugiée contre lui pour me blottir dans ses bras. C'est que ça fait beaucoup tout ça et que j'ai envie d'un câlin pour me réconforter, pour m'assurer que tout va bien et que tout continuera d'aller bien. Il y a juste des trucs auxquels je veux prendre le temps de réfléchir. Il y aura des questions que je devrai lui poser, des détails que l'on devra aborder ensemble et ce genre de choses, histoire que l'on soit prêts à toutes éventualités. Il faut juste communiquer plus, m'assurer que je sois entièrement prête à franchir le prochain pas avec Liam malgré sa face cachée. Ce n'est pas quelque chose que je puisse faire sur un coup de tête, loin de là. Oui, ce serait mieux qu'il me ramène chez moi pour l'instant, que je puisse allez cogiter dans le calme, mais non. Pas tout de suite.
« Je veux rester encore un peu. Puis j'aimerais rencontrer tes amis d'ici aussi, puisque tu dis que ce ne sont pas de mauvaises personnes. »
Ça me fait penser à autre chose, à une anecdote que je ne lui ai pas encore partagé, mais qui semble tout à fait à propos là tout de suite.
« Au fait, tu te souviens de mes cours d'auto-défense ? J'ai rencontré un gars pendant le premier cours, il assistait le prof, et on a discuté un peu. J'ai apprit qu'il était dresseur avant et... C'est difficile d'être dégoûté par quelqu'un qui est directement devant soit, dont on connait le nom et qui est sympa, en plus d'avoir l'air vraiment triste d'avoir perdu ses Pokémons. Je lui ai même demandé s'il donnait des cours d'auto-défense avec Pokémon, tu te rends compte ? Bon je ne crois pas que je pourrais le faire avec Lucifer ou Hel, il me faudrait un troisième Pokémon plus solide, mais... Ouais. Tout ça pour dire que j'ai envie de rester. Puis j'ai hâte de voir ce que tu vas leur dire à propos de moi, aussi. »
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La vie de Cali est évidemment aussi à prendre en compte dans l'équation désormais, il le sait. Son but n'est pas de la mettre en danger. C'est aussi pour ça qu'il voulait éviter de lui en parler au début, avant de se rendre compte qu'il ne pourrait pas lui cacher non plus éternellement. Vaut mieux qu'elle soit au courant pour prévenir les éventualités, aussi. C'est aussi la protéger que de la mettre dans la confidence. Il ne regrette pas de l'avoir fait. Ainsi, elle pourra décider seule si elle veut continuer leur aventure en dépit de ce qu'elle sait ou si elle préfère qu'ils s'arrêtent là. Maintenant, il est au moins assuré qu'ils sont désormais sur un pied d'égalité. Et si elle ne veut pas lui confirmer un choix déjà fait, cela ne l'empêche pas de venir chercher réconfort auprès des bras du plus âgé. Réconfort qu'il lui donne en la serrant doucement contre lui. Dans cette apparence, elle est presque méconnaissable, mais il perçoit très bien ses sentiments derrière son beau regard bleu. Lui, en revanche, n'est pas discret pour cacher sa stupéfaction quand elle déclare vouloir rester. Il ne s'y attendait pas. Il aurait cru qu'elle préférerait partir le plus vite possible dans un endroit rassurant afin de cogiter tranquillement. L'endroit la rend sûrement plus curieuse que ce qu'il pensait. Liam hésite quand même un peu au début. Il fait confiance à ses camarades, mais il espère quand même que ça ne se passera pas mal. Heureusement, au moins, son rôle permettra de les calmer s'ils vont trop loin. Ils ont tendance à être parfois un peu trop audacieux à son goût. Et Cali n'est pas n'importe qui.
« Très bien, alors. Mais je préfère te laisser te présenter. Comme ça, tu choisis la façon dont tu veux qu'ils te perçoivent. »
Il cède à la demande de la jeune femme puisqu'il n'a pas l'impression d'avoir vraiment le choix. Impossible de la forcer à partir, mais peut-être que ça la rassurerait de rencontrer les autres, alors pourquoi pas. Apprendre qu'elle prend des cours d'auto-défense le rassure, quelque part. C'est positif. Positif et en même temps il sait pourquoi elle s'y est mise. Ou du moins, il a un doute. L'agression de l'autre fois est encore fraîche dans leur mémoire à tous deux et si le concerné a disparu, ça ne veut pas dire que d'autres ne pourront pas prendre leur place. Un troisième Pokémon... Oui, c'est une bonne idée, ça. Il garde dans un coin de la tête cette information qu'elle vient de lui donner même si elle ne parlait pas spécifiquement pour lui. Mais ça lui donne une idée pour plus tard. Il pourrait songer à lui faire un petit cadeau bientôt. D'abord, sortir du bureau pour faire les présentations.
« Héhé, alors, le planning ? Pas mal, hein ? Je pensais demander à Mephisto de mettre des lumières rouges autour de la Cage. Et là, on pourrait... »
A peine sont-ils sortis que Dan, qui visiblement attendait un signe de King, s'avance vers eux pour montrer une feuille sur laquelle est dessiné un plan. Le leader, s'il sait pouvoir compter sur lui, doit toutefois le ramener sur terre et comprendre qu'il y a un temps pour tout.
« J'admire ton enthousiasme, mais on en discutera plus tard. On a une invitée et je veux que vous soyez gentils avec elle, ou vous aurez affaire à moi. »
Il se décale afin de laisser place à la Cobalt. Les autres de la team, intrigués, se sont approchés pour saluer la nouvelle venue. La plupart portent sur leurs visages une expression avenante et plus curieuse qu'autre chose. Dan, avec un regard malicieux, s'approche du basané pour lui parler tout bas.
« Hé, c'est ta copine ? »
Nullement gêné, Liam ricane un coup, avant de s'exprimer à voix haute.
« Je crois que c'est mieux de la laisser se présenter elle-même, vous ne pensez pas ? »
Aussitôt, en accord avec lui, tous les regards se tournent vers la concernée masquée, attendant sa réaction.
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