My Downtown Man

feat King & Queen

Tant que nous pouvons rester ensemble alors tout ira bien. Une pensée avec laquelle je ne peux qu'être d'accord... non sans y ajouter mes propres sous-entendus et mes propres doutes. Oui, tant que c'est possible pour nous d'être ensemble alors ça ira très bien, parfaitement bien. C'est l'après. Le moment où tout se brisera et où la vérité éclatera au grand jour avant d'être déformée par les impressions de tous et chacun. C'est là que viendront les ennuis, la douleur. Le prix à payer pour être tombée amoureuse du Boss de la Team Zekrom. Je le serre plus fort contre moi, laisse mes doigts caresser sa longue chevelure violette alors que j'aimerais rester détendue, que j'aimerais rester dans mon rêve un peu plus longtemps. Malheureusement ce plaisir ne m'est pas offert.

Liam me quitte et s'affaire à prendre soin de la logistique qui suit ce genre de rapport. Peut-être devrais-je moi-même me laisser inspirer et aller faire ce que j'ai moi aussi besoin de faire. Je m'éclipse donc en direction de ma salle de bain attenante, me félicitant plus que jamais d'être née dans un milieu assez confortable pour en avoir une. Ça me permet de faire un brin de toilette en toute discrétion, m'armant d'ailleurs de ma brosse à cheveux pour lisser à nouveau ma longue crinière d'ivoire qui a bien souffert de tous ces frottements contre l'oreiller. Mon corps est encore un peu mou et, lorsque je me regarde dans le miroir, j'ai l'impression d'être toujours la même personne. Peut-être en ai-je fait tout un plat pour pas grand chose, finalement ? Seul le temps me le dira j'imagine. Dans l'immédiat j'enfile un léger peignoir bleu poudre qui s'arrête au-dessus de mes genoux et retourne dans la chambre pour y retrouver mon amant qui a une question fort pertinente à me poser. Retournant à ses côtés, je glisse mes doigts entre les siens tout en pesant le pour et le contre.

« Évidemment que j'ai envie que tu restes, mais... Je ne pense pas que quelqu'un viendra te chercher ici à moins qu'on nous ait entendu et que quelqu'un aille réveiller Nyx, ce qui serait probablement déjà fait si ça devait arriver. Ceci étant dit le personnel se lève tôt pour préparer les petits déjeuners et ce genre de choses. Ça risque de compliquer ton départ du coup, si tu t'éternises trop longtemps. »

Mine de rien les Cobalts sont des gens d'affaire travaillants qui se lèvent avec le soleil en général. Nous avons de belles et longues journées chiantes et... Eh merde. Je dois retrouver des gens à la bibliothèque moi aujourd'hui pour l'un de mes travaux universitaire. Je vais totalement leur ronfler à la figure si ça continue. Juste pour ça il me faudrait le chasser, mais je n'en ai pas du tout la force ou l'envie. Je retire de tout ça un constat simple en mon esprit entraîné depuis toujours à être tourné vers l'avenir plutôt que le présent ou le passé.

« On va devoir mettre Adonis au courant, comme ça la prochaine fois on pourra faire ça chez toi et on n'aura même pas besoin de se poser la question. »

Oui, j'ai bien dit la prochaine fois. J'ai bien mentionné que nous devrions au moins mettre quelqu'un d'autre dans le secret. Ce ne sont pas les mots d'une jeune femme déterminée à dire au revoir à son aimé avec le petit matin. À croire que cette séance d'amour charnel a suffit à me faire changer d'idée, à me faire réaliser tout ce que je perdrais en le laissant partir. Je respire profondément avant d'admirer ses traits pour une énième fois, de le détailler pour n'oublier de lui aucun détail. Il est si doux, si aimant. J'ai envie de le lui retourner, de prendre soin de l'homme que j'aime et de lui offrir tout autant de bonheur que ce que lui me donne depuis que nous avons refait connaissance. J'ai envie qu'il se sente aimé, désiré et honoré encore et encore. Je ne veux pas qu'il reste dans l'ombre, qu'il soit mon petit secret de passage qui disparaîtra au matin. Il mérite une meilleure place que celle-là. Je n'ai pas les moyens de faire de cela une réalité totale, mais... Je peux commencer ici et maintenant.

« Pour ce qu'il reste de la nuit... Reste, s'il te plait. Et si on te trouve alors tant pis. Ils ne pourront pas m'empêcher de t'aimer, quoi qu'ils disent ou quoi qu'ils fassent. Je prendrai ta défense, si c'est un risque que tu es prêt à prendre avec moi. »

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J'ai demandé par principe, mais la vérité c'est que je savais qu'il allait dire oui et rester. Je commence à le connaître ce Liam et, jusqu'à présent, il ne s'est refusé aucun risque lorsqu'il est question de moi. Ou, plutôt, de nous. Tout de même j'en suis heureuse, c'est la réponse que je voulais entendre malgré tous les arguments logiques que je pourrais facilement trouver pour le décourager. Sa prochaine proposition, d'ailleurs, est elle aussi la bienvenue. J'ai beau avoir fait un brin de toilette à la va-vite, une véritable douche serait franchement l'idéal là tout de suite. J'acquiesce donc avant de suivre le violet qui semble intéressé à l'idée de découvrir une autre pièce de mon quotidien.

L'eau chaude fait du bien et, comme la dernière fois, je profite du savon comme d'une excuse pour lui caresser le corps, le parcourir de mes doigts amoureux qui sont à présent plus affectueux qu'avides. Ce n'est qu'un détail, mais je suis contente en me disant qu'il sortira d'ici en portant l'odeur de mon shampoing. Liam me tire toutefois de ces pensées en faisant écho à ma suggestion de plus tôt. Oui, Adonis serait l'un des seuls, sinon le seul, capable de comprendre. Et, en ces mots, il vient de me confirmer quelque chose que je n'osais pas demander. Donis est au courant de son statut dans le monde Underground. J'ignore s'il est impliqué, j'espère que non, mais je suppose que les chances ne sont pas de mon côté. Pourquoi suis-je si certaine qu'il est dans le secret ? S'il ne l'était pas alors il serait juste content. Ce serait juste sa soeur et son meilleur pote ensemble. Son meilleur ami qui devient son beau-frère en plus du reste. Il n'y à rien à comprendre, pas de support à nous apporter dans une situation difficile. C'est le statut de Boss des Zekroms de Liam qui complique les choses donc pour qu'Adonis comprenne, il faut qu'il sache. Remarque ça fait du sens, pas vrai ? Ils sont si proches, forcément qu'il le lui a dit.

« On fera ça alors. »

Dans l'immédiat ce n'est pas trop ce sur quoi j'a envie de me concentrer. Je me connais et, si je me lance dans ces réflexions, je n'en finirai jamais. Ce sera le début d'une autre longue série de projections vers l'avenir, de scénarios catastrophes et tout ce qui vient avec. On va alors refaire les mêmes trucs, redire les mêmes choses, et Liam va devoir me rassurer une énième fois, jusqu'à la réflexion inquiétante d'après. Ça m'épuise d'être aussi inquiète et je n'ai pas envie de gâcher les choses. Je n'ai pas envie qu'il me trouve chiante ou que sais-je encore. Et puis j'ai aussi envie de profiter du moment, quand même.

« On en reparlera plus tard. Mon rêve n'est pas encore fini. »

Même sur la pointe des pieds je peine à atteindre son visage alors je me rabats sur son torse, colle mon corps nu contre le sien sous les jets de la douche et lui embrasse la peau. Je pousse même le vice un peu plus loin, décidant de prendre ma vengeance ou, à tout le moins, d'essayer. C'est mon tour de lui faire un suçon au meilleur de mes habiletés, parce qu'il l'a bien mérité aussi. Et parce que, vu que je suis concentrée pour bien faire ça, il m'est plus facile d'oublier tout ce qui me troublait jusque là. Tout de même, j'admets être emplie de fierté lorsque je remarque que j'ai réussi. Je suis trop forte. Et, aussi, cette petite bêtise m'a donné envie d'en faire d'autres. Il n'y a pas vraiment de meilleur endroit pour se salir que la douche après tout, pas vrai ? C'est ce que je me dis en tout cas en lui caressant le haut de la cuisse, reprenant mes baisers contre son torse et dans son cou.

« On devrait sortir de la douche, sinon... disons que c'est difficile de garder mes mains pour moi quand ma seule envie c'est de te toucher encore et encore.  »

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feat King & Queen

À ce stade il serait me leurrer que de prétendre avoir fait le moindre effort pour nous mener à être responsables. Je ne l'avais pas prévenu de mes envies pour qu'il soit le plus sage des deux, je lui avais juste demandé sa permission. Son consentement. Bien que je sache qu'il ne me dirait pas non, je préférais vérifier. Je préférais le respecter comme lui me respectait moi et m'assurer d'écouter ses envies autant que les miennes. Il aurait pu s'avouer fatigué, demander à n'avoir rien d'autre que ma présence dans ses bras alors que le sommeil nous aurait emportés. Et je m'y serais conformée, évidemment. Par chance nos désirs sont toujours en harmonie et mon corps est gratifié de caresses perverses alors que Liam me rappelle son penchant pour la réalisation de ses souhaits immédiats.

« Si au moins je pouvais déteindre sur toi comme tu le fais sur moi. »

Certes ce serait beaucoup moins amusant, mais ce ne serait pas plus mal vu que, dans l'immédiat, il n'y a rien pour nous arrêter. Rien pour me retenir de recommencer à caresser son intimité tout en l'embrassant. La douche est l'endroit parfait pour ce genre de choses, pour quelques petits plaisirs de plus. À ce stade c'est de la gourmandise, de l'excès. C'est jouer avec le feu jusqu'à ce que les répercussions nous tombent à la figure. C'est une mise au défi à l'endroit du destin. Je me sens coupable de ces excès, forcément, mais pas assez pour ne pas les commettre. J'ai envie de me consumer toute entière dans les bras de mon amant jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de moi. Jusqu'à ce que tout le reste perde son sens au point où je n'aurai jamais besoin de revenir à la réalité et d'être tenue responsable de mes actes.

Lorsque nous retrouvons finalement le chemin du lit après quelques moments de plaisir de plus, je m'enfonce dans les couvertures avec un grand soupir de satisfaction. Toute tension s'est évaporée de mon être et je n'ai plus qu'une envie : me blottir contre mon aimé et m'endormir au rythme de sa respiration. Les lumières sont éteintes et je me demande combien de temps il nous reste avant que le reste de la demeure ne s'éveille. Combien de temps avant que la lueur de l'astre solaire ne vienne caresser les rideaux et tenter de s'immiscer dans notre nid d'amour ? Pas assez, voilà la seule réponse valide. Ça me donne envie d'en profiter et de rester éveillée. Je ne voudrais pas manquer la moindre seconde, la moindre opportunité d'être heureuse en le sachant ici, dans mon lit. Et pourtant je m'endors. Me repose. Je suis trop bien contre son corps chaud. Je ne peux pas faire beaucoup plus que de me blottir contre lui, le serrer plus fort et grommeler quelques mots que j'ai prononcés presque ad nauseam ce soir. Mais je veux en profiter, je le dois, juste au cas. Notre avenir est incertain, après tout. Qui sait quand j'aurai la chance de le lui dire à nouveau ?

« ...aime...am... »

Je t'aime, Liam.