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Light shines only for the blind | Loup Kelder

Posté le Sam 16 Avr - 6:43
Loup Kelder
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Loup Kelder

Identité

Nom de famille ? - Kelder, bien sûr.
Votre prénom ? - Loup. Fait moins connu, j'ai un deuxième prénom, Samantin.
Et votre surnom ? Vous êtes assez connu pour ça... - Oh, faites-vous référence à toutes ces épithètes très imagées dont les médias m'affublent à chaque nouveau titrage ? Les journalistes sont friands de sensationnel ; je ne sais où ils trouvent l'inspiration pour ces titres élaborés, mais je voudrais bien qu'ils me livrent leur secret. C'est un vrai régal de me découvrir autant de nouvelles personas après chaque interview !
Sinon, je pourrais vous répéter les joyeux noms d'oiseau dont on m'a gratifié tout au long de ma vie. Vous savez, les "infirme", "éclopé", "sans-yeux" ou encore (un des meilleurs) "erreur de la nature" ; mais je doute qu'il s'agisse de ce à quoi vous vous attendez, n'est-ce pas ? De toute façon, je ne tiens pas plus que ça à m'apitoyer sur mon sort. Alors, mettons de côté ces injures et contentons-nous de mon patronyme le plus connu : l'Aiglon. Vous connaissez l'anecdote ? Un homme qui ne me portait pas dans son cœur m'a un jour qualifié d'"oiselet babillard à peine sorti du nid". J'ai songé qu'il serait bien indigne de ma part d'offenser son ego, et ai décidé d'exaucer son vœu. Quant à ce qui m'a amené à choisir la référence aquiline, eh bien... Disons que j'apprécie l'ironie. Oui, je suis aveugle, mais cela ne m'empêche pas de mieux y voir que la plupart des gens. Présomptueux, vous pensez ? Ah, peut-être ! Cependant, je ne tiens pas à en changer. Tout Cinza me connait sous ce surnom, désormais ; et puis, j'apprécie la sonorité du mot. Aiglon...
Il fait écho à ma jeunesse. Pour mes détracteurs, c'est un signe de mon orgueil démesuré et de mon inexpérience. Je préfère voir les choses sous un autre angle : pour moi, il symbolise une naissance. Une destinée qui ne demande qu'à être tracée.
Certes... Et du point de vue de l'identité, comment vous considérez-vous ? - Eh bien, si vous insistez pour savoir. Je suis de sexe masculin. Je n'ai jamais eu de problème avec ce fait. On m'a bien dit que j'ai l'air assez efféminé, et je vous fais plus confiance qu'à moi pour en juger ! Mais cela s'arrête à l'apparence.
Vous êtes jeune, c'est un fait. Quand êtes-vous né, exactement ? - Sous un beau soleil d'été, le 23 août 2004. Je n'ai que dix-sept ans, en effet, mais je ne compte pas laisser cette candeur se retourner contre moi. Vous pouvez me considérer comme un égal.
Vous êtes encore au lycée, donc ? - C'est exact, je suis en première dans un établissement très réputé de San Camari. J'ai redoublé une année. C'est que je n'avais pas une vision très claire de mes cours lorsque j'ai repris une scolarité classique, étant petit.
Vous habitez toujours chez vos parents ? - Bien sûr. Je vis dans notre résidence à San Camari. C'est le bastion de la famille, après tout.

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Avatar : Goro Akechi (Persona 5)


Starter


• Pass Légal

Oracle
(Xatu )
Niveau 10 - Miroir Magik - Assurée
psy Force Ajoutée (100)
psy Téléport (-)
vol Lame d'Air (95)
vol Picpic (100)

Et si vous nous disiez un mot sur votre Pokémon ? Il est... particulier... à juste rester dans son coin, à nous observer sans rien dire... - Elle vous indispose ? Ne vous inquiétez pas, elle ne va pas vous jeter de mauvais sort.
Si vous voulez, je peux résumer très simplement ma relation avec Oracle (c'est son nom) : elle est mes yeux. Mais ce ne serait pas rendre justice à cette noble oiselle qui met toutes ses capacités en œuvre pour mon seul petit confort. Son abnégation totale envers son devoir et son dévouement forcent mon respect, et sont même une véritable source d'inspiration pour moi. Pour tout vous dire, je me sens parfois un peu honteux d'exiger d'elle qu'elle me sacrifie son existence afin que je puisse vivre plus sereinement, mais c'est une voie qu'elle a choisie par elle-même, avec toutes les implications qui en découlent et qu'elle assume en totalité ; n'en déplaise aux "Dresseurs" persuadés de se démener pour les besoins de leurs Pokémon là où ils ne font que les arracher à leur habitat naturel pour les condamner sans préavis, sans jugement aucun, à un destin négligeant leurs désirs. Non, Oracle a eu bien de la chance d'éviter cette fin tragique. Elle a été spécialement entraînée pour soulager le quotidien des gens comme moi : elle me facilite l'accès aux objets par télékinésie, m'indique le chemin avec ses impulsions psychiques ou, à défaut, me transporte via Téléport. Elle n'hésite même pas à me laisser tenir ses plumes lors des trajets plus... accidentés. Elle surveille tout ce qu'il se passe autour de nous, et rien de ce qui m'est invisible ne lui échappe. Je me demande à quel point sa vision de l'avenir joue dans sa capacité à se matérialiser précisément à l'endroit et au moment où j'ai besoin d'elle ! Dans tous les cas, elle ne m'a jamais failli, et je lui suis si redevable qu'une seule vie ne serait pas suffisante pour rembourser ma dette. Elle peut paraître passive, à rester immobile à mes côtés en permanence, mais son calme aide beaucoup à ma propre tranquillité d'esprit. Plus que tout, elle a la qualité de savoir quand intervenir, et quand me laisser gérer les événements par moi-même. Elle ne me force jamais la main, ni ne tente d'exécuter les choses à ma place ; et quand il est nécessaire d'agir, ses interventions sont toujours très subtiles. C'est ma partenaire, plus qu'un guide ou une simple aide de vie.
Pour la petite histoire, c'est elle qui prit la décision de se consacrer à l'humain, à l'époque où elle n'était qu'un Natu sortant de l’œuf. Petite, elle ne voulait pas combattre, n'appréciait pas les duels de Dresseurs. Son ancien maître, déçu par son manque de bellicisme mais néanmoins doté d'un semblant de jugeote, la confia donc à un Centre Pokémon contre bons soins, où elle passa de longs mois à ne rien faire d'autre qu'observer les occupants des lieux s'affairer au quotidien. Ce fut à force d'étudier les Leveinard et les Nanméouie, de les voir s'atteler à leurs tâches et sauver des vies, que la graine de ce qui deviendrait sa future vocation commença de germer dans son esprit. Elle découvrit peu à peu qu'elle en avait assez de l'attentisme stéréotypé de son espèce, qu'elle voulait, elle aussi, employer ses talents à améliorer le futur des blessés et des malheureux qui se succédaient devant ses yeux inertes. Un beau jour, alors que tout le personnel du Centre était en effervescence, elle prit enfin sa décision, et quitta son perchoir habituel pour venir les seconder ; à partir de ce moment, elle s'avéra d'un soutien inestimable. De par cette surprenante initiative, elle exprima son souhait de renoncer à la passivité totale qui la caractérisait pour devenir Pokémon infirmier et influer sur l'avenir qu'elle n'avait fait, jusque-là, que supporter. De fil en aiguille, sa motivation (modérée pour un humain, peut-être, mais à l'échelle d'un Xatu, je puis vous assurer qu'elle est exceptionnelle) la poussa vers l'organisme qui la forma comme aide de vie, et nos chemins se croisèrent quelques années plus tard. Depuis, nous ne nous sommes jamais séparés. Ce n'est pas un être très démonstratif, cependant je sais qu'elle tient à moi autant que je tiens à elle par le simple fait que je lui laisse toute liberté de s'en aller, et qu'elle choisit pourtant de rester. Oh, inutile de dire qu'elle n'est jamais séquestrée dans une Pokéball.
Je fais mon possible pour lui rendre sa bonté en m'assurant de sa qualité de vie, et elle ne me quitte pas d'une semelle : toujours là, toute proche, je la sens veiller sur moi comme une deuxième ombre. Comme vous vous en êtes rendu compte par vous-même, on m'a déjà fait la remarque que sa présence est dérangeante, qu'elle met mal à l'aise à scruter le vide en silence, sans frémir, sans même esquisser la plus petite expression de vie. Mais elle est presque une extension de moi-même, ma protégée et ma gardienne. Elle ira là où j'irai, et aucune porte ne lui sera jamais fermée.

Bio

Cette question vous paraîtra peut-être étrange, mais... Pourriez-vous vous décrire ? Physiquement et psychologiquement, je veux dire. - C'est la partie la plus amusante de cette interview, pas vrai ? Avouez, vous n'attendiez qu'une chose, c'était d'y arriver. Vous vous gaussiez d'avance de votre petite idée, n'est-ce pas ?
Demander à un aveugle de se décrire... Et si je vous renvoyais la question, plutôt ? Que voyez-vous en face de vous ?
Un adolescent, certes. Assez grand, bien joué : je mesure à peu près 1m75. Élancé, maigre, tout en os et en muscles - oui, je pratique la natation de manière hebdomadaire. Je sens votre étonnement : la nage est l'une des rares disciplines où les aveugles peuvent concourir aux côtés des voyants sans problème - j'ai les traits fins, pour ne pas dire féminins. Les cheveux mi-longs, raides et brun clair, ce qui surprend toujours les gens habitués à ma "famille de rouquins", mais on m'a déjà confié que le soleil allume des reflets flamboyants dans ma chevelure. Ce n'est pas une description trop désagréable à mes oreilles, alors pourquoi pas ?
C'est vrai, vous avez raison : je mets un point d'honneur à soigner ma tenue. La cécité doit-elle me condamner à la grâce d'un Tadmorv ? Non, bien sûr ; je suis ravi de vous l'entendre dire. Donc, en effet, j'apprécie les belles livrées, les vestes, chemises, vestons, cravates, pantalons bien coupés et souliers vernis ; j'aime bien paraître aux yeux de ceux qui n'en sont pas dépourvus et j'aime aussi l'image que je renvoie de cette façon, du moins, celle que se figure mon esprit tout en perceptions indirectes. Je choisis chacun de mes vêtements au toucher : j'en palpe les coutures, la silhouette, je m'imprègne de sa texture et des petits reliefs dont il se pare (j'adore les boutons ! Les vestes d'uniforme en ont souvent plusieurs colonnes alignées, et c'est un vrai plaisir de les décompter !) avant de me décider. Ah, bien sûr, je demande toujours son avis à Oracle, ainsi qu'à des voyants, à l'occasion, pour m'aider à déterminer mes ensembles. L'harmonie des couleurs, vous comprenez ?
Mais voilà la question fatidique : qu'en est-il de mes yeux ? Vous voulez constater par vous-même ? Je sais qu'en temps normal je porte toujours cette charmante paire de lunettes de soleil pour en épargner la vue déplaisante, mais allons, vous m'êtes sympathique ; je peux bien satisfaire votre curiosité.
Alors, qu'en pensez-vous ? Oui, il m'est un peu difficile de, comment dire, "vous regarder dans les yeux". N'y voyez rien de personnel : je ne sais vraiment pas où je regarde. Vers le haut, vous dites ? Oui, ça me paraît probable. Mais vous paraissez surpris, puis-je vous en demander la raison ? Mh ? Mes iris sont bruns ? Ma foi, très sagace de votre part, mais je ne comprends toujours pas votre trouble. Ah, vous vous attendiez peut-être à croiser un regard laiteux et voilé ? Navré de vous décevoir. C'est qu'aux dernières nouvelles, je ne suis pas un vieillard, et ce n'est pas de cataracte dont je suis affligé. Enfin, j'ai ouï dire qu'il n'est pas agréable pour les gens comme vous de faire face à une personne au regard plus chavirant qu'une chaloupe en pleine mer ; alors je préfère porter ces lunettes (que je vais remettre, si vous permettez). En plus, elles me donnent une allure chic, vous ne trouvez pas ?
Vous avez quelque difficulté à saisir mes expressions ? Navré, encore une fois. La cécité m'a privé d'un langage corporel aussi... Subtil ? Élaboré ? que celui que vous possédez. Je ne me rends pas compte de si mes expressions sont assez bien dosées par rapport aux émotions que je suis censé présenter. Je n'ai pas trop de mal à me faire comprendre sur des réactions spontanées, mais ne me demandez pas de prendre la pose, le résultat serait... mitigé, au bas mot. Cela me rend d'ailleurs le mensonge plus ardu ; mais ce n'est pas comme si j'appréciais sa pratique, de toute façon.    
"Et ça, qu'est-ce que c'est ?" Vous voulez parler de ma canne blanche, sans doute. Non, ne vous excusez pas : ça arrive d'oublier. Ma canne, donc ? J'en ai besoin pour me déplacer, au moins autant que j'ai besoin d'Oracle. Elle permet aussi de signaler mon handicap... quoique les gens ignorent rarement qui je suis, lorsqu'ils me croisent. C'est que j'ai une apparence plutôt reconnaissable.
Vous appréciez ses gravures ? C'est moi qui les ai spécifiquement demandées. J'aime sentir de la variété sur les surfaces de mes possessions, c'est devenu une habitude chez moi de les chercher et d'en suivre les contours. Je voulais quelque chose de sobre et d'élégant à la fois, et l'on m'a convaincu que ces arabesques dorées seraient du plus bel effet. Il semblerait d'après votre réaction que l'ébéniste ne m'ait pas menti !

Mais votre caractère, du coup ? Pourriez-vous nous en révéler un peu plus sur vous-même ? - Voilà qui est fort curieux de votre part. Presque indiscret, oserais-je dire ; mais si je suis ici, devant vous, si j'ai accepté de vous fournir cette interview, autant y aller jusqu'au bout, hein ?
Les gens me décrivent comme un jeune homme excentrique, volubile et fantasque. La plupart du temps, ce ne sont pas des attributs très flatteurs, mais je trouve bien plus désolant de ne pas vouloir se distinguer de la masse. D'autant que la vie ne m'a guère laissé le choix de mener une existence "normale" ; j'ai donc choisi d'embrasser ma singularité à bras ouverts.
On me dit beau-parleur, ou éloquent ; on me dit charismatique, ou arrogant ; on dit tant et plus de choses que je découvre en écoutant les conjectures improbables des journaux des subtilités de ma personnalité que je n'ai jamais soupçonnées en dix-sept ans d'existence ! Je ne sais où donner de la tête au milieu de ces commérages, mais à mon humble avis, la vérité se cache plutôt au milieu de tous ces extrêmes.
Je sais que le public a généralement une idée très arrêtée sur ma personne (comment disent-ils ? "Ça passe ou ça casse ?") et je dois avouer que je ne me prive pas de polariser les opinions. Cela suscite des réactions ! Ça crée des débats ! C'est mille fois préférable à l'indifférence.
Enfin, peu importe face à qui je me retrouve : j'essaie de me montrer poli et agréable en toute circonstance. Si les retombées de la célébrité familiale ont tendance à instiller la jalousie ou l'appréhension dans le cœur de ceux qui m'approchent, je tiens à rester avenant et à aborder tout un chacun sans préjugé, fidèle à l'éducation que l'on m'a inculquée. Quoi que je puisse laisser penser, je n'ai aucun mépris pour les citoyens les moins privilégiés de Cinza, ni même pour les sceptiques à nos idées ; le monde idéal que je voudrais aider à bâtir est aussi pour eux, tant qu'ils sont en accord avec la loi, et je suis prêt à discuter autant qu'il le faudra pour ouvrir l'esprit de ceux qui ne sont pas encore convaincus par le bien-fondé de notre lutte. Et, bien sûr, aucune minorité n'a quoi que ce soit à craindre de moi. Bien qu'il s'agisse d'une utopie difficile à atteindre, je rêve d'un pays équitable pour tous...
Malgré toutes ces belles paroles, je reste humain. Je ne suis pas infaillible, ni exempt de céder à mes émotions (et vous en trouverez dans ma famille pour attester de mon caractère parfois capricieux) mais la franchise et l'objectivité jouent un rôle essentiel dans mon rapport aux autres. J'aime manier les mots et ma tendance à employer un phrasé alambiqué me fait souvent passer pour quelqu'un de pédant et maniéré, ce que j'entends tout à fait. Mais je ne changerai pas de vocabulaire pour autant : je suis comme qui dirait un peu têtu sur les bords, et je cède rarement du terrain sur mes envies et mes idées. Si je veux quelque chose, je me débrouille pour l'obtenir ; et pour le plus grand plaisir (ou déplaisir) de mes pairs, je suis plutôt ambitieux. Ma volonté, je la mets toute entière au service de mes idéaux : je veux faire de Cinza une région plus juste pour tous les humains et tous les Pokémon. Pour ce faire, je suis motivé par une carrière dans le droit ou dans le milieu de la justice - dans la mesure de ce que me permet mon handicap, bien entendu. J'ai confiance en mes capacités, en mon intelligence, ma perspicacité, mon esprit de stratégie et d'analyse ; d'aucun me qualifierait de calculateur, cependant je m'efforce de ne pas laisser cet aspect de ma personnalité occulter mon intégrité et mon altruisme sincère.
Je ne supporte pas l'inattendu. Corollaire de ma condition physique, je suppose : le moindre élément laissé là où il n'est pas supposé se trouver peut se transformer en véritable danger pour moi. Je me dois de garder mon lieu de vie bien ordonné - et par "lieu de vie", j'entends tout aussi bien ma résidence que mon corps. Je veille à me garder en bonne santé. Je planifie aussi avec soin toutes mes activités, afin de laisser une place limitée à l'imprévu. Rien ne m'est plus incommodant que l'idée d'être pris au dépourvu...
J'ai peut-être un penchant trop prononcé pour la joute verbale et le bon mot, le tout doublé d'une malice naturelle qui m'a déjà joué quelques tours et mis à dos certaines personnes. C'est plus fort que moi : quand la réplique parfaite me vient en tête, difficile de l'ignorer. J'essaie de me montrer imperméable à la calomnie, et la plupart du temps, j'y parviens, bien qu'il me faille admettre une propension honteuse à une certaine forme de vindicte primaire, qu'il convient d'appeler rancune, lorsque des individus de peu de foi décident de nuire à des choses qui me sont chères.
Ils me pensent bouffi de suffisance, mais dégonflé comme une baudruche... Ils cherchent à m'humilier, à me prendre en défaut, mais je ne leur ferai pas ce plaisir. Je suis fier, fier de mon nom, fier de ce que je suis, peu importe ce qu'en disent les mauvaises langues, et je ne laisserai aucune attaque à mon encontre ou à celle de mes proches impunie. Je me bats tout autant qu'un autre pour forger ma place dans notre cruelle société, et je ferai tout ce qui sera en mon pouvoir pour lutter contre l'inégalité, l'amoralité et la corruption au nom du bien commun.
Je ne crains rien des envieux qui voudraient m'empêcher de prendre mon envol.

Alignement

Alignement : Loyal Bon

Je pense déjà connaître la réponse, mais êtes-vous pour les nouvelles règlementations de notre pays ? - Vous l'assumez, il n'est pas très difficile de deviner mon opinion sur la question. À mon humble avis, il était plus que temps que notre soi-disant monde moderne et progressiste ouvre les yeux sur la triste réalité de ses usages. Il fallait que l'humain réenvisage sa relation avec les Pokémon, des êtres dotés de conscience et d'intelligence qui ne méritent en aucun cas d'être asservis sans sommation, pour se voir décréter toute leur existence par des ignares qui s'érigent en tyrans. Il fallait cesser de glorifier la violence à outrance sous couvert de sordides justifications tel que "c'est dans leur nature" ou bien "on a toujours fonctionné ainsi". Cette façon de penser, à s'obstiner dans une voie que nous avons prouvée sans issue, je n'arrive vraiment pas à la comprendre. Quelle difficulté y a-t-il à accepter que la Terre puisse continuer de tourner sans combats Pokémon, sans Arènes, sans Dresseurs, à accepter que, oui, ces "traditions" sont cruelles et éculées et qu'en venir à bout permet à tous ces Pokémon, que nous prétendons chérir, de mener une existence sereine à nos côtés ? L'existence qu'ils auront choisi de leur propre gré ? Est-ce vraiment une perspective si terrifiante ?

Je suppose que vous respectez ces lois ? - Évidemment ! Me prenez-vous pour l'un de ces criminels œuvrant à préserver l'ancienne hiérarchie, convaincus d'être les rebelles d'une grande cause là où ils ne font qu'alimenter les bas-fonds et perpétuer un ordre d'esclavage et de souffrance ? Il m'est impensable de seulement songer à transgresser nos règles. Je n'ai aucune raison de m'attirer les foudres de la loi, et c'est même plutôt l'inverse : au regard de mes ambitions, je tiens à montrer l'exemple. Prouver qu'il est possible pour humain et Pokémon de cohabiter sans instaurer de rapport de domination stérile.

Et pour finir, pourriez-vous nous donner votre avis concernant la libération des Pokémon ? - C'était un mal nécessaire. Ne vous méprenez pas : je ne soutiens pas non plus qu'elle fut effectuée comme elle l'aurait dû. Il aurait été de bon ton, par exemple, d'amener la proposition en douceur via des campagnes de sensibilisation auprès du grand public ; de mettre en place des programmes de réintroduction afin de déterminer à quels endroits relâcher quels Pokémon, et de les réadapter à la vie sauvage le cas échéant. Cela aurait certainement évité le massacre généralisé de la faune et de la flore qui s'en est suivi, ainsi que celui des pauvres créatures domestiquées qui n'avaient plus aucun moyen de survivre à la rigueur d'un environnement non-contrôlé. Former la Guarda à appréhender chaque espèce aurait pu s'avérer utile pour éviter l'usage répété de la force (bien qu'on puisse remercier le système Pérola d'avoir limité les dommages collatéraux) et les décisions mal renseignées sur le moment, l'endroit et la façon de libérer les Pokémon. Aucune de ces précautions n'a été prise, et le résultat... fut aussi tragique qu'on pouvait s'y attendre. Cependant, à la décharge de ceux qui nous gouvernent, le contexte de l'époque - l'urgence de la situation, les émeutes et les protestations qui mettaient tout Cinza à feu et à sang, sans compter les manigances de l'organisation Plasma dont je ne sais honnêtement que penser - ne leur a pas vraiment laissé de marge de manœuvre pour instaurer les changements en douceur. Je pense qu'on ne peut pas trop leur en vouloir d'avoir fait au mieux de leurs possibilités sur le moment. S'il n'y avait pas eu autant de manifestants...
Mais, enfin, ça ne sert à rien de ressasser le passé. Cette période ne fut pas une partie glorieuse de l'histoire de Cinza et elle ne le sera sans doute jamais, mais ces drames auront au moins permis de faire évoluer les mœurs, et de démontrer à tous, à nos citoyens comme ceux des régions par-delà les frontières, qu'une autre voie est possible. Que l'on peut espérer un monde d'équité, à la gloire de la diversité de notre merveilleuse planète.


Votre pseudo : Lyr'se Aquilae
Votre âge : 21 ans
Comment avez-vous connu le forum ? : Toujours ce bon vieux Google
Avis/Suggestion ? : J'aime toujours autant le forum et son contexte, et j'espère bien y ajouter ma petite brique avec ce perso clairement plus engagé dans l'histoire !
Autre : Si ce perso vous donne à la fois envie de le baffer et de le câliner, alors j'ai réussi mon pari !
Ah, et pour ceux qui ont la référence, vous aurez des pancakes ~

Hors RP



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Histoire
Black knights and dark side battlecries all die once they're in my line of sight

Ah, donc, nous y voilà enfin. Cette fameuse biographie que vous cherchiez depuis le début à obtenir. Eh bien, réjouissez-vous : votre patience va bientôt être récompensée. Puisque je semble attiser votre curiosité autant qu'une brassée de petit bois jetée en pâture à un feu avide, je vais vous accorder la faveur d'un récit, et même plus encore.
Je vais tout vous raconter. Oui, vous m'avez entendu : tout. Depuis la genèse. Depuis ma plus petite enfance, depuis mes premiers souvenirs, voire peut-être même au-delà. Vous serez le premier à tout entendre de ma vie, et de mes sentiments à son sujet, sans omission ni censure.
Vous souhaitiez une interview exclusive ? Vous serez exaucé.

_____________________

La genèse

Vous devez le savoir, notre famille n'est pas originaire de Cinza. Vous connaissez Artie ? Le Champion Insecte d'Unys et célèbre tête d'affiche du musée de Volucité ? Nous sommes apparentés - bien que mon grand-père maternel eût moins donné dans le coup de pinceau, au contraire du reste de la famille, et préféré se consacrer à une carrière plus pragmatique. C'était un peu l'électron libre de la portée : il avait des idées très arrêtées sur les questions financières et des ambitions qu'il comptait bien mener à leur terme. Il ne voulait pas que la survie de sa descendance dépendît en totalité du bon vouloir du public et de l'inspiration des artistes capricieux qui lui tenaient lieu de parents : les déboires de son frère aîné, notamment, qui ne parvenait vraiment pas à égaler la maîtrise de leurs aïeux, et son propre manque d'habileté dans le domaine le convainquirent qu'il serait plus intelligent d'assurer la pérennité de son patrimoine grâce à une activité plus rentable, et surtout plus stable.  

Il était éduqué en matière d'art, cela dit, et fit fructifier la fortune héritée de nos peintres ancestraux à coups d'enchères bien placées, d'expositions exclusives et autres ventes généreuses à des musées très intéressés ; puis, alors que ses exactions faisaient rouler des yeux toujours plus ronds de l'autre côté de l'arbre généalogique, il entreprit l'acquisition d'une série d'hôtels de luxe à Cinza, région au tourisme encore peu développé mais dont les paysages magnifiques étaient, à ses yeux, porteurs d'un incroyable potentiel. Toujours cette sensibilité artistique qui reste la marque de fabrique de la famille, n'est-ce pas ? Il avait l'art de cerner les bons investissements : c'était un peu son don à lui, son esprit d'entrepreneur.

Les rouages de son vaste plan pour étendre l'influence de notre nom dans un pays qui ne nous connaissait pas encore s'étaient enclenchés avec une mécanique bien huilée, chaque tour soigneusement calculé à l'avance pour le rapprocher de son but. Bientôt, il devint clair qu'il n'envisageait plus son avenir à Unys, et que toutes ses espérances étaient désormais tournées vers Cinza et ses horizons prometteurs. Cela déplut fortement au reste des Kelder unoviens, mais la sentence de bannissement que le patriarche de la famille fit planer sur mon grand-père tomba quelque peu à plat lorsque ce dernier entreprit de déménager de lui-même à San Camari, après avoir trouvé là-bas un bon parti prêt à associer son capital au sien afin d'accroître leur influence. La femme en question était une Cinzane de souche, héritière d'une firme d'algoculture et de perliculture qui ne demandait qu'à prendre de l'ampleur. Ces nouveaux marchés faisaient de l’œil à Grand-Père, qui imaginait déjà des moyens de les vendre à sa clientèle issue de la haute société ; il n'en fallut pas plus pour que les accords fussent signés, le mariage organisé, et la scission entre Kelder cinzans et Kelder unoviens définitivement entérinée.

Nous nous implantâmes donc à San Camari. Malgré l'alliance de Grand-Père avec une famille locale, il ne restait qu'un étranger aux yeux des natifs, un arriviste, jeune qui plus est, dont les grands projets ne suscitaient pas que l'approbation parmi ses pairs. Le nombre croissant d'affaires sur lesquelles il mettait la main pour ensuite infiltrer les autres cités commença d'inquiéter certains ; pourtant, le nom Kelder n'était encore rien, à l'époque, à côté de celui de la lignée dominante, les Valencia. Non ; pour se tailler une place plus importante dans l'écosystème de son pays d'adoption, et pour que son nom eût la même respectabilité que celui de son épouse ou de n'importe quel autre Cinzan, Grand-Père devait se présenter sous un jour différent. Il ne devait plus faire l'effet d'un envahisseur : il devait s'ériger en bienfaiteur.

Ce fut ainsi qu'il démarra un large programme de réhabilitation des infrastructures de la ville. Très astucieux de sa part, ne croyez-vous pas ? Il faisait d'une pierre deux coup : il s'assurait de passer pour un philanthrope et un humble amateur d'art avec la restauration des quartiers historiques et des galeries de San Camari, tout en traçant un brillant avenir touristique à sa station balnéaire en devenir. Les travaux menés pour ramener San Camari à son prestige d'antan lui valurent une profonde reconnaissance de la part de ses habitants, qui n'attendaient plus que quelqu'un vînt remettre en ordre leurs commodités et redorât le blason de leur ville : de chef d'entreprise cupide, Grand-Père passa à mécène, et le nom Kelder ne fut plus synonyme d'annexion étrangère alors qu'il se démenait pour promouvoir la culture cinzane par tous les moyens à sa disposition - principalement l'art et le tourisme. Lorsqu'il eut la certitude qu'on ne le considérait plus comme une menace pour l'intégrité de sa nouvelle cité, il décida de porter le coup de grâce au portrait défavorable que tentaient de lui dessiner ses rivaux, et d'achever le long parcours qu'il avait entamé, il y avait bien des années maintenant, lorsqu'il avait commencé d'investir depuis Unys : il prépara sa descendance.

Ce fut ainsi que ma mère vit le jour. Fille unique, puisque ma grand-mère nous quitta malheureusement très vite, des suites d'une longue maladie dont je ne veux pas expliquer les détails. Cette perte affecta Grand-Père plus qu'il ne voulait l'admettre - car sous ses dehors de stratège financier froid et calculateur, il était tombé profondément amoureux de sa femme, et n'avait rien souhaité plus fort que de bâtir une famille solide et unie sur la base de son empire industriel. Ma mère grandit donc privée de présence féminine, seulement guidée par les directives souvent lacunaires d'un père accaparé par son devoir. Sans grand lien avec le reste de la famille toujours basée à Unys, elle se construisit dans une solitude et une indépendance forcées qu'elle se jura de ne jamais imposer à ses propres enfants, qu'elle chérirait plus que tout au monde.

L'éducation qu'elle reçut fut tout à la fois stricte et ouverte d'esprit, bien qu'elle reprocha à Grand-Père son absence omniprésente et sa considération si détachée envers des valeurs qu'elle jugeait fondamentales. S'il se montrait généreux ou bienveillant dans ses démarches publiques, il y avait toujours une motivation personnelle derrière : bien sûr, ce n'était pas un monstre, et il était sincèrement heureux que ses affaires professionnelles lui permissent d'améliorer le quotidien de ceux qu'elles influaient, mais il n'était juste pas capable de visualiser le monde sans pertes et profits, sans prêtés et rendus, sans gagnants et perdants. Ma mère, destinée, elle le savait, à reprendre la tête de l'entreprise familiale, se refusa longtemps à cette perspective de peur de devenir aussi indifférente que son géniteur, jusqu'à ce que l'âge et l'expérience lui fissent prendre conscience de ce qu'elle abandonnerait si elle lui tournait le dos. Malgré toutes leurs difficultés, père et fille s'aimaient au-delà de ce qu'ils pouvaient exprimer, et rien n'avait autant d'importance que leur lien de sang, leur point d'ancrage, la clé de voûte de leur construction mutuelle après le décès de Grand-Mère. Préserver la force de ce lien, perpétuer la famille et son pouvoir envers et contre tout, tels furent les impératifs qui avaient mené les actions de Grand-Père depuis son installation à Cinza et qu'il se fit un devoir de transmettre à Mère. Et elle les intégra bel et bien, jusqu'au tissu même de son âme.

La déchéance des Valencia fut l'aubaine inattendue qui permit aux Kelder de faire basculer l'équilibre des forces en leur faveur. À part nous, personne n'était en mesure de reprendre le poste laissé vacant par monsieur Valencia et sa progéniture ; Grand-Père n'en espérait pas tant, mais ç'aurait été mentir que d'affirmer que la situation ne lui procurait pas la plus grande satisfaction. Il était fort aise de savoir que lui, et sa fille après lui, auraient désormais la mainmise sur les affaires de San Camari : il profita même de l'occasion pour renforcer notre position en accentuant son soutien financier aux partis pris en défaut par la fraude du patriarche Valencia. Il n'en fallait guère plus pour nous propulser à la place de famille dominante de la cité, et ce malgré la faiblesse de la lignée, qui ne comportait toujours que deux membres.

Grand-Père, désespérément fidèle, ne se remaria jamais. Mère, quant à elle, prit sur elle le vide généalogique et les critiques adressées par leurs détracteurs à ce sujet avec la promesse d'y remédier dès qu'elle en aurait la capacité. Elle suivit des études prestigieuses, absorba tout ce qu'elle pouvait des conseils managériaux de son père, puis, son diplôme obtenu, elle lui succéda enfin au sommet de ce vaste royaume qu'il avait passé sa vie à établir. C'était une perspective vertigineuse que de se retrouver si haute perchée, avec le monde soudain minuscule étendu à ses pieds ; cependant elle se sentait prête, et elle avait toute la confiance de son père qui se retira de la scène commerciale non sans regret, mais le cœur gonflé de fierté. Il savait que son héritière porterait le nom Kelder aussi loin qu'il l'avait lui-même fait.

Le travail monopolisa Mère durant les premières années de sa direction. Pourtant, contre toute attente, elle parvint à rencontrer, puis à se faire apprécier de celui qui deviendrait bientôt son premier mari. Loin de chercher à obtenir un avantage quelconque de cette liaison, à l'inverse de son père en son temps, elle se laissa naturellement charmer par cet homme qui voyait plus loin que la chef d'affaire intraitable, qui perçait à jour son masque quotidien pour mettre à nu la personnalité dévouée et attachante qu'elle dissimulait à l'envers de son cœur. Ce fut avec lui, Gregorio Carri, qu'elle eut ses premiers enfants - mes aînés, Xavier et Angélique. Je les apprécie, mais la différence d'âge et de vie nous a toujours tenus assez à l'écart, eux de leur côté, moi et ma sœur de l'autre ; puis, les mentalités de nos pères respectifs nous ont chacun influencés de façon distincte.

Plus le temps passait, plus ma mère saisissait mieux les engrenages complexes du monde dans lequel Grand-Père avait évolué toute sa vie durant, et plus elle comprenait la nécessité des sacrifices auxquels il avait consenti pour maintenir la machine fonctionnelle afin de perpétuer son héritage. L'importance qu'il avait placé sur son œuvre gagna peu à peu du terrain dans l'esprit de Mère, si bien qu'elle finit à son tour par dévouer corps et âme à défendre les intérêts de sa maison - et se révéla pour ce faire aussi rusée et redoutable que son prédécesseur. Elle prit goût à ce jeu d'échecs constant dont le but ultime n'était, finalement, que d'assurer une vie confortable à sa descendance, et l'arrivée de ses enfants ne fit que renforcer cette conviction. Elle redoubla d'efforts pour se montrer aussi prégnante dans le travail qu'avec sa famille. Hors de question pour elle de délaisser mon demi-frère et ma demi-sœur comme elle l'avait été ; elle assisterait à chaque étape majeure de leur existence... et en profiterait pour les marteler à propos de la prévalence des intérêts familiaux, en particulier de l'entreprise, sur tout le reste. Ce discours obnubilant et prosélytique ne fut pas tout à fait au goût de son mari, cependant : il n'aimait pas la manière dont sa femme endoctrinait la chair de sa chair à poursuivre aveuglément son ouvrage, en dépit de ce qu'ils souhaitaient par eux-mêmes. Des dissensions naquirent de leur vision opposée de ce que devait être une famille. Les querelles s'enchaînèrent, s'aggravèrent, jusqu'à ce que monsieur Carri en eût assez. Il demanda le divorce. Ma mère, abasourdie par l'ampleur qu'avaient pris les événements, observa sans rien pouvoir faire son premier amour se détourner d'elle, et emporter avec lui ce qu'elle avait de plus précieux au monde ; le coup fut dévastateur, et l'endurcit plus encore après qu'elle s'en fût remise.

Elle reprit le travail avec force après ce drame personnel. L'absence fréquente de ses enfants la faisait souffrir le martyre ; elle ne supportait pas l'idée que la famille qu'elle se fabriquait fût aussi fragmentée que celle qu'elle avait toujours connue. Ce n'était pas ce qu'elle souhaitait laisser comme trace de son sang à Cinza ! Cela dit, elle devait bientôt se réjouir : les années qui suivirent lui sourirent admirablement, et alors que sa fortune prospérait, elle fit la rencontre d'Antoine La Noir. Mon père.

Leurs visions du monde se correspondaient bien mieux que ce que Mère avait expérimenté auprès de monsieur Carri. Preuve en est que mes parents sont toujours mariés à ce jour, et bien partis pour le rester ! Il ne leur fallut pas longtemps pour qu'ils officialisassent leur relation et organisassent le mariage en bonne et due forme ; puis, une fois liée à Père aux yeux de la loi, Mère insista pour avoir d'autres enfants. Elle prenait de l'âge, et elle le savait, mais la perte (même partielle) de ses aînés avait laissé une marque indélébile, et fait resurgir de vieux tourments sur la persistance de sa lignée et sur sa propre solitude infantile, alors qu'elle fut privée de mère et en bonne partie de père. Reconstruire ce qu'elle avait perdu, ce qu'elle n'avait jamais connu, telle était son obsession et sa détermination eut raison de tous les doutes qu'on lui opposait. Ainsi vint au monde Clémence, ma grande sœur ; et puis moi-même, trois ans plus tard.

Eh bien, ce fut une longue introduction ! Vous me suivez toujours ? Je suis navré, je me suis peut-être un peu trop épanché en détails, mais je tenais absolument à poser toute cette antériorité afin de mieux préparer la suite. Vous comprendrez pourquoi la mise en contexte avait son importance.

Et maintenant, si vous le voulez, passons donc au vif du sujet : ma naissance.

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Une naissance

Je vis le jour lors d'une belle après-midi d'août, après un accouchement qui s'avéra éprouvant pour ma mère. Elle avait quarante-et-un ans lorsqu'elle tomba enceinte de moi, et bien que les médecins lui eussent longuement expliqué le risque d'une telle grossesse, elle... tenait... à m'avoir, en dépit des conséquences. Je ne lui en veux pas, vous savez. Non, je dis cela car l'on m'a déjà posé la question. Je ne la tiens pour responsable de mon état. Elle ne pouvait pas... enfin, à sa manière, elle a souffert de la situation tout autant que moi, vous comprenez ?

Donc, après un travail difficile, je vins au monde. Au premier examen, tout parut en ordre pour les médecins. Comment auraient-ils pu se douter ? La vision des bébés est connue pour rester médiocre quelque temps, et ce n'était pas comme si j'avais pu communiquer avec eux sur ma condition ; alors je quittai la maternité sans heurt et passai les premières semaines de ma vie au même titre que n'importe quel nourrisson, à babiller entre les bras de mes parents ignorants. Vous pensez bien que je n'en garde pas vraiment de souvenirs impérissables, je me contente de rapporter ce qu'on m'en a dit. Et de ce que je sais, ce fut quand j'atteignis l'âge où, en temps normal, tous les bambins commencent de manifester une curiosité incontrôlée pour leurs alentours que mon attitude atypique suscita des préoccupations. Pourquoi cette apathie ? Pourquoi cette maladresse ? Certes, on avait bien remarqué, avant cela, que j'avais... des difficultés à poser mon regard, mais pour une raison ou pour une autre, ça n'avait pas paru alarmant. Cependant, maintenant que je me devais de fureter partout et de m'intéresser à tout ce qui traînait à ma portée, pourquoi diable restais-je assis sans rien faire au lieu d'attraper des jouets pourtant juste sous mon nez ? Je réagissais confusément aux stimulations, et lorsque me prenait enfin le désir de me mouvoir, je me dandinais avec gaucherie sur le sol jusqu'à buter dans un obstacle, ou bien jusqu'à tomber de moi-même, incapable de maintenir mon équilibre. Ces troubles allèrent en s'aggravant, si bien que mes parents, très inquiets de mon retard de développement, décidèrent de consulter un praticien. Ils s'imaginaient déjà le pire, pourtant ils n'avaient pas la plus petite idée de la véritable annonce qu'on leur ferait, et qui bouleverserait leur vie de famille pour les années à venir.

J'ai, je crois, passé une batterie d'examens médicaux, de rendez-vous chez des spécialistes et de tests ophtalmologiques en tout genre qui finirent par révéler la triste réalité : j'étais (et suis toujours) atteint d'une cécité totale. Cela signifie que je n'ai aucune perception de la lumière, même infime : je ne vois littéralement "rien". Vous avez du mal à visualiser ? C'est normal. Lorsqu'on est capable de voir, il est difficile de se représenter la vie sans ce sens essentiel. Dans ce cas, laissez-moi vous éclairer par une petite expérience. C'est un exercice que les médecins proposèrent à mes parents pour les aider à comprendre mon... point de vue sur le monde, si j'ose dire ! Bref, faites comme suit : fermez un œil. Vous continuez sans doute de voir avec le deuxième, n'est-ce pas ? Vous noterez néanmoins l'absence de voile d'obscurité, ou peu importe comment vous vous figurez la cécité, du côté de votre œil fermé : votre cerveau se concentre sur la vision qu'il vous reste et ne traite pas l'information invalide. Cette absence de stimulation : voilà ce qu'il semblerait que je "vois" pour vous. Pas de noirceur, non ; juste le néant.

Mais revenons-en à mon histoire, voulez-vous ? On me déclara aveugle, ce qui, sans surprise, dévasta mes parents. Les médias s'empressèrent de s'emparer de la nouvelle pour décrier ma mère et lui infliger des questions d'une indécence sidérante. Elle subit un véritable tribunal public pour avoir simplement désiré un enfant à un âge tardif, et nombreux furent les prêcheurs de bonne parole à vouloir la décrédibiliser à ce propos, ou lui incomber la responsabilité de mon handicap. Ce fut une horrible période pour elle, et pour le meilleur ou pour le pire, je ne pouvais pas la soutenir. Tout ce que je puisse faire aujourd'hui, c'est insister sur le fait que je ne lui en ai jamais tenu rigueur. Des choses à lui reprocher, j'en ai, bien sûr, mais celle-là ne figure pas sur la liste ; et quoi qu'il advienne, quels que soient ses erreurs et ses défauts, ma mère reste ma mère. Elle a toujours été là pour moi. Je l'aime, et je lui dois la vie...

Quoi ? Vous vous étonnez de ma franchise ? Je ne vois pas pourquoi je devrais cacher mon affection. Est-ce donc un sujet honteux ? Nous parlons de mon histoire personnelle, vous savez, alors si vous plonger dans mon intimité vous embarrasse, nous devrions peut-être arrêter cette conversation ici.

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Aveugle

Je continue...? C'est bien ce qu'il me semblait.

Une fois mon handicap connu de tous, il fallut s'adapter. Revoir l'ensemble du fonctionnement de la maison, l'agencement de nos lieux de vie, la cohabitation avec les autres membres de la famille... Xavier et Angélique étaient déjà adolescents à cette époque, ils étaient en âge de comprendre la situation et assez grands pour se débrouiller seuls, mais Clémence n'avait que trois ans, avec les besoins qui en découlaient ; elle nécessitait toujours autant d'attention de la part de nos parents et ne comprenait pas bien, au début du moins, pourquoi toute cette agitation autour du petit dernier de la famille... Plus tard, elle deviendrait un soutien inestimable, toujours là pour me protéger et prendre soin de moi. Je dois avouer que sa prévenance s'est parfois avérée écrasante, mais je suis conscient aussi de le chance que j'ai de l'avoir. Je sais qu'elle sera toujours là pour m'épauler, et je ne peux pas nier que sans elle, sans eux tous, je ne serais peut-être pas là pour me plaindre de leurs excès.

Mes parents, eux, s'investirent par tous les moyens possibles durant cette difficile transition de leur quotidien. Ils prirent toutes les mesures nécessaires à mon bien-être - ce n'était pas l'argent qui leur manquait pour revoir les infrastructures de la résidence -, s'équipèrent en conséquence et suivirent même des formations spécialisées afin de mieux encadrer l'éducation d'un enfant aveugle. Cependant, leurs occupations professionnelles ne leur permirent plus, passé un certain stade, de rester en permanence auprès de moi. Je n'étais pas assez vieux pour m'occuper de moi-même, encore moins avec ma cécité, si bien qu'ils décidèrent de se tourner vers une solution de garde inédite : ils contactèrent une société réputée pour employer des Pokémon au même titre que des humains, et de les former, d'égal à égal, comme aides de vie et infirmiers. Quelques rendez-vous plus tard, il fut convenu de l'assistante parfaite pour me chaperonner. Ce fut ainsi que je me retrouvais avec ce qu'on pourrait considérer comme mon premier Pokémon : Garance.

Garance était une Gardevoir particulièrement soigneuse et dévouée. Durant la vaste majorité de mon enfance, elle fut ma nourrice et ma gardienne ; elle veillait sur moi de l'aube au crépuscule, elle s'occupait de moi, répondait à tous mes besoins (ou me réprimandait si nécessaire...) Surtout, elle me servait de guide. Elle devint les yeux dont je ne disposais pas. Elle m'aidait à me déplacer, écartait les obstacles par télékinésie, et ne quittait jamais mon sillage de peur que je ne fisse une mauvaise rencontre avec un mur ; j'ai cessé de compter le nombre de fois où elle me rattrapa de justesse, au bord de la catastrophe ! Je ne m'en rendis pas compte, mais je pris beaucoup confiance en moi sous l'égide de sa vigilance infaillible. Trop, même, pourrait-on se dire...

À cette époque, je n'étais pas scolarisé à l'école classique et je suivais des cours spécifiques à domicile, auprès de tuteurs adaptés à ma condition. C'était confortable, mais plus les années passaient, plus j'étouffais sous ce cocon doré. Tout le monde s'en faisait pour moi, tout le monde voulait s'assurer de ma sécurité, s'inquiétait de ce que je saurais (mais surtout ne saurais pas) faire et cherchait à me suppléer dès que l'occasion se présentait... Garance, malgré sa bienveillance, était la pire de tous. J'ai réalisé bien plus tard à quel point je m'étais montré ingrat envers elle ; mais à cette période, mon jeune esprit n'aspirait qu'à une chose : être considéré comme un garçon normal, parfaitement capable de se débrouiller seul. Je voulais prouver que je pouvais exister par moi-même.

Alors j'ai commencé à... mal me comporter. J'étais infect avec cette pauvre Garance, laquelle essuya chacune de mes colères sans que son dévouement et son affection ne fléchissassent d'un pouce. Je provoquais l'agacement de mes parents avec mes caprices, ce qui n'aida pas à la réalisation de mes rêves d'indépendance. Même Clémence, pourtant si douce et si gentille avec son petit frère infirme, récoltait le fruit trop mûr de ma frustration dès qu'elle cherchait à me soutenir. J'en voulais au monde entier... une rancœur qui perdura jusqu'à ce qu'on se résignât à m'amener chez un pédopsychiatre, afin de comprendre la raison de ma tourmente intérieure.

Le médecin mit en évidence le fait que je manquais de contact social, et que j'avais besoin de retrouver la stabilité fondamentale d'une routine moins imprégnée par ma cécité. On expliqua à mes parents que m'amener à l'école - une véritable école, pas de simples cours à distance - pourrait me faire beaucoup de bien. C'était tout ce que je désirais, mais il me fallut encore lutter pour obtenir d'étudier dans un établissement normal à San Camari, au lieu d'être envoyé à l'autre bout du pays pour suivre un cursus dans un institut spécialisé. Après des discussions acharnées entre mes parents et le pédopsychiatre, je finis par avoir gain de cause, à condition que Garance pût m'accompagner pour me servir de guide et de garde-fou. Cette obligation me fit grimacer, mais ma mère resta intraitable : impossible d'y couper. De toute manière, je dus bien reconnaître que réussir à me rendre à l'école sans l'aide de personne relevait de l'impensable. Je me satisfis donc de mon sort.

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Une vie normale ?

J'avais sept ans lorsqu'on m'amena à l'école pour la première fois de mon existence. Oh, bien sûr, ce n'était pas n'importe quel établissement : ma famille tenait à m'offrir les meilleures perspectives d'avenir, même à cet âge. Mère fit bien entendre son désir que mon intégration se passât au mieux, prête à brandir notre nom si ses interlocuteurs avaient besoin d'une piqûre de rappel. Promptement stimulé par son discours, le personnel de l'école déploya des trésors d'énergie pour m'accueillir au meilleur de leurs capacités. Mais en dépit de toutes leurs précautions...

On m'avait prédit une expérience difficile. On s'était trompé. Ce fut bien pire.

Rien de ce qu'on avait pu me raconter n'égala ce que je vécus cette année-là. Mon statut étrange, entre la renommée de mon ascendance, mon handicap, et les professeurs qui redoublaient de considération à mon égard afin de satisfaire mon petit confort, fit que je supportai une autre forme d'isolement, plus terrible encore, peut-être. La pernicieuse solitude du rejet : celle du marginal, du naufragé sur son îlot au milieu d'une marée de têtes indifférentes. Aucun enfant bien intentionné n'osait m'approcher, et les principaux rapports que j'entretenais avec mes congénères se limitaient aux vilenies des plaisantins et des envieux. On persiflait dans mon dos ; parfois, on ne s'en cachait même pas, ce qui résultait invariablement en une pluie de sanctions à l'intention des fautifs. Ces punitions systématiques dissuadèrent les plus intrépides de passer des paroles à l'acte, cependant elles scellèrent mon sort à leurs yeux : rien de bon ne ressortirait d'un contact avec cet idiot d'estropié, négligé par la vie mais privilégié par les instituteurs et la société (oh, oui, n'allez pas croire que leur jeune âge les privât de ce genre de pensées : l'ombre de leurs parents n'était jamais loin derrière...) J'étais trop singulier, trop en-dehors de leur monde. Ils n'avaient aucune envie de m'y inviter.

En parallèle, je souffrais de mes lacunes en cours. Mon éducation domiciliée n'avait pas été irréprochable, et surtout ne m'avait pas permis de rattraper le niveau du programme officiel de Cinza. J'avais ainsi accumulé un retard conséquent que les autres élèves ne possédaient pas, et ni ma cécité, ni l'ambiance générale de la classe ne me facilitaient la tâche pour rattraper le train en cours de route. Pour couronner le tout, Garance intensifia sa surveillance après avoir constaté mes difficultés, et son maternalisme persqu'obessionnel fut plus que je n'en pouvais supporter. Bien malgré elle, elle fournit à mes bourreaux toujours plus de raisons de m'humilier.

Oui, ce fut une année pénible. Je ne parvenais pas à tisser les liens dont j'avais tant rêvé, l'école se révélait plus ardue que je ne le croyais et, comble de l'ironie, je me sentais encore moins libre de mes mouvements sous la rigueur de l'emploi du temps et l’œil assidu de Garance. Je fis des allers-retours entre le directeur de l'école et mon pédopsychiatre, suffisamment pour que mes parents s'arrachassent les cheveux, avant de se résoudre à l'évidence : rien ne fonctionnait comme prévu. J'allais devoir redoubler mon année. À ce titre, Mère caressa de nouveau la possibilité de m'envoyer dans son fameux institut, mais je m'y opposai avec tout l'aplomb d'un garçonnet de huit ans certain de son droit : je voulais réussir à mener une scolarité normale, et j'y arriverais, peu importait les notes médiocres et le fiel des vauriens.

Je croyais en ma conviction, mais pas à ce qu'elle pût convaincre Mère et Père de m'accorder une seconde chance ; pourtant, à ma grande surprise, ils me cédèrent du terrain. Je ne sais ce qu'ils lurent dans mon regard déficient pour abdiquer, à moins que psychologues et enseignants ne surent leur dérouler le bon discours ; toujours fut-il qu'on m'autorisa à reprendre une année dans mon école. J'aurais pu maudire cette perspective, j'aurais dû, même, puisque la précédente tentative avait été un véritable supplice ; mais cette étincelle volontaire tapie en moi s'était changée en flamme éclatante. Une flamme inextinguible que je détiens encore aujourd'hui, et que j'entretiens avec passion. L'ardeur de la détermination.

Une autre raison me poussait à croire que ce nouvel essai serait fructueux : on me confia que de sérieuses réflexions se menaient pour remplacer Garance à son poste. J'ai honte en y repensant, mais à l'époque cette annonce m'avait rempli de joie : enfin, mes parents avaient remarqué que je ne voulais plus d'une nourrice, d'une nounou qui m'empêchait d'entreprendre les activités que je voulais et qui me contrôlait comme si j'étais encore un bébé tout juste lâché dans le vaste monde ! (Certes, c'était un peu le cas, mais en ce temps-là, je voulais penser que j'avais déjà saisi la signification de la "maturité".) Bien sûr, la décision ne s'appliquerait pas sur-le-champ. Il était hors de question d'abandonner Garance comme une malpropre après toutes ses années de bons et loyaux services ; et puis, une fois partie, qui se montrerait apte à la remplacer ?

C'était avec cette interrogation pour le moins importante en tête que mes parents recontactèrent la société à laquelle Garance appartenait, afin de leur exposer la situation. Un problème subsistait néanmoins : leurs critères de sélection pour le remplaçant de la Gardevoir réduisaient drastiquement le choix des Pokémon en mesure de les combler. Il fallait qu'il fût capable d'un certain degré de pouvoirs psychiques, afin de faciliter la manipulation d'objets encombrants ou hors de portée, d'assurer ma protection et de me téléporter en cas d'urgence (croyez-moi d'ailleurs quand je vous dis que je ne supporte pas Téléport. Son usage a tendance à perturber mon équilibre et ma notion de l'espace, déjà mis à mal par ma cécité...) Il devait également pouvoir me suivre où que j'allasse, donc être à taille humaine. Garance remplissait tous ces critères à merveille, si bien que mes parents étaient bien ennuyés de la renvoyer - mais il en allait de mon épanouissement personnel. Finalement, les conseillers de l'association nous aiguillèrent vers le seul de leurs membres à correspondre aux attentes de tout le monde : un individu qui ne payait pas de mine, mais dont on nous assura qu'elle était d'une fiabilité sans pareille.

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De bon augure

Vous l'aurez deviné : le miracle qu'on nous promit n'était autre qu'Oracle.

Inutile de dire qu'au début, Père et Mère affichèrent quelque réserve. Devaient-ils vraiment mettre le destin de leur plus jeune fils entre les pattes inanimées de cette statue faite oiseau ? Cependant les éducateurs leur certifièrent qu'il valait mieux ne pas se fier aux apparences ; cette Xatu à l'expression vide était l'un de leurs meilleurs éléments depuis des années, et son chômage actuel n'était dû qu'à la mauvaise impression laissée par son calme inébranlable. Ils nous détaillèrent comment, grâce à ses visions, elle prévoyait les besoins de ses protégés avant même qu'ils n'en prissent conscience. Comment ses puissants pouvoirs psy formaient une protection infaillible contre tous les assauts physiques que l'on pût imaginer. Comment elle veillait en silence au chevet de ses pupilles et surveillait tout ce qui s'y passait sur plusieurs dimensions simultanées. Et comment - et c'était là ce qui m'importait le plus - à l'inverse de la plupart de ses collègues, elle interagissait très peu avec ceux placés sous sa responsabilité, limitant ses interventions au strict minimum.

Mon esprit juvénile comprit par là que je serais enfin tranquille, délivré de toute forme de restriction en dépit de ma cécité ; dès lors que j'eus cette idée en tête, je ne jurais plus que par Oracle. Mes parents présentaient de claires réticences, mais mon insistance et l'exposé rassurant des éducateurs parvinrent à avoir raison de leur hésitation. "Au moins aura-t-il choisi le Pokémon qu'il désire," se dirent-ils. "Peut-être sera-t-il plus enclin à lui obéir."

Par souci d'équité, ce genre d'association ne se faisait pas sans l'accord du Pokémon concerné, ni sans s'assurer que le binôme fonctionnerait comme attendu. On me conduisit donc auprès d'Oracle ; on lui expliqua de quoi il retournerait si elle acceptait notre proposition, on lui demanda, du mieux qu'on pouvait, si la perspective l'intéressait. Pour nous permettre de se familiariser l'un à l'autre, on m'autorisa à la toucher. Je me rappelle encore de mes mains tremblantes, de cette haute tour duveteuse dressée devant moi, aussi solide qu'un roc, aussi robuste qu'un vieux chêne arrimé par des siècles d'enracinement à sa terre ancestrale, et pourtant j'avais perçu, derrière toute cette inertie opiniâtre, une étincelle inexplicable. L'éclat d'un intérêt renouvelé ? L'énergie latente d'une volonté qui n'attendait qu'à être stimulée ? Elle-même dut me sonder durant ce long dialogue dénué de mots. Et je pense pouvoir dire sans trop craindre de me tromper qu'à cet instant, nous le sûmes l'un comme l'autre. Nous avions trouvé la réponse à une question que nous ne nous étions jamais vraiment posée, une question essentielle restée en suspens pendant bien trop longtemps.

Oracle dut signifier son consentement d'une manière ou d'une autre, puisque nous nous retrouvâmes ensemble pour la période de test obligatoire, où l'organisme nous laissait entre les mains l'un de l'autre afin de déterminer si notre relation nous serait profitable. Nous passâmes le baptême du feu avec succès, et plus encore : mes parents découvrirent non sans étonnement que, sous ses dehors impassibles, Oracle s'avérait d'une aide précieuse, qu'elle ne me quittait bel et bien jamais des yeux, et que sa magie, quand elle devait me guider, le faisait avec tant de subtilité que le gamin susceptible que j'étais ne s'en rendait même pas compte. Soulagé par la nouvelle quiétude qui avait fait irruption dans ma vie, je cessais peu à peu mes crises. La présence d'Oracle, loin de m'oppresser, me rassurait : si le malheur m'assaillait, je courais me réfugier auprès d'elle, et nous consacrions quelques heures à observer le silence jusqu'à ce que mes tourments s'apaisassent. Les jours passants, habitué à ses consolations muettes, je commençai à combler le vide de nos échanges par mes paroles. Sporadiques, au départ, et puis à mesure que se désencombrait le cours de mes émotions, je relâchais davantage de ce qui étreignait mon cœur. Oracle écoutait. Elle ne répondait rien, ne bougeait pas, mais elle écoutait tout ; nous savions tous les deux que c'était ce dont j'avais besoin.

Durant toute mon existence, j'ai cherché du réconfort là où je pouvais en trouver, ce qui signifie surtout auprès de ma famille. Je ne saurais vous dire combien je me sens reconnaissant envers Père, Mère, Clémence et même mes demi-frère et sœur de s'être tant souciés de moi, d'avoir porté dès que possible une oreille attentive à mes problèmes. Je n'aurais sans doute jamais su traverser toutes mes épreuves sans leur soutien. Pourtant, ce que m'apporta Oracle dépassa ce que j'avais toujours pu espérer de leur part. Quelque chose dans son mutisme obstiné, celui-là même qui perturbait tant de ceux qui la rencontraient, me procurait un sentiment de bien-être que je n'avais encore jamais connu. Comme si... comme si je m'étais enfin trouvé une place dans un monde qui n'avait jamais prévu que je lui survive.

Il ne fallut pas longtemps, après cela, pour signer les derniers accords et valider la venue d'Oracle à la maison. Cela signifia en conséquence que la tutelle de Garance arrivait à son terme. Les adieux furent plus déchirants que ce que je m'étais imaginé. C'était que, malgré mes colères et mes enfantillages, j'avais pour elle une affection indéniable, forgée par toutes les années qu'elle avait passées à s'occuper de moi, à me soigner, me protéger, me consoler. Trop ému, trop jeune aussi, je ne trouvai pas les mots pour lui exprimer l'étendue de ma gratitude. Non ; "gratitude" est un mot encore trop sec pour ce que je ressentais : je ne savais comment lui exprimer mon amour. Je ne pus que serrer son corps mince dans mes bras, et elle me rendit mon étreinte avec cette douceur qui la caractérisait, preuve d'une tendresse que je fus bien cruel de ne pas avoir su restituer. Elle n'en avait jamais voulu à cet enfant pour toutes les misères qu'il lui avait fait subir, et maintenant que je prenais conscience de l'ampleur de son abnégation, de sa capacité de pardon, je me découvrais impuissant à le lui faire comprendre. Je ne pense sincèrement pas avoir mérité sa bonté ; à ce jour encore, je regrette qu'elle ne sût jamais ce que j'éprouvais vraiment pour elle. Il paraît cependant que les Gardevoir sont particulièrement réceptifs aux émotions... alors, peut-être l'avait-elle deviné ?

Cependant, le temps s'écoulait. La vie reprenait son cours. Désormais fort de ma nouvelle partenaire, je me sentais capable de relever tous les défis que le destin poserait sur mon chemin, à commencer par l'école. Encouragé par la présence d'Oracle (que je percevais toujours, assez mystérieusement, où qu'elle fût aux alentours), je craignais moins d'affronter les moqueries des autres élèves. Je ne me sentais plus seul, et ma précédente expérience me permettait de savoir à quelles embûches m'attendre sur la voie que j'avais choisie. Je décidai que, puisque je ne pouvais me détacher de ma particularité et me faire accepter parmi mes camarades au même titre qu'un autre, je n'allais plus essayer de m'adapter. Je resterais fidèle à moi-même, et je prouverais ainsi que j'étais tout à fait apte à mener ma scolarité à bien, avec ou sans la vue, avec ou sans amis ; j'avais Oracle et ses silences plus éloquents que de longs discours et je m'en satisfaisais lorsque j'arpentais en solitaire la cour de l'école. Mes résultats s'améliorèrent nettement, et plus ils s'amélioraient, plus je m'appliquais. J'entendais les murmures conspuer dans mon dos, cependant chaque attaque endurcissait ma volonté. Les critiques rebondissaient sur la muraille de mon esprit, l'affectaient de moins en moins ; je finis par ne plus les écouter que d'une oreille. Rien ne m'échappait, bien que je fisse croire le contraire, tandis qu'en mon for intérieur, le feu bouillonnait. Je me jurais qu'un jour, je ferais en sorte qu'ils se souvinssent de moi. Que je marquerais le monde d'une façon ou d'une autre, que je me battrais pour le rendre plus juste pour les rejetés et les incompris, pour les gens comme moi.

Je passai mon année haut la main. Je reçus les félicitations de mon école et de mes parents, ainsi qu'un flot de remarques désobligeantes de la part de ceux qui avaient moins bien réussi en dépit de deux yeux parfaitement fonctionnels. On m'ostracisa d'autant plus par la suite, mais la fierté que je tirai de mon succès compensa plus qu'assez ces comportements déplorables. Je continuai d'étudier avec grand soin pour ne rien perdre de mon avance. Mes parents, quant à eux, étaient soulagés au-delà des mots de me voir enfin rayonner, malgré l'isolement et les difficultés accumulées de ces deux dernières années. La fréquence des rendez-vous chez le pédopsychiatre se réduisit peu à peu. Pour un garçon aveugle de bientôt neuf ans, je retrouvai une enfance presque normale. La plus normale que je pusse espérer.

_____________________

La nouvelle existence

J'avais onze ans lorsqu'éclatèrent les premières révoltes. À cet âge, je n'avais pas conscience de tous les enjeux, politiques notamment, qui les entouraient ; bien que je vis mes parents révolutionner autour des hautes sphères de Cinza durant cette période, et qu'ils expliquèrent à toute la fratrie, du mieux qu'ils pouvaient, les tenants et les aboutissants de leur rôle dans les bouleversements à venir et les raisons qui les poussaient à croire qu'ils agissaient pour le bien du pays, les pièces de cet immense puzzle idéologique ne s'étaient pas toutes assemblées dans mon esprit accaparé par les affres d'une adolescence naissante. Tout ce que je saisis fut que les Pokémon, nos alliés depuis toute éternité, souffraient d'un grand nombre d'injustices et de cruautés dans le modèle de notre société - des sévices pas très éloignés de ce que j'avais pu expérimenter moi-même, dans une certaine mesure - et qu'il fallait réformer nos mœurs. Je n'avais rien contre cette idée, bien au contraire : sous l'influence de Mère, notre famille n'avait jamais caché sa circonspection face aux combats et à la capture de Pokémon. J'ai été élevé avec cette mentalité et rien ne me paraît plus évident. Outre le fait que, bien sûr, le manque de vision réduit en grande partie mon intérêt pour la pratique du combat Pokémon, les stimulations brutales et désordonnées qui accompagnent en général ces événements me procurent une grande angoisse : le bruit, les cris, les odeurs, la furie de la foule en délire et des créatures qui s'entredéchirent en faisant trembler ciel et terre... Tout ce chaos révulse mes sens et m'empêche de continuer à me situer correctement dans l'espace. Viennent alors les attaques de panique...

Par chance, Oracle sait comment réagir quand l'une de ces situations me frappe. Elle n'eut néanmoins pas à intervenir lors des émeutes de la Nova Existência : j'étais bien loin du conflit, à l'abri avec elle dans la demeure familiale. La violence dont je percevais les échos à la télévision me dégoûtait, mais tout ce que je pouvais faire pour la faire taire, c'était d'appuyer sur le bouton off. Trop jeune et trop vulnérable pour agir contre les manifestants, mais assez grand pour savoir que ces affrontements brisaient des vies...

Vous commencez à le savoir. Il n'y a rien que j'abhorre plus que l'impuissance. J'en avais assez d'entendre toujours plus d'horreurs défiler aux informations : je voulais que ce désastre cessât. Plus que tout, je ne comprenais pas pourquoi les habitants de Cinza refusaient en bloc les lois édictées pour le bien de leurs compagnons... Évidemment, je n'avais pas encore entendu parler des Pass : mes parents s'étaient chargés de mettre en règle tous les Pokémon sous notre toit en temps et en heure, si bien que ni moi ni ma sœur n'eûmes connaissance de cette nouvelle législation avant quelque temps, et encore moins de son coût. Notre mère a une certaine tendance à manœuvrer de son côté l'ensemble des affaires de famille...

J'ai mieux compris, une fois plus âgé, les motifs de rébellion qui poussèrent les insurgés à mettre à sac les rues ; si j'admets volontiers la brutalité de la transition et l'injustice de certaines mesures (tel que le prix exorbitant des Pass), rien à mes yeux ne justifiait une réaction si féroce et si implacable. Enfin, j'imagine que tous les camps ont eu leur part de responsabilité dans l'affaire... Heureusement, les événements se sont apaisés, l'eau a coulé sous les ponts lorsqu'il devint évident que le gouvernement ne reviendrait pas sur sa décision. Et je pense sincèrement que, la guerre civile de 2015 mise à part, ces changements étaient plus que nécessaires. Les Pokémon ne nous sont pas dus ; c'est nous qui leur devons tout, plutôt, et le décret de leur libération a permis de reconsidérer notre relation mutuelle, de libérer leurs opinions autant que la nôtre et de leur offrir une chance d'évoluer à nos côtés, non pas comme nos esclaves, mais comme nos égaux.

Passées les révoltes, la Nova Existência ne changea pas grand-chose à mon quotidien, hormis que les Kelder faisaient désormais partie intégrante de la scène politique, au même niveau que d'autres noms fort anciens comme les Cobalt ou les Viridis. Je ne pourrais assez bien décrire ce que cela impliquait pour nous. Vous vous rappelez de ma "petite" introduction de tout à l'heure ? Nous sommes une lignée très récente à Cinza. Nous nous étions implantés vigoureusement à San Camari, bien sûr, et nous jouissions d'une bonne réputation générale, mais jamais nous n'aurions cru gravir à ce point les échelons sociaux en à peine trois générations. Sans compter que nous n'avions encore jamais trempé dans la politique jusque-là. C'était révolutionnaire à tous points de vue. Nous devions remercier Mère pour cette victoire : une fois encore, elle avait su nouer les bonnes relations et apporter son soutien aux personnes qu'il fallait, et sa loyauté avait payé. Nous détenions une partie du destin de Cinza entre nos mains, désormais ; nous étions en position de faire valoir nos opinions concernant le futur du pays. Notre réputation de mécènes et de philanthropes à San Camari nous valut un regard bienveillant de la part du public, plus encore que les trois autres maisons, d'autant plus que nous présentions des réserves quant à l'arrivée au pouvoir de l'organisation Plasma et des conséquences de la révolution sur le peuple.

Fut-ce le mélange détonnant de notre influence toute neuve, de ma maturité grandissante et de l'arrière-goût amer d'impuissance qu'avait laissé dans ma bouche la rébellion de la Nova Existência qui me convainquit finalement de m'engager pour mes idées ? Suis-je le digne fils de ma mère, amateur d'intrigues et de jeux d'échecs immatériels entre puissants de ce monde, ou bien ai-je la fureur de vivre refoulée d'un aveugle que tout le monde avait rejeté, que personne ne valuait ni n'acceptait comme un rouage à part entière de la machine sociétale si bien huilée ? Mais moi, petit engrenage cliquetant, défaillant, en avais assez de tourner pour une communauté non moins défectueuse, sans pouvoir rien faire pour la réparer. Alors, sûrement, toutes ces raisons eurent un rôle à jouer dans mon désir de revoir cette complexe machinerie pour cerner l'endroit où elle avait commencé de cahoter.

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L'Aiglon

Avec la Nova Existência, je sentis mes convictions se raffermir. J'avais grandi, j'étais pleinement entré dans l'adolescence et la personnalité qui serait la mienne se précisait chaque jour un peu plus. La suite de mon parcours scolaire ne s'avéra pas plus facile qu'avant, surtout à treize ans, au milieu de collégiens immodérés dans leurs mots et leurs gestes ; j'aurais sans doute enduré un harcèlement pis encore si je n'avais pas été protégé par l'aura des Kelder et la psyché d'Oracle. Las de subir ma différence, je finis par l'assumer totalement. Je la transformai en armure.

Je devins alors tout l'inverse de ce qui m'avait caractérisé jusqu'alors. De docile et effacé, je me mis à déclamer mes idées haut et fort. Je cessai de raser les murs afin qu'on ne prêtât pas garde à ma livrée trop bien soignée ou mon visage trop bien connu ; je tournai la soudaine célébrité de ma famille à mon avantage, saisis l'opportunité de ces hauteurs inespérées pour déployer mes ailes. J'acceptai qu'on sût tout de suite qui j'étais sans que je ne reconnusse personne en retour. J'adoptai peu à peu cette attitude fantasque et diserte que l'on me connaît aujourd'hui, renforcée par les événements publics auxquels je participais de plus en plus souvent et qui achevèrent de dévoiler mon personnage à tout Cinza. Je suivais Mère de près lors de toutes les sorties importantes de la famille, ce qui l'étonna autant que cela lui réchauffa le cœur. De toute évidence, mon ambition et mon investissement pour la cause lui plaisaient, et elle s'empressa de me prendre sous son aile. Je commençai d'intervenir devant les journalistes. On m'interrogeait, je donnais mon opinion comme n'importe quel adulte, et enfin, on m'écoutait. Sérieusement. Je ne me sentais plus impuissant.

Enfin, jusqu'à ce qu'on me lût les gros titres qui me tournaient en dérision... Ce fut à cette époque que survint la petite histoire autour de mon surnom. J'avoue avoir tapé fort : ce fut presque un ping-pong médiatique entre moi et celui qui m'avait injurié, et je pense avoir remporté le match en dépit de l'intrépidité toute adolescente dont je fis preuve, puisqu'après cette anecdote, tout le monde n'avait que mon nouveau nom à la bouche lorsqu'il s'agissait de me saluer ou de me railler. L'Aiglon de San Camari était né, et il n'était pas près de laisser qui que ce soit lui brûler les ailes.

Cependant, alors que les autres élites nous regardaient, moi, ma mère et tous les Kelder d'un mauvais œil, le peuple nous appréciait et ne le cachait pas ; les marginaux et les jeunes notamment ont déjà affiché leur soutien envers moi, et je tiens à leur rendre cette fidélité en poursuivant mon combat pour nos idéaux communs. Je suis certain qu'il y a encore beaucoup de chemin à parcourir afin d'ajuster nos lois depuis la Nova Existência, même si nous avons déjà fait un grand pas dans la bonne voie. Sans compter tous les manquements persistants en ce qui concerne les droits humains... Mon discours égalitaire et modéré a eu tendance à me valoir la sympathie des opprimés - et le dédain de nos rivaux politiques, mais ma vie m'a appris à faire fi des médisants afin de ne jamais me détourner de mes objectifs.

Aujourd'hui ? Aujourd'hui, je suis lycéen. Ma majorité se rapproche à grands pas, et avec elle de nouveaux horizons s'ouvrent à moi. Je continue de me présenter régulièrement aux rassemblements et aux rencontres, politiques ou non, initiés par ma famille, sans négliger mes études pour autant ; je prépare d'ailleurs des concours pour entrer dans certaines des plus prestigieuses écoles de droit de la région. Je goûte de plus en plus à l'indépendance d'une vie adulte, bien que je vive toujours sous le toit de mes parents. J'essaie de les rendre fiers de moi - aussi bien Père que Mère, qui laisse porter sur moi les espérances que Clémence a reniées en prenant le chemin de la médecine. Elle souhaite un héritier capable de reprendre la suite des affaires familiales et de se démener pour conserver la place majeure qu'elle nous a fait gagner à Cinza ? Je ferai de mon mieux pour répondre à ses attentes... sans perdre de vue mes ambitions personnelles, et mon idéal ultime, celui qui guidera, je pense, le reste de mon existence : m'inscrire dans l'histoire de mon pays.

_____________________

Et c'est ainsi que mon récit touche à son terme. Votre cerveau ne déborde pas trop, après cette averse d'informations ? J'espère en tout cas que vous avez pu récupérer tout ce que vous recherchiez pour votre biographie. Je ne suis pas trop sûr de savoir pourquoi vous tenez tant à rédiger ma vie alors qu'elle ne fait que débuter ; il reste beaucoup à dire et encore plus à écrire... Mais je suppose que vous savez ce que vous faites, n'est-ce pas ?

Il est plus que temps pour moi de vous laisser. J'ai un emploi du temps assez chargé, vous comprenez, et on m'attend encore ce soir pour quelque dîner officiel. Même si j'ai appris à apprécier votre compagnie, je ne peux pas me défiler. Ah ! Parfois, j'envie ceux qui n'ont pas plus d'obligations à respecter que le bon plaisir de leur cœur...
Posté le Sam 16 Avr - 14:02
Invité
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MON PETIT FRERE MA VIE
Posté le Lun 18 Avr - 9:19
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TU ES VALIDÉE !


Bien le bonsoir par ici !  :hey:  
Tout d'abord, re-bienvenue avec ce nouveau personnage que j'ai aimé découvrir au fil de ma lecture. Un vrai plaisir de constater combien tu l'a bien ancré dans l'univers du forum, y apportant ça et là quelques touches personnelles qui ajoutent un petit plus au personnage et à son histoire. Hâte de le voir évoluer en jeu ! (a)  

Tu es donc maintenant validé et tu rejoins le groupes des Seguidor ! Tu débutes l'aventure avec 30 PkP et une Potion ! Tu peux dès lors aller voir tes papiers d'identité afin de t'assurer que tout est conforme et faire un tour dans les bottins pour vérifier que tout y est. Tu peux aussi créer ta fiche de liens, aller voter aux top sites, et participer au RP ! N'hésite pas aussi à passer sur la chatbox et passer nous voir sur le Discord du forum. Il nous tarde de te voir évoluer en RP et de faire partie de cette grande histoire qu'est Cinza ! Si tu as la moindre question, tu peux bien sûr la poser à Golden, Liseron ou Val.

Aller, des cookies pour toi  :jtm:


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Posté le Lun 18 Avr - 9:19
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