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A travers le labyrinthe (Loup & Luciano)

Posté le Mar 19 Avr - 5:35
Luciano Viridis
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Le Labyrinthe

Tous les chemins mènent à Rome, mais ils ne sont pas tous aisés

Comme beaucoup d’autres à Cinza, Luciano Viridis avait reçu une bien étrange invitation de la part d’un certain hôte au très mystérieux pseudo de "Monsieur S." qui avait valu, à sa lecture, un sourire de la part du puîné Viridis et pour cause : ce Monsieur S. et sa demeure Togekiss n’étaient pas étrangers à Luciano. La sphère des individus riches et puissants demeurait restreinte et à Cinza comme partout ailleurs, les fortunés n’étaient jamais inconnus … encore moins pour un homme tel que Luciano Viridis, qui trempait dans presque toutes les fêtes mondaines afin d’y représenter les Viridis et leurs intérêts. Jouant le jeu, il avait cependant gardé le secret quant à l’identité de cet hôte, se contentant de garder pour lui les informations qui, sans doute, viendraient dans la soirée … ou peut-être pas. Qui savait ce que Monsieur S. préparait ?

Gara à ses côtés, Luciano avait usé du Téléport de Boras, le Kadabra de son majordome Kerack, pour se rendre au point de rendez-vous qui permettait d’accéder à l’immense demeure de leur hôte. L’intendant, bien sûr, ne fut pas surpris de découvrir le vaste labyrinthe qui les séparait de leur but : cet étrange jardin là aussi, Luciano le connaissait. L’homme ne s’y était bien évidemment jamais aventuré – à quoi bon ? Pas question de prendre le risque de s’y perdre ! – pourtant aujourd’hui, le destin ne semblait pas vouloir offrir à Luciano la félicité d’éviter cette épreuve, car pour rejoindre la demeure, "Monsieur S." avait décidé qu’il leur faudrait d’abord traverser le labyrinthe … mais qu’avait-il en tête, et que leur réservait-il ? Luciano n’aimait pas les surprises et encore moins les imprévus, mais force était de constater qu’il allait devoir se plier aux exigences de leur hôte s’il voulait espérer gagner la villa.

Sans attendre, l’intendant de Borao congédia son majordome, l’envoyant en amont où, vraisemblablement, tous les convives étaient censés au final se retrouver. Chiquement vêtu – cela ne changeait pas tellement de d’habitude – Luciano avisa le grand écran à sa droite, sur lequel était affiché son portrait ainsi que celui de quelqu’un d’autres, Loup Kelder à en juger par la légende. Rapidement, l’identité du garçon lui revint en mémoire : Loup n’était nul autre que le cadet aveugle des Kelder, qui depuis quelques temps ne manquait pas de faire parler de lui par bien des manières. Si certains se moquaient allègrement de sa nouvelle célébrité, d’autres – plus sages – y voyaient une ambition brûlante qu’ils auraient eu tort de sous-estimer. Luciano avait déjà eu l’occasion de croiser ce Loup Kelder, mais le garçon se souviendrait-il de lui ? L’intendant ne tarderait pas à le savoir.
Posté le Mer 20 Avr - 12:00
Loup Kelder
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• À travers le labyrinthe •

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• Loup & Luciano •

Si tu es curieuse de sa tenue : clic !

Si l’on pouvait certifier deux choses à propos du sybillin « Monsieur S. », c’était qu’il se renseignait aussi bien qu’il cultivait ses secrets. L’invitation parvenue à mon intention au domicile des Kelder, bien qu’envoyée en même temps que toutes les autres, avait été spécialement retranscrite en braille afin que je pusse la déchiffrer par mes propres moyens. Certes, mon handicap n’était pas du genre aisé à dissimuler et la plupart de ceux qui avaient déjà entendu parler de moi étaient également informés de ma cécité ; néanmoins aucun ne prenait la peine de traduire ses documents en conséquence.

Ce curieux soin du détail trahissait à mes yeux une attention que je m’expliquais mal. Je n’étais pas assez naïf pour croire qu’il s’agissait là d’une pure marque de bonté, pas de la part d’un homme assez puissant pour quérir la moitié des figures les plus éminentes de Cinza tout en accordant un tel souci à sa petite mascarade. Que devais-je en penser ? Était-ce là un moyen subtil de faire passer un message ? De me faire comprendre qu’il avait choisi en parfaite conscience de m’inviter au même titre que l’élite du pays ? De me menacer sans en avoir l’air, brandissant devant moi un échantillon de son savoir et de ses capacités afin de me décontenancer ? Ou bien peut-être n’était-ce qu’une manière de m’amadouer, de gagner ma sympathie, ce qui paraissait plus incongru encore : les habitués des hautes sphères ne s’inquiétaient en général pas assez de mon nom pour s’embarrasser de politesses superflues envers moi.

J’avais l’odieuse impression que la réponse à ce jeu du chat et de la souris figurait juste sous mon nez, à portée de mes doigts inquisiteurs, et pourtant elle me restait sur le bout de la langue comme un cheveu impossible à déloger - et la sensation en était toute aussi désagréable. Décidément, notre hôte démontrait un comportement vraiment singulier et je ne pouvais m’empêcher de rester sur le qui-vive, persuadé que quelque étrange affaire nous attendrait à sa demeure.

Encore une fois, ma clairvoyance ne me fit pas défaut. Alors que nous débarquions, Clémence et moi, à l’entrée de la propriété Togekiss, je perçus en aval une sorte de murmure indistinct, quoiqu’indéniablement préoccupé, monter de ce qui était, à mon sens, le rassemblement des autres invités. Si les lignées les plus illustres de Cinza étaient ici représentées, elles ne composaient pas l’unique audience des excentricités de Monsieur S. ; de toute évidence, le maître de maison avait des critères de sélection disparates en ce qui concernait son entourage. Un peu crispé parmi la foule plus aveugle à mes allées et venues que je ne l’étais des siennes, je me rapprochai d’Oracle, laquelle s’était légèrement déportée sur le côté et ouvrait la marche. Les efforts combinés de son avancée et des balancements de ma canne dégagèrent heureusement assez la voie pour que j’atteignisse sans encombre le point de rendez-vous.

« Excusez-moi ? » m'enquis-je un peu à la cantonade, forcé d’élever le ton pour couvrir le brouhaha appréhensif qui m’entourait. « Excusez-moi ? Y a-t-il un problème ? Le chemin est bloqué ? »

Il fallut un petit temps avant qu’une des voix environnantes se décidât à venir à mon secours.

« On peut dire ça comme ça… » fit-elle, cryptique. « Vous voyez pas le labyrinthe ? »

Je retins un soupir désabusé. « “On peut dire ça comme ça”, » répétai-je avec un geste de la main équivoque devant mes yeux, masqués par les lunettes.

Cependant je doutais que la voix m’eût prêté attention, puisque son propriétaire enchaîna aussitôt :

« On a des binômes à former. J’suis avec… Inu, chouette ! Et vous, » ajouta-t-il dans la foulée - j’en déduisis qu’il s’adressait toujours à moi - « on dirait que vous vous coltinez ce grand type blond, là-bas… Luciano Viridis, j’crois ? Ouah, il a pas l’air commode… J’vous envie pas !

— Luciano Viridis ? Le monsieur Viridis ? »
Je repris mon interrogation plusieurs fois, mais seul le silence répondit à mes appels. Mon unique source d’informations sur le déroulé des événements s’était éclipsée sans prévenir. Agacé, je fis de mon mieux pour contenir ma maussaderie.

« Oracle ? » La Xatu était toujours collée à moi, fidèle à son poste. « Peux-tu voir monsieur Viridis d’ici ? Tu saurais me guider jusqu’à lui ? »

Il y eut comme un frémissement psychique à la lisière de mon esprit - elle m’indiquait son assentiment. Rassuré, je posai une main reconnaissante sur son plumage et la laissai m’amener jusqu’au célèbre intendant de Borao.

Lorsqu’elle s’arrêta tout à coup, et que la rumeur des convives s’estompa peu à peu derrière nous, je compris que nous avions touché au but.

« Monsieur Viridis ? » saluai-je sans trop savoir dans quelle direction me tourner. On me corrigea avec bienveillance, et j’esquissai un sourire poli. « Bonsoir, monsieur. En dépit des circonstances, c’est un plaisir de vous rencontrer à nouveau, maintenant que je suis en âge de tenir une conversation décente. »

Luciano Viridis n’était pas de ceux, à Cinza, qu’il était sage d’ignorer. Sa réputation en tant que figure d’autorité de Borao n’était plus à faire, et n’avait d’égale que sa véritable influence sur les affaires de la ville. Monsieur Viridis avait le bras long, et administrait sa cité d’une main ferme mais juste. Ses valeurs, tout comme sa manière de gérer les affres politiques et les luttes intestines qui étaient devenus monnaie courante dans la région, m’avaient plus d’une fois inspiré dans mon approche de ces mêmes sujets. Nous avions déjà eu l’occasion de nous croiser durant certaines soirées mondaines organisées par nos familles, mais cela remontait à bien des années ; à cette époque, je tenais davantage du petit écolier à la livrée de poupée que du partenaire de débat à l’avis éclairé.

« Notre hôte a un curieux sens de l’humour, pour inviter un aveugle à se perdre dans un labyrinthe, » observai-je alors que nous progressions vers l’entrée du dédale. « La fortune ne vous a pas souri en vous gratifiant de ma présence - si tant est qu’elle ait joué un rôle là-dedans - mais je vous promets de faire de mon mieux pour ne pas ralentir notre route. Du reste, » poursuivai-je avec un peu plus d’entrain, « vous pourrez aussi compter sur Oracle pour choisir nos directions. Sa vision des avenirs possibles est pour le moins instable, mais s'avère parfois très utile dans ce genre de situation. » L’oiselle ne réagit pas au compliment, cheminant tout près de moi avec sa diligence habituelle, non sans prendre garde à ne pas entraver les va-et-vient de ma canne. « Votre Lougaroc est avec vous ? » demandai-je en me remémorant le fidèle cerbère qui accompagnait partout son maître distingué. « Pardonnez-moi si cela vous paraît inconvenant, mais… pourrais-je la caresser ? Vous comprenez, avec ma cécité, toucher est ma seule façon de “voir”. Et je suis d’un naturel curieux… » De fait, mon handicap avait fait de moi une personne très tactile, à mon grand dam toutefois : le contact physique n’était pas toujours bien perçu par le reste du monde. Soucieux de ne pas offenser mon aîné ni son compagnon canin, je n’ajoutai rien de plus, dans l’expectative de leur réponse.

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• Lyr'se Aquilae •
Posté le Mer 20 Avr - 12:00
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Posté le Ven 22 Avr - 14:35
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Le Labyrinthe

Tous les chemins mènent à Rome, mais ils ne sont pas tous aisés

Pouvait-on vraiment oublier Luciano Viridis ? C’était peu probable et ce pour bien des raisons, la principale étant qu’il était désormais l’un des visages phare du monde qui s’était construit après la Nova Existência. Là où il y avait un évènement, Luciano Viridis n’était jamais loin … mais l’homme avait aussi le don de laisser dans les esprits quelque chose de spécifique, en bien comme en mal. Était-ce dû à son extravagance relative ? A sa manière de parler ? Les avis différaient, mais tous s’entendaient pour dire que le puîné Viridis n’était pas un homme que l’on oubliait facilement et bien sûr, Loup Kelder ne semblait pas déroger à la règle. Luciano le vit s’approcher d’un pas prudent, guidé par sa canne et un pokémon qu’on lui connaissait désormais bien : une Xatu, spécialement dressée pour remplir sa mission ô combien spécifique. Vêtu d’une longue veste blanche et d’une cravate criarde qui s’accordait pourtant parfaitement avec le reste, le plus jeune des Kelder se présenta à lui, fidèle à l’éducation attendue pour quelqu’un de son rang. Malgré les années passées, l’aveugle se souvenait de lui, ce qui n'était pas pour déplaire à l’intendant.

« — Loup Kelder » le salua-t-il en réponse à son arrivée « J’ignorais si votre mémoire d’enfant saurait se souvenir de moi » déclara l’intendant de Borao « Le plaisir est partagé. Je vous en prie, appelez-moi Luciano pour l’occasion. Si nous devons nous perdre dans ce labyrinthe, autant ne pas nous encombrer de politesses trop lourdes » affirma-t-il.

Il eut un sourire qu’il savait invisible pour Kelder, mais que son ton ne manquerait pas de lui retranscrire. Par la suite, ils prirent la direction de l’entrée du labyrinthe. L’adolescent semblait se désoler de la potentielle gêne que son état pourrait leur occasionner, et l’attention de Luciano se dirigea un instant sur la Xatu lorsque son jeune maître fit mention d‘elle. Si le handicap du garçon aurait pu en rebuter plus d’un, Luciano n’était pas de ceux-là : l’intendant avait suffisamment d’expériences et de sagesse pour savoir que ce qui manquait était toujours compensé d’une manière ou d’une autre, sans compter qu’il avait son avis bien à lui en ce qui concernait l’indispensabilité de ce que le garçon n’avait pas pour cette épreuve.  

« — Croyez-moi, la vue ne vous aurait été d’aucune aide ici » assura-t-il « Tout se ressemble, rien ne diffère » ajouta-t-il.

Kelder pouvait faire confiance au jugement de Luciano, qui ne laissait aucun détail lui échapper. Observateur de nature, l’intendant savait déceler les plus petits détails là où d’autres n’y auraient vu que du feu ; le labyrinthe de Monsieur S., pourtant, se distinguait par son homogénéité tant parfaite que voulu. Luciano ne se méprenait pas : c’était la vérité, et toute la difficulté de la chose.

Lorsque l’adolescent le questionna concernant sa Lougaroc, le regard de Luciano se porta un peu plus loin, là où devant eux furetait déjà la louve au pelage roux. La requête du garçon ne lui parut pas audacieuse et l’intendant consentit à sa demande. Gara était d’un naturel distante, mais cela ne lui coûtait rien.

« — Elle est avec nous, oui » répondit l’intendant, et il interpella la Lougaroc qui, quelques secondes plus tard, se trouva à leurs pieds « Baissez-vous » intima-t-il à l’adolescent. Docile, Gare A Toi se plia à l’examination tactile du garçon, battant de la queue avec lenteur en signe de consentement « Sa fourrure est hérissée de quatre piques de roche. Ne vous faites pas surprendre » déclara Luciano en guise d’avertissement.

L’instant laissa l’intendant un moment silencieux. Guérie depuis longtemps, le corps de la Lougaroc ne portait plus aucune marque des ses malheureuses aventures au cours du carnaval de La Isicao. Lorsque Luciano fut certain que Gara n’aurait aucune réaction dangereuse, le puîné Viridis avisa les chemins qui s’offraient à eux. L’examen terminé, la louve repartit vaquer à ses occupations, flairant ça et là les odeurs des personnes et des choses passées là avant eux.

« — Prenons sur la droite » proposa l’intendant « Si votre amie à plumes n’y voit pas d’inconvénient, bien entendu » ajouta-t-il.

Les Xatus pouvaient-ils vraiment voir l’avenir ? Ce n’était pas la première fois que Luciano en entendait parler et si cette idée était largement rependue, l’intendant n’avait encore jamais rencontré de cas avéré. N’y avait-il pas une première fois à tout ?
Posté le Ven 22 Avr - 14:35
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Posté le Mar 26 Avr - 11:33
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• À travers le labyrinthe •

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Bien sûr, je n’avais pas la moindre idée de ce à quoi pouvaient bien ressembler les méandres du labyrinthe que nous arpentions désormais, monsieur Luciano et moi. Etions-nous enfermés dans quelque bâtisse impossible, ou bien explorions-nous les cavités serpentines d’une architecture à ciel ouvert ? Malgré l’atmosphère encaissée des couloirs (qui trahissait la présence de hautes parois), les bribes d’un air frais amenaient parfois à mes narines l’odeur entêtante de la chlorophylle, signe que nous nous trouvions toujours à l’extérieur, et entourés de végétation, qui plus est.

Je n’avais aucun moyen de savoir si nous étions censés croiser sur notre route des indices sur l’emplacement de la sortie, des points de repère ou des jalons d’une sorte ou d’une autre ; peu probable, si je me fiais à l’idée que je me faisais de notre hôte, mais après tout, ce singulier gentilhomme se définissait par son imprévisibilité. Il pouvait et allait très certainement encore nous surprendre.

Finalement, monsieur Luciano apporta de lui-même la réponse à ma question implicite alors que je déplorais mon incapacité visuelle. « Croyez-moi, » prononça-t-il de sa voix profonde et sentencieuse. « La vue ne vous aurait été d’aucun secours ici. Tout se ressemble, rien ne diffère.

— Vraiment ? » N’y tenant plus, je tendis une main prudente à mon côté, et retins une petite exclamation étonnée - qui n’aurait pas été du plus bel effet sur mon orgueil - alors que je la sentais s’enfoncer plus tôt que je ne l’aurais cru dans une surface tout à la fois souple et piquante. Je parcourus quelques mètres ainsi, savourant la caresse épineuse de feuilles pointues entre mes doigts écartés, sous l'œil vigilant d’Oracle. « Ma foi, de ce que j’en observe, ça me semble être une juste analyse, » approuvrai-je d’un ton léger après avoir repris ma main aux feuillages de la haie. « Tant mieux, dans ce cas… même si cela n’augure pas d’un périple facile. »

Lorsque je m’armai de courage pour demander à mon aimable escorte si je pouvais satisfaire ma curiosité envers son Lougaroc, je ne m’attendais pas à une réponse favorable, je l’admets ; la gardienne du cadet des Viridis était presque aussi célèbre que lui, en particulier à cause de son caractère… affirmé, à tout le moins. Ce fut donc avec un ravissement sincère que j’entendis l’intendant de Borao rappeler son cerbère vers nous. « Baissez-vous, » m’indiqua-t-il cependant que nous nous arrêtions le temps du face-à-face. Un bruit de pas feutrés juste à mon niveau m’informa que la louve avait dû prendre place ; désireux de contenter aussi bien le Pokémon que son maître, j’obéis à l’injonction et m’accroupis docilement, déposai ma canne par terre pour adresser à ma compagne à quatre pattes un salut révérencieux de la tête. « Gara… c’est bien ça ? Heureux de faire ta connaissance, » fis-je à son intention. « Ton ami humain m’a donné l’autorisation de te caresser, mais je n’ai pas encore pu quérir l’avis de la principale intéressée. Alors, dis-moi : ai-je le droit de te “regarder” ? »  

Sur ces paroles courtoises, j’offrai une main ouverte à sa propre investigation. Il y eut une courte latence, puis un souffle délicat frôla mes doigts, bientôt suivi par le contact humide d’une truffe circonspecte. Gara prit le temps de renifler l’ensemble de ma main, de bas en haut, de gauche à droite. Serviable, je la laissai humer son content, jusqu’à ce qu’elle se décidât à m’accorder sa confiance ; alors la brise sporadique de ses inspirations cessa tout à fait. Avec un sourire, je me mis à tâter son col.

« Sa fourrure est hérissée de quatre pics de roche. Ne vous faites pas surprendre, » m’avertit monsieur Luciano, d’une prévenance toute à son honneur.

« J’y prendrai garde, » acquiesçai-je sans interrompre mon geste. Mes doigts voletèrent autour de la tête de Gara, s’esquivèrent rapidement à la rencontre des zones sensibles des yeux ou de la gueule, s’arrêtèrent plus longtemps sur la courbe de son museau, de son front, de son crâne. Je voulus redescendre ensuite afin de lui flatter l’encolure, et rencontrai sur mon passage les pics susmentionnés : d’abord pris de court, j’en vins à les caresser aussi, fasciné par la granularité de leur surface minérale. La nature était vraiment une chose mystérieuse. Comment une seule et même créature pouvait-elle bien produire à la fois ces défenses pierreuses et la fourrure douce et soyeuse que je devinais au-dessous ? Un tel miracle laissait mon entendement aussi perplexe qu’admiratif.

Plongé dans une silencieuse contemplation, je retraçai la ligne frustre de la roche pour en souligner la pointe acérée, et ce fut à ce moment qu’Oracle dût intervenir, car, tout à mon émerveillement, je manquai de m’entailler la paume sur une arête tranchante. Heureusement, ma fidèle amie repoussa en douceur ma main infortunée d’une pichenette psychique qui ne la fit même pas frémir ; en vérité, l’impulsion fut si subtile que je doutais qu’elle passât pour autre chose que ma propre initiative, et seule mon interjection désolée à ce sujet - « oh, je me suis égaré » - témoigna de mon erreur. Je passai encore quelques minutes à perdre mes doigts dans l’épaisse toison veloutée de Gara avant de juger que mon examen nous avait déjà volé bien assez de temps. Comblé, je remerciai une dernière fois la louve pour sa patience.

« Vous avez là une amie précieuse, monsieur… Luciano, » me corrigeai-je de justesse. Je récupérai ma canne et m’en aidais pour me relever, pendant que la Lougaroc s’éloignait de son pas de velours. « Je n’ai aucun doute sur le fait qu’elle ait autant de prestance que de… mordant. »

Je souris à mon propre badinage, puis repris doucement ma route. Une proposition un peu assourdie par la distance me signala que monsieur Luciano s’était éclipsé plus en aval.

« Prenons sur la droite, » m’invita-t-il tandis que j’approchai, guidé par Oracle. « Si votre amie à plumes n’y voit pas d’inconvénient, bien entendu. »

À la mention de la Xatu, je sentis mon coeur se réchauffer. Il était toujours plaisant de faire face à des gens qui prenaient sa conscience en considération, malgré son mutisme et son immobilité obstinés. Trop nombreux étaient ceux qui ne voyaient en elle rien de plus qu’une statue capable de motricité, et la résumait à un simple outil, au radar un peu fantaisiste d’un riche handicapé…

« Oh, ne vous en faites pas. Si elle ne réagit pas, c’est qu’il n’y a très probablement rien à craindre, » expliquai-je, heureux de pouvoir disserter sur le sujet.

J’adorais les Pokémon, quels qu’ils fussent. Leurs capacités toutes plus uniques les unes que les autres éveillaient chez moi une grande fascination ; néanmoins, pour des raisons évidentes, aucune ne me passionnait autant que celles de l’oiselle qui partageait ma vie. « Je ne saurais vous dire sous quelle forme se présentent ses visions, mais j’ai de bonnes raisons de penser qu’elle possède bel et bien un pouvoir de prédiction. Lorsqu’un réel danger me menace, par exemple, elle réagit avec un temps d’avance indéniable pour me mettre à l’abri. » Cette évocation remua en moi une poignée de souvenirs désagréables, de tentatives agressives sur ma personne par des vauriens qui méritaient à peine le nom de camarades ou bien de situations publiques stressantes, comme les combats Pokémon à l’époque où ces affreusetés étaient encore autorisées. À chaque fois, Oracle s’était interposée juste avant le drame, pour renvoyer les attaques à l’aide de son bouclier magique ou me téléporter en lieu sûr. Par chance, ces moments de « péril » ne s’étaient pas présentés souvent, cependant ils furent suffisamment marquants pour que je ne pusse douter de la prescience de mon amie. « Mais si devoir se fier aveuglément à son apathie vous perturbe, je puis demander pour vous ce qu’elle en pense. » Non sans un certain désir de prouver mes dires - ainsi que de vanter notre lien, je dois l’avouer -, je reportai mon attention sur elle. « Oracle, qu’en dis-tu ? Devrions-nous poursuivre à droite ? »

L’oiselle n’avait pas mon goût pour la mise en scène, et je sentis une infime note de réprobation dans le tressaillement mental qui toucha mes perceptions, mais elle accepta tout de même de me partager son sentiment. « Elle n’a rien contre, » affirmai-je après un bref silence. Ménageant mon effet, j’eus un petit sourire en coin. « Avec les années, nous avons eu l’occasion d’établir une connexion psychique d’un certain ordre, elle et moi, » exposai-je après un laps de temps suffisant. « Je ne suis pas dans son esprit à proprement parler, et nous ne pouvons pas… “discuter”, si vous voulez, mais elle peut me transmettre ses ressentis, pour peu que nous nous concentrions assez. » Je me tournai résolument sur ma droite. « Pour être franc avec vous, non seulement nous allons pouvoir continuer par-là, mais nous allons aussi être amenés à poursuivre droit devant pendant un petit moment, » conclus-je après avoir quis une dernière confirmation auprès d’Oracle.

Confiant, je pris les devants, la Xatu dressée à mes côtés comme un phare dans le néant de mon univers.

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Luciano Viridis
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Le Labyrinthe

Tous les chemins mènent à Rome, mais ils ne sont pas tous aisés

A la grande satisfaction de Luciano, Gara se prêta bien au jeu de l’inspection tactile. Pas forcément à l’aise, la louve n’en demeura pas moins immobile, patiente, laissant les doigts de l’adolescent la parcourir et tâter son pelage qui trahissait sa domestication. Lorsqu’il eut enfin terminé, la Lougaroc s’ébroua avant de s’éloigner, retournant à ses occupations à ses yeux ô combien plus intéressantes. Le jeune Kelder ne manqua pas de flatter la valeur de la Lougaroc, et ses dernières paroles arrachèrent un sourire à l’intendant.

« — Vous ne croyez pas si bien dire » assura Luciano.

Non, Gara ne manquait pas de mordant. La Lougaroc de Luciano Viridis était connue pour son tempérament vif, impétueux, sanguin. Imprévisible aux yeux de beaucoup, elle défendait son maître à la moindre occasion, se dressait entre lui et les obstacles ainsi que tous ceux qui avaient le malheur de l’approcher de trop près sans son consentement. Dangereuse était un mot qui revenait souvent, mais l’importance de son maître dans ce gouvernement lui offrait une immunité dont tous les pokémons ne jouissaient pas. La vérité ? Gara n’était pas si dangereuse que cela : elle connaissait et défendait simplement son maître ainsi que sa bulle, qu’il chérissait tant. Outrepasser sa zone de confort, s’était se risquer au courroux de la louve ; un courroux qui faisait souvent plus de bruit que de mal, mais qui avait valu à Gare à Toi sa réputation de bête féroce.

Ils prirent sur la droite et par la suite, le jeune Kelder lui exposa le lien si particulier qu’il avait avec sa Xatu, ainsi que la connexion qu’il semblait entretenir avec elle. L’aveugle semblait fier de la relation qu’il avait su tisser avec son pokémon et s’il moussait parfois un peu trop – la Xatu elle aussi semblait de cet avis – Luciano pouvait bien lui accorder cet élan de satisfaction personnelle, dont peu de personnes pouvaient réellement se vanter. La confiance aveugle – littéralement – que le jeune homme portait envers sa Xatu lui octroyait une assurance qui, Luciano le devinait autant qu’il le savait, n’avait pas toujours été présente.

Luciano n’avait jamais eu l’occasion de lier son esprit à celui d’un pokémon psy, mais il tâcha de s’imaginer la chose grâce aux paroles de l’adolescent. L’intendant n’était pas sans connaître l’absence du langage humains chez les pokémons, mais cela ne signifiait pas qu’ils étaient idiots ou incapables de communiquer. Preuve en était : la Xatu de Loup Kelder savait très bien se faire comprendre et à son niveau, Gara savait le faire elle aussi.

« — Je ne peux m’empêcher de me demander si ce lien si particulier est possible parce qu’il vous manque une chose » déclara Luciano. Le puîné Viridis poursuivit, conscience que ses paroles pouvait manquer de clarté « Auriez-vous su le créer si vous aviez eu la vue ? Ou bien existe-il, justement parce que vous ne l’avez pas ? » questionna l’intendant, rhétorique.

Cette connexion se serait-elle faite si Loup Kelder n’en avait pas tant eu besoin ? C’était là une question qui n’appelait à aucune réponse, mais plutôt à une réflexion. Luciano ne remettait pas en question l’affection qui unissait le garçon à sa Xatu et ne sous entendait pas non plus l’idée que l’oiselle n’était ni plus ni moins qu’un utilitaire, non … l’intendant se posait simplement réellement la question, en digne homme de science qu’il était.

Comme indiqué par le garçon, ils continuèrent un moment tout droit, ignorant les tournants qui se présentaient à eux. Ça et là, Gara s’attardait sur des odeurs, cheminant seule devant eux, suivit un peu plus loin de Loup de sa Xatu, puis de Luciano qui ne quittait pas ses côtés.

« — J’ai cru comprendre que vous aviez repris le lycée malgré les difficultés » affirma l’intendant, qui n’ignorait pas le parcours du garçon « Vous avez des projets pour la suite ? Visez-vous une université en particulier ? » lui demanda-t-il.

Luciano le devinait, Loup Kelder ne comptait certainement pas suivre un cursus de hautes études dans une école lambda. A ce jour, les deux meilleures universités de Cinza se trouvaient l’une à Sercena, l’autre à Borao. Si d’aventure Kelder s’entichait du désir d’intégrer celle de Borao, dans cette entreprise Luciano pourrait lui être d’une aide précieuse.

Une réaction de la part de Gara attira son attention vers l’avant. Un nouveau choix se présentait devant eux et la louve crépusculaire s’était mise à gronder à l’encontre d’un chemin en particulier. Qu’avait-elle vu, qu’avait-elle senti ? L’intendant l’ignorait, mais mieux valait écouter la Lougaroc et prendre le chemin de gauche. S’il ne doutait pas un seul instant que l’avertissement de Gara soit parvenu aux oreilles du garçon, Luciano lui exposa la situation, lui décrivit leurs options. L’intendant ne lui avait pas menti : en apparence, rien ne différenciait un chemin d’un autre, et aucun ne laissait envisager que l’un était meilleur que l’autre, pourtant Luciano avait confiance en Gara et ses instincts, et c’était là – il le savait – un concept qui n’était pas étranger à Loup Kelder.
Posté le Sam 30 Avr - 8:35
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Posté le Mar 3 Mai - 16:29
Loup Kelder
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• À travers le labyrinthe •

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• Loup & Luciano •

J’avais déjà eu la possibilité d'exposer aux curieux le lien invisible que j’entretenais avec Oracle. Après tout, comment mieux faire entendre que ma partenaire ne se résumait pas qu'à un simple instrument de navigation, sinon en expliquant la nature réelle de nos interactions ? J’évitais néanmoins de me répandre en détails, en partie, certes, à cause de ma propre ignorance, mais aussi pour ne pas trop en révéler aux oreilles indiscrètes désireuses de retourner ce savoir contre nous. De toute manière, lors de mes récits, la plupart de nos admirateurs s’en tenaient aux interjections émerveillées et aux compliments courtois, appâtés par le spectaculaire de la chose bien plus que par le désir pragmatique d’en lever les mystères.

Cela dit, Luciano Viridis n’était pas de cette espèce impressionnable. Bien sûr, comment avais-je pu l’oublier ? L’homme avait un passé de scientifique avant tout, en dépit du rôle politique qu’on lui connaissait désormais ; il avait étudié sur les bancs de la prestigieuse université de Borao, avait travaillé en tant que chercheur dans les laboratoires ancestraux de sa lignée. Les Viridis n’étaient-ils pas célèbres pour leurs grandes avancées pharmaceutiques, et notamment la création du Système Pérola, auquel nous devions d’avoir épargné tant de vies à l’époque des rébellions ? Ce n’était donc pas si surprenant que l’érudit reprît l’ascendant sur le politicien à l’évocation de nos étranges facultés, à Oracle et moi, et, loin de s’adonner aux remarques ébahies dont j’avais l’habitude (et auxquelles je m’attendais à nouveau, je devais l’admettre) il exposa plutôt l’amorce d’une réflexion, du ton détaché du savant face à un étonnant sujet d’étude.

« Je ne peux m’empêcher de me demander si ce lien si particulier est possible parce qu’il vous manque une chose. »  Un peu pris au dépourvu, je sentis ma perplexité remonter malgré moi à la surface de mon visage. « Auriez-vous su le créer si vous aviez eu la vue ? » clarifia-t-il ensuite. « Ou bien existe-t-il, justement parce que vous ne l’avez pas ? »

Cette observation très pertinente me laissa pensif quelques instants. La question m’était venue en tête à plusieurs reprises au cours de ces années de coopération avec ma partenaire aviaire, mais je ne m’y étais jamais trop attardé : j’avais déjà eu vent de relations semblables chez des individus en pleine possession de tous leurs sens, si bien que le débat m’avait très vite paru superflu. Cependant, un je-ne-sais-quoi dans la voix de l’intendant, dans son attitude, sa formulation, ou peut-être dans l’écho intrigué que mes propres interrogations répercutèrent chez Oracle, me poussa à réenvisager mon opinion, au moins le temps de la conversation.

« Eh bien, c’est une réflexion intéressante, » commençai-je prudemment, mon sérieux retrouvé. « De ce que j’ai pu apprendre sur les Pokémon Psy, ce type d’empathie n’a rien d’inhabituel, et n’a jamais nécessité que l’un des partis soit diminué d’une façon ou d’une autre pour se mettre en place. Je ne crois donc pas que l’absence de vue ait été indispensable pour me permettre de me lier à ce point à Oracle, mais… » Je m’interrompis, songeur… et ne me rendis pas compte lorsque, tout à coup, je fus captivé.

* * *

Le pépiement d’une voix. L’aiglon piaillait sans discontinuer, comme à l’accoutumée. Il ne craignait pas son imposante escorte, ni son terrifiant molosse aux becs de pierre. Elle le sentait, comme elle sentait la satisfaction et l’admiration successives qu’il éprouvait à arpenter ces allées inextricables en si illustre compagnie. Des passions dévorantes. Elle les comprenait mais devait les tenir éloignées, au risque de perturber son calme de lac immobile. Les pépiements se poursuivirent. Bientôt le grand humain blond à leurs côtés s’exprima lui aussi, et c’était davantage un hululement profond que les trilles fluettes de l’enfant qui l’accompagnait. Elle entendait sans écouter. Elle saisit seulement l’impression que ce chantonnement grave imprima sur l’esprit de son oisillon, et le trouble s’infiltra par leur lien jusqu’au tissu de ses propres pensées, juste assez pour qu’elle relâchât une infime part de sa scrupuleuse vigilance. L’aiglon ne s’en aperçut pas, mais sa démarche hésita un instant, une très brève seconde. Elle qui ne se départait jamais de son impassibilité, elle avait été dérangée. Distraite. Elle devait continuer, mais sa curiosité désormais était piquée. Pourquoi ce sentiment bizarre ne s’estompait-il pas ?

Son émoi remonta contre son gré le courant qui les connectait, si bien que l’aiglon se perdit en contemplation à son tour. Ils étaient deux à marcher et réfléchir. Le petit ne quêtait pas son opinion, épris de ses propres introspections, et elle-même n’avait trop idée de la réponse après laquelle il courait ; elle ne connaissait pas la question, pour commencer. Pourtant son malaise ne disparaissait pas. Elle sentait sa sérénité si complète soudain fragilisée, lacunaire, comme si au fond de son cœur reposait une phrase suspendue, un tableau inachevé. Quelque chose lui était apparu, puis s'était échappé ; c’était une chose essentielle, cruciale, elle le savait jusque dans ses plumes. Alors pourquoi ne pouvait-elle remettre la serre sur ce qui lui manquait ?

Qu’est-ce qu’il lui manquait ?

Pour la première fois de la soirée, elle manifesta un semblant d’intérêt envers leur noble compagnon de route. Elle quitta des yeux le chemin rectiligne, parfaitement ordonné, parfaitement entretenu, qui leur faisait face, et coula un regard en coin au grand rapace blond. C’était subtil, en vérité, à peine un glissement de pupilles sous ses paupières étirées ; cependant, c’était là le signe d’une attention indéniable. Son œil dévisagea l’inconnu, indéchiffrable. Qu’avait-il donc pu chuinter, cet échassier à l’apparence si sereine, pour ébranler de la sorte son précieux oisillon ? Oh ! que ne donnerait-elle pas pour pouvoir connaître toutes les nuances des rauques arpèges qui composaient le chant des hommes, sans plus devoir attendre que l’aiglon concentrât sa conscience vers elle pour traduire ses émotions brutes en paroles…

Ainsi, elle pourrait leur demander par elle-même.

Elle fixait en biais le rapace blond, quand tout à coup, l’aiglon ralentit. Son visage s’était détendu, et il ne paraissait pas plus gêné qu’avant par leur progression soutenue, pourtant son allure se fit moins vive, plus alanguie. Puis il ouvrit la bouche, et son timbre d’Etourmi retentit de nouveau pour déclamer une frêle mélopée empreinte de mélancolie, murmurée, assourdie. Comme destinée aux secrets des buissons et au grand mutisme du vent seuls.

« Une conscience souhaite la satiété
Du vide vicieux vissé à ses veines.
Si le sceau scellé de sa vue vaine
Se lève, quel silence ensuite se tait ? »


Alors qu’il paraissait reprendre ses esprits, et se frottait le front comme au sortir d’une douloureuse migraine, elle cessa tout à fait d’observer le rapace blond du coin de l'œil, toujours emmurée en elle-même.


* * *

J’eus la déplaisante sensation d’émerger d’un rêve épais et particulièrement obnubilant. Au mépris de mes bonnes manières - heureusement que Mère n’était pas là pour voir ça ! - j’émis un grognement indélicat tout en me massant les yeux. M’étais-je un peu trop égaré sur les sentiers de ma propre réflexion ? Le silence semblait s’éterniser et, conscient d’avoir laissé mon binôme dans l’expectative d’une réponse qui persistait à m’échapper, je fis de mon mieux pour remettre de l’ordre parmi mes pensées fragmentées. Voyons, de quoi discutions-nous ? Mes souvenirs se firent insaisissables l’espace d’une angoissante seconde, avant que l’épisode sur Oracle et mon handicap ne rejaillît à la surface de ma mémoire. « Hmm… Oui, mais je pense qu’elle a certainement favorisé quelque chose. Ma cécité, je veux dire. Un peu comme elle m’a forcé à compter davantage sur l’ouïe ou l’odorat pour me diriger, ce qui donne à tort l’impression que j’entends et sens “mieux” que la plupart des voyants. J’ai été obligé de combler une faille, mais rien ne vous empêcherait de faire de même avec un peu de volonté. Si vous décidiez de vous y entraîner. » J’esquissai un sourire encore un peu grimaçant. « Ce qui est vraiment nécessaire, et qui manque souvent, c’est une bonne motivation. Après tout, si j’avais pu voir, je doute que mon destin et celui d’Oracle se seraient entremêlés… » Sur ces mots, je pressai le pas, comme pour distancer au plus vite le malaise persistant autour de cette conversation devenue fort dérangeante.

Nous cheminâmes sans bifurquer pendant un laps de temps indéterminé. Le contact mental d’Oracle se faisait inexplicablement lointain, bien qu’elle me guidait toujours avec diligence, cela allait de soi. Que s’était-il passé pour qu’elle prît ses précautions de la sorte ? Je n’en aurais pas la réponse sur le moment, car monsieur Luciano décida d’enclencher derechef les rouages de la discussion.

« J’ai cru comprendre que vous aviez repris le lycée malgré les difficultés. Vous avez des projets pour la suite ? » s’enquit-il, curieux. « Visez-vous une université en particulier ? »

Ah, nous y voilà donc. Bien sûr, le chercheur et maître incontesté de Borao serait tenté de prêcher pour sa paroisse. Je redressai la tête à son intention, trop heureux de pouvoir me changer les idées avec un sujet plus à ma portée, et qui ne risquait pas de me plonger dans une apathie inopinée - du moins, je l’espérais.

« Oui, je suis des cours comme n’importe quel élève de première normalement constitué, » confirmai-je non sans une pointe d’ironie. « Les “difficultés” que vous évoquez ne sont pas si éprouvantes, croyez-moi. J’ai pris l’habitude de réclamer le silence plus souvent que nos professeurs eux-mêmes, » confiai-je avec un petit rire. J’avais toujours préféré plaisanter de ma condition et de ses contraintes. L’auto-apitoiement n’était guère un moteur probant sur le chemin de l’élévation personnelle. « En ce qui concerne mes projets d’avenir, oui, bien sûr que j’en ai. Je pense que vous n’êtes pas sans le savoir : après tout, je ne m’en cache pas ! » soulignai-je en resongeant aux multiples occasions où j’avais fait part de mon ambition aux associés de la famille et aux journalistes avides. « J’aimerais beaucoup consacrer ma carrière au milieu législatif. J’ai l’humble intention de fournir ma petite pierre à cet édifice précaire qu’est la justice à Cinza. Nous sommes sur la bonne voie, néanmoins il reste encore beaucoup de route à parcourir et de pressantes inégalités qui mériteraient d’être corrigées, » affirmai-je avec aplomb. « J’ai conscience que ce ne sera pas un parcours aisé, mais je n’ai pas peur. Pour tout dire, savoir que de tels défis m’attendent raffermit d’autant plus ma conviction ! »

Peut-être forçais-je un peu trop l’assurance ? Mais je n’avais fait que livrer le fond de mes plus intimes espérances. Le bien de notre pays me tenait très à cœur, et la position privilégiée de ma famille dans les sphères politique et financière m’offrait un avantage non-négligeable afin d’agir là où la plupart ne pouvaient - ou n’osaient - se l’autoriser. Un doux rêve de gloire pour certains ; pour moi, il s’agissait surtout d’accomplir le devoir que j’estimais incomber aux individus portant la responsabilité du pouvoir.

Oui, il était tout naturel que les plus puissants se missent à la disposition de ceux qui remettaient leur existence entre leurs mains.

« Je n’ai pas encore fixé mon choix sur ma future université. Il va de soi que je fais déjà des recherches, mais j’ai encore une bonne année devant moi avant de me décider, » fis-je remarquer. On oubliait souvent que j’avais redoublé une classe. J’avais fait la paix avec l’événement depuis cette triste époque ; ça ne m’embarrassait plus vraiment de devoir le rappeler. « Pensez-vous que l’université de Borao pourrait proposer le cursus qu’il me faut ? Je m’étais laissé dire que j’aurais plus de chance auprès de celle de Sercena, mais vous devez être mieux renseigné que moi à ce sujet. » En tant qu’intendant de Borao et ancien diplômé de l’établissement, comment pourrait-il en être autrement ?

Au bout de notre progression qui se passait jusque-là sans accroc, un grondement ostensible de la part de Gara nous ramena à des préoccupations plus fondamentales. Quelques mots de son maître m’éclairèrent sur l’origine de son mécontentement : nous avions atteint un croisement, et la louve ne semblait pas d’avis de nous laisser prendre à droite. Je n’y vis aucun inconvénient.

« Vous avez fait confiance à Oracle au tournant précédent, je peux bien vous rendre la pareille et suivre le conseil de cette chère Gara, » concédai-je simplement.

Je me tournai dans la direction voulue.

« Je préfère m’en remettre au jugement de nos compagnes. Les Pokémon possèdent des capacités qui dépassent notre entendement… Pour un peu, je serais tenté de croire qu’ils ont sur nous une avance dont nous ne pourrons toujours que rêver. »

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Posté le Mar 3 Mai - 16:29
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Posté le Dim 8 Mai - 16:43
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Le Labyrinthe

Tous les chemins mènent à Rome, mais ils ne sont pas tous aisés

D’une manière ou d’une autre, les paroles de Luciano Viridis ne laissaient jamais indifférents et comme tous les autres avant lui, Loup Kelder se retrouvait confronté à cette vérité. Le questionnement de l’intendant concernant le lien qu’entretenait l’adolescent et son oiseau plongea le garçon dans ce qui semblait être une réflexion profonde qui ne parut pas inhabituelle aux yeux du maître de Borao, qui connaissait trop peu le cadet Kelder pour se rendre compte de l’étrangeté de son état. Tandis que le garçon se perdait dans un silence profond, l’intendant perçut sur lui, immobile mais bien présent, le regard de la Xatu, en retrait jusqu’alors. Incertain, Luciano ne savait quoi penser de cette scrutation tant discrète que tenace que lui réservait l’oiselle … avait-il trouvé plus insondable que lui ? Ce n’était pas là chose impossible et l’intendant se surprit à découvrir l’effet que cela faisait, lui qui avait eu trop peu l’occasion de rencontrer son pareil. Lorsque le jeune Kelder reprit finalement contenance, Luciano arracha son attention de la Xatu pour se focaliser de nouveau sur son interlocuteur, abandonnant Oracle et ses questions sans réponses.

Le garçon souleva un point sur lequel l’intendant de Borao était loin d’être en désaccord, puisque c’était là – finalement – le sous-entendu même de sa réflexion : en d’autres circonstances, sans le handicap pour les rassembler, sans doute les deux êtres ne se seraient-ils jamais rencontrés. C’était là une réalité que les adorateurs du destin abhorraient reconnaître : certains liens naissaient pour des raisons, et non pas parce qu’ils étaient destinés ou même écrits quelque part. Pragmatique, Loup Kelder l’admettait et en cela le garçon gagnait des points auprès de l’intendant : rationnel, l’adolescent savait faire fi de ses sentiments, reconnaissant l’aspect utilitaire de son pokémon ; en découlait une forme d’humilité, qui n’était pas pour déplaire à l’intendant. Si cette caractéristique était loin d’être dominante chez Loup Kelder – humble n’était pas le premier mot qui vous venait à l’esprit lorsque votre route croisait celle du lycéen – cette facette n’en demeurait pas moins présente, d’une certaine manière. Cela signifiait-il que l’adolescent n’aimait pas sa Xatu ? Bien sûr que non, et cela aussi, Luciano le savait bien.

Le sujet de leur discussion se porta finalement sur les études du garçons et là encore, le jeune homme se montra particulièrement loquace, bavard. Loin de vouloir le contrarier en ressassant de mauvais souvenirs, Luciano accepta sans broncher son choix d’amoindrir les difficultés rencontrées au cours des dernières années … ou bien avait-il mal comprit à quoi l’intendant faisait référence ? S’il ignorait les détails, Luciano connaissait les grandes lignes du cursus chaotique du cadet Kelder, et les nombreuses difficultés sociales qu’il avait rencontré dans ce monde qui lui était à l’époque encore étranger. Si les choses avaient changé depuis – ne venait-il pas de le dire ? – sans doute cette expérience avait-elle laissé des traces, qui n’avait pas manqué de le forger. En digne fils de famille influente, le cadet Kelder n'était pas sans ambition, et comme à son accoutumé Luciano les écouta avec attention … comme ça, le garçon se passionnait pour le droit ? S’il poursuivait dans cette voie, Loup Kelder y aurait fort à faire.  Si Luciano Viridis était un fervent défenseur du nouveau monde qu’il avait aidé à construire, il savait aussi que ce monde, bien que meilleur que l’autre, restait encore imparfait, incomplet, et le jeune Kelder le savait lui aussi. Cette voie était-elle offerte à Borao, la cité végétale ?

« — Sercena conviendra mieux à votre projet » lui répondit Luciano. Si l’intendant était le premier à vanter les mérites de l’université de sa ville, il savait aussi en reconnaître les limites : l’université de Borao était davantage tournée vers la nature, l’environnement et les sciences de toute sorte, contrairement à celle de Sercena, qui s’illustrait en histoire et en droit « J’aurai plaisir à vous accueillir à Borao, mais c’est à Sercena que vous trouverez les meilleures écoles de droit et les professeurs qui vont avec. J’ai des contacts là-bas, n’hésitez pas à venir me solliciter le moment venu, si vous le souhaitez » déclara l’intendant.

Il pensait à Adonis Cobalt bien sûr, qui non content de porter un nom influent était également professeur à l’université. Si Luciano ne doutait pas un seul instant de la débrouillardise de Loup Kelder et de sa propre influence – non, le garçon n’était pas sans ressources et il le savait – un coup de pouce ne faisait jamais de mal, surtout lorsqu’il venait de Luciano Viridis, qui n’était pas inconnu à Cinza.

Suivant l’instinct de la Lougaroc ils poursuivirent à travers le labyrinthe, laissant le flair de Gara les guider parmi les hautes haies qui les surplombaient allégrement. Encore une fois, Luciano se trouva en accord avec les dernières paroles du garçon : oui, les pokémons possédaient des capacités qui les dépassaient. Bien au-delà du fait que certains étaient capables d’attaques dignes des plus grands cataclysmes, les pokémons étaient doués de sens milles fois plus développés que les leurs. Certains prétendaient qu’ils possédaient un sixième sens, c’était faux : ils savaient juste mieux utiliser leurs cinq sens que la plupart des humains.

« — Les pokémons en savent plus que nous, c’est vrai. Ils ne connaissent pas tout, mais ils savent ce qui est important, et ce qui nous échappent la plupart du temps, à nous humains cupides, égoïstes, orgueilleux. Ils savent ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas, et rien que pour cela ils doivent notre respect. Ils nous sont supérieurs, sur tous les aspects, du faible Magicarpe au puissant Tyranocif » déclara Luciano « Je confierai ma vie à ma Lougaroc, tout comme vous confiez la vôtre à votre Xatu, d’une certaine manière » ajouta l’intendant, comme pour conclure sa réponse.

Qui pouvait jouir de cette confiance ? Personne d’autre. Rare étaient ceux à pouvoir prétendre que Luciano Viridis leur faisait confiance : éternel réservé prompt aux mystères, l’intendant de Borao ne laissait personne sonder ses pensées, ne les partageait avec personne ou presque. Jamais le puîné Viridis ne s’abandonnait pleinement à quelqu’un, pourtant il avait en Gare à Toi une confiance aveugle. Jamais elle ne le décevait, jamais elle ne le trahissait.

Tandis qu’ils cheminaient toujours dans les allées végétales, un bruit lointain – très lointain – le fit s’arrêter un instant … s’approchaient-ils enfin de la sortie ? Ce n’était pas impossible et Luciano ne manqua pas d’en faire part au garçon, qui sans doute bien avant lui avait dû percevoir la chose. L’éventualité de la fin de leur aventure rappela à sa mémoire une tâche à propos de laquelle Luciano n’avait pas manqué de débattre avec Kerack, son factotum ô combien polyvalent qui aimait, parfois, s’adonner à jouer les donneurs de conseils, conseils que l’intendant aurait aimé ne pas savoir si avisés. Homme attentif, le majordome du puîné Viridis s’illustrait toujours et cette fois n’avait pas fait exception à la règle : en digne conseiller qu’il était – oui, Kerack le Majordome savait tout faire – soucieux de la réputation de son "maître" l’homme lui avait fait part d’une vérité qui avait peu d’importance aux yeux de Luciano, mais pas à ceux  de l’opinion public : l’intendant de Borao se trouvait peu présent sur les réseaux sociaux, trop peu pour quelqu’un de sa trempe. S’il payait bien évidemment des gens pour le faire à sa place, les publications manquaient cruellement de contenus illustratifs – tels avaient été les mots de Kerack –  et à son départ pour la Demeure Togekiss, l’homme de main l’avait prié de remédier à cela. Comment ?

Des selfies, Monsieur Viridis. Des selfies … les gens adorent ça lui avait-il répondu.

Soit. Luciano pouvait bien faire un effort pour l’occasion, non ?

« — Loup, il me faut prendre quelques clichés pour mes réseaux sociaux de Borao » indiqua-t-il à l’adolescent « Mon chargé de communication n’est pas sans m’éreinter avec ça et je pressens que la chose ne sera pas réglée tant que ce ne sera pas fait » déclara-t-il. Autrement dit, qu’il lui cassait les couilles avec ça et qu’il risquait d’en entendre parler s’il ne le faisait pas.

Luciano fit donc arrêter leur cortège pour quelques clichés désastreux qui trahissaient l’inexpérience de l’homme en la matière. Une part de lui se félicitait d’avoir pour seul témoin un aveugle, et donc personne pour l’observer prendre des poses plus ou moins réussies, à la recherche de l’angle parfait … heureusement que le ridicule ne tuait pas. Bien évidemment, Luciano dut s’y reprendre à plusieurs fois – comme si cela ne suffisait pas – et sa patience eut finalement raison de son perfectionnisme : assez vite, l’intendant de Borao en eut assez et jugeant que les clichés déjà pris feraient très bien l’affaire – au pire, Photoshop était là pour ça, non ? – le puîné Viridis proposa au garçon de reprendre leur route, qui promettait d’être courte au vu des bruits environnants.

Comme c’était souvent le cas, l’impression de Luciano avait été la bonne : assez vite, au détour d’un tournant la sortie apparue devant eux, et avec elle le brouhaha des festivités naissantes. Toujours devant, Gara fut la première à sortir du labyrinthe et à faire irruption dans le salon de jardin de la Demeure Togekiss, déjà peuplé de quelques chanceux convives.

« — Nous y sommes » fit remarquer Luciano, même s’il savait que le garçon avait su le deviner « C’est une réception à ciel ouvert. Nous ne sommes pas les premiers, mais nous ne sommes certainement pas les derniers » décrivit l’intendant, non sans jeter un regard derrière lui, en direction du labyrinthe « Ce fut un plaisir de cheminer avec vous, Loup ; avec vous, et avec votre Xatu » ajouta-t-il, offrant un regard à l’intention de la concernée. Gara quant à elle avait déjà retrouvé sa place aux côtés de son maître « Profitez bien de la fête » déclara-t-il enfin.

La vraie épreuve commençait désormais, celle des belles paroles et des faux-semblants.
Posté le Mer 11 Mai - 22:05
Loup Kelder
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• Loup & Luciano •

Monsieur Luciano départagea très vite les deux universités d’une réponse qui ne me surprit pas le moins du monde : après tout, ne l’avais-je pas déjà souligné moi-même ? Sercena possédait tous les atouts nécessaires à la poursuite de mes aspirations, sans compter la présence vénérable d’Adonis Cobalt là-bas, en tant que professeur d’histoire. Oui, j’avais fait mes recherches. Avoir la possibilité d’étudier sous la tutelle d’un nom aussi remarquable était une chance à ne pas laisser passer, et c’était d’autant plus vrai pour une personne de ma stature et de mon ambition. Toutes les occasions de nouer des relations influentes étaient bonnes à prendre, n’est-ce pas ?

À ce titre, monsieur Viridis parut avoir bien cerné les enjeux sous-jacents de ma question et la suite de sa réponse me dessina une expression ravie. « Oh, je n’y manquerai pas ! Votre générosité vous honore… Luciano. J’imagine que vous avez bien mieux à faire que de jouer les conseillers d’orientation pour moi, » plaisantai-je d’un ton empreint d’humilité. Mon obséquiosité ne cherchait pas à l’amadouer : je lui étais sincèrement reconnaissant de prendre ce temps pour un garçon qu’il connaissait encore à peine, tout fils de grande Famille qu’il fût. Si son offre n’avait rien de surprenant au regard de nos places respectives, le fait que je n’avais même pas eu à lui en formuler la demande signifiait déjà beaucoup à mes yeux.

Le croisement passé, nous continuâmes de progresser sous la conduite infaillible du flair de Gara, et monsieur Luciano se prit à répondre à mes conjectures pleines d’admiration :

« Les Pokémon en savent plus que nous, c’est vrai. Ils ne connaissent pas tout, mais ils savent ce qui est important, et ce qui nous échappe la plupart du temps, à nous humains cupides, égoïstes, orgueilleux. Ils savent ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas, et rien que pour cela ils doivent notre respect. » (J’acquiesçai à part moi. Je ne pouvais être plus en accord avec son analyse ; pour tout avouer, j’étais assez surpris que nous eussions une opinion similaire sur le sujet. De par l’inclination reconnue des Viridis en faveur de la technologie et du progrès scientifique, il était facile d’oublier leur affection originelle envers notre biodiversité et je m’étais plus ou moins attendu à ce qu’il conçût moins de considération pour les expressions les plus essentielles de la Nature.) « Ils nous sont supérieurs, sur tous les aspects, du faible Magicarpe au puissant Tyranocif, » enchaîna-t-il, déterminé à démentir tous les préjugés. Je le savais, peu de gens pouvaient se targuer de voir le puissant Luciano Viridis s’incliner devant qui que ce fût ; comment aurait-on pu se douter, alors, qu’il faisait preuve d’une telle modestie face aux Pokémon ? Son aveu, qui aurait pu passer pour celui de la faiblesse auprès de n’importe qui d’autre, trouva chez moi l’écho d’une fierté - celle d’avoir su toucher suffisamment juste pour l’engager sur ce discours très personnel. De toute évidence, j’avais frôlé la corde d’une idée chère à l’intendant de Borao, et de nous découvrir sur la même longueur d’onde ne me fit qu’apprécier davantage un homme par ailleurs célèbre pour l’imperméabilité de ses pensées. Au rythme où allaient les choses, il me faudrait remercier ce fameux Monsieur S. d’avoir forcé la main du destin et provoqué notre association aussi inattendue que riche en surprises ! Comme pour conclure, monsieur Luciano ajouta enfin : « Je confierai ma vie à ma Lougaroc, tout comme vous confiez la vôtre à votre Xatu, d’une certaine manière. »

En réponse à sa déclaration et pour prouver mon approbation, je tendis une main tâtonnante en avant jusqu’à la sentir effleurer le plumage d’Oracle. « Je ne peux que valider la sagesse de ces paroles, » affirmai-je en toute simplicité.

Il n’y avait rien de plus à exprimer. Même moi et mon incurable amour de la rhétorique devions admettre que certains sentiments préféraient aux longues dissertations les silences éloquents. Oracle partageait mon avis, et ce n’était pas seulement dû au fait que, pour une fois, je ne me perdais pas en verbiage abscons : elle tirait grand plaisir de la confiance que je lui vouais, de l’affection que je lui portais et qui dépassait tout ce que les Dresseurs pouvaient s’imaginer, à se complaire dans des relations inégales et serviles. Non, la Xatu n’était pas « juste » mon Pokémon. C’était mon amie. Une membre de la famille. Une… part de moi-même. Ne feriez-vous pas confiance à vos jambes pour vous porter, à vos bras pour vous tirer ? À vos yeux pour scruter le monde, et appréhender tous ses dangers ?

Et Oracle était heureuse de remplir ce rôle pour mes yeux morts. Dorénavant, ce n’était plus que je lui confiais mon sort : je ne me voyais tout simplement plus vivre sans elle…

À nouveau absorbé par mes réflexions (mais sous mon contrôle, cette fois) je ne prêtai pas une grande attention à mon noble partenaire, lequel, de toute manière, conservait lui aussi son mutisme. Dirigés par Gara d’un côté, Oracle de l’autre, nous avancions de bon train, tant et si bien que ce que je croyais être la rumeur du vent dans les feuillages s’amplifia  peu à peu, jusqu’à devenir l’indéniable ronronnement de voix humaines échauffées par l’excitation de la victoire et de la fête. Enfin ! Après toutes ces pérégrinations insensées, nous retrouvions la civilisation ! Nous rejoignions la sortie !

Je ne voulus pas trahir trop vite mon enthousiasme à monsieur Luciano, de crainte de m’être fourvoyé, néanmoins le brouhaha persista à se clarifier et l’intendant finit par s’en ouvrir à moi. « Oui, je l’avais bien entendu aussi, quoique je n’en étais pas sûr jusque-là, » confiai-je tout en accélérant l’allure, pressé d’atteindre le véritable cœur de cette soirée. « Nous avons eu bien raison de placer nos espoirs entre les narines de Gara ! » Tout à mon allégresse, je creusai l’écart entre moi et mon binôme sans m’en apercevoir, et Oracle dut me pousser à ralentir la cadence. Apparemment, monsieur Luciano n’en avait pas tout à fait fini avec le labyrinthe…

« Loup, il me faut prendre quelques clichés pour mes réseaux sociaux de Borao, » m’interpela l’homme d’une voix distante qui m’informa de mon avance quelque peu exagérée. « Mon chargé de communication n’est pas sans m’éreinter avec ça et je pressens que la chose ne sera pas réglée tant que ce ne sera pas fait. »  

Je pouvais saisir l’agacement de mon interlocuteur en dépit de son ton égal. Je le comprenais, même si je ne partageais pas forcément ses réticences : devoir soigner son image publique était un travail en soi, très facile à négliger. J’appréciai entretenir la mienne  - plus, en tout cas, que de remplir d’autres obligations échéant à des personnages de notre importance. Cela dit, ce n’était pas pour les journalistes et les paparazzis que je vivais ; disons que je considérais la communication comme une nécessité au même titre que celle d’étudier avant un examen. Et qui pouvait s’avérer très fructueuse à qui savait bien mener son jeu.

« Bien sûr,  faites donc ! Nous vous attendrons. Prenez votre temps, » déclarai-je par politesse, bien que l’impatience d’arriver à la réception proprement dite me dévorait de l’intérieur comme un feu de joie.

Et du temps, l’homme en prit son content ; je crois qu’il n’avait vraiment pas l’habitude de ces choses, malgré son expérience de la technologie. Malheureusement pour lui, ce n’était pas moi qui allais l’aider à sélectionner les meilleures prises de vue, et Oracle comme Gara avaient bien mieux à faire. Planté à côté de mon amie aviaire, je m’amusais sous cape des malheurs photographiques de monsieur Luciano, en silence, bien sûr - hors de question de gâcher ce qui s’annonçait comme l’amorce d’une relation favorable. Oracle n’en pensait rien, elle, et peut-être même trouva-t-elle ma réaction puérile, mais que voulez-vous ? Mon sens de l’humour s’avérait parfois bien peu convenable.

Lorsqu’il eut enfin achevé sa besogne, nous reprîmes notre route et je ne tentais plus de dissimuler mon empressement. Nous y étions presque, je discernais les mots derrière les discussions enjouées des autres convives. Soudain, le son éclata à mes oreilles comme si l’on venait d’ouvrir une porte devant moi, et je sus alors que nous avions touché au but.

« Nous y sommes, » annonça monsieur Luciano, même si sa prévenance s’avéra vaine : je l’avais déjà perçu. Il me délivra cependant d’autres précisions plus utiles. « C’est une réception à ciel ouvert. Nous ne sommes pas les premiers, mais nous ne sommes certainement pas les derniers. » Une perspective appréciable pour mon orgueil : ainsi, ce ne serait pas l’aveugle le laissé-pour-compte, cette fois. Mon contentement s’afficha sans honte sur mon visage et ce ne fut pas la suite des adieux qui réfrénèrent son ardeur : « Ce fut un plaisir de cheminer avec vous, Loup ; avec vous, et avec votre Xatu. Profitez bien de la fête. »

Je rendis sa courtoisie à mon aîné en esquissant - du mieux possible - une courte révérence dans ce qu’Oracle m’avait indiqué comme sa direction.

« Le plaisir fut partagé, Luciano. Je suis votre obligé - et celui de Gara, aussi, sans qui nous aurions pu tourner en rond dans ce dédale pendant des heures encore ! Saluez-la de ma part, si vous le voulez bien, » demandai-je respectueusement. « Je vous souhaite une agréable soirée, à l’un comme à l’autre. »    

Sur ces mots, nous nous séparâmes pour de bon. De retour parmi la foule, je me retenais à Oracle plus que jamais pour naviguer entre les invités festoyants. Clémence était-elle déjà arrivée ? Si c’était le cas, j’étais bien décidé à la retrouver, qu’importait l’agitation alentour.

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• Lyr'se Aquilae •
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A travers le labyrinthe (Loup & Luciano)


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