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Des deux maux, lequel est le pire : l'enfer ou son gardien ? | ft. Dana

Posté le Ven 22 Avr - 14:12
Lekka Odeshi
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Des deux maux, lequel est le pire :
l'enfer ou son gardien ?

ft. Dana D. Jaegan



C’était bien la première fois qu’on le conviait à une soirée de ce genre. Encore un peu incrédule, Lekka lisait et relisait les quelques phrases affables tracées d’une graphie élégante sur le petit carton d'invitation, cependant que le bus s’ébranlait jusqu’à son intrigante destination, ce manoir tapi parmi les replis boisés du terrain de son hôte. Serré dans un costume trop sophistiqué pour ses habitudes - il avait dû composer en catastrophe avec le contenu de sa garde-robe, et la seule tenue décente qu’il avait pu dénicher datait d’une cérémonie quelconque réalisée il y avait des années, si bien que le vêtement n’était plus tout à fait à sa taille - l’étudiant de Sercena tenta bon an mal an de réajuster la cravate qui le prenait à la gorge. Sérieusement, comment faisaient-ils, tous ces gens du gratin, pour supporter des engins de torture pareils à longueur de journée ?

La pression pesante du freinage balaya sa pensée en même temps qu’elle repoussa son corps au fond de son siège, et le film champêtre des paysages qui défilaient mornement derrière la vitre ralentit jusqu’à s’arrêter tout à fait. Ils étaient arrivés. Le bus n’approcherait pas davantage de la demeure Togekiss : le reste du trajet, Lekka allait devoir l’accomplir à pied, une perspective fort peu réjouissante alors qu’il sentait déjà de douloureuses ampoules fleurir sur ses chevilles. Avec un soupir, il s’arracha à son fauteuil douillet et entreprit de claudiquer dans ses chaussures neuves jusqu’au bas de l’autocar.

Heureusement pour la survie de sa précieuse livrée, le temps était sec et le chemin peu embourbé. Quelle glorieuse image aurait-il renvoyée s’il avait débarqué au beau milieu de la réception avec ses souliers vernis déjà tout crottés ! Alors que le jeune homme grimaçait à chaque pas, Kohaku, pour sa part, faisait preuve d’un peu plus d’allure : le port altier, la queue au vent, il savourait l’air frais de la nature qu’une vie citadine avait tôt fait de lui faire oublier.

Lekka se sentait bien bête dans cet accoutrement inadapté à son tempérament décontracté, et son embarras alla s’aggravant une fois arrivé aux portes de la majestueuse propriété, largement investie par les convives aux tenues toutes plus somptueuses (et coûteuses) les unes que les autres. Parmi tous ces complets-vestons, ces robes évasées, ces smokings et leurs parures d’or et d’argent assorties, Lekka avait une conscience aigüe de sa propre incongruité, affublé de son ensemble étriqué et de son épais bracelet pour unique accessoire - même une invitation du chancelier de Cinza en personne ne l’aurait pas empêché de porter le massif étau de cuir et de métal qui jurait au milieu de cette profusion de raffinement. L’étudiant hésita un instant avant de pénétrer l’enceinte de la villa, intimidé par le nombre de visages révérencieux dont les traits ne lui évoquaient absolument rien malgré leur visible importance. Toutes ces éminences pourraient le faire jeter dehors d’un simple claquement de doigts, il en mettrait sa main à couper ; conscient de sa propre ignorance face aux grands de ce monde, Lekka fit de son mieux pour louvoyer entre les invités sans se faire remarquer.

Cependant, ses préoccupations concernant les réactions qu’il pouvait susciter s’évaporèrent dans un bel ensemble lorsqu’il découvrit enfin le sujet de tous leurs murmures distingués : devant eux s’étendaient les allées tortueuses, interminables, d’un non moins immense labyrinthe à ciel ouvert, aux murailles entremêlées de grillage et de plantes. Pris de court par cette vision surréaliste, le Kantosien afficha une mine abasourdie. Attends, il veut quand même pas qu’on rentre là-dedans ?

Et pourtant, ce fut bien ce qu’annonça le large écran plat installé près de leur assemblée : dans un grand flash lumineux, il indiqua les consignes de la soirée, puis s’avisa d’associer chaque visage présent à un binôme. Lekka sentit son sang ne faire qu’un tour à la lecture des règles du jeu : comment ça, ceux qui refuseraient de participer se verraient « mis à nu publiquement » ? Ce n’était pas à prendre au sens littéral, quand même ? À la réflexion, peu probable : on ne proposerait pas un gage d’une telle inconvenance à l’élite du pays. Mais alors…

Lekka se remémora subitement l’illustration qu’il avait reçue en même temps que son invitation pour la soirée. Les deux éléments s’étaient trouvés dans des enveloppes séparées, si bien qu’il ne les avait pas rapprochés au-delà de la simple coïncidence, cependant... C’était peut-être pas un hasard, alors ? Peut-être qu’il sait que… nan, pas possible, il pourrait pas savoir sans avoir craqué mon PC. Il a pas pu le faire sans que je m’en rende compte, pas vrai ? Et puis, à quoi ça l’avancerait ? Je le connais pas, moi, ce Monsieur S. ! Bon sang, dans quel bourbier s’était-il encore fourré ?

Tout à son angoisse grandissante, il ne prêta pas de suite attention à la voix masculine un peu guindée qui claironnait à quelques pas de lui. « Excusez-moi ? Excusez-moi ? Y a-t-il un problème ? Le chemin est bloqué ?

— Ouais, on peut dire ça comme ça, » finit par lâcher l’étudiant en constatant que personne d’autre ne prenait la peine de lui répondre. Il désigna les parois végétales dressées entre eux et le lieu de la réception. « Vous voyez pas le labyrinthe ? »

Il adressa sur ces mots une brève oeillade à son interlocuteur, un adolescent plus jeune que lui, plus grand aussi, tiré à quatre épingles dans son beau manteau blanc - bien qu’il ne comprenait pas trop l’intérêt de ses lunettes de soleil. Il ne faisait pas si clair que ça, si ? Il haussa les épaules - des caprices d’aristo, sans doute - avant de reporter son attention sur l’écran qu’il peinait à déchiffrer à cette distance, bien ennuyé par les têtes échevelées qui lui coupaient la visibilité. Il se mit sur la pointe des pieds, pour grimacer lorsque le bout de ses chaussures broya ses orteils endoloris. Près de lui, le richard grommela une phrase qu’il n’écouta pas vraiment, car il venait enfin de trouver son nom sur le panneau d’affichage.

« On a des binômes à former, » prit-il tout de même le temps d’expliquer. « J’suis avec… Inu, chouette ! » s’exclama-t-il en reconnaissant l’expression farouche de la jeune fille juxtaposée à son propre visage hagard. Lekka n’avait pas eu l’occasion de revoir Inugami et son frère Sandābādo de façon prolongée depuis le raid au Magné’Zone ; ils se croisaient parfois à l’université mais, accaparé par ses cours, l’étudiant ne pouvait guère les accompagner plus d’une heure ou deux avant d’être rappelé par ses obligations. Au moins, pris au piège d’un labyrinthe, ils auraient le moyen de renouer durablement… Et puis, il était soulagé de ne pas avoir à se traîner un bourge non-identifié pour le restant de la soirée.

Parlant de bourge, d’ailleurs… « Et vous, on dirait que vous vous coltinez ce grand type blond, là-bas… Luciano Viridis, j’crois ? Ouah, il a pas l’air commode, » commenta Lekka, un œil posé sur l’échalas à la longue crinière blonde qui rôdait à la lisière de l’attroupement. « J’vous envie pas ! »

Puis il retint une petite exclamation et planta là le garçon aux lunettes de soleil pour se précipiter, Kohaku sur les talons, vers les seuls visages familiers de cette marée d’illustres inconnus.

« Sandā-kun ! Inu-chan ! » s’écria-t-il, toute conception de retenue envolée, ce qui fit lever autour de lui quelques sourcils dédaigneux. Il acheva sa course en boitillant, pestant contre l’étroitesse de son habillement. « Ça fait plaisir de vous voir ! J’pensais pas que vous seriez ici. Enfin, en vrai, j’pensais pas spécialement y être non plus... J’comprends pas trop pourquoi j’ai été invité, mais bon, j’allais pas passer à côté de l’occasion de profiter gratuitement d’un buffet pour gens friqués, hein ? » Il leva alors les yeux des regards étincelants de ses deux cadets pour croiser ceux, bien plus perçants, d’une foule de gens à la carrure impressionnante qui n’était pas sans rappeler, dans l’allure et l’expression, Sanda et Inu. « Oh, euh… Bonsoir, » balbutia Lekka avec un malaise renouvelé.

Il tenta de glisser ses mains dans ses poches pour reprendre contenance, comme à son habitude, cependant ses doigts ripèrent sur le textile soyeux de son pantalon sans rencontrer les ouvertures salutaires ; il batailla quelques instants avant d’abandonner l’idée, et se rabattit à la place sur une fouille consciencieuse de ses cheveux. « Excusez-moi, je, euh, j’avais pas vu que… » Nulle excuse solide ne lui vint à l’esprit. Il se résigna à s’incliner devant ces adultes à l’autorité écrasante, l’air contrit.

La famille ne semblait pas vouloir s’embarrasser de fioritures pour plaire aux exigences du maître des lieux. Leurs tenues, bien que chics, ne se privaient pas du confort auquel Lekka avait dû renoncer, et il lorgna avec envie sur leurs pantalons amples et leurs bottes souples. Pour autant, chacun des membres présents dégageait une impression de force tranquille qu’il ne fallait surtout pas provoquer, de peur de la voir se déchaîner avec toute la fureur d’un ouragan ; sans doute que la présence de Pokémon tous plus formidables les uns que les autres - un Gallame, un Scalproie, une Gardevoir, des Evolitions et non pas un, mais deux chromatiques au total ! - n’était pas étrangère à ce sentiment. Même Kohaku n’en menait pas large, et restait résolument blotti derrière les mollets de son maître. Lekka roula des yeux béats de stupeur et d’admiration mêlées à mesure qu’il prenait conscience de l’escorte de ses amis.

« Vous… vous êtes tous ensemble ? » demanda-t-il d’une voix étranglée. « Ouah… » Parmi les têtes farouches qui lui faisaient face, il en reconnut une pour ce qu’il la fréquentait au quotidien à l’université, et cela confirma ses soupçons. « Pr-Professeur Black-Rocks ? Oh, c’est vrai que… Enfin, b-bonsoir à vous aussi… »

Il se retourna vers Sandā et Inu.

« Ils font tous partie de votre famille, alors ?! Bah ça, vous m’aviez caché que vous vous trimballiez une petite armée… Sérieusement, un Gallame chromatique ? Vous devez être méga importants pour avoir tout ça, nan ? Pas étonnant que vous ayez été invités, en fait ! »

Cela dit, ça n’expliquait pas pourquoi lui, Lekka Odeshi, petit étranger menant sa simple vie d’étudiant à Sercena, avait aussi reçu une invitation pour l’événement, ni comment son instigateur avait su pour… Mais non, ça n’était qu’un hasard. C’était obligé. Quel intérêt un puissant aurait-il à menacer un gamin aussi insignifiant que lui ?


Lyr'se Aquilae
Posté le Dim 24 Avr - 21:46
Dana D. Jaegan
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Des deux maux, lequel est le pire :
l'enfer ou son gardien?
Demeure Togekiss, 18 avril 2022, ft Jayce & Lekka - event#2 PDV Dana


C'définitivement trop louche. Déjà l'type là, il s'présente que par une initiale dans un courrier bizarre qui invite plein d'gens sans aucune logique apparente, visiblement au pifomètre l'plus total, pour sa réception d'anniversaire. Ensuite il donne une adresse toute aussi bizarre, demeure Togekiss machin dans un trou paumé et joint une copie d'mon passeport et c'lui d'mon frère à l'invitation, avec l'patronyme de Papa surligné comme un avertissement, presque une menace s'vous voulez mon avis. Déjà là, j'peux pas trop l'sentir c'type, j'ai pas envie d'lui faire plaisir. Pis l'délire mégalomaniaque du labyrinthe gigantesque de l'autre côté du portail péteux là, sans compter les putains d'écrans géants qui commencent à créer plein d'équipes à grand renfort d'photos au-dessus d'chacune des entrées, c'est l'pompon. Ayé, m'sieur a du fric et ptet quelques infos, et le v'là qui s'croit roi du monde. Complètement pété du ciboulot.

Autant dire qu'on a hésité un moment avant d'venir. Mais finalement, après avoir parlé d'ça en famille, on a défini qu'il valait mieux aller tâter l'terrain, histoire d'voir c'que c'type sait réellement au moins, et s'il a vraiment moyen d'faire pression en nous reliant par nos noms à Maman. Ou si c'est juste un hasard, une supposition d'sa part, parce que même si Kenshin c'pas un nom courant à Cinza, baah ça reste une info bien faible pour dire qu'on s'rait en contact avec une hors-la-loi. Pas assez pour être une vraie menace. Tout ça tout ça. Une autre raison vient de quelques drôles d'échos que Ba-chan a eus dans l'Underground, une histoire de multitude d'œufs saisis qui pourraient ptet être en lien avec c't'invitation bizarre. Elle a refusé d'en dire plus, en tout cas à Jayce et moi, mais c'totalement en cause dans son choix à elle de v'nir, avec Oncle Jazz comme cavalier pour mettre les formes. Et puisque pour en savoir plus sur c't'histoire de nom, l'plus simple était qu'Jayce ou moi venions, et qu'Papa, Maman et tout l'reste de la famille refusait qu'on s'mette possiblement en position périlleuse sans plus de monde au besoin, pas après l'épisode Poulpinator, baah j'ai déclaré Papa comme cavalier (ou plutôt chaperon, pour le coup). Ca fait cinq d'entre nous dedans pour s'serrer les coudes et veiller au besoin les uns sur les autres, et les cinq autres qui veillent à distance dehors et qu'on tiendra au courant aussi souvent qu'possible. Bien belle orga, n'est-ce pas? Ajoutons à ça Sakura qui s'tient tout près de Ba-chan, et Baron qu'Maman a confié à mon frère puisqu'il est son proprio officiel question Pass (pis parce que Fujin pourrait difficilement nous accompagner à l'intérieur dans un bal ou autre connerie du genre, le pauvre) ; en cas d'besoin, on a plus que les moyens d'se barrer vite. En théorie.

Parce que c't'histoire de labyrinthe et d'équipes faites au hasard là, ça rebat toutes les cartes. Et s'plier à la règle loufoque de c'type tordu semble être l'plus prudent tant qu'on en sait pas plus sur lui ou ses intentions ; p'tin rien qu'l'envisager ça m'écorche la bouche. Diviser pour mieux régner, c'est l'seul truc qui m'vient à l'esprit quand les premiers visages se dessinent, et qu'les réactions semblent dire que les équipes sont pas trop formées d'gens qui s'connaissent. P'tiiiin mais quelle connerie encore. L'visage de Ba-chan est l'premier des nôtres à apparaître, face à un blondinet qui semble à peine plus vieux que Jayce et moi, et l'expression de la vraie à mes côtés, sous son capuchon, s'fait plus fermée encore alors qu'sa main étreint discrètement celle de son mari, sans doute pour garder contenance ; au moins éviter d'se faire vraiment glaciale. Le mien est l'suivant, et il fait partie des rares à s'associer à un trio. J'reconnais avec une certaine satisfaction, ptet même un soulagement qu'j'avouerai pour rien au monde, le visage de quelqu'un que j'commence vraiment à considérer comme un pote, juste à côté d'celui d'mon jumeau qui au moins s'retrouvera donc pas seul face à quelqu'un qui peut pas l'comprendre. Moony-kun est donc là aussi, et c'est lui qui nous f'ra l'trajet avec nous, parfait. Les derniers pour nous c'sont Papa et Oncle Jazz, qui s'retrouvent étonamment ensemble. Bon, en un sens tant mieux ; on aurait pu être cinq individualités face à cinq inconnus, finalement y'a que Ba-chan qui sera seule et les quatre autres sur seulement deux groupes et en terrain plus ou moins connu. D'un geste machinal, j'rajuste ma veste bordeau, la gavroche sur mon crâne, tout en parcourant la foule du regard pour tenter d'repérer notre mate à Jayce et moi.

C'lui qui nous trouve le premier, s'exclamant nos pseudos et faisant se tourner des regards outrés sur lui alors qu'il s'dirige vers nous d'un pas... Disons claudiquant. Maah, c'est qu'il a l'air étriqué son costard! J'compatis p'tin, niveau confort ça doit être une foutue plaie ; et il va d'voir traverser le labyrinthe comme ça? J'espère sincèrement pour lui qu'ce sera pas trop sinueux là-dedans, ni trop immense, parce que paye ta galère. Assise à mon côté, Apache gronde régulièrement dès que quelqu'un passe trop près d'elle ou d'nous en général ; mais à l'adresse du geek et d'son Noctali, elle adresse un bref aboiement en guise de salut un poil plus cordial. C'qui est déjà un bel effort d'la part de la teigne qu'elle est ; comment ça, c'l'hôpital qui s'fout d'la charité? Que nenni, tout l'monde sait que j'suis adorable! A ma façon, c'est tout.

Bref ; arrivé à notre hauteur, Moony-kun embraye de son flot d'paroles habituel, laissant les deux tiers des adultes près d'nous un peu sceptiques. Amusée, j'ricane un peu ; difficile d'renier son analyse, même si pour ma part, c'pas d'bouffer gratis qui m'intéresse. On en a pas vraiment b'soin, et si c'était notre seule motivation on s'rait juste pas v'nus. Après bon, j'peux comprendre qu'en n'sachant de nous que notre lien à Oncle Jazz qui est prof et nos comportements habituels ainsi qu'nos tenues sobres, c'plutôt dur de d'viner qu'en fait, on appartient à cette catégorie de gens plus qu'aisés. Aucun d'nous n'a jamais ressenti l'besoin ni l'envie d's'en vanter, et si excès d'fierté il peut y avoir parfois, c'plutôt sur not' famille pokémons inclus ou nos réussites, pas sur l'argent qu'on a ou l'niveau d'vie qu'il nous permet. Même nos tenues aujourd'hui là, c'loin d'être bariolé et débordant d'un étalage honteux de richesses comme certains autres autour. En fait, l'plus dispendieux nous cinq confondus, c'est la grande qualité du velours noir et très opaque des gants et du chaperon de Ba-chan ; raison d'santé oblige.

- Plaisir partagé Moony-kun, tu peux m'croire!
Un large sourire sincère s'étire sur mon visage, confirmant ces quelques mots. Avant qu'j'ai pu formuler une réponse au reste, ou du moins traduire l'esquisse de geste que Jayce s'apprêtait à faire, le plus p'tit (et plus âgé aussi) semble soudain remarquer qu'on est pas v'nus seuls. Le malaise qu'on a d'jà eu l'occasion d'lui voir quelques fois r'vient au galop, et il bredouille un salut, une ébauche d'excuse un peu piteuse. J'ai envie d'lui patpat la tête quand il fait ça. Sérieux. Un jour j'vais l'faire.

- Détendez-vous, Odeshi-kun. Vous n'offensez personne ici, et votre enthousiasme est parfaitement compréhensible. C'est plutôt une bonne surprise de vous voir ici, d'autant plus que vous semblez vous entendre avec mes neveux.
Mais pas cette fois, parce qu'Oncle Jazz m'en laisse juste pas l'temps avant d'intervenir avec un léger sourire apaisant. Mine de rien, il donne au passage à Papa, Ba-chan et leurs pokémons les clefs essentielles pour comprendre ; c'pas un inconnu qui va nous accompagner Jayce et moi, on l'connait et jusqu'ici il nous a pas donné d'raison d'nous méfier d'lui. Même si bon, quoiqu'il en soit, on semble être le seul trinôme ; ptet à cause du fait qu'Jayce communique jamais par sa voix. Donc qui qu'soit la personne avec qui on aurait fini, d'jà qu'en un contre un on s'en sort tous les deux particulièrement bien, mais alors tout seul contre nous, l'aurait eu aucune chance! M'enfin, mieux qu'ce soit Moony-kun dans tous les cas, au moins on devrait pas s'faire chier, pis ça m'gêne moins qu'des p'tits détails de nos vies soient dévoilés à lui qu'à l'un des membres des Familles qu'j'ai eu l'occasion d'voir sur l'écran. En espérant qu'ce Monsieur S. trop louche pour son bien n'ait pas d'infos trop sensibles à dévoiler... Ca s'rait pas bon pour sa gueule non plus, ça.

Comme Moony-kun reprend finalement la parole, j'lâche un léger ricanement alors qu'un large sourire plus qu'habituel s'étend sur mon visage. Vrai qu'vu comme ça, qu'ce soit ma famille de géants ou les pokémons qui nous accompagnent dans un monde où leur présence est supposément réglementée et surtout hors de prix, bah ça a plutôt d'quoi impressionner. Pour moi c'est la base, tout mon paysage depuis qu'suis toute môme ; il était hors de question pour chacun d'nous qu'la Nova Existência modifie ça. Notre dynamique a bien dû s'adapter pour survivre et garder notre équilibre

- Aha ouais, et encore là y'a pas tout l'monde. Disons qu'les adultes d'la famille ont plutôt bien réussi leurs vies ; mais on évite de trop s'en vanter en général. Les pokémons font totalement partie d'la famille, alors on a fait en sorte d'pouvoir investir pour leur permettre de rester s'ils voulaient.
C'est qu'une part d'la vérité, mais suffisante pour être crédible sans trop en dire. Mi figue mi raisin, pour ne pas non plus gueuler haut et fort au milieu d'tous ces Pingoléon à quel point on crache à la tronche de leurs putains d'lois imbéciles. Après tout, c'bien pour protéger nos alliés qu'leurs Pass ont été payés, malgré toute la répugnance qu'on pouvait unanimement avoir pour ce système pourri contre lequel les aînés d'la famille ont tant lutté et luttent encore, quoiqu'en sous-marin pour l'instant. Pas un mot non plus sur l'héritage des Jaegan ; car mieux vaut garder toujours au silence tout c'qui pourrait faire réaliser à ceux cherchant encore Maman qu'nous sommes ses proches. C'pas mentir, nope, j'abhorre l'hypocrisie! Juste... Disons que j'dis qu'l'essentiel qui n'risque pas d'exposer la famille. Plutôt crever.

- Bon, on s'lance? Plus vite on s'débarrasse de c'labyrinthe, plus vite on goût'ra les p'tits fours héhé.
Jayce lève ostensiblement les yeux au ciel sur ces mots, malgré le p'tit sourire en coin qui traduit son amusement. Dos aux adultes, tournée vers l'entrée qui nous a été attribuée, j'fixe ledit labyrinthe avec un air de défi, les poings sur les hanches, et Apache est pas en reste, dressée à mes côtés avec des éclairs crépitant autour d'ses crocs dévoilés. Quoiqu'il ait prévu, c'Monsieur S. de mes deux, y m'fait pas peur. Coûte que coûte, j'ferai tout c'qu'il faut pour protéger les miens. Et s'il faut m'salir les mains, qu'il en soit ainsi! En attendant, tout c'que j'vois là, c'qu'un p'tit labyrinthe d'un quelconque richou pète-sec et qui s'la joue à mort avec ses énigmes, ses simili-menaces et tout son délire d'rigolo.

- Dana.
La voix posée d'Papa m'arrête avant même d'avoir esquissé un premier pas. Il n'a pas haussé le ton, mais ce dernier n'en est pas moins ferme ; il n'a jamais eu besoin du moindre cri pour faire preuve d'autorité, clairement. Inclinant légèrement la tête de côté, je pivote finalement totalement en remarquant sa main posée sur l'épaule de Jayce, retenant mon frère en arrière. En deux enjambées, je suis auprès d'eux pour entendre ses consignes.

- Gardez l'œil ouvert, surveillez vos arrières. Et revenez-moi en un seul morceau, cette fois. J'ai autre chose à faire que vous rafistoler en permanence.
- Meh, déso, j'ai pas d'mandé à avoir une poisse pareille ~
- C'est vrai que tu n'as même pas besoin de ça pour être une catastrophe ambulante!
- Traitre.
- .
L'intonation plus rude dans ce bref rappel à l'ordre nous réduit tous deux au silence et à l'immobilisme, fixant ses yeux d'argent qui passent de l'un à l'autre. Papa laisse rarement paraître ses sentiments, en public du moins (quoiqu'il est encore loin du niveau de Ba-chan, ils sont pas moins frère et sœur pour rien ces deux-là), mais j'ai aucun mal pourtant à deviner l'inquiétude derrière ce regard débordant d'une méfiance intense qu'il tourne finalement sur les haies végétales et la demeure plus loin derrière. L'message est clair : l'temps n'est pas à la fête, pas tant qu'on saura pas qui s'cache là-bas. Finalement, tout sourire envolé, soudain plus grave, j'hoche la tête avec une certaine solennelité.

- Hai, Papa. On s'ra prudents, promis.
- Soyez prudents vous aussi.
- Évidemment.
- Ba-chan...
- Ne t'en fais pas, ce gamin est né un siècle trop tard pour être une quelconque difficulté.
Elle et Oncle Jazz se sont rapprochés d'nous, et un tout p'tit sourire en coin se dessine sur son visage, dans l'ombre de son chaperon. Bien que distante, fermée, comme toujours lorsqu'on est pas à l'abri d'chez nous, elle se fait rassurante juste pour nous dans l'refuge de cette petite bulle familiale. J'hoche la tête doucement, avant d'me retourner plus calmement vers Moony-kun, qu'on a un peu délaissé l'temps d'un instant.

- Déso pour l'contretemps, maint'nant on peut y aller. C'est ok pour toi?
Si c'était pas d'jà l'cas, il doit nous prendre pour des putains d'parano maintenant. Est-ce que j'en ai quelque chose à faire? Hm... Nope. Même s'il est sympa comme pote, que dalle ~

Topic du dé manqué : Défi #1 - Prends des selfies dans le labyrinthe.

fiche by Nighty Jaegan.
Posté le Mar 26 Avr - 19:17
Lekka Odeshi
Lekka Odeshi

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Des deux maux, lequel est le pire :
l'enfer ou son gardien ?

ft. Dana D. Jaegan



Alors qu’il trépignait d’embarras, incapable de trouver une justification décente à sa désinvolture, Jasper Black-Rocks vint à sa rescousse en quelques phrases apaisantes. Rasséréné par le discours du professeur, Lekka lui signifia sa reconnaissance d’une nouvelle inclinaison polie de la tête.
   
Au moins, Sandā-kun et Inu-chan avaient l’air tout aussi ravi de le retrouver en ce lieu incongru. Au commentaire émerveillé du Kantosien sur l’importance de leur famille et de leurs Pokémon, Inu se fendit d’un grand sourire narquois. « Aha ouais, et encore là y’a pas tout l’monde. » (Lekka écarquilla un peu plus les yeux à cette idée ; quoi, ils pouvaient avoir plus encore que tous leurs Pokémon chromatiques ?) « Disons qu’les adultes d’la famille ont plutôt bien réussi leurs vies ; mais on évite de trop s’en vanter en général. Les Pokémon font totalement partie d’la famille, alors on a fait en sorte d’pouvoir investir pour leur permettre de rester s’ils voulaient.

   — Ouah… » s’ébahit le garçon. Il redressa le dos tout en réajustant sa mise étroite, soudain très préoccupé par l’image qu’il renvoyait à cette famille plus illustre qu’elle n’en laissait paraître. « Désolé, pour ma part je suis rien de plus que ce que j’ai l’air, ahah… » fit-il comme pour se faire pardonner, une main nerveuse plongée dans ses cheveux. « En vrai, vous avez de la chance d’avoir eu les moyens de légaliser tous vos Pokémon… Je sais que c’est pas le cas de tout le monde ici, et même mes parents ont bien râlé quand il a fallu mettre la main au porte-monnaie pour Kohaku, en plus des frais du voyage. » Le Noctali, un peu moins impressionné par le puissant rassemblement qui lui faisait face, avait reformé son masque d’impassibilité coutumier et quitta le giron de son maître pour saluer Apache et ses congénères d’un hochement de tête solennel. Lekka faillit ajouter qu’il n’enviait pas les Cinzans pour la dureté de leur régime politique, mais il parvint à contenir sa langue alors que circulait autour de lui un flot de convives endimanchés sans doute au clair avec la loi, et qui n’auraient pas apprécié son élan de compassion déplacé. De fait, il en avait déjà dit bien assez et les regards réprobateurs qu’il accrocha çà et là le dissuadèrent de se faire remarquer davantage.

« Bon, on s'lance? Plus vite on s'débarrasse de c'labyrinthe, plus vite on goût'ra les p'tits fours héhé. »

L’intervention malicieuse d’Inu-chan sauva le garçon de ces attentions mesquines. Près d’elle, Sandā-kun leva exagérément les yeux au ciel, mais il était au moins aussi amusé que sa jumelle. Lekka eut un rire empreint d’une jovialité retrouvée. « Ahah ! J’aurais pas dit mieux ! »

La fille et son Démolosse se détournèrent de leur petit trio pour braver du regard l’ombre menaçante du labyrinthe dressé entre eux et le mystérieux Monsieur S. ; Apache libéra une nuée d’étincelles, les babines retroussées, et Kohaku ne se montra pas en reste, à fixer sombrement les murailles végétales de ses prunelles rougeoyantes comme les fournaises de l’enfer. L’espace d’un instant très déplaisant, Lekka sentit un frisson de crainte descendre son doigt glacé le long de son échine. Il y avait peu de chance que cet événement-là se terminât de façon aussi effroyable que le carnaval de La Isicao… pas vrai ?

Il s’ébroua pour dissiper ce pressentiment désagréable, et s’apprêtait à enjoindre ses deux camarades à rallier l’entrée du dédale lorsqu'un « Dana » autoritaire tomba de la bouche austère de l’un des hommes de la famille - son père, déduisit vite Lekka. Le grand gaillard prodigua à ses enfants quelques conseils d’une gravité qui n’améliora pas l’inconfort du Kantosien quant aux tenants et aux aboutissants de cette innovante fête d’anniversaire, pour les rappeler à l’ordre dès qu’ils commencèrent leurs chamailleries habituelles. Un peu honteux de se retrouver à écouter aux portes d’une conversation privée, mais témoin malgré tout de la chose du fait de la proximité et de son indécrottable curiosité, Lekka se prit d’un intérêt aussi soudain que passionné pour la pointe de ses chaussures vernies, faisant de son mieux pour ne pas trop prêter attention à ce que la famille se murmurait à elle-même.

Au bout d’un laps de temps qui lui parut une éternité, Inu-chan lui fit de nouveau face, l’air un peu plus posé.

« Déso pour l’contretemps, » s’excusa-t-elle. (Lekka lui adressa un geste tranquille de la main pour lui signifier « pas de problème ».) « Maint’nant on peut y aller. C’est OK pour toi ? » Le Kantosien opina du chef. « Allez, mettons tout ça derrière nous au plus vite, sinon on va juste tomber d’inanition, » chercha-t-il à alléger l’atmosphère - cependant il ne pouvait plus ignorer la boule d’angoisse qui s’était formée dans son ventre.

Ensemble, ils pénétrèrent le labyrinthe.

Vue de près, la structure était encore plus époustouflante. Derrière les grilles de fer forgé enroulées à la mode art nouveau, les parois, composées de haies épaisses taillées au millimètre près, verdoyaient sur le fond obscurci du crépuscule telle une myriade de flammèches émeraude. Le vent frais agitait les frondaisons pour entraîner sur son passage le parfum résineux de la sève et des feuilles, cependant les remparts compacts de végétation ne laissaient rien filtrer d’autre, pas même la rumeur désormais étouffée des autres participants à la fête. Ainsi englouti dans ces replis de verdure dont il connaissait le début mais pas la fin, Lekka se sentit plus que jamais isolé du monde.

Heureusement qu’il n’était pas seul : Sandā-kun et Inu-chan cheminaient en silence non loin de lui, ainsi qu’Apache, enfermée dans son éternelle maussaderie. Kohaku menait la danse en éclairant leur route de ses anneaux lumineux, et le Gallame bleu ne quittait pas le garçon muet d’une semelle, pareil à une grande ombre froide et protectrice. Intrigué par l’étonnant Pokémon, Lekka ne put se retenir davantage. « Hé… » interpela-t-il Inu avec maladresse. Malgré le temps qu’ils avaient passé ensemble dans le cadre de la guilde et de l’université, l’étudiant n’était pas aussi à l’aise auprès de la jeune fille qu’avec son frère, en dépit du mutisme de ce dernier. En règle générale, il arrivait à composer avec la gêne en public, surtout qu’il ne pouvait faire autrement que passer par elle pour communiquer avec Sandā ; mais là, alors qu’ils se retrouvaient juste tous les trois, à marcher sans décrocher un mot, la tension s’était emparée de lui comme au premier jour. « Euh, votre Gallame… comment il s’appelle ? »

C’était un piètre moyen de briser la glace, il en avait conscience ; mais la lourde chape de plomb qui s’était abattue sur leurs épaules depuis leur entrée dans le labyrinthe l’embarrassait plus encore. « En-en tout cas, il a l’air fort ! Avouez, vous deviez avoir vraiment peur de moi pour demander qu’il vous escorte, hein…? Enfin, j’veux dire… » Agacé lui-même par la médiocrité de sa tentative, il poussa un profond soupir. « Bah, laissez tomber… »

Il ne savait depuis combien de temps ils avançaient lorsqu’une violente vibration secoua la poche droite de son costume. Pris par surprise, Lekka sursauta avant de se précipiter pour récupérer le coupable : son téléphone frissonnait à intervalles réguliers, et lorsqu’il aperçut le nom de la personne déterminée à le contacter, il sentit son cœur s’emballer. « Oh, zut, attendez… » L’étudiant ralentit un peu l’allure. Avec un empressement mal dissimulé, il lutta contre la reconnaissance tactile de son portable alors que l’appel s’était interrompu trop tôt pour qu’il pût y répondre. L’écran refusa l’accès à ses mains moites ; à la place, il décida de lancer l’appareil photo à la suite d'une mauvaise manipulation du garçon. « Non, mais non ! C’est pas ce que j’ai demandé ! » s’énerva-t-il - mais la machine ne l’entendait pas de cette oreille. Avant même qu’il n’eût terminé son juron, elle prit de travers un cliché magnifiquement flou de son visage paniqué, aux joues empourprées et à la tignasse ébouriffée. « Nom de Giratina ! » pesta-t-il en s’arrêtant tout à fait. Il inspira un grand coup pour reprendre contenance, et son immobilité retrouvée lui permit enfin de déverrouiller le téléphone récalcitrant ; il se dépêcha d’effacer la photo compromettante, non sans couler un regard en coin à Sandā-kun et Inu-chan. « Vous avez rien vu, » les supplia-t-il d’une voix flageolante.

Puis il se détourna un peu pour lire les messages que son correspondant avait laissé sur leur conversation personnelle.

Mixcoatl   Aujourd'hui à 17h15
Salut. Je suis là pour l’entraînement de ce soir, fais-moi signe quand tu es prêt.


Mixcoatl   Aujourd'hui à 17h28
M00nlight ? Tu es là ?
 
Mixcoatl   Aujourd'hui à 17h36
M00nlight, je peux savoir ce que tu fabriques ? Je ne vais pas pouvoir t'attendre indéfiniment.
 
Mixcoatl   Aujourd'hui à 17h40
Si tu ne réponds pas encore, je vais devoir t'appeler.


Lekka jura à nouveau. Il avait complètement oublié de prévenir de son absence ! D’un geste, il fit signe à Inu et Sandā qu’il n’en avait pas pour longtemps, puis pianota très vite une réponse improvisée.

 
SacredM00nlight Aujourd'hui à 17h44
Aah j’suis vraiment désolé, j’ai zappé de te dire mais j’suis à une soirée… J’pensais que t’étais déjà au courant
 
Mixcoatl Aujourd'hui à 17h44
Au courant de quoi ? Je ne peux pas connaître ton emploi du temps à ta place, tu sais.
   
SacredM00nlight Aujourd'hui à 17h45
Je sais, mais plein de monde dans le coin a été invité alors j’ai supposé que tu savais… D’ailleurs, Sandābādo est là aussi
J’ai pas fait gaffe qu’on en avait pas parlé sur le channel général de la guilde
Déso, j’avoue, j’ai complètement foiré…
   
Mixcoatl Aujourd'hui à 17h45
Pff… Ne me refais pas ce coup-là trop souvent, M00nlight. Je prends du temps sur le reste de mon planning à chaque fois que je réserve pour nos parties.
   
SacredM00nlight Aujourd'hui à 17h45
Je sais… Je suis vraiment désolé. Promis, ça se reproduira plus.


Lekka laissa échapper un autre soupir avant de renvoyer son téléphone dans les profondeurs de son costume. Sous les regards circonspects de ses amis, il haussa les épaules.

« C’était Mixcoatl, » leur expliqua-t-il. Il farfouilla le sol de la pointe de son soulier trop serré. « J’avais oublié de lui dire qu’on pourrait pas jouer ce soir. Navré pour le contretemps… On peut y retourner, » acheva-t-il sans lever le regard.

Pas détendu pour deux sous, le jeune homme repartit en avant, tête basse, les mains fourrées dans ses poches.


Lyr'se Aquilae
Posté le Mar 26 Avr - 19:17
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Des deux maux, lequel est le pire :
l'enfer ou son gardien?
Demeure Togekiss, 18 avril 2022, ft Jayce & Lekka - event#2 PDV Dana


Entrés dans l'labyrinthe, un silence s'installe assez vite, troublé seulement par le son de nos pas froissant l'herbe. Ca m'dérange pas tant ; même si j'ai tendance à combler tous les plus p'tits silences par un flot d'paroles, j'y suis quand même bien acclimatée aussi, et j'aime bien d'temps en temps. Surtout quand, comme là, j'suis songeuse. Observant sans réel intérêt les hautes haies végétales soigneusement entretenues, signe que l'proprio a bien préparé son coup et depuis un putain d'bail, donc qu'il est définitivement pas net, j'laisse mon esprit s'égarer dans une multitude de questionnements plus ou moins liés les uns aux autres. Qu'est-ce qu'il nous veut c'malade avec son stupide labyrinthe d'anniversaire? Qu'est-ce qu'il fait vraiment, à quoi s'attendre? Moi c'labyrinthe il m'fait pas peur, j'déconnais pas tout à l'heure quand toute mon assurance presque orgueilleuse transpirait d'cette réalité ; par contre j'suis super méfiante du type qui l'a conçu et qui nous attend à sa sortie. Sérieux, j'suis méfiante et pas confiante en les gens de nature et par expérience, mais là clairement ce type et son délire, et la situation où ils nous ont foutus, bah j'peux pas les sentir, y'a une alarme qui résonne clairement un peu trop fort dans ma tête.

Pis y'a le cas Moony-kun, aussi. Les mots qu'il a dits tantôt et auxquels j'avais pas réagi sur le coup, centrée sur l'idée d'nous débarrasser viteuf de c'labyrinthe, là maintenant ils me reviennent et m'interpellent. M'intriguent un peu, aussi. J'savais déjà qu'il était étranger, et pas juste habitué à donner du kun & cie par son environnement familial comme nous l'sommes ; il l'a évoqué l'jour même où on l'a rencontré, IRL j'veux dire. Une histoire d'régime alimentaire auquel il était pas encore bien adapté. L'entendre évoquer le poids financier du pass pour son Noctali m'replace en posture d'humilité, quoi qu'là dessus j'en suis jamais trop sortie en vérité, m'vanter d'la situation financière d'ma famille fait pas partie d'mes habitudes ; j'suis fière de chacun d'eux, d'leur réussite, et même de la lignée de Maman hein! Mais j'ai pas tendance à mettre notre aisance indéniable en avant. Même, j'préfère souvent rien dire. Histoire qu'au moins, on m'juge pour moi-même et mon caractère de merdeuse seulement. Bref, ça m'renvoie à l'aisance de ma famille, à la chance qu'on a d'avoir pu protéger la plupart d'nos pokémons avec ces putains d'pass de merde, même si ça m'écorche la bouche rien qu'd'y penser. Putain d'pays qui fonctionne plus qu'au fric, alors qu'tant d'gens peinent déjà rien qu'à joindre les deux bouts! Putain d'Existência liberticide, complètement débile et ridicule, incohérente, dangereuse...

L'interpellation inattendue du plus p'tit d'notre groupe m'arrache finalement d'mes pensées en plein élan rageux, et si j'sursaute pas vraiment, c'est juste parce que j'ai l'habitude d'toujours garder une part d'attention sur c'qui m'entoure hors de la sécurité d'nos lieux familiers. J'l'avais pas totalement oublié, quoi. C'qu'il raconte me tire un sourire amusé, faisant switcher mon esprit d'humeur aussi vite que j'changerais d'chemise, la tentative d'humeur un peu foireuse m'fait même ricaner doucement, alors qu'le principal intéressé se retient d'lever au ciel. Si si, il a l'air parfaitement égal à lui-même, fixant calmement l'étudiant, mais j'le connais assez bien pour l'savoir. On a tous l'habitude, dans la famille. Un Gallame bleu, ça attire l'regard et les questions, ça a toujours été l'cas. Et très très majoritairement, ça attire tout ça sur nous, en tant qu'humains à ses côtés. C'qu'il déteste, clairement. En même temps c't'un être pensant, particulièrement intelligent et vif, qui comprend assez bien tout c'qui peut s'dire autour de lui même s'il peut pas répondre dans l'même langage. Il sait quand l'intérêt est centré sur lui, il sait bien ce qui amène ça aussi. Mais qu'on parle de lui comme s'il était pas juste là, ça l'agace. En même temps, qui apprécie?

Diplomate néanmoins, il s'contente de porter un bras en travers de son torse et d's'incliner légèrement en guise de salut, avec sa courtoisie coutumière. Vraiment, faut l'avoir poussé très fort hors de ses gonds, ou nous menacer directement, pour qu'il en vienne à n'pas s'embarrasser d'politesses. Concrètement à côté d'Apache et moi, c'est l'jour et la nuit. Totalement rien à voir.

« Baron aime mieux qu'on s'adresse directement à lui. Il t'en tiendra pas rigueur vu qu'tu pouvais pas savoir, mais voilà. Il t'écoutera et t'répondra à sa façon ; nous on fait qu'compléter. C't'un Gallame fier et un peu à Ponyta sur les principes. »
Mon descriptif arrache à mon frère un d'ses rires silencieux qui troublent parfois tant les gens, alors qu'le guerrier bleuté lève brièvement les yeux au ciel sans pour autant contredire. Il a beau faire semblant d'être blasé d'mes propos, c'sa façon d'être et il est l'premier à en être fier après tout. D'ailleurs c'est pas l'petit sourire discret sur son visage qui va m'contredire. Joignant ensuite l'geste à la parole, il fend l'air de ses lames, non sans les garder à distance prudente de nous, pour s'mettre en garde et effectuer deux trois techniques rapides contre un adversaire invisible, avant d'saluer de nouveau, cette fois pour clore sa démonstration. On s'remet à déambuler aussitôt entre les haies, et j'complète par mes mots l'message du combattant.

« Et il est fort, ouais. Très fort. Apache et moi, on est encore loin d'ton niveau, hein Baron? Mais c'est un super prof, par contre, vraiment. »
Son regard là, il dit clairement qu'les flatteries marchent pas avec lui. Et j'y réponds avec beaucoup d'maturité en lui tirant la langue, parce que j'sais qu'c'est faux. L'est certes humble, l'est certes incorruptible, j'le connais assez bien depuis ma naissance pour en attester, mais il aime bien s'rengorger sous les compliments pour peu qu'ils soient pas trop insistants sur sa couleur. La curiosité il admet, l'excès d'intérêt l'renvoie un peu trop à son histoire. Un discret claquement de doigts attire mon regard juste à côté d'lui, vers Jayce qui me fixe d'un air indéchiffrable alors qu'ses bras s'mettent en mouvement.

« Tu es consciente que nous sommes peut-être surveillés dans ce labyrinthe, n'est-ce pas? »
« Ah, hai, t'as raison nii-chan, faut quand même faire gaffe à pas offenser les possibles caméras. Si tant est qu'elles aient le son héhé. » Moqueur mon ton, cynique mon propos? Si peu! « Mais bon, Baron est officiellement ton protecteur, alors c'quand même cohérent non? »
« Point accordé. »
« Evidemment qu'j'ai raison! »
Notre micro échange mi vocal d'un côté mi signé de l'autre est interrompu par l'agitation soudaine du troisième humain ici, nous demandant un temps d'arrêt tandis qu'il s'efforce d'extirper son téléphone vibrant comme un dingue d'son costume étriqué. Un regard à l'écran l'panique un peu plus, alors qu'il commence à s'batailler avec l'objet. Et évidemment comme toujours dans ces cas-là, plus on s'précipite, plus l'bordel est récalcitrant, comme nous en informe rapidement le flash qui illumine les alentours un bref instant. Ouh, l'peu qu'je distingue alors qu'il lâche un juron n'est clairement pas flatteur. Il s'immobilise, inspire, reprend plus calmement avant d'nous intimer une supplique tremblotante. Bah! J'chasse l'idée d'un geste de la main parfaitement identique à celui qu'mon frère esquisse de son côté au même moment. Pas comme si on en avait quelque chose à faire, hein.

Autre juron, alors qu'il nous adresse un signe équivoque et s'met à pianoter vivement sur son écran, intensément concentré dessus. J'hausse les épaules, pas troublée pour un peso d'ce micro contretemps ; on a eu l'nôtre avant d'entrer après tout, alors bon tant qu'on n'y passe pas littéralement une heure j'm'en fous comme d'ma première chaussette. Mon frère semble amusé lui, presque taquin alors qu'il semble habituellement si taciturne.

« Combien tu paries que c'est Charbon? »
« La corvée de linge jusqu'à la fin du mois? »
« Tenu. »
Charbon, c'est l'signe que Jayce a attribué pour parler d'Mixcoatl. Une nana qui a débarqué y'a quelques semaines dans leur guilde, et qui bien qu'débutante sur le jeu a su s'faire assez vite et efficacement une place parmi eux. Charbon parce que c'est c'que veut dire coalt en galarien, et parce que ça l'embête héhé ; il aurait pu traduire direct son nom qui fait référence à une vieille divinité d'Cinza, mais comme il m'a très bien souligné, Serpent-Nuage c'était moins drôle. Après on dit qu'c'est moi l'emmerdeuse, mais si ça c'est pas la preuve qu'il est loin d'être en reste! Il m'donne carrément des outils pour embêter les gens... Plus ou moins gentiment selon les circonstances. Enfin, j'm'égare un peu, nàn? Bref, c'est Moony-kun qui a été chargé d'l'initier apparemment, et il semblerait qu'ils s'entendent assez bien ; en tout cas parait qu'ils jouent souvent ensemble. D'où l'pari proposé par mon jumeau. Bon, j'suis pas commère. Nii-chan non plus, on a mieux à faire d'nos vies. Mais si c'bien ça et qu'ça en vient à l'rendre si maladroit, lui qui a déjà souvent du mal à s'départir d'son malaise, bah j'avoue qu'j'ai du mal à pas trouver ça un peu amusant quand même hein. Pas méchant, mais quand même. J'ai d'jà dit qu'j'aimais bien taquiner les gens?

Il range finalement l'objet dans sa poche, marmonnant une explication qui donne au passage plus vite que prévu l'résultat de notre pari ; meh, y'aura même pas b'soin d'l'embêter pour savoir! Jayce me gratifie d'un regard goguenard alors que j'lève les mains en reconnaissance de ma défaite, et on emboîte d'un même pas celui d'Moony-kun, chacun d'un côté alors qu'lui garde la tête basse. Bah, l'a gueulé si fort que ça la charbonnée? Ok, elle a l'air un peu sèche sur les bords, et d'l'impression qu'elle m'a donnée, quand elle a un truc à r'dire elle s'fait pas prier, et... Bah merde alors. La surprise m'fige sur place alors qu'mon regard que j'laissais promener au hasard le temps d'aller au bout d'ma pensée, ou au moins d'trouver une connerie à sortir pour détendre l'atmosphère qui s'est bien alourdie. On avançait un peu au hasard jusque là, genre toujours tout droit, en regardant plus ou moins vaguement les chemins adjacents ; mais c'lui-ci, ç'aurait été con d'le louper. Parce qu'il débouche sur une belle arche végétale, ornée d'deux-trois guirlandes de fleurs et donnant une vue imprenable sur l'reste du parc et la demeure en arrière-plan. C'notre sortie quoi, aucun doute possible. J'ricane doucement, un peu incrédule qu'c'ait été si simple (en même temps, qui dans un labyrinthe s'dirait qu'c'est logique d'suivre juste tout droit en jetant juste un r'gard sur les côtés?), pis j'm'éclaircis un peu ma gorge pour attirer l'attention des garçons. En réponse, mon frère s'contente de hausser un sourcil interrogateur ; aucune surprise ici, il s'était d'jà arrêté en s'demandant c'qui m'prenait.

« V'savez c'vieux dicton d'Kalos qui dit qu'la vie c'comme une boîte de chocolats, parce qu'on sait jamais sur quoi on va tomber? Bah j'crois qu'nous on est tombés sur l'super grand luxe du meilleur chocolatier d'tout Cinza. Buffet p'tits fours rien qu'pour nous, ça vous dit? »
Un large sourire un peu gamin prend place sur mon visage, contaminant mon jumeau qui sourit en coin, tandis qu'Apache s'avance la première vers la sortie, en éclaireuse mine de rien, sachant qu'sa méfiance maladive n'alertera pas notre pote. C'pas comme si elle s'était jamais trop comportée autrement en sa présence, après tout!


fiche by Nighty Jaegan.
Posté le Jeu 5 Mai - 19:14
Lekka Odeshi
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Des deux maux, lequel est le pire :
l'enfer ou son gardien ?

ft. Dana D. Jaegan



Un Gallame chromatique… De sa vie, Lekka n’avait jamais eu la chance de rencontrer un Pokémon aussi rare, aussi précieux. Il était assez étonné que la famille de ses amis, toute puissante qu’elle fût, autorisât la venue d’un tel être lors d’une réception massive comme celle de Monsieur S., où l’on ne pouvait savoir à l’avance quel genre d’attention indésirable éviter de s’attirer. Pour un peu, il aurait été tenté de penser qu’il s’agissait là d’une grossière tentative d'esbroufe, si l’image qu’il se faisait des Jaegan collait avec tout sauf celle d’une bande d’arrivistes m’as-tu-vu (à en juger par le comportement d’Inu-chan et Sandā-kun, du moins… L’étudiant avait encore du mal à digérer l’idée que ces deux-là faisaient partie d’une lignée aisée, voire même peut-être de la haute société !) Et puis, de ce qu’il avait pu constater à l’entrée du labyrinthe, ils ne lui avaient pas donné l’impression de chercher à prouver quoi que ce fût à leur prestigieux hôte… si ce n’était l’ampleur de leur prudence.

Naturellement, lorsqu’il s’était enquis de Baron, Lekka n’avait à aucun moment songé à ce que l’humanoïde fût en capacité de répondre seul à ses questions. De fait, c’était la première fois qu’il voyait un Gallame et il ne lui vint même pas à l’esprit que le Pokémon put concevoir de la vexation d’être ainsi négligé. La force de l’habitude, sans doute : chez lui, il lui avait toujours semblé normal de s’adresser au Dresseur plutôt qu’à ses créatures…

Il se sentit donc bien bête lorsqu’Inu-chan s’avisa de traduire pour lui la noble salutation de leur garde du corps :

« Baron aime mieux qu'on s'adresse directement à lui. Il t'en tiendra pas rigueur vu qu'tu pouvais pas savoir, » le rassura-t-elle tout de suite alors que son interlocuteur perdait un ton de couleur, « mais voilà. Il t'écoutera et t'répondra à sa façon ; nous on fait qu'compléter. C't'un Gallame fier et un peu à Ponyta sur les principes. » Sa conclusion fit rire Sandā d’un curieux hoquet silencieux, là où Baron et son calme chevaleresque s’accordèrent un bref roulement d’yeux vers le ciel bruni par le crépuscule.

La gentille remontrance n’arrangea pas le malaise du Kantosien, qui émit un petit rire gêné en même temps que Sandā-kun. Comme pour souligner les propos de sa protégée, le Gallame se mit en garde le temps d’enchaîner quelques passes d'armes dont la motion exercée, qui tenait plus de la danse que de l’art martial, trahissait une expérience indéniable. Tandis que le guerrier saluait, Inu se chargea d’expliciter.

« Et il est fort, ouais. Très fort. Apache et moi, on est encore loin d'ton niveau, hein Baron ? Mais c'est un super prof, par contre, vraiment. »

Le Gallame bleu afficha une expression désabusée, l’air de penser qu’elle exagérait - et sa gravité impassible n’empêcha pas la jeune fille de lui rendre son reproche muet avec une grimace tout à fait puérile. De son côté, Lekka n’avait pas jugé la précision nécessaire : la démonstration avait fait son petit effet, et il ne doutait pas un seul instant que leur vaillant escrimeur saurait les défendre face à n’importe lequel des dangers du dédale.

« Pardon, j’ai pas l’habitude de… euh, de ce genre de réaction… enfin, des Pokémon humains… Enfin, » s’embrouilla-t-il, « ju-juste pour dire que je suis désolé, Baron. Je-je voulais pas te manquer de respect… » Et, pour faire bonne mesure, il s’inclina en réponse à la politesse mimée de l’humanoïde.

Sandā-kun apostropha tout à coup sa sœur d’un discret claquement de doigts, et tandis que les jumeaux débattaient, semblait-il, de potentielles caméras de surveillance, Lekka risqua un coup d’œil inquiet vers la muraille de végétation bien entretenue, mais non moins épaisse, qui les retenait prisonniers. Comment n’y avait-il pas pensé plus tôt ? Impossible de distinguer quoi que ce fût au-delà de l’éventail impénétrable des feuillages ; qui lui disait que ces haies à l’apparence pudique ne les épiaient pas, en réalité, qu’elles ne guettaient pas leurs faits et gestes derrière la lentille inquisitrice de quelque objectif savamment dissimulé ? Cette perspective lui vola un frisson malgré l’absence de vent. Il en regrettait presque la présence gluante de Slime : le Tadmorv, lui, aurait eu tôt fait de régler toutes ces histoires de labyrinthe à grands jets de son puissant mucus corrosif…

Mais ça ne servait à rien de le déplorer. Le Pokémon, qu’il fût sauvage ou abandonné, ne lui appartenait pas ; il n’avait pas de Pass pour le légaliser et, de toute manière, inviter un amas de vomi ambulant au beau milieu d’une soirée mondaine n’aurait probablement pas été la meilleure idée de sa vie… Même lui pouvait s’en rendre compte.

Bien qu’il aurait parié que Sandā-kun et Inu-chan paieraient cher pour assister à cet alléchant spectacle...  

Mixcoalt et son irréprochable ponctualité mirent un terme brutal à ces intéressantes considérations ; pris par sa propre panique, Lekka ne vit rien de l’échange narquois (et signé) de ses comparses, trop occupé à pianoter à sa coéquipière sans parvenir à masquer la désolation sur son visage. Quel imbécile ! Vraiment, par Giratina : il avait envie de se gifler. Pourquoi, de tous les moments où il aurait pu faire cet oubli malencontreux, il avait fallu que cela tombât le jour de la mystérieuse fête d’anniversaire d’un drôle de richard un peu trop porté sur le chantage, et amateur de casse-têtes par-dessus le marché ? Le Kantosien n’avait pas la possibilité d’amortir son erreur avec d’autres explications ou en proposant de remettre leur partie à plus tard dans la nuit : ils étaient coincés, et il ne savait pas pour combien de temps encore lui et ses amis allaient devoir tourner en rond comme des Poussifeu sans tête !

Il n’aurait su dire pourquoi, mais l’idée de perdre l’approbation de Mixcoalt lui retournait le cœur plus sûrement qu’un buffet de sushis faisandés. Peut-être était-ce dû à la si belle impression qu’il lui avait laissée lors de leur première session de jeu ? Le garçon n’était pas accoutumé à ce qu’on vantât ses qualités, et au vu de la sinistre journée qu’il avait passée à l’époque, cet agréable changement l’avait soulagé au-delà de ce que les mots pouvaient exprimer. Il n’avait jamais expliqué à Mixcoalt à quel point elle l’avait aidé, ce jour-là, ni comme il se sentait redevable pour cette simple soirée passée ensemble, comme… comme… deux amis normaux, en vérité ? Deux personnes qui s’appréciaient au lieu de s’endurer ? Qui s’épaulaient l’une l’autre sans s’accuser des pires défauts, ni oublier l’importance de leur partenaire dans leur synergie bien huilée. La guilde était sympathique et Lekka y puisait aussi une certaine forme de reconnaissance, néanmoins il était facile de s’y sentir écrasé, oppressé par le poids du nombre, noyé sous les directives du meneur et les actions éclatantes des autres membres de l’équipe, et de perdre de vue que le “tout” n’était toujours formé que d’une infinité indivisible de “un”...

Cela dit, le revers de l’intérêt inattendu de Mizzi-chan envers lui, c’était qu’il fallait persister à se montrer à la hauteur de ses attentes. En l’occurrence, il venait d’échouer en beauté… L’idée que Mixcoalt en prît ombrage et décidât de reporter sur quelqu’un d’autre la faveur de son estime - ou pire encore, qu’elle voulût cesser de s’entraîner avec lui ! - tournoyait sous son crâne en dépit de tous ses efforts pour la chasser. Chaque nouvelle rumination le plongeait un peu plus loin dans une amertume mâtinée de désespoir, et c’était de justesse qu’il se retenait de réclamer au groupe une seconde interruption afin qu’il pût improviser une justification et récupérer sa partenaire de jeu, qu’il imaginait déjà en train d’échanger avec l’un de ses camarades de guilde. Il se doutait bien, cependant, que laisser ses petits tracas relationnels ralentir leur progression finirait par porter sur les nerfs de tout le monde - y compris les siens : il n’avait pas moins hâte que ses compagnons de quitter le dédale de cette maudite épreuve à laquelle il n’avait jamais demandé de participer. Quel fiasco ! Il aurait dû se douter que cette soirée allait être un piège. Comme d’habitude, rien ne se passait comme prévu et il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même…    

Un raclement de gorge sorti de nulle part l’arrêta subitement dans sa lente descente aux enfers. Intrigué, Lekka leva le nez de ses chaussures vernies. Ses amis, humains comme Pokémon, s’étaient déjà tous stoppés net ; Inu-chan fixait un tournant qui, au premier abord, n’avait rien pour le différencier des autres, si ce n’étaient son arche toute de vignes et de fleurs décorée, et… et le large jardin lancé derrière, à perte de vue, garni çà et là de jolis lumignons et de vastes tables de banquet aux nappes ondoyant doucement dans la brise nocturne… et puis, plus loin encore, la silhouette fière, opulente, de la fameuse Demeure Togekiss.

Alors que l’étudiant décrochait une mâchoire éberluée, Inu-chan ne camoufla pas sa satisfaction.

« V'savez c'vieux dicton d'Kalos qui dit qu'la vie c'comme une boîte de chocolats, parce qu'on sait jamais sur quoi on va tomber ? Bah j'crois qu'nous on est tombés sur l'super grand luxe du meilleur chocolatier d'tout Cinza. Buffet p'tits fours rien qu'pour nous, ça vous dit ? »

Elle eut l’un de ses sourires empreints de malice insolente qui se propagea jusqu’au visage de son jumeau - leur ressemblance ne s’en fit que plus frappante. Apache se mit à fureter vers la sortie comme si elle doutait encore de son existence, et Kohaku ne se permit pas davantage de relâcher sa vigilance. Cependant Lekka ne s’embarrassa pas d’autant de précautions, trop heureux de se savoir déjà - enfin ! - au bout du calvaire.

« C’est pas vrai… C’est pas vrai ?! » s’écria-t-il, incrédule, avant de partir d’un grand rire libérateur. Il eut un geste victorieux des bras suivi d’un pas de danse joyeux qu’il regretta très vite lorsque son costume serré se rappela à son bon souvenir. « Ah… ahahah ! Prenez ça, Monsieur S.-cusez-moi d’être trop bien pour vous !  Faites moins le malin, maintenant qu’une bande de gamins a suffi à vaincre votre foutu labyrinthe de mort ! » Il se calma un peu, reprit son souffle, puis plaqua les mains sur les hanches, la tête fièrement dressée. « Comme quoi, tout l’argent et les délires mégalo du monde ne peuvent rien contre notre super trio ! Enfin… sextuor ? » se corrigea-t-il avec un coup d'œil en coin à l’égard de leurs trois Pokémon. « Bref, à nous la bouffe ! »

Sans attendre plus que de raison, Lekka prit le chemin du manoir, toute notion de précaution envolée. Kohaku retint un soupir à peine surpris avant d’emboîter le pas à son Dresseur : hors de question de le laisser s’aventurer seul en territoire ennemi, peu importait son manque de prudence.

Lekka doubla tous ses compagnons d’infortune, certain que plus rien ne pouvait leur arriver, dépassa Apache toujours occupée à sonder les environs, puis déboula dans le parc où avaient été dressées les tables pour la réception. Son entrain était aussi démesuré que sa morosité avait été insondable, quelques instants auparavant : voilà qu’enfin le vent tournait en sa faveur ! Il était presque sûr que personne ne s’y était attendu, pas même ce Monsieur S. de malheur. Autant en profiter tant que la fortune lui souriait, pas vrai ? Et rentabiliser sa déconvenue monumentale auprès de Mizzi-chan en baffrant tout ce qu’il pouvait du buffet avant que les autres convives n’arrivassent.

Ses idées noires balayées par l’allégresse du moment, il se tourna vers les jumeaux et leur adressa un signe engageant de la main.

« Vous attendez quoi ? Allez, venez ! Y’a vraiment personne à part nous ! » (Cette constatation le fit exulter.) « On peut profiter de tout ça rien que pour nous ! C’est le rêve ! »

Sous le regard foudroyant d’un Kohaku loin de partager son enthousiasme débordant, Lekka se dirigea d’un pas vif vers une première table, s’y accouda nonchalamment et s’empara du canapé le plus bariolé, le plus extravagant qu’il pût trouver.

« Voyons voir… »
minauda-t-il d’un ton volontairement guindé. Il porta l’apéritif à sa bouche, mastiqua avec force mimiques concentrées. « Ma foi, mes chers, cela est fort bon ! » s’extasia-t-il, la main déjà tendue vers le petit four suivant. Il s’empiffra sans retenir son contentement. « Ch’ai aucune foucre idée de ch’que ch’est, mais ch’est crop bon ! Sérieux, » reprit-il après avoir dégluti, « les gens de la haute profitent de ça tous les jours ? Ça dégoûte… mmmh… »

Il avisa soudain les coupes pétillantes mises à libre disposition un peu plus loin sur la table. L'œil avide, il fit mine de s’avancer dans leur direction lorsque Kohaku bondit en travers de sa trajectoire. « Quoi ? » s’indigna le garçon. Son Noctali ne lui renvoya rien de plus qu’une expression lourde de sous-entendus. « Oh, pas la peine de me faire la morale, toi ! Je sais me tenir ! » s’agaça Lekka. Kohaku haussa un sourcil dubitatif, et son Dresseur trépigna, leva les yeux au ciel. « J’sais ce qui te fait peur. Je vais faire attention, promis. Je vais pas me laisser emporter. » Sur ces mots, le Kantosien ne laissa pas à son ami le loisir de répliquer et s’écartait déjà vers les coupes de champagne. Il saisit l’une des flûtes - était-ce du cristal ? Oui, il croyait bien ! - puis, dans un mouvement qu’on pouvait presque qualifier d’élégant pour son habitude, il leva le fragile récipient face à ses amis. « Santé ! » Il n’attendit pas pour porter le verre à ses lèvres ; les bulles éclatèrent sur sa langue avec une gaieté fruitée quasiment égale à la sienne. Ivre de satisfaction bien plus que d’alcool, Lekka considéra d’un air de défi la magnifique demeure qui les dominait tous de son ombre imposante.

On se croit plus intelligent que tout le monde à menacer les gens, Monsieur “S.” ? Et pourtant on s’est fait avoir à son petit jeu comme un bleu. Ça, vous l’aviez pas vu venir malgré toutes vos fameuses intels, hein ? Il avala une autre gorgée de champagne, électrisé par l’adrénaline. Allez-y, envoyez-nous tout ce que vous voulez ! On est prêt !            


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Des deux maux, lequel est le pire : l'enfer ou son gardien ? | ft. Dana


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