Un arbre prend ses racines dans les profondeurs d'une terre riche de minéraux. Il en est de même pour la généalogie ; aucune famille ne saurait grandir dans un milieu où l'on manque d'eau ou de nourriture. Mais aucune non plus ne saurait être perpétrée sans une once d'Amour.

Zephyr - là où nous emporte le vent. Les côtes avaient été longuement explorées, tout autant que les mines remplies de trésors exploités. Joyaux et perles pillés. A Kalos, le nom n'était plus à refaire, la capitale elle-même pouvait se targuer d'avoir les Zephyr comme membre de leurs bienfaiteurs. Mais ce n'était jamais assez, la fortune accumulée trouvait bien vite plus prudents propriétaires que ceux qui jetaient l'argent par les fenêtres. L'arrière grand-père, le plus jeune de sa fratrie de cinq, l'avait bien compris - et nul ne doutait que du lot, il était de loin le plus réfléchit. Le pays d'origine ne suffirait pas à racheter les bêtises de ses aînés - alors il déploya ses voiles et suivit le chemin ouvert par le patronyme. Faillite. Bien bas tombent ceux qui manquent d'humilité et dépensent à tout va - lui, au moins, dans des régions égarées, aurait l'opportunité de trouver un moyen de redorer le nom si fièrement donné. Pied à terre, l'Homme devient roi, pense être Némélios quand il n'est qu'Hélionceau. Tout lui revient, les femmes et les savoirs - les richesses et l'or. Saccage, grandit - en ces terres, l'on ne donne qu'un nom : c'est celui de Zephyr. Mais ce n'est pas suffisant - jamais et l'homme fait le vœux sincère d'acquérir toujours plus de fortune, sans que le prix de la vie ne soit jamais un problème. Combien ont périt, combien ont perdu ?

Les renards portent chance - trouves-en un et tes souhaits s'exauceront. Paroles ne sont sages que lorsque celui qui l'entend l'est également. Sur ses traces - pourchasse le feunard. "Je t'ai trouvé." Tandis que ses mains ne savent se retenir de toucher la fourrure dorée - de s'en emparer. "Je te tiens, et tu me donneras plus de gloire que dix, non, cent autres hommes réunis." Désastreuse rencontre - celui qui écoute un peu toujours devancera celui qui n'écoute pas. Il en va de même pour les idiots qui, dans une basse-cour d'autres idiots, savent un peu mieux se servir de leur cerveau. Il était l'un d'eux. Et même lorsque le Feunard se retourna pour le jauger un peu mieux de ses iris d'or, l'imbécile resta heureux. Autour, les autres pokémons ne pouvaient qu'attendre de voir ce que le protecteur des lieux réservait à son visiteur. "Les cadavres s'accumulent là où tes ambitions t'ont mené. Vous, Hommes, n'avez de limite que votre propre vie. Mais te tuer semble trop doux pour toutes les horreurs que tu as commises." L'emprise sur la queue ne se relâche pas, l'humain semblant persuadé que l'être à demi éternel le bénit de ses pouvoirs. "La richesse et la renommée - vous les aurez toutes les deux, mais au prix de vos premiers nés et de ces êtres que vous aimez. Pendant 1000 ans, vous ne connaîtrez l'Amour qu'à travers la Mort. Voilà le prix à payer."

Zephyr - les endeuillés. Au retour à Kalos, les mines qui s'étaient vidées se reremplir et le cadet repris l'entreprise oubliée. Les caisses explosèrent sous l'argent - le nom franchit les contrées. Mais maladie soudaine s'empara de chaque aînés - et les années qui suivirent devinrent lourdes à porter. Tel que prédit, la famille avait retrouvé sa grandeur, mais au prix d'étranges morts. Renommés les endeuillés pour les pertes fulgurantes qui suivirent les cinq ans de son retour, resta sur pied pourtant le glorieux, jusqu'à perdre son enfant. Décidé à connaître la vérité, il employa une part de l'argent à la recherche d'une explication - et médium finit bien par lui confier la vérité. "Chaque premier-né mourra s'il porte le nom de Zephyr, de chaque être aimé vous serez séparés si vous laisser la Mort entrer dans vos cœurs."

Deux âmes parfois se rencontrent - plus profondément - relation plus évidente que ce que laissent transparaître les corps - elles savent qui elles sont l'une pour l'autre, ce qu'elles deviendront - qu'importe les vents et les tonnerres, elles se retrouveront. Amour a bercé son enfance - on lui a conté tant de fois la rencontre des deux parents, si étrange, si familière - sincère.

Sui - Rai - En. Les trois familles qui protègent la Tour Carillon - emblème à l'effigie des pokémons résurrection, miracle de l'oiseau bonheur. Les légendes ont toujours guidé les habitants de la petite ville - foi en ces pokémons à l'allure mythique, tant que l'on ne sait plus s'ils eut un jour existés. Rosalia - centre cœur de cette croyance en Ho-Oh et de ses pouvoirs antiques. C'est lors d'un festival qu'en voyage à Johto, Emile Zephyr a croisé les prunelles de Kiyoko Sui. Gamin s'y connaissait en joyaux, en ayant vu passé entre ses mains toutes son enfance, en ayant même fait son métier, comme son père et son grand-père avant lui - mais rarement il avait vu davantage de beauté que dans les yeux de la jothoyenne. Sous le charme - tous les deux, il ne fallut pas longtemps avant qu'une nuit soit partagée - puis qu'un secret soit révélé. La malédiction. S’ils venaient à se marier et à avoir des enfants, premiers-nés périraient de la plus triste des façons – et si l’Amour entrait dans leur maison, la Mort aurait bien vite fait d’y apporter le Malheur. Mais comment se battre contre les désirs de deux palpitants ? Même si le bébé dans le ventre de la jeune femme jamais n’eut la chance de voir la lueur du jour, quelques années après cela, deuxième enfant, née à l’aube, poussa ses premiers cris dans la minka* familiale.

*Minka : maison traditionnelle japonaise (autrefois habitations des paysans, artisans et marchands)


Naeva. Bercée dans la tendresse et les espoirs – Kiyoko avait rêvé, une nuit étoilée – Ho-Oh, ou plutôt ce qu’elle s’en imaginait, dans ses hululements promit un avenir radieux à sa fille – bénédiction divine ou simple remède aux détresses d’une mère ? Qu’importait, car les parents voulurent y croire – et à trois, ils passèrent les meilleures années de leurs vies respectives. Blondinette toujours surprenait par sa curiosité et son sourire éclat – les yeux verts rieurs ne laissaient personne indifférent et cette apparence si caractéristique de sa famille paternelle, à l’opposée de celle dans laquelle elle grandissait, ne faisait que rappeler le plumage de l’oiseau arc-en-ciel. Très tôt au courant du malheur qui, à tout instant, pouvait frapper leur petite famille, Naeva n’eut pourtant jamais à s’en inquiéter avant sa huitième année. L’école était facile – et lorsqu’elle n’y mettait pas les pieds, elle passait son temps avec les sœurs Kimono qui lui apprenaient à danser ou avec ses parents à visiter les différentes contrées qui composent la région. Tambourins tambourinent si fort, si vite - il n'y a que la joie qui l'anime. Et ces pokémons, si beaux, si forts - si aimants. Enfant évolue entre les grands Evolis, Théo, le Phanpy du père et Yui, le Joliflor de la mère - s'amuse avec eux comme jamais plus elle ne jouera par la suite. Et puis un beau jour, les rêves deviennent cauchemar - et le réveil est douleur.


Ils devaient revenir une semaine après, ils lui avaient promis. Ca ne devait être qu'un voyage d'affaire à Kalos, régler des broutilles de famille - mère partie avec lui, pour visiter les terres natives de son mari. Gamine restée à la maison, parce que l'école c'est important - sauf qu'ils ne sont jamais revenu, ni eux, ni leurs fidèles amis. Recroquevillée - petite a perdu de son éclat, un brin de sa joie. Ca aurait pu s'arranger, si sa tante maternelle avait pu la garder sous son aile - mais voilà la gosse arrachée de sa maison, partie pour rejoindre une famille qu'elle n'a jamais pu voir qu'à travers de vieux clichés. C'était mieux, que disaient les gens - ils avaient de l'argent, eux, ceux dont elle porte le nom. On dit qu'ils habitent une grande ville - elle ne manquera de rien, aura une bonne éducation. Et le trajet fût à la fois trop court et trop long. Les pieds à terre, elle a espoir, Naeva, que tout ne soit qu'une blague, que papa et mama l'attendent derrière la porte où sa tante la quitte, remise à un grand homme dans un ensemble noir. Un grand homme dans un ensemble noir. Il lui fait peur, avec ses cheveux corvaillus, ses yeux stricts et son air sombre. "C'est vous, oncle Jean ?" S'est risquée à poser la question, avant qu'une deuxième figure ne se dévoile. "Lui, certainement pas, ce n'est que le majordome ! C'est moi, ton oncle, jeune fille. Barclay, faites lui faire le tour de la demeure en lui expliquant bien les règles. Vous n'oublierez pas non plus de lui faire part de son emploi du temps." Et sans un mot de plus, le tonton retourne à ses occupations.

Les règles de la maisonnée sont plus strictes que les yeux de Barclay - et lui plus doux et prévenant que ses premières impressions. L'oncle en revanche, sa femme et ses deux enfants sont durs sans honte - petite enfant n'est pas à sa place, dans cette famille. On ne l'envoie pas à l'école non plus, les cours se font par correspondance ou avec des professeurs particuliers employés depuis des années par les Zephyr afin d'atteindre l'excellence. En plus de devoir toujours travailler, on l'oblige à prendre des cours de chant, de danse et on lui promet qu'elle pourra choisir l'instrument avec lequel elle devra apprendre la musique. L'année se passe - et l'avantages que lui permettent tant la négligence de ses ascendants que les activités trop nombreuses pour une enfant, c'est qu'elle n'a plus le temps de songer à la perte de ses parents. Froideur étrange – vide implacable, le tambourin semble pris dans la glace et l’avenir figé à ce qu’on attend d’elle. Gamine a un joli minois, elle a entendu les tuteurs en parler une fois – peut-être qu’ils pourront au moins la marier à bon prix, le jour de sa majorité, après avoir récupérer la branche de la joaillerie hérité de son père, située à Johto ? Vouée à une existence misérable – résolue. Seul le majordome parfois apporte un peu de bonheur – une main sur la tête, un biscuit déposé sur la table de chevet, un sourire – plutôt grimace – sympathique par instant complice. Barclay n’avait rien de mauvais, sinon son passé sombre, aujourd’hui il était un homme honnête.


Et puis un jour, espoir lui est apparu – un éclat dans son Néant. Jouait de la voix quand un homme de main du patriarche a franchit le pas de la porte, une cage à la main, amenée dans le petit salon. La leçon a continué, jusqu’à ce que les cris de l’oiseau ne percent la concentration, que l’inquiétude, doublée d’une pointe de curiosité ne l’amènent à chercher ce qu’il se passe. Un livre à terre, deux hommes sur les nerfs – une enfant et un oiseau blessé. Les contes commencent toujours de drôles de façons. Et quand les dos se sont tournés, créature fût volée. Dans la chambre, tente de le soigner à travers la cage, sans y parvenir – essaie de lui redonner la liberté, sans qu’il ne puisse s’en aller. Espoirs éreintés. Coups de marteau à la porte, jurons du chef de famille quant à son absence auprès du professeur. Pas de réponse – elle ne mangera pas ce soir là, ni demain matin. Et tous les deux durent passer une nuit ensemble – s’apprivoisant dans la frustration de leur réalité. Combien de temps a-t-elle passé à observer les plumes dorées ? Combien de temps a-t-il fallut à l’oiseau pour véritablement l’accepter ? Le temps – tout est toujours une question de secondes qui passent et d’heures qui défilent. Mais la punition, elle, semble aujourd’hui si courte quand elle observe les récoltes de sa patience – le droit de garder le Roucool chromatique si elle se comportait bien aux réceptions à venir – et l’oncle n’eut alors jamais à se plaindre du comportement.


Lueur lui a apporté l’espoir et la chaleur qui lui manquait dans cette grande maisonnée. Étrangement très vite habitué à cette nouvelle vie, quand finalement le pokémon fût guérit, il ne demanda pas à être relâché. L’amitié se tissa petit à petit, à mesure des paroles déliées même si le langage de l’oisillon restait hors de compréhension – son attitude, elle, lui parlait très clairement. Rebaptisé – l’oiseau devient premier et éternel allier, même si quelque part en le cœur subsistait quelques terreurs. Les cousins n’étaient pas plus tendres que les parents, mais si la négligence et la violence verbale étaient toutes deux particulièrement maîtrisées, jamais il n’eut été question d’une enfant martyrisée. Chez les Zephyr, on n’emploie que les mots et les pokémons pour dominer. Naeva l’avait bien comprit – et Barclay le lui avait certifié ; il n’y avait qu’en créant des remparts autour du cœur qu’elle survivrait dans ce malheur. Mais l’esprit déjà fragilisé n’a jamais pu réellement se protéger – n’a finalement trouvé que réconfort auprès de Lueur et du majordome tout de noir vêtu. Et sous les mots blessants et la pression continue, le corps répond avec ce qu'il sait faire de mieux : succomber. Comment est-ce arrivé exactement ? Les souvenirs sont flous, elle devait à peine avoir vue dix hivers défilés. Celui-là, d'ailleurs, l'avait frigorifié - si bien que les mains tenant archer et instrument étaient incapables de pincer - de créer les accords. Une tape dessus - le genre de professeur qui n'accepte aucune erreur - jusqu'à ce que le majordome s'inquiète de voir les larmes puis la pâleur des doigts. A l'hôpital, verdict tomba - maladie de Raynaud pour seul exploit. Rien de particulièrement grave tant que surveillé - gamine revint à dans le manoir avec sa première de gant.


Sonne l'heure des adieux - gamine a treize ans et l'oncle estime que cela est suffisamment vieux. "Tu comprends, chez toi, c'est bien a dix ans que l'on part voyagé avec ses pokémons, non ?" L'air vicieux, douceur ne l'a pas tout à fait compris, mais très vite après cela, on lui a préparé un sac dans lequel vêtements, provisions et un peu d'argent se chevauchaient. L'absence de réaction, la neutralité du visage, adolescente n'avait fait qu'observer interdite l'oncle la mettre à la porte, incapable de prononcer son refus, ou la peur que lui suscitait l'idée d'être seule livrée à elle-même. Les larmes avaient finie par couler, tout de même, quand elle s'était retrouvée la porte refermée au nez. A ses côtés, toujours, Lueur devenu Roucoups - s'était entraîné à devenir plus fort pour les beaux yeux de sa dresseuse - piaillait en vain sur la demeure. "Naeva, je suis désolé..." Vint s'assoir tout prêt Barclay qui jamais ne l'avait abandonnée. "Je ne peux pas faire grand chose, mais tiens." Dans une main, un téléphone et dans l'autre, une pokéball. "Si tu as un problème ou que tu as peur, appelle moi avec. Et si tu es en danger, même si je ne doute pas que Lueur t'aidera, fait appel à Vaillant, il m'a promis de te protéger." En réponse, la créature sortie de son antre - élégant Flambusard, dont le cœur doux se pinçait de devoir quitter son ami, mais se réconfortait d'avoir une mission - une enfant à protéger. Et combien de fois Vaillant a eu à sauver les deux plus jeunes du trio dans ce voyage identitaire ?

Voyage – de ces choses qui forment l’âme – de ces évènements qui font grandir. Les petits pieds l’ont amenée jusqu’au centre d’Illumis, qu’à plusieurs occasions déjà elle avait pu voir de ses propres yeux quand l’oncle daignait l’amener en ville comme pour la montrer - parader. Les grandes villes lui font tourner la tête – d’autant plus quand on ne sait pas où aller. Et une gamine, seule dans la rue – désorientée – ne passe jamais très longtemps inaperçue. Heureusement pour elle, c’est une gentille demoiselle qui l’a abordée, louant sa beauté - poupée, l’interrogeant sur ses rêves d’enfants – elle n’en avait pas, la gosse – plus depuis longtemps. Étrangeté est alors envoyée dans un Salon pokémon où on lui explique à peine ce qui doit être accompli en ces lieux. Munie seulement de Lueur – Vaillant restant au chaud dans sa pokéball, Naeva est envoyée sur le devant de la scène. La première épreuve, un quiz dans son souvenir, n’a pas été particulièrement compliquée – mais la seconde, sans y avoir été préparé, a été une véritable calamité. Lueur s’est amusé à poser devant le public sans jamais écouter sa dresseuse – dont les talents ont été exposés - médiocres. Seul point positif : elle aura bien amusé la galerie.

Échec – grandit. Le dressage devint alors sa seconde priorité – la première commune à tous en ce bas monde : survivre. Et l’un et l’autre peuvent bien vite devenir alliés. Alors résolution est toute trouver : gagner son pain, Vaillant pour professeur particulier, enseignant beaucoup à Lueur qui redoubla d’effort – et Naeva qui apprit autant qu’elle le pouvait sur les méthodes à employer à la bibliothèque. Quand l’argent vint à manquer, ils n’avaient plus qu’une chose à faire : participer aux matchs d’arènes, affronter d'autres dresseurs. Mais pour cela, il valait mieux quitter la ville de la lumière, connue pour son redoutable champion au type électrique – une bien grosse faiblesse pour les pokémons oiseaux avec lesquels elle voyageait. Et sans plus attendre, les jupons rencontrèrent Neuvartault et sa forêt. Paisible, apaisante - le détour avant d'affronter la championne avait comme calmé le vide qui s'était installé en elle il y avait déjà quelques années. Est-ce ce qu'on appelait un sentiment de plénitude ? Elle n'en savait rien encore, mais elle appréciait l'émoie qui la parcourrait, d'autant plus lorsque petit Passerouge s'approcha curieusement d'elle. Un évènement qui, par la suite, viendrait à se reproduire plusieurs fois. Mais pour l'heure, adolescente avait un exploit à accomplir : affronter et vaincre Violette. Pression - tension - excitation. Saveurs se mélangent - parfums de milles sensations. Combat au goût de victoire, première réussite depuis tant d'années - la joie l'anime, elle, Lueur et Vaillant, qui n'est pas peu fier de ses deux apprentis aventuriers. Et le chemin est encore long pour eux, avant de trouver leur voie.

Par la suite, l'argent leur permit de continuer leur route, l'amitié les unissant à mesure des affrontements et des réjouissances - trois badges en totalité - une rencontre avec des scientifiques et un pokémon préhistorique ramené à la vie. Amagara, têtu et souffrant de la chaleur - au centre pokémon, on lui expliqua qu'un échange pouvait se faire, cela permettrait à la créature de trouver un habitat plus adapté, et à elle peut-être de tisser un nouveau lien. L'idée ne l'enchanta pas - on lui avait confier un pokémon dont elle arrivait à peine à prendre soin, alors celui d'un autre ? Et puis - tisser des liens... Avec Lueur et Vaillant, ça avait été simple - aussi fermée qu'elle puisse se montrer parfois. Ils restaient ses appuis, ses sources de joie - y avait-il besoin de plus, elle qui semblait attirer le malheur ? Naïve et influençable, la Zephyr finit bien par accepter le deal, et après plusieurs longs échangent avec un Sinnohien, l'Amagara parti rejoindre une contrée plus fraiche - et arriva un spécimen des plus étranges dans l'équipe de la blonde. Enorme - joviale - étourdie. Triopus, répondant au nom d'Amie. Lueur déjà était une plaie au sens de Vaillant - mais Amie était... d'une naïveté et d'une maladresse désastreuse et son cœur de vieil oiseau avait du mal à supporter les catastrophes qu'elle engendrait. Mais elle faisait rire Naeva - et c'était sûrement tout ce que son véritable propriétaire désirait, alors il ne dit rien. La joyeuse troupe continua sa tourner de Kalos jusqu'à en avoir fait le tour.


S'essoufflent et s'ennuient les cœurs téméraires. Les arènes étaient d'un trop haut niveau à présent pour eux - et Naeva avait de plus en plus de mal à apprécier les combats pour le simple plaisir de prouver qui est le plus fort. Et parfois, au détour d'un chemin, on rencontre un individu qui nous ouvre une autre voie - Kalos était réputée pour ses salons pokémons - mais ailleurs, dans des régions plus éloignées, ce sont les concours qui font fureurs. Intriguée, adolescente se renseigne, jusqu'à tomber en amour devant les performances - un coup de téléphone à Barclay, des mots rassurant - billet pour Hoenn - et les voilà naviguant. Pieds à terre. Paysages se mélangent - conquête des rubans commence. Les premières tentatives sont des échecs cuisant - mais jamais l'équipe de baisse les bras et très vite, ils réadaptent leurs entraînements pour convenir aux besoins - la force, seule, ne sert plus à rien et laisse place à la créativité. Amie se montre particulièrement réceptive quand il s'agit d'utiliser les techniques différemment de ce qu'on lui a toujours appris - et son engouement pour les concours entraîne Lueur et Vaillant - qui eux aussi se prennent au jeu. Et pour la première fois, remporte un ruban après que le Roucoups use d'un cru-aile étonnant. Emotion - excitation. Ensemble, ils ont trouvé leur destin et parcourt la région à la recherche d'autres gains. Jusqu'à croisé celle qui, depuis quelques années déjà, ravit les yeux des téléspectateurs avec son Altaria. "Je t'attendrais au Grand Festival !" Encouragement - Naeva se trouve une nouvelle passion, nouvelle vocation. Coordinatrice en herbe voit petit à petit son nom être partagé - Zephyr est connu du monde entier, alors poupée qui en porte le nom et sort du lot par l'élégance et la simplicité des pokémons, ça ne peut qu'attirer. Mais enfant n'est pas intéressée par la renommée - et plusieurs fois esquive les interviews intempestives.

Les pas l'amenèrent jusqu'à la route 113 où jeune ado fit une improbable rencontre - celle d'une Airmure blessée. Lueur s'en méfia comme de la peste, mais Naeva, elle, ne pouvait l'abandonner à son triste sort - il était certain que dans la nature, elle finirait par mourir. Alors elle fit ce qu'elle faisait de mieux - récupérer un pokémon et tenter de le soigner. Au centre, elle attendit patiemment et quand finalement l'animal fût sauf, elle le retrouva avec une patte en moins. C'était courant, qu'on lui avait expliqué - et il allait lui falloir de la rééducation, avant d'être relâchée sans risquer de mourir dès qu'elle eut mis une aile dehors. L'Airmure était sauvage - et refusait toute aide tant qu'elle n'était pas endormie. Mais se trouvait relativement calme en compagnie de la jeune fille. Elle devait avoir quelque chose spéciale, qu'on lui a dit - parce que le même effet se retrouvait régulièrement en présence de pokémons, qu'ils furent sauvages ou domestiqués. On se mit alors d'accord sur une solution : la Zephyr garderait l'animal, lui ferait faire les exercices prescrits et finirait par le relâcher une fois qu'elle serait apte à survivre là dehors. Ainsi Ardeur intégra la petite équipe. Il lui fallut du temps avant de se plier aux exigences de Naeva, même si l'enfant l'apaisait, elle n'avait rien d'une dresseuse respectueuse et autoritaire - si bien que c'est Lueur qui s'interposait régulièrement et, dans son rôle de leader, s'imposait à l'Airmure. Pour autant, la joyeuse troupe finit bien par trouver son équilibre - et avec, les cinq rubans nécessaire pour leur participation au Grand Festival d'Hoenn. Le palpitant battant - l'appréhension grandissante, Naeva, du haut de ses à peine quinze plumes, se présenta accompagnée de ses plus fidèles amis. Les projecteurs, la foule - la tête lui a tourné - et malgré une belle avancée et un match serré, elle repartie presque aussitôt du Concours Pokémon. Défaite mina un temps le moral - mais Amie, joyeuse et Lueur, optimiste, trouvèrent bien vite le moyen de redonner le sourire.

Une nouvelle période automnale sonnait - et avec elle, une nouvelle quête des rubans, cette fois-ci à Sinnoh. Il y avait quelque chose de plus frais, dans cette région – se rappela ses échanges avec celui qui lui avait confié Amie et vit une chance de le rencontrer en personne. Le froid de sa ville ne lui fût pas bénéfique, et si le gentilhomme était tout à fait charmant et s’occupait bien du, à présent, Dragmara, elle ne resta pas bien longtemps. Très vite, jeune fille récupéra les cinq nouveaux rubans qui lui permettraient de retenter sa chance et de faire ses preuves en tant que coordinatrice - ce qui lui permis de visiter tranquillement la région et peaufiner les capacités et enchaînements utilisés - ainsi que d'en mettre au point de nouveaux. Ardeur, malgré son handicap, y mettait du sien et s'illustrait notamment par une précision rare de ses mouvements - quoique son endurance en était largement impactée. Très vite, le nom de Naeva Zephyr fit le tour du pays - splendeur naturelle, élégance des pokémons dont elle connait tant les qualités que les défauts - les demandes d'interview commencèrent à s'amonceler. Et puis surtout, avant d'entrer de nouveau dans ce Grand Festival, gamine reçut un appel. "Je suis fier de toi." Explose - les larmes dévalent - tambourin ressent. Combien d'années ? Sentiments enfermés dans une carapace malformée - n'a jamais enduré, mais toujours subit. Et a l'apogée, quand gamine se construit pierre après pierre, retrouve un semblant d'amour, un semblant de quelque chose - note l'absence du vide, le retour de la vie. Barclay avait toujours été là - discret, maladroit peut-être parfois, mais à ses côtés. Vaillant pour bonne étoile - veillant à travers les appels. Il la regardait, à travers l'écran de sa petite télévision - avait pris un jour de congé pour voir les progrès de sa protégée. Gamine - soudainement - ne se sentait plus vide. Alors avec assurance, elle et ses amis prirent leur place sur scène. Et pour la première fois, le sourire rayonna , face au public. Douceur - amour - trésor. Thèmes de sa prestation lui permirent d'accéder jusqu'en final où, elle s'inclina devant Kiméra. Mais le concours fût beau et son avancée, un rêve vécu. Au cours de cette quête, c'était plus qu'une renommée qu'elle avait trouvé ; son identité.


Conscience - se rendre compte de la joie que lui apporte la petite famille qu'ils forment avec Lueur, Vaillant, Amie et Ardeur - brise le cœur de voir la dernière partir, tel que ça avait été décidé plusieurs mois auparavant. Larmes roulent encore, mais dans un certain bonheur - parce qu'Ardeur a fait son choix, et même si elle aussi s'est attachée à Naeva et ses amis, elle veut retrouver sa vie, maintenant qu'elle a appris à vivre sur une seule jambe. Alors, quand la troupe s'apprête à revenir à Kalos, un détour à Hoenn pour relâcher l'Airmure marque un terme à une vie et le début d'une autre. Beaux souvenirs - et tous gardent espoir qu'un jour, ils puissent se revoir.

En descendant du bateau la ramenant à Kalos, célébrité frappe l'adolescente. Horde de journalistes l'attendait au port - et douceur ne savait trop comment réagir. Les questions fusèrent - n'a pas le temps de répondre que d'autres tombèrent. Mais un oui ardent brûla la bouche et les médias quand interrogation particulière franchit ses barrières. "Je participerais à nouveau à un Salon pokémon, celui d'Illumis. Ca sera mon dernier." Ne saurait profiter de ses propres victoires sans effacer les échecs d'antan - et en remportant la clé, elle atteindra ses objectifs. La boucle sera bouclée. Mais avant cela, un détour chez l'oncle s'imposait, notamment dans le but de récupérer quelques affaires abandonnées trois ans auparavant - et de régler quelques histoires de papier. L'oncle avait failli à son devoir de tuteur, c'était certain - et si à l'époque gamine ne l'avait pas compris, aujourd'hui elle savait qu'elle aurait dû recevoir de quoi subvenir au besoin chaque mois passés hors de la maison (Barclay d'ailleurs, lui avait envoyé quelques fois ses propres économies - et avait finit par se plonger dans les papiers pour aider un peu mieux la jeune fille). Elle n'eut pas la foi, ni le courage, de le dénoncer toutefois. Mais elle réussit au moins à avoir suffisamment d'argent pour tenir les prochains mois et la promesse de recevoir ce qu'il lui devait à l'avenir. Et surtout, le détour lui permis de revoir Barclay, dont les cheveux n'avaient pas changés - ni même la tenue - mais aux yeux adoucis. Le malaise était présent - l'un comme l'autre ne pouvaient que suggérer ce qu'il se passait dans les pensées, mais la rencontre lui permit au moins de lui dire merci et de s'assurer qu'elle pourrait encore garder Vaillant quelques temps.

Et puis vint le moment tant attendu - celui d'une revanche. Gamine n'en était plus vraiment une et savait dorénavant dans quoi elle s'embarquait. La première épreuve fût de nouveau passée haut la main - elle s'y était entraînée, après tout. Et quand à la représentation... Tambour - rouge et or - éventail en main et kimono souple sur les épaules. Danse au goût de ses origines - aucun mouvement inutiles. Lueur et Vaillant s'accordant parfaitement en rythme - voltige - chacun trouvant sa place dans un dessin d'une autre époque. Amie qui conclue la scène avec un Lance Soleil chassant les ténèbres. Prestation laisse un public silencieux - avant qu'il n'éclate de joie. Marque les esprits - le nom de Naeva qui fait le tour de Kalos une fois de plus après le Grand Festival de Sinnoh - la mystérieuse coordinatrice aux pokémons oiseaux - Amie souvent considéré (à tort) comme tel. L'étrange enfant Zéphyr, sortie de nul part. Les gros titres sur sa vie, sur les rumeurs, Johtoienne ne les compte plus mais ne s'en est bizarrement jamais inquiétée, elle qui doute de tant de chose dans sa naïveté enfantine. "Yophiel Auric Argent. Enchanté." Dont elle ne s'est jamais méfiée - les grands yeux bruns, la bouille avenante - les expressions attendrissantes - le garçon l'a abordé après la prestation et ses mots, si sincères et tant maladroits que polis, n'ont pu qu'atteindre le cœur. D'un an son aîné, presque adulte, il lui a murmuré ce que jamais personne encore n'avait osé lui déclarer. Et à mesure que le temps passait, que les discussions s'approfondissaient - seul manque se faisait ressentir quand il s'éloignait - et joie quand ils se retrouvaient. Relation amicale évolua pour devenir amoureuse - et si Naeva toujours redoutait le moment où la malédiction se manifesterait, l'Amour effaça ses terreurs pour ne laisser place qu'au bonheur.


Tout s'enchaîna si vite alors - innocence du premier amour, besoin de ce sentiment pour exister. Naeva ne s'en est jamais rendue compte avant ça, mais elle se pliait en quatre, accédait à chaque désir de son Yophiel avec une dévotion sans faille et une passion naïve. Il ne lui demandait pas la lune pourtant, et personne n'aurait pu aisément se rendre compte de son vrai visage - sauf Vaillant peut-être, qui n'avait jamais particulièrement apprécié le brun, ou Lueur, qui lui vouait une forme de jalousie amusante. Mais l'attention que le jeune homme portait à sa dulcinée évinçait très vite tout éventuels soupçons de perfidie - et le fait qu'il n'avait plus vraiment de liens avec ses parents membres de la team Plasma finissait bien par effacer les indices. Vivaient donc le parfait amour comme on l'entend dans un conte de fée. Seul obstacle qui n'en fût pas vraiment un : l'hiver était rude, cette année là et la Zephyr avait dût se rendre aux urgences pour ses doigts. Douleur - solution. C'est le petit ami qui proposa alors de déménager dans une contrée chaude, où la maladie ne serait plus aussi souffrance. Et sans réelles attaches, la blonde accepta la proposition - voyager ne l'effrayait plus après tout, et le climat là-bas ne serait que bénéfique. Après quelques recherches, il s'avérait aussi que l'université des sciences étaient de bonne renommée - un détail qui finit sans peine de la convaincre pour elle qui prévoyait de devenir Médecin Pokémon - l'orientation toute trouvée après s'être particulièrement penchée sur le cas d'Ardeur.

Cinza. L'arrivée dans le port de la capitale lui donna un goût de renouveau - il lui sembla qu'elle avait effacé sa vie d'avant, qu'elle n'était désormais plus, ni Zephyr, ni coordinatrice, ni même maudite. Flottait sur son nuage de bonheur, ne s'interrogeant que sur ses capacités et son orientation universitaire, le bac obtenu une année plutôt, les cours à distance lui aillant permis de valider chaque année - et une en avance parce qu'il n'en serait autrement dans la famille paternelle. Mais tout n'était qu'un rêve, finalement. Yophiel avait trouvé un bel appartement ultra-moderne à Borao - pas qu'il était attaché à cette ville, mais c'était mieux pour sa belle qui allait y passer les sept prochaines années de sa vie à y étudier la médecine pokémon, n'est-ce pas ? Quant à lui, il cherchait sa voie, qu'il disait. Et cette dernière fût toute trouvée avec la Nova Existencia. L'avis de Naeva à cet instant n'importait pas vraiment - car blondinette ne réalisait qu'à peine le drame pour nombre d'habitant, l'esprit envouté par son amant qui embrassait pleinement la cause de cette nouvelle Team Plasma - jusqu'à s'enrôler dans la Guarda. Au fond, gosse avait bien compris que tout n'était pas bon - et dans un élan de lucidité, renvoya Vaillant à son premier et véritable propriétaire. Des papiers pour garder Lueur et Amie, des problèmes dans la panique. "Amie est une grande fille, elle s'en sortira bien seule, dehors, et puis, elle serait tellement plus heureuse en liberté." Comment est-ce arrivé déjà ? Les souvenirs sont flous - cauchemars. Remémore des adieux déchirants, des larmes dans la voix. Promesse à demi-mot de ne jamais être loin, de laisser la baie vitrée ouverte pour qu'elle puisse leur rendre visite. Mais Amie n'est jamais réapparu par la suite - et Lueur n'a jamais sût consoler le cœur de Naeva.


Les inquiétudes - la culpabilité. Amie n'a jamais appris à vivre autrement que dans une couche confortable et sans une gamelle bien remplie - n'a jamais eu à se battre pour sa survie. Et aux informations, les cas de pokémons domestiqués n'ayant pas survécu à leur remise en liberté décuplés. C'est de sa faute - à peine majeure le sait. Détresse, souffrance - malédiction - mort et séparation. Yophiel l'a soutenue - Lueur ne la quittait plus. Et a dix huit ans sonne l'heure des contrats - n'a pas vraiment le temps de se remettre de la disparition de son amie, confirmée par les recherche de l'amant, que l'oncle se manifesta à nouveau. Majeure, gamine héritait officiellement de la branche de la joaillerie Zephyr de son père, installée à Johto et de ses actions. Et ça, Naeva ne l'avait pas vu arrivé, contrairement à l'oncle Jean qui dès lors avait envoyé une multitudes de papiers incompréhensibles qui, dans une certaine mesure, la discréditaient en tant que potentielle responsable de la filiale. Masque commença à se créer - et Barclay, autant que le petit ami, investissaient de leur temps pour que la gosse obtienne au moins gain de cause. Très bien conseillée malgré l'inexpérience, bien qu'elle laissa à la famille l'héritage, les actions prises ou gardées à côté lui permirent d'acquérir une forme de pouvoir suffisante sur l'entreprise pour avoir quelques mots à dire sous un fond d'investissement important - les dividendes en source de revenu principale. De quoi lui faire tourner la tête. L'affaire fût plus ou moins réglée ainsi - croit elle encore aujourd'hui.

Et quand tout, enfin, fût en ordre, que revenait la culpabilité d'avoir abandonné un être si cher, il était temps de remettre les pieds dans une école - à l'université. Cela faisait si longtemps qu'enfant avait oublié - le monde, les relations, les conventions. Elle s'est noyée dans les cours, dans sa vie sentimentale - s'est échappée dans un monde à peine réel. Simule la joie - doucement s'insinue le froid - quand est-elle devenue mature, déjà ? Yophiel ne cessait de lui répété qu'il était là et qu'elle devait seulement se concentrer sur ses études, qu'il n'y avait rien d'autre qui importait à part eux deux. Et Lueur dans ce cas ? Parce qu'avant le brun, à présent Roucarnage était là. Protecteur et joyeux, quoiqu'il eut perdu de l'éclat. Faveurs - Zephyr ne rechignait pas à payer toutes les factures, à prêter de l'argent au petit ami qui disait en avoir besoin pour sa formation - et les années passèrent, jusqu'à ce que rébellion s'installe dans l'esprit, jusqu'à ce que les mots de Yophiel ne parviennent plus jusqu'au cœur - barrière étrange qui s'y était installée, Lueur d'espoir dans ses ténèbres évaporées. Quand a-t-elle grandit ? Fruit des incertitudes et des questionnements qui en boucle tournaient dans l'esprit, deuil qui jamais n'avait pu se réalisé - réalisait d'autres choses déjà. "Tout ira bien, je suis là." Mais avait l'amer sensation que tout n'allait plus, depuis qu'il était entré dans sa vie - que l'argent venait à manquer - à quoi servait-il exactement ? Qu'elle perdait ses alliées - Vaillant, Amie, famille - et même Lueur parfois devait s'en aller sous les coups de pression d'un Yophiel qui exigeait de rester seul avec sa dulcinée. Que les mots vicieux parcourraient davantage les pensées. "Tu es si fragile, tu es si gentille - comment as-tu fait pour vivre sans moi ?" Horreur - elle ne vivait pas, elle-même s'en était convaincue - alors qu'en réalité, survivait très bien. Force - cela ne lui ressemblait pas ; mais c'était bien sa voix, bien ses mots, bien son désir quand elle lui a dit mettre fin à leur relation. Pourquoi ? Pensait qu'il lui avait donné des ailes mais ne l'avait qu'enchaînée - toxicité. Violence de l'affrontement laissa quelques marques - quand un masque tombe et un autre se crée. Et elle quitta l'appartement des beaux quartiers pour en trouver un plus modeste, non loin de l'ancienne usine de filtration.


Respire - à nouveau. Jusqu'à ce que policiers viennent toquer à la porte, qu'on emporte Lueur loin d'elle - papiers avaient été falsifiés, dans sa naïveté - Yophiel les lui avait volé. Pass légal à son nom - l'oiseau criait son désarroi, sa fureur, jusqu'à ce que Naeva lui demande d'être docile, promettant qu'elle reviendrait le chercher. Mais plus facile à dire qu'à faire, aussitôt l'ex petit ami s'en était emparé qu'il l'avait fait s'éloigner. Amant devenu monstre et ennemis - fureur, pour la première fois, naquît en son âme. Etrangère sensation - brûlante dans sa bouche, brûlante dans ses désirs de vengeance - ramenée à la réalité par les cours et la douceur naturelle. Brasier s'est transformé avec le temps - glacier a pris sa place - instabilité s'est canalisée. La fille Zephyr a grandit et a commencé à devenir celle qu'on connait - l'image que l'on voit aujourd'hui. Quelques rares camarades ou professeurs auraient pu noter se changement - timidité et maladresse de l'époque sont devenus fermeté et assurance. Coquetterie, sophistiquée. Et naïveté, méfiance. Prudence en maître mot dès à présent, d'autant plus lorsqu'en quête de trace de son plus fidèle ami, jeune femme se retrouva à arpenter le sol de l'ancienne usine de filtration de Borao. Seule fois où la blondeur parcourra les abîmes - sans ne trouver véritable piste. N'abandonna pas, mais préféra camoufler l'identité les suivantes - par la noirceur élaborée. Baume au cœur de voir que la vie y continuait - que les activités d'antan jamais ne cesseraient - qu'il existerait toujours des passionnés pour les perpétrer - mais s'attristait de voir que l'illégalité entraînait des extrêmes. Parfois assistait aux combats, souvent, finissait par soigner les malheureux pokémons qui ne pourraient être amenés aux centres. Plus infirmière que médecin à ce moment là - lui manquait encore quelques connaissances et surtout les médicaments.

S'est rendue compte que nombreux sont ceux à ne pas accepter de telles lois - s'est construit un avis plus tranché sur ce qu'il se passait - se passe toujours - sur le gouvernement idolâtré par l'ancien amant - sur les bas-fonds sans foi ni loi - sur ses propres motivations - convictions. Intentions. Se refusait de plus en plus à rester sans agir, sans aider - dans son coin à pleurer. Ne pourrait vivre sans Lueur - mais place en lui une incommensurable confiance - oiseau ne saurait disparaître comme Amie - alors femme s'autorisa à avancer malgré son - leur - absence. Les bonnes notes s'enchaînaient, les idées aussi et juste, parfois, malgré toute sa motivation, se sentait couler. La jungle non loin était échappatoire. Seuls instants d'imprudences - et y rencontrera Hïto dont l'histoire vous a déjà été contée. Nouveau duo - Naeva ne saurait pourtant oublier ses erreurs passées - et même si elle éleva le Goupix dans un amour sincère, elle ne le couva pas comme elle avait pu le faire avec le défunt Tropius - et le dressage lui permis de lui donner les armes nécessaires à sa survie. Voilà la voie qu'elle voulait suivre dorénavant - envisagée sous le poids de ses fautes marquées.


Exploration de l'usine l'avait menée quelques fois à une salle encore inoccupée, belle hauteur sous le plafond, la végétation qui doucement reprenait ses droits. C'était il y a trois ans maintenant, dans ses souvenirs. Y resta un moment, Hïto s'aventurant d'épaule en débris, murs par instant effondrés - morceaux de verre éparpillés. Sans vraiment savoir pourquoi, dès lors que le temps était libre, elle se retrouvait là à aménager les lieux - commença par enlever tout ce qui pourrait blesser - tout ce qui n'avait plus utilité, récupéra une vieille table, et un fauteuil bien abîmé. Jusqu'à être abordée un jour par une demoiselle aux cheveux roses - extraversion contraste, amusement certain - plus âgée de quelques années, demoiselle commença à poser des questions. Et les réponses se firent étonnamment honnêtes et résolues. Le projet ne pouvait pas marché seul, mais Naeva au moins, participerait à son échelle au bien-être des créatures. Bella. Exubérance - franc parlé - sourire narquois. Presque trentenaire était biologiste, avait travaillé dans plusieurs filiale et avait fait des plantes et de leurs propriétés sa spécialité. Elle aida à aménager plus confortablement les lieux, jusqu'à ce que la pièce délabrée ressemble à un début de serre - amélioré avec le temps et l'argent. Parfois, ceux qui s'y perdaient questionnaient - lieu sera une sorte de refuge, et ils ne devaient pas hésiter à y amener les pokémons oiseaux égarés. Puis le frère de Bella, chimiste, du même âge de la Jothoyenne - Appolo - ainsi qu'un de ses amis, Ned, informaticien - viendraient à compléter l'équipe. Il leur fallut presque une année pour être un minimum au point - et accueillir leurs premiers occupants - serre devenant volière secrète, pour protéger les plus faibles. La douceur de celle qui jouait les infirmières aidait particulièrement - et prendre le rôle de sauveteurs tant dans la nature que pour les dresseurs leur apportait à tous un peu de bonheur. Chacun avait trouvé sa place - Ned, notamment, s'occupait de regrouper les alertes et de transmettre les informations, de gérer les stocks de nourriture également - tandis qu'Appolo avait le monopole de tout l'aspect médicamenteux et des négociations quand il s'agissait d'acheter du matériel. Bella, quant à elle, s'investissait à améliorer l'environnement, à accueillir les nouveaux arrivants, et aidait aussi à prendre soin des créatures meurtris. Naeva, avec ses connaissances médicales - et les nombreux livres sur l'éducation, l'élevage et le dressage de la bilothèque, en plus de ses observations personnelles avec Ardeur, était plus que apte à aider les résidants de la serre. L'argent, quand à lui, était en parti avancé à la Zephyr - et pour le reste, ils récoltaient les dons des propriétaires d'anciens patients et de quelques bienfaiteurs alliés de la première heure. Ainsi, Naeva avait trouvé sa voie - et dans le secret de la nuit, sous les conseils de Bella, elle devint Eir.


Coupable. Elle le plaide sans sourciller quand reflet s'impose à elle dans le miroir chaque matin. De n'avoir sût protéger cette famille si naturellement formée, lors de ses voyages d'ado - de porter le fardeaux d'un être aimé disparu. De refuser de se plier aux lois cinzannes - qui lui ont tant coûtée, qui empiètent sur les libertés. D'avoir abandonner il y a peu les études - incapable de gérer les cours et le refuge créé, qui a grandit et s'est ouvert aux autres espèces - de s'attrister de la hausse des attaques de pokémons sauvages. S'est trouvé un poste d'infirmière pokémon tout de même, à la capitale, puisqu'une place s'était libérée - à mi-temps, lui permettant d'être plus disponible pour la serre et ses protégés - pour les rebelles qui viennent de plus en plus nombreux quémander des soins pour leurs amis blessés ; s'alliant par instant avec ceux qui, comme elle, n'acceptent pas la réalité des dernières années. Tente de surveiller de près les informations, les mouvements qui dans l'ombre se créent - hésitant à les rejoindre - ne s'y engagera que pour un monde meilleur - que pour un partage de valeur.

Et dans un coin du cœur - n'oublie pas Lueur - n'oubliera jamais Amie - mais se console de la vie meilleure pour Vaillant et Ardeur. Jeune fille a grandit - Dame s'avance.