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One Drop too Many | DORIANO EP. II Pt. 2

Posté le Dim 3 Juil - 15:01
Isidora C. Terren
Isidora C. Terren

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One Drop too Many (la suite)
FT. LUCIANO VIRIDIS
La jeune femme émerge d’un épais nuage de brume. Une voix lui paraît, lointaine et pourtant quelque peu familière, forçant sa conscience à s’émanciper de cet état ensommeillé. Pourtant le corps proteste; ces quelques minutes à traverser la ville se sont avérées bien insuffisantes pour permettre aux systèmes désignés d’éliminer le poison qui court dans les veines de la native de Pavlica. Cherchant à rétablir un équilibre mis à mal par les excès de la soirée, son cerveau cherche à l’emporter à nouveau vers le sommeil un sommeil sans rêve, profond et léger tout à la fois. Le second appel toutefois la tire pour de bon de l’inconscience, non sans son lot de protestations. Qui ose déranger son instant de tranquillité ? Ce soir, tout ce qu’Isidora a recherché se trouvait là : les ténèbres et avec eux leur repos de ses émotions trop vives et douloureuses. En s’extirpant du sommeil, Dora regrette un peu – seulement un peu ! – les choix nocifs qu’elle a faits ce soir, au détriment de sa santé. Sa tête l’élance douloureusement et sa bouche est pâteuse. Elle se sent crasseuse et inconfortable dans la robe de sa sœur. Surtout, elle n’a plus aucune notion d’où elle se trouve. En ouvrant les paupières, son mal de crâne ne fait qu’enfler d’autant plus : Luciano Viridis se trouve être celui penché sur elle à la réveiller. Dans un grognement explicite, la Championne lui signifie toute l’étendue de sa haine pour lui en cet instant où il l’a tirée du sommeil.

Avec une lenteur indécente, la brunette se redresse finalement, cligne des yeux puis se frotte les paupières. De toute évidence l’alcool émousse toujours ses sens, car il lui semble bien se retrouver dans la voiture de son rival de Borao. Dans un état d’ébriété avancé, Isidora lève finalement la main vers lui et le pique du bout du doigt, juste pour s’assurer qu’elle n’est pas en train de rêver. Puis, d’un ton pâteux, elle laisse lui échapper :

« Eh ben… Ça commence à être une habitude. »

Ils sont arrivés, dit-il, et cette phrase tout à fait banale active sa mémoire enrouée. Voilà bien le Casino et la porte discrète qui mène à une partie privée de l’édifice, qui contient son appartement. Portant son regard sur la porte, elle se revoit accepter avec enthousiasme l’invitation à passer par la Raikar pour rejoindre son chez-soi. Et même lui demander de la conduire un jour. Isidora aurait eu un sourire à cette pensée sans le mal de crâne qui lui déchire les tempes. La mémoire des événements récents lui revient peu à peu et avec eux les mots lourds de sens et d’importance prononcés par l’intendant de Borao. Vis ta vie, Terren et pas celle d’une autre. Elle reste brutalement silencieuse, comme absente dans l’obscurité de la voiture. À tenter de faire du sens des comportements de son rival. Malgré elle-même, elle ne parviendra pas à lui déceler quelconque intention nébuleuse, quelque tentative de la manipuler. Alors pourquoi se trouve-t-il là, à l’aider à rentrer chez elle, à courir le risque d’être reconnu, d’ensevelir sa réputation que son affiliation avec la jeune femme a dû lui causer ? Lentement, Isidora lève les yeux vers Luciano, prise d’une sorte de vertige qu’elle ne saurait expliquer. L’alcool assurément.

L’améthyste un instant rencontre l’argent; son regard se perd dans le sien dans un examen étonnamment lucide. Les échanges de la soirée n’ont rien de naturels à ses yeux. À l’inverse, ils viennent défier tout ce qu’elle a connu à présent et par le fait même toutes les idées qu’elle s’était faites de lui. Non sans un sentiment de honte, elle détourne le regard devant l’assaut d’une forme de gratitude qu’elle ne ressent presque jamais. Après tout, tout lui est dû, pourquoi devrait-elle s’abaisser à remercier ? Sauf que le Viridis est différent; il ne lui doit rien. S’il a agi ainsi ce soir c’est de son plein gré. Dans quel objectif ? Isidora tente désespérément de lui prêter une intention malveillante sans véritablement y parvenir. Cette perspective la frustre plus qu’elle n’aimerait l’admettre. Luciano Viridis ne lui est certainement pas venu en aide car il l’estime d’une manière ou d’une autre. Cette idée est pleinement ridicule et pourtant…

« Tu veux monter ? » fait-elle d’une voix qui manque d’assurance. En son fort intérieur, elle espère qu’il n’aura rien remarqué de sa nervosité soudaine qu’elle associe encore une fois à la tequila, qui a le dos bien large ce soir. « Je ne crois pas que j’arriverai à monter les marches sans aide sincèrement. »

Une excuse toute construite et pourtant pas si loin de la vérité. Cette brève sieste aura remis un peu de sens dans ses idées, mais ses jambes se trouvent toujours aussi peu assurées. Elle a redressé les yeux vers lui, ne sachant elle-même comment interpréter sa demande. Tout ce qu’elle sait est que cette impression de solitude l’assaille d’autant plus devant la perspective de se retrouver seule ce soir. Surtout, elle n’a pas envie que lui s’en aille.

« J’sais pas si je me fais confiance avec les bouteilles de mon bar. » ajoute-t-elle finalement, si innocemment qu’on pourrait presque y croire. En tout cas, elle, elle se croit.

Soulagée devant l’acceptation de son rival de la raccompagner, elle sort de manière hésitante de la voiture, se dirigeant jusqu’à lui pour prendre appui sur son bras. Un sourire discret vient étirer ses lèvres, presque imperceptible. Elle se souvient vaguement lui avoir dit qu’il sentait bon; la même pensée lui traverse encore l’esprit tandis qu’ils se dirigent ensemble vers la porte. La jeune femme met plusieurs essais avant d’être en mesure d’entrer le code à l’entrée. Un escalier (laborieux pour Isidora qui manque à plusieurs reprises de tomber) débouche sur un couloir d’apparence banale si ce n’est de la porte noire tout au fond. Dora y dirige son invité improvisé, ouvrant la porte grâce à sa clé.

L’appartement se distingue par ses hauts plafonds et son décor moderne. On y entre via un petit couloir muni d’une garde-robe à l’entrée. À droite, une série de fenêtres immenses offrent une vue impressionnante de Pavlica en contre-bas, fenêtres qui se poursuivent jusqu’à un petit salon doté d’un sofa et d’un petit pouf dans lequel la jeune femme ne manque pas de se prendre les pieds. Une télévision trône dans un coin de la pièce; pourtant il ne s’agit pas du principal attrait de cette salle qui rassemble à la fois le bureau, la cuisine et le salon. Tout le mur du fond est garni d’une muraille peinte par une artiste amie de la native de Pavlica. Des couleurs rappelant le décor de l’appartement, blanc, noir et violet, y oscillent en volutes complexes qui rappellent le jeu des teintes qu’on aperçoit le soir à la tombée du jour quand le soleil se meurt contre les nuages. À la hauteur du salon, on peut y deviner la forme d’un visage féminin, comme perdu dans la brume. Pour le reste, son chez-soi est propre, bien rangé à l’exception peut-être de sa table de travail envahie de divers papiers. Parfaitement décoré, avec un agencement stylé et énergique, un peu pour refléter la personnalité de sa propriétaire.

« Bienvenue chez moi, Luciano Viridis. » fait-elle en pouffant. « Je ne croyais jamais dire ça. Tu peux m’aider avec la fermeture éclair de ma robe ? Je n’arrive pas à l’atteindre. »

Pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé, à se tortiller comme une démente sur le sofa. Prenant place dos à lui, elle l’invite à détacher ce vêtement qui l’entrave, bien résolue à le retirer dès que possible. Luciano ne lui a-t-il pas dit de vivre sa propre vie et non celle de sa sœur ? Isidora a bien l’intention de commencer en se débarrassant de la robe de Camila, sans trop réaliser la suggestion de ce qu’elle propose à son aîné. Pour une fois, elle n’a vraiment aucune idée derrière la tête. Ou presque.
Posté le Mar 5 Juil - 8:49
Luciano Viridis
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Une Goutte de Trop

On ne sait jamais rien de ce qui se noue entre les êtres.
Eux-mêmes souvent l'ignorent, et le découvrent en se perdant

Bien sûr, le réveil de Terren se révéla … difficile. Quoi de plus normal, après tout ce qu’elle s’était enfilé ? Pourtant, ce sentiment promettait de n’être rien comparé à ce qui l’attendait demain matin. Luciano, qui n’était pas sans avoir eu ses propres déboires – personne n’était parfait –  le savait bien, s’en souvenait bien. Immobile, l’intendant laissa la jeune femme vérifier à sa manière la véracité de l’instant, laissa son doigt le toucher non sans l’avoir suivi du regard tout le long du processus. Patient, l’homme lui laissa du temps, ignorant ses grognements de mécontentement pour finalement l’entendre commenter. "Ça commence à être une habitude" déclara-t-elle. Oui, Luciano pouvait difficilement lui donner tort : se retrouver en tête à tête sans être dans leur état normal commençait à revenir un peu trop souvent, pour elle en tout cas. Auraient-ils un jour l’occasion d’échanger tout en étant eux-mêmes, sans avoir à tenir un rôle pour le bien d’une foule, ou sans voir leur sens émousser par un tiers ? Le puîné l’ignorait.

Sans tellement lui offrir de réponse, Luciano soupira doucement, laissant ses épaules se soulever avec lenteur, et alors qu’il s’attendait à la voir sortir de la voiture sans plus attendre, figée Terren demeura assise, vraisemblablement perdue dans des pensées que l’intendant n’aurait su deviner. La surveillant du coin de l’œil, le visage à moitié tourné vers elle, le puîné patienta, silencieux, conscient que quelque chose se tramait dans le crâne tourmenté d’Isidora Terren. Sa soirée lui revenait-elle déjà en tête ? Luciano n’aurait su le dire, mais ils restèrent longtemps assis là sans un mot, jusqu’à ce que la jeune femme ne se décide finalement à lever les yeux vers lui, surprenant l’intendant et une part de ses pronostics. Loin de fuir son regard Luciano le fixa à son tour, soutenant ses prunelles mauves, si particulières. Que cherchait-elle, là, perdue dans l’acier de ses yeux ? Tout en sachant sa tâche vaine, l’intendant tenta de le découvrir, cherchant là des réponses qu’elle-même n’avait pas.

L’échange dura longtemps, jusqu’à ce que Terren ne se décide finalement à prendre la parole, lui proposant de monter sur un ton mal assuré couplé d’une nervosité qu’il ne lui connaissait pas. Sans sourciller Luciano continua de l’observer, pensif … avait-elle passé tout ce temps, plongé dans le silence, à chercher le courage de le faire ? Cette éventualité n’était pas impossible, car la jeune femme avait, pour l’occasion, manqué cruellement d’assurance, ce qui ne lui ressemblait pas. L’excuse qu’elle donna pour justifier sa requête lui parut un peu trop bien trouvé pour être anodine, et pourtant pas si invraisemblable que cela. Luciano se souvenait de sa démarche tandis qu’ils cheminaient en direction du parking, ainsi que les innombrables fois où elle avait manqué de chuter … alors, monter des escaliers ? Combien y avait-il d’étages ? Abandonnant un instant le regard de Terren, l’intendant avisa le bâtiment, dont la hauteur des premières fenêtres laissaient présager l’existence d’un paquet de marches. Reposant finalement les yeux sur la jeune femme, l’homme accusa la dernière idée de Terren … de quoi, il y avait de l’alcool aussi là-haut ? Le puîné aurait dû s’en douter, et la volonté d’Isidora d’y renoncer sans savoir si elle en aurait la force termina de le persuader.

« — Ok, Terren. Je vais t’aider à monter » répondit-il enfin, après un dernier instant d’hésitation.

Si Luciano Viridis jugeaient les raisons suffisamment nombreuses pour rassurer sa conscience de la nécessité d’accepter, une part de lui s’en trouvait indéniablement rassurée et voyait dans les excuses de Terren une inespérée justification. Luciano le savait : repartir sans avoir la certitude que Terren était arrivée à bon port lui aurait été difficile … dans le but de s’en assurer, lui aurait-il imposé sa présence sans son invitation ? Peut-être. A choisir, Luciano préférait la tranquillité d’esprit au politiquement correcte.

Descendant de la Raikar, l’intendant fit le tour de la voiture pour rejoindre Terren, qui avait déjà fait une partie du chemin et qui, sans attendre, s’agrippa de nouveau contre son bras. Cela aussi semblait désormais être une habitude et même si l’intendant savait que cela ne "comptait pas" – demain, Terren aurait repris ses esprits et avec eux ses réserves – le sourire léger qui s’esquissa sur le visage de la jeune femme et qui ne lui échappa pas le fit à son tour sourire un peu, majoritairement par amusement … indéniablement, Terren voyait en cette proximité une satisfaction qu’elle ne devait – il en était certain – en rien à l’alcool et l’intendant se promit de ne pas l’oublier. Se rapprochant de la première étape de leur périple, Luciano observa la jeune femme entrer laborieusement le code d’entrée du bâtiment, sans vraiment pouvoir lui venir en aide.

Deuxième étape de leur expédition, la porte donna sur un escalier que la native de Pavlica eut quelque peu de mal à monter, et qui offrit à la présence de Luciano tout son sens. En digne ange gardien improvisé, l’intendant s’affaira à rendre son ascension moins périlleuse, assurant ses pas parfois – souvent – mal évalués et qui, sans lui, lui aurait valut quelques chutes indélicates. En haut, un large couloir s’étira finalement devant eux, au bout duquel se tenait une porte noire qu’Isidora ouvrit avec plus de dextérité que l’intendant ne l’aurait pensé. Se détachant finalement de lui, Terren s’engouffra dans l’appartement, invitant l’intendant à sa suite.

L’entrée donnait sur un couloir court de quelques pas, qui offrait une vue directe sur une partie du salon. Être chez elle octroya à Terren une assurance nouvelle, que les circonstances ne manquèrent pas de remettre en place :  à peine entrée, Terren buta dans ce qui semblait être un repose-pied et évita de justesse de s’étaler, offrant au puîné une nouvelle frayeur qui ne dura qu’une fraction de seconde. Quittant un instant sa surveillance, l’intendant prit un temps pour aviser le lieux et le détailler. Malgré ses plafonds hauts, l’homme habitué aux grands espaces qu’il était trouva l’endroit petit, mais joliment décoré et fonctionnel ; sobres et pourtant dynamiques, les couleurs lui rappelaient indéniablement la propriétaire des lieux. Très vite, le regard de l’intendant fut attiré par le plus longs murs de l’appartement, recouvert d’une fresque peinte sur mesure et aux détails nombreux, qui occupèrent un moment le regard de l’homme. La voix de Terren lui fit reporter son attention sur elle … non, lui non plus ne pensait pas un jour se retrouver ici, dans le nid même d’Isidora Terren, et encore moins en de telles circonstances.

Les paroles qui suivirent le firent se retourner dans sa direction avec une vivacité peu commune pour l’homme au sang-froid qu’il était. Son regard la trouva le dos tourné vers lui et silencieux, Luciano hésita pendant un long instant, incertain quant à la nature de l’aide dont elle venait de l’enquérir. Les yeux fixés sur son dos qui lui faisait face, un temps de latence s’étira, trahissant le flottement qui s’était emparé de lui. Loin de ne pas avoir compris la requête de la jeune femme, le sens plus que la forme le faisait réfléchir et le rendait … prudent. S’il n’avait perçu aucune suggestivité dans les paroles de Terren, une nouvelle variable venait de s’ajouter à l’équation, celle de ses propres limites. S’il était parvenu, jusqu’à présent, à faire fi des innombrables signaux qu’avait laissé échapper Terren, Luciano pouvait sentir désormais les remparts de sa réserve s’effriter et faiblir un peu trop. Trop incertain quant à l’étendue de ses limites, l’intendant ne pouvait s’empêcher de se demander jusqu’où il pouvait aller, avant qu’il n’en vienne à faire le pas de trop. L’homme avait le sentiment d’avoir déjà dépassé depuis longtemps son champ d’action habituel … devait-il s’autoriser à le faire un peu plus, devait-il la laisser le pousser à s’y risquer ?

Luciano hésita, encore et encore, étirant le suspens à n’en plus finir.

Il pouvait le faire, oui, ce n’était rien après tout, du moins tentait-il de s’en convaincre. S’approchant finalement, de sa hauteur Luciano avisa un instant la robe et sa composition avant d’écarter du bout des doigts et avec une délicatesse étonnante les cheveux de la jeune femme, frôlant à l’occasion la peau de sa nuque, qu’il sentit sous ses doigts tiède, presque chaude. La vue dégagée, la fermeture éclair lui apparut alors entièrement, traversant son dos jusqu’au creux de ses reins, où l’intendant arrêta un moment – trop longtemps – son regard. Se mettant enfin à l’œuvre, Luciano posa une main sur le haut de son dos, agrippa d’une autre le zip, qu’il fit glisser avec une lenteur trop peu habituelle. Epousant à son passage chacune de ses courbes, l’intendant sentit à mesure de son avancement la tension du vêtement se relâcher et libérer sa prisonnière, dévoilant à l’occasion le dos de la jeune femme, dont l’homme avait une vue plus que privilégié. Parler, faire la discussion lui aurait permis de se distraire de cette tâche qui lui plaisait malgré lui un peu trop ; au lieu de cela, silencieux, Luciano laissa son regard s’attarder sur le dessin qui paraissait sous ses yeux. Marqué à l’encre noire serpentait le long de ses vertèbres un serpent, que l’intendant reconnu finalement comme étant un Draco. Fixant le tatouage qu’il n’avait jusqu’à présent pas su remarquer, l’homme resta un instant en suspens, redécouvrant cette partie d’elle qu’il avait pourtant déjà eu l’occasion d’apercevoir. Un Draco … pourquoi un Draco ? Parce que l’ouverture de la robe avait mise à nue davantage de cette peau mate qui la caractérisait tant, la curiosité happée à bien des égards Luciano se hasarda à l’effleurer, pris d’une fascination qu’il n’avait pas su restreindre. Laissant ses doigts glisser de la base de sa nuque jusqu’aux premières lignes de son tatouage, l’intendant en parcourut les traits sinueux, serpentins ; figée dans l’instant, la scène dura une éternité … ou bien quelques secondes ? Luciano n’aurait su le dire, car pendant un moment, rien ne compta plus que la sensation de ses doigts sur cette peau, qu’il n'aurait jamais cru prendre tant de plaisir à toucher.

Pris d’un soubresaut de raison, l’intendant retira finalement sa main, rompant le contact non sans une certaine amertume en bouche. Pourquoi devait-il être comme ça, pourquoi devait-il avoir tant de principes ? D’autres que lui n’auraient pas eu tant de scrupules. Luciano avait le sentiment d’avoir été un papillon de nuit qui, trop attiré par la lumière, avait manqué de s’y griller une aile.

« — Tu étais serrée là-dedans, Terren » fit-il remarquer, cherchant à oublier, déjà, ce qui venait de se passer.

S’éloignant de sa silhouette et de ses courbes un peu trop attrayantes, l’intendant prit la direction de la cuisine ouverte, croisant au passage du regard la fameux bar mentionné un peu plus tôt par la jeune femme. Dans l’espoir d’occuper son esprit ailleurs, Luciano se mit en quête d’un verre, avisant les placards sans tellement de gêne – c’était là le cadet de ses soucis – et l’objet finalement trouvé, l’intendant partit le remplir d’eau. Pour lui ? Non, pas pour lui.
Posté le Mar 5 Juil - 11:00
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One Drop too Many (la suite)
FT. LUCIANO VIRIDIS
Un coup d’épée dans l’eau, espérer atteindre quelque chose. Agir au gré des bourrasques changeantes de ses désirs. Délaisser, trop souvent, la structure rigide des règles ou de la raison, à quoi bon de toute manière ? Voilà ce qui motive Isidora Terren, ce qui teinte chacune de ses actions. Impulsive et indomptée, elle se questionne rarement au sujet de ses propres agirs. De cette manière, on la confond souvent avec l’homme l’ayant mis au monde : deux esprits intuitifs et vifs, capable de réagir avec finesse tout autant que brutalité, avec toujours cette perspective d’avancer. Comment pourrait-elle même considérer la sollicitation implicite de sa demande ? Si une part d’elle, quelque part, caresse quelques projets moins innocents, en surface il est en autrement, bien autrement. La bête charnelle, chatouillée ce soir par une proximité nécessaire à l’intégrité et la dignité de la jeune femme, pour le moment somnole un œil ouvert. Dora n’en a pas conscience, pas véritablement du moins : seule l’idée de se débarrasser du funeste vêtement l’habite. Se départir de son inconfort physique. Pas autrement. Même lorsque le délai d’action de Luciano la force à se retourner quelque peu vers lui, pour lui mettre une pression supplémentaire à répondre à sa demande. Elle ne réalise pas l’hésitation qui habite son invité improvisé. Le voyant finalement s’approcher, la jeune femme reprend place.

Sa nature toutefois l’emporte au premier frôlement des doigts de l’homme contre sa peau. Son épiderme se soulève de frissons inavoués; Dora aime, aime, aime être touchée. Elle aime la sensation de ses doigts dans ses cheveux. Sa respiration innocente s’approfondit, ou est-ce le temps qui soudain se joue d’elle ? Il lui semble que l’instant s’est figé. Malgré l’alcool qui amoindrit ses sens, Isidora ne manque pas un seul instant du jeu de la fermeture éclair, surveille attentivement la main qu’il a placé dans son dos. Lentement l’entrave de la robe se défait, et avec elle les chaînes de la bête. Dora referme les doigts contre les pans du vêtement, non pas pour l’empêcher de tomber, mais pour retenir ce qui s’éveille en elle. Luciano peut-il entendre les tambourinements sauvages contre sa cage thoracique ? La jeune femme n’ose pas bouger; elle sait bien malgré elle qu’on l’observe, qu’on scrute. Elle sait, elle sent. D’une manière, lui aussi a ressenti l’étincelle qui menace à tout instant d’allumer un feu passionné. Se sentir désirée ne fait qu’attiser d’autant plus la bête, qui menace et gronde en elle. Prise entre deux pôles, elle espère qu’il se retirera, elle espère qu’il ira plus loin. Le vertige la fait presque trembler. Son corps l’a trahie : seule la réaction de l’homme de Borao viendra sceller leur sort désormais. Malgré l’ivresse, Dora a au moins la décence de se reconnaître sans ressources face à son contact. Elle qui pourtant avait juré qu’il serait le dernier homme de Cinza qu’elle pourrait un jour désirer.

La bête se cambre douloureusement tandis que les doigts de l’homme viennent effleurer à nouveau sa peau. Un soupir gorgé de désir s’échappe de ses lèvres entrouvertes, suspendant sa respiration. Enivrée par ce contact contre sa colonne vertébrale, elle se laisse porter par cette caresse trop mesurée à son goût. Celle-ci prend fin brusquement, voyant l’homme fuir en direction de la cuisine pour se servir (ou lui servir ?) un verre d’eau qui ne saurait avoir raison de leurs passions respectives. Laissée en plan, Isidora cligne des yeux, un instant interdite devant ce qui vient de se produire, frustrée et confuse devant le départ soudain de Luciano. Sa respiration encore mise à mal par les caresses de l’intendant, elle lève finalement les yeux vers lui avec curiosité, embarras et incompréhension. Il lui a semblé, pourtant, qu’il l’a désirée… ou l’a-t-elle imaginé ? Est-ce l’alcool qui lui a fait voir des choses qui n’y étaient pas ? Se redressant finalement, elle réalise ses jambes d’autant plus flageolantes que tout à l’heure. Sans un mot, elle se dirige vers lui sans le quitter du regard, cherchant en lui un indice de ce qu’elle a entrevu tout à l’heure. Puis, non sans confusion, elle vient récupérer dans un tiroir une boîte d’aspirines et en avale deux cachets à l’aide de l’eau du verre de Luciano, qu’elle boit d’une traite. Avalant difficilement, elle scrute le comptoir avant de redresser les prunelles vers lui.

« Je vais dans la douche. »

Puis avec lenteur, Isidora vient tester les limites de leur relation, en venant se départir de la robe sans le quitter un instant des yeux. Le vêtement glisse, sans vie, contre le plancher de la cuisine, laissant peu d’imagination à l’homme lui faisant face. Nue, à l’exception d’une culotte de dentelle noire, elle s’offre au regard de Luciano sans la moindre pudeur, laissant courir contre ses lèvres un sourire provocateur.

« Si ça t’intéresse. »

Puis se détournant, la jeune femme laisse planer le doute quant aux intentions de son interlocuteur, se dirigeant vers l’autre pièce, sa chambre dotée d’une salle de bain privée. De là, elle délaisse son dernier vêtement et se glisse sous le jet chaud de la douche, incertaine quant aux décisions que prendra Luciano ce soir. Dans tous les cas, l’eau contre sa peau lui fait du bien, l’amène aussi à dégriser un peu plus vite qu’autrement. Elle ferme les yeux pour se délecter de la sensation, sentant ses muscles se détendre.

Posté le Mer 6 Juil - 16:54
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Une Goutte de Trop

On ne sait jamais rien de ce qui se noue entre les êtres.
Eux-mêmes souvent l'ignorent, et le découvrent en se perdant

Luciano avait joué avec le feu et désormais brûlé, l’intendant tâchait de garder contenance, de retrouver un semblant d’apaisement qui, malgré ses efforts, lui semblait déjà bien lointain. En cela, le souvenir encore frais du corps de Terren répondant au toucher de ses doigts n’était pas pour l’aider ; encore vivant dans son esprit, il venait raviver cette vérité étrange, dérangeante, qui hantait désormais sa conscience : Luciano avait allumé un feu qu’il n’avait pas imaginé voir prendre si vite. Un peu naïvement, l’intendant avait cru que la distance lui permettrait de s’en soustraire, d’y échapper ; la belle affaire.

Malgré son ivresse, Terren l’avait senti, elle aussi. La confusion qui planait dans ses yeux ne laissait aucun doute : loin de comprendre la réserve de son aîné et son brusque retrait, l’interlude l’avait laissé sur une faim qu’elle ne comptait vraisemblablement pas ignorer. Son regard un peu perplexe fixé sur lui elle s’approcha, le rejoignant dans la cuisine où il avait finalement pris appuis. Sans un mot, Luciano l’observa fouiller dans un tiroir pour en sortir deux cachets qu’elle avala d’un coup sec, engloutissant à l’occasion le verre d’eau qu’il lui présentait. Suspendu à chacun de ses gestes dans l’espoir d’y déceler le moindre signe, le puîné la vit fixer le comptoir l’espace d’un instant, avant de lever de nouveau ses yeux vers lui.

Je vais à la douche.

L’intendant aurait aimé voir son cœur ne pas réagir à cette information, mais sa nature – hélas – ne lui offrit pas cette félicité. Précurseuse de la scène qu’elle lui réservait, la lueur qu’il perçut par la suite dans son regard améthyste n’annonça rien de bon pour l’homme de moral qui se débattait en lui, et dont la voix s’amoindrissait à mesure que les desseins de Terren s’esquissaient. Lorsqu’elle laissa finalement tomber au sol la robe qui l’avait jusqu’à présent couverte, tout en lui se figea : son cœur, son souffle, les traits de son visages, tout ; le temps lui-même s’arrêta l’espace d’un instant. Seuls ses yeux parcourant son corps désormais dévoilé trahissaient son intérêt largement enflammé, qu’il contenait à peine : laissant à son regard l’occasion de distinguer ce qui s’offrait à lui avec une insistance parfois indécente, trop absorbé dans sa contemplation l’intendant ne perçut pas ses lèvres s’entrouvrir légèrement.

Si ça t’intéresse.

Du regard, Luciano l’observa s’éloigner et disparaître derrière la porte noire, qu’il devinait mener – entre autre – à la salle de bain. La scène le laissa longtemps interdit, immobile ; abasourdis aussi, car le choix qui s’offrait désormais à lui le tenaillait. Resté appuyé contre l’un des plans de travail, du bout de la langue Luciano s’humecta les lèvres, fixa un instant la robe gisant sur le parquet. Jetant un regard en direction de l’endroit où Terren avait disparu, la porte laissée entrouverte attisait en lui un instinct qui, désormais animé, peinait à se laisser amadouer par la raison.

Luciano détestait ce qui arrivait, haïssait même l’instant. Lui qui aimait tant le contrôle venait de le perdre d’une manière brutale, dangereuse, lui offrant à son goût trop peu d’options. Le corps presque nu de Terren avait laissé dans ses entrailles un désir ardent que toute l’eau du monde n’aurait su éteindre, un désir qui n’aurait pas tant posé de problème si l’intendant ne l’avait pas su partagé … mais Terren le voulait-elle vraiment ? Avait-elle laissé l’alcool galvaniser ses gestes et émousser sa raison ? Ce n’était pas impossible et Luciano le savait ; l’ivresse rendait les hommes et les femmes différents et Isidora Terren ne faisait pas exception à la règle. L’intendant ne parvenait pas à l’ignorer et en cela résidait tout son problème : pouvait-il vraiment céder tout en le sachant ? Sa conscience était là, à la croisée des chemins, lui désignant en vain une voie que rien en lui n’était enclin à prendre. La facilité était là, à portée de main : pourquoi devait-il s’en priver ?

Car Luciano le savait, Terren le voulait elle aussi. Bien au-delà de ses paroles et de la suggestivité de ses actes, l’homme se souvenait de la réaction de sa peau au contact de ses doigts, de son soupir trop peu contenu, et de l’indéniable alchimie de l’instant, qui les avait laissé dans un semblant d’attente qui ne tenait désormais plus qu’à lui. Qu’avait-il à y perdre ? Qu’avait-il réellement à y perdre, si ce n’était une part de cette aura qui l’entourait, lui, ses bonnes manières et ses principes ? Ce soir, la facilité lui paraissait bien trop attrayante pour y renoncer. Et puis, de toute manière, ne souffraient-ils déjà pas des conséquences des choses qu’ils n’avaient jamais faites, auxquelles ils n’avaient jamais goûté ?

Et Terren dans tout ça ? Le prendrait-elle à son réveil pour un manipulateur opportuniste, pour un profiteur qu’il n’était d’ordinaire pas ? Dans ses mots prononcés plus tôt, Luciano avait été sincère. Ne t’inquiète pas pour ça, Terren. Je saurai me tenir. L’intendant ne lui avait pas menti : trop peu prévoyant, il avait juste eu tort. Et si la fille refusait de le reconnaître ? Tant pis. Cette nuit scellerait peut-être le sort de l’étrange duo qu’ils formaient … n’était-ce pas plus mal ? Si, malgré tout ce qu’elle lui faisait vivre, Luciano commençait à éprouver une improbable affection pour elle, l’intendant n’était pas sans savoir, de manière tout à fait rationnelle, que cette perspective ne manquerait de leur faciliter la vie, à elle en particulier. Luciano, cependant, n’avait pas l’indécence de faire reposer son choix sur ce simple fait, non. Son choix, égoïstement, Luciano le faisait pour lui en tout état de cause, conscient de ses ombres et de son indéniable part de malsanité ; une malsanité, dont les potentiels conséquences, étrangement, lui faisait d’avance éprouver un tiraillement au cœur. Pourquoi ? Parce que malgré tout, déjà, l’intendant avait su s’habituer à cette dyade qui bravait toutes les règles ; il s’y était habitué … s’y était attaché. Quittant enfin sa position, avec une lenteur mesurée l’intendant déposa sur l’îlot central de la cuisine son téléphone, les clés de la Raikar et ses deux pokéballs, ainsi que sa veste sombre où, à portée de regard, l’intendant était sûr de les retrouver. Avisant une dernière fois la pièce dans son ensemble, du bout des pieds Luciano retira ses chaussures qu’il laissa là, conscient qu’il n’en aurait pas besoin là où il se rendait.

Combien de temps s’était-il écoulé depuis que Terren était entrée dans cette douche ? Un moment sans doute, car Luciano avait mis longtemps à se décider. Arrivant en silence dans la salle, l’intendant se laissa gagner par la moiteur ambiante, qui bien avant l’eau de la douche colla contre sa peau une partie de ses cheveux blonds. Nu comme au premier jour, l’homme se glissa jusqu’à Terren, laissant la douche mouiller le haut de son crâne et frapper ses épaules, plus larges que son statut de bureaucrate ne l’aurait laissé penser. Brûlant, l’intendant l’avisa un instant et s’approchant d’avantage, l’homme caressa des phalanges son bras, dont la peau marquée de tatouages s’était gorgée d’une chaleur envoûtante. Détaillant un moment le dessin, Luciano braqua finalement les yeux sur elle, planta son regard d’acier dans le sien.

« — Je n’arrive pas à être raisonnable avec toi, Terren » déclara-t-il.

Une part de lui la haïssait pour ça. Quittant son regard, de toute sa hauteur l’intendant la dévisagea une nouvelle fois, laissant ses doigts désormais ouverts parcourir son bras, qu’il n’avait pas quitté.

« — Il est toujours temps de changer d’avis » assura-t-il.

Comme si cela suffirait à lui donner bonne conscience … Terren ne risquait pas de changer d’avis et Luciano le savait bien.
Posté le Jeu 7 Juil - 13:54
Isidora C. Terren
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One Drop too Many (la suite)
FT. LUCIANO VIRIDIS

Euuuuh contenu explicite sexuellement, vous êtes prévenus même si je sais que vous lirez quand même...

L’instant se fige, lui offrant un délicieux repos.
Difficile de le présumer au contact de la façade parfaitement orchestrée par la jeune femme et pourtant sa nature l’incite à l’introversion. La foule chaotique de la soirée a laissé ses traces; Isidora peut percevoir encore le tambourinement des conversations, le tintement des verres et le son de la musique contre ses tempes. Elle revoit chacune de ses interactions ce soir dans un halo de brume, replaçant difficilement les événements qui ont constitué la trame de sa soirée. L’eau chaude s’écoule contre sa peau, vient laver les traces de sueur, d’herbe collée contre ses jambes, ainsi que les larmes qui ont coulé contre son visage. Elle emporte dans le drain l’amertume ressentie, la haine qu’elle a jeté un ciel dans l’objectif d’y atteindre les morts. Pourtant il subsiste encore une sensation contre son corps, résistant à l’assaut aquatique de la douche. En fermant les yeux, la jeune femme se remémore la scène qui un instant plus tôt s’est produit. Luciano a laissé contre sa peau un contact désormais imprimé dans sa chair, que le temps ne saura pas effacer. Avalant difficilement, elle se laisse emporter par une créativité soudaine. Au cœur de son imagination, cette simple caresse va bien, bien plus loin, animant la bête de sursauts ardents. Le temps qui s’écoule néanmoins vient la convaincre de l’inaction de l’élu de ses rêves éveillés. L’amertume enserre son cœur là où autrement elle aurait laissé couler ; le rejet de son pair la pique plus qu’elle n’aimerait l’avouer. Peu importe les raisons qui l’habitent, Isidora les juge insuffisantes. Se faire refuser la froisse. D’autant plus de la part du blondin.

Pourtant elle aurait dû s’y attendre. N’est-ce pas eux-mêmes qui ont jugé ce scénario impossible, quelques mois auparavant ? Impossible, oui, et pourtant… De sa vie, Isidora lui aura toujours porté un intérêt particulier, un mépris partagé avec son frère Milano et qui pourtant s’est démarqué dès son plus jeune âge. À vrai dire, ce sentiment remonte même à leur toute première rencontre, alors que la native de Pavlica n’avait que sept ans. Enfant turbulente et malpolie, elle a croisé le chemin de Luciano Viridis pour la toute première fois lors d’une soirée offerte pour une occasion qu’elle a désormais oubliée, alors qu’il était adolescent. Son père lui avait pointé le jeune homme, flanqué de son frère aîné, en lui disant bien qu’il s’agissait de son ennemi. Isidora se souvient de l’avoir observé longtemps dans la foule où elle chahutait avec sa sœur, ce blond qui d’une certaine manière attirait inexorablement son regard. Il y avait déjà quelque chose de différent chez lui qu’elle avait remarqué sans pouvoir poser le nom dessus. Au lieu de cela, la gamine l’avait décrit de « pauvre misérable » à Camila, et les deux petites avaient orchestré un plan pour le torturer davantage. Dissimulées derrière une table avec sa sœur, Isidora avait englouti une cuillère énorme de crème glacée avant de la balancer à travers la pièce. Son tir avait été parfait (il fallait dire que ce n’était guère la première fois que l’enfant se risquait à ce genre de diableries), atterrissant pile poil sur le menton du garçon, en couvrant une part de sa belle chevelure blond qui frustrait tant sa cadette. Isidora et son aînée avaient fui en gloussant méchamment, avant d’être arrêtées dans leur cavale par une Asmodée Cobalt-Terren en colère. Déçue du comportement déplorable de ses filles, leur mère les avait traîné jusqu’aux devant du Viridis, où elles durent présenter leurs excuses. Ce que Camila s’empressa de faire, suivie par sa petite sœur qui, avec une audace rare pour une si jeune personne, ne manqua pas de sourire avec une immense satisfaction. Un instant elle avait affronté l’adolescent du regard avant de repartir d’où elle venait, non sans lui avoir adressé un dernier regard rougissant.

Même à l’époque, la princesse de Pavlica cherchait désespérément son attention. Une part de sa frustration envers lui s’est toujours expliquée ainsi. Ce dilemme qui l’habitait alors et qui encore aujourd’hui la confronte : Luciano est le visage de l’ennemi et l’homme dont elle se languit constamment du regard. Pourquoi, pourquoi lui et pas Milano ou Foldo, plus près en âge d’elle ? Tout simplement car c’est sûr lui que la gamine qu’elle était a jeté son dévolu, de manière inavouée. Il est cet arbre qu’elle veut renverser. Cet homme dont elle a besoin du désir, surtout maintenant qu’elle y a goûté du bout des lèvres. Isidora le veut, elle le veut ardemment, elle veut depuis longtemps. Jusqu’elle elle est incapable de le reconnaître.

Un bruit de pas dans la salle de bain attire finalement son regard. Lentement elle pivote pour faire face à la porte, d’où surgit l’homme de Borao. Aussitôt son cœur rate un battement, puis un autre et un autre encore, blêmissant ses traits. Puis profondément, Dora se remet à respirer et le sang qui afflue de nouveau dans son corps vient colorer son visage de rougeurs. La vision de Luciano, nu, s’avançant vers elle, le fait frissonner tout entière. Elle l’observe sous le choc, tentant de reprendre contenance. Qu’a-t-elle dit à leur sujet ? Impossible.  

Beau, pour la première fois de leur connaissance elle le trouve beau, de manière consciente et assumée. L'insistance de son désir n'y est pour rien, ni même l'alcool qui détraque ses pensées. Cette fois, Isidora se fait la réflexion parfaitement lucide : là où elle n'avait que dédain pour son physique, elle découvre tous ses charmes qui jusqu'à présent lui étaient étrangers. Ses larges et puissantes épaules, ses longues mains, l'acier de ses prunelles, la commensure assurée de ses lèvres. Même sa longue chevelure blonde faisant la réputation du Viridis et donc le mépris de sa rivale, sous l'assaut de l'eau lui paraît plus naturelle, plus accessible, de la même manière que lui peut être. Cet homme qu'inconsciemment elle a craint et affronté toutes ces années durant se trouve soudain à sa merci, nu et en quelque sorte vulnérable et pourtant... Pourtant plutôt que de profiter de l'instant pour asseoir une forme de dominance sur lui -ou du moins essayer !- elle se contente de l'observer, sentant le courage offert par sa consommation ce soir s’affaisser. Une part d'elle doute, le coeur battant, se demandant si elle s'apprête vraiment à toucher Luciano Viridis, l'homme pourtant intouchable.

Le désir, désormais, lui est insoutenable. Il soulève sa poitrine de passions et envahit son abdomen de pincements chatouilleux. Ses mots viennent confirmer ce qu’elle n’osait plus croire; ses ressentis ce soir sont partagés. La perspective d’être attrayante à ses eux l’engorge d’ardeur, une qu’elle ne pourra retenir plus longtemps. Sa main contre son bras, pourtant bien sage, ne fait qu’attiser le feu brûlant en elle. Elle le laisse réduire la distance entre eux, prise d’un vertige tandis qu’il la surplombe de toute sa taille. Isidora se sent petite à ses côtés, même menue, alors qu’il n’en est rien. Elle a levé le visage en sa direction, scrutant sauvagement chacun de ses traits, brisée par l’envie de poser ses lèvres contre les siennes. Une voix, en elle, l’en empêche toutefois : il s’agirait d’un geste intime, trop intime, pour la nature de leur relation actuelle. Il subsiste en elle des craintes qu’elle n’est pas encore prête d’abandonner, des peurs inconscientes qui encore modulent son comportement.

« Je ne suis pas du genre à regretter, si c’est ce que tu insinues. Pour toi ce soir, je ne suis pas Terren, chama-me (appelle-moi) Dora. »

Alors elle franchit le dernier pas, venant blottir son corps contre le sien. Le contact contre sa peau nue contre la sienne l’enflamme toute entière. Avec lenteur, elle vient entourer le cou de l’homme de ses bras, avant d’embrasser la base de celui-ci avec sensualité. Se pressant un peu plus contre lui, la jeune femme vient attraper la main du Viridis et la poser contre sa poitrine, levant un regard évocateur en sa direction.

« Touche-moi, Luciano. » fait-elle dans un murmure ou presque.

Incapable de se défaire de lui, la jeune femme poursuit ses baisers embrasés contre le cou, les épaules et le torse du blond, laissant sa main s’aventurer contre son dos jusqu’à ses fesses, qu’elle caresse sans y avoir été invitée. Déjà, elle gémit faiblement devant ces quelques contacts délicieux, sentant ses reins se cambrer pour rétrécir d’autant plus d’écart entre leurs bassins. Sans le réaliser, elle s’est mise à trembler quelque peu contre lui, nerveuse malgré elle, sa tête étrangement allégée. Ce doit être l’alcool. Oui, ce doit être l’alcool.
Posté le Ven 8 Juil - 12:16
Luciano Viridis
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Une Goutte de Trop

On ne sait jamais rien de ce qui se noue entre les êtres.
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/!\ Post hot contenant des passages "explicites" /!\

Plusieurs heures plus tôt, l’issue de cette soirée s’était-elle esquissée ainsi dans l’esprit de l’intendant ? Non, tellement pas. Si la fin qu’il avait imaginé n’avait pas manqué de changer de version à mesure que la soirée s’était écoulée, la réalisation effective de cette finalité ne lui avait pas traversé l’esprit un seul instant, lui qui avait cru naïvement pouvoir contenir les potentiels débordements excessifs de Terren, sans se demander une seule fois s’il serait en mesure, lui, de réfréner les siens. Luciano le savait, n’avait pas l’indécence de le nier : ce qui arrivait était de son ressort ; il le permettait, en était l’investigateur. Le regrettait-il ? Il était encore trop tôt pour le dire, cependant l’homme était certain d’une chose : rien, désormais, ne serait en mesure de le faire reculer ou même renoncer, pas maintenant que l’eau de la douche avait mouillé sa peau et échauffé son corps ; l’eau, oui, et bien d’autres choses encore.

Emplis d’une certitude qui lui ressemblait bien, la réponse que lui offrit Terren lui fit étirer un sourire satisfait. Si Luciano savait que cette réponse n’était pas sans subir l’influence de l’alcool, l’intendant savait aussi que ses mots n’auraient pas été bien différents si elle avait été sobre, lui qui commençait, mine de rien, à bien la connaître. Sa réponse, malgré tout, ne libéra pas la conscience de l’homme du poids qui l’incombait. Physiquement, Terren n’allait rien regretter, c’était certain ; Luciano comptait bien s’en assurer. Quant au reste ? Rien ne servait de tirer des plans sur la comète, de se torturer d’avance … si regrets il devait y avoir, ils seraient pour demain, pour plus tard et non pour maintenant.

« — Parfait » lui répondit-il, tout en l’observant rompre les derniers centimètres qui les séparaient encore.

Sa peau contre la sienne éveilla en lui des instincts primitifs, méchamment animés par les signaux que le corps de la jeune femme donnait en réponse à l’instant et qui, bien avant que le contact ne se fasse, n’avait pas manqué de la trahir quant à l’effet que l’homme avait sur elle. L’appeler Dora ? Pourquoi pas. Trop absorbé pour la contredire ou même débattre, l’intendant la laissa poser ses bras autour de son cou, s’abandonna un instant au contact de ses lèvres sur sa peau. Pourquoi devait-il tant aimer ça ? Qu’avait-elle de si spécial, pour susciter ainsi tant de ferveur ? Un court soupir vida ses poumons, jusqu’à ce que la main de Terren guidant la sienne ne vienne le sortir de cet état second qui l’avait gagné l’espace d’un moment. Loin de vouloir laisser sa requête insatisfaite, l’homme de Borao laissa sa main glisser sur l’un de ses seins, suivant de ses doigts l’eau ruisselante de la douche. L’accueillant au creux de sa main, de la pulpe du pouce Luciano en caressa le bout avec une lenteur indécente, conscient de son effet sur la jeune femme qui, quant à elle, savait se montrer hasardeuse. Dans son dos, l’intendant sentit ses muscles répondre au passage de cette main qui dédaignait les limites, et qui n'avait que pour seule concurrence les baisers enflammés que sa propriétaire déposait çà et là, sans ne rien laisser au hasard.

Loin d’être oisive, non sans avoir saisi au passage l’occasion de frôler son bras et son épaule, la seconde main du puîné se leva vers le visage de Terren, effleura sa nuque et l’arrière de son crâne pour finalement atteindre la bande de cheveux longs sur le haut de sa tête. Refermant les doigts dessus, les saisissant l’homme les tira avec douceur, usa de la tension pour lui faire lever le menton, et sa gorge dévoilée Luciano s’empressa d’y déposer ses lèvres, avide d’en découvrir le goût. Les frissons sur sa peau ne lui échappèrent pas et sous ses lèvres pressantes, l’intendant parvenait à distinguer le pouls affolé de celle qui partageait désormais son sort. La toucher, oui …

« — Je vais faire mieux que cela » lui susurra-t-il en guise de réponse, passant au détour de son oreille.

Contre lui et entre ses mains, l’intendant la percevait fébrile, tremblotante … de peur ? De désir ? Sans doute un peu des deux et fort de ce détail, de son corps l’homme la poussa lentement jusqu’au mur recouvert de carrelage, les faisait ainsi quitter le jet turbulent de la douche, dont ils n’avaient plus besoin de la chaleur depuis bien longtemps. Dans ses veines, Luciano pouvait sentir son sang en ébullition tourner encore et encore, et offrir à ses sens une réceptivité inhabituelle et ô combien profitable, que leur corps moites désormais en contact mettait à rude épreuve.

Il allait faire mieux que cela, oui, mais pas tout de suite.

« — Ce soir, c’est pour toi » souffla-t-il, sa joue effleurant pour l’occasion la sienne.

Et sa main, jusqu’à présent campée sous sa poitrine, glissa alors le long de ses côtes, s’aventura un instant sur ses hanches. Abandonnant leur prise sur les cheveux de Terren, les doigts de l’intendant trouvèrent une nouvelle place dans sa nuque, tandis que plus bas, son autre main prenait un chemin audacieux, ayant depuis longtemps dépassé la frontière du nombril et de la décence. Quel sens donner à ses paroles, prononcées quelques secondes plus tôt ? Terren n’allait pas tarder à le savoir.

Loin d’être hésitant, Luciano s’arrêta cependant un instant, à un point qui ne laissait toutefois aucun doute quant à ses intentions. Avait-il besoin d’un plan ? Pas vraiment, mais la précipitation était la dernière chose dans laquelle l’homme souhaitait tomber. Frôlant de ses lèvres la peau encore chaude de la jeune femme, l’intendant déposa sur son épaule des baisers appliqués, sulfureux, s’assurant de sa disposition bien avant de se mettre à l’œuvre.

Il allait faire mieux que cela, oui, mais avant, Luciano comptait bien accéder à sa requête ; la toucher, au sens le plus littéral du terme.
Posté le Ven 8 Juil - 13:54
Isidora C. Terren
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One Drop too Many (la suite)
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Se joue entre eux la torture la plus délicieuse qui existe.
Entre ses bras, Isidora se sent prête à planer et pourtant ce lourd corps négligé la maintient en place; ancrée dans l’instant, elle se sent presque fiévreuse. Dans sa fièvre, la jeune femme multiplie ses baisers contre la peau de son amant. Elle provoque chez elle-même ce faisant bon nombre de remous qui n’ont rien à voir avec l’eau qui s’écoule contre sa peau. Le jeu de cette pluie contre elle lui paraît désormais bien lointain maintenant qu’il se mesure au contact de Luciano. Rien n’existe plus à ses yeux que l’homme qui a raffermi sa prise contre elle, pour qui elle ondule avec une lenteur insoutenable. Malgré la précocité de leurs échanges, Dora ressent déjà la lutte déchaînée de la bête en elle devant l’assaut de sa raison et d’une patience qui déjà s’effrite. La Championne se connaît plus mesurée, plus tentatrice, capable de faire patauger son partenaire longuement à l’extrémité de l’excitation avant de céder aux caprices de leurs corps respectifs et pourtant… Pourtant l’effet particulier qu’a toujours eu l’homme de Borao sur elle ne semble pas s’arrêter à ce qu’ils ont tous deux connu jusqu’alors. Devant ses baisers contre sa gorge et les caresses adressées à sa poitrine, Isidora se sent tout simplement défaillir.

Le contrôle, elle a perdu le contrôle. Il lui semble que lui aussi, qu’enfin ils ont délié les chaînes et délaissé les masques pour se livrer, avec une certaine humilité, l’un à l’autre. Nerveuse malgré elle devant la perspective de paraître ainsi vulnérable et authentique face à celui qu’elle a considéré toute sa vie tel son rival, elle se raccroche d’autant plus à son épaule de son bras valide. Par gémissements soufflés, la jeune femme trahit le plaisir causé par le pouce audacieux de l’homme contre l’embout du sein. Se mordillant la lèvre, elle cherche désespérément à se contenir sans véritablement y parvenir. Non sans une certaine tension, la native de Pavlica surveille les moindres gestes de Luciano, sent sa respiration s’emballer de manière désorganisée quand celui-ci fait pivoter sa tête vers lui. Isidora, prise d’un vain espoir, se pend à ses lèvres et se sent frissonner de plus belle. Va-t-il l’embrasser ? Sa cage thoracique, sous les assauts de son cœur, menace à tout instant de fendre. Toutefois celui-ci sombre dans les méandres de déception en voyant le blond dédaigner ce pas qu’elle-même n’ose pas franchir. Le contact sensuel de ses baisers contre sa gorge rattrape toutefois sa déception, faisant courir contre l’épiderme des frissons qui soulèvent sa poitrine de soubresauts hachés.

Incapable d’y résister, la brunette se laisse entraîner contre le mur; y laisse courir son imagination. Elle ferme les yeux et soupire longuement pour s’empêcher de brûler des étapes; elle veut, elle a besoin de plus. Son partenaire toutefois s’obstine à faire durer les choses, causant chez elle une forme de frustration qu’elle ne peut retenir plus longtemps.

« P-pour moi ? C’est plutôt moi qui devrais te gâter après tout ce que je t’ai fait subir ce soir… »

Un sourire étire ses lèvres, se voulant provocateur et léger comme à son habitude et pourtant. Le sourire se fige dans une expression un peu gênée qui tranche avec son assurance habituelle. Frustrée contre elle-même, la jeune femme se convainc de mieux mener le jeu de la séduction. Lui jetant un regard enflammé où brille vigoureusement son impatience, Isidora attend le moment fatidique où l’homme répondra à sa demande, se sentant fléchir à mesure que sa main s’aventure plus bas et plus bas encore. Se penchant vers l’avant, Luciano vient déposer des baisers contre ses épaules. Non sans une certaine hésitation, Dora l’encourage en glissant les doigts d’une main dans ses cheveux, cette fameuse chevelure que jamais au monde elle n’aurait imaginé oser toucher. Se cambrant contre les tuiles du mur, elle l’incite à poursuivre là où il s’est arrêté, mesurant la fièvre de son désir. N’y tenant plus, d’une main avide vient dégringoler le torse de l’intendant, effleurant l’extrémité de son intimité d’un jeu tentateur. Son souffle vient à manquer; la nervosité a cédé place à une ivresse qui la laisse dans un état second. Désormais incapable de détacher les yeux de lui, elle voudrait le supplier de mettre fin à leur supplice et s’y serait probablement risqué sans ce qui lui reste d’orgueil ce soir. De toute manière, ses mots n’auraient aucun impact ici. Ses prunelles enflammées communiquent tout ce qu’elle ne parvient à dire. Sans plus hésiter, Dora referme la main contre son partenaire dans une caresse risquée qui menace de faire voler en éclats toutes leurs réserves. Pour ce qui en reste.
Posté le Sam 9 Juil - 13:03
Luciano Viridis
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Une Goutte de Trop

On ne sait jamais rien de ce qui se noue entre les êtres.
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/!\ Post hot contenant des passages "explicites" /!\

Luciano jouissait d’une l’expérience particulière, d’une qu’Isidora Terren pouvait pour l’heure difficilement égaler : celle de l’âge. Si l’intendant avait toujours imaginé la jeune femme pleine de ressources et non dénuée de sa propre expérience, force était de constater que l’homme de Borao disposait d’une assurance qui, ce soir, leur profitait à tous les deux. S’étonnant des projets de son partenaire, Isidora le gratifia d’une remarque non dénuée d’une certaine vérité : non, Terren ne l’avait pas épargné ce soir … mais son sort, Luciano n’était pas sans l’avoir choisi. Loin de vouloir s’en soustraire, l’intendant avait choisis de le subir, l’avait accepté sans reculer, conscient du besoin de la jeune femme d’avoir pour la soirée une oreille pour l’écouter, ainsi qu’une épaule pour accueillir ses pleurs. Ce soir, Luciano lui avait offert les deux et loin de réclamer une récompense, l’homme s’apprêtait à lui donner plus, bien plus qu’il ne l’avait lui-même imaginer ; Terren en avait besoin et il le savait. Accueillant son sourire provocateur, un éclair brilla dans le regard de l’intendant.

« — Considère ça comme partie remise alors » répondit-il.

De manière tout à fait irrationnelle, leur plaisir indéniablement partagé avait fait volé en éclat la crainte de l’intendant de voir la jeune femme lui en vouloir. Était-ce un appel, déjà, à se revoir ? Bien sûr. S’il lui était déjà arrivé de profiter de coups d’un soir, Luciano avait le sentiment que ce qui le liait à Isidora Terren allait plus loin, promettait d’aller plus loin. L’un comme l’autre avaient encore bien des choses à s’apporter et cette voie qu’ils s’étaient autorisés à prendre n’était pas le bout du chemin … bien au contraire.

Sans attendre davantage, Luciano reprit son audacieuse incursion, non sans percevoir au passage les doigts de Terren se glisser dans ses cheveux longs, offrant à l’intendant une bien étrange sensation que trop peu, à Cinza, avaient eu l’occasion de lui faire découvrir. Rares étaient ceux à pouvoir se vanter d’avoir un jour enfouis leurs doigts dans la parfois très convoitée chevelure de Luciano Viridis et pour cause : l’intendant n’accordait ce privilège qu’à quelques rares élus suffisamment dignes à ses yeux. Isidora Terren faisait-elle partie de ces perles ? Il fallait le croire, oui.

Dans son entreprise, Luciano se laissa guider par les soupires éloquents de sa partenaire, couplés aux indéniables tensions que ses doigts dans ses cheveux laissaient sentir. Ce faisant, à bien des égards l’intendant perçut la fièvre qui tenaillait Terren, celle que son regard tentait d’exprimer et d’hurler, et ce malgré la distraction que la jeune femme venait perpétrer en aval et qui, la première fois, lui avait valu un soubresaut instinctif. Offrant finalement à Terren un moment de répit, l’homme se redressa pour l’aviser un instant, détaillant ses traits qu’il découvrait d’un regard nouveau. Quittant le cou sur lequel elle s’était installée, Luciano laissa sa main glisser pour rejoindre son visage et accueillir dans le creux de sa paume sa joue, qu’il caressa du bout du pouce. Effacées par l’eau de la douche, les longues traces noires qu’avait laissé un peu plus tôt ses larmes avaient disparu, offrant à sa peau une perspective nouvelle que l’intendant se surprit à apprécier. Trop absorbé pour ne pas se laisser tenter, l’homme hasarda son pouce sur la pulpe de ses lèvres, fasciné, envouté … pourquoi était-ce si différent ? Pourquoi devait-elle susciter chez lui tant de fascination, lui qui ne portait d’ordinaire aux autres que peu d’intérêt ?

Parce qu’ils se connaissaient.

Ils se connaissaient depuis longtemps, avaient toujours été en rapport d’une manière ou d’une autre ; contrairement à la plupart de ses autres conquêtes, Isidora Terren n’était pas une étrangère pour lui. L’avait-il toujours désiré ? Luciano n’en était pas certain. Comme n’importe quel homme sans doute, et pourtant ce soir son intérêt pour elle n’avait pas d’égal, n’avait jamais eu son pareil. Le regard figé dans le sien, son examen s’éternisa et pourtant, le moment ne dura qu’un instant, car la fièvre l’avait gagné lui aussi ; une fièvre qu’il comptait bien assouvir, exhaussant ainsi le vœu de Terren … mais également le sien. Se rapprochant un peu plus, l’intendant passa une cuisse équivoque entre les siennes, se fraya un chemin entre elles. L’invitation ne laissait aucun doute et accueillant l’une de ses jambes contre lui, Luciano glissa une main à sa rencontre, laissa ses doigts la frôler dans une caresse appliquée qu’il aima faire durer, toujours, toujours plus.

Cette fois, l’intendant ne s’enquit pas de sa permission, conscient depuis longtemps de son assentiment largement dévoilé. A l’image de ce qu’il lui avait déjà offert, Luciano se montra avisé dans ses gestes et soupir, patient lorsqu’il le fallait et ô combien présent au moment opportun, brillant à lui prouver que les meilleures choses s’acquéraient dans l’attente. Le souffle encore écourté, savourant la félicité de l’instant Luciano demeura un moment immobile, silencieux, son visage un peu trop près du sien. Contre sa peau – il en était certain – Terren pouvait sentir le rythme encore effréné de sa respiration, qui sans doute venait chatouiller de son souffle ses sens ; des sens qui, ce soir n’avaient pas manqué de trouver leur content, les siens à elle … autant qu’à lui.

Se détachant finalement un peu – juste un peu – Luciano lui offrit un regard, laissa sur son visage naître un sourire serein. Et maintenant ? Rassemblant ses mains dans le creux de son dos, l’intendant l’attira vers lui et, reculant, il la ramena sous le jet chaud de la douche, où il laissa l’eau les tremper de nouveau. Combien de temps restèrent-ils là, silencieux, à s’adonner à cet l’instant qu’aucun des deux ne voulait vraiment voir finir ? Là encore, Luciano n’aurait su le dire. Déposant sa tête contre la sienne, l’intendant se surprit à savourer sa présence et à lui offrir un semblant d’affection, lui qui n’avait jamais vraiment su en montrer. Qui l’aurait cru ?
Posté le Lun 11 Juil - 11:33
Isidora C. Terren
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One Drop too Many (la suite)
FT. LUCIANO VIRIDIS

Contenu explicite sexuellement, vous êtes prévenus même si je sais que vous lirez quand même...

L’intuitive personne qu’est Isidora Terren ne s’est pas attardée aux paroles pourtant lourdes de sens de l’intendant; celles-là qui supposent un changement drastique dans leur relation. D’une certaine manière, l’homme vient d’apaiser les parts les plus insécures d’elle-même; malheureusement la jeune femme s’y est faite sourde ou du moins trop distraite pour y porter l’attention nécessaire. Une part d’elle espère être plus aux yeux de son amant qu’un désir rapidement assouvi; elle veut son attention longtemps encore et espère susciter chez le Viridis quelques étincelles particulières. Pour l’instant, elle ne réfléchit pas à demain. L’instant présent l’absorbe totalement, confond ses sens et sa raison. Pourtant, Luciano vient déjà d’assurer la partie remise. Une perspective qui n’aurait pas manqué de l’enchanter si son état lui avait permis. Se laissant porter par ce moment intime, Dora se cambre de plaisir, sa voix trahissant l’effet que chez elle cause son rival. Ses lèvres s’entrouvrent, encore troublées du passage du pouce de l’homme contre elles et de son regard fasciné, intense, qui n’a pas manqué de la faire frémir toute entière. Dans un dernier soubresaut, elle baisse finalement les armes et se laisse envahir d’une vague de chaleur qui l’anime toute entière, avant de se réfugier contre le torse de son partenaire qui l’entraîne sous le jet d’eau chaude.

Isidora baigne dans un état de plénitude rarement rencontré par l’intimité; engourdie et quelque peu comateuse, la jeune femme accepte pleinement cet instant particulier sous le jet. Rien ne l’y avait préparée et pourtant elle s’y abandonne sans la moindre réserve, étonnée de l’aspect naturel de cet échange. Elle se surprend à sourire contre le torse du Viridis, goûtant délicieusement à cette étreinte innocente et presque tendre. Elle accueille même la tête de l’homme contre la sienne d’un soupir de bien-être. Encore affectée par l’alcool, la Championne sent le sommeil la gagner rapidement, sommeil qu’elle combat vaillamment dans l’espoir de voir cet instant se prolonger. Puis, redressant lentement la tête, elle vient à son tour s’attarder sur ses traits, effleurant sa joue puis sa mâchoire de ses doigts. Peut-il sentir sa poitrine qui s’emballe contre lui ? La native de Pavlica ne saurait expliquer le soulèvement qui se produit dans son ventre à cet instant, trop occupée à contempler les traits de son amant. À regret, non sans lui avoir adressé un dernier sourire à regret, la jeune femme s’extirpe de ses bras, la peau encore embrasée de leurs contacts. Elle se glisse dans une serviette et se dirige vers le comptoir de la salle de bain pour y faire sa toilette habituelle. Lui tournant le dos, elle tente de faire de l’ordre dans ses idées que l’éloignement de sa source de distraction aura rendu possible.

Elle a fait l’amour avec Luciano Viridis. Cette fois pour de vrai.

De gestes lents elle vient sécher sa chevelure à l’aide d’une seconde serviette puis utilise le sèche-cheveux pour les remettre à leur état naturel. Ceux-ci tout naturellement se remettent à onduler jusqu’à par-delà ses épaules.

« Je peux te laisser le sèche-cheveux sorti si tu euh… » les hésitations verbales de la jeune femme trahissent une part du trouble qui l’habite face à ces échanges trop anodins après ce qu’ils viennent tout juste de vivre. Puis d’une voix douce et enjouée, Isidora s’empresse de lui proposer : « Tu as faim ? Je n’ai rien ici pour te préparer quelque chose, puis je doute que dans mon état ce soit une bonne idée, mais je pourrais commander. Je connais une pizzéria qui livre toujours à cette heure, sinon il y a un petit resto asiatique qui propose leurs nouilles maison, simplement divin. Je peux en faire livrer, ils me connaissent bien à force. »

Tout en discutant, Isidora applique une crème hydratante contre sa peau avant d’appliquer une touche de maquillage. Ses doigts sont assurés : elle a l’habitude. Un trait fin de noir vient accentuer l’intensité de son regard, pour le reste elle se contente d’un peu de poudre destinée à débarrasser la rougeur qui aille ses pommettes depuis tout à l’heure. Son invitation, aussi légère soit-elle, parle de ses envies et intentions; non, elle ne compte pas renvoyer le Viridis chez lui de sitôt, à l’inverse la perspective de poursuivre cette soirée en sa compagnie l’enchante plus qu’elle aimerait l’avouer. Après avoir vigoureusement brossé ses dents dans l’espoir un peu vain de se départir de son haleine alcoolisée, Dora applique une touche de gloss puis se retourne en direction du blond.

« J’ai pas trop envie que tu t’en ailles. » avoue-t-elle finalement. « J’ai déjà pris beaucoup de ton temps ce soir, mais si tu veux… tu peux rester. Je… J’aimerais bien que tu restes. S-si tu en as envie. »

Affichant un dernier sourire gêné ne lui ressemblant guère, la jeune femme s’aventure (ou plutôt fuit) dans l’autre pièce où elle revêt un chandail démesurément grand; chandail à l’effigie d’un groupe de musique punk de la fin des années 80. Elle marie le tout d’une ceinture qui change totalement l’aspect de ce vieux t-shirt, le transformant en une sorte de robe décontractée. Son arrivée dans la pièce a éveillé l’occupant du lit, le jeune Jaspe qui d’un œil endormi surveille sa dresseuse. Désormais habillée, cette dernière l’attrape pour le blottir contre sa poitrine avant d’accueillir son invité dans sa chambre.

« Je suppose que tu te souviens de Jaspe… » fait-elle, les lèvres animées d’un sourire amusé. « J’imagine que je devrais m’excuser pour ça. »

Ce qu’elle n’a pas du tout l’intention de faire. Lui adressant un sourire un peu provocateur qui lui ressemble bien plus, elle ne manque pas de se distraire par le fait même de son appréhension de la décision de l’homme qui ce soit a suscité son intérêt. Ce soir, mais bien des soirs avant celui-ci, n’est-ce pas ?

Posté le Mar 12 Juil - 17:46
Luciano Viridis
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On ne sait jamais rien de ce qui se noue entre les êtres.
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Luciano s’abandonna un moment à la douceur enivrante de cet après, à ce rien dont ressortissait pourtant de bien étranges sensations ; des sensations, pas forcément inédites mais bel et bien improbables au vu des circonstances. Si Luciano ne s’étonnait pas de son choix de garder la jeune femme encore un peu contre lui – il n’était pas une bête et avait toujours respecté ses partenaires ! – l’intendant de Borao se surprenait cependant a y trouver une certaine satisfaction, conscient d’être parvenu à abattre le mur qui les avait toujours séparé. Si l’état de Terren avait indéniablement joué à sa faveur – en cela, sa conscience ne manquait pas de le tourmenter – l’homme avait bon espoir de le savoir démoli pour de bon … en partie du moins, car l’intendant de Borao avait lui aussi ses propres murailles, ainsi que des réserves qui ne lui étaient pas tout à fait propres. Si leur relation se trouverait forcément transformée par l’évènement qu’ils venaient d’embrasser – au sens propre comme au sens figuré – demeurait encore cette confiance profonde, qui peinait à se laisser apprivoiser. S’en inquiéter, cependant, était prématuré pour eux qui, plus que n’importe qui, avaient appris à vivre sous le couvert de masques dont ils ne se départaient jamais vraiment.

L’intendant la sentit finalement quitter ses bras et sans la retenir plus, Luciano la laissa se glisser en dehors de la douche. Profitant de son départ, le puîné s’attarda à utiliser l’endroit comme il se devait, usant pour l’occasion de ce qui s’apparentait, à ses yeux, le plus à un gel douche. Le choix était vaste et Luciano ne manqua pas d’aviser les produits qui s’offraient à lui, un peu perplexe quant à la démesure de leur nombre. Trouvant finalement chaussure à sa taille – façon de parler – l’intendant s’affaira alors machinalement, tout en laissant son esprit divaguer quant à la très récente scène qui venait d’avoir lieu.

Il avait fait l’amour avec Isidora Terren.

Il l’avait fait, avait franchi le pas, rendant ainsi véritables les rumeurs et les accusations, celles qu’ils avaient dû essuyer depuis leur mésaventure à La Isicao. Comme leurs détracteurs avaient dû être verts, de les voir ainsi ne pas se débattre avec cette éventualité qui n’en était désormais plus une ! Eux qui avaient cru pouvoir se servir de cela contre eux s’étaient vu désarmés, pris de court. Loin de craindre les répercussion de son choix – ne les avaient-ils pas déjà subi après tout ? – une part de lui ne pouvait s’empêcher d’y trouver un contentement, et ce malgré les circonstances. Combien d’hommes et de femmes rêvaient d’obtenir les faveurs de la princesse de Pavlica ? Beaucoup, et si Luciano était en droit de prendre sa réussite comme une victoire sur les autres, l’intendant ne s’y attardait pourtant pas, car une autre variante, plus importante à ses yeux, était venue s’y greffer : il avait aimé ça, y avait trouvé un plaisir bien plus que charnel.

Lui proposant contre toute attente le sèche-cheveux, la voix d’Isidora le sortit de ses pensées, et l’homme se figea un instant pour mieux l’écouter. L’hésitation qui traîna dans sa voix ne lui échappa pas, mais Luciano tâcha de ne pas s’y arrêter.

« — Ça ira » lui répondit-il à travers la parois qui les séparait.

Sans traîner d’avantage, l’homme termina de se rincer et quittant à son tour la douche, l’intendant attrapa une serviette qu’il noua autour de ses hanches. Usant d’une autre serviette pour sécher grossièrement ses cheveux, Luciano écouta la proposition de la jeune femme, non sans l’observer se remaquiller du coin de l’œil. L’intendant ne put empêcher un sourire discret de s’esquisser sur le coin de ses lèvres … en toute circonstance, demeurait en Isidora Terren la volonté de plaire et l’idée l’amusa un peu, juste un peu ; car loin de s’en moquer, Luciano n’avait pas l’hypocrisie de prétendre que cela ne lui plaisait pas. Après tout, ne faisait-elle pas cela pour lui ? Bien sûr qu’elle faisait ça pour lui … qui d’autre y avait-il à impressionner ce soir ?

« — J’ai grignoté à la réception … » déclara le puîné « … mais je ne dis pas non pour de l’asiatique. Si tu me dis que leurs nouilles sont bonnes, alors, je te fais confiance » ajouta-t-il, terminant de se sécher.

L’intendant ne comptait pas la regarder manger et bien qu’il avait su en profiter, les amuse-bouches offerts par Eduardo Terren l’avaient laissé sur une faim qui promettait de ne pas s’amoindrir. Se faisant à la perspective de dîner ce soir avec Isidora Terren – dîner, c’était un bien grand mot – Luciano se laissa surprendre par les dernières paroles de la jeune femme, emplies d’une honnêteté qui suscita en lui des remarques paradoxales : cette franchise lui ressemblait bien et pourtant … pourtant, l’homme s’étonnait de la voir ainsi dévoiler ses envies, de se montrer en sa présence si transparente.

Craignant sans doute la réponse de l’intendant, Terren quitta la pièce sans véritablement lui laisser l’occasion de répondre. Un peu amusé par son vraisemblable malaise, l’homme la suivit fuir du regard et désormais seul, le puîné s’acquitta de se rhabiller. Renfilant son pantalon, Luciano pouvait sentir contre lui ses cheveux encore largement humides, qui sans doute allaient mettre un moment avant de sécher complètement. Attrapant finalement sa chemise laissée dans un coin de la salle de bain, suivant les pas de la jeune femme Luciano la rejoignit dans la pièce où elle avait disparue, découvrant à l’occasion sa chambre, dernière pièce encore non visitée.

Parée d’une nouvelle tenue que l’homme avisa un instant, Isidora tenait dans ses bras son petit Marcacrin, que Luciano avait déjà eu l’occasion de rencontrer en de bien fraiches circonstances. Sa chemise encore à la main, posant son regard sur le cochon des glaces l’intendant le détailla un moment, et laissant ses doigts s’animer de curiosité l’homme effleura la fourrure brune du pokémon, dont le groin rosé s’animait à chacune de ses respirations. Etonnamment fraiche, la température de sa toison trahissait le type glace que la nature lui avait octroyé. Est-ce qu’il se souvenait de lui et de sa petite blague à la Demeure Togekiss ? Bien sûr qu’il s’en souvenait.

« — Sans doute, oui » répondit l’intendant lorsque Terren le questionna – seulement à moitié – concernant le fait de s’excuser. Ses excuses, Luciano ne les attendait cependant pas, ne les réclamait pas « Tu sais qu’il ne rentrera plus du tout dans ton appartement une fois évolué, n’est-ce pas ? » fit-il remarquer à la place.

Un sourire aussi furtif que léger traversa son visage à la mention de l’immense Mammochon que promettait de devenir cette petite boule de poil. Détachant finalement son regard du pokémon, Luciano enfila sa chemise, poursuivit tout en l’ajustant.

« — Je peux rester encore un peu » déclara-t-il après un instant de silence, donnant ainsi réponse à la presque requête de Terren énoncée un peu plus tôt « Pour t’empêcher de taper dans le bar, évidemment » justifia-t-il faussement, sans s’en cacher.

Levant les yeux vers elle, Luciano lui offrit un regard entendu. La perspective de rester ne lui déplaisait pas, lui qui avait d’ores et déjà largement dépassé les frontières de leur habitudes. Un peu plus, un peu moins, qu’est-ce que cela changeait ? Terren le voulait après tout, quant à lui … Luciano y voyait une occasion de la connaître davantage, eux qui n’avaient jamais su être – jusqu’à présent – autre chose que des rivaux.
Posté le Mer 13 Juil - 16:19
Isidora C. Terren
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One Drop too Many (la suite)
FT. LUCIANO VIRIDIS

Jaspe fait partie de ces Pokémon que le sommeil rend particulièrement malléable. Au départ, son caractère le pousse vers une certaine docilité là où son partenaire scorpion incarne un leadership pour deux. Or, ainsi ensommeillé, il est possible de lui faire à peu près n’importe quoi à condition de ne pas trop l’éloigner de l’engourdissement convoité. Isidora, apprenant à connaître ce petit cochon énergique, a pris l’habitude de le cueillir lors ces instants et de s’en servir de peluche vivante. La fraîcheur qui émane de son petit corps la tient au frais lors des nuits les plus chaudes de Pavlica; bien que cette fois-ci le Marcacrin n’aurait rien pu y faire, il demeure une distraction bienvenue après les aveux maladroits de la jeune femme. Malgré elle, elle demeure sur ses gardes, sachant pertinemment qu’elle offre des armes que l’intendant ne manquerait pas d’user contre elle s’il lui en venait l’envie. Oui, l’héritière Terren trahit un intérêt probablement plus que charnel envers son partenaire ce soir. Mais Luciano Viridis n’est pas un amant comme les autres et le réduire à un tel degré serait se mentir à elle-même. Tout comme elle se sait spéciale aux yeux du Viridis, bien qu’elle ne soit pas en mesure de déterminer l’étendue de cette impression ou ce qui en découle exactement. Tous deux se connaissent depuis plus de vingt ans désormais, on fait partie du paysage social de l’autre depuis belle lurette. Encore demain, ils auront l’occasion de se croiser dans des circonstances bien différentes. Alors le chasser bêtement de chez elle ? Non, non elle ne croit pas.

D’autant plus qu’il ne s’agit pas de sa philosophie habituelle, lors des coups d’un soir. Spécialité de la famille Terren : vous serez toujours reçus et accueillis comme il se doit. Isidora ne fait pas exception à la règle et incarne parfaitement cette valeur de sa famille. Si les circonstances lui avaient permis, elle n’aurait pas manqué de faire profiter à son invité ses talents en cuisine (oh oui, elle sait cuisiner, seulement quelques plats, mais de manière divine). Même qu’elle boude intérieurement d’ainsi recevoir le blond, sans son hospitalité habituelle. Perfectionniste, elle aspire à lui rendre l’expérience unique, sans se douter que ce ne fut déjà le cas. Dans tous les cas la nature informelle de leurs échanges la rend nerveuse quelque peu; elle n’a pas l’habitude de le voir ainsi et de lui permettre de mettre les pieds dans son quotidien et tous ces petits riens qui le constituent. Que doit-elle lui dire maintenant ? Que font-ils maintenant ? Isidora n’en a pas la moindre idée.

« Tu imagines lorsqu’il aura évolué ? Mammochon fait 2 mètres 50 environ, je vais le monter et faire des saluts à ma foule d’adorateurs ! » elle rigole comme une enfant gâtée, ce qu’elle est bien évidemment. « T’en fais pas, il aura toute la place nécessaire pour vivre à la maison. Je ne suis pas ici souvent à vrai dire. Sauf les semaines où je travaille trop… ah oui je suis donc ici assez souvent en fait. »

Elle sourit, amusée d’elle-même. Il est vrai qu’elle mène un train de vie parfaitement chaotique, souvent épuisant, et qui lui permet peu de s’affranchir de l’influence de son père. Son travail au Casino lui prend un temps considérable, en plus de ses responsabilités en tant que Championne… Cet instant tout en simplicité auprès du Viridis lui paraît presque neuf; un moment de repos dans une routine hétéroclite qui ne lui permet pas souvent de souffler. Isidora lève les yeux vers lui, comme curieuse de connaître sa réponse à la question posée tout à l’heure. Ou, restera-t-il ? A-t-il besoin d’un instant loin de sa vie lui aussi, ne serait-ce que quelques heures. C’est ce qu’il laisse entendre tout au moins avec sa réponse qui fait briller ses prunelles de satisfaction : l’enfant capricieuse et l’hôte exigeante qu’elle est aurait très mal pris qu’il quitte désormais, même si dans un certain sens elle s’y attendait. Ce soir n’est qu’un écart de conduite de sa part après tout, non ? Un qui demeurera un souvenir embarrassé lorsque tous les deux reviendront sur terre, tôt ou tard.

« Évidemment, je suis très très à risque de retomber dans le bar… comme tu dis. »

Un sourire léger accompagne son ton dragueur. Détachant difficilement son regard de lui, elle l’entraîne en direction du salon où elle attrape le téléphone pour commander leur repas. La faim la tenaille maintenant qu’en son sang l’alcool commence à se résorber. Avec familiarité, Dora s’adresse à la dame de l’établissement dans la langue maternelle de cette dernière. Si sa prononciation manque d’assurance, il est évident que la jeune femme s’y est exercée, provoquant la joie de son interlocutrice. Elle commande ensuite pour eux, en spécifiant :

« Pour le deuxième bol, pourriez-vous mettre la sauce piquante à côté ? Je ne sais pas à quel point mon invité sait tenir… le piment de Pavlica. » fait-elle finalement en jetant vers lui un regard lourd de sous-entendus. Elle raccroche ensuite et se dirige vers Luciano, bien plus assurée dans ses pas que tout à l’heure. « Je peux aussi te servir à boire, même si pour ma part je vais m’abstenir. Ça ne me dérange pas si tu veux un verre, je saurai me tenir. Contrairement à certaines personnes… »

Isidora n’a pas oublié ses mots de tout à l’heure après tout et ne manquera pas de l’embêter à ce sujet. Luciano Viridis est-il donc un menteur ? Dora ne le croit pas, malgré sa méfiance habituelle. À ses yeux il s’agit d’une simple erreur dans le calcul. Son rival a sous-estimé une valeur, celle de son désir pour la jeune femme. Un sourire provocateur aux lèvres, elle se sert elle-même un verre d’eau pour prouver sa bonne foi. Elle revient ensuite s’asseoir sur le sofa, Jaspe toujours dans ses bras. Distraite par son invité, elle caresse le Marcacrin du bout des doigts.

« N’empêche, c’était le plus grand doigt d’honneur que j’aurais pu faire à Camila le jour d’anniversaire de son décès, m’envoyer en l’air avec un Viridis, ohlala… » fait Isidora en retenant ses rires. Son ton est désinvolte et pas du tout sérieux. De toute évidence, l’opinion qu’aurait pu en formuler son aînée la laisse totalement indifférence. « Elle vous détestait, tes frères et toi. Enfin, je suppose que je ne t’apprends rien. Je ne sais même pas pourquoi mon père t’a invité, ce soir pour la soirée. Je crois qu’il me testait. Oups… »

Elle rigole encore une fois, malgré ce qu’elle dit, malgré ce que cela lui fait vivre. Oh non, elle ne regrette rien et même si elle se questionnera demain, elle ne changera pas d’avis. Sauf que la perspective d’avoir encore failli à ses responsabilités familiales la rend aigrie. Elle voudrait que tous ses désirs aient dans le même sens.

« Je préfère quand même que ce soit toi qui soit venu au lieu de Milano. » ajoute-t-elle après quelques instants de silence, se réfugiant à nouveau derrière le couvert de l’humour. « Sans offense, il m’aurait cassé le pieds. Plus que toi je veux dire. »

Elle sourit à nouveau, décidément, rien ne l’empêche plus ce soir.
Posté le Jeu 14 Juil - 18:05
Luciano Viridis
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Une Goutte de Trop

On ne sait jamais rien de ce qui se noue entre les êtres.
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Sans attendre, Terren s’engouffra à donner réponse à sa remarque concernant son Marcacrin. Loin d’ignorer ce qui l’attendait – Luciano n’en avait pas douté un seul instant – la jeune femme y avait même d’ores et déjà bien pensé. Parvenait-il à l’imaginer, perchée sur le dos de son mammouth, saluant une foule en délire ? Oui, l’intendant l’imaginait plutôt bien. Du plus loin qu’il s’en souvenait, Isidora Terren avait toujours eu le sens du spectacle, un talent que l’âge n’avait jamais su lui faire perdre. Cela faisait partie d’elle, de ce qu’elle était.

« — Hum, oui, j’imagine plutôt bien » déclara l’intendant « Enfin, ça, c’est à condition que tu parviennes à te hisser dessus, bien sûr » ajouta-t-il, un sourire sur le coin des lèvres.

Déjà, non sans un certain amusement, le puîné l’imaginait peinant à grimper sur l’immense cochon préhistorique. Isidora avait encore du temps avant de voir son pokémon prendre une telle envergure, mais savoir qu’elle y avait déjà pensé ne manqua pas de contenter quelque chose en lui, comme si le fait de la savoir avertie – et donc lucide – venait éclaircir le tableau jusqu’à présent sombre qu’il s’était toujours fait d’elle. Par la suite, son commentaire concernant son train de vie suscita son intérêt, venait renforcer la sensation qui le gagnait à mesure qu’il la découvrait, celui de la méconnaitre. Luciano l’avait toujours vu comme une diva gâtée à qui l’on cédait tout, pour qui tout était acquis sans même lever le petit doigt … là encore, l’intendant voyait ses préjugés s’éclater comme une vague contre les rochers.

Accueillant d’un sourire un peu trop large sa remarque suivante – celle qui venait confirmer le très évident et bien inévitable risque concernant sa réserve personnelle d’alcool – Luciano se laissa guider en dehors de la chambre pour rejoindre le salon. Silencieux, il observa la jeune femme commander leur repas, non sans jeter çà et là des regards à travers la pièce. Bercer par le son de la langue maternelle des Terren qui lui était totalement étrangère, levant un regard vers le plafond démesurément haut, l’intendant s’attarda à détailler la décoration. Contre les murs, dans les coins, quelques plantes se trouvaient là, offrant à la pièce une fraicheur qui n’était pas pour déplaire à l’homme de Borao. Son attention, cependant, se reporta bien vite en direction de Terren lorsqu’il l’entendit mentionner le piment de Pavlica. Soutenant largement le regard de la jeune femme, en guise de réponse l’homme la gratifia d’un sourire excessif, plissant à l’occasion les yeux dans une mimique un peu trop mutine. Une part de lui, déjà, se languissait de découvrir ce piment, celui qu’il avait – il le savait – à peine goûter ce soir.

Raccrochant, Dora se rapprocha finalement de lui pour lui proposer un verre. Devait-il accepter ? Sa raison – celle qu’il n’écoutait pas depuis le départ – lui disait que non, cependant la suite ne manqua pas de le distraire de sa réponse. Immanquablement, un nouveau sourire traversa le visage de Luciano à l’entente de cette pique à son encontre, de cette référence encore jeune et qui, pourtant, faisait déjà son effet. Observant la jeune femme se servir un verre d’eau, l’intendant s’acquitta de lui répondre.

« — Certaines personnes sous-estiment parfois certains détails » assura-t-il, reprenant ses mots. Sur elle, son regard s’était fait plus insistant « L’audace de leur partenaire » Il fit une courte pause « Leur … attrait » Ses yeux la parcoururent, elles et ses courbes « Ce genre de choses »

Ce genre de choses. Sans la quitter des yeux, Luciano la regarda s’installer dans le canapé, son Marcacrin toujours dans les bras. Oubliant le verre, l’homme suivit ses pas, arrêtant cependant les siens une fois face à elle ; encore debout, les mains de l’intendant s’étaient faites une place dans ses poches. Le discours qui suivit jeta une ombre dans le cœur de l’intendant … Camila, toujours Camila … Terren avait-elle vraiment fait le choix de "s’envoyer en l’air" pour elle, par vengeance ? Malgré le ton employé, Luciano ne pouvait s’empêcher de se poser la question. Machinalement, les doigts de la jeune femme s’était mis à effleurer le pelage du cochon des glaces.

« — J’espère que tu l’as fait un peu pour toi aussi » fit remarquer l’intendant, trahissant à l’occasion sa volonté d’être plus qu’un simple objet de règlement de comptes. Vis ta vie, Terren. Pas celle d’une autre. Vis-la pour toi, pas pour les autres. Rebondissant sur les ressentiments de Camila Terren à l’égard de sa famille, Luciano poursuivit « Il semblerait que la haine des Viridis soit innée chez vous, les Terren. Vous la portez comme un héritage, mais … vous sert-elle vraiment ? Nous sert-elle vraiment ? »

Cette rancœur, cette amertume ne datait pas d’hier. La Nova Existência n’avait fait qu’affuter la hache de guerre que Terren et Viridis avaient toujours braqué les uns contre les autres. Si en cela les Viridis avaient indéniablement eu leur part de responsabilité, aujourd’hui les deux familles s’appliquaient à répéter les habitudes de leurs aînés, sans ne jamais chercher à comprendre. Drastiquement opposés, foncièrement différents, ils se contentaient des évidences, sans chercher plus loin … et cela les desservait. Le nous de Luciano ne les englobait pas eux, personnellement, mais bien leur famille à tous les deux. Ce qui leur était arrivé à La Isicao n’était pas anodin : quelqu’un avait tenté t’attiser l’animosité légendaire que partageaient Terren et Viridis, et sans doute ce quelqu’un y serait-il parvenu s’il s’était agi d’autres personnes qu’eux. En cela ne résidait-il pas une forme de preuve ? Leur haine était leur faiblesse, une faille dans laquelle leurs ennemis avait tenté de s’infiltrer. Loin de vouloir s’attarder sur ça – les circonstances et l’état encore incertain de Terren ne s’y prêtait pas – Luciano continua, poursuivit.

« — Ton père m’a invité ce soir par convenance, pour … » Il chercha ses mots … comment allait-il dire ça ? « … se soustraire aux potentiels incidents diplomatiques que le contraire aurait suscité » affirma-t-il. Une bien belle phrase pour simplement dire qu’Eduardo Terren, malgré toute sa puissance et son influence, n’avait pas eu le choix « Et peut-être aussi pour nous tester » admit-il malgré tout, reconnaissant par ce fait la véracité tes propos de son interlocutrice « En cela, je ne suis pas certain d’avoir remplis le rôle qu’il souhaitait nous voir tenir »

Non, surement pas, il en était même loin, très loin. Luciano le savait, Eduardo n’avait aspiré à rien d’autre que de le voir ignorer de manière tout à fait personnelle sa fille, ce que l’intendant n’avait pas manqué de faire … au départ. Le puîné n’avait jamais eu comme projet de contrarier le très estimé chef de la Guarda ; hélas, Luciano n’était pas sans savoir que peu de choses se passaient en réalité comme prévues, preuve en était aujourd’hui encore.

Esquissant un nouveau sourire à la mention de Milano et des sous-entendus qui découlaient de ses mots, Luciano se pencha pour remettre en place le pouf que Terren, dans son ivresse, avait renversé un peu plus tôt.

« — Ne t’inquiète pas trop pour Milano. Il est trop occupé à La Isicao pour vous faire l’honneur de sa présence » assura l’intendant, usant pour ses mots d’un ton volontairement moqueur. Luciano avait beau respecter son frère, force était de constater que Milano Viridis se mêlait peu au peuple, laissant cette tâche à son frère cadet « Et puis, il n’y a que moi qui aie la patience de vous supporter … toi en particulier » ajouta-t-il, refrénant un autre énième sourire « Mais cela en vaut bien la peine » déclara-t-il enfin, le regard brûlant.

Rien, dans l’attitude de Luciano, ne laissait percevoir au premier abord toute l’étendue de son affirmation. S’il avait su tirer de leur plaisir du corps une indéniable satisfaction, l’intendant de Borao demeurait encore curieux, lui qui ne cessait de voir ses aprioris abattus par cette femme aux allures de princesses, qu’il découvrait à mesure que le temps passait. Oui, Luciano prenait plaisir à la voir le surprendre, offrant ainsi un sens à toutes ces heures passées à encaisser sans broncher ses paroles parfois acérées, celles d’aujourd’hui autant que celles d’hier.

S’éternisant, le regard qu’il avait lancé à Terren changeait à mesure que les secondes passaient, trahissant une part du sens trop peu évident de ses derniers mots, et ce qui avait pris la forme d’une pique se mua en une sorte d’aveu. Rompant finalement le contact, les mains de nouveaux dans les poches Luciano fit quelques pas machinaux, sans ne jamais vraiment s’éloigner du canapé.

« — Je n’ai jamais vraiment su ce que tu faisais au Casino » fit-il remarquer, soudainement curieux.

L’intendant connaissait bien sûr son titre officiel, sans pour autant connaître ce qu’elle y faisait concrètement. Pourquoi l’aurait-il su ? Cela ne l’avait jamais intéressé jusqu’à présent … jusqu’à présent.
Posté le Ven 15 Juil - 21:15
Isidora C. Terren
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One Drop too Many (la suite)
FT. LUCIANO VIRIDIS

« J’ai bien réussi à me hisser sur le loup de Borao, je ne vois pas pourquoi je n’y parviendrais pas avec gentil mammouth. » fait Isidora, un sourire moqueur passant fugacement sur ses traits, accompagné d’un clin d’œil séducteur.

L’air s’est chargé du fameux piment dont elle a fait mention; en chaque échange la jeune femme le devine aisément et y goûte délicieusement, au risque de s’y brûler. Elle qui s’attendait à quelques échanges placides avec le puîné Viridis se trouve quelque peu désarmée, bien que pas du tout déçue, de la nature imprévue de leurs échanges. Sa présence au cœur de son appartement la trouble tout autant; elle mettra un bon moment à s’y faire tant la chose lui paraît saugrenue après tant d’années passées à se méfier de lui ou bien à lui faire vivre la misère. Cette promiscuité entre eux et l’aspect décontracté de cet instant la met quelque peu sur ses gardes, comme on mettrait les pieds dans une étendue d’eau trop froide. Elle en teste les eaux avec prudence et excitation, sentant en elle quelque chose de toujours allumé à chacun de ses chauds regards, ceux-là qu’elle n’aurait pas cru possible. Malgré la satisfaction atteinte de part et d’autre, les deux héritiers des grandes Familles de Cinza ne sauront se contenter de si peu. Si Dora en doutait d’abord, même son obstination à dénier toute forme d’intérêt de la part de Luciano ne peut plus l’empêcher de se convaincre de l’inverse. Tout dans l’attitude du blond le trahit, et savoir son jeu partagé la rend d’autant plus curieuse du reste de la soirée, et avide d’y participer.

D’ailleurs, la native de Pavlica ne se lasse pas de le voir sourire, elle qui croyait la chose tout bonnement impossible. Ses sourires animent son visage de chaleur, d’humanité, et font pétiller ses iris sévères d’un éclat joueur. Jamais, au grand jamais, Isidora ne s’était imaginée susciter chez lui une si sincère et humble réponse, causer son amusement réel plutôt que l’irritation autoritaire qu’il lui réserve habituellement. Si elle a d’abord été relayé au plan de « l’abominable homme de Borao », à carrément beau tout à l’heure sous la douche, c’est désormais le terme sexy qui l’habite tandis qu’elle termine son appel, le cœur battant un peu plus vite qu’il ne l’aurait fallu. Cette expression mutine, presque provocatrice, nourrit sur ses propres traits un sourire cette fois sans artifices, sans piquant. Un sourire authentique, presque mignon.

Servir un verre à son invité est simplement la politesse à ses yeux, puis elle doit avouer avoir d’autres desseins à ce sujet. Malgré elle un peu honteuse de paraître devant lui aussi intoxiquée, elle espère presqu’il s’abaissera à son niveau, du moins est-ce ce qu’elle se dit jusqu’à la réponse suggestive de Luciano qui ne manque pas de faire parcourir contre sa peau quelques rougeurs. Son regard imprudent n’arrange en rien les choses, provoquant chez elle une vague de chaleur dont elle peine à se débarrasser. Assommée par le flirt de son partenaire là où elle pensait avoir quelque contrôle, elle avale une autre gorgée d’eau pour faire passer son embarras. Décidément, l’intendant de Borao est plein de surprises.

Heureusement pour elle et sa contenance, la conversation change brusquement de ton. Oui Camila, évidemment Camila. De bien des façons, Isidora n’a pas fait son deuil de sa sœur, tout comme son père. Du moins pas de la manière la plus saine. Habitée de rancœur, ce n’est pourtant pas ce qui l’a motivée à coucher avec son ennemi ce soir, et la seule suggestion de ce fait la fait quelque peu bondir sur sa place, provoquant par le fait même les protestations du cochonnet dans ses bras.

« Je n’ai pas fait ça pour Camila, Luciano, je ne t’aurais pas fait cette insulte. Malgré… tout, » fait-elle faute de meilleurs mots. « j’ai du respect pour toi, assez pour t’éviter d’être un objet de vengeance. Pour ce qui est de la haine entre nos familles, je ne saurais dire. Les Terren n’aiment pas beaucoup partager ou faire équipe, tu sais. C’est une raison suffisante pour mon père de protéger ce qu’il a avec toute sa volonté. »

Si Isidora ne cherche pas à expliquer les comportements de son géniteur, une part d’elle se sent un peu froissée des paroles du Viridis, qui nécessairement viennent ébranler ses plus profondes pensées. Un instant elle reste silencieuse, à en peser le sens, le regard perdu dans le vague. Malgré l’aversion qu’elle ressent envers ses rivaux, elle doit avouer que cette guerre ne sert à personne, d’un point de vue parfaitement objectif. Elle préfère toutefois éviter de commenter sur son réel avis, un peu trop mitigée entre des parts d’elle-même constamment en confrontation lorsqu’elle se trouve avec Luciano : les croyances transmises par sa famille et ses propres envies et valeurs. Bien plus sérieuse désormais, elle considère son rival comme si depuis la brume comateuse qui a recouvert son esprit, elle tentait de l’analyser, de peser des arguments aux antipodes afin de déterminer s’il est digne de l’intérêt qu’elle lui porte ou non. Plus elle en découvre sur lui, plus sa curiosité s’attise, la rendant plus réceptive à sa présence et plus encore. Cette envie en elle-même transgresse tout ce qu’elle a connu entre eux jusqu’alors, du moins en surface. Dans les profondeurs d’elle-même, la jeune femme l’a toujours considéré autrement. En quoi ? Elle ne saurait le dire.

Néanmoins elle l’a toujours distingué parmi ses frères, y compris Foldo qu’elle a affronté jadis à une autre époque, le frère qui pourtant était probablement le plus accessible des trois et surtout celui avec le plus de points communs avec elle. Tandis qu’elle l’observe en secouant lentement la tête comme pour tenter de se réveiller de ce songe éveillé, elle se demande qui est réellement Luciano Viridis, ce qui l’anime, le motive, le pousse à agir. L’homme qu’elle a connu dans ses idées n’aurait jamais manifesté d’intérêt pour elle et encore moins franchi le pas de coucher avec elle. Pourtant encore, le voilà qui la gratifie d’un sourire brûlant, après une pique presque… complice ? Isidora ne saurait y croire et pourtant.

« Je suppose que les avantages surpassent effectivement les désagréments, puisque tu es toujours là. » fait-elle avec un pragmatisme étonnant, presque froid, pourtant le sourire qui naît sur ses lèvres enfin vient trahir le jeu de ses paroles.

Malgré elle, Dora se sent troublée par les mots de son vis-à-vis, par l’aspect changeant de ses prunelles d’acier à mesure qu’un silence s’installe entre eux. Une Isidora plus avisée, plus à jeun aussi, aurait peut-être saisi le semi-aveu prononcé par le Viridis; celle-ci se contente de se laisser envahir par une émotion qu’elle ne sait reconnaître et qui ne manque pas de la liquéfier sur place. Suivant ses pas, elle se demande pourquoi l’homme n'a pas pris place près d’elle à ses côtés sur le sofa. Serait-ce possible qu’il soit tout aussi nerveux qu’elle, quelque part? La Championne ne parvient pas à s’en faire la réflexion; jamais elle ne penserait provoquer chez son aîné quelque trouble qu’il soit et en ce sens le pense parfaitement protégé. Sa question lui fait redresser la tête toutefois.

« Oh… Beaucoup de choses à vrai dire. Mon titre est tout aussi vague que le tien ! Sur papier, je suis responsable de l’aspect marketing du Casino, je m’assure de le faire connaître dans Cinza, j’organise des soirées ici, je lance des programmes publicitaires… Mais dans les faits, je gère bien plus que simplement cet aspect. Le Casino est un peu sous ma responsabilité, puisque mon père est occupé avec la Guarda. Le Casino est un peu l’épicentre de Pavlica, c’est une salle de spectacle, un lieu de jeu, de plaisir et de luxe. Il attire de nombreux visiteurs des quatre coins de la région et permet de redorer l’image de ma ville. En tout cas, c’est… C’est ce à quoi je m’efforce. »

Même s’il ne s’agit pas de son rêve, la jeune femme doit avouer apprécier son travail, qui lui permet de faire la rencontre de gens de partout et surtout d’englober ses clients de cette hospitalité qui caractérise les Terren. Évidemment, elle oublie de mentionner l’aspect plus sombre de son travail, les trafics, la drogue et les autres activités illicites qui se produisent entre les murs du Casino. Fatigué d’entendre discuter, Jaspe quitte spontanément ses cuisses et disparaît dans sa chambre en grommelant. Isidora l’observe partir avant de reporter son attention sur Luciano.

« As-tu peur que je morde ou quoi ? Tu peux venir t’asseoir. Promis, je ne croquerai pas trop fort. » fait-elle avec un sourire espiègle. Elle pose ensuite son coude contre le dossier et sa joue contre son poing, pivotant son corps comme pour mieux l’écouter. « Puis tu peux me raconter un peu ce que tu fais en tant qu’intendant. Déjà, vivre dans la Tour Viridis, ça doit être plutôt classe. Tu habites tout seul là-bas ? »

Pour une fois, la native de Pavlica semble avoir laissé la provocation de côté pour simplement se montrer attentive et intéressée. Oui, elle ne connaît rien de Luciano Viridis… peut-être est-ce l’occasion ce soir d’y remédier ?
Posté le Lun 18 Juil - 6:55
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Une Goutte de Trop

On ne sait jamais rien de ce qui se noue entre les êtres.
Eux-mêmes souvent l'ignorent, et le découvrent en se perdant

Loup (n.m du latin 'lupus')
Mamifère carnivore grégaire, vivant, chassant et se déplaçant en groupe appelé "meute". Quand les neiges tombent et que soufflent les vents blancs, le loup solitaire meurt mais la meute survit (George R.R. Martin)

Un air de surprise gagna un instant le visage de l’intendant à la mention du surnom que Terren lui avait donné. En vérité, rien dans sa phrase de ne laissa indifférent : ni ses mots et leur sens et encore moins son audace, et rapidement un sourire s’étira sur les lèvres du puîné.

« — Le "Loup de Borao" ? Vraiment ? » répéta Luciano, à mi-chemin entre l’étonnement et l’amusement. Finalement, l’homme se laissa un moment gagner par ce dernier avant de poursuivre, une lueur nouvelle dans le regard « Théoriquement, tu n’es pas montée sur le Loup de Borao, pas exactement » fit-il sagacement remarquer « Pas encore »

Un éclair traversa l’acier de ses yeux. Luciano comptait-il en finir avec ses sous-entendus ? C’était peu probable. Isidora n’avait encore qu’un vague aperçu de la parfois très salace répartie du puîné Viridis, celle qu’il n’offrait qu’à peu de gens, les convenances étant.

Ecoutant par la suite la réponse de la jeune femme, approuvant les paroles d’Isidora concernant son choix de ce soir – pouvait-on réellement, vraiment, parler de choix ? – Luciano acquiesça d’un signe de tête, cherchant à lui montrer que, malgré son absence de réponse verbale, son message était bel et bien passé. Se trouvait-il rassuré de savoir que Terren avait agi pour elle, pour eux ? Un peu, oui, bien sûr. Son orgueil s’en trouvait apaisé, mais également charmé d’apprendre que, "malgré tout", Terren lui portait un semblant de respect. En avait-il douté ? Oui et non. Si, par sa présence seule, Luciano Viridis inspirait en soit un respect indiscutable, l’homme de Borao n’était pas sans savoir que la jeune femme avait toujours pris un malin plaisir à s’en soustraire d’une manière ou d’une autre, osant parfois – souvent – braver des limites jusqu’alors infranchies. Si son but, par ce fait, avait toujours été d’attirer l’attention, l’intendant s’était toujours demandé ce qu’il en retournait vraiment, et si son animosité à son égard n’était qu’une façade ou bien une véritable inimité. Aujourd’hui, le temps et les évènements n’avaient pas manqué de lui offrir certaines réponses, cependant bien des choses concernant Isidora Terrent demeuraient encore floues et incertaines dans l’esprit de l’intendant, à commencer par l’image de l’homme qu’elle s’était faite de lui. Poursuivant, Isidora donna réponse aux propos de l’intendant concernant la très reconnue antipathie qui unissait leur deux familles.

« — Faire équipe peut-être pas, mais … ne plus se mettre de bâtons dans les roues de manière définitive pourrait être un bon compromis » déclara Luciano « Nos avis et nos méthodes divergent mais … dans le fond, nous souhaitons la même chose, plus ou moins. Nous voulons tous protéger ce que nous avons. Ce qu’il nous reste » rectifia-t-il. L’homme laissa quelques secondes s’écouler avant de poursuivre « Ce qui nous est arrivé à La Isicao, ce que quelqu’un a tenté de faire, n’est pas anodin. Je ne pense pas que cela ait été personnel : quelqu’un s’est simplement servi de nous pour attiser nos animosités. Quelqu’un, quelque part, ne se complait pas à voir les Familles évoluer dans un semblant de paix » assura le puîné.

Parler de ça toute la soirée n’était pas dans son projet … à quoi bon de toute manière ? Quand bien même l’auraient-ils voulu, le duo qu’ils formaient ne pouvait à lui seul mettre à bas l’hostilité séculaire qui divisait leur clan respectif ; pourtant, ce qu’il avait à en dire lui paraissait trop important pour ne pas en parler. Qui savait, peut-être Terren y serait-elle réceptive ? Il fallait tenter, et c’était bien ce qu’il faisait.

Lui offrant un énième sourire en réponse à sa remarque – celle concernant sa présence malgré les désagréments – Luciano écouta avec attention le récit de ses tâches au Casino, s’étonna à découvrir son importance. De par l’image d’elle qu’elle lui avait jusqu’à présent toujours offerte – celle d’une enfant arrogante et irréfléchie – l’imaginer à la tête d’un si éminent établissement lui était difficile, pourtant l’intendant la croyait, tâchait de l’imager. Silencieux dans son écoute, Luciano la considérait d’un regard qui se voulait nouveau à mesure qu’il l’entendait dévoiler les missions qui lui incombaient. Isidora avait-elle choisie cette voie, ou bien lui avait-elle été échue ? L’intendant n’en savait rien, mais une chose était certaine : Isidora ne détestait pas ce qu’elle faisait et l’homme le devinait dans chacune de ses paroles. La jeune femme portait à cœur sa mission et d’une certaine manière sa dévotion le touchait, rappelait à sa mémoire qu’Isidora Terren n’était pas l’enfant égocentrique qu’il avait longtemps cru. Quand était-il des côtés sombres du Casino, ceux que les Terren se gardaient bien de laisser paraître mais qui n’étaient inconnus de personne ? Le Casino de Pavlica n’offrait pas que des services légaux et Luciano le savait. Isidora y jouait-elle un rôle, s’y mouillait-elle ? Une part de lui espérait naïvement qu’Eduardo, en tant que père, avait su la prévenir de cela, de ce monde aux mœurs discutables. A sa place, Luciano l’aurait-il fait ?

D’une certaine manière, ne l’avait-il pas fait avec Aro, à qui la vérité avait été cachée ?

Pour autant, l’intendant n’était pas candide, et en lui résonnait deux étranges aspirations qui faisaient écho au rôle encore obscur qu’il tenait envers Terren, et dont les frontières s’étaient vu brouillées par l’écart d’âge qui les séparaient. Une part de lui se voyait en père protecteur, une autre en compagnon de plaisir, et mise à mal sa conscience tanguait entre ces deux statuts. Cette ambiguïté, directement, influait sur sa manière d’accueillir les choses … car si le père tremblait à l’idée de la voir courir des risques, l’amant, lui, se complaisait à savoir qu’elle les prenait et que l’expérience avait su la forger, l’avait rendu forte, lui offrant par ce fait les armes nécessaires à la survie dans ce monde.

Le départ du Marcacrin le sortit de ses pensées et Luciano le suivit du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse. Visiblement dérangé par le bruit de leur voix, l’intendant était presque certain de l’entendre marmonner et l’amusement était sur le point de le gagner lorsque la voix de Terren happa de nouveau son attention. Lui ? Avoir peur ? Le puîné avisa un instant la place vacante à côté d’elle. Pourquoi ne s’était-il pas assis ? Luciano n’en était pas certain … bien des choses entraient en concurrence, parmi elles – étrangement – le malaise de la savoir si proche, de manière si anodine. Malgré l’intimité qu’ils avaient partagé et la ferveur avec laquelle il avait rompu la distance qui les avait toujours séparé, l’intendant peinait encore à se faire à cette relation ô combien récente, à ce brusque changement de ton dans leur façon d’être et d’agir l’un envers l’autre. La remarque de Dora, cependant, attisait en lui son adversité, astreignait sa fierté à franchir le pas. S’approchant du sofa, il s’arrêta devant elle, manqua de peu, par sa proximité, d’effleurer ses genoux.

« — N’oublie pas que les loups aussi ont des crocs » rétorqua-t-il en guise de réponse, un sourire sur le coin des lèvres.

Qu’entendait-il par-là ? Rien d’innocent. Cette fois, Luciano se garda bien d’affirmer qu’il saurait se tenir, lui qui n’avait pas manqué de retenir la leçon. S’asseyant finalement à côté de Terren, du coin de l’œil l’intendant avisa un instant sa réaction, avant d’apposer sur le dossier du canapé un bras hasardeux.

Que faisait-il en tant qu’intendant ? Je me fais lécher les bottes, et j’en lèche parfois aussi quand il le faut aurait été, bien que succinct, un résumé absolument honnête et avéré. Au lieu de cela, Luciano fit le choix de lui offrir une réponse plus utile, plus instructive.

« — Je prends des décisions, je choisis, je tranche » déclara l’homme « Quel budget allouer et quand. Qui mettre à la tête de quoi. Quels projets accepter, et lesquels refuser » énuméra-t-il « Il m’arrive parfois de devoir délibérer lorsque la Guarda se trouve incapable de le faire. Ce n’est pas légal mais … il faut bien que quelqu’un le fasse. Certains cas ne peuvent se permettre d’attendre que le gouvernement daigne les prendre en considération » expliqua-t-il.

Les libertés juridiques que s’octroyait parfois Luciano Viridis à Borao n’était un secret pour personne ; en cela, l’intendant ne faisait que confirmer ce que Dora devait déjà savoir, ce dont elle avait certainement déjà entendu parlé. Si Milano assurait en aval chacune de ses décisions en garantissait faussement son approbation auprès des plus procéduriers, beaucoup savaient ce dont il en retournait en vérité. Parce qu’en digne membre de sa strate Luciano la considérait par ce fait comme une égale, l’intendant ne cachait pas à Isidora la réalité du monde dans lequel ils vivaient. Bien que meilleur que l’ancien à ses yeux, le système n’était pas parfait et Luciano le savait bien. Ces imperfections, l’intendant de Borao ne les niait pas, ni ne fermait les yeux dessus. Dora devait bien le savoir : il y avait la théorie, et puis il y avait pratique, qui souvent rarement correspondaient. Malgré son air autoritaire et inflexible, et même si cela se voyait peu, Luciano Viridis ne faisait pas exception à la règle : il était humain et conscient des défauts qui parfois – souvent – troublaient leur existence, à eux autant qu’aux autres. L’intendant n’imaginait pas un seul instant que Terren n’y avait pas, un jour, déjà été confronté.

Vivre dans la Tour était-il classe ?

« — Il ne faut pas avoir le vertige » fit remarquer l’intendant. C’était peu de le dire, puisque la Tour Viridis était le plus haut bâtiment de Borao … ce qui ne manquait pas, dans l’esprit des plus fielleux, de laisser un doute en matière chose à compenser « Min… Elsa-Mina y séjourne parfois, lorsque l’envie lui prend ou que rentrer chez elle se révèle improductif. Elle travaille à la Tour, c’est parfois plus simple pour elle de rester sur place. Pour le reste … l’appartement a été conçu pour une autre époque, lorsque – il soupira, trahissant son regret – la meute était encore au complet » déclara-t-il, filant la métaphore débuté un peu plus tôt par Terren « Aujourd’hui, il est démesurément grand » acheva le puîné.

Le sous-entendu laissait peu de doute. Milano à La Isicao, Foldo mort, Aro parti, l’appartement qui s’étendait sur tout le dernier étage était grand pour un seul homme, même pour Luciano Viridis. S’il ne s’y trouvait finalement pas si souvent que cela – comme tous les hommes importants, Luciano avait des journées chargées – cela était cependant suffisant pour lui rappeler combien il était désormais seul. Croire que la Nova Existência ne lui avait apporté que du bien était faux : ce que ce nouveau monde lui avait offert d’un côté, comme un prix à payer Luciano l’avait perdu de l’autre, et cela coûtait tous les jours au loup qu’il était. Forcé à errer esseulé, la chose allait à l’encontre de tous ses principes, de toutes ses croyances, lui qui savait qu’un loup solitaire mourrait là où une meute survivait.

S’apitoyer sur son sort, cependant, n’était pas dans sa nature. Bien malgré lui, Luciano Viridis avait appris à vivre avec, et sa résilience étant, à aller de l’avant. Si derrière lui dansaient quelques démons, l’intendant de Borao tentait d’y faire abstraction et y parvenait, certains jours mieux que d’autres.

« — J’ai peu de temps pour moi, finalement » déclara le puîné « Il semblerait que nous ayons cela en commun »

Luciano laissa son regard la parcourir, la détailler. Oui, de toute évidence, ils avaient plus de point commun qu’il ne l’avait pensé.
Posté le Lun 18 Juil - 17:34
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One Drop too Many (la suite)
FT. LUCIANO VIRIDIS

Isidora, à l’occasion, se montre d’une lâcheté exemplaire en ce qui concerne les sujets qui peuvent la heurter dans ses ambitions et ses croyances. Plutôt arrêtée malgré elle-même, elle protège avant tout sa famille dans un effort tout à fait louable, certes, mais qui ne se montre pas sans conséquences majeures dans ses relations. Il s’agit ici d’un des sujets sur lesquels la jeune femme est certaine de ne pas s’entendre avec son amant, bien qu’elle pourrait être étonnée en lui donner une chance et en se laissant influencer de son point de vue. Cesser de mettre des bâtons dans les roues de l’autre ? Simplement le considérer fait se sentir coupable la Terren, qui a l’impression ce faisant de trahir son père. Est-ce la raison pour laquelle Luciano a voulu se rapprocher d’elle ? Avide d’y poser une raison rationnelle, Isidora sent ses barrières se redresser et son regard se fait fuyant. Doivent-ils vraiment reparler de ce qui s’est produit à La Isicao ? Ce soir Dora n’a pas les ressources nécessaires pour se lancer dans une telle discussion ainsi se contente-t-elle d’hocher docilement la tête, les prunelles dans le vague. Un sujet pour une autre fois, puisqu’elle ne manquera pas un jour de lui partager ses théories quant à ceux ayant orchestré le coup contre eux.

Toutefois, Isidora n’a pas manqué d’écouter et si ses prédispositions ne lui sont pas favorables pour le moment, un jour le sens des paroles de Luciano l’atteindra nécessairement et la fera peut-être cheminer à cet effet. Sans le savoir, l’homme de Borao vient ébranler de nombreuses idées préconçues qu’elle avait jusqu’à présent; mieux, il sème des réflexions nouvelles dans un esprit qui ne se permet pas souvent de forger des idées qui vont à l’encontre de celles de sa famille. Si elle n’est pas pleinement consciente de la semence intellectuelle que son vis-à-vis laisse progressivement en elle, une part d’elle sent un tiraillement nouveau l’habiter, et en ce changement une résistance émane. Seuls ces mots lui reviennent donc, du moins en surface, sous le sceau de l’approbation : nous voulons protéger ce que nous avons, ce qui en reste. Dora lève enfin les yeux vers lui, les lèvres légèrement pincées en se disant que ce soir, Luciano est parfaitement apte à comprendre ce qu’elle ressent. Il a aussi perdu un frère; connaît la morsure amère de cette perte. Alors que tout, quelques instants plus tôt, l’éloignaient de lui, elle se sent désormais plus comprise qu’elle ne l’a jamais été. Sa douleur partagée apaise un peu la sienne.

« Je ne sais pas… je n’ai pas… Je ne suis pas comme toi, Luciano. Je… Protéger les autres ce n’est pas inné chez moi. J-je n’y arrive pas. Eu gostaria de estar lá para o meu irmão e a minha irmã, mas não posso. Nunca é o suficiente. » (J'aimerais être là pour mon frère et ma soeur, mais je n'y arrive pas. Ce n'est jamais assez.)

Elle inspire un bon coup afin de chasser l’étau qui enserre sa poitrine, affichant un sourire authentique en voyant Luciano la rejoindre sur le sofa. Ainsi l’homme à l’extravagante chevelure blonde s’est approprié son surnom, ce qui ne manque pas de la faire sourire. À chaque fois que son amant s’y risque, elle se trouve tout aussi obligée d’en faire autant de toute manière. Ravie de le savoir assez à l’aise pour prendre place à ses côtés, elle abandonne sa tristesse passagère, non sans se demander ce qui le retenait jusqu’alors. De toute évidence ce contexte nouveau affecte son comportement bien que la jeune femme ne saurait commenter en quoi. Peut-être préfère-t-il simplement être positionné debout ? Dora s’efforce d’y croire, sans le lâcher un seul instant du regard. Visiblement, son humeur s’est largement améliorée depuis l’arrivée de Luciano près d’elle et l’envie de le rejoindre pour une étreinte semblable celle ayant succédé à leurs ébats tout à l’heure la prend. Toutefois elle s’en dissuade, voulant paraître sérieuse et attentive devant son rival, d’autant plus que le sujet l’intéresse.

Ainsi le travail de l’intendant ne diffère pas beaucoup de ce qu’elle s’en imaginait, à l’exception faite de la mention de l’illégalité, un aveu auquel la Championne de Pavlica ne s’était pas du tout attendue. Un instant, la stupeur vient animer ses traits expressifs, cédant rapidement place à un amusement taquin.

« Vilain garçon, Luciano, tsst tsst tsst. » fait-elle d’un ton mutin, un sourire ardent aux lèvres.

Visiblement, l’information ne l’a pas du tout laissée indifférente, elle qui le pensait trop « blanc comme neige » pour réellement se risquer quelque part en zone grise. Ici s’arrête-t-il son goût pour l’interdit ? Clairement pas, puisqu’il est là ce soir et qu’il est allé beaucoup plus loin que ce que la raison et les convenances n’exigent. Sachant pertinemment l’effet qu’elle produit, Isidora fait rouler ses épaules, faisant momentanément gonfler sa poitrine, pour mieux replacer ses cheveux d’un côté de son cou, exposant son épaule nue que son large chandail n’a su couvrir.

« Si tu trouves un peu de temps, et que tu trouves l’appartement définitivement trop grand, j’ai peut-être une solution pour crever ta… solitude. Si Mina accepte la présence d’une autre personne, on s’entend. »

Elsa-Mina, n’était-ce pas la femme de Foldo jadis? Ainsi elle est toujours dans le décor du puîné. Est-ce que Luciano et elle ont une relation plus qu’amicale ? Isidora ne saurait dire, mais elle brûle de savoir tout en sachant qu’il ne s’agit pas de ses affaires. Tout de même, dans le discours du Viridis, la native de Pavlica devine une certaine solitude, une amertume face à la vie qu’il avait avant… avant quoi ? Le décès de Foldo ? La Nova Existencia ? Luciano se languit-il d’une famille qui s’est envolée en fumée ? Touchée bien malgré elle par cette meute écartelée, faisant de lui un loup solitaire, la jeune femme vient s’étendre contre le canapé. Couchée sur le dos, elle pose sa tête contre les cuisses de Luciano, pliant les genoux de manière à ce que ses jambes ne dépassent pas du sofa. Les pans du chandail, entraînés par la gravité, glissent pour laisser entrevoir ses cuisses fermes et brunes.

« Des fois j’ai l’impression d’être seule alors que je me trouve dans une pièce pleine à craquer. C’est un truc d’enfant des Familles, tu penses ? » fait-elle un peu prudemment, pour lui demander, à sa manière, s’il partage ce ressenti qui lui pèse souvent. « Je sais pas, tu ne vis sûrement pas ça après tout, tu es Luciano Viridis, mais… »

À l’instant où elle s’apprête à compléter sa phrase, elle est interrompue par le son de la sonnerie. Se redressant aussi vite, elle se jette sur ses pieds et dévale le couloir vers la porte, non sans tituber quelque peu. Elle paie le livreur et revient, triomphante, avec les fameuses nouilles encore bien chaudes. Elle tend son bol à Luciano et prend place à ses côtés pour manger.

« Bom apetite! » fait-elle avant d’avaler une grande bouchée de nouilles piquantes à l’aide de ses baguettes.

Autant dire qu’elle sait gérer le piment de Pavlica.
Posté le Jeu 21 Juil - 17:33
Luciano Viridis
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Une Goutte de Trop

On ne sait jamais rien de ce qui se noue entre les êtres.
Eux-mêmes souvent l'ignorent, et le découvrent en se perdant

Plus qu’il ne l’aurait pensé, plus qu’il ne l’aurait souhaité, les paroles d’Isidora lui serrèrent le cœur, firent éclore en lui un sentiment vis-à-vis d’elle jusqu’alors inédit. Si l’intendant n’était pas tout à fait capable d’y mettre un mot, il en reconnaissait cependant certaines facettes, parmi elles la peine et la tristesse, mais également un certain égard qu’il ne pouvait s’empêcher d’avoir. Si Luciano n’était pas en mesure de comprendre le sens littéral de ses derniers mots – ceux énoncés dans cette langue qui lui était étrangère – l’intendant en percevait malgré tout le fond, l’idée ; Luciano ne pouvait comprendre les mots, mais l’émotion qui s’en dégageait ne lui échappait pas. La voir ainsi vulnérable et soudainement si communicative fit trembler cette part de lui avenante, décupla l’étrange inclinaison qu’il avait à lui venir en aide, à être là pour elle. L’intimité de sa révélation ne le laissait pas indifférent, lui qui n’aurait jamais cru en arriver là un jour avec elle.

« — Dora … » l’interpella-t-il doucement, de ce même ton qu’il lui avait déjà offert plus tôt dans la soirée, lorsque le cimetière était encore le décor de leurs échanges ; cette fois cependant, Luciano avait franchis le pas d’user de son surnom « … regardes-moi. Mon frère est mort pour une divergence d’opinion sans que je puisse rien n’y faire, et je n’ai même pas pu sauver ses pokémons. Quant à son fils, Aro, une part de moi souhaite ne jamais le retrouver, car je sais que je ne parviendrai jamais à lui faire entendre raison et que, s’il se fait prendre, je ne pourrai pas le sauver » raconta-t-il « J’essaie de protéger les autres, oui, mais … crois-tu vraiment que je le fais mieux que toi ? » lui demanda-t-il.

Aspirant davantage à la réflexion, sa question n’attendait pas vraiment de réponse. Si le tempérament jouait indéniablement dans la tendance naturelle d’une personne à protéger les autres, l’expérience et les exemples qu’elle offrait jouaient un rôle majeur, suscitaient un mimétisme rarement acquérable autrement. En cela, peut-être, résidait la lacune que ressentait Isidora Terren, qui peut-être n’avait jamais eu l’occasion de découvrir le véritable sens du mot protéger et de ses réels bienfaits. Quand bien même, l’avantage qu’avait potentiellement sur elle Luciano ne se révélait pas significatif, preuve en était … malgré ses dires, Isidora n’avait rien à lui envier, absolument rien.

Par la suite, les écarts de Luciano Viridis concernant la légalité ne manqua pas d’intéresser la jeune femme qui, d’un air un peu trop espiègle, le gratifia d’un reproche à la sonorité volontairement fausse. Amusé par l’ironie de la chose, l’intendant laissa un sourire traverser son visage.

« — Hum, ne me fais pas croire que tu n’as pas ta part d’irrégularités toi aussi » déclara-t-il. Loin de s’en offusquer, l’intendant poursuivit « Tout le monde sait ce qui se trame en cachette au Grand Casino de Pavlica. J’aimerai être persuadé du contraire mais … je sais que tout ce que tu y fais entrer ou sortir n’est pas tout à fait blanc » assura-t-il.

N’était-elle pas responsable du Casino après tout ? Si Luciano approuvait la plupart des nouvelles lois de par leurs bienfondés et ce malgré les conséquences qu’elles avaient engendré, d’autres lui était pénible à lui aussi et parfois, sous couvert, l’intendant de Borao s’en soustrayait. Par ce fait, l’homme comprenait que d’autres le fasse et loin de s’imaginer ce dont il était vraiment question, Luciano n’en tenait pas rigueur à la jeune femme … tant que les détails obscurs ne lui parvenaient pas.

S’agitant finalement sur le canapé, Dora lui offrit un bien agréable divertissement et observant sans réserve le manège qui combla son regard, Luciano laissa ses lèvres s’étirer en un sourire nouveau à l’entente de la si peu déguisée proposition de Terren. Luciano se sentait effectivement très très seul dans ce très très grand appartement et l’éclair qui traversa l’acier de ses yeux en disait long sur son avis concernant cette alléchante perspective. Accueillant contre lui la jeune femme désormais allongée, l’intendant posa un regard ardent sur ses jambes, sur ses cuisses que sa position avait eu la bonté de de dévoiler. Pourquoi devait-elle être si … attrayante ? Jusqu’à présent resté sur le dossier du canapé, Luciano laissa son bras glisser jusqu’à elle pour permettre à ses doigts de rencontrer son épaule, dont la peau exposée appelait au contact. D’abord frôlement, sa caresse se fit finalement plus présente, plus pressante, et parce qu’il ne savait se contenter de peu, l’homme laissa sa main s’aventurer sous son vêtement et s’égarer là où sa gorge et sa poitrine venaient se retrouver, rencontrant à l’occasion l’arête saillante de sa clavicule.

« — Ne t’inquiète pas trop pour Mina » déclara-t-il, loin d’ignorer l’intérêt que Dora portait à la chose « Nous sommes proches mais … pas comme ça » assura l’intendant.

Isidora Terren était-elle de ces femmes jalouses, possessives ? Luciano n’en savait rien et si leur relation était encore jeune – c’était peu de le dire – l’intendant faisait confiance à l’avenir pour lui donner cette réponse.

S’en suivit finalement un discours qui, loin d’être à l’image de celui qui l’avait précédé, frappa de nouveau le puîné et ce à bien des égards. Bien malgré lui pourtant, les dernières paroles d’Isidora furent interrompues par l’arrivée du livreur et non sans regret, Luciano observa la jeune femme quitter sa position pour aller lui ouvrir. Silencieux, immobile, pensif, le nouvel aveu de Dora avait offert à l’intendant matière à réfléchir, aussi l’homme ne suivit-il l’échange qui se faisait au seuil de la porte que de manière distraite. Immanquablement, les mots de la native de Pavlica avaient fait grossir la liste des choses qu’ils partageaient, celles qu’elle pensait à tort être seule à vivre ; et plus que jamais l’écart qui semblait le séparer, lui, du commun des mortels le frappa. Pourquoi, sous prétexte qu’il était Luciano Viridis, devait-il jouir de cette immunité que tant de gens lui inventaient ? S’il comprenait que le peuple et les individus lambdas – ceux qui ne le connaissaient pas ou peu – puissent se méprendre et se laisser berner par tous ses apparats, Luciano peinait à accepter l’idée d’être, aux yeux de ceux qu’il jugeait comme ses égaux, une sorte d’être supérieur ou peu s’en fallait. Considérait-il, déjà, Isidora Terren comme une égale ? Si cela n’avait pas toujours été le cas, la jeune femme avait indéniablement gagné des places dans son estime, et ce bien au-delà de l’aspect récréatif de leur relation naissante. Malgré l’arrogance et toute la fierté dont il pouvait faire preuve, Luciano ne se croyait pas foncièrement meilleur que les autres, non : comme tout le monde, Luciano Viridis avait ses démons et ses propres angoisses. A la lumière de cette pensée, l’intendant ne put s’empêcher de se remémorer les paroles offertes plusieurs mois plus tôt au cousin d’Isidora, Adonis Cobalt. Je ne suis qu’un homme, je saigne et j’ai peur, comme toi lui avait-il affirmé. Luciano avait juste appris à le cacher, suffisamment bien pour faire croire en leur inexistence.

Le retour de la jeune femme et des deux bols le sortit de ses pensées, rappela son attention à l’instant présent. Non sans la remercier, Luciano attrapa le récipient qu’elle lui tendit et l’espace d’un instant, l’intendant avisa la fameuse sauce piquante … l’âge et l’expérience l’avait rendu méfiant avec ce genre de choses et avisé, l’homme se garda bien de jouer au plus téméraire. Lui rendant la politesse – Luciano ne parlait pas sa langue mais avait tout de même compris le sens de son "bom apetite"  – à l’aide de ses baguettes l’homme attrapa une petite quantité de nouilles qu’il hasarda à tremper avec parcimonie dans la sauce, dont l’apparence rougeoyante annonçait la couleur. Portant finalement l’aliment à ses lèvres, l’homme resta un moment en suspens, hésita avant de se décider ; peinant à refermer la bouche, l’intendant le regretta instantanément.

C’était piquant, d’une manière absolument indécente.

Sans vraiment savoir par quelle magie, Luciano parvint à se retenir de rire. L’excessivité de la force du piment lui avait fait perdre l’espace d’un instant son sang-froid et s’abstenant de justesse, l’homme limita les dégâts en se contentant d’afficher un sourire démesuré. Le temps de s’y faire, silencieux, l’intendant garda un instant son amusement pour lui … avait-il vraiment besoin de l’expliquer de toute manière ? Observant successivement le récipients de sauce puis le bol de la jeune femme, profitant d’une accalmie émotionnelle Luciano jeta un regard en direction d’Isidora, se décida enfin à prendre la parole.

« — Il y a vraiment tout ça de sauce dans le tiens ? » lui demanda l’intendant en désignant l’écuelle de sauce. Était-ce vraiment possible ? Comment faisait-elle ? « Tu sens encore le goût des nouilles avec tout ça ? » se moqua-t-il un peu.

Et de nouveau, ses lèvres s’étirèrent en un large sourire qu’il peinait à contenir. Durant toute la scène, le visage de l’intendant de Borao s’était illuminé d’une lueur que peu de personnes avaient eu l’occasion d’apercevoir chez lui. L’amusement véritable et non maîtrisé n’était pas chose commune chez Luciano Viridis, pourtant Isidora pouvait désormais se targuer d’en avoir été témoin. Soupirant dans l’espoir de chasser un peu ses émois, l’homme de Borao ne renversa dans son bol qu’un quart du liquide enflammé, pour finalement – enfin – commencer son repas. Comme l’avait annoncé Terren, les nouilles se révélèrent bonnes et ne pas le reconnaître n’aurait pas été honnête. Non sans habileté – n’en fallait-il pas un peu pour manger avec des baguettes ? – l’homme avala sa portion, prenant soin de garder à l’écart les longues mèches de cheveux qui, sans cela, n’auraient pas manqué de faire de bien funeste rencontre.

Enfin calmé, les paroles de Terren lui revinrent finalement en mémoire et, se stoppant dans son entreprise, Luciano fit une pause, s’arrêta un instant de manger. Imperceptiblement ou presque, l’intendant tourna la tête en direction de la jeune femme pour l’observer, silencieux. Devait-il vraiment revenir dessus ? Une part de lui en ressentait le besoin, oui. Dans le regard de l’intendant, l’amusement avait laissé place à un sérieux qu’elle lui connaissait mieux.

« — Je le vis, moi aussi » déclara finalement Luciano, donnant réponse aux mots de Terren énoncés un peu plus tôt. Cette solitude qu’elle mentionnait et ressentait ne l’étonnait pas, ne lui était pas étrangère. Était-ce propre aux gens de leur rang, à ceux de leur caste ? « C’est le prix à payer pour être en haut, pour garder nos places … c’est ce que nous croyons du moins » affirma-t-il « Nous sommes seuls, parce que nous dressons des murs au lieu de construire des ponts » assura l’intendant « Nous sommes seuls, parce que nous ne pouvons pas faire confiance. Parce que nous ne le voulons pas » rectifia-t-il.

Que disait le proverbe déjà ? Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin … un adage, dont personne à Cinza ne s’inspirait vraiment, par choix autant que par nécessité. Clairvoyant quant à la lourdeur de ses mots, Luciano baissa un instant le regard … cette triste vérité accablait l’homme qu’il était, celui qu’il ne laissait pas souvent percevoir pour les raisons exactes qu’il venait de mentionner.

« — Peut-être que nous serons moins seuls désormais » fit-il remarquer, relevant un regard vers elle « Juste un peu »

Un instant, Luciano s’attarda dans ses yeux améthyste. Ce soir, contre toute attente, l’émotion avait lui aussi fini par le gagner.
Posté le Jeu 21 Juil - 21:53
Isidora C. Terren
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One Drop too Many (la suite)
FT. LUCIANO VIRIDIS

Camila protégeait sa famille. Avec une hargne indécente et une dévotion incendiaire que sa jeune sœur n’a jamais pu égaler; comment l’aurait-elle pu ? L’aînée, au-delà de son éducation propice à l’éclosion de ce genre de personnalité, avait hérité du caractère bien trempé de ses ancêtres et avec lui ses hauts et ses bas, ses éclats de lumière comme ses ténèbres les plus enfouis. Feu la jeune femme méritait amplement toute l’estime que son père lui portait, et couvrait sa fratrie d’une protection acharnée qui a largement teinté Isidora dans sa vie. La Championne n’a jamais eu à assumer ce rôle, puisque Cam le réalisait avec tant de talent. Maintenant qu’elle n’est plus là, Camila a assurément laissé un vide béant dans sa famille que Dora tente désespérément de combler, sans y parvenir. Se comparer avec le puîné Viridis est chose aisé; le grand blond lui a toujours paru si sûr de lui, si au-dessus de ses affaires, si inatteignable ! Pourtant tandis qu’elle lui ouvre la porte sur des insécurités profondes qui l’habitent depuis longtemps, elle est surprise de le voir faire de même et d’évoquer des événements qui, elle en est certaine, n’ont pas manqué de laisser de bien amères traces chez lui. Pourquoi lui dit-il tout ceci ? Pourquoi se place-t-il à sa hauteur ?

Isidora ressent une vague de méfiance aussi soudaine qu’irrationnelle, luttant malgré elle à l’effet d’attraction que nécessairement ces confidences complices peuvent causer. A-t-elle simplement déjà parlé à quelqu’un de ses soucis aussi candidement ? Est-ce l’alcool qui lui délie la langue ? Quand est-il de son interlocuteur, qui n’a guère l’excuse pour se justifier, qu’espère-t-il d’elle en lui racontant ces parts sensibles de son parcours ? Dora a baissé les yeux, cherchant les réponses dans la moquette sur le sol, entendant son surnom encore et encore depuis la bouche de son rival. Autant dire que la native de Pavlica est complètement renversée par l’humilité dont Luciano fait preuve et ne sait trop comment y réagir. De toute manière, la réaction silencieuse de la brunette fait bien office de réponse, là où son interlocuteur cherchait surtout à la faire réfléchir autrement. Elle progressera, peut-être plus tard. Pour l’instant, les paroles du Viridis auront au moins permis de se sentir moins seule à porter ce poids qui lui pèse un peu moins désormais.

Désormais blottie contre lui sur le sofa, elle n’aspire pas du tout à s’en détacher et goûte avec délice à sa caresse contre son épaule, surprise de l’effet produit par ce contact. Luciano, ainsi, a toujours envie de la toucher malgré la conclusion de leurs désirs tout à l’heure ? Une fois de plus, Isidora se sent frissonner, toujours affamée de lui et soutenant son regard brûlant pour mieux lui rendre. Mina ? Elle s’en fiche, l’intendant mène bien la vie qu’il entend. Elle n’est pas là pour la contrôler ou s’y immiscer, toutefois elle préfère toujours éviter une copine jalouse si ce doit être le cas.

« Je ne m’inquiète pas, tu es un grand garçon, tu fais ce qui te plaît. » fit-elle, on ne peut plus sérieuse par rapport à la chose.

Isidora n’a entretenu qu’une seule relation sérieuse et exclusive pour le moment et ne compte très certainement pas faire de cet écart de conduite une histoire de ce genre, elle accepte donc de partager sans problème, bien qu’elle demeurera toujours curieuse à ce sujet… Ne l’est-elle pas toujours ? Avide de potinage, la jeune femme se fait la réflexion qu’il lui faudra peut-être user de discrétion pour en savoir plus sur son amant désormais, histoire de ne pas jeter de doute quant à la nature de leur relation.

L’arrivée du livreur et le début de leur repas vint interrompre cette proximité, non sans regret de part et d’autre, et Isidora se promet de s’y risquer à nouveau devant la réceptivité de son invité. Pour l’instant, les nouilles asiatiques accaparent toute son attention. Elle déguste quelques légumes croustillants qui traînent avec d’avaler une longue lignée de nouilles tout aussi chaudes que piquantes. Surveillant la réaction de l’intendant qui se risque à la sauce piquante, elle attend impatiemment de connaître son opinion… Et s’esclaffe de rire devant son expression dépassée, ainsi que sa propre hilarité qui ne manque pas d’animer la sienne. Le visage de son rival s’est complètement transformé, plus détendu que la jeune femme ne l’a jamais vu. Incapable de retrouver son calme, Isidora doit essuyer du revers de la main des larmes qui ont perlé à ses yeux. Les soubresauts de son abdomen finissent finalement par la laisser tranquille, son souffle court et son regard toujours aussi larmoyant.

« Mais si, ils mettent l’équivalent de ce pot-là, promis. » Dora n’en peut plus de sourire, même si ses joues menacent de craquer tant elle s’y adonne sans retenue et qu’une certaine douleur émane jusqu’à ses pommettes. Elle vient chatouiller ses côtes d’un doigt provocateur. « Je te l’avais dit que je sais gérer le piment. Il va falloir que tu t’endurcisses, Viridis. »

Incapable de se retenir de sourire, la jeune femme reprend son repas, rayonnante. Jamais elle n’aurait cru voir Luciano Viridis s’amuser de la sorte et l’expérience lui a beaucoup trop plu, trop pour qu’elle ne se jure pas de tenter de causer chez lui une réaction de la sorte à nouveau. Perdue dans ses réflexions, elle ne remarque pas le regard de son amant qui s’est assombri jusqu’à ce que celui-ci ne lui adresse à nouveau la parole, sur un tout autre ton. Attirée par ce changement soudain d’attitude chez son interlocuteur, Isidora pivote quelque peu pour lui faire face, tentant de comprendre ce qu’il a tenté de dire. Il le vit lui aussi ? Encore grisée par l’alcool, la Championne a déjà oublié son discours de tout à l’heure, interrompu brusquement par l’arrivée du livreur. Le reste de ses mots viennent éclaircir ses propos, jetant une ombre contre les traits de la brunette qui ne manque pas de baisser les yeux à nouveau. Ériger les murs plutôt que de construire des ponts ? Cela lui ressemble assurément, mais il semble à Dora que cette vision ne lui correspond pas. La jeune femme se considère telle une extravertie, capable d’accueillir, d’entrer en contact avec les autres alors pourquoi… pourquoi se sent-elle ainsi ? Si seule ? Cette même solitude qui l’a poussée à inviter l’homme de Borao ce soir ?

Luciano aussi se sent seul. Lui aussi souffre de son statut. Isidora entrevoit une part de sa réalité, de ce grand appartement vide de la Tour Viridis, des membres de sa famille disparus, avec qui pour veiller sur lui ? Certainement pas Milano, Milano ne pense qu’à lui-même. Incapable de dire quoi que ce soit, Dora l’observe comme si elle le voyait pour la première fois, quittant sa contemplation du sol pour le dévisager avec une grave intensité.

Peut-être serons nous moins seuls désormais. Juste un peu.

Que dit-il ? Une part d’elle panique à l’idée de ce que signifie ces mots. Une autre s’en soulage profondément, comme si elle attendait qu’on les prononce à son égard depuis longtemps. Les secondes s’égrainent dans un silence contemplatif où seules ses expressions trahissent le fond de ses pensées. La confusion la plus profonde l’assaille tandis que ses croyances se bousculent, que ses idées volent en éclat. Plus puissantes encore que ses réflexions, ses émotions ici viennent moduler sa réaction, influencer ses choix. Isidora est une femme d’intuition après tout. Et celle-ci, ce soir, la poussent à faire confiance. À s’approcher de lui pour poser une main humble contre lui.

« Ouais. Ouais ça me plairait bien ça. » fait-elle en remplaçant finalement sa main pour sa tête contre l’épaule de l’homme. Se sentant rougir, elle espère qu’il ne remarquera rien. « Tu as probablement raison, je ne fais confiance à personne. C’est une maladie. Mais j’y peux rien, c’est plus fort que moi. »

Se redressant finalement, elle avale les dernières bouchées de son plat avant de se retourner vers son invité improvisé.

« Ça te va si je reprends place comment tout à l’heure ? »

Sans trop attendre sa réponse, elle vient poser sa tête de nouveau contre ses cuisses, lourde de ce repas copieux, de la fatigue de cette éprouvante journée et des effets de l’alcool qui combinés, alourdissent considérablement ses paupières. Les fermant un instant, la jeune femme se blottit d’autant plus contre lui, cédant à ses impulsions affectueuses qu’elle ne réserve qu’à de rares élus.

« J’ai un souci avec toi, Luciano tout de même. C’est vraiment très fâcheux. Je suis vraiment bien là. Et à cause de toi y’a des risques que je m’endorme. J’ai pas envie de dormir. »

Ses yeux fermés suggèrent autrement, pourtant la jeune femme s’acharne à combattre le sommeil, ne serait-ce que pour éterniser cette étrange soirée, ce rai de lumière inattendu.
Posté le Sam 23 Juil - 19:10
Luciano Viridis
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Une Goutte de Trop

On ne sait jamais rien de ce qui se noue entre les êtres.
Eux-mêmes souvent l'ignorent, et le découvrent en se perdant

Luciano aurait-il été en mesure d’imaginer qu’un jour, Isidora Terren en viendrait à être spectatrice d’un de ses trop rares éclats ? Bien sûr que non et en cela, comme beaucoup d’autre choses ce soir, l’évènement déjouait tous ses pronostics. Indirectement, la jeune femme l’avait fait rire et cela était suffisamment incroyable pour le souligner … Isidora en avait-elle conscience ? Sans doute. Malgré la brume encore présente dans son esprit (mais qui petit à petit d’estompait) la chose avait dû lui paraître étrange à elle aussi, elle qui n’avait jusqu’à présent jamais eu l’occasion de côtoyer l’intendant de Borao en d’autres circonstances que lors d’évènements officiels. Cet écart dans ce qu’elle considérait certainement comme son comportement habituel conférait à l’homme une humanité, que beaucoup à Cinza sous-estimaient. Pouvait-on vraiment leur en vouloir pour ça ? Pas vraiment … Luciano était de ces hommes naturellement distants, arrogants, un peu trop fiers ; en une idée : difficile à aimer, et nombreux étaient ceux à se laisser dissuader par cette façade première que l’intendant de Borao ne manquait pas d’entretenir ; une façade, dont Isidora était ce soir parvenue à voir au travers. Une chose était certaine : cette affaire de piment promettait de rester longtemps dans leur histoire, sans doute un peu trop.

Petit à petit, Luciano pouvait sentir une familiarité s’installer entre eux et resserrer le lien naissant qu’ils partageaient. Qu’était-il, ce lien, quelle était sa nature ? Même sans l’alcool et en possession de tous ses moyens, l’homme ne pouvait le dire avec certitude. Inachevée, la soirée promettait peut-être encore quelques surprises – Luciano s’était fait à l’idée – à commencer par le doigt audacieux que Terren avait posé contre ses flancs l’espace d’un court instant. Malgré le côté tactile que l’intendant lui avait toujours connu, avant ce soir le puîné ne l’en aurait jamais cru capable. Indéniablement s’établissait entre eux une complicité qui, par son existence seule, contrecarrait toutes les éventualités jusqu’à présent imaginées.

Était-ce pour cette raison qu’Isidora voyait en leur rapprochement un heureux présent ? Là encore, Luciano ne pouvait l’affirmer avec certitude, masi l’idée d’être seul à deux semblait convenir à la jeune femme qui, accueillant le projet, déposa sa tête contre l’épaule de l’homme ; un mouvement qui, immanquablement, attira le visage de l’intendant dans sa direction. Isidora avait-elle la moindre idée de combien son discours concernant la confiance faisait écho aux problématiques du puîné Viridis ? Contrairement à elle cependant, Luciano n’était pas sans connaître les raisons de ce qui était pour lui un choix. Bien au-delà d’une potentielle prédisposition, ne faire confiance à personne, garder les choses pour lui, ne pas se dévoiler relevait de la survie, à un point que personne ne pouvait imaginer.

A la vue de Terren regagnant sa place contre lui, Luciano afficha un sourire d’approbation, dévoilant sa satisfaction à la voir reprendre cette place abandonnée un peu trop tôt à son goût. Sans plus attendre, le puîné s’affaira à terminer son plat de nouilles tiédissant, qu’il déposa finalement sur la table basse, se penchant à l’occasion pour mener à bien son projet. Les mains désormais libres, abaissant son regard sur la jeune femme blottit contre lui, Luciano glissa une main dans ses cheveux, laissa ses doigts s’enfoncer dans leur longueur ; régulières, ses caresses venaient parfois effleurer cette part de son crâne où sa chevelure se faisait plus courte. A l’entente de ses paroles, un sourire furtif traversa le visage de l’homme de Borao.

« — Hum … je ne suis pas du tout désolé » affirma-t-il sans une once de regret.

Loin d’arrêter son apaisant manège – lui aussi trouvait dans la régularité de ses mouvements un certain bercement – l’homme poursuivit sans esquisser le moindre changement … la fatigue qui gagnait Terren, cependant, ne lui échappait pas. Son esprit combattait cette idée mais son corps, lui, la suppliait de céder et Luciano l’évaluait à la lourdeur de ses paupières. Elle n’avait pas envie de dormir, non mais …

« — Tu devrais y aller pourtant » poursuivit-il finalement, non sans une certaine douceur « Tu as eu une journée … » Ereintante « … riche en émotions » assura-t-il.

Si Isidora Terren avait certainement l’habitude de veiller tard dans la nuit, ce soir son corps semblait aspirer à autre chose. Les paroles de l’intendant étaient sincères : couplées à l’alcool, les innombrables émotions – les bonnes comme les mauvaises – qu’avait suscité cette soirée avaient mis à mal cette résistance qu’elle tentait désormais de surestimer … et pour quoi ? Était-ce sa manière à elle de dire qu’elle ne voulait pas voir l’instant se terminer, qu’elle ne voulait pas le voir partir ? Sans doute. Ne le lui avait-elle pas déjà dit après tout ? Et lui, quand était-il de lui ? Voulait-il aussi voir l’instant s’étirer, ou bien se languissait-il de le voir s’achever ?

« — Je m’occupe du reste si tu veux » lui proposa-t-il.

Ses doigts dans ses cheveux n’avaient pas cessé leur mouvement, trahissant le peu de volonté qu’il avait de voir le moment prendre fin. Le reste n’impliquait pas tant de choses que cela, quelques bricoles çà et là qui méritaient pourtant qu’on s’y attarde un peu. Et ensuite ? Dans son esprit, la suite n’était pas encore tout à fait claire … avait-il besoin d’une nouvelle invitation ? Peut-être. La raison voulait le voir partir, mais Luciano savait bien qu’il n’était plus à un écart près … une part de lui, également, voulait se montrer avenant, conciliant : l’homme n’était pas sans deviner que la première requête de Terren en ce sens avait dû lui coûter et l’intendant n’avait pas l’égoïsme de chercher à la voir réitérer la chose. Une fois suffisait bien.

« — Je reviendrai te causer du souci quand j’aurai terminé » ajouta-t-il enfin, réemployant une partie de ses mots.

Un sourire sur le coin des lèvres, Luciano lui offrit un regard entendu. Non, l’homme ne comptait pas ignorer les aspirations si peu cachées de la jeune femme … ni, finalement, les siennes.
Posté le Lun 25 Juil - 12:32
Isidora C. Terren
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FT. LUCIANO VIRIDIS

Vaillante, Isidora s’exerce à rester dans un état d’éveil, aussi contraignant cela soit pour elle. Effectivement, l’épuisement la guette et les conclusions de l’invité ne sont qu’un euphémisme : Dora a vécu son lot d’émotions pour la journée et même si elle s’est bien détendue grâce à l’intendant, sa présence suscite son lot d’états contradictoires qui n’arrange rien à la fatigue vécue. Sa tête se fait particulièrement lourde contre les cuisses de Luciano alors que ses doigts, presque tendres, viennent s’engouffrer dans sa chevelure, tirant à la jeune femme des grognements appréciateurs qui en disent long sur ses pensées. Avide de contact physique, la Championne se laisse faire et ferme même les paupières en sentant tous ses muscles se détendre. Comment se fait-il que le puîné Viridis aille découvert ses deux plus grandes faiblesses en une seule soirée ? Ses cheveux, et son dos. Malgré le bien-fondé des paroles du blond, la jeune femme proteste en secouant la tête, plus pour la forme au final. Elle sait très bien que de toute manière, elle sera mieux dans son lit. Elle résiste toutefois à l’assaut de la raison, surtout lorsque le jeune homme lui assure qu’il pourra « s’occuper du reste » en faisant référence aux quelques tâches de rangement qui leur reste. Trop orgueilleuse pour laisser son invité ranger à sa place, elle ouvre en grand les yeux.

« Hors de question, tu es l’invité ici et donc tu ne lèves pas un doigt. »

Malgré sa désinvolture et son apparent rejet des valeurs de leur époque, Isidora dissimule une part d’elle un peu plus traditionnelle qu’on pourrait l’assumer, surtout à la manière qu’une personne doit être traitée lorsqu’elle est reçue chez elle. Pourtant, la jeune femme n’esquisse pas un mouvement pour se redresser, presque hypnotisée par le jeu de l’homme contre ses cheveux qui finit de l’apaiser et qui lui tire un presque imperceptible sourire de satisfaction. Si la nature en avait fait un Chacripan, elle n’aurait pas manqué de ronronner en cet instant contre lui, dans une intimité rare et rassurante. Entrouvrant les paupières, elle l’observe lui et ce regard entendu, cette semi-promesse de la rejoindre au bout des lèvres. Celle-ci motive enfin la jeune femme à se redresser, pivotant finalement vers le blond mais manquant d’équilibre doit se rattraper quelque peu contre lui. Désormais à genoux sur le canapé, appuyée contre lui, ses lèvres ne sont plus qu’à portée de souffle. Emportée par l’instant elle laisse l’espace entre eux se réduire avec une lenteur improbable, irrésistiblement attirée vers lui et la promesse de ce baiser qui lui brûle les lèvres…

« Bon, il faut ranger hein. » dit-elle finalement en se levant presque trop brusquement, emportant dans ses bras les boîtes de nouilles et leurs couverts.

Son cœur bat à la chamade dans sa poitrine, rougissant sa gorge et rendant sa respiration quelque peu laborieuse. Néanmoins ranger lui offre une distraction bienvenue qui le force à rester attentive sur ce qu’elle fait plutôt que sur son invité qu’elle a laissé en plan sur le sofa. Finalement, elle se dirige vers la salle de bain pour se brosser les dents à nouveau et faire sa toilette du soir. Sans se départir de son maquillage (paraître devant le Viridis sans maquillage, non jamais), elle s’observe longuement dans la glace en brossant la part plus longue de sa chevelure sombre, se questionnant quant à l’événement qui vient de se produire. Coucher avec Luciano Viridis est une chose, mais l’embrasser ? Encore une fois, l’alcool a le dos large et prend le blâme de toutes ses faiblesses ce soir. À demi-rassurée, la Championne revient dans sa chambre et se glisse dans les couvertures après avoir retiré ses bijoux et sa ceinture. Aussitôt, son corps s’affaisse contre le matelas et elle se sent se fondre dans les draps avec moult soupirs d’aise. Il ne manque qu’un élément à ce portrait parfait, et ce n’est pas le Marcacrin qui vient de se glisser paresseusement entre ses bras. N’a-t-il pas dit qu’il viendrait l’embêter ? Isidora y compte bien, combat encore le sommeil dans l’espoir de le voir arriver mais combien de temps tiendra-t-elle encore ? Qui sait, sa petite démonstration de tout à l’heure, sur le canapé, l’aura peut-être finalement dissuadé… Se raccrochant fermement à la conscience, la jeune femme espère que non.
Posté le Sam 30 Juil - 5:52
Luciano Viridis
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On ne sait jamais rien de ce qui se noue entre les êtres.
Eux-mêmes souvent l'ignorent, et le découvrent en se perdant

De toute évidence, Isidora goûtait peu à l’idée de voir son invité prendre part aux tâches naturelles engendrées par leur présence, celles – sans doute – qu’aucun des deux n’aurait un jour imaginé faire en présence de l’autre. Le rejet catégorique de sa proposition ne manqua pas d’avertir le puîné de l’importance que la chose semblait avoir aux yeux de Terren et, loin de vouloir la contrarier ce soir, Luciano s’affaira à ne pas bouger d’un poil, honorant son désir par respect bien plus que par opportunisme, s’imaginait qu’elle s’empresserait alors de tout faire … cependant, malgré l’intensité de ses paroles, Dora n’esquissa pas le moindre mouvement, s’attarda même à étirer l’instant. Le regard baissé, Luciano pouvait sentir l’effet que ses doigts avaient sur elle, le voyait dans les traits de son visage, le percevait à la lourdeur de son corps contre lui. Loin de s’en cacher, l’intendant percevait dans ce doucereux manège une complaisance, qu’il chérissait d’autant plus qu’il savait partagée. Dora aimait son contact autant qu’il aimait le lui offrir et cette concordance ravissait son cœur plus qu’il ne l’aurait pensé. Après tout ce temps, après toute cette rivalité apparente, qui l’aurait cru ? Oui, qui l’aurait cru.

Motivée par sa promesse faite à demi-mot, Dora s’anima de la volonté de se redresser et quittant sa place, son entreprise aurait sans doute pu être menée à bien si elle ne s’était pas tant chargée de précipitation. Trop brusque pour son état déjà somnolent, son mouvement lui fit défaut et la força à se rattraper à cet homme qui, à plusieurs reprises ce soir, s’était déjà trouvé là pour l’empêcher de choir et ce en bien des manières. L’espace d’un instant, Luciano se trouva surpris de les savoir si proche, elle et son visage … comment en étaient-ils arrivés là ? La scène s’était déroulée trop vite pour lui permettre d’en saisir les détails. Instinctivement, l’une de ses mains avait saisis le bras de la jeune femme pour l’empêcher de tomber et de la finalité de l’action découlait désormais une fixité que Luciano se trouva incapable de rompre. Dans sa poitrine, l’homme avait senti son cœur s’arrêter en percevant le souffle enivrant d’Isidora Terren se mêler au sien et à l’idée de ses lèvres si proches, si proches. Avec une lenteur extrême, le puîné pouvait distinguer la distance se réduire à mesure que les secondes s’écoulaient … allait-elle franchir le pas et rompre les quelques centimètres qui les séparait encore ? Immobile, figé dans l’instant, Luciano laissa le frisson de l’attente s’emparer de lui. Voulait-il voir Terren dépasser cette énième frontière ? A cette idée l’intendant de Borao s’était toujours montré frileux, avare, n’offrant l’intimité de ses baisers qu’à de rares, très rares personnes. Luciano avait toujours pris soin d’instaurer cette règle dans toutes ses relations plus ou moins charnelles : ses lèvres n’étaient pas pour tout le monde. Habituellement, le puîné Viridis n’aurait pas manqué de la dissuader, de n’admettre aucune dérogation …  Isidora n’avait-elle pas, déjà, fait l’objet de bien des exceptions ? Et pourtant, ce soir, Luciano se trouvait curieux de voir ce qu’elle allait faire, ce qu’elle était prête à faire, ce qu’elle voulait. Plus fort que ses principes, son attrait pour cette réponse abattait les barrières qu’il avait toujours su dresser, celles qu’il se trouvait incapable de lever ce soir. Pourquoi ? La réponse – celle qu’il s’accordait et acceptait – était simple : en lui sommeillait le désir de voir jusqu’où elle comptait aller.

La scène s’étira encore et encore, faisant par sa lenteur grandir l’indéniable magnétisme qui planait sur l’instant … et puis, subitement, Isidora se leva finalement, abandonnant son amant sur une faim qu’il ne pouvait décemment pas nier. Du regard, Luciano l’observa ramasser les boîtes et disparaître – ou plutôt fuir ? – dans la cuisine, invoquant sur ses lèvres un sourire d’amusement. Isidora doutait-elle, ou bien n’osait-elle pas ? La seconde option lui paraissait plus crédible, plus avérée … l’ivresse elle-même n’aurait su la laisser se trahir de la sorte. Loin de fonder toute son opinion sur cette éventualité qu’il se garda bien de prendre pour certitude, Luciano, pourtant, avait déjà fait son choix quant au comportement qu’il souhaitait adopter : l’intendant de Borao ne comptait pas faire tous les pas pour elle. Elle voulait aller plus loin, l’embrasser ? Soit, l’intendant la savait assez dégourdi pour faire ce pas, qu’il ne pensait pas avoir un jour si peu de déplaisance à l’idée de voir venir.

Malgré tout un peu hébété par la scène, par concours de circonstances plus que par décision, Luciano ne se leva que lorsque Terren eut quitté la cuisine pour la salle de bain. Rejoignant l’îlot central où, plus tôt dans la soirée, l’intendant avait déposé une partie de ses affaires, l’homme avisa un moment son téléphone et les quelques notifications qui s’y trouvaient. En cet instant, prévenir Kerack de sa situation aurait été un choix sage, hélas l’idée ne lui traversa pas même l’esprit. Son encombrement était tel que ce soir, l’intendant peinait à réfléchir de manière éclairé, lui qui pourtant n’avait pas bu une seule goutte d’alcool ou presque. Au détour d’un regard, gisant au sol les yeux du puîné se posèrent sur la robe, source de toute leur débauche. Laissée par terre à l’endroit exacte où Terren s’en était départie, Luciano se pencha pour la ramasser, la détailla un instant, effleura un moment son tissus avant de la déposer sur le meuble central. Le souvenir de la scène le fit soupirer et lever les yeux au ciel … pourquoi avait-il du succomber si vite ? Quel genre de sort lui avait-elle lancé ?

A son tour, l’intendant fit un détour dans la salle de bain avant de rejoindre la jeune femme. Se rafraichissant avec ce qui s’offrait à lui, l’homme de Borao ne put empêcher son esprit de divaguer un moment et de prendre conscience – encore une fois – de la situation dans laquelle il se trouvait. Luciano Viridis avait beau être doté d’une indiscutable force de caractère, l’homme ne pouvait se soustraire aux répercussions, celles qui, indéniablement, suivaient toute décision. Celles de ce soir ne manqueraient pas d’apporter leur lot de conséquences, bonnes et mauvaises, et si Luciano avait déjà eu l’occasion d’en avoir un vague aperçu, l’aspect cette fois avérée de ce qui n’avait jusqu’à présent été qu’une simple fable risquait de changer certaines donnes. Loin de l’ignorer, le puîné se contentait de s’y préparer, comme il l’avait toujours fait en pareille circonstances.

Lorsque l’intendant pénétra finalement dans la chambre, la faible lumière qui y régnait offrit à ses sens un doux répit après tant de sollicitations. Bien avant Terren, Luciano avait eu à subir le brouhaha de la réception et les agressifs éclats de ses convives, et plus fatigué qu’il ne l’avait pensé l’intendant accueillit cette ambiance avec béatitude. Silencieux, l’homme avisa la jeune femme en s’approchant doucement … déjà couchée, elle tenait dans ses bras son Marcacrin qui, décidément, se complaisait lui-aussi à se savoir proche d’elle. Avec une douceur extrême, l’intendant déposa son téléphone sur la table de chevet la plus proche avant de se glisser sur le lit, au-dessus des draps. Encore habillé, Luciano s’installa contre elle, laissa son corps retrouver le sien malgré la couette les séparant, dans une proximité qu’ils n’avaient jamais tant connu jusqu’à présent. Couché sur le côté, le regard tourné vers elle, le puîné s’attarda un moment à l’observer, à la détailler … s’était-il toujours trouvé si fasciné par ses traits ? Luciano n’en était pas certain et d’un revers de doigts, l’homme se hasarda à effleurer sa mâchoire.

« — Tu ne dors toujours pas, Terren » fit-il remarquer, presque à voix basse.

Certaines habitudes ne changeaient pas et Luciano le savait : il allait avoir du mal à abandonner le Terren depuis si longtemps usité pour la nommer ; désormais pourtant, son utilisation se teintait d’un charme inédit, d’une consonnance nouvelle. Avec lenteur, abandonnant son visage ses phalanges glissèrent le long de sa gorge, pour finalement terminer leur course au seuil du col de son vêtement. Luciano s’y éternisa un moment, avant de reprendre la parole.

« — Nous ne l’avons pas fait, la dernière fois à La Isicao » déclara-t-il toujours à mi-mots, sautant un peu du coq à l’âne. En doutait-il encore ? Malgré ses paroles et son assurance apparente, l’absence totale de souvenirs ne permettait aucune certitude, aucune ; et pourtant ce soir, Luciano n’avait jamais été aussi sûr d’une chose. Comment ? « Je m’en souviendrai » assura-t-il « Même bourré d’alcool et drogué, je m’en serai souvenu »

Était-ce un semblant d’aveu ? Peut-être. Luciano en était certain : l’intendant de Borao se serait souvenu de la sensation de ses doigts contre sa peau et de ces étranges aspirations qui renversaient une part de ses habitudes. L’homme se connaissait suffisamment pour savoir que les circonstances n’avaient aucune influence sur son comportement : ici ou ailleurs, aujourd’hui ou hier, Luciano aurait agit de la même manière, ressentit les mêmes choses. L’endroit n’avait aucune importance : les élans de l’homme n’étaient pas générés par l’instant, mais par elle, juste elle.

« — Tu n’es pas ce à quoi je m’attendais » reconnu-t-il finalement.

Et comme pour s'assurer que ses mots ne seraient pas pris de travers, Luciano chercher à accrocher son regard. Sur le coin de ses lèvres s’affichait un sourire satisfait, qui trahissait son contentement. Pouvait-il vraiment se faire, déjà, un avis sur la chose ? Luciano n’était pas tout à fait certain d’avoir ce soir avec lui la vraie Terren, celle que l’alcool avait sans doute un peu altérer … mais peut-être pas tant que cela. Non, la jeune femme était loin de tout ce qu’il avait pu s’imaginer dans le passé. Si sa vision, déjà, n’avait pas manqué de changer après leur mésaventure à La Isicao, cette soirée avait terminé de briser tous ses préjugés.
Posté le Dim 31 Juil - 21:33
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One Drop too Many (la suite)
FT. LUCIANO VIRIDIS

Dans l’attente de son partenaire d’infortune, Isidora laisse ses idées divaguer dans l’espoir de faire le point sur sa soirée. Chaque année, l’anniversaire du décès de Camila la met dans un état sombre qui bien souvent la place dans une position délicate : cherchant à assouvir son deuil il n’est pas rare que la soirée ne se termine au profit d’une surconsommation, de paroles regrettées et d’une réputation ternie. Chaque année, Dora a l’impression de devoir enterrer de nouveau sa sœur et étirer sa peine et sa culpabilité inlassablement. Chaque année, la puînée a l’impression de faillir à sa tâche de nouveau. Je ne sais pas protéger, avait dit la jeune femme tout à l’heure, dans un aveu bien plus lourd de sens que son interlocuteur aurait pu le croire. Encore aujourd’hui, la native de Pavlica doit vivre avec la certitude que la maladie de son aînée est de sa faute, ou tout du moins qu’en lui ayant prodigué de meilleurs soins que l’issue aurait pu être différente. Se laissant un instant gagner par la tristesse qu’elle a cherché à fuir ce soir, Isidora ferme les yeux pour prier à cette âme perdue trop tôt. Elle s’excuse silencieusement de ne pas avoir été à la hauteur. Amère et remuée, elle vient serrer d’autant plus le Marcacrin contre elle.

Ce qui lui aurait vraiment plu, ç’aurait été un simple rassemblement avec ses proches, Diego, Adelina, son père et elle. Un repas généreux. Des histoires à raconter dans les jardins près du feu de camp. Le tout sous le couvert bienveillant des étoiles. Dora ressent elle aussi le désir de parler de Camila, de se remémorer sa vie et leur relation bien qu’houleuse. De bien des manières, son aînée l’a façonnée, a fait d’elle qui elle est aujourd’hui. Et elle lui manque. Plus qu’elle n’aimerait l’avouer.

Pourtant sa soirée a pris une tout autre tournure quand plutôt que d’adhérer aux machinations malsaines de son père, elle a pris le chemin du cimetière et de l’ivresse. Croyante malgré elle, Dora se convainc qu’il s’agit d’un coup du destin. Comment expliquer sinon la venue soudaine de Luciano Viridis à ses côtés ? Malgré sa mémoire défaillante, elle tente de recoller les morceaux de leurs échanges, se souvient de l’essentiel. Ce soir, il lui semble que l’homme a dit exactement ce qu’elle avait besoin d’entendre, mais définitivement pas ce qu’elle était prête à affronter. Ses judicieux conseils ne l’atteindront que plus tard; créeront des chemins sinueux dans son esprit jusqu’à finalement toucher leur destination. Le plus important d’entre eux demeurent « Vis ta vie ». Il y a dans ces paroles une sagesse pour demain. Lorsque la jeune femme y sera plus réceptive, lorsqu’elle en comprendra la portée. Ce que Isidora retient toutefois, ce qui restera avec elle longtemps après les conversations de la soirée ne se résume qu’en quelques mots et pourtant aura formé chez elle un impact insoupçonné.

Elle n’est pas seule.

De bien des manières, le Viridis l’a affirmé ce soir, tant en gestes qu’en paroles. Là où il avait toutes les occasions de la laisser à sa détresse, il s’est d’abord imposé à elle, puis accepté tout bonnement de rester, une fois la tempête passée. Isidora ne parvient pas à expliquer l’étrange comportement de son rival ce soir, mettre des mots sur ses intentions. En entendant l’homme, derrière elle, s’aventurer dans la salle de bain, la Terren a la confirmation que celui-ci compte agir une fois de plus dans le sens inverse de sa solitude et de lui faire compagnie pour le temps d’une nuit. Comment réagira-t-elle à son visage auprès d’elle demain matin ? Seul l’avenir lui dira. Dans l’attente de son retour auprès d’elle, Dora se sent plus sereine qu’elle ne l’aurait cru en pareilles circonstances. Elle se complaît à revivre ce que ses souvenirs lui ont permis de conserver de leurs nombreux échanges au fil des années; cherchant quelque part quelque indice que leur relation pourrait aboutir là où elle en est cette nuit-même. Malgré son analyse scrupuleuse, son évaluation du passé demeure tout aussi floutée que celle qu’elle a mené ce soir. Finalement résignée, elle accepte pleinement de ne pas connaître toutes les réponses malgré l’impertinence de la question. Peu importe, au final, si ? La jeune femme a joui de l’attention qu’elle recherchait tant, cela lui suffit pour l’instant.

Le bruit, aussi doux soit-il, du téléphone contre la table de chevet ne manque pas de la surprendre. S’était-elle assoupie ? Depuis longtemps, la Pavlicane nage entre conscience et ténèbres, laissant son esprit divaguer entre les deux. D’entre ses cils, la jeune femme l’observe prendre place à ses côtés, non pas à une distance raisonnable tel qu’elle l’aurait presque espéré; Luciano faisant pleinement honneur à l’égarement de ce soir. Ainsi près d’elle, leur proximité toute nouvelle la happe de plein fouet, la rend nerveuse, presque sur ses gardes, comme si d’un coup elle réalisait pleinement ce qu’ils ont fait. Le contact des phalanges de l’homme de Borao contre sa peau lui tire un léger sursaut. Incapable de trouver les mots justes pour répliquer, elle se contente de répondre d’un grognement, feignant l’état ensommeillé alors que tous deux connaissent la vérité à ce sujet. Non, elle ne dort pas. Comment l’aurait-elle pu alors que Luciano Viridis se trouve dans son lit… à son invitation ?

Peinant à ouvrir les yeux, elle l’observe tandis qu’il la regarde, cherchant à comprendre le mystère qu’il représente pour elle. Non sans un certain mécontentement, elle le voit ainsi, tout habillé, par-dessus les couvertures.

« Et toi tu t’es trompé quand tu t’es posé sur le lit. Pour dormir, il faut se placer sous les couvertures et avec passablement moins de vêtements. Ou aucun, à ta guise. Je n’irai pas juger. »

Un sourire amusé passe sur ses lèvres. Rien ne vient à bout de ses piques séductrices semble-t-il, même l’étrangeté de cet instant, la nervosité qui lui traverse les tripes ou le sommeil qui la gagne bien malgré elle. S’ils n’iront pas plus loin pour l’instant, qu’en est-il de plus tard ? Demain ? La semaine prochaine ? Isidora préfère ne pas y penser, pas pour l’instant. Elle se contente pour le moment de l’écouter dans ses affirmations volontaires. Dora le scrute un long instant en silence, habitée toujours par cette question : pourquoi ? Pourquoi lui dire tout ceci ? Qu’espère-t-il obtenir par ces confidences ? Qu’essaie-t-il exactement de dire ? Si le bon sens le lui avait permis, la Championne des bas-fonds aurait pu réaliser l’impact qu’elle a laissé sur son amant. Sauf qu’une part d’elle s’obstine à l’aveuglement. Plus facile ainsi. Malgré tout, sa dernière phrase a laisse un peu perplexe, tout autant que ce tendre sourire. Plus confuse que jamais, la jeune femme parvient au moins à formuler la pensée que, de sa vie, jamais on ne l’a traitée tel que Luciano Viridis l’a fait ce soir. Cette nouveauté excite à la fois sa curiosité et sa peur. Elle n’est pas certaine d’être prête à s’approcher du gouffre dans lequel elle risque bien de tomber si elle n’est pas prudente.

« L'orgueil relève de l'opinion que nous avons de nous-mêmes, la vanité, de ce que nous voudrions que l'on pensât de nous. » fait-elle d’une voix savante, citant une autrice pour laquelle elle a énormément d’estime. « Jane Austen, 1813, Orgueil et Préjugés. E-enfin, tout ça pour dire que tu as vu, jusqu’à présent, ce que ma vanité a bien voulu que tu vois. Mais attention de ne pas blesser mon orgueil, Viridis. »

Son ton malgré elle un peu plus sec qu’elle ne l’aurait voulu, elle prend une grande inspiration avant de se reprendre.

« Pardon, le truc de la confiance… Comme tu peux voir, j’ai du mal. Bonne nuit, Luci. »

Puis d’un geste presque mignon, la jeune femme se penche vers l’avant pour déposer contre sa joue un chaste baiser, avant de se réfugier dans les bras d’un sommeil salvateur, laissant à son interlocuteur toute l’occasion de cogiter sur les événements de la soirée.

Éveillée trop tôt par les caprices d’une vessie mise à mal par les excès de la soirée, Isidora s’éclipse du lit sans un bruit, laissant à sa suite son invité qui, contre toute attente, a choisi de rester à ses côtés cette nuit. Le voir auprès d’elle n’a pas suscité la surprise escomptée : la Terren a plutôt privilégié les élans de son corps douloureux plutôt que ceux de son esprit, plongé dans la brume matinale. Éprise par une nausée désagréable, la jeune femme se félicite d’avoir avalé un morceau hier soir avant le couché, sans lequel le réveil aurait été bien plus pénible. Outre ce désagrément et la grande fatigue orchestrée par une nuit agitée, Dora se sent bien mieux quelques minutes après s’être levée. Elle laisse au lit son amant et Jaspe, probablement acculé quelque part dans un coin du matelas, ainsi que bon nombre de questions. Se dirigeant vers l’évier de la cuisine, elle avale deux verres d’eau à la suite, non sans un soupir profond.

« Fuck. Qu’est-ce que va dire papa encore… »

Se massant les tempes, la jeune femme cherche une excuse qui ne vient pas, pour lequel elle n’a finalement aucun désir. Mentir au sujet de ses fréquentations ne fait guère partie de ses habitudes, mais au vu de la réaction de son père la dernière fois, peut-être vaut-il mieux tenir le secret.

Abandonnant pour l’instant ses réflexions, la propriétaire des lieux cherche de quoi les restaurer ce matin, elle et son invité. Si le frigo est presque vide, faute de visites régulières, le congélateur lui, contient des alternatives bien plus intéressantes. Il y a là quelques viennoiseries gelées préparées par la Championne, qui se plaît bien à cuisiner à l’occasion, maîtrisant quelques plats. Laissant le tout dégeler sur le comptoir, elle prépare le four et de quoi faire des smoothies et du café. Un petit déjeuner plutôt frugal mais qui fera bien l’affaire, d’autant plus qu’elle n’a pas faim. Elle sait très bien que pour améliorer son état, il lui faudra toutefois manger. Elle met enfin les viennoiseries au four avant de se poser sur le canapé pour regarder un peu la télévision, se laissant somnoler, sachant que l’alarme du four ne manquera pas de la réveiller au besoin. Des grandes fenêtres, elle peut observer le soleil de l’automne cinzan se lever avec lenteur et éclat.
Posté le Mer 3 Aoû - 17:43
Luciano Viridis
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Une Goutte de Trop

On ne sait jamais rien de ce qui se noue entre les êtres.
Eux-mêmes souvent l'ignorent, et le découvrent en se perdant

Isidora accueillit les premiers mots de l’intendant par un grognement que Luciano eut la bienveillance de faire semblant de croire : silencieux, il ne chercha pas à le remettre en question ni à douter de sa véracité. L’homme n’était cependant pas sans savoir que Dora n’avait pas la naïveté d’espérer que son grommèlement parviendrait à le tromper … pourtant, d’un commun accord tout à fait spontané, les deux s’étaient mis à faire comme si, non sans être conscients l’un comme l’autre de ce qu’il en retournait vraiment. En réponse à ses paroles, la remarque dont elle le gratifia fit naître sur le visage de Luciano un sourire qu’il ne parvint pas à cacher. S’être trompé, lui ? Non pas vraiment. L’intendant de Borao avait singulièrement fait le choix de se poser là, de cette manière exacte et pas une autre … la raison ? Il y avait, dans ce que représentait l’intérieur du lit, une intimité que Luciano n’avait pas voulu brusquer et dans laquelle il n’avait pas voulu s’introduire sans y avoir été invité. La torride scène de la douche ne lui avait pas fait perdre ses bonnes manières ni son respect des espaces personnels et cette fois, Isidora Terren n’avait su le détourner de cette habitude. La jeune femme, cependant, semblait peu encline à en rester là et sa manière de "réclamer" la chose plus que le reste lui avait arraché un sourire … cette fille avait une audace folle, que Luciano aurait aimé – et préféré ! – ne pas tant apprécier.

La quittant un instant pour le bord du lit, le puîné s’affaira à retirer sa chemise, non sans un sentiment de déjà vu qui, immanquablement, effleura sa conscience. Méticuleux, l’homme la plia avant de la déposer sur le bord d’un meuble, puis profita de sa position pour ôter le pantalon qui le couvrait encore. Désormais délesté de bien des vêtements – mais pas tous ! – Luciano se glissa à son tour sous les draps, plus silencieux qu’à l’accoutumé. Cette fois, dans ce nouveau contexte, l’intendant ne s’installa pas si proche, par égard bien plus que par aversion. Installant une main derrière son crâne, l’homme laissa sa tête s’enfoncer dans l’un des oreillers, laissa un instant son esprit prendre pleinement conscience de la situation … concrètement, ce n’était pas la première fois qu’il se retrouvait dans un lit aux côtés d’Isidora Terren, mais cette fois avait une résonance particulière et surtout – surtout ! – jouissait d’une particularité qui lui avait fait défaut la dernière fois : cette fois-ci était voulue, acceptée, choisie et non subie.

Luciano tourna son visage dans sa direction lorsque la jeune femme reprit la parole. Citant contre toute attente une autrice qu’il n’était pas sans connaître, l’homme eut de nouveau un sourire à l’idée de ce parallèle entre sa référence et leur situation. Orgueil et Préjugés … Isidora n’aurait pas pu mieux trouver. Luciano Viridis s’était-il vraiment contenté de voir ce que la vanité de la jeune femme lui avait permis de voir ? Non, pas tout à fait, mais l’intendant se garda bien de la contredire à ce sujet. Blesser son orgueil était bien la dernière chose qu’il souhaitait faire ce soir, lui qui n’était pas sans savoir combien la soirée, déjà, n’avait pas manqué d’être pour elle éprouvante. Se contentant de lui offrir un sourire, Luciano reporta finalement son attention devant lui. La confiance, oui … qui mieux que lui pouvait comprendre le "truc de la confiance" ? Si Luciano se trouvait moins avare qu’elle en matière de confidence émotive, l’intendant de Borao avait ses propres secrets que Dora n’aurait sans doute jamais l’occasion de découvrir. Cela n’avait rien de personnel : personne n'avait jamais su lui tirer la moindre information. Décemment, Luciano ne pouvait en vouloir à Dora d’avoir ses propres réserves … des réserves qu’il respectait et qu’il ne comptait pas malmener.

La suite le figea un moment, enserra son cœur d’une sensation étrange. Déjouant encore une fois toutes ses attentes, le baiser qu’elle déposa sur sa joue le laissa un instant pantois, surpris, immobile. Le regard fixé dans le vide, la scène repassa en boucle dans son esprit, encore et encore … cela venait-il vraiment d’arriver ? Avec une lenteur extrême, Luciano jeta un regard en direction de la jeune femme qui, déjà, avait laissé le sommeil la gagner. Malgré l’obscurité environnante, l’intendant l’observa un long instant, sans trop savoir comment interpréter son geste. Comme il était difficile, pour lui, d’évoluer en des eaux en apparences si claires, et pourtant en vérité si troubles. La soirée avait apporté avec elle son lot de nouveautés ; des nouveautés, qui n’avaient cessé de surprendre l’intendant en bien des manières. Quittant enfin des yeux la silhouette endormie de la jeune femme, Luciano laissa le silence de la nuit engourdir sa conscience et le plonger dans une somnolence qu’il ne vit pas tellement venir. De toutes les éventualités qu’il avait imaginé en quittant Borao plus tôt dans la journée, celle de finir en tout état de cause dans le lit d’Isidora Terren était bien la dernière à l’avoir traversé … curieusement, leur relation semblait destinée à une habitude étrange, celle de déjouer tous les pronostics.

***

Luciano se fit sortir du sommeil par le bruit singulier des vibrations de son téléphone sur la table de chevet. La brume dans laquelle s’était jusqu’à présent trouvé son esprit mit un moment à se dissiper, pourtant, à force de répétitions, les tremblements de l’appareil finirent par l’éveiller complètement, et ce bien avant que l’appel ne se termine. Perspicace, l’intendant de Borao n’eut pas besoin d’aviser son téléphone pour savoir de qui il s’agissait … qui d’autre que Kerack Assano pouvait bien l’appeler à une heure pareille ? Le puîné laissa son majordome tomber sur le répondeur, non sans soupirer d’un mécontentent qui n’avait rien de fondé … pouvait-il vraiment en vouloir au jeune homme de s’inquiéter de son absence ? L’intendant le payait pour cela après tout.

L’absence de présence à ses côtés lui fit tourner un regard en direction de l’endroit où s’était trouvé Terren la dernière fois qu’il l’avait vu. Depuis combien de temps était-elle parti ? Se trouvait-il déçu de ne pas l’avoir, de ne pas la voir là ? Un peu, lui qui n’était pas sans savoir que l’alcool avant sans doute cessé d’influer ses pensées. Si plongé dans l’ambiance le doute avait fini par le quitter la vieille, ce matin, farouche instinct, Luciano le sentait revenir au galop. Délivrée de l’effet de l’alcool, comment Terren appréhenderait-elle les évènements de la veille ? Luciano le savait : la réponse ne tarderait pas à venir, et une part de lui se sentait un peu nerveux de l’apprendre.

Quittant le couvert des draps, l’intendant tâcha de se rhabiller tout en rappelant son homme resté à Borao. Malgré l’heure des plus matinale le majordome répondit sans attendre, si bien que Luciano avait tout juste enfiler son pantalon lorsqu’il décrocha. Jetant un coup d’œil au coin du lit où Jaspe le Marcacrin dormait encore, le puîné attrapa sa chemise avant de quitter la chambre pour rejoindre la pièce principale où, sans doute, se trouvait déjà Dora.

Pourquoi n’avait-il pas prévenu Kerack la vieille ? Luciano n’en savait rien et aussi professionnel son majordome était-il, l’intendant de Borao goûtait peu de devoir parler affaires à la sortie du lit … la faute à qui ? La sienne bien sûr, aussi Luciano s’acquitta-t-il de régler les problèmes causés par son inévitable absence. Malgré son intérêt certain pour la discussion, le puîné ne put empêcher l’odeur des viennoiseries en train de cuir parvenir jusqu’à ses narines, attirant immanquablement son attention. Sa chemise encore à la main, l’intendant jeta un regard en direction du salon, où ses yeux tombèrent sur la télé allumée.

« — Dites-leur que je serai en retard, Kerack » déclara-t-il en guise de conclusion « S’ils sont vraiment intéressés, ils patienteront » assura le puîné.

Luciano entendit son majordome acquiescer et, l’affaire plus ou moins réglée, l’homme raccrocha et déposa le téléphone sur l’îlot de la cuisine. Sans doute aurait-il été plus sage d’annuler la réunion qui vraisemblablement l’attendait, mais naïve, naïve pensée ! l’intendant en était encore à croire qu’il ne s’attarderait pas ici éternellement. Rejoignant finalement le sofa où – il l’avait deviné – devait se trouver Terren, Luciano laissa le dossier du canapé lui barrer la route et les séparer. Posant ses mains sur le large appui-tête, l’intendant avisa la jeune femme qui y avait élu domicile. S’était-elle rendormie là ? Luciano n’en était pas certain, mais son air trahissait son manque de sommeil certain.

« — Ça va ? » lui demanda-t-il doucement en guise d’introduction.

"Est-ce que ça va pas trop mal" était sa véritable question. L’intendant savait bien que Terren ne pouvait décemment pas être au meilleur de sa forme après ce qu’elle s’était enfilé la vieille au soir mais déjà, l’homme de Borao s’enquérait de son état, lui qui l’avait vu à son heure la plus sombre.
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One Drop too Many (la suite)
FT. LUCIANO VIRIDIS

Cédant face à l’assaut du sommeil, la jeune femme se laisse gagner par l’inconscience sous le spectacle coloré de l’aube naissante. Longtemps, Isidora portera en elle la fatigue occasionnée par l’ampleur de cette soirée. Ses excès seuls n’expliquent pas tant d’épuisement chez elle. Depuis quelques mois déjà, la native de Pavlica résiste à une métamorphose qui en elle s’orchestre. Les événements de la veille, en quelque sorte, ont précipité en elle de nombreux changements. Luciano Viridis, en tant que rare égal que les circonstances lui ont permis d’approcher, a ouvert plus de portes qu’il ne l’aurait cru. De bien des façons, la jeune femme n’y était pas prédisposée hier et sa tête tourne toujours des émotions vécues et des réalisations qui, bien semées dans le terreau fertile de son esprit, ne manqueront pas de germer plus tard. Tous ces retournements ont causé un déséquilibre qui, nécessairement, la forceront à revoir ses manières de penser vis-à-vis plusieurs sujets, à commencer par son invité. Ce dernier émergeant dans la pièce au téléphone ne parvient pas sortir la brunette de son sommeil. Seule son approche fait finalement assez forte impression sur elle pour forcer ses sens à se mettre en alerte et à entrouvrir les yeux, un peu confuse quant à ce qui l’entoure. Reconnaissant finalement la voix au-dessus d’elle, Dora ouvre résolument les yeux pour les braquer sur lui.

Se moque-t-il d’elle ? Maintenant que la magie de l’instant s’estompe, la chimie découverte s’estompera, théorise-t-elle déjà convaincue. Elle ne peut qu’imaginer de sombres desseins à la question de l’homme de Borao, pourtant parfaitement innocente et prononcée avec douceur. Elle se redresse pour lui faire dos, passant une main sur son visage. Non. Bien sûr que non elle ne va pas bien. La soirée d’hier l’a laissée franchement bouleversée. Ce matin, Camila lui manque plus qu’elle ne saurait l’avouer. Sauf que contrairement à la veille, Isidora n’est plus si encline à parler, bien à l’inverse. Elle se sent se rétracter contre elle-même avec fierté. Elle fait fi du léger mal de crâne qui enserre ses tempes, ses courbatures, sa fatigue et sa nausée pour se lever du canapé, s’obstinant à lui faire dos pour l’instant.

« Bah ouais, ça va. » fait-elle en toute simplicité, sachant que plus risquerait de la grillée. De toute manière, Luciano sait n’est-ce pas ? Alors pourquoi s’embourber avec plus de mots que nécessaire ?

Se retournant finalement vers lui, Isidora a le souffle coupé. Destinant une part de sa matinée en solitaire à se convaincre de son erreur, la jeune femme se trouve confrontée à un sentiment qu’elle ne devait pas ressentir : l’attirance. Un instant, ses prunelles détaillent la sculpture délicate de sa musculature qui accentuent chez lui sa silhouette longiligne et toute en finesse. Dora laisse son regard s’attarder contre les épaules larges de son amant, se sent se crisper quelque peu au souvenir insistant de leurs caresses sous le jet de la douche. Ainsi encore fraîchement dépêché du lit, sa chevelure reposant négligemment jusqu’à son dos, il se dégage de lui une accessibilité qui n’en finit plus d’attiser en elle une curiosité qui se retrouve bien frustrée par un esprit cette fois bien plus raisonné. Résistant par elle ne sait quel sortilège à l’effet qu’il produit désormais définitivement sur elle, la Terren replace ses mèches malmenées par sa sieste imprévue dans un geste coquet qui la définit si bien.

« Tu as faim ? J’ai quelques brioches sucrées et des croissants au four. »

Au prix d’un effort lui paraissant surhumain, la jeune femme contourne à la fois le canapé et son invité, se dirigeant vers la cuisine pour y mener une opération délicate au vu de l’étau qui enserre ses tempes : activer le mélangeur pour faire les smoothies. Grimaçant douloureusement devant le vacarme produit par la machine, elle se sent étourdie par le bruit une fois qu’elle arrête finalement l’appareil pour leur servir deux verres, en plus d’une tasse de café brûlant à chacun. Pas de lait ou de sucre pour la demoiselle : elle s’empresse d’en avaler une grande gorgée bien noire, bien corsée, comme elle les aime. Ce faisant, elle ne lâche pas des yeux le blond dont la présence lui paraît encore parfaitement incongrue. Luciano Viridis, dans son appartement. Dans son lit. Partageant le petit-déjeuner avec elle, dans ses vêtements de la veille. Un instant, elle se pince l’arrête du nez et soupire. Bien qu’elle ne regrette rien, la perspective des conséquences de leur nuit tous les deux l’épuise plus qu’elle n’aimerait l’avouer. Elle s’apprête à ouvrir la bouche pour faire la conversation nerveusement quand l’alarme du four sonne, indiquant que le repas est prêt. S’y précipitant, la brunette surveille scrupuleusement l’allure des viennoiseries, et les jugeant assez cuites, les place délicatement dans une assiette qu’elle pose sur l’îlot. Elle y prend enfin place, sans pour l’instant toucher à son smoothie, ni aux alléchantes viennoiseries. Elle sirote plutôt son café en laissant un silence inconfortable s’installer, du moins inconfortable pour elle qui ne sait pas jongler avec les silences. Surtout pas ceux en compagnie de Luciano Viridis.

En d’autres circonstances, elle n’aurait pas manqué de dire quelque chose pour le piquer, pour causer chez lui de l’irritation ou tout du moins une réaction qui n’aurait pas manqué de l’amuser. Or, elle n’en est pas d’humeur. Plusieurs éléments lui échappent dans ce portrait incongru, et elle aspire à obtenir une part des réponses.

« Il faut qu’on parle toi et moi. Car j’ai des questions. » elle avale une nouvelle gorgée avant de se retourner vers lui. « Tout d’abord, j’ai besoin de savoir si je peux compter sur toi pour rester discret sur ce qui s’est passé hier soir. »

Cette fois, Isidora ne se fiche pas des rumeurs, des journalistes, des commérages. Cette fois, elle se sait dans l’eau chaude, particulièrement avec son père qui n’a certainement aucun mot à dire sur ses fréquentations, mais qui ne manquera pas de percevoir cette aventure à la manière d’une attaque personnelle. Luciano ne peut s’imaginer les proportions dramatiques que pourrait prendre cette histoire pour la jeune femme, ni les machinations dont Eduardo est capable pour se faire obéir. Son emprise sur Dora est profonde.

« Ensuite, j’aimerais que tu m’expliques pourquoi. »

L’ayant quitté du regard, la jeune femme observe désormais avec attention le comptoir. La sobriété l’a rendue plus réservée, ou du moins plus mesurée dans ses propos. Elle a du mal à faire le tri dans ses idées et expliquer ce qu’elle tente de savoir précisément. Pourquoi quoi ?

« Pourquoi es-tu resté auprès de moi hier ? »

Voilà qui éclaircit quelque peu la question, tout en restant vague. Dans les faits, l’homme de Borao a choisi à trois moments de l’accompagner plutôt que de la laisser à sa solitude : au cimetière, une fois à l’appartement, puis cette nuit.

« Si tu cherchais à obtenir quelque chose de moi, je préfère savoir tout de suite. Jouer cartes sur table. »

Qu’a-t-elle dit la veille ? Le truc avec la confiance ? Effectivement…
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Posté le Lun 8 Aoû - 17:26
Luciano Viridis
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Une Goutte de Trop

On ne sait jamais rien de ce qui se noue entre les êtres.
Eux-mêmes souvent l'ignorent, et le découvrent en se perdant

A son arrivée près du sofa Isidora se leva, ne lui offrant à l’occasion que la visibilité de son dos, que Luciano fixa un instant du regard non sans se demander s’il serait perçu. La raideur de ses mouvements venait trahir la fatigue laissée par la veille et loin de s’en étonner, impuissant à l’éviter l’intendant sentit un pincement chatouiller son cœur à la vue de cet état dont Dora tentait de faire fi. Lui offrant une réponse emplie d’une évidence qui au demeurant sonnait faux, le puîné ne put s’empêcher d’avoir un sourire en constatant que sa fierté n’avait pas manqué de reprendre du poil de la bête. Luciano la retrouvait bien là et en cela, l’intendant trouvait une part de sa réponse.

Lorsque Dora se retourna finalement pour lui faire face, le jeu de ses yeux sur lui ne lui échappa pas. Même à distance, l’homme pouvait sentir la chaleur de son regard le détailler et bien différent du premier, un nouveau sourire s’étira alors sur les lèvres de l’intendant. Inapparent ou presque, un peu mutin, il ne dura qu’un fugace instant mais sa présence à elle seule venait confirmer l’assurance qui avait gagné le cœur du puîné : ni l’un ni l’autre ne se laissaient indifférents et l’idée le conforta un peu, lui qui avait fait le choix de ne pas porter beaucoup de crédit aux paroles énoncées la veille par Terren. Cherchant sans doute à se soustraire de la sensation étrange – mais pas nouvelle – qui l’avait gagné, Isidora s’affaira à faire diversion, à s’occuper le corps autant que l’esprit. Lui présentant les options gastronomiques qui s’offraient à lui en ce début de jour, la jeune femme s’activa ensuite à préparer le restant de leur collation matinale. Enfilant sa chemise sous le vacarme du mixeur, Luciano se surprit à se questionner quant à l’origine des baies et des fruits qu’Isidora et sa machine réduisaient en bouillie. Venaient-ils de chez lui, de ses champs et vergers ? Cela n’aurait pas été étonnant et perdu dans ses pensées, l’éventualité manqua de le faire sourire.

Dans l’appartement, bientôt, s’éleva une odeur de croissants chauds et de café frais qui, assez vite, attisa l’appétit jusqu’alors timide du puîné. Laissant le silence s’emparer de la pièce, l’homme attrapa le café servit un peu plus tôt, y trempa une première fois ses lèvres sans quitter Terren des yeux. Luciano le savait : tout allait se jouer dans les instants qui promettaient de suivre. Leurs ébats de la vieille et ce qui s’en était suivis ne pouvaient se passer d’une mise au point que l’homme attendait voir venir. Par lâcheté ? Non. Sensible à l’idée d’obtenir le jugement de la jeune femme, l’intendant se trouvait simplement curieux de voir ce qui la taraudait le plus. Sans doute leurs esprits étaient-ils tourmentés par des choses différentes et avisé, Luciano la laissait volontairement faire le premier pas ; ainsi, avec un peu de chance, peut-être s’éviterait-il de répondre à certaines questions auxquelles il ne pouvait – voulait – pas répondre.  

Désormais installés autour de l’îlot central, le silence s’étira, jusqu’à ce que ce que Dora ne se décide enfin à le rompre. Evidemment, Luciano écouta ses paroles avec une attention particulière … et sentit son cœur s’agiter en réponse à ses questions. Pourquoi devait-elle s’interroger et s’enquérir des réponses exactes qu’il n’avait pas ? Impassible, l’intendant accusa le défi qui l’attendait désormais, fixa un moment Isidora dont les yeux avaient trouvé refuge sur la table qui les séparait. Que pouvait-il bien lui répondre ? Pourquoi était-il resté ? Lui-même n’avait pas la réponse, pas tout à fait. Bien des choses étaient entrées en jeu, dont une chose qu’Isidora sous-estimait chez lui, pour ne pas dire ignorait : sa bienveillance. Soupirant, Luciano détacha finalement son regard d’elle, et bien en vain les yeux de l’intendant tentèrent de trouver une réponse dans le mobilier de l’appartement.  

« — Je ne sais pas, Dora » répondit-il presque simplement après un long silence. Son regard se baissa en direction de la tasse qu’il tenait entre ses mains « J’aimerai avoir une réponse claire à te donner, quelque chose de fondé, de logique, de censé, mais … je ne sais pas, rien ne vient » déclara l’intendant, les yeux plongés dans son café « Je n’ai pas d’explications rationnelles à t’offrir, et je t’assure qu’une part de moi aimerait en avoir une » assura-t-il. Il s’arrêta, s’accorda un instant pour réfléchir « Tu étais là, seule, et j’étais là » poursuivit-il, comme si cela pouvait suffire, et son regard se leva vers elle.

L’intendant savait bien, cependant, où Terren voulait en venir : personne ne faisait jamais rien sans raisons, sans y trouver un quelconque intérêt … pas dans le monde très terre à terre des Terren du moins. Malgré toute la véracité qui suintait des paroles du puîné Viridis, Luciano avait conscience qu’Isidora ne croirait certainement pas un seul de ses mots. A sa place, l’aurait-il fait ? Sans doute pas, aussi ne lui jetait-il d’avance pas la pierre.

« — Si cela peut répondre à l’une de tes questions, je ne suis pas resté dans l’espoir de … finir comme nous avons finis » assura-t-il « Je ne pensais pas me laisser si facilement emporter par cet … » Il chercha un moment ses mots « … attrait que tu m’inspires, et que j’ai vraisemblablement sous-estimer de manière assez … évidente » affirma le puîné. A ces mots, Luciano ne put empêcher son regard de la détailler un instant et la parcourir de part en part, avant de finalement se reprendre « La faute m’incombe, évidemment. Je pensais mieux connaître mes limites » déclara-t-il.

En une seule et même idée, Luciano avait été faible et l’homme n’avait jamais eu l’intention de s’en cacher, ni de reporter la faute sur celle qui, tout de même – il fallait le dire – ne l’avait pas beaucoup aidé à rester sur le droit chemin, mais le puîné portait un intérêt particulier à préciser certains points. Luciano Viridis craignait-il pour son honneur, ainsi que l’idée qu’Isidora Terren pouvait se faire de lui ? Peut-être un peu, oui ; Luciano portait à cœur de laisser derrière lui une image dénuée de malsanité. L’homme n’était pas resté et ne l’avait pas raccompagné dans l’espoir de profiter de son état, non, mais malgré tout l’intendant acceptait toute la responsabilité de ce qui était arrivé. L’intendant de Borao avait échoué à être leur garde-fou et l’homme de principe qu’il était le regrettait un peu ; il était bien le seul.

« — Quant au reste, si j’avais voulu obtenir quelque chose de toi, Dora, je n’aurai pas pris cette voie-là. Je ne suis pas ce genre d’homme » assura-t-il.

De cela, Isidora pouvait en être certaine : l’intendant de Borao n’était pas un manipulateur, pas de cet ordre-là du moins. Là encore, Luciano avait conscience que sa partenaire ne manquerait pas de douter de son affirmation : ce qu’il lui présentait était trop beau, trop utopique pour leur réalité, et certainement beaucoup trop en désaccord avec la vision qu’elle avait de lui. Même énoncées dans une demi-conscience, l’intendant n‘oubliait pas les paroles déclarées la veille par la jeune femme … espérer sa confiance, même à ce niveau, était prématuré et Luciano le savait bien. La laisser douter était la seule chose qui s’offrait aujourd’hui à lui ; ça, et l’espoir de la voir un jour le croire, au moins pour ça.

« — Je tiendrai ma langue si c’est ce que tu veux » poursuivit finalement l’intendant « Mais tu connais mon avis sur la question » ajouta-t-il. Luciano n’avait pas manqué de le lui dire, ce fameux matin à La Isicao. Nous faisons ce que nous voulons. Le puîné prit une nouvelle gorgée de café « N’espère pas que cela ne se saura pas, Dora » déclara-t-il « Cela se savait déjà alors que ce n’était pas arrivé alors, maintenant que c’est fait … »

A la lumière de leurs échanges passés, Luciano connaissait le sujet des craintes d’Isidora Terren. Loin de s’inquiéter réellement des jugements de la foule et de l’opinion public, la réaction de son père plus que le reste l’alarmait, l’affolait … et croire qu’il ne l’apprendrait pas d’une manière ou d’une autre était bien naïf ; Eduardo finirait par le découvrir, ce n’était qu’une question de temps. Luciano avait la décence de laisser ses paroles volontairement vagues, mais l’intendant savait que Dora ne s’y tromperait pas : le puîné Viridis parlait bien de son père. Eduardo Terren apprendrait ce qui s‘était passé et la laisser croire l’inverse n’était pas lui rendre service.

Le père Terren semblait avoir sur ses enfants – sur Isidora du moins – une emprise viscérale, démesurée. Luciano connaissait la réputation largement méritée du désormais chef de la Guarda : ennemi cruel et redoutable, le chef du clan Terren n’était pas la main armée du gouvernement pour rien. L’homme et ses idées bien arrêtées protégeait sa famille – ce qu’il en restait – et cela, Luciano Viridis le comprenait avec une lucidité éclairée. Si l’intendant de Borao n’avait pas la folie de sous-estimer le père Terren, l’homme de Borao ne pouvait s’empêcher de croire l’inquiétude de sa fille excessive. Oui, Eduardo allait être furieux … et puis ? Jusqu’où était-il vraiment capable d’aller pour conserver le pouvoir qu’il avait sur sa fille ? Que pouvait-il vraiment, réellement faire ? Les mots étaient souvent plus marquants que les actes et Isidora n’allait pas pouvoir s’en soustraire, mais ensuite ? Lui prendre ses pokémons ? S’en prendre à ses amis ? Eduardo Terren restait un homme ; un homme qui, comme tous les mortels, avait ses limites.

Luciano le savait, leur récente affiliation n’était qu’un cas parmi tant d’autres : Dora n’avait jamais eu ce qu’elle voulait vraiment, seulement ce que son père avait bien voulu lui accorder. Loin de connaître encore l’histoire personnelle de la native de Pavlica, l’intendant en devinait cependant les grandes lignes, ainsi que – croyait-il – sa principale problématique : Isidora avait toujours plié, avait toujours fait en sorte de satisfaire les volontés de son père … Luciano n’en avait-il pas eu un bel exemple la veille, lui qui l’avait vu accoutré d’une robe qui ne lui ressemblait pas et défaite de la couleur si typique de ses cheveux ? Oui, leur relation n’était qu’un cas parmi tant d’autres : Isidora pouvait faire une croix dessus, y renoncer, l’abandonner, elle pouvait le faire, oui … mais viendrait un jour où la jeune femme n’aurait pas d’autres choix. Un jour, Isidora finirait par se retrouver coincée, acculée, sans autres choix que de résister, que de tenir tête. C’était évident, prévisible, aussi certain que le jour succédant à la nuit. Luciano n’avait pas la prétention d’espérer un changement pour permettre à ce qui s’esquissait d’exister, et se mêler foncièrement de cette histoire n’était pas son rôle … mais bien au-delà des conséquences que l’idée pouvait avoir sur eux, Luciano aspirait à la savoir libre pour bien des raisons dont beaucoup, sans doute, échappaient à la jeune femme … cette bataille, cependant, Luciano ne pouvait la faire pour elle. Vis ta vie, Terren.

« — Si c’est trop compliqué pour toi, Dora, je veux bien renoncer, faire comme s’il ne s’était rien passé. Pour toi, pas pour lui » poursuivit l’intendant « Cela risque d’être dur pour moi de … » De nouveau, il chercha un instant ses mots « … renoncer au piment de Pavlica maintenant que j’y ai goûté, mais je le ferai si tu me le demandes » assura-t-il « Mais, permets-moi de te dire une chose, et ce sera là le seul conseil que je me permettrai de te donner aujourd’hui » Il fit une courte pause, s’assura de l’attention de la jeune femme « Si tu veux quelque chose, n’attend pas qu’il te le donne. Prends-le »

Son regard sur elle s’était fait plus insistant, plus profond. Entre ses mains, Luciano percevait la chaleur de la tasse contre ses doigts, pourtant en cet instant, rien ne brûlait plus que cet instinct combatif soudainement embrasé par ses propres mots.
Posté le Ven 12 Aoû - 21:03
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One Drop too Many (la suite)
FT. LUCIANO VIRIDIS

Parler à la manière de deux égaux, sans provocation, sans disputes… voilà une idée saugrenue et pourtant, dans leur situation actuelle, parfaitement nécessaire. Départie de son éternel sourire nonchalant, Isidora observe son interlocuteur non sans sérieux, affichant une mine tout aussi déterminée que fatiguée. Qu’en de rares circonstances, souvent désagréables, elle s’autorise à abattre son masque pour converser de manière presque solennelle. Ainsi elle s’avance dans cette discussion, tête baissée et prête à toute éventualité (du moins le croit-elle). Véritable fille d’affaires, elle analyse les moindres faits et gestes de son rival qui s’est glissé dans ses couvertures hier soir. Une transaction, voilà ce qui se trame sous ses prunelles d’améthyste, les couvrant de givre qui tranche avec l’audacieuse chaleur de l’examen minutieux qu’elle dédiait tout à l’heure à Luciano. Lui réservant pour l’instant une attitude froide, elle attend que son ennemi stipule les conditions de cette négociation. En attente ferme de réponses, la jeune femme s’est recluse derrière les portes chromées de sa méfiance, celles qu’hier pourtant le blond a abattu si aisément. Pour l’instant, Dora se fait sourde à ses souvenirs, ceux-là qui auraient tôt fait de lui rappeler que l’homme lui faisant face ne lui a imposé sa présence qu’une seule fois. Pour le reste, Isidora est responsable de l’avoir invité, incapable de mettre un terme à leurs échanges progressivement plus intimes. Désirant, malgré elle, le conserver auprès d’elle.

Non, se perdre aux mains de sa mémoire serait dangereux; il vaut mieux pour l’instant se concentrer sur les agirs de son interlocuteur plutôt que sur les siens. Ses propres motivations ne pourraient faire sens pour elle, pas plus que le Viridis ne saurait expliquer pleinement son comportement de la veille. Pragmatique, Dora s’engage sur une pente glissante sans le savoir. Convaincue des mauvaises intentions de son amant, elle attend simplement la sentence : qu’il lui nomme ce qu’il espère d’elle au plus vite ! Ainsi elle pourra adhérer à sa requêter pour mieux oublier cet écart de conduite. Redressant la tête en l’entendant soupirer, elle darde sur lui un regard chargé d’intensité qui fait écho à l’ambiance qui plane entre eux depuis la veille. Sans le réaliser, Isidora attise un feu qu’elle préférerait éteindre à tout jamais. Ce à quoi elle ne s’était certainement pas attendue, c’était bien l’embarras de son rival. Le regard de ce dernier s’est perdu dans une contemplation aveugle de la tasse, comme s’il y cherchait les réponses à ses questions.

Son prénom dans la bouche de Luciano la fait presque sursauter puis frémir, à croire qu’elle ne s’y attendait pas après lui avoir pourtant réclamé la veille d’en faire l’usage. À ses yeux, Luciano Viridis est le genre d’homme qui ne laisse aucun comportement au hasard, ainsi sa réponse la désempare totalement. Il ne sait pas ? Sourcillant, la jeune femme le dévisage. Même si ses mots lui paraissent sincères, elle ne saurait s’en contenter. Son esprit trop analytique l’empêche de considérer les choses sous l’angle des émotions et des envies passagères. Non, il lui faut plus, elle veut savoir. Sentant une certaine tension s’emparer de ses muscles, elle secoue la tête et détourne le regard, mécontente de ses explications. Est-ce ainsi qu’il compte s’en tirer ? Elle était seule et il était là ? En elle crépite une pointe de déception qui ajoute au mystère qui plane entre eux. Ce ne sera guère la première fois qu’un homme profite de la situation alors qu’elle était vulnérable. Elle comme lui ont simplement sous-estimé l’attirance de l’intendant de Borao à son égard. Ça ne devrait plus l’atteindre à force, pourtant de la part du Viridis cette attitude la blesse plus qu’elle n’aimerait l’avouer.

Ses pensées vont à une vitesse effrénée sous son crâne douloureux. Elle écoute presque distraitement les paroles du natif de Borao, s’appliquant à comprendre le sens de ce qui s’est produit. Sa manière de buter inlassablement sur ses mots la force à se montrer plus attentive toutefois. Jamais elle n’a vu Luciano Viridis buter sur ses mots, alors pourquoi aujourd’hui ? Lui fidèle adversaire de leurs joutes verbales se trouve maintenant à balbutier et hésiter à plusieurs reprises. À l’aveu de l’attrait qu’elle lui cause, elle avale une longue gorgée de café pour taire son trouble. N’a-t-il pas affirmé il y a à peine quelques mois qu’elle n’était qu’une gamine indigne de son attention ? Pourquoi ce retournement de situation ? Pourquoi l’idée de lui plaire la satisfait autant ? Fait jouer dans son abdomen des sensations oubliées, étrangères, lointaines ?

Luciano conclue avec un peu plus d’aplomb, crispant son interlocutrice d’autant plus. Le fait qu’il ne demande rien, qu’il n’attende rien, dénature l’idée qu’elle se faisait de lui. Le choc est intense, presque violent, elle y réplique en s’obstinant à le penser foncièrement mauvais. Que cherche-t-il donc ? Cette pensée l’obsède. Peut-être n’avait-il pas l’attente de l’amener dans son lit, mais une fois l’occasion présentée, peut-être avait-il des motifs autres. La manipuler. L’assagir. Voler son cœur ? Pour mieux le réduire en miettes, et ainsi détruire son ennemie et sa réputation ? Les pensées dramatiques d’Isidora l’emportent sur ce que les paroles de son aîné évoquent pourtant de manière assez explicite. À croire qu’il lui faudra un dessin pour comprendre.

« Je ne sais plus quel genre d’homme tu es, Viridis, c’est bien ça le souci. »

Car toutes les idées qu’elle avaient de lui… Luciano est resté auprès d’elle alors qu’il aurait pu se moquer. Il l’a traitée en égale. S’est montré affable, généreux même, au-delà d’où leurs pulsions les ont menés la veille. Elle revoit des instants de cette soirée, teintés d’un halo de chaleur : Luciano et son rire qu’elle n’avait jamais connu auparavant, leurs étreintes sur le sofa et sous la douche, leurs conversations banales… Elle frissonne un instant, sentant son pouls s’accélérer de manière désordonnée. Soudain elle porte ses deux mains à son visage comme pour s’y cacher. Sa migraine à présent est plus présente encore et tout son corps est pâteux. Elle attrape d’une main un croissant chaud, gardant l’autre contre ses traits. Regrette-t-elle leur soirée ce matin pour autant ? Non. Bien sûr que non. Car cette soirée était bonne, douce malgré toutes les émotions qu’elle a suscité chez elle. Mais Dora ne peut s’en empêcher.

Elle a peur.

Peur que cette histoire se sache, peur d’y perdre, peur d’être ridiculisée. Peur de se confronter aux idées de son père, de trahir ceux qu’elle aime pour une idylle qui s’effritera bien assez vite. Et bien d’autres choses encore. Qu’elle n’oserait pas formuler, même auprès d’elle-même. Tandis qu’elle reste silencieuse, les lèvres pincées, le visage toujours à moitié dissimulé, elle cherche des mots qui finalement ne viennent pas plus qu’à son vis-à-vis tout à l’heure. Pourquoi doit est-ce si difficile de s’exprimer librement alors qu’hier il lui semblait que tout entre eux se teintait de naturel ?

Finalement, Luciano reprend la parole après quelques instants de silence. Dora écarte enfin les doigts pour le scruter d’un œil prudent tandis qu’il lui propose de renoncer… renoncer à quoi ? Pas certaine d’avoir compris, elle attend patiemment qu’il en dévoile plus. Nommer son père est un coup bas qu’elle s’apprête à contre-carrer, retirant vivement sa main de ses traits quand ses yeux finalement s’écarquillent dans une expression figée de surprise qui la fait paraître bien plus jeune et naïve. Elle ouvre la bouche pour rétorquer devant son conseil qui nécessairement ne peut que la faire réagir : pour qui se prend-il de lui dicter quoi faire ? Sauf que malgré tout son bon vouloir, la colère ne monte pas en elle, remplacée par un farouche désir qui un instant fait briller ses prunelles, accélère les tambourinements de son cœur et lui fait tourner la tête. Pourquoi doit-elle réagir ainsi devant l’aveu de l’homme de son attirance ? Ce n’est pas l’attirance qui lui cause tant d’émoi mais la perspective d’être désirée encore. Celle qu’il veut la revoir de cette manière encore. Ce désir tout à fait partagé de son côté de leur table improvisée.

Alors elle reste coite. Beaucoup trop pour ne pas trahir l’effet que les paroles de Luciano lui ont causé. Les rougeurs qui viennent piquer sa peau tannée n’arrangent en rien sa situation. Embarrassée elle qui ne l’est pourtant jamais, Isidora se retrouve simplement sans mots. Elle a pourtant été la cible de séducteurs plus aguerris, de prétendants plus empressés. Pourquoi donc perd-elle le nord devant l’attention privilégiée de son rival ? Reprenant lentement ses esprits, elle déglutit avant d’articuler d’une voix rauque :

« Qui a parlé de renoncer ? Ce serait dommage pour toi de te priver du… piment pavlican. Il y a toutes sortes de… saveurs à découvrir dans le coin. Peut-être même que tu pourrais t’y risquer dimanche soir, si ça te plairait. »

Est-elle en train de l’inviter encore ? Prise d’un coup de chaleur, elle touche enfin au smoothie dans l’espoir d’apaiser le feu qui court contre sa peau.

« Je ne sais pas si je peux te faire confiance, Luciano, mais j’aime vivre dangereusement, je dois avouer. » fait-elle sans toutefois le regarder, de peur de perdre pied encore une fois. Si son corps s’était trouvé moins abîmé par ses excès de la veille, elle n’aurait pas hésité à lui sauter dessus là tout de suite. « C’est assez prendre quelque chose que je veux, ça ? »

Elle se retourne finalement vers lui, replaçant une de ses mèches brunes derrière son oreille de manière à exposer son épaule dénudée par son chandail trop grand. Un sourire aguicheur flotte contre ses lèvres.

« Je suppose que j’ai eu mon tour. Si tu as des questions, toi aussi, tu peux les poser. Mais oui, le plus possible j’aimerais que nous demeurions discrets. Pour l’instant. »

Que voulait dire ce « pour l’instant » ? Difficile à dire, puisqu’elle l’ignore elle-même.
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One Drop too Many | DORIANO EP. II Pt. 2

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