«J’ai trouvé la route, elle n’est pas loin d’ici. Mais je m’inquiétais à savoir si tu allais bien. Je pensais que tu serais avec moi à notre réveil.»
Que c’est touchant. Si la situation avait été inversée, je ne lui aurais probablement pas montré la même générosité, mais elle n’a pas besoin de le savoir. Au moins la situation s’éclaire, cependant l’idée me paraît encore saugrenue. Je ne suis pas certaine d’avoir été celle l’ayant suggérée disons. M’envoyer en l’air dans la forêt ? Il y a des alternatives plus confortables. Vu la tronche honteuse qu’elle tire, je me doute que c’était bel et bien son idée à elle. Peut-être une admiratrice des expériences naturelles ou je ne sais quoi. Très Borao tout ça.
«Semble-t-il que non. Je ne me souviens pas trop je t’avoue. En tout cas, l’important est que maintenant nous nous sommes retrouvées et nous pouvons nous casser d’ici. Dis… on l’a fait finalement ?»
Je l’entends soupirer longuement. Vu la tronche immature que je tire, je suppose que ce soupir est parfaitement mérité. À la voir ainsi gênée, je me mets à sourire jusqu’à glousser légèrement. Elle secoue la tête en marchant de manière énergique vers la route dont elle a parlé tout à l’heure. Il me tarde de sortir de cette forêt pour me doucher. Cela fera un bien fou à vrai dire, peu importe ce que nous avons fait hier soir ou non.
«Non, enfin, pas le truc complet disons. C’est aussi un peu flou dans mon esprit, je dois l’avouer.»
Sa confusion ne fait qu’augmenter mes rires. Pas le truc complet ? Eh bien il faudra se reprendre. Alors que la route apparaît devant nous, je l’arrête pour qu’elle me regarde. C’est vrai qu’elle est jolie, il faut vraiment remettre ça.
«Écoute, c’est dommage quand même d’avoir l’occasion, j’ai dû boire quelque peu trop pour que ce soit véritablement agréable. Ça te plairait qu’on revoit ça dans un état un peu moins déplorable ?»
La jeune femme m’observe avec des yeux ronds un instant, comme surprise que je considère l’affaire après nos mésaventures de la journée. Je souris de manière sincère, puisque tout ceci aura eu le don de m’amuser. Au final, il vaut mieux en rire qu’en pleurer n’est-ce pas ? [/b][/color]