It Feels Like Sunlight || Louysa

Posté le Jeu 9 Juin - 7:32
Leysa Bracstor
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MÉTIER : Lycéenne - et à ses heures perdues charitable guide touristique et exploratrice de petits horizons
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Anubis ♂ Riolu
Niv. 15

It Feels Like Sunlight || Louysa Miniature_092_RS
Loki ♂ Fantominus
Niv. 10

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Horus ♂ Furaiglon
Niv. 10

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Exposition trempée
ft. @Loup Kelder


I don't wanna die or fade away
I just wanna be someone
Dive and disappear without a trace
I just wanna be someone
Well doesn't everyone ?

“Anubis ?” Se réveille un peu de sa torpeur en franchissant le portail du lycée - retour à la réalité lorsqu’elle est confrontée au pokémon louveteau, qui visiblement l’attendait depuis longtemps. “Aïah ne t’a pas dit que je finirais tard ?” Questionne en se dirigeant vers lui à grandes enjambées - ami qui semble lire en elle, comprendre déjà les remous qui agitent le tambourin. Elle ouvre les bras, il  se jette dedans - étreinte puissante de besoin de réconfort. Il ne s’en plaint pas - au contraire, il lui semble qu’elle lui a manqué cette journée plus que les autres - alors qu’il serait plus juste de dire que c’est à elle, qu’il a manqué - mais les sentiments souvent se partagent, entre eux deux. Elle inspire profondément avant de retrouver le sourire de coutume, se dirigeant vers la maison sans lâcher le pokémon qu’elle porte comme on dorlote un enfant - pourtant des deux, c’est sûrement elle la plus immature. “Ca a été une longue journée - mais je suis contente.” Pour conclusion - Anubis ne tardera pas à connaître la moindre des péripéties de la journée - mais sera surpris d’apprendre que l’une d’elle l’aura davantage marquée.


And if the sun's upset
And the sky goes cold
Then if the clouds get heavy
And start to fall

Draps doucereux lui rappelle la tendresse d’un échange - cela aurait été mieux au coin du feu. Sourit bêtement, la gamine, en se ressassant les évènements tandis que le sommeil se fait lointain, oublié lui aussi - à contrario des mots confiés quelques heures avant dans la journée - soirée. L’incertitude quant à la justesse de sa présence, au mérite des avantages offerts. Les joues qui rougissent un peu - juste un peu - quand il marque sa surprise - et le rire, pas méchant alors qu’elle répond d’un petit oui incertain. Sa propre main qui vient chercher une mèche pour se donner contenance. Arceus ce que Leysa pouvait se montrer enfantine. Les doutes balayés par de beaux mots, comme Loup en a l’habitude. “Mais l’intention est toute à ton honneur.” Etrange sensation - c’est sentie complimentée alors que les réflexions à son encontre sont bien plus souvent moqueuses - méchantes ou gentilles. Pas du genre à s’en apitoyer - loin de là - mais le contraste marqué ne peut qu'abasourdir avant d’emballer le palpitant dans un beau paquet de joie insouciante. Les yeux se ferment sur cette image - sans que cela ne l’empêche de se souvenir - encore un peu.

Bécasse ne fait pas attention - et emportée dans le flot d'émotions, la morveuse n’a pu réprimer le mouvement vers le camarade, s’excusant presque aussitôt, plus parce qu’elle croyait le contact physique dérangeant pour le garçon qu’autre chose. “Fais juste attention, tu sais que je ne peux pas le voir venir.” Le savoir et l’intégrer est différent - prise de conscience, en boucle se le répète, comme pour (essayer) ne plus prendre par surprise et le confronter à ce qui semble tant le gêner - est-ce qu’il a l’impression de ne rien pouvoir contrôler ? “Oui… oui, d’accord !” Pensive puis convaincue - résignée. Quoiqu’elle n’en dise, si cette partie de la rencontre avait été très agréable, elle lui avait aussi paru très instructive. Tant du point de vue de connaissances plus générales que sur le Kelder en lui-même, qui bien qu'orgueilleux, ne s’était pas moins montré juste et patient - très patient. Après cela, il lui semble que les sujets abordés étaient moins source d’alacrité : disponibilité, travail, café - tiens, elle en connaît un où Tam les amenaient parfois, pour les crêpes et les glaces ressemblant aux pokémons qu’ils créent. S’égare, songe qu’y amener Loup n’est pas une bonne idée car ne pourrait pas profiter de l’esthétique des friandises.

L’esprit s’évapore un peu, se rappelle vaguement d’avoir donné le numéro, approuvé de s’appeler pour convenir des rendez-vous, des avancées. Mais gamine s’agite sur le matelas confortable - réveillant au passage l’ami, venant se lover contre elle pour la calmer un peu - Leysa enroule ses bras autour de la créature sans jamais serrer, lui laissant la place de bouger et respirer comme il l’entend. Ne l’empêche pas pourtant, de réveiller pleinement l’esprit alors qu’elle se ressasse son idiotie. Gamine l’a poussé - pour comprendre, pour qu’il s’exprime. Ne s’est pas sentie heurtée par la violence à cet instant - pas autant que précédemment. Parce qu’elle l’a demandé - s’y attendait - et que les mots, même s’ils étaient sévipers, étaient justes, en leur sens, et légitimes, dans leurs émois. Silence de plomb - du genre qu’elle n’impose que si rarement. Avant de se confier en partie - parler de la mère est chose peu commune, parce que les seuls avec qui le sujet semble abordable sont les aînés - pas même avec Isaïah qui ne la considère plus comme telle. Et le doute l’accable tout d’un coup, curieux et étranger - est-ce qu’elle n’en a pas trop dit, aussi ? Puis a tenté de fuir - Leysa, Bracstor qui n’a peur de rien. “Je suis comme ça, c’est tout.” C’est tout. Sur le moment n’avait pas compris - à présent connaît un peu mieux Loup - au-delà de l’image d’un Kelder. Sait que le vocabulaire riche n’a pas pour intention de cacher la sincérité des pensées.

“J’espère que tu voudras bien me pardonner.” Les yeux écarquillés sur l’instant. “Mais Loup… pourquoi je t’en voudrais ?” L’inverse était tellement plus cohérent. S’osa enfin à  tourner les horizons du côté du garçon - pour voir cette main maladroite s’orienter vers elle - plus assurée soudainement - se pose contre le dos - tapotement légers, délicat, apportent une chaleur qu’elle ne soupçonnait pas dans ses mouvements. Sourire pâle devient doré. Plus besoins de mots - de maux - rangent leur affaires avant de s’en aller - absence de bruit ne dérange plus, perdue sans ses pensées. “Leysa ?” Le prénom, étranger dans sa bouche mais exaltant parce qu’il n’y a pas d’animosité dans la voix. “Je ne t’en veux pas.” Rire cristallin, ne s’y attendait pas. “Merci.” Et dans la nuit s’est endormie.


The kingdom come, the rise, the fall
The settinf sun above it all.

Les jours ont passé après cela - et lorsque la gamine n’était pas en cours ou avec Isa, c’est qu’elle était sûrement fourrée à parler de ses découvertes avec le Kelder, même si les échanges étaient un peu plus limités par le temps et la deadline qui se rapprochait (à part travail, difficile de parler de caser des familiarités). Jusqu’à ce que vienne le jour du musée. Une exposition concentrée sur les mystères d’Unys - morveuse a trouvé le tract dans la rue, après que Loup lui en ait parlé - une belle affiche aux couleurs sables, curieux rappelle du sujet de l’exposé. La veille, comme il pleuvait, gamine a passé l’après-midi aux fourneaux et à empêcher le jumeau de piquer les cookies presque promis - en a laissé quelques uns à sa famille, tout de même, parce qu’elle est comme ça Leysa, elle a besoin de partager quand elle aime. Et puis avant d’aller se coucher, un dernier regard au calendrier - l’heure distinctement indiquée - 20 novembre, 9h30. Aucun problème pour la gamine matinale - se jette dans le lit, prête à passer une bonne nuit. Mais une envie titille - s’empare finalement du téléphone pour envoyer un dernier message comme il se fait tard et vocalement s’exprime à travers ce dernier. “Hâte d’être demain !” Envoyé.

It Feels Like Sunlight || Louysa 54Hh2jvA_o


i packed my bags last week
sunrise and i'm on my feet
let's skip town and chase our dreams

Levés de bonne heure, Anubis encore à moitié endormi regarde sa dresseuse parcourir la maisonnée à la recherche de vêtements appropriés. Gamine s’est retrouvée face à un problème d'envergure quand elle s’est retrouvée devant son armoire, après avoir petit-déjeuner : on met quelle tenue pour visiter une exposition réservée toute la matinée un samedi matin pour 2 personnes ? Non parce que, si la gosse se foutait royalement de sa tenue la majorité du temps - n’appréciant se faire coquette que pour des occasions particulières - elle n’avait pas particulièrement envie de faire tâche, à côté de l’élégance presque naturelle du Kelder. Le bougre ne s’était jamais pointé à l’école avec une dégaine décontractée. Soupire. “Nubiiiiis, pourquoi j’ai que des robes d’été ? Hein ?” Plainte avant de s’étendre de tout son long sur le lit, à ses côtés. “Feyre ! Elle doit avoir ce qu’il faut !” Course dans les escaliers, arrive à coincer l’aînée avant qu’elle ne parte au boulot. Yeux de pichu suppliant - cède - saute de joie. Et voilà - petite robe rayée marque la taille et sublime les formes, chemise en dessous donne un côté studieux - collants noirs pour ne pas avoir froid bien que le temps soit toujours clément - et petites chaussures de ville. Gamine se plaît dans le miroir - et ainsi, elle est presque certaine qu’au moins, elle ne fera pas honte à son camarade. Prunelles s’attardent sur les cheveux également - ondulés par le mauvais temps des derniers jours - les attache dans un chignon style romantique - parfait la tenue avec un petit sac dans lequel elle glisse son carnet de note et les biscuits qu’elle réserve aux pokémons. Pas besoin de veste - il fait suffisamment chaud puisque l’hiver n’existe pas, chez eux.

Sauf que les aiguilles ont bien avancé depuis qu’elle s’est levée - et la voilà presque à courir après le temps. “J’y vaaaais !!” Joyeux à en faire trembler les murs. Prend les cookies en passant - dans un sac à part, trop nombreux pour rentrer dans le sien et enfourche le vélo après l’avoir sorti de son antre - ainsi elle arrivera plus vite. File comme une flèche en direction du musée ! C’qu’elle a hâte d’y mettre les pieds et d’apprendre plein de nouvelles choses encore, de voir des trésors fascinants à travers les vitrines, de découvrir des contes et des histoires plus fascinants les uns que les autres - s’interroge soudainement, est-ce que Loup apprécie ce genre d’endroit au moins ? Songeuse, gamine déambule dans la rue, saluant quelques marchands qu’elle connaît bien maintenant - jusqu’à tourner à son bout pour rejoindre le chemin du musée. Sauf que voilà, gamins passent à ce moment là - et Leysa n’peut que les esquiver au dernier instant, perdant le contrôle du vélo et finissant à terre, dans une flaque d'eau. Quand même, pense aux cookies qu’elle sauve in extremis à défaut du poignet. “Est-ce que ça va ??” Qu’elle lance aux petits qui la regardent étonnés. “Euh, oui nous ça va, mais c’est toi qui a pas l’air d’aller madame !” Rétorque l’un d’eux. “Non non, tout va bien, regardez !” Et hop, debout sur ses deux jambes, le vélo redressé. “Faites attention la prochaine fois et regardez bien où vous traversez d’accord ?” P’tite réprimande justement placée avant de regarder l’ampleur des dégâts. Trempée ! Oh noooon ! Essaie de voir les points positifs : elle a sauvé les cookies et son sac n’a pas pris l’eau, calé du côté à la surface de la flaque. Par contre, son côté droit et ses jambes, elles, n’ont pas eu cette chance.

Coup d'œil à la montre - n’a plus du tout le temps de faire demi-tour pour se changer - 9h26 tout juste atteint. Ohlala - a presque envie de pleurer tandis qu’elle pousse sa bicyclette jusqu’au musée, renifle un peu, ferme les yeux très forts - la honte quand elle va se présenter au musée ! Reprend contenance - ça va aller, y a pire dans la vie ! Frisson parcourt l’échine - espère quand même qu’il fera plus chaud à l’intérieur. Et au loin se trace la forme d’une voiture luxueuse - limousine ? Plisse les yeux - qui a besoin d’afficher à ce point la richesse avec ce de transport ? S’arrête à sa hauteur, devant l’entrée du bâtiment qu'ils atteignent en même temps - Kelder, tout bien habillé, en sort après que le chauffeur lui ait ouvert la porte, non sans jeter un regard tant à la fois moqueur et plein de pitié à la Bracstor. “Loup !” Elle hèle pleine de vie à sa vision - l’accident précédent effacé par l’idée de passer une bonne journée. “Oh, et coucou Oracle.” Hésite à sortir tout de suite les cookies pour en proposer au voiturier - mais en réalité n’a pas trop envie de lui en donner un parce que son regard ne lui plaît pas.
Posté le Ven 10 Juin - 13:02
Loup Kelder
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⠨⠊⠞ ⠨⠋⠑⠑⠇⠎ ⠨⠇⠊⠅⠑  ⠨⠎⠥⠝⠇⠊⠛⠓⠞
• It Feels Like Sunlight •

⠨⠇⠕⠥⠏ ⠐⠿ ⠨⠇⠑⠽⠎⠁
• Loup & Leysa •

We found a reason to climb higher
Breaking the mold just to inspire
With all of our stars in line
Knowing there's no time to waste



Ç'avait été une bien étrange journée, il fallait l'avouer. Je n'étais pas tout à fait certain des sentiments qu'elle avait dessinés en moi : étais-je satisfait du travail abattu, heureux d'avoir su m'entendre avec Leysa, de nous être réconciliés après nos indélicatesses mutuelles, ou bien me sentais-je encore coupable d'avoir remué chez elle des cendres toutes aussi ardentes que les miennes ? À moins que l'écho de sa question, son reproche involontaire, ne continuait de se répercuter parmi les couloirs de ma pensée sans que je ne parvinsse à m'en défaire. J'étais comme balloté entre les courants de ces émotions contraires et, lorsque je lui accordai mon propre pardon devant les portes désormais closes de la bibliothèque, je me pris à regretter de ne savoir lui exprimer le vortex complexe de mes tourments. Avait-elle eu raison ? Avait-elle pu viser si juste à mon propos, sans que je ne m'en rendisse compte ?

N'étais-je pas capable de sincérité sur moi-même ?

Noyé dans un flot de désagréables possibles, je tournai les talons, soigneusement raccompagné par Oracle jusqu'à l'entrée du lycée où m'attendait, je le savais, le véhicule en charge de nous reconduire à la villa. J'avais informé le chauffeur de mes horaires de travail tardifs pour cette soirée-là ; l'homme, aussi fier de sa tâche qu'animé d'un zèle remarquable et d'une dévotion forçant le respect, n'avait pas renâclé à l'idée de repousser les limites très généreuses de son agenda pour venir me récupérer en cette heure avancée, et patientait déjà à l'extérieur de l'établissement. « Monsieur, » me salua-t-il tout en m'ouvrant la portière.

Bien qu'il partageait avec ma mère un amour indéniable de l'étiquette, il n'en était pas moins vrai qu'il connaissait les Kelder depuis des années de bons et loyaux services, et nous ne manquions pas d'échanger avec plus de légèreté passées les exigences de nos apparitions officielles. Ce ne fut guère surprenant, donc, qu'il captât assez de mon trouble pour s'en enquérir sans honte, soucieux de me constater plus taciturne qu'à l'accoutumée.

« Tout va bien ? Vous êtes ressorti plus tard que vous ne l'aviez annoncé. »

Son inquiétude, vibrante de sincérité, me tira de mes réflexions pendant que je m'installai sur mon siège, vite imité par Oracle.

« Oh ! Ne vous en faites pas, monsieur Perreira. Moi et ma camarade... avons juste été très pris par nos recherches. »

L'homme se contenta d'émettre un très bien dubitatif, quoique déférent, mais je ne relevai pas sa circonspection, déjà replongé dans ma contemplation intérieure.

Nous remontâmes les rues de San Camari jusqu'à ma demeure dans un silence fait de grondements de moteur et de profonde introspection, puis franchîmes enfin le large portail automatique qui préservait la pudeur de mon foyer du regard intrusif des envieux. Une fois chez moi, je savais qu'il me restait une ultime mission à accomplir pour que je pusse enfin conclure cette curieuse aventure : je devais faire part à ma mère de l'engagement que j'avais pris - en son nom - auprès de Leysa.

Tout à coup, l'assurance inébranlable que j'avais affichée plus tôt vacilla quelque peu sur ses fondations. Car oui : quoi que j'avais pu affirmer devant ma camarade, la seule véritable force de décision sur l'entreprise que j'avais proposée, c'était bien Mère, pas moi. Et désormais que je me retrouvais seul entre moi et mes grandes déclarations, je n'étais plus si sûr que la cheffe de notre famille allait les approuver...

Mais tant pis. J'avais mis en jeu ma parole, j'avais appuyé sur ma capacité à la réaliser, je n'allais plus reculer maintenant. Avec une inspiration pleine de bravoure, je me lançai à l'affront de l'épreuve.


Now hold on, we're breaking new ground
No one stands to lose
So I want to choose
To embrace the hope that we've found
And suddenly I don't feel so alone
'Cause this is home



« Maman ? J'aurais... quelque chose à te demander. »

Un bruit contre le plan de la table m'indiqua de ma mère venait d'abandonner le projet qu'elle avait eu, quel qu'il fût, pour reporter son attention sur moi.

« Tiens donc ? Je t'écoute. »

Avait-elle perçu mon malaise ? J'avais cru entendre une nuance indéfinissable derrière le léger étonnement de sa voix. De la curiosité ? De l'amusement ? De la méfiance, même ? Elle me connaissait, pourtant : je n'avais pas pour habitude de lui réclamer beaucoup de faveurs, a fortiori les plus irraisonnables.          

Peut-être était-ce justement là l'explication de sa réserve.

« Tu sais, on nous a chargés d'un exposé en histoire, aujourd'hui. C'est un travail en binôme, mais nous n'avons pas pu choisir les équipes. Je me suis retrouvé avec une camarade que je ne connaissais pas encore bien, et... » (Conscient de m'éparpiller, je m'obligeai à abréger.) « ...Bref, il se pourrait que je lui ai proposé une visite au musée pour étoffer nos recherches. Et comme... il faut avouer... que ce serait plus pratique de profiter de l'exposition sans se faire bousculer et presser par la foule... je me disais que tu pourrais faire quelque chose en ce sens ? »  

La pause qui suivit n'aurait pas pu se faire plus évocatrice. À tout hasard, je tentai un sourire encourageant, refusant de prêter une oreille à ma nervosité grandissante ni à la consternation d'Oracle qui, dressée à côté de moi, ne ratait rien de la scène. « Et j'imagine que tu as déjà ton idée très précise de ce que tu entends par là, n'est-ce pas ? Ne nie pas, je te connais, » anticipa-t-elle avant que je ne pusse protester.

Pris au piège, je me résolus à lui annoncer l'entière vérité.

« J'ai promis que tu pourrais nous réserver le musée pour une visite privée.

— Rien que ça ! »
s'exclama-t-elle. Devant son incrédulité, je ne pus m'empêcher de me crisper un peu - et de réaliser tout à coup l'ampleur de mon audace. « Dis-moi, tu t'amuses souvent à faire ce genre de promesses comme ça, à la première venue ?

— N-non ! Mais je... j'ai pensé... Enfin, je me suis dit que ça nous serait utile, en plus de lui faire plaisir, »
me défendis-je tant bien que mal sous l’œil narquois d'Oracle. « Ça ne devrait pas être trop difficile pour toi, non ? »    

Elle eut un rire abasourdi. « Pas trop difficile pour moi... Ah, ces jeunes ! » Un raclement sur le sol m'avertit qu'elle s'était levée de sa chaise, et ses pas vinrent bientôt à ma rencontre. « En effet, ça ne m'est "pas trop difficile", mais j'aurais tout de même préféré que tu m'avertisses avant de promettre monts et merveilles à ta camarade. Tu as bien conscience que ce ne sont pas des événements qui s'organisent sur un coup de tête, même pour des gens comme nous, Loup ? Toute puissante qu'elle soit, l'influence a ses limites, et les autres ne sont dans tous les cas pas à ta seule disposition. Qu'il s'agisse du personnel du musée... ou de moi-même. »

Je grimaçai sous le bon sens de ces mots. À trop vouloir étaler les privilèges de mon nom, même avec la simple intention d'en faire profiter autrui, j'avais oublié que ma parole n'avait pas engagé que moi dans l'affaire.

« Je... sais. Pardon, Maman, » m'excusai-je, soudain bien bête. « Sur le moment, ça m'avait semblé une bonne idée, pas irréalisable... Je peux encore aller l'avertir que ce ne sera pas possible, s'il faut. »

Il y eut un soupir empreint de résignation qui attisa en moi les braises de l'espérance.

« Je n'ai pas dit que ça ne le serait pas. À quel musée pensais-tu, exactement ?  

— Oh ! Tu ne nous avais pas parlé d'une exposition sur Unys pour laquelle tu hésitais à prêter des héritages de Grand-Père ? » m'empressai-je de lui demander avec un entrain renouvelé. « Notre exposé va porter sur la région, ce serait vraiment idéal si... si nous pouvions nous y rendre.

— Celle du Museu dos Artes Históricos ? Oui, elle est ouverte depuis quelques jours. Tu as de la chance, Raul Perez Neri me doit une faveur pour le financement de sa galerie, »
déclara-t-elle d'un ton presque complice alors que le sourire s'élargissait sur mon visage. « Je m'occuperai de voir ce qu'il peut faire pour nous demain.

— Merci ! »
Ravi, je tendis les bras vers elle pour une étreinte qu'elle réceptionna sans mal. « Merci, vraiment.

— La prochaine fois, évite de prendre des engagements pareils auprès de tes amis sans avoir la certitude de pouvoir les tenir, »
me sermonna-t-elle gentiment tout en me caressant les cheveux. « Et sans considérer l'avis des personnes concernées, hm ?

— Je m'en souviendrai, »
promis-je sans ôter la tête de son épaule.

Lorsque je quittai enfin sa chaleur pour retourner dans ma chambre annoncer la bonne nouvelle, la voix de ma mère m'interrompit dans mon élan :

« Au fait, Loup ? »

Je me retournai dans sa direction, intrigué.

« Oui ?

— Cette camarade... comment elle s'appelle ?

— Leysa, »
répondis-je à l'interrogation, dont le détachement me sembla presque trop marqué pour être naturel. « Leysa Bracstor, je crois. Pourquoi ?

— Il faut bien que j'annonce au musée l'identité de ses deux futurs VIPs, »
expliqua-t-elle comme s'il s'était agi d'une évidence.

Un fond de suspicion indescriptible résidait encore dans ces mots pourtant très sensés, sans que je ne réussisse à en déterminer la cause. Je décidai de ne pas m'en formaliser.

« Sa famille ne fait pas partie de nos associés. Je doute que tu la connaisses, » affirmai-je en reprenant le chemin de ma chambre.

Alors que je m'éloignai, je crus l'entendre murmurer :

« Peut-être, mais quelque chose me dit que ça ne saurait tarder. »  
                 
* * *

Les jours suivants s'enchaînèrent sans vraiment se ressembler. J'eus le plaisir de découvrir que Leysa ne rechignait pas à venir me saluer d'elle-même malgré les circonstances particulières sur lesquelles nous nous étions quittés, et ces rapprochements n'étaient pas seulement motivés par la nécessité de notre labeur commun - même si, pris que nous étions par les contraintes du temps et de nos occupations personnelles, nous n'avions pas eu beaucoup d'occasions de nous étendre sur des sujets moins scolaires. Le café où nous nous rendîmes pour nos recherches fut une agréable découverte, lui aussi. Il n'était pas trop grand, ni trop fréquenté, et Leysa se montra d'une assiduité exemplaire en ce qui concernait le travail que nous venions y accomplir. Il y eut bien quelques égarements mais, mis dans la balance de mes inquiétudes initiales, leurs conséquences pesèrent bien moins que présumées.

Ma mère avait contacté dès qu'elle l'avait pu le fameux Raul Perez Neri, conservateur en chef du musée, afin de nous réserver l'endroit comme je le lui avais demandé. Il ne lui fallut pas beaucoup d'efforts pour obtenir gain de cause, et ainsi m'empressai-je d'informer ma camarade que nous aurions l'accès illimité à la partie unovienne de l'établissement pour toute une matinée. « C'est une exposition éphémère qui vient d'ouvrir ses portes au Museu dos Artes Históricos, l'un des plus grands musées de San Camari, » lui révélai-je au travers d'un message vocal adressé le jour même de la confirmation de notre sortie. « Tu ne devrais pas avoir trop de mal à te renseigner dessus, ils ont beaucoup communiqué dernièrement. Nous aurons toute l'aile consacrée à Unys rien que pour nous, ainsi qu'un guide qui nous assurera une visite complète et personnalisée. Il devrait y avoir tout ce dont nous pouvons rêver comme antiquités venues d'Unys, y compris une bonne part de reliques déterrées au Château Enfoui. » Le spectacle vaudrait très certainement le détour, du moins pour elle. De mon côté, je devrais me contenter des commentaires de notre guide et des descriptions oralisées des œuvres présentées, mais ça ne me posait pas un si grand problème : j'appréciais toujours de me cultiver, peu importait le médium employé.

La date de l'événement fut fixée au 20 novembre de bonne heure, ce qui n'était pas un désagrément trop insurmontable pour le sommeil décalé que je possédais - ni pour ma coéquipière, comme elle me l'assura plus tard. Il nous sembla que le jour tant attendu se faisait désirer au-delà de toute raison, et en même temps il arriva très vite ; la semaine et demie qui le tenait encore à distance se réduisit bientôt comme peau de chagrin, pour que je reçusse enfin un message impatient de Leysa alors que l'aboutissement de notre longue attente se profilait à l'horizon du lendemain. « Hâte d'être demain ! » L'éternelle joie de vie qui transparaissait derrière les ronronnements compressés du micro me tira un sourire. Je démarrai à mon tour l'enregistreur. « Moi aussi, j'ai hâte. N'oublie pas les cookies ! » Et d'envoyer le message sous l'amusement informulé d'Oracle.




I want to take the step that seems too far
Then we'll get the chance to find out who we are
If it rains, it pours, but we keep pressing through
Nothing feels impossible with you
   
    


La nuit venue, j'eus toutes les peines du monde à trouver le sommeil. C'était souvent ainsi lorsque je me trouvais dans l'expectative d'un moment marquant, longtemps anticipé. Il était curieux de noter que là où la vaste majorité de mes apparitions officielles et de mes rencontres médiatisées ne me procuraient plus cette fièvre incontrôlée, elle pouvait encore me rattraper à l'aube de simples retrouvailles avec une camarade de classe. Le cadre des retrouvailles en question n'était pas des plus ordinaires, certes, mais l'on ne pouvait pas dire que j'étais étranger à des mondanités de ce type. Vraiment, le cerveau et ses émois recelaient bien des mystères.

Je dormis peu, mais j'en vis l'avantage d'être au moins prêt à me lever pour respecter la précocité de l'horaire du rendez-vous. Ce fut les paupières gonflées que j'entamai ma routine matinale, avalai paresseusement mon petit-déjeuner, me lavai et m'emparai d'une tenue adaptée à notre activité du jour sous le regard critique d'Oracle, qui m'aida à déterminer quel ensemble fonctionnerait le mieux. Pour l'occasion, j'enfilai l'une de mes plus belles chemises, un pantalon haut aux bretelles assorties, et me fendis même d'une cravate pour parfaire le tout. Je ne me soignais pas tant pour le lycée, aussi Leysa risquait-elle d'être un peu surprise, mais qu'importait. Je tenais à offrir la meilleure impression possible à ceux qui avaient la générosité de nous accueillir. Ils n'en attendraient pas moins de Loup Kelder - plus, même : ils étaient en droit d'espérer que je leur rendisse leur charité par la grâce de ma révérence autant que par le prestige de mon image publique.

Une fois habillé, chaussé, les cheveux domptés et le visage rafraîchi après ma mauvaise nuit, j'embarquai dans la voiture de monsieur Perreira qui, une fois encore, s'illustrait par sa diligence malgré l'heure plus que matinale pour un début de week-end. Le trajet se déroula dans un grand calme contre lequel je dus lutter de toutes mes forces pour ne pas somnoler. À plusieurs reprises lors du voyage, j'étouffai à grand peine un bâillement qui finit par convaincre Oracle de me communiquer des ondes moralisatrices. Je lui fis parvenir en retour mon indignation : je n'avais pas fait exprès de veiller tard ! Sans compter que sa génétique ne la poussait pas non plus à d'interminables périples dans les bras de Lunala. Naturellement résistante à la fatigue, Oracle avait parfois du mal à concevoir le concept d'endormissement et, par là même, des difficultés à le provoquer ; elle avait pourtant bien compris combien dormir était plus essentiel pour moi que pour elle, ainsi que le rôle joué par ma cécité dans mes réveils hasardeux. Elle s'était donc fait un devoir de contrôler mon agenda du sommeil, ce qui, l'on pouvait s'en douter, n'était pas souvent à mon goût. Fort heureusement ce jour-là, mon insistance finit par avoir raison de ses remontrances. À la place, elle me laissa puiser en elle un peu de son énergie latente, afin que je pusse émerger à peu près des limbes dans lesquelles je menaçais de m'enfoncer avec le bercement régulier du moteur. J'étais presque alerte lorsque, enfin, la voiture ralentit, louvoya quelques instants puis se stoppa en douceur devant notre destination. Monsieur Perreira descendit m'ouvrir la porte avec son irréprochable prévenance, et tandis que je m'offrais à la caresse vivifiante de la brise, un appel m'apprit que je n'étais pas le premier arrivé, au contraire de notre réunion originelle - et ma retenue n'empêcha pas un plaisir sincère de voir fleurir un sourire sur mes lèvres. « Leysa. Bonjour à toi aussi. »


Two dreamers in hot pursuit
When we set our sights it's absolute
And I feel like we could make it all the way
Nothing feels impossible today !
 


Bien sûr, rien ne viendrait ternir l'allégresse toute ingénue de Leysa, pas même la vision d'une majestueuse limousine arrêtée à ses pieds ou la perspective d'une exploration réservée à elle seule parmi l'un des musées les plus renommés de San Camari. Oracle se laissa glisser à son tour hors de l'habitacle pour se placer à ma gauche, selon sa conformation habituelle, une initiative qui provoqua un autre salut à ma camarade. « Oh, et coucou Oracle. »

L'oiselle ne me communiqua pas son sentiment attendu dans ces circonstances, c'est-à-dire une nette indifférence ; plutôt, je saisis un picotement insolite à la lisière de mon esprit. Était-ce de la surprise que je captais ? De l'incompréhension ? Son désarroi me décontenança assez pour que je restasse figé une fraction de seconde pleine de perplexité. Puis je m'en défis d'un ébrouement mental. « Bien ! Monsieur Perreira ? Pourriez-vous revenir pour... Ah, je ne sais pas encore combien de temps nous prendrons pour nous concerter après la visite. Disons midi ? » hasardai-je, assez haut pour que Leysa comprît que je l'incluais dans mon interrogation. « Qu'en dis-tu, Leysa ? Avec cette marge, nous aurons largement de quoi explorer, noter ce qu'il faudra de ton côté et mettre le tout en commun une fois que nous en aurons terminé. »           

Après avoir convenu de l'horaire de retour, mon chauffeur repartit prestement à ses obligations, et j'invitai ma camarade à m'emboîter le pas vers l'entrée du bâtiment que je savais juste en face de nous. Monsieur Perreira s'assurait toujours de me déposer au plus près de mon but. Il n'aurait pas eu idée de me laisser déambuler sans indices à travers des rues inconnues, tout de même ! « Je suis déjà venu ici quelques fois, à l'occasion d'inaugurations diverses ou de célébrations en l'honneur de la participation de ma famille dans le financement de certains projets, » exposai-je à Leysa non sans un brin de satisfaction. « Je connais assez bien le directeur des lieux, ainsi que leur configuration - d'ailleurs, n'y a-t-il pas des escaliers, juste à quelques pas ? Passées les portes principales, il y a plusieurs accès vers la suite du musée. Nous n'allons pas rallier l'entrée des visiteurs classiques, tu t'en doutes, » plaisantai-je un peu alors que ma canne butait contre la première marche de l'escalier mentionné. « N'aie crainte : même si le reste du musée est ouvert, l'exposition d'Unys est belle et bien réservée pour nous seuls. »

À l'abord de l'obstacle, je posai une main sur la tête pelucheuse d'Oracle avec la même assurance que si j'avais pu la voir, prêt à la laisser me guider pour l'ascension. Le contact de son plumage raviva ses émotions dans mon esprit, tant et si bien qu'à mi-chemin, je ne résistai pas à poser la question qui la taraudait autant que moi.

« Leysa ? Y a-t-il... quelque chose de particulier dans les parages ? Oracle me semble perturbée, mais je n'arrive pas à définir par quoi. Enfin... perturbée n'est pas le bon terme... » Je me concentrai sur les échos renvoyés par mon amie. « ...Désolée ? Et ç'a l'air d'être lié à toi. Il t'est arrivé quelque chose ? »                      

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Exposition trempée
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Insouciante - inconsciente. Leysa ne s’est pas vraiment interrogée quant à la puissance qu’il faut pour réserver un musée (ou une partie de l’accès public) un samedi matin - enfin, gamine se rend bien compte que les Kelder ont de l’emprise, parce que ce n’est pas elle qui pourrait accomplir ce genre d’exploit. D’ailleurs, comment il faut s’y prendre, pour devenir aussi puissant ? L’argent ne l’intéresse pas, la gosse - quoiqu’il soit toujours plus satisfaisant d’avoir son porte-monnaie rempli et de pouvoir acheter ce que l’on désire - mais il régit ce monde. Capitalisme est maître - typiquement le genre de sujet auquel la Bracstor ne s’intéresse pas, à part quand il faut en dire du mal. Le lycée veut qu’elle ait à côtoyer des petits richards se pensant tout permis parce que papa et maman ont un jacuzzi dans le jardin, alors gamine a l’habitude d’entendre parler de choses qu’elle ne connaît pas - Loup, malgré l’argent et l’égo qu’il tire de cette puissance, reste abordable et ne semble pas la juger parce qu’elle ne peut pas se permettre les mêmes folies qu’une partie de ses camarades - l’autre part ayant la chance de frôler ce monde de paillette et de blingbling parce que, comme sa famille, ils habitent le quartier non loin. Il répond aussi quand elle le salue le matin - malgré l’attroupement qui se forme autour de lui quelques fois - des jeunes filles pour la majorité. Et quand ils se retrouvent au café, le temps file vite entre le travail et les petites pâtisseries qui régalent les papilles - morveuse s’est rarement sentie aussi bien dans un travail de groupe puisqu’on ne la rouspète pas - le Kelder se montrant patient et calme à toute heure.

Le téléphone a rarement autant vibré aussi - préférence marquée pour les rencontres physiques, il s'est très vite révélé que les échanges avec Loup à travers ce petit engin étaient pratiques et amusants. “Un guide aussi ?? Mais c’est trop bien ! En plus j’ai vu plein d’affiches un peu partout dans la ville ! J’ai trop hâte, on va apprendre plein de choses !” Après ça, Leysa compta les jours un à un, se pavanant inlassablement devant Isa, Thor ou Anubis. Tamlin aussi devait en avoir marre d’entendre sa sœur dire chaque soir qu’elle se rapprochait de la date fatidique - mais douceur habituelle n'en a pas été impactée. La veille, un dernier message - l’excitation partagée et la requête formulée - enfant n’a pas pu retenir le rire. “Ils sont encore tout chauds, j’espère qu’ils seront bons !” Sans prendre conscience du malheur qui s'abattra sur elle le lendemain. Et à peine quelques minutes après, la respiration calme et les yeux clos ne trompent pas sur l’état profondément endormie de la dresseuse en herbe - les rêves bercés par les mouvements de sables et l’odeur de la mer, quelques part dans les tréfonds, elle s’aventure dans un château enfoui.

• • •

Péripétie et carambolage - quand elle se présente à Loup, gamine dégouline du côté droit et ne peut réprimer des mouvements de poignets circulaires pour atténuer la douleur du choc précédent. Mais rien n’entrave la joie exprimée dans la voix lorsqu’elle le salue - et Oracle à sa suite, se remémorant le but de cette matinée - galvanisée. Toute guillerette, malgré les regards en coin du serviteur des Kelder, gamine écoute les paroles de son camarade sans perdre la joie sur les lèvres rosées. “Oui oui ! Ca me va parfaitement !” Ne se montre pas difficile, loin de là - a suffisamment conscience de la chance que le partenaire d’exposé lui offre pour avoir quelque chose à redire sur les horaires annoncés. Ni une ni deux, le chauffeur repart après une légère salutation tandis que de son côté, le brun s’avance en direction de l’intérieur. “Oh, euh, attends deux petites minutes ! Je dois aller garer mon vélo ! Je reviens vite !” Ploc. Ploc. Réactive, gone est déjà loin quand elle prononce sa dernière phrase - et dès lors que le bicycle est cadenassé, jeune fille est de retour à l’entrée. “C’est tout bon ! J’te suis !” Enjouée, sautille sur place. Ploc. Ploc. Ploc. “Oh ! D’ailleurs, c’est sympa la cravate, ça te va bien, ça fait très sérieux et… officiel ?” N’est pas certaine des mots mais les pensent avec le palpitant. Gamin s’est toujours montré sous un beau jour - élégance semble lui coller à la peau, mais aujourd’hui, tout particulièrement, brunette voit l’effort et l’importance de la visite - et se félicite de s’être bien apprêtée même si la qualité du tissus n’est pas la même et que, surtout, l’était des vêtements prêtent à confusion - est-ce qu’elle s’amusait à sauter de flaque en flaque avant de venir mettre la pagaille dans un musée ? Les visiteurs ne peuvent retenir les regards curieux et intrigués - main dans les cheveux mouillés - gênée. Sploch. Sploch.

Tirée de ses pensées par la voix rassurante de sa connaissance - vantant l’expérience alors qu’enfin ils mettent les pieds (Sploch. Sploch.) dans le grand hall. Horizons, grisés par le temps et la faible luminosité, s’illuminent devant la grandeur de la pièce, les dalles quadrillées et l’escalier sublime par sa rampe de bois qui se dresse devant eux. Si bien que Leysa en devient muette - observant sans s’agiter, toute petite face à la noblesse du musée, ne se rendant même pas compte du bruit de ses chaussures sur le sol - Sploch. Sploch.. Mirettes brillent en croisant les regards des quelques tableaux exposés - servant de décoration à la pièce qui pourtant n’est pas à visiter. Revient sur Terre lorsqu’à nouveau Loup lui adresse un mot - pas vraiment à elle lui semble-t-il, mais un moyen comme un autre de montrer qu’il connaît les lieux. “Oh, euh, oui ! On ne peut pas le rater, il est vraiment… incroyable !” Sploch. Sploch. Arrêt sur image, regarde les chaussures alors qu’elle entend en fond Loup la rassurer sur la réservation - comme si la Bracstor pouvait réellement s’inquiéter de ça - alors que l’attention, elle s’est détournée vers les empreintes laissées, l’eau écoulée sur le sol, marquant le chemin suivi des lycéens. “Oh nooon…” Murmure presque inaudible. Shcourtch. Shcourtch. De la pointe des pieds, essaie d’effacer les traces les plus proches, le joue au rouge.

En tête, l’adolescent gravit l’escalier un à un, accompagné du fidèle oiseau - alors que gamine prend du retard pour essuyer au maximum les marches marquées par sa maladresse. Shcourtch. Shcourtch. “Leysa ?” Relève vivement la tête, l’impression d’avoir été prise en flagrant délit. Dans les parages ? Regarde tout autour avant de se retourner vers la Xatu, semblant pourtant fidèle à elle-même. “Et ç’a l’air d’être lié à toi. Il t’es arrivé quelque chose ?” Oh… Les mains se croisent dans le dos, les pieds s’alignent l’un contre l’autre, la tête se baisse - adolescente devient comme gamine qu’on puni - et la scène est d’autant plus étrange que Loup la dépasse largement avec ses deux marches d’avance. Pétales se pincent dans un froncement concerné - désolé. “J’suis désolée Loup. C’est que, j’ai essayé de bien m’apprêter aujourd’hui, spécialement, comme toi tu vois ?” Tête se tend vers lui tout d’un coup, mélange singulier d’espoir et de consternation . “Mais sur le chemin, j’ai évité de justesse des enfants et j’ai fini dans une flaque d’eau.” C’est trop bête alors qu’il pleut presque jamais à cette période de l’année. Poignet derrière le dos se retourne en souvenir de la petite douleur. “Du coup, j’suis toute trempée d’un côté. Et ça goutte partout, vraiment pardon - mais c’est d’l’eau, ça s’évapore hein ? C’est pas trop grave, si ?” Admission de la culpabilité alors qu’un vieux frisson de froid lui parcourt les épaules - ne s’en est pas aperçu jusqu’à présent parce qu’elle était trop occupée à effacer les preuves de son méfait - mais dans un musée, une certaine température est maintenue pour ne pas abîmer les œuvres - et bientôt elle ne tardera pas à trembler.

"Je..." Hésite - pourquoi la bouche est si fermée devant lui ? Leysa, on la connait pour ses mots sans détours et ses pensées hautes - pas pour se poser des questions ou cette réticence à dire ce qui lui vient si facilement. "Je te fais honte ?" De but en blanc - inquiet mais froid - dans sa peur d'un rejet - insolite. Tout ce mélange - alors que cela devait être une belle journée, le tambourin s'emporte pour tant d'autres raisons. Pourquoi cela lui tient-il tant à cœur ? "On - devrait pas rester là, on va faire attendre le guide sinon !" Se force à terminer sa phrase sans bégayer, se reprendre - sans se poser de question car ce n'est pas elle, pas son genre - et que si les doutes la prennent maintenant, quand s'arrêteront-ils de la tourmenter ? Se remet en chemin jusqu'à arriver à hauteur du garçon, grand sourire scintillant. "J'suis trop pressée de voir l'exposition ! Oh ! Et j'ai remarqué - enfin c'était un peu évident mais j'avais pas vraiment fait attention avant - vous pouvez communiquer par la pensée avec Oracle ? Vous faites comment ? Est-ce que c'est comme si vous parliez un code particulier ou c'est plus subtile encore ?" Leysa se retrouve - façade fait partie d'elle.


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Posté le Dim 10 Juil - 17:16
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Nous nous étions enfin réunis à l'entrée du musée, et cependant que je définissais à la hâte le terme de notre programme afin d'accorder les horaires de mon chauffeur, Leysa approuvait de toute son énergie débordante. « Oui oui ! Ça me va parfaitement ! » Nous voilà partis jusqu'à midi, donc. L'homme acquiesça à mes revendications, quelques saluts de convenance furent échangés, puis il retrouva le chemin de son siège conducteur. Pour ma part, je me retournai vers l'entrée du musée de concert avec Oracle, prêt à accomplir les premiers pas d'une journée qui promettait d'être bien chargée.

« Oh, euh, attends deux petites minutes ! » me retint la voix empressée de Leysa, qui s'éloignait déjà aux côtés d'un petit ronronnement cyclique caractéristique. « Je dois aller garer mon vélo ! Je reviens vite ! » Elle fut forcée de crier sa phrase pour que sa voix portât au-delà de la distance - quoique je doutais, en vérité, que la proximité l'eût empêchée de se montrer si exubérante. Stoïque, j'attendis patiemment que la cavalcade de ses pas vînt me retrouver devant le bâtiment. « C’est tout bon ! J’te suis ! » s'exclama-t-elle sans même prendre le temps de paraître essoufflée.

« Tu ne... » commençai-je, mais pas assez vite : une nouvelle pensée venait de s'ajouter à la tornade et, bien sûr, c'en fut trop pour que Leysa sût étouffer la rafale. « Oh ! D’ailleurs, c’est sympa la cravate, ça te va bien, ça fait très sérieux et… officiel ? » Au moins, elle avait le bon goût de se montrer flatteuse dans son impolitesse. Le soupir qui frôlait mes lèvres s'éteignit lorsque j'acceptai le compliment de bonne grâce. « Merci, » répondis-je humblement tandis que nous progressions vers l'entrée. À la mention de ma cravate, je n'avais pu m'empêcher d'en tâter l'étoffe, par instinct. « Je ne me fends pas toujours de l'effort pour le lycée, je l'admets, mais j'aime en porter. Si tu me permets, je suis certain que ta tenue te sied très bien à toi aussi, » lui rendis-je l'attention avec élégance. Qu'elle fût ma camarade ne signifiait pas que je devais me dispenser de mes manières, après tout.
     
Tandis que nous passions les portes du musée pour pénétrer à l'intérieur de son vaste hall - l'écho de pas et de voix multiples se répercuta dans une atmosphère qui, bien que je la susse confinée, épousait des formes tellement lointaines qu'on n'eût pas fait grande différence avec l'extérieur, au-delà de l'immobilité de l'air - je continuais de discourir sur mes quelques expériences des lieux, le sourire dans les mots comme sur mes lèvres. La satisfaction de pouvoir partager avec Leysa ces précieux privilèges, qu'il s'agît de notre actuelle visite comme celles de mes souvenirs, m'avait gagné tout entier, à tel point que je ne prêtai pas garde à l'étrange couinement spongieux qui me talonnait avec une assiduité remarquable. Nous arrivâmes bientôt au pied de ce majestueux escalier tout de pierres et de boiseries, ainsi qu'on me l'avait décrit, qui m'avait causé plus d'une peine durant mes précédentes venues. L'exclamation émerveillée de ma partenaire d'exposé ne m'étonna pas le moins du monde. Je n'avais peut-être pas l'image, toujours était-il que j'avais déjà effleuré la lourde rampe de bois d'un seul tenant, polie par l'usage, et sa largeur impressionnante - l'on ne pouvait refermer complètement la main dessus - m'avait donné une belle idée de ce à quoi la structure, dans son ensemble, devait ressembler.

Comme je n'avais pas écouté les couinements, je ne m'aperçus pas non plus qu'ils se changèrent en frottements obstinés, et entamai sans ralentir l'ascension périlleuse de la longue volée de marches. Oracle se montra aussi secourable qu'à l'accoutumée : avec une ou deux marches d'avance, elle restait néanmoins à portée de ma main gauche qui s'était emparée, tout en délicatesse, de l'une de ses deux plumes crâniennes. Je m'en servais comme ligne de vie plus que comme moyen de tractation - le risque de lui arracher ses plumes était trop grand - mais c'était suffisant pour me permettre de grimper à une allure qui n'aurait pas fait honte à un voyant. À mi-course, je m'arrêtai cependant, tracassé par le retour régulier de la perplexité d'Oracle au sein de mon propre esprit. J'en vins à questionner Leysa à ce sujet, tout en réalisant dans le même élan que la jeune fille était, pour une raison inconnue, étrangement en retrait alors que je me serais attendu à ce qu'elle galopât en amont, emportée par l'excitation. Sa réponse contrite me parvint, à l'inverse, de plusieurs marches en contrebas. « J’suis désolée Loup. C’est que, j’ai essayé de bien m’apprêter aujourd’hui, spécialement, comme toi tu vois ? Mais sur le chemin, j’ai évité de justesse des enfants et j’ai fini dans une flaque d’eau. » Si la première partie de sa déclaration me fit plaisir, la seconde me figea de surprise. Je voulus ouvrir la bouche pour réagir, mais elle n'en avait pas terminé. « Du coup, j’suis toute trempée d’un côté. Et ça goutte partout, vraiment pardon - mais c’est d’l’eau, ça s’évapore hein ? C’est pas trop grave, si ? » Son intonation piteuse me donna la sensation de faire face à une enfant interceptée par ses parents au beau milieu d'une bêtise.

Je refermai la bouche. D'un commun et tacite accord, Oracle et moi entreprîmes de redescendre l'escalier, lentement, précautionneusement, pour rejoindre la marche où se tenait Leysa. Mon arrivée silencieuse ne dut pas arranger son malaise, car sitôt que je fus assez proche - tout en la devançant encore de quelques marches -, je l'entendis balbutier : « Je... Je te fais honte ? » Dérouté, je me stoppai net. « Voyons, Leysa, » la réprimandai-je sans colère. « De quoi devrais-je avoir honte ? Tu n'es pas délibérément tombée dans cette flaque pour nuire à ma réputation, que je sache. » J'eus un inaudible soupir. « Tu aurais dû me prévenir tout de suite. Mon chauffeur aurait pu te raccompagner chez toi pour que tu te changes. J'aurais demandé au guide de patienter un peu, ça n'aurait pas été une très longue attente. » Soucieux de ne pas l'intimider davantage, j'adoucis un peu le ton. « Est-ce que... ça va ? Tu ne t'es pas blessée en tombant, au moins ? »          

« On - devrait pas rester là, on va faire attendre le guide sinon ! » Refusant de s'attarder plus longtemps sur ma sollicitude, elle s'élança à ma rencontre ; bien vite, ses pas me retrouvèrent sur mon aplomb surélevé. Le flot habituel de ses paroles avait déjà repris le dessus sur son embarras. « J'suis trop pressée de voir l'exposition ! Oh ! Et j'ai remarqué - enfin c'était un peu évident mais j'avais pas vraiment fait attention avant - vous pouvez communiquer par la pensée avec Oracle ? Vous faites comment ? Est-ce que c'est comme si vous parliez un code particulier ou c'est plus subtil encore ? »

J'eus un second soupir, amusé cette fois. « Je veux bien t'en dire davantage, mais avant, tu vas devoir faire un petit quelque chose pour moi. » Mystérieux, j'abandonnai le contact d'Oracle pour tendre ma main gauche dans le vide - vers Leysa. « Prends ma main. »

Lorsqu'elle eut obtempéré, nous redescendîmes - toujours avec grand soin - les quelques marches qui nous séparaient du rez-de-chaussée. Une fois à destination, je commandai à Oracle de nous trouver un coin abrité, loin des visiteurs et, plus simplement, de tout élément susceptible de souffrir d'un trop fort courant d'air. Devant l'incompréhension de Leysa, je ménageais mon effet en silence, un sourire malicieux sur les lèvres.

Enfin, lorsqu'Oracle m'assura que nous faisions bien face à un mur dénué de décorations instables, j'invitai la jeune fille à se placer juste devant. « Tu comprends, je ne peux décemment pas te laisser dans cet état, » me mis-je enfin à expliquer, l'air nonchalant. « Je ne voudrais pas que tu attrapes froid, ou que les conservateurs du musée te reprochent de salir les couloirs... Mais il n'est plus question de se changer, maintenant. » La perspective de ce qui allait suivre aurait pu m'arracher un gloussement des plus puérils ; à la place, je me contentai de me décaler de quelques pas. « Je te conseille de vérifier que toutes tes affaires sont bien accrochées. Oracle ? » L'oiselle, qui pressentait toute la narquoiserie de mes pensées sans en deviner le sens exact, ne remua pas une plume, je le savais, mais je perçus néanmoins une attention circonspecte se lever parmi les méandres de son esprit. « Utilise Lame d'Air, s'il te plaît. Doucement, bien sûr. Le but est de la sécher, pas de la blesser. » L'ahurissement d'Oracle égala bien celui de Leysa, mais je n'en démordis pas ; sous mon insistance - et parce qu'elle avait assez confiance en sa capacité pour se permettre la tentative - la Xatu accéda à ma requête.  

Le vent se leva sous l'impulsion de discrets battements d'ailes. Ses bourrasques, peut-être un peu plus fraîches que je l'avais souhaité, me balayèrent l'avant du corps. Je sentis l'air glisser contre mes joues, se faufiler sous mes cheveux et mes vêtements et les agiter d'un même mouvement, comme pour les douer d'une vie propre. Tout au long du procédé de séchage, je m'autorisai enfin à répondre aux interrogations de ma pauvre victime. « Comme tu l'as deviné, Oracle et moi avons un lien, oui. De nature tout à fait psychique. Ce n'est pas de la télépathie en tant que tel, nous ne pouvons pas vraiment tenir de discussions par la pensée, mais par instant, si la sensation est assez forte ou que nous nous concentrons pour la partager, nous pouvons ressentir les émotions l'un de l'autre, » exposai-je en haussant assez le ton pour que Leysa pût m'entendre derrière le souffle du vent. « C'est aussi grâce à ce lien que je sais toujours où se trouve Oracle par rapport à moi, tant qu'elle est suffisamment proche. » Peu à peu, les ondoiements aériens de la capacité finirent par faiblir, signe que l'oiselle avait su mener sa tâche à bien. Je lui adressai mes remerciements sans réussir à dissimuler tout à fait la note goguenarde dans ma voix, et encore moins la claire jubilation que je ressentais en mon for intérieur. Elle me renvoya en retour l'étendue de sa réprobation, mais elle-même devait admettre l'ingéniosité de mon idée derrière ses allures de mauvaise farce. Plus que content de moi, je reposai ma main sur la tête blasée de mon amie Pokémon avant de rejoindre l'infortunée ébouriffée. « Ce n'était pas trop mouvementé, j'espère, » m'enquis-je, cette fois avec un souci sincère. « Excuse-moi pour la petite mise en scène. J'avais le cœur à la plaisanterie. » Lentement, je me retournai en direction des escaliers au sommet desquels notre guide s'inquiétait sûrement de notre absence. « Nous ne devrions plus tarder, maintenant. Notre escorte va commencer à s'impatienter. » Ce qui ne m'empêcha pas d'attendre que Leysa se fût remise de ses émotions pour reprendre avec elle le chemin de l'étage. Je pouvais m'amuser, certes, mais pas aux dépens de mes bonnes manières !           

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• Lyr'se Aquilae •
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Le musée, sa grandeur, son ambiance - chic et élégant, le genre que Leysa ne voit pas souvent - impressionne, émerveille, ne serait-ce que par la devanture. Tout excitée en oublie presque ses petits tracas, s’en retournant à Loup une fois le vélo garé, guillerette - ne peut s’empêcher d’avouer ses pensées sans se rendre compte qu’elle l’a coupé - bien trop enthousiaste pour y faire attention. Surprise quant à la réflexion, sceptique quelque peu également. “Mais Loup, t’es toujours beau !” S’exclame parce que ne se souvient pas de l’avoir vu une seule fois mal vêtu au lycée - alors qu’à contrario elle ne compte plus les fois où les jogging et sweat shirts ont foulé son enceinte. “J’veux dire, si tu me voyais parfois au lycée, ou d’autres hein, tu saurais que vous êtes pas nombreux à faire des efforts !” Ne relève pas quant à sa tenue, à elle, sur l’instant - préfère éviter le sujet à dire vrai et surtout, observer l’intérieur du bâtiment, qui la subjugue de beauté. Leysa pourrait presque utiliser de beaux mots soutenus pour coller à l’atmosphère - si elle en connaissait un peu plus.

La visite semble comme commencer avec un Loup qui s’improvise guide, marquant que ce n’est pas la première fois qu’il vient, au contraire. S’interroge fugacement sur l’utilité de s’y rendre sans pouvoir profiter pleinement de l’attraction - puisqu’il ne peut pas toucher les artefacts de ses mains pour s’en faire une idée, seulement écouter d’autres en parler - avant de se recentrer sur ses conflits internes, sur les dégâts qu’elle cause en trempant le hall d’entrée. Essuie autant qu’elle peut - en réalité élargit seulement les zones mouillées - jusqu’à ce que finalement, l’inséparable duo ne remarque - ou plutôt note - que quelque chose cloche. Coupable, elle s’explique, s’excuse, regarde le sol - peur qu’on la dispute ou pire - qu’on lui demande de faire demi-tour. Et le silence - et les jambes qui descendent les escaliers - tête lui tournerait presque, larmes au bord du vide, poings tremblotent sur les cuisses. “De quoi devrais-je avoir honte ? Tu n'es pas délibérément tombée dans cette flaque pour nuire à ma réputation, que je sache.” Pression retombe quelque peu - tension se lève dans les épaules. Bats des cils, incertaine, jusqu’à ce qu’il lui demande si elle va bien. Renifle un peu, le nez devenu rouge sous le flot d’émotion. “Je crois que… ça va ? Je me suis retenue avec la main et j’ai un peu mal au poignet mais c’est rien de grave.” Petite voix un peu apaisée plus calme que d’ordinaire.

Il lui faut un instant de plus avant de redevenir l’enfant enjouée qu’on connaît tous - changeant délibérément de sujet, débit des mots plus rapides que celui de bons rappeurs (aurait-elle raté sa vocation ?). Adolescent soupire alors - mais sourire ne trompe pas sur les intentions. “Prends ma main.” En conclusion du mystère qu’il a imposé - stupeur, mirettes vont et viennent entre le visage du garçon et la main tendue, s’attardant parfois sur Oracle, toujours aussi stoïque et ne lui révélant aucunement les intentions du Kelder. Dans le doute essuie sa main droite, pourtant déjà sèche et l’y glisse prudemment dans celle de son camarade, prenant garde à ne pas le surprendre - alors même que c’est sa propre demande. Étonnée par sa douceur - chaleur la réchauffe un peu - contact la rassure aussi. Docilement, la brunette le suit alors, s’accordant à son rythme. Sceptique mais pas méfiante devant les demandes, non sans une pointe d’amusement sur le visage d’ordinaire plus sérieux du plus vieux, Leysa se positionne tel que demandé, silencieusement. Elle ne sait pas ce qu’il a derrière la tête, vraiment - mais le fait qu’il y mette autant de temps et d’artifice sont des indices suffisamment importants pour qu’elle se doute que ce sera à ses dépends. N’a pas vraiment l’envie de protester cependant, se plie sans mal à ses désirs puisqu’il est maître des lieux, ici, d’une certaine façon - bien plus légitime qu'elle à vrai dire.

Lame d’Air. Les yeux s’ouvrent grand - avant de se refermer précipitamment quand le vent vient fouetter le visage, lui arrachant une petite larme très vite séchée. Vent frais mais amusant, déploie ses bras pour que tout soit bien sec - se tourne également même si le froid commence à la ronger - espère que ça ne durera pas beaucoup plus longtemps. Entend à peine les paroles de Loup, doit se concentrer sur les réponses à ses questions pour en comprendre les nuances de son récit. Dépendance à l’oiselle, relation saine toutefois de ce qu’elle en voit, de ce qu’elle en entend. Ne peut s’empêcher de penser à Anubis, dont il est si simple pour elle de comprendre les intentions. Et enfin, doucement, le vent se dissipe, laissant là une Leysa amusée mais plus que rafraîchit. “C’était super marrant ! Juste, j’ai un peu froid maintenant…” Rougeur en témoigne - le nez ne tardera sûrement pas à couler, au moins pour la journée. Passe une main dans ses cheveux - s’agite un peu pour faire partir les sensations glacées qui tiraillent le corps - se rend compte que le chignon est complètement défait, mèches folles s’envolant de tous les côtés. “Tu me donnes un instant pour que je rattache mes cheveux aussi ?” Et ni une ni deux, la tête bat, passe ses doigts pour les dresser - les enroule jusqu’à pouvoir les coincer dans le chouchou précédemment récupéré. Coiffure plus haute, plus désordonnée mais qui garde de son romantisme dans les filins indociles. “Et voilà !”

“Encore désolée pour cette histoire !” Non, ce n’était pas volontaire, mais il y a plus calme comme début de matinée et de visite. “J’me ferais pardonner auprès de tout le monde avec les cookies ! Y en a suffisamment pour vingt personnes au moins !” Heureuse. “Et j’ai pensé à toi aussi Oracle ! Et surtout j’ai réussi à sauver les biscuits pokémons des morfales qu’on a à la maison !” Aka Thor et Anubis - Ladon, de par son âge, peut-être un tantinet plus mesuré. “Mais je vois du coup, pour votre lien - ça dépasse complètement ce qu’on peut voir je trouve, si vous êtes capables de vous communiquer directement ce que vous ressentez. J’crois que… bon c’est un peu prétentieux de le dire, mais j’suis pas loin de ça aussi avec Anubis.” Repense à toutes ces fois où, comme avec Isa, il n’y a besoin que d’un regard - que d’un mouvement ou d’un son pour savoir dès lors ce qu’il se trame. Cours de ses pensées avancent en même temps qu’ils gravissent à nouveau les escaliers - côte à côte cette fois - jusqu’à atteindre le sommet. “C’est par où maintenant ?” Humeur ravie - n’en déplaisent aux frissons qui la parcourent toujours un peu.

Posté le Mar 12 Juil - 17:06
Loup Kelder
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Recevoir des compliments n'avait pour moi rien d'inhabituel. En tant que fils d'une Famille au rôle majeur dans la vie politique et économique de Cinza, en tant que personnalité publique et aspirant à l'élite gouvernante du pays, j'avais droit à mon lot de flagorneries de la part des opportunistes avides de s'attirer mes faveurs, et par là même, celles de ma mère. Le lycée ne faisait pas exception : je ne comptais plus ceux de mes camarades à se prétendre mes amis éternels, dans l'espoir que je me souvinsse d'eux le jour de mon éveil au pouvoir. Les adultes aussi, parfois, s'adonnaient à ce triste exercice, souvent lorsque leur nom ne leur offrait pas assez d'appui pour qu'ils se sentissent en mesure de me toiser malgré la différence d'âge. Les flatteries passaient d'outrancières à sobres et finement tournées lorsque je rejoignais les réceptions des hautes sphères, là où évoluaient les plus illustres profils de la région ; c'était alors la bienséance, et non l'envie, qui animait les marques de politesse murmurées d'une voix aussi mesurée que les mots. Des mots bien plus dangereux qu'ils n'en avaient l'air.

Car, au milieu de cette profusion de grâces, je ne comptais jamais aucune remarque qui ne cherchait à servir un intérêt autre que personnel.

« Mais Loup, t’es toujours beau ! » L'exclamation fusa de son cœur avec une telle vérité, comme si Leysa s'étonnait de devoir me souligner cette évidence, que je ne prêtai pas garde à la suite de sa phrase. Les Roublenard les plus obséquieux m'avaient déjà servi des louanges infiniment plus élaborées ; pourtant, face à cette affirmation simple, honnête, prononcée d'un ton dépourvu de la cupidité à laquelle j'étais accoutumé, je ne trouvai que répondre. Était-ce à cause de sa franchise désarmante ? De l'absence, je le sentais, de desseins regrettables pour la motiver ? De la candeur qui imprégnait son initiative, à croire que je venais de prononcer une aberration et qu'intervenir pour me corriger, au-delà de susciter ma satisfaction, était un geste de sollicitude, un moyen de me préserver d'une injustice inacceptable ? C'était étrange ; du moins, ce n'était pas un commentaire auquel je me serais attendu en-dehors de l'intimité du foyer. Malgré moi, je sentis mes joues piquer et mes lèvres s'étirer dans un commun effort pour me trahir.

« Je te remercie, » me contentai-je de répéter, sans m'étaler davantage - mais mon expression parlait pour moi. Me faire prendre de court ainsi, et par une camarade de classe de surcroît, était une sensation pour le moins dérangeante. Je me ressaisis. Perdre mes moyens pour un simple compliment n'était pas très digne de ma réputation.
   
Il ne me fallut pas longtemps pour reprendre contenance, et le long récit de mes souvenirs m'aida grandement à retrouver le contrôler de la situation. Si j'avais été voyant, nul doute que j'aurais brandi bien haut ma canne pour illustrer mes propos et m'approprier de loin les lieux avec force moulinets des bras ; à défaut, je progressai jusqu'à l'escalier d'une démarche assurée, le dos droit, jusqu'à réaliser l'inexplicable retard de ma partenaire. Stoppé dans mon ascension, je redescendis les marches pour la rejoindre aussi vite que me le permettait la prudence. La crainte qu'elle exprima me surprit - l'impressionnais-je donc tant ? - et je fis de mon mieux pour la rassurer. Bien sûr que non, elle ne me faisait pas honte ; à dire vrai, en cet instant, je la soupçonnais d'en concevoir à elle seule bien assez pour nous deux. Pour ma part, j'étais plus soucieux de ce qu'elle pût s'être blessée sans avoir osé me l'avouer. « Je crois que… ça va ? Je me suis retenue avec la main et j’ai un peu mal au poignet mais c’est rien de grave. » Puisque je commençai à la connaître, je me laissai convaincre par cette explication ; je ne voyais pas quel intérêt elle aurait eu à me mentir, désormais que sa « faute » avait été dévoilée. Un peu rasséréné - et l'intonation plus calme de la voix de Leysa m'indiqua que le sentiment était partagé -, je réfléchis à la place à une solution pour le second problème le plus pressant qui se présentait à moi : sa tenue détrempée.

« N'aie pas peur de m'en parler, la prochaine fois, » insistai-je distraitement, en proie à mes réflexions, mais elle se déridait déjà pour m'assaillir de questions en même temps qu'elle bondissait à mes côtés. Lorsqu'elle mentionna Oracle, je sus ce qu'il me restait à faire. Et ma réserve désabusée se mua en malice.

Elle ne devait pas s'attendre à ce que je lui proposasse de me prendre la main. Pour ce à quoi je songeais, c'était verser dans une théâtralité tout à fait dispensable, il fallait l'admettre, néanmoins je ne pouvais résister à l'idée de la déconcerter un peu à mon tour - lui rendre la monnaie de sa pièce pour l'embarras dans lequel elle m'avait mis plus tôt, en quelque sorte. J'avais le tempérament joueur sous mes bonnes manières ; je ne rechignais pas à quelques farces de temps à autre et, comme je m'étais fabriqué un personnage, j'appréciais de le mettre en scène, au grand dam des journalistes qui avaient eu l'heur de m'interviewer et l'avaient appris à leurs dépens. Par la même occasion, j'étais bien moins frileux du contact qu'on ne pouvait le croire. C'était une conséquence logique de ma cécité, cependant j'avais déjà surpris plus d'un mal informé sur le sujet, et Leysa ne dérogea pas à la règle.

Sa main se faisait désirer. Lorsqu'elle se décida enfin à accepter la mienne, l'appréhension qui transparut derrière son étreinte timide élargit un peu plus mon sourire ; sans hésiter, je refermai mes doigts sur les siens et l'entraînai, dans une motion que j'espérais élégante, vers le bas des escaliers.

Mon plan se déroula à merveille. Notre drôle de trio s'abrita près d'un mur dépouillé, où je relâchai la main de ma partenaire tandis qu'elle et Oracle prenaient place comme je l'avais désiré. Et puis le vent se leva.

Les bourrasques portèrent avec elles l'exposé succinct que je fis de ma relation empathique avec Oracle. Trop occupée à se laisser ébouriffer, Leysa ne m'interrompit pas, cette fois, et je pus disserter à ma guise jusqu'à ce que l'oiselle achevât sa mission. Loin de se vexer du petit tour que je lui avais joué, la jeune fille éclata de joie. « C’était super marrant ! Juste, j'ai un peu froid maintenant... » C'était bien ce que je craignais. Je n'avais rien prévu pour parer à cette éventualité, et nous ne pouvions nous permettre de tergiverser davantage : notre guide ne devait plus nous attendre. « Oh, je n'avais pas prévu qu'il s'agirait d'un séchage à froid, » plaisantai-je, dans l'espoir que le trait d'humour la distrairait de sa gêne. « Marchons donc, ça te réchauffera. » Ma main avait déjà retrouvé sa place parmi le duvet pelucheux de la tête d'Oracle, prête pour reprendre la route.

« Tu me donnes un instant pour que je rattache mes cheveux aussi ? » s'enquit Leysa, ce qui retint mon pas. Indulgent, j'accédai courtoisement à sa demande. « Fais donc, je t'en prie. »

Il y eut un ébrouement appliqué, quelques froissements de tissu. Leysa s'agita autant que j'observai une immobilité de statue, tel le reflet humain de la Xatu dressée à mes côtés. Parfois, je me demandais combien notre lien d'empathie ne transmettait pas les manières de l'un vers l'autre, comme le va-et-vient d'une balançoire. « Et voilà ! Encore désolée pour cette histoire ! » s'écria la jeune fille en rattrapant mon niveau.

« Une seule excuse était bien suffisante, » la réprimandai-je gentiment. Par chance, je parvins à placer ma répartie juste avant qu'elle n'enchaînât, sans pitié aucune pour la préservation de son souffle : « J’me ferai pardonner auprès de tout le monde avec les cookies ! Y en a suffisamment pour vingt personnes au moins ! Et j’ai pensé à toi aussi Oracle ! Et surtout j’ai réussi à sauver les biscuits Pokémon des morfales qu’on a à la maison ! » S'il n'avait pas été si tôt dans la matinée, mon ventre aurait pu gargouiller à cette perspective. « Face à une telle générosité, comment puis-je lutter ? » ris-je d'une voix douce. La mention de son nom avait éveillé un semblant d'intérêt chez la Xatu, aussi me chargeai-je de jouer les intermédiaires. « Oracle n'a pas un appétit dévorant - elle tient plus de l'ascète que de l'amatrice de bonne chère - mais l'attention la touche. Je le sens. » Cette dernière remarque attisa de nouveau la curiosité de Leysa sur nos étranges communications.

« Mais je vois du coup, pour votre lien - ça dépasse complètement ce qu’on peut voir je trouve, si vous êtes capables de vous communiquer directement ce que vous ressentez. » Le compliment détourné flatta mon orgueil plus que de raison. Je tirai une intense fierté du lien que j'avais su tisser avec Oracle, bien que la chose s'était créée plus ou moins malgré nous ; même si l'oiselle aurait apprécié que je fisse preuve d'un peu plus de retenue, je ne sus m'empêcher de rayonner. Cependant, Leysa n'en avait pas terminé. « J’crois que… bon c’est un peu prétentieux de le dire, mais j’suis pas loin de ça aussi avec Anubis. » Eh bien, voilà une déclaration inattendue. Alors que nous entreprenions de gravir de nouveau le puissant escalier menant à notre destination, j'eus un spasme de sourcils, recouvris tout à coup mon sérieux. « Anubis ? » La question flotta au milieu de mes pensées informulées. Je ne croyais pas me souvenir d'avoir entendu Leysa évoquer ce nom durant nos précédents - et courts - échanges. « S'agirait-il de ton Pokémon ? » À la tournure de la conversation, c'était l'explication la plus probable, mais cette supposition en entraîna bien d'autres à sa suite : à quelle espèce appartenait-il ? Depuis quand se connaissaient-ils ? Partageaient-ils vraiment la même forme de télépathie que j'entretenais avec Oracle ? C'était la première fois que je rencontrais une personne prétendant vivre une expérience similaire à la mienne ; j'étais tout à la fois sceptique et intrigué.

Sur ces entrefaites, nous gagnâmes enfin le sommet des escaliers, après une patiente ascension où, à mon grand étonnement et non moins grand plaisir, Leysa ne s'élança pas en tête et préféra se caler à mon rythme pour poursuivre la discussion. « C’est par où maintenant ? » L'ironie de la situation me frappa l'espace d'un instant, et j'esquissai un sourire. « Ne trouves-tu pas cela cocasse, de t'en remettre à l'aveugle pour te guider ? » Ce disant, je consultai mes souvenirs, et ce fut d'un même mouvement que moi et Oracle nous tournâmes vers la gauche. « L'aile réservée aux expositions éphémères se trouve dans cette direction, » explicitai-je tout en avançant. « Tu ne devrais pas tarder à apercevoir les panneaux, je pense - et notre guide nous attend à l'entrée. Il devrait nous accueillir dès que nous approcherons. » Mon intuition ne me trompa pas : dès que nous arrivâmes aux abords de la galerie tant attendue, une série de pas feutrés se lança à ma rencontre. « Bonjour, monsieur Kelder... mademoiselle, » salua l'homme avec respect. Je devais reconnaître son professionnalisme : s'il nourrissait quelque frustration de notre retard, il n'en trahissait rien. « Bonjour, monsieur. Veuillez nous excusez pour le manque de ponctualité... J'en porte l'entière responsabilité, » ajoutai-je avant que Leysa n'eût le temps de réagir.

« Oh ! ne vous en faites pas, monsieur Kelder, il n'y a pas de mal, » continua l'autre d'un ton toujours très convenable. Après les formalités de circonstances - nous avoir expliqué le déroulé de la visite et, en ce qui me concernait, avoir offert le boîtier permettant la description audio des artefacts présentés - l'homme nous ouvrit enfin le passage. « Si vous voulez bien me suivre... »

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• Lyr'se Aquilae •
Posté le Mer 13 Juil - 16:01
Leysa Bracstor
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Exposition trempée
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Bouche ne prononce que ce qu’elle pense - n’omet que ce qui est imprononçable. Leysa est trop honnête, et cela la perd souvent - mais parfois, les mots touchent et attisent sourire et reconnaissance. Enfantine ne reniera pas ses réflexions, qu’importe si cela pourrait amener à un quiproquo. Loup est beau, que ça soit par ses habits ou son visage - c’est un fait, même si beauté est subjective. Et les remerciements - elle ne les mérite pas vraiment, mais les acceptent volontiers si elles sont exprimées pour la joie qu'elle a provoquée. Gamine, heureusement, a la retenue de ne pas pointer les rougeurs - et puis, de toute façon, l’attention déjà s’est reportée sur l’intérieur.

Les secondes défilent alors entre l’alacrité et le malaise - celui d’avoir comme vandalisé le sol marbré. Coupable devient petite fille qui attend sa réprimande mais qui jamais ne l’entend être prononcée. Plutôt, on allège le cœur comme les épaules et s’inquiète de sa santé. Rareté - n’a été vu qu’au sein de sa propre demeure, sans jamais qu’une autre personne n'ait à se soucier de son bonheur. Elle va bien pourtant - n’a que le poignet qui par instant la lance, mais cela saura se calmer avec le temps, n’est-ce pas ? “N'aie pas peur de m'en parler, la prochaine fois.” Un rire s’échappe. “J’préfèrerais qu’y en ait pas - d’prochaine fois.” N’a pas prévu de se casser la figure encore et encore. “Mais merci, Loup.” Tout doux, avant qu’il ne l’incite à prendre la main. Oui, avait cru comprendre lors de leur premier échange que ce n’était pas tant le contact physique qui le gênait - mais plutôt la surprise de ce dernier, dû à la cécité. Pour autant, hésite, ne souhaite pas le brusquer quand bien même la requête vient de lui - et s’y glisse alors en douceur. Voit bien le sourire sur le visage du farceur - qui étend le sien également. Prise se raffermit et Bracstor ne s’y dérobe pas - plutôt suit le meneur jusqu’à ce coin du musée où se trouvent ni visiteurs, ni visités.

Coup de vent - sèche mais frigorifie. Atténue ses mots pour ne pas inquiéter et parce que se doute qu’il n’y a plus ni temps, ni solution pour ses maux - suffisamment reconnaissante au Kelder d’avoir réglé le plus important. “Pas d’problème ! Puis, ça m’a permis de découvrir une autre de tes facettes. T’es moins ennuyant que ce qu’on peut penser, d’ailleurs !” Pour quelqu’un qui ne s’intéresse pas aux instants où il passe à la télé - l’image de Loup, dans la tête de Leysa, c’est seulement celle d’un camarade studieux, venant d’une riche famille, passant parfois à la télévision pour imposer ses idéaux - sans ne jamais se poser plus de question. Après tout ça, ils reprennent leur chemin dans les escaliers, Leysa se tenant sagement à ses côtés. “Une seule excuse était bien suffisante.” Sourire face à la politesse - répétition fait partie de ses propres mœurs - comme si elle était gage de sincérité. Promet de se rattraper grâce aux pâtisseries concoctées la veille - mais garçon lui explique qu’Oracle n’est pas aussi gourmande que peut se montrer les créatures des Bracstor. “Oh, je vois…” Un peu déçue, mais rassurée quant au fait qu’elle ait pu faire plaisir rien que par son attention. Ne forcera jamais l’oiselle à dévorer les plats préparés par ses bons soins.

S’en retourne à ce lien qui le lie - formation d’une relation spéciale - unique. Jusqu’à prétendre qu’elle en partage une également, sûrement pas aussi intime, mais qui n’en serait pas si éloignée non plus. “Oui ! Pardon - j’en parle souvent au lycée alors j’oublie souvent que tout le monde est pas au courant. C’est mon ami, c’est un Riolu et je l’ai trouvé dans une poubelle !” Sourire s’étend jusqu’à montrer les dents au souvenir peu glorieux de leur rencontre à tous les deux. “Y avait des sales gosses qui m’aimaient pas trop et en fuyant, j’me suis cachée derrière une poubelle des bas quartiers. Il était dedans. Alors je l’ai ramené à la maison et depuis, on s’quitte plus. J’dirais pas qu’on communique comme vous, mais parfois, c’est comme s’il savait exactement ce que je ressens… et inversement !” Faculté particulière de son espèce à ressentir les vibrations - ondes qu’Anubis manipule avec tant de difficultés.

Et puis arrivant en haut des escaliers, lycéenne demande le chemin, faisant toute confiance au camarade pour la guider, qu’importe son handicap. Rit de sa remarque. “T’es aveugle, pas idiot je crois ? Et j’ai bien compris que tu connaissais le musée presque comme ta poche.” N’a pas rechigné à le montrer quand ils sont entrés, rappelant combien de fois il avait eu l’opportunité d’y mettre les pieds. “Oh ! Oui, c’est là, t’as raison !” Exclamation - tandis qu’une part d’elle s’excite d’arriver devant l’exposition et qu’une autre est déçue de devoir mettre fin à leur précédente conversation. Enfin, guide se montre, portant à merveille l’uniforme du musée à l’image de celui de grands hôtels. “Bonjour monsieur.” Fluette. Ne sait pas trop si elle doit donner son nom ou non - l’idée lui effleurant à peine l’esprit. Effacée de toute façon par l’indignation qu’elle ressent quand Loup prend la responsabilité de leur retard alors que c’est clairement la sienne. Mais ne peut plus rien dire à présent - ne veut pas prendre le risque de le discréditer alors que si elle est ici aujourd’hui, c’est bien grâce à lui. Observe minutieusement le boîtier donné à Loup, curieuse de savoir ce qui en sort.

Visite commence finalement - et si un instant, subjuguée par les artefacts et reliques du passé qui sont exposées, Leysa ne pipe mot, gamine finit bien par trépigner d’impatience tout en écoutant les explications et les histoires de l’homme qui les guide. Questions sont posées, très, trop souvent - jusqu’à ce que finalement, l’attention soit à nouveau attirée par l’engin que porte le Kelder, dont elle se rapproche par la droite, faussement discrètement. “Piiiiisssst, Loup, j’peux écouter avec toi aussi ?” Comme il y a deux oreillettes, il n’y a pas de problème à ce qu’elle lui en chipe une, si ? Alors parfait, sans vraiment attendre de réponse, vient lui voler l’écouteur gauche pour le visser dans sa propre oreille, fermant les paupières, comme pour se projeter à la place du collègue d’exposer. D’une main, dessine les contours qui sont décrits - les formes qui lui apparaissent en tête, biaisée par ses propres visualisations - et lorsque le moment vient de marcher, s'agrippe bêtement au bras du camarade. “Tu me fais pas tomber, hein, j’ferme les yeux pour voir comment ça marche.” Les mots ne sont pas justes mais sortent tout naturellement - et gosse se laisse guidée, plus sérieuse qu’amusée, essaie de ne pas se cogner ou s’emmêler les pieds. Est-ce ainsi de vivre dans l’obscurité éternelle ?

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