Liste des combats - vs. Dinoclier (victoire) - vs. Amagara (fuite) - vs. Pryranidur (fuite du Pokémon) - vs. Farfuret (victoire) - vs. Héricendre (victoire)
Je ne réponds rien. J’ai déjà été assez explicite sur mes motivations et mes raisons de m’aventurer sur cette île. Je l’ignore pour réajuster mon sac, faisant signe à Tanzanite d’ouvrir la marche. Déjà, la chaleur accablante de l’île volcanique, sous cette journée particulièrement humide, s’enserre autour de ma poitrine. Ou peut-être est-ce la perspective de ce que je m’apprête à faire aujourd’hui ? Finalement, je mets mes lunettes de soleil sur mon nez, pestant d’avoir perdue l’autre paire dans des circonstances qui m’échappent encore. Je peux sentir le regard de Rachel sur moi, son inquiétude mais surtout sa désapprobation. Aller à l’encontre des ordres d’Eduardo Terren la met clairement mal à l’aise; il s’agit d’un homme qu’on préfère éviter de contrarier et d’autant plus lorsqu’on n’est pas du même sang. S’il connaissait son implication dans cette histoire, mon père n’hésiterait pas à la remettre à sa place en bonne et due forme. Néanmoins ma meilleure amie a du mal à répondre à l’autorité sous toutes ses formes, une des raisons pour lesquelles nous nous entendons si bien. Surtout, je crois qu’elle s’est permis cet écart pour veiller sur moi.
Eduardo ne me dit pas tout. Putain, il ne me dit jamais rien. J’en ai marre. Probablement que sans… sans la nouvelle reçue quelques jours plus tôt avec aussi peu de considération, j’aurais laissé cet affront passer. Depuis des mois, je travaille à satisfaire mon père de toutes les manières, jouant le rôle de la fille exemplaire et… à quoi bon ? Lorsque j’ai réclamé mon dû, ma récompense, il m’a fait comprendre que je travaillais pour rien. Tout ce temps, j’ai fait tout ce qu’il fallait pour convaincre papa de faire revenir Saphir au pays. Il y a quelques jours, il m’a avoué sans la moindre émotion qu’elle était décédée quelques années plus tôt. Il ne m’en a jamais rien dit.
«C’est mieux ainsi. Cette Scarhino t’a toujours rendue sentimentale. Maintenant quitte mon bureau, j’ai du travail à faire.»
Je serre les poings, dévorée de fureur. Je n’ai jamais pu lui dire au revoir. Veiller à son chevet. Être présente pour elle alors qu’elle cédait à un cœur chagriné, laissée à l’abandon loin de moi dans un pays étranger. Avec un grognement furieux, j’abats ma machette sur les lianes qui bloquent mon chemin. Jamais, jamais je n’ai été aussi en colère contre lui. Je n’ai plus dormi depuis des jours tant la haine me tend. Cette sortie sur cette île aux monstres, j’en ai besoin; j’ai besoin de combustible pour alimenter ma rage. Mon père m’a défendu d’y mettre les pieds. Je ne sais pas ce qu’il cache, mais j’ai l’intention de le découvrir. Et après ? Je ne sais pas. J’aurai l’occasion d’y penser plus tard.
«Yo, Dora, ‘tention avec la machette, t’as failli m’en mettre plein la tronche.»
Je grogne en guise d’excuse, suivant les pas de Tanzanite jusqu’à une petite clairière. De loin, nous pouvons voir un bâtiment. C’est là que je veux me rendre. J’avale une gorgée d’eau tandis que Rachel reprend ton souffle.
Nouveau pokémon découvert ! N'oublie pas d'aller le faire référencer sur le Pokédex de l'ïle !
En voilà un qui n'est pas très content de vous voir traîner ici. Mais qui sont ces gens qui, de plus en plus, apparaissent sur cette l'île que cet Héricendre pensait déserté par les hommes ? Du haut de ses 50 cm, ce petit hérisson compte bien vous montrer de quel bois il se chauffe !
Je n’ai aucune intention de révéler à mon amie l’étendue de l’épuisement que toute cette situation a causé. Pourquoi faire ? Je pense que mes traits grisâtres en disent bien assez long sur l’histoire de mes dernières nuits. J’avale une nouvelle gorgée en épongeant mon front déjà couvert de sueur. Malgré ma bonne résistance à la chaleur, je dois m’avouer accablée aujourd’hui. La colère qui gronde en moi ne doit rien aider au phénomène, d’ailleurs. Scrutant les alentours, je surveille comme dans l’attente qu’un des hommes de mon père ne surgisse pour nous arrêter et nous rapporte au patron, or la clairière demeure inchangée. Seuls des cris mystérieux viennent troubler le calme qui règne ici. L’humidité est telle que je peine à respirer, un état partagé par Rachel. Voyant qu’elle n’obtiendrait rien de moi, elle soupire avant de pointer mon sac.
«C’est quoi le truc que tu as là-dedans ? On dirait un Œuf de Pokémon.»
À la mention de l’objet dissimulé dans mes affaires, je m’adoucis quelque peu. Quittant mon examen de la prairie, je redresse enfin les yeux vers mon amie qui, avec nonchalance, s’est assise dans les hautes herbes, le souffle court.
«Nah, c’est qu’une pierre. C’est Tio qui me l’a offert; il a dit que Saphir l’avait avec elle quand elle est décédée. Ils ont cru que c’était un Œuf eux aussi, mais il est demeuré comme ça sans éclore pendant des années. Du coup on pense qu’il s’agit plutôt d’un caillou qu’elle a ramassé, une sorte de… d’objet de réconfort.»
Je peux imaginer à quel point Saphir devait souffrir pour choisir un vulgaire caillou comme source de réconfort. Je sens ma gorge se serrer et la colère brûler en moi à nouveau. Je baisse les yeux en direction du sac pour observer l’étrange pierre d’un bleu sombre quand je réalise… qu’elle n’est plus là ! Quelque chose vient de prendre la fuite avec mon seul souvenir de ma grande amie. Je me redresse et me lance aussitôt à sa poursuite, décochant la balle de Jaspe à ma ceinture. Cet Héricendre va me le payer cher.
Dé pour les dommages de Jaspe, dé pour l'attaque d'Héricendre et ses dommages, dé 100 au cas où Héricendre attaque avec une attaque feu qui brûle.
Franchement, je n’aurais pas pu imaginer pire affront. Après avoir perdu Saphir, me voler ce qu’il me reste d’elle ? Je vois noir. Heureusement pour cet hérisson que c’est Jaspe qui lui fait face et non Tanzanite, qui n’aurait pas manqué de se nourrir de ma rage. Le scorpion s’approche du combat pour surveiller la progression de son acolyte. Si son Séisme est parfait, la contre-attaque de son adversaire le laisse en piteux état. Malheureusement pour lui, le Marcacrin est plutôt exposé au niveau des faiblesses. Il devra apprendre à frapper plus fort et plus vite s’il veut l’emporter sur ses adversaires. Je n’émets aucun commentaire donc car il sait ce qu’il lui reste à faire. Dans une grande inspiration, il fait trembler la terre à nouveau. Celle-ci se couvre de craques qui viennent renverser le Pokémon de type Feu. Sous le choc, il laisse tomber la pierre, que je récupère avant de donner un coup de pied à l’Héricendre, que je toise de tout mon venin.
«T’avises plus jamais à toucher à nos affaires.»
Je me retourne vers Rachel qui, avec sa nonchalance habituelle me dévisage. Je replace avec attention la pierre dans mon sac, la traitant comme s’il aurait effectivement s’agit d’un Œuf. Mon comportement laisse mon amie silencieuse, ce qui ne fait qu’accentuer mon agacement d’autant plus.
«Quoi ?»
«Oh rien. J’me faisait juste la réflexion que des fois tu ressembles à ton père.»
Je l’étranglerais. Rachel est ainsi : elle dit ce qu’elle pense sans se soucier de l’impact que cela peut produire sur autrui. Habituellement je n’ai pas trop de mal avec cette tendance chez elle, sauf que ce commentaire, vu le timing, ne fait que jeter de l’huile sur le feu de ma mauvaise humeur. Je lui adresse un juron et un signe de la main peu rutilant avant de me remettre en route. Ce combat attirera peut-être l’attention d’autres créatures du coin et il vaut mieux ne pas trop s’attarder.
Dé pour les dommages de Jaspe, dé pour l'attaque d'Héricendre et ses dommages, dé 100 au cas où Héricendre attaque avec une attaque feu qui brûle.
Nouveau pokémon découvert ! N'oublie pas d'aller le faire référencer sur le Pokédex de l'ïle !
Ouf ! Le ptit cochon a eu chaud ... et c'est peu de le dire ! Mais on dirait qu'il n'est pas au bout de ses peines car voici que survient un Farfuret des plus étranges.
« Tu vas arrêter de faire la gueule ? C’est toi qui voulais que je vienne, tu m’as cassé les couilles, alors maintenant assume. »
« J’fais la gueule si j’en ai envie, garce. »
Ce genre de disputes a lieu très souvent entre nous. Notre relation en est teintée, et plusieurs ont commenté que parfois nous nous faisons plus de mal que de bien. Ses mots m’ont atteint; je n’ai pas bien pris d’être comparée à mon père. Ce n’est pas la première fois qu’on se risque à le faire, mais de la part de Rachel, l’atteinte est d’autant plus vive. Je m’efforce donc de l’ignorer tandis qu’elle me couvre d’insultes, me stoppant net en plein milieu de la clairière. J’ai aperçu quelque chose qui, en étant familier, m’apparaît aussi un peu différent. Il s’agit, je crois, d’un Farfuret mais… Quelque chose cloche avec son apparence.
« Euh, Rach ? Farfuret en chromatique, il est pas rose ? »
La jeune femme suit mon regard, et aperçoit la créature.
« Ouais. Y’a un truc qui cloche avec celui-là. »
Notre animosité derrière nous, nous pouvons au moins collaborer et s’entendre sur le fait que ce spécimen se distingue de tous ceux que nous avons pu croiser par le passé. Est-ce ce qui se cache ici ? Des Pokémon un peu différents de ceux que nous connaissons ? Je m’empresse de tirer mon téléphone de ma poche et de prendre un cliché du Farfuret qui n’a pas manqué de nous remarquer. Malheureusement, j’avais oublié le flash… Aveuglant par le fait-même la créature qui siffle en notre direction, pas bien heureuse. Je continue à la bombarder de clichés tandis qu’elle s’approche, cette fois sans le flash.
« On dirait… un type Poison. »
« Je suppose qu’on le saura vite. »
Dé dommages de Jaspe + attaque et dommages du Farfuret
Il n’y a qu’une manière de tester à vrai dire. Taper directement dans ses faiblesses. Certains signes ne mentent pas toutefois, c’est bien une spécialiste des types Poison qui peut le remarquer. La teinte de ses griffes, la forme violacée de ses taches, la hargne dans ses prunelles… Mon instinct ne me trompe pas souvent lorsqu’il s’agit de reconnaître mes amis de mon type favori. Toutefois je n’en aurai le cœur net qu’une fois le combat entamé. Jaspe, malgré son rude combat de tout à l’heure, se porte volontaire et fait aussitôt trembler la terre sous lui. Le coup est fulgurant : je ne l’avais jamais vu aussi concentré et aussi dédié ! Le Farfuret n’a même pas la chance de riposter qu’il tombe dans les herbes de la prairie, vaincu, nous laissant l’occasion de l’approcher. Malgré ses grandes ressemblances avec son cousin, ce spécimen a définitivement une teinte anormale. Je me penche sur lui pour mieux le scruter, prenant plusieurs photographies au passage.
« Définitivement différent d’un Farfuret normal. Qu’est-ce qu’ils lui ont fait ? »
Je reste un instant silencieuse avant de lever les yeux vers le complexe au centre de l’île. Je pince les lèvres un instant. Cette créature ne me semble pas malheureuse ou maltraitée, néanmoins je me questionne de la même manière que Rachel. Que cherchaient-ils à faire ici ?
« Farfuret est habituellement de type ténèbres et glace. Il n’aurait pas dû être affecté autant par le Séisme de Jaspe. Ils ont dû changer son type, mais dans quel but exactement ? Et comment ? Je veux dire… le Système Pérola est un drôle de truc mais tout de même. Ça c’est…»
« Peut-être que ton « ami » Luciano Viridis en saurait plus ? »
Je lui offre une œillade de travers. Je savais qu’elle ne manquerait pas d’évoquer le sujet. Cette incorrigible belette.
Tandis que je m’apprête à répondre, je vois le visage de Rachel blêmir. Je la scrute sans comprendre avant de me retourner en direction de la jungle, vers laquelle elle a porté son regard. Je peux sentir dans mon dos un vent menaçant, surnaturel. Je fais lentement volte-face tandis que dans un cri apeuré, Jaspe se réfugie entre mes jambes. Tandis que je me redresse, je peux voir ce qui a causé la crainte de mon amie, ce qui devrait me figer de terreur et qui pourtant ne me fait pas ciller. Voilà ce qui se trame sur cette île. Un joli projet, jouer avec des créatures disparues, tues, des monstres qui auraient dû le rester. Je toise la chose : une sorte d’insecte d’où s’échappe des cliquetis à glacer le sang. Le voyant, je me sens soulagée et d’autant plus furieuse tout à la fois. Mon père m’avait bel et bien menti; indigne de connaître ce projet j’ai dû faire mon propre chemin pour comprendre ce qui en retournait. Avec une main volontaire, je brandis mon appareil en sa direction et le prend en photo lui aussi, avant d’attraper le Marcacrin. Malgré l’assurance dont je fais preuve, je sais reconnaître quand je suis battue. Aucun de mes alliés ne pourrait se mesurer à un tel monstre, digne de mes pires cauchemars. Ses prunelles rouges, dénuées de vie, nous scrutent comme dépourvue de chaleur, de vie. J’ignore ce qu’il est exactement mais je n’ai aucune raison de rester pour le tester.
« Okay. On se casse. J’sais pas ce qu’il nous veut, mais j’ai pas l’intention de rester pour le savoir. »
Je rappelle aussitôt mes alliés à leur balle et attrape le bras de Rachel pour l’entraîner loin; le plus loin possible de cette chose. Nous poursuivra-t-elle ? Je prie toutes les divinités que je connais afin qu’il reste sagement où il se trouve.
Malgré l’assurance dont j’ai fait preuve quelques minutes plus tôt, le regard rougeoyant de la créature me hantera longtemps. Prise d’effroi, je ne m’arrête pas pour considérer mes arrières; de toute manière je peux entendre le bruit entre insecte et machine à notre suite, venant éclaircir tout doute qui aurait pu subsister. Le monstre nous poursuit et bientôt ne manque pas de faire feu sur nous. J’entends un étrange vrombissement qui me pousse à changer brusquement de direction, entraînant Rachel vers un sentir qui descend en direction de rochers. Une fraction de secondes plus tard, un laser frôle mon amie qui laisse lui échapper un cri. Sans nous concerter, nous accélérons la cadence malgré nos poumons déjà malmenés par la course. L’instant de survie nous donne des ailes; nous permet de zigzaguer entre les rochers pour y perdre la créature immonde. Nous trouvons finalement refuge dans une crevasse entre deux rochers, nous rendant presque invisibles depuis le sentier. Le monstre passe en trombe près de nous sous une autre forme : désormais il a replié ses jambes pour former une sorte d’OVNI qui flotte à une vitesse fulgurante. Longtemps, nous l’observons s’éloigner, avec pour seule compagnie nos souffles hachés.
J’ignore pendant combien de temps nous restons ainsi après son départ. La peur nous a paralysées. Nous nous tenons l’une contre l’autre, faisant fi de l’inconfort de notre cachette, pour simplement accuser le coup de ce qui vient de se produire. Puis soudain, les alentours reprennent leur vie habituelle et avec elle son boucan enthousiaste. De toute évidence la créature a disparu, ce qui ne veut pas dire qu’elle ne reviendra pas.
« Okay. Supposons… Ce truc a été créé par… quelqu’un. Dans quel but ? Et qu’est-ce que ton père vient faire là-dedans ? »
« Tu sais très bien ce que ça veut dire si Eduardo Terren est impliqué. »
Pourquoi engager le gangster de Cinza si ce n’est pour se fournir en armes ?
Le silence de Rachel est évocateur sur le fond de sa pensée; elle semble parfaitement partager mon avis. Mais si j’ai raison dans mes suppositions, pourquoi mon père a-t-il fait le choix d’omettre de m’en parler ? Pourquoi m’écarter du processus ? Je ne suis pas du genre à sauter aux conclusions, je décide donc de placer cette théorie au chaud quelque part dans mon esprit en m’extirpant de notre cachette. Je tends ensuite la main vers mon amie pour l’aider à se redresser. Avec sa petite taille, la brunette n’a eu aucun mal à se glisser là. Je l’époussette et vérifie dans un même temps son intégrité physique. J’ai cru que mon cœur allait s’arrêter de battre tout à l’heure lorsque le laser du monstre l’a frôlée.
« Je pense qu’il faudrait investiguer davantage. Y’a un truc qui cloche sur cette île et j’entends aller au bout de cette histoire. Cependant je comprendrais si tu voulais rentrer après cette rencontre. Rien nous dit qu’il ne reviendra pas. Sincèrement je ne suis pas certaine d’être en mesure de le gérer s’il doit nous attaquer. »
Rachel soupire puis secoue la tête.
« T’sais Dora, je serais pas là si une aventure ça me plaisait pas hein. On continue. Dans notre course j’ai vu un truc qui pourrait nous intéresser je pense. »
Avec un sourire désinvolte, je suis mon amie. Rachel a toujours été aussi casse-cou que moi, malgré son petit minois adorable elle a bien plus de mordant qu’on ne pourrait le croire. C’est bien quelque chose que j’apprécie chez elle : son physique et sa personnalité n’ont aucun rapport. Ils sont nombreux à s’y faire prendre d’ailleurs. D’un pas prudent tout de même, la tatoueuse s’avance en retraçant nos pas. La première fois que nous sommes passés par ici, je n’avais pas remarqué l’espèce de campement abandonné, formé de quelques tentes, d’une table renversée et de multiples papiers qui juchent le sol. J’en attrape un pour me buter à une série de chiffres et de données incompréhensibles. Il semblerait que Rachel aille plus de chance que moi cependant, puisque je l’entends m’appeler d’un peu plus loin. Effectivement, elle tient une page où une écriture quelque peu désordonnée prend place, comme si on avait rédigé la note rapidement. Le bas de la page indique qu’il s’agit de la conclusion d’une série de douze pages. Où sont passées les autres ?
Mes yeux parcourent les premières lignes de ce qui ressemble à un extrait de journal. La date y étant inscrite indique le mois de mai… Ainsi elle a été écrite plutôt récemment. On y parle d’un Pokémon s’étant enfui, je suppose qu’on parle ici de Genesect. Tandis que je lis, Rachel vient poser son menton sur épaule pour y lire elle aussi. Mon amie adore lire; peut même dévorer des livres à une vitesse impressionnante. Ainsi je ne serais guère surprise qu’elle aille terminé sa lecture bien avant moi. Je dois néanmoins m’interrompre à la moitié en entendant un bruit à proximité.
« Putain, je crois que le monstre revient, Dora. »
« Rah, il me casse les couilles… »
Fourrant la page de journal dans ma poche, j’attrape à nouveau mon amie par le bras et l’entraîne en direction de notre cachette. J’ignore d’où il vient, mais puisque nous avons réussi à nous cacher la dernière fois entre les rochers, j’opte pour cette option de nouveau. Il semblerait que la créature ne nous aille pas repéré. Mais qui sait combien de temps cela pourrait durer ?
Posté le Jeu 7 Juil - 21:26
Système Pérola
JE SUIS : Maître de Jeu INSCRIT LE : 19/10/2021 NOMBRE DE MESSAGES : 1899
« Si c’était le cas, il nous aurait trouvé depuis longtemps. Cependant, je crois qu’il vaudrait mieux qu’on bouge de la zone. »
Déçue de délaisser le campement abandonné qui semblait pourtant prometteur, je dois me rendre à l’évidence. Il n’est pas souhaitable de rester dans le coin avec ce monstre dans les parages. Aussi imprudente je puis me montrer à l’occasion, je ne suis pas suicidaire pour autant et je sais reconnaître un défi démesuré lorsqu’il se présente à moi. Rachel, soulagée de ma proposition, me fait signe de la suivre. Je préfère pour le moment rester en terrain couvert le plus possible, or, la créature s’est dirigée vers la jungle nous coupant ainsi son accès. Il vaut mieux reprendre la direction du nord, où nous nous trouvions avant notre course folle à travers la plaine.
« Peut-être qu’il garde le complexe, là-haut. » je fais.
« J’en doute. Finis de lire la note, tu vas voir. »
Tiens, je l’avais presque oubliée celle-là. Un nom, aussitôt, attire mon œil. Cadwell. Ainsi la Chancelière est dans le coup. Il s’agit même de son projet, un projet dangereux qui pourrait compromettre les habitants de Cinza si jamais cette chose décidait – pouvait ? – traverser la mer en direction du continent.
« Cadwell… Je rêve, qu’est-ce qu’elle veut celle-là ? Genre être à la tête du pays ça lui suffit pas ? Cette page de journal… il doit y en avoir d’autres dans le coin. Gardons l’œil ouvert. Nous pourrions peut-être en apprendre plus. Je veux aller jusqu’au fond de cette histoire. »
Nouvelle appa ! (pas de méchant Genesect les dés cette fois please...)
Si mon père m’avait mis au courant de cette histoire, en aurais-je fait tout un foin ? Possiblement pas; j’aime à croire que le sort des cinzans m’aurait quelque peu ébranlée et pourtant je sais qu’il s’agirait d’un mensonge de bonne conscience. Si je suis aussi renversée par ce constat, c’est bien parce qu’on m’a omis du programme. N’empêche, il subsiste en moi une émotion étrange, comme une lourdeur dans l’estomac. Quelque chose dans ce portrait incriminant ne me dit rien du tout. Dans quoi mon père a-t-il été mettre les pieds ? Je connais son objectif d’accéder au pouvoir, d’assurer à notre famille tout ce dont elle a besoin pour survivre, mais est-ce véritablement la voie d’y parvenir ? Selon lui, je manque trop souvent d’ambition; force est de constater que c’est lui qui se perd dans des idées de grandeur. Lui et Caldwell ont tout : l’argent, l’appui populaire et le Système Pérola, que peuvent-ils bien vouloir de plus ? Quelque part en moi quelque chose s’insurge. La découverte, quelques moments plus tard, d’une autre page de journal ne vient rien arranger. C’est d’abord moi qui la repère, dans ce papier si particulier. Suspendue à un des rochers, elle est inatteignable pour moi comme pour ma partenaire. Où est donc Luciano et ses centimètres lorsqu’on en a besoin ?
Faute de mieux, Rachel et moi en venons à une solution créative. Comme elle est plus petite et menue que moi, je la fais grimper sur mes épaules et la hisse en hauteur. Heureusement que je suis plutôt forte; les heures d’entraînement pour garder un corps sain n’y sont pas pour rien. Maladroites, nous mettons un moment à pester l’une contre l’autre en jurant quand finalement, un cri de triomphe me signifie la victoire de mon amie. Je la redescends avec tout aussi peu d’assurance, lui arrachant presque le papier des mains pour voir de quoi il s’agit.
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