Nouveau pokémon découvert ! N'oublie pas d'aller le faire référencer sur le Pokédex de l'Île ! Non mais vraiment, jamais là quand il le faut ce Luciano Tiens, on dirait que que Jaspe s'apprête à rencontrer l'un de ses vieux prédateurs, du temps où les dinosaures régnaient encore sur terre. Enfin ... techniquement, quelques milliers d'années les séparaient, mais tâchons de faire preuve d'imagination.
Je ne sais par quel coup de chance nous avons trouvé la page précédente, mais c’est bel et bien ce qu’indique le bout de papier ! M’écriant de satisfaction, je montre le résultat de notre dur labeur à mon amie afin que nous puissions lire toutes les deux. Les lignes que nous lisons viennent confirmer nos soupçons : le scientifique qui a écrit ces quelques lignes avait de sérieuses raisons de douter de l’honnêteté de Caldwell, si et tant qu’il a causé la libération de cette créature. Un plan peu convainquant si on me demande mon opinion… N’aurait-il pas été sage d’alerter la population ? Plutôt que de relâcher cette bestiole, là où elle pourrait rejoindre le continent ? Vraiment, je la sens mal cette histoire, et soudain elle m’apparaît beaucoup plus grande et profonde que ce que nous le supposions. Si on nous trouve ici, que nous fera-t-on ? Qu’est-ce que Milano et Luciano savent de cet endroit ? Sont-ils impliqués ? J’ai du mal à le croire de mon amant blond, mais qu’en est-il de son aîné ? Et sur quoi me bases-je pour émettre une telle opinion, hormis le statut spécial que le puîné a dans ma vie personnelle ?
« À quoi il pensait, Delgato ? Sérieusement… Laisser cette créature libre était une très mauvaise idée. »
« Tu vas faire quoi avec ces informations, Dora ? On ne peut pas garder ça pour nous. »
Dé pour les dommages de Jaspe + dé attaque de Ptyranidur et dommages
Je n’ai guère le temps d’y réfléchir davantage qu’un grondement dans les fourrés vient me faire redresser la tête. Je peux voir, entre les herbes hautes, deux prunelles nous toiser férocement. Suivent rapidement un museau doté de dents surdimensionnées. Après notre rencontre avec l’insecte bionique, plus rien ne m’impressionne, cependant je dois avouer que ce dinosaure ne me dise rien qui vaille. Je connais assez cette époque pour reconnaître la créature me faisant face : un Ptyranidur, Pokémon prince, dont l’évolution devient le Roi des Dinosaures. Papa me racontait souvent des histoires au sujet de ce reptile au tempérament excessif; maman disait que je lui ressemblais beaucoup lorsque je faisais des crises et des caprices. Maintenant que je l’observe, je n’ai aucun mal à y croire : même sa peau mate fait compétition à la mienne et il y a chez lui une agressivité qui se marie bien avec la colère que je ressens depuis que j’ai mis les pieds ici. Il n’a aucune intention de nous laisser tranquille. Quelqu’un doit lui apprendre sa place.
Je fais aussitôt appel à Jaspe à nouveau. Le Marcacrin a subi des dommages lors de ses deux précédents combats, je dois lui demander encore un petit effort pour vaincre cet adversaire. Ici il est avantagé par son type une fois de plus, ainsi je ne redoute pas pour lui, même si à une autre époque ce tyran se trouvait être son prédateur. Jaspe a l’occasion ici de venger toute sa lignée !
Ce n’est qu’après quelques minutes de combat acharné que je remarque, contre le pied du dinosaure, un morceau de papier qui s’y est figé. J’en fais la remarque à Rachel qui, aussitôt, se dirige vers le dinosaure… en tentant d’attraper ce que je pense être une autre page de journal ! Qu’est-ce qu’elle fout cette cinglée là ?! Je l’appelle pour la convaincre de s’éloigner, après tout elle est pile poil dans la mire du petit tyrannosaure et ses jolies dents. Depuis quand la tatoueuse m’écoute-t-elle de toute manière ? Elle s’est mis en tête de la récupérer, ainsi est-ce qu’elle fera. Évitant de justesse un Éclats Glace de la part de Jaspe qui proteste devant sa présence, elle se glisse derrière le reptile pour attraper le morceau de papier. Sentant quelque chose contre sa cheville, le dinosaure se retourne et aperçoit l’humaine pendue à son pied… Et se met à hurler comme une gamine avant de prendre les jambes à son cou ! Abasourdie, je l’observe partir avant d’éclater de rire devant cette situation improbable qui aura au moins eu le mérite de causer notre hilarité. J’aide Rachel à se relever et à s’épousseter.
« Pas bien courageux ce dino, finalement ! Toi, tu es cinglée, fais plus jamais un truc pareil ! Tu aurais pu te faire arracher un bras ! »
« Peut-être, mais au moins j’ai récupéré… tada ! Une autre page de journal ! »
Elle la brandit sous mon nez avec fierté. Cette gamine, je le jure… Je lui prends des mains avant de poser une main sur son épaule.
« Pas une raison pour faire l’idiote. On ne prend aucun risque inutile, d’accord ? »
« Roh, allons, ça valait pleinement la peine. Y’a pas une seule page là-dedans, mais deux ! »
« Oh… ! »
J’attrape les deux pages concernées. Nous avons maintenant toutes les dernières pages de l’ouvrage. Nous lisons toutes les deux les lignes du scientifique Delgato, qui expose ses inquiétudes quant à la nature de cette bestiole et son utilisation future. Ces quelques lignes confirment mes soupçons premiers. Une arme. Une arme que je veux bien croire destructrice, mais à quelle fin ? Les recherches menées ici semblaient être concentrées à d’autres fins au tout départ, probablement pour créer ou recréer les créatures que nous avons croisées jusqu’à maintenant, ceux que la population appelle des monstres. Mais pour le moment nous n’avons vu qu’un seul monstre ici, ce qui bien sûr ne confirme rien. Qui sait ce qui nous attend encore au détour ? Je mets les pages dans mon soutien-gorge afin de les préserver : pas question de prendre le risque de perdre mon sac. Ce que nous avons ici vaut son pesant d’or.
« Tu vas en parler à ton petit-copain ? Cette histoire est complètement cinglée, on se croirait dans un film. »
« Quel petit-copain ? »
« Luciano Viridis, évidemment. »
« Rachel, ce n’est pas mon copain. Juste la personne avec qui je m’envoie en l’air occasionnellement. »
« Au moins une fois par semaine. Exclusivement. Et que tu textes le reste du temps. »
Je marmonne quelque chose d’intelligible avant de me remettre à marcher, direction le centre du haut de la colline. Rachel, je sais bien, n’as pas l’intention de me laisser tranquille avec cette histoire.
« D’ailleurs, ton père il en dit quoi de cette histoire ? Il ne doit paaas être très conteeent… »
Bordel, je déteste le ton mielleux de mon amie et ses moqueries. Je lui adresse un regard noir, pas pressée de répondre, et pourtant sachant que si je n’y mets pas fin tout de suite, qu’elle continuera dans sa voie. Rachel peut se montrer particulièrement insistante lorsqu’elle se met en tête de me provoquer, et rien ne l’anime plus qu’une jolie histoire charnelle.
« Il m’a dit que je devais arrêter de le voir, qu’il saurait si je continue à le fréquenter et que je trahissais notre nom et notre famille en fricotant avec l’ennemi. »
« Évidemment. Ton père est l’anti-ship à son meilleur. Tu devrais lui rappeler qu’il a épousé une Cobalt, tiens, ou peut-être l’a-t-il oublié. »
Je souris, contente malgré tout d’avoir le support de Rachel. J’ignore où cette histoire avec Luciano va me mener, mais ce que je sais c’est que nous avons du plaisir et que mon père n’a rien à voir là-dedans.
« Puis c’est pas comme si j’allais lui faire des bébés hein, on fait juste s’amuser. »
« Quand même, t’as l’air beaucoup attachée à lui. C’est rare que je te vois cogner plusieurs fois à la même porte, si tu vois ce que je veux dire. »
« Attachée ? Nah. C’est que du sex. »
De toute évidence, mon amie n’en croit pas un traitre mot.
Rachel m’observe longuement de derrière ses lunettes rondes. Je sais qu’elle me juge, tandis que nous nous frayons un chemin dans cette large prairie. Non, effectivement, mon père me fait la misère par rapport à cette histoire, malgré tous mes efforts pour demeurer discrète. Il sait, il sait il a des yeux partout. Cette tendance à me surveiller n’a que suscité chez moi l’horreur et le désespoir : j’ai bien la preuve ici que même si je le désirais, je ne peux pas échapper à Eduardo Terren. La seule solution en viendrait à le détruire, ce que je n’ai ni les moyens ni le désir de faire. Je veux simplement son amour, et qu’il me laisse tranquille. Il me semble que ce n’est pas trop demander ?
« Donc tu n’aurais aucun mal à ce que je tente mon coup avec lui ? Tu pourrais nous introduire. Ça fait longtemps que je rêve de le rencontrer, tu sais ? Déjà en personne à la soirée pour ta sœur, c’était tout un spectacle ce Viridis. »
« Rachel ? »
« Hum ? »
« Ta gueule. »
La jeune femme éclate de rire. Pour ma part, je lui jette un regard des plus noirs, avant de rétorquer, de mauvaise foi :
« De toute manière il ne daignerait jamais poser les yeux sur toi. »
« Parce qu’il n’a de yeux que pour toi. »
« C’est faux. Je suis certaine qu’il se tape la moitié de Borao. »
« Ah bon ? »
Mon dieu, elle fait chier celle-là.
On tente de nouveau la fuite + attaque de l'Amagara
« Il te l’a dit donc ? Il est souvent indisponible pour te voir ? »
« Euh… nah, généralement il est euh… enfin non, il ne m’a rien dit. Ce n’est pas comme si on discutait beaucoup, tu sais. »
« Donc tu n’en sais rien. »
« J’assume. Je doute être sa seule partenaire dans tous les cas. »
Une idée qui forme une moue sur mon visage, qui me déplaît. J’ai du mal à imaginer le blond avec un autre et surtout s’en satisfaire; l’intimité entre nous deux a quelque chose d’unique. Il l’a dit lui-même lors de notre première fois, il a du mal à être raisonnable en ma présence, trahissant de ce fait même l’attirance qu’il ressent pour moi. Mais là s’arrête nos rapports.
« Même si je suis la seule, ça fera son temps, un jour nous nous lasserons. »
« Ou vous ferez les plus beaux bébés Terren-Cobalt-Viridis que Cinza ait jamais vu… »
À la fois outrée et amusée par ses paroles, je lui offre un regard menaçant auquel elle répond en éclatant de rire et en se mettant à courir à travers la plaine. Celle-là ne paie rien pour attendre !
Je n’ai aucune idée ce à quoi des enfants issus de Luciano et moi pourraient avoir l’air et je n’ai certainement pas l’intention de m’y attarder. Nous sommes prudents de ce côté (vous imaginez le scandale?) depuis notre premier oubli, ce soir-là sous la douche dans mon appartement (oups…), puis le stérilet me protège de toute grossesse indésirable. Autant mon père apprécierait avoir des petits-enfants à dorloter, je doute qu’il n’accepte que ceux-ci proviennent de son ennemi. Ah ! La belle affaire. De toute manière, j’ai évoqué très souvent le fait que je ne veux rien savoir de la maternité. J’ai un corps de déesse que j’ai bien l’intention d’entretenir jusqu’à ce qu’il décrépisse de lui-même. Pas question d’aller précipiter les choses inutilement. Pour ce qui est de ma liaison avec Luciano, j’ai du mal l’imaginer survivre à long terme; non seulement le monde est contre nous, mais l’homme de Borao ne me considérera jamais autrement qu’une gamine qui lui sert bien les soirs où le désir se glisse en lui. Pour ma part, j’ai trop à faire pour me risquer dans une véritable relation à l’heure actuelle.
Je finis par rattraper Rachel, qui est incroyablement rapide grâce à son petit format. Elle rigole alors que je la bouscule, visiblement peu gênée de ce qu’elle vient de me faire subir.
« Arrête, Dora, tu es raide dingue de lui ! Pourquoi c’est si difficile pour toi de le reconnaître ? »
« J’aime son corps. Mais il est arrogant et complètement imbu de lui-même. »
« Bon ça va hein, arrête de faire l’andouille et pressons le pas. J’aimerais arriver là-bas avant la tombée de la nuit. »
Le soleil décline rapidement à l’horizon et je préférerais largement avoir atteint notre objectif avant que l’île ne se pare de son manteau de ténèbres. Qui sait si la créature, Genesect, dort ? Ce truc où on peut insérer des cassettes, qui ressemble plus à un cauchemar qu’à un véritable Pokémon ? Je préfère ne pas prendre la chance de l’affronter la nuit. La température a toutefois perdu en humidité, ce qui nous permet de souffler un peu. Après une petite pause pour nous restaurer, nous entamons notre route en direction du complexe. La fin d’après-midi a rendu l’île plus silencieuse, un peu comme au moment de notre arrivée. J’ai l’impression qu’on se tait sur notre passage, qu’on nous observe, qu’on nous épie. Qu’est-ce qui se cache dans ces plaines ? J’accueille la brise de la soirée qui s’installe avec un soupir de soulagement.
« Je ne sais pas si je vais lui en parler, sinon. »
Rachel lève les yeux vers moi. Nous sommes restés silencieuses un très long moment. J’épie les plaines, vraiment habitée par le sentiment qu’on nous observe.
« Je ne sais pas où il se place par rapport à Caldwell et j’ignore si je peux lui faire confiance dans cette histoire. »
« Normal. Ouais. Y’a des choses qu’il vaut mieux ne pas échanger sur l’oreiller. Mais ce serait bien que tu l’apprennes, au moins pour la suite des choses. »
Dois-je faire confiance à Luciano Viridis ? Cette question me taraudera longtemps. Je repense à ses paroles de l’autre jour, alors qu’il faisait état de notre situation. Qu’est-ce que la haine entre nos familles nous a apporté, au final ? Cette haine entretenue par nos parents semble pour cette génération désormais démesurée. À mesure que j’apprends à connaître le puîné, il me semble… Il me semble bien différent de toutes les idées que je pouvais entretenir à son sujet. Sauf que je ne peux me permettre d’avoir tort. Je ne peux risquer que l’attention offerte par le blond ne soit en fait qu’une ruse, destinée à nous affaiblir. Et je ne peux pas penser qu’il ne fait pas partie de toute cette magouille, car je n’en ai strictement aucune idée. Je me promets de lui en glisser un mot lors de notre prochaine rencontre pour tâter le terrain, même si je ne m’attends pas à une réponse définitive de sa part.
« Ouais, t’en fais pas. Je vais lui parler sous peu. O-on doit se voir bientôt de toute façon, si mon père ne trouve pas une façon de déjouer mes plans. »
« Arceus qu’il m’énerve lui. Je l’aime hein. Mais bordel il doit te laisser vivre un peu. Même si cela veut dire de mettre le (pardon, la joueuse a retiré cet extrait pour éviter de pervertir vos âmes) de Luciano Viridis dans son (oui non là aussi on va s’abstenir, lisez plutôt un article sur les bélugas à la place). »
Nouveau pokémon découvert ! N'oublie pas d'aller le faire référencer sur le Pokédex de l'Île !
Étant donné que Marcacrin est plus rapide que Dinoclier et que son attaque Seisme est sûre de le tuer (précision 100), tu peux lancer une nouvelle apparition en même temps que le dé indiquant la valeur de l'attaque.
À mesure que le jour se change en soir, et que le soleil vient s’échouer contre l’horizon, l’impression d’être observée s’accentue. Quelque chose nous épie; d’impression je passe à la certitude. Rachel ne semble pas avoir remarqué quoi que ce soit, ainsi je ne dis rien, certaine que le Marcacrin m’aurait indiqué un danger s’il y en avait un. Est-ce que tout ceci est dans ma tête ? Il est vrai que la découverte des pages de journal et les révélations qui viennent avec n’ont pas manqué de me mettre sur mes gardes. Je ne suis pas certaine que la chose qui nous regarde ne soit vraiment hostile, cependant je suis curieuse de connaître ses intentions. Pour le moment je décide de l’ignorer : s’il désire se montrer alors il le fera. Je suis presque certaine qu’il ne s’agit pas d’un humain, dont je me serais méfiée davantage.
« Tu es si romantique dans tes propos, Rachel, incroyable. »
La jeune femme rigole, sachant bien que de toutes ces qualités, celle-là n’en fait définitivement pas partie. Aussi directe que moi, elle manque toutefois de la finesse que mon éducation m’a offert. Et si je peux me montrer indélicate à l’occasion, je ne sais pas faire preuve de la spontanéité remarquable de mon amie.
« Si un jour tu l’épouses, je ferai un discours à ton mariage, tu vas voir je vais faire friser les mémés ! »
Nous ricanons comme deux pestes toutes les deux, imaginant les discours délirants qu’elle pourrait prononcer. Puis, l’impression se manifeste encore, m’interrompant dans mon histoire. Ce qui nous épie se rapproche.
Ce n’est pas la créature en question qui émerge des fourrés, mais bien un autre dinosaure. Tiens, ils font légion dans le coin. J’observe la créature, un peu bornée. Nous n’avons pas le temps pour une distraction comme lui.
« Tiens, il est chouette celui-là. »
Le dinosaure s’approche un peu. Il a l’air un peu bête à mon avis, mais je vois bien l’intérêt luire dans les prunelles de mon amie. Il a des jambes solides, une queue large et des dents qui promettent de bien amères morsures. Probablement moins puissant que Ptyranidur, mais plus rapide, plus agile. Sa tête dure me rappelle très certainement celle de mon amie, qui une fois qui se met une idée en tête ne l’abandonne plus. Et j’ai l’impression qu’elle concocte un projet concernant le dino, dont elle s’approche pour gratouiller le menton. À ma grande surprise, le reptile se couche sur le dos aussitôt, acceptant ses caresses et même en redemandant davantage. Un spectacle certainement surprenant.
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